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ForĂȘt de Chantilly

La forĂȘt de Chantilly est un massif forestier de 6 344 hectares situĂ© sur le territoire de seize communes des dĂ©partements de l'Oise et du Val-d'Oise, Ă  37 kilomĂštres au nord de Paris.

ForĂȘt de Chantilly
Image illustrative de l’article ForĂȘt de Chantilly
Le carrefour de la Table, au centre de la forĂȘt en hiver.
Localisation
CoordonnĂ©es 49° 10â€Č 00″ nord, 2° 30â€Č 32″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Hauts-de-France, Île-de-France
DĂ©partement Oise, Val-d'Oise
GĂ©ographie
Superficie 6 344 ha
Altitude
· Maximale
· Minimale

135 m
32 m
Compléments
Protection ZNIEFF, Natura 2000
Logo des sites naturels français Site classé (1960)
Statut Propriété de l'Institut de France
Administration Office national des forĂȘts
Essences chĂȘne, pin sylvestre, hĂȘtre europĂ©en, tilleul
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
ForĂȘt de Chantilly
GĂ©olocalisation sur la carte : Oise
(Voir situation sur carte : Oise)
ForĂȘt de Chantilly
GĂ©olocalisation sur la carte : Hauts-de-France
(Voir situation sur carte : Hauts-de-France)
ForĂȘt de Chantilly

La forĂȘt a Ă©tĂ© constituĂ©e progressivement par les acquisitions des seigneurs de Chantilly depuis le Moyen Âge jusqu'au XIXe siĂšcle dans le but principal d'en faire une rĂ©serve de chasse. PropriĂ©tĂ© de l'Institut de France depuis 1897, elle appartient au domaine de Chantilly ; elle est protĂ©gĂ©e au titre des sites classĂ©s. Relevant du rĂ©gime forestier, elle est gĂ©rĂ©e par l'Office national des forĂȘts (ONF). Les peuplements forestiers sont principalement constituĂ©s de chĂȘnes Ă  48 %, de pins sylvestres Ă  12 % et de hĂȘtres Ă  9 %.

À la fois espace naturel et historique, plusieurs de ses sites appartiennent au rĂ©seau Natura 2000 afin de protĂ©ger leurs habitats naturels rares et menacĂ©s et ses populations d'oiseaux. Par ailleurs, son territoire abrite six monuments historiques. Elle reste encore un terrain de chasse et notamment de grande vĂ©nerie, mais aussi d'entraĂźnement pour chevaux de courses. SeptiĂšme forĂȘt la plus visitĂ©e de l'agglomĂ©ration parisienne, elle forme avec la forĂȘt d'Halatte et la forĂȘt d'Ermenonville, le massif des Trois ForĂȘts.

GĂ©ographie

La forĂȘt de Chantilly vers 1780, carte de Cassini.

Localisation

La forĂȘt de Chantilly est situĂ©e au nord du bassin parisien, la Table, un des points centraux de la forĂȘt, Ă©tant situĂ©e Ă  37 kilomĂštres de Paris[2]. Elle appartient Ă  la rĂ©gion forestiĂšre Valois et Vieille France, telle que dĂ©finie par l'Inventaire forestier national[3], ainsi qu'Ă  la sylvoĂ©corĂ©gion (SER) du « Bassin parisien tertiaire »[4].

