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Dystrophine

La dystrophine est une protéine normalement présente sous la membrane cellulaire de toutes les fibres musculaires (lisse, strié, ou cardiaque) principalement. Elle est indispensable au maintien de l'architecture cellulaire. Elle est codée par le gène DMD, situé sur le chromosome X humain.

Expression

La dystrophine est une protéine sub-sarcolémique, présente donc en dessous des membranes cellulaires. Elle est exprimée dans les cellules musculaires lisses[3], striées et cardiaques, ainsi que les cellules de Purkinje et de la rétine. Elle est exprimée constitutivement dans ces cellules.

Un défaut dans l'expression de la dystrophine entraine des pathologies plus ou moins graves, dites dystrophinopathies, dont les myopathies de Duchenne et de Becker.

Le gène codant la dystrophine, DMD, est le plus long gène chez l'humain. Il est porté par le chromosome X et fait 2 300 kb. Il code un ARNm de 14 Kb[4]. Il contient 79 exons et 7 promoteurs alternatifs : il y a donc un épissage alternatif du gène de la dystrophine conduisant à 7 isoformes différentes de la dystrophine. Chacun de ces promoteurs est exprimé différentiellement selon le type cellulaire.

La protéine en elle-même fait environ 400 KDa[3]. Elle fixe sur son domaine N-Terminal des filaments d'actine et sur son domaine C-Terminal le complexe DAPC (Dystrophin Associated Protein Complex)[5]. Elle stabilise ce complexe par sa présence. Elle sert au maintien de l'architecture des fibres musculaires en servant de point d'ancrage à des protéines extracellulaires, et des protéines à l'intérieur du cytosquelette interne à la cellule.

RĂ´le dans les myopathies

Différentes mutations peuvent apparaitre dans le gène de la dystrophine :

  • des mutations aboutissant Ă  une absence de protĂ©ine (due Ă  une insertion, dĂ©lĂ©tion crĂ©ant un saut de cadre de lecture et l'apparition d'un codon stop). Dans ce cas, la protĂ©ine ne sera pas exprimĂ©e (elle sera tout de suite dĂ©gradĂ©e par le protĂ©asome). On a alors une myopathie de Duchenne. Elle se caractĂ©rise par un affaiblissement progressif des muscles des membres et du tronc, aboutissant Ă  une grave incapacitĂ© motrice et cardio-respiratoire, en gĂ©nĂ©ral après l’âge de 10-13 ans. Les garçons sont les plus atteints par cette maladie. Les filles hĂ©tĂ©rozygotes pour le gène mutĂ© sont des porteuses saines, mais peuvent transmettre la maladie. Seules les filles homozygotes (portant 2 gènes mutĂ©s) pour la maladie pourraient ĂŞtre affectĂ©es, mais il faudrait que le père soit atteint de la maladie. C’est une maladie liĂ©e au chromosome X, Ă  transmission rĂ©cessive. Elle atteint 1 garçon sur 3 500 Ă  la naissance ;
  • des mutations donnant une protĂ©ine tronquĂ©e (donc due Ă  une insertion ou dĂ©lĂ©tion n'induisant pas de saut de cadre de lecture ou une mutation faux sens). La protĂ©ine est tronquĂ©e mais partiellement fonctionnelle. On a une myopathie de Becker.

Les mutations sur cette protéine peuvent aussi engendrer des cardiomyopathies.

Notes et références

  1. (en) Fiona L. M. Norwood, Andrew J. Sutherland-Smith, Nicholas H. Keep et John Kendrick-Jones, « The structure of the N-terminal actin-binding domain of human dystrophin and how mutations in this domain may cause Duchenne or Becker muscular dystrophy », Structure, vol. 8, no 5,‎ , p. 481-491 (PMID 10801490, DOI 10.1016/S0969-2126(00)00132-5, lire en ligne)
  2. Les valeurs de la masse et du nombre de résidus indiquées ici sont celles du précurseur protéique issu de la traduction du gène, avant modifications post-traductionnelles, et peuvent différer significativement des valeurs correspondantes pour la protéine fonctionnelle.
  3. Hoffman EP, Brown Jr. RH, Kunkel LM, Dystrophin: the protein product of the Duchenne muscular dystrophy locus, Cell, 1987;51:919–928
  4. Koenig M, Hoffman EP, Bertelson CJ et al. Complete cloning of the Duchenne muscular dystrophy (DMD) cDNA and preliminary genomic organization of the DMD gene in normal and affected individuals, Cell, 1987;50:509–517
  5. Rybakova IN, Patel JR, Ervasti JM, The dystrophin complex forms a mechanically strong link between the sarcolemma and costameric actin, J Cell Biol, 2000;150:1209–1214
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