Elle s'Ă©tend du plateau de Creil au nord, jusqu'Ă  la vallĂ©e de l'Ysieux au sud, et de la vallĂ©e de l'Oise Ă  l'ouest jusqu'Ă  la forĂȘt d'Ermenonville Ă  l'est, dont elle est sĂ©parĂ©e par l'autoroute du Nord. En rĂ©alitĂ©, le massif est composĂ© de plusieurs forĂȘts :

  • la partie centrale de la forĂȘt de Chantilly (2 100 ha)[5] est limitĂ©e au sud par les Ă©tangs de Commelles et au nord par la vallĂ©e de la Nonette ;
  • la forĂȘt de PontarmĂ© (1 450 ha)[5] constitue toute la partie orientale du massif, en bordure de la forĂȘt d'Ermenonville. DistinguĂ©e pour des raisons historiques, elle se confond avec la partie centrale ;
  • la forĂȘt de Coye (1 650 ha)[5], au sud des Ă©tangs de Commelles, dĂ©borde sur le dĂ©partement du Val-d'Oise ;
  • le bois de Bonnet (435 ha)[5] constitue l'extrĂ©mitĂ© sud-ouest du massif et est situĂ© presque entiĂšrement dans le dĂ©partement du Val-d'Oise ;
  • les bois de la Coharde, de la Basse-Pommeraie et du Lieutenant (710 ha) sont situĂ©s sur la rive droite de la Nonette au nord de la ville de Chantilly et sont isolĂ©s les uns des autres par des parcelles agricoles appartenant aussi Ă  l'Institut de France.

La forĂȘt de Chantilly, qui contient prĂ©cisĂ©ment 6 344 ha et 28 ares en 2006, s'Ă©tend sur treize communes du dĂ©partement de l'Oise, soit 5 389 ha, et trois communes du Val-d'Oise sur 952 ha[6] - [onf 1] :

Communes de l'Oise
Communes du Val-d'Oise

Par ailleurs, de nombreux bois font partie du massif de la forĂȘt de Chantilly, sans pour autant appartenir Ă  l'espace du domaine de Chantilly et sans ĂȘtre gĂ©rĂ©s nĂ©cessairement par l'ONF. Un certain nombre d'entre eux a d'ailleurs appartenu aux seigneurs de Chantilly Ă  une Ă©poque ou Ă  une autre et ils constituent toujours le prolongement direct de la forĂȘt actuelle. Parmi les principaux figurent la forĂȘt de la Haute-Pommeraie (671 ha) et la forĂȘt communale de Creil (15 ha) au nord du massif[7], le bois du Guey autour de l'abbaye de Royaumont, la forĂȘt du Lys (900 ha)[5] et la forĂȘt communale de Gouvieux (119 ha)[8] Ă  l'ouest et enfin le bois du Gouy Ă  Luzarches et le bois de la Croix de l'Oignon Ă  Orry-la-Ville au sud du massif.

Topographie et géologie

La topographie de la forĂȘt est relativement plate, avec des altitudes moyennes comprises entre 60 et 70 mĂštres. La seule hauteur isolĂ©e dans la partie septentrionale est la butte aux Gens d'Armes qui atteint 103 mĂštres. Les parties sud du massif de la forĂȘt, dans la forĂȘt de Coye, sont plus accidentĂ©es et plus hautes, atteignant un maximum de 135 mĂštres au lieu-dit de la mare Landry, commune d'Orry-la-Ville, au contact de la plaine de France. À l'inverse, les riviĂšres sont lĂ©gĂšrement encaissĂ©es d'une vingtaine de mĂštres. L'altitude minimale est de 32 mĂštres Ă  proximitĂ© de l'abbaye de Royaumont au sud-ouest[9] - [10].

GĂ©ologiquement, la forĂȘt occupe un vaste plateau calcaire du LutĂ©tien recouvert de sables limoneux sur des couches plus ou moins Ă©paisses qui lui donnent Ă  certains endroits un aspect dunaire[11]. En effet, le sable, Ă  la suite de dĂ©pĂŽts Ă©oliens, a pu s'accumuler sur certaines hauteurs, telles que la butte aux Gens d'Armes. Seule la zone du bois de Bonnet, Ă  l'extrĂ©mitĂ© sud-ouest du massif, prĂ©sente un profil lĂ©gĂšrement diffĂ©rent avec un substrat de craie recouverte partiellement de sable Ă  silex[12]. Les fonds de vallĂ©es sont occupĂ©s par des alluvions rĂ©centes, Ă©paisses de 12 Ă  14 mĂštres dans la vallĂ©e de la Nonette et de 6 mĂštres au viaduc de Commelles, recouverts par des marais, ou des Ă©tangs lorsqu'ils ont Ă©tĂ© drainĂ©s[13].

Hydrographie

Le pont Mandrou, sur la ThĂšve, en aval des Ă©tangs de Commelles.

Le territoire de la forĂȘt occupe le bassin versant de l'Oise dont deux affluents en constituent les principaux cours d'eau. Ces cours d'eau ont connu d'importants amĂ©nagements qui leur ont fait perdre leurs caractĂ©ristiques naturelles : modification du lit pour des plans d'eau de parcs et jardins, canalisation pour des chutes d'eau de moulins, retenues d'eau pour la crĂ©ation de viviers[14].

La ThĂšve, longue au total de 33 km, traverse la moitiĂ© sud du massif. Sa vallĂ©e est occupĂ©e par plusieurs Ă©tangs aux abords de la forĂȘt. Les Ă©tangs de Commelles sont les plus cĂ©lĂšbres mais on trouve aussi les Ă©tangs de Saint-AndrĂ© Ă  l'est-nord-est de Thiers-sur-ThĂšve[15], ou encore le Grand Vivier, proche de l'abbaye de Royaumont. Ces Ă©tangs artificiels ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s pour en faire des viviers Ă  poissons et servent toujours pour la pĂȘche. Le cours de la ThĂšve se partage en deux aprĂšs Lamorlaye entre la Vieille ThĂšve au nord et la Nouvelle ThĂšve au sud qui longe la limite nord du bois de Bonnet. Cette Nouvelle ThĂšve est elle aussi canalisĂ©e dans le parc du chĂąteau de Baillon, sur le territoire d'AsniĂšres-sur-Oise.

La Nonette, longue au total de 41 km, traverse la partie septentrionale du massif et sa vallĂ©e constitue une sĂ©paration nette entre la partie centrale et les bois situĂ©s sur la rive droite. Elle a la particularitĂ© d'ĂȘtre entiĂšrement canalisĂ©e sur le territoire de la commune de Chantilly. En effet, l'amĂ©nagement des jardins du chĂąteau par AndrĂ© Le NĂŽtre a nĂ©cessitĂ© la transformation profonde du cours d'eau Ă  partir de 1663.

En limite sud du massif, le ru de la Flache, qui descend de la vallée d'Hérivaux, rejoint pour sa part la riviÚre de l'Ysieux, autre affluent de l'Oise. Celle-ci longe le sud du bois de Bonnet.

Climat

La forĂȘt de Chantilly connaĂźt un climat ocĂ©anique doux et humide[16].

RelevĂ© mĂ©tĂ©orologique de la station de la base aĂ©rienne de Creil (au nord de la forĂȘt)
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
TempĂ©rature minimale moyenne (°C) 3,5 1,2 3,7 4,6 10 11,5 13 13,7 8,6 6,5 4,3 −0,3 6,7
Température moyenne (°C) 6,2 5,7 6,9 9,3 15,5 16,5 18,6 18,2 13,9 10,7 7,2 2,2 10,5
Température maximale moyenne (°C) 9 10,2 10,1 14,1 20,9 21,5 24,3 22,8 19,3 14,9 10,2 4,8 15,2
Précipitations (mm) 53 38 91 53 64 24 34 71 29 76 47 31 611
Source : Météo France - Station météo de Creil[17]

La pluviomĂ©trie moyenne reste assez faible pour la rĂ©gion mais la forĂȘt est surtout sensible en Ă©tĂ© et aux pĂ©riodes de grande sĂ©cheresse, comme lors des annĂ©es 1976 ou 1990. Cependant, au printemps, les pĂ©riodes de trop fortes pluies peuvent occasionner une importante mortalitĂ© dans les peuplements des plants arboricoles. Les gelĂ©es de printemps, frĂ©quentes dans le Valois, peuvent, elles aussi, ĂȘtre prĂ©judiciables aux jeunes plants. Des coups de vent violents jusqu'Ă  120 km/h peuvent avoir lieu, mĂȘme dans cette forĂȘt Ă©loignĂ©e des cĂŽtes de la Manche ou de l'Atlantique, comme ce fut le cas lors des tempĂȘtes de fin dĂ©cembre 1999 en Europe et en 2004, ce qui entraĂźna des dĂ©gĂąts dans les peuplements supĂ©rieurs Ă  25 m de haut[18].

Voies de communications

Train sur l'ancien viaduc de Commelles en 1975

Chemin de fer

Le massif est traversĂ© par la voie ferrĂ©e Paris - Creil - Lille depuis 1859. La ligne de chemin de fer emprunte pour cela le viaduc de Commelles, actuellement Ă  trois voies (mais Ă©difiĂ© pour quatre). En aval des Ă©tangs, il est Ă©levĂ© de 1980 Ă  1984 en remplacement d'un ancien viaduc qui avait Ă©tĂ© construit par l'ingĂ©nieur Pinel entre 1856 et 1859. L'ancien viaduc, inadaptĂ© Ă  la circulation ferroviaire actuelle avec ses deux voies, a finalement Ă©tĂ© dĂ©truit le [19]. La forĂȘt est ainsi desservie par trois gares : la gare de La Borne Blanche, sur la commune d'Orry-la-Ville, uniquement desservie par les trains de la ligne D du RER, la gare d'Orry-la-Ville - Coye, un des terminus de la branche D1 de cette ligne D du RER, desservie Ă©galement par les trains du rĂ©seau TER Picardie et enfin la gare de Chantilly - Gouvieux desservie par les trains de la ligne D du RER, branche D3, et ceux du rĂ©seau TER Picardie.

Routes

Panneau de signalisation routiĂšre comportant les mentions : ForĂȘt de Chantilly, Automobilistes, attention, risques de traversĂ©es de grands animaux
Le panneau Ă  l'entrĂ©e de la forĂȘt attire l'attention des automobilistes sur la prĂ©sence d'une faune abondante.

L'autoroute A1 longe la forĂȘt sur sa limite est, entre Thiers-sur-ThĂšve et Senlis, marquant la frontiĂšre avec la forĂȘt d'Ermenonville. Elle coupe ainsi tout passage de faune entre les deux forĂȘts, si ce n'est par un passage grande faune (PGF) situĂ© au nord de la butte aux Gens d'Armes, appelĂ© « pont des biches ». Celui-ci permet normalement la traversĂ©e de l'autoroute mais serait, selon certaines associations de dĂ©fense de la nature, trĂšs peu utilisĂ©[20].

TrĂšs peu de routes autorisĂ©es au trafic routier traversent entiĂšrement la forĂȘt : la D1016, ancienne route nationale 16 entre Chaumontel et Lamorlaye, la D1017, ancienne route nationale 17, entre La Chapelle-en-Serval et Senlis et la D924A entre La Chapelle-en-Serval et Chantilly. Cette derniĂšre est d'ailleurs limitĂ©e Ă  70 km/h en raison de la traversĂ©e frĂ©quente de grands animaux. On a dĂ©nombrĂ© en effet douze collisions avec un cerf et cinquante-six collisions avec un sanglier dans la forĂȘt en 2003-2004[21]. Il existe ensuite quelques petites routes d'accĂšs aux Ă©tangs de Commelles. Les autres routes de la rĂ©gion ne font que longer les limites du massif.

Certaines routes traversant la forĂȘt ont ainsi Ă©tĂ© fermĂ©es Ă  la circulation routiĂšre, telles que la route de Toudouze, en , entre l'hippodrome et les Ă©tangs de Commelles[22].

Histoire

Préhistoire

Chaussée Brunehaut entre les parcelles 188 et 189

À l'Ă©poque du NĂ©olithique, vers , une forĂȘt dense est en place, oĂč, selon les analyses polliniques, dominent les chĂȘnes, les tilleuls et les ormes. C'est Ă  partir de cette pĂ©riode que commence l'installation de populations d'agriculteurs rĂ©sidents permanents et donc sans doute les dĂ©buts de dĂ©frichages. De cette Ă©poque, subsistent, Ă  proximitĂ© de Coye-la-ForĂȘt, les restes d'un petit monument mĂ©galithique[23].

De la pĂ©riode gallo-romaine, le paysage actuel garde la trace de l'ancienne voie allant de Soissons Ă  Paris en passant par Senlis. Cette voie, appelĂ©e improprement chaussĂ©e Brunehaut, venant de Senlis, traverse la forĂȘt au nord des Ă©tangs de Commelles puis tourne vers Coye pour gagner Luzarches. Une autre voie romaine, allant de Paris Ă  Senlis, passait probablement Ă  travers la forĂȘt en suivant le tracĂ© de l'actuelle D1017[24]. Une grande quantitĂ© de villae gallo-romaines sont prĂ©sentes un peu partout sur le territoire de l'actuel massif : une soixantaine de structures archĂ©ologiques a en effet Ă©tĂ© recensĂ©e[25]. Le passage de ces voies romaines en zones habituellement dĂ©gagĂ©es, la prĂ©sence de ces exploitations agricoles, mais aussi les analyses polliniques font penser qu'au Ier siĂšcle de notre Ăšre, la forĂȘt primaire a presque totalement disparu. Elle a sans doute laissĂ© la place Ă  des champs, des haies bocagĂšres et quelques bois de petites tailles.

Au dĂ©but du Moyen Âge, la situation est encore Ă  peu prĂšs la mĂȘme comme le montre la dĂ©couverte de nĂ©cropoles d'Ă©poque mĂ©rovingienne, prĂ©sentes habituellement sur des terrains dĂ©gagĂ©s, sur le territoire actuel de la forĂȘt[26].

Origines

Les Ă©tudes historiques et archĂ©ologiques laissent penser que le massif est une forĂȘt rĂ©cente, nĂ©e de l'action et de la protection de ses propriĂ©taires depuis le Moyen Âge. Vers l'an mil, la zone forestiĂšre se limite sans doute Ă  une petite portion situĂ©e entre Chantilly, MontgrĂ©sin (territoire d'Orry-la-Ville) et Coye. À cette Ă©poque d'ailleurs, une servitude est imposĂ©e sur cette zone, appelĂ©e droit de quint ou droit de gruerie, ce qui signale la prĂ©sence de bois. Pendant les deux siĂšcles suivants, la forĂȘt ne couvre sans doute pas plus de quelques centaines d'hectares, les bois et les terres qui l'environnent dĂ©pendant de la famille des seigneurs de Senlis, mais aussi d'un trĂšs grand nombre de congrĂ©gations religieuses : l'abbaye de Saint-Denis, le chapitre de la cathĂ©drale de Senlis, le prieurĂ© bĂ©nĂ©dictin de Saint-Leu-d'Esserent, celui de Saint-Nicolas-d'Acy (dans l'actuelle commune de Courteuil) et l'abbaye de Chaalis[27]. En 1171, un acte du roi Louis VII signale pour la premiĂšre fois une forĂȘt Ă  l'endroit du massif actuel, en confirmant un accord passĂ© entre le seigneur de Senlis Gui le Bouteiller et l'abbaye de Chaalis, concernant leurs droits respectifs sur les « forĂȘts situĂ©es entre Paris et Senlis ». En 1282, pour la premiĂšre fois, le mot Chantilly dĂ©signe une forĂȘt : un acte du parlement de Paris parle en effet d'in tota foresta chantiliaco (dans toute la forĂȘt de Chantilly)[28].

Borne armoriée aux armes des Montmorency (1537), située autrefois en limite des propriétés du prieuré de Saint-Nicolas-d'Acy.

En 1386, Pierre d'Orgemont rachĂšte la seigneurie de Chantilly Ă  la famille des Bouteiller. La forĂȘt reprĂ©sente alors 1 200 arpents (410 ha) et les seigneurs successifs s'attachent Ă  en Ă©tendre la superficie dans le but principal de s'assurer une rĂ©serve de chasse. Guillaume de Montmorency hĂ©rite avec la seigneurie d'un domaine de 2 000 arpents (684 ha) en 1484. Ce sont surtout ses descendants qui Ă©tendent le domaine de chasse dont son fils Anne de Montmorency, connĂ©table de France, qui achĂšte la seigneurie de PontarmĂ© Ă  l'est du domaine. C'est entre 1537 et 1546 que plusieurs bornes sont posĂ©es en forĂȘt afin de dĂ©limiter la propriĂ©tĂ© des Montmorency de celles des institutions religieuses environnantes. Huit de ces bornes ont Ă©tĂ© ramenĂ©es autour de la statue du ConnĂ©table sur la terrasse du chĂąteau lors son Ă©rection au XIXe siĂšcle[29] - [30]. La forĂȘt atteint les 5 000 arpents (1 710 ha) au milieu du XVIIe siĂšcle[c 1].

Agrandissements du Grand Condé

C'est avec le Grand CondĂ© que le domaine prend toute son ampleur : quand celui-ci se retire dans son domaine en 1659, il achĂšte l'essentiel des terres entourant ses bois, notamment le bois Saint-Denis au cardinal de Retz en 1663 et le domaine des Étangs de Commelles en 1666 Ă  l'abbaye de Chaalis pour un domaine atteignant les 8 000 arpents (2 735 ha). En 1662, il fait clĂŽturer le grand parc de 1 000 ha autour du chĂąteau incluant bois et terre, pour le rĂ©server Ă  la chasse Ă  tir notamment. Son fils, Henri Jules de Bourbon-CondĂ©, continue les extensions en achetant la seigneurie du Lys en 1688 Ă  l'ouest du domaine, la seigneurie de Coye en 1701, une partie des seigneuries de Luzarches, Chaumontel et le bois du Chapitre Ă  proximitĂ© de La Chapelle-en-Serval en 1707 au sud, et enfin la Haute-Pommeraie en 1709 au nord. Louis IV Henri de Bourbon-CondĂ©, petit-fils du prĂ©cĂ©dent, constructeur des Grandes Ă©curies, achĂšte les bois de l'abbaye d'HĂ©rivaux en 1716 et fait planter les bois du Lys, entre Gouvieux et Lamorlaye en 1719. Le domaine forestier est totalement dĂ©mantelĂ© lors de la pĂ©riode rĂ©volutionnaire et du Premier Empire[c 2].

DerniĂšres extensions au XIXe siĂšcle

Avec le retour des CondĂ© lors de la Restauration en 1814-1815, Louis V Joseph de Bourbon-CondĂ© rĂ©cupĂšre la partie du domaine qui n'avait pas Ă©tĂ© vendue Ă  des particuliers. Il commence Ă  racheter le reste. Son fils, Louis VI Henri de Bourbon-CondĂ©, grĂące Ă  une loi autorisant la vente des biens ecclĂ©siastiques rĂ©unis au domaine de l'État en 1790, rachĂšte les bois de l'abbaye de Saint-Nicolas-d'Acy Ă  Courteuil et du chapitre Notre-Dame de Senlis en 1819. Il rachĂšte dans le mĂȘme temps la forĂȘt du Lys, la totalitĂ© de la forĂȘt de Coye, de la seigneurie de Luzarches et des alentours de l'abbaye de Royaumont. L'ensemble de ces achats lui permet de supprimer les derniĂšres enclaves et de disposer, pour la premiĂšre fois dans l'histoire du domaine, d'un territoire boisĂ© continu des bords de l'Oise Ă  l'ouest, Ă  la forĂȘt d'Ermenonville Ă  l'est, et de Luzarches au sud jusqu'aux abords actuels de Creil au nord. Ce besoin de crĂ©er une unitĂ© fonciĂšre au domaine et de supprimer toute enclave vient du fait que les lĂ©gislateurs rĂ©volutionnaires ont subordonnĂ© le droit de chasse au droit de propriĂ©tĂ©. Le seigneur ne peut donc plus chasser en dehors de ses propres terres[c 3] - [31].

Son successeur, son neveu et lĂ©gataire universel Henri d'OrlĂ©ans (1822-1897), duc d'Aumale, acquiert encore quelques bois en usage Ă  Gouvieux, Coye et entre en possession des alentours de la butte aux Gens d'Armes, Ă  l'est du massif, en limite de la forĂȘt d'Ermenonville. L'extension du domaine se prolonge tout au long de sa vie puisque le dernier achat concerne la zone du trou Braconnier, au sud d'Orry-la-Ville dont l'acte est passĂ© quatre jours aprĂšs la mort du duc. Celui-ci ne conserve pas, pour autant, la totalitĂ© du massif transmis par son oncle. Il revend en effet la Haute-Pommeraie, en limite de Creil en 1881, le terrain des Aigles pour en faire un terrain d'entraĂźnement hippique et le bois du Lys en 1897, transformĂ© depuis en lotissement. Ces aliĂ©nations sont dues probablement aux importantes dĂ©penses engagĂ©es dans la reconstruction du chĂąteau. En 1886, le duc d'Aumale, avant son dĂ©part en exil, fait donation de son domaine Ă  l'Institut de France ; le domaine de Chantilly comprend le chĂąteau, ses collections d'Ɠuvres d'art ainsi que la forĂȘt, sous rĂ©serve d'usufruit. L'Institut devient pleinement propriĂ©taire Ă  sa mort en 1897 et le massif forestier entre dans le rĂ©gime forestier en 1898. Ce domaine s'Ă©tend alors sur 9 057 ha de terres et de bois, en partie aliĂ©nable[c 4].

La capitainerie des chasses

Les seigneurs de Chantilly ont toujours pu exercer leur droit de chasse et de gruerie sur leurs terres mais aussi sur les bois environnants. Ce dernier droit, qui est normalement un droit de contrĂŽle du roi sur les coupes de bois, a en fait presque toujours Ă©tĂ© contrĂŽlĂ© par le seigneur. Anne de Montmorency, obtient ainsi la charge de Capitaine des chasses du roi pour les forĂȘts de Carnelle et d'Halatte en 1520. Cette fonction lui permet de garder la haute main sur la gestion cynĂ©gĂ©tique et donc forestiĂšre de ses terres, qui se trouvent entre ces deux forĂȘts, mais aussi sur les terres environnantes. En 1674, le Grand CondĂ©, aprĂšs avoir rĂ©cupĂ©rĂ© ses biens, rĂ©cupĂšre cette charge qui reste dans la famille des CondĂ© jusqu'Ă  la RĂ©volution. Son pouvoir s'Ă©tend non seulement Ă  ces deux forĂȘts, mais inclut aussi ses propres forĂȘts, les bois environnants, ainsi qu'un territoire allant jusqu'Ă  « une lieue de dĂ©couvert », c'est-Ă -dire une lieue au-delĂ  de la forĂȘt proprement dite, pĂ©rimĂštre Ă  l'intĂ©rieur duquel il se rĂ©serve tous les droits de chasse. Au dĂ©but du XVIIIe siĂšcle, la surface de la Capitainerie des chasses couvre 60 000 ha ; elle atteint 85 000 ha Ă  la veille de la RĂ©volution. On compte 25 personnes chargĂ©es de veiller aux respects de ces droits Ă  la mort du Grand CondĂ© ; elles sont 90 en 1785[c 5].

Aménagement des routes

La table sur la route de Montgrésin, carrefour aménagé sur les plans d'André Le NÎtre en 1669

Pour faciliter les chasses Ă  courre, des routes et chemins sont tracĂ©s Ă  travers la forĂȘt. En 1669, il est fait appel Ă  AndrĂ© Le NĂŽtre pour dessiner le carrefour de la Table, duquel partent douze routes Ă  travers le massif. Par ailleurs, c'est Ă  son Ă©poque que sont tracĂ©es les voies les plus cĂ©lĂšbres de la forĂȘt : la route du ConnĂ©table, entre le chĂąteau et Lamorlaye et la route de l'Aigle, actuellement derriĂšre l'hippodrome de Chantilly. L'action du Grand CondĂ© est prolongĂ©e par son fils et son petit-fils mais c'est surtout Louis IV Henri de Bourbon-CondĂ© qui fait ouvrir 70 routes Ă  travers la forĂȘt en 1718 et 1740. Son fils, Louis V Joseph de Bourbon-CondĂ©, achĂšve ces amĂ©nagements. À la RĂ©volution, la physionomie actuelle des chemins en forĂȘt existe dĂ©jĂ  et ne change plus fondamentalement[c 6].

Les contradictions entre forĂȘt et gibier

Les CondĂ© ne se contentent pas de gĂ©rer la ressource cynĂ©gĂ©tique. Lorsque le Grand CondĂ© rĂ©cupĂšre ses terres et ses forĂȘts, il reprend avec le droit royal de gruerie toute autoritĂ© sur les plantations et coupes effectuĂ©es en forĂȘt. Officiellement, c'est l'administration royale des eaux et forĂȘts et son maĂźtre particulier basĂ© Ă  Senlis qui dĂ©cident de la gestion sylvicole. En rĂ©alitĂ©, cette administration doit se soumettre aux exigences des princes qui imposent avant tout la protection du gibier. Les taillis sont privilĂ©giĂ©s aux futaies, car ils permettent aux animaux de s'abriter et de prolifĂ©rer plus facilement. De nombreux procĂšs sont intentĂ©s par les cultivateurs des environs victimes de dĂ©gĂąts provoquĂ©s par le gibier, comme en tĂ©moignent les multiples cahiers de dolĂ©ances de la rĂ©gion qui se plaignent de cette situation en 1789[c 7]. Mais les princes Ă©tant titulaires des droits de haute et basse justice pour toute la rĂ©gion, ces procĂ©dures ne peuvent aboutir.

Pendant la pĂ©riode rĂ©volutionnaire et l'Empire, l'absence de contrĂŽle dans ces forĂȘts d'État ainsi que les vieilles rancƓurs des populations locales engendrent un braconnage gĂ©nĂ©ralisĂ© ainsi que des coupes sauvages dans les parcelles. Le retour des CondĂ© en 1814 rĂ©tablit l'ordre dans la forĂȘt. Mais la prioritĂ© est toujours donnĂ©e Ă  la conservation du gibier au dĂ©triment de la croissance de la forĂȘt et de la rentabilitĂ© de l'exploitation forestiĂšre[c 8]. Le dernier des CondĂ© fait tout de mĂȘme planter les derniĂšres parcelles Ă  l'est de PontarmĂ©. En 1898, avec l'entrĂ©e de la forĂȘt de Chantilly dans le rĂ©gime forestier, l'administration des eaux et forĂȘts, devenue depuis l'Office national des forĂȘts tente de convertir progressivement chaque parcelle Ă  un mode d'exploitation en futaies, plus durable[32].

Évolution du massif depuis 1897

La pression fonciĂšre au cours du XXe siĂšcle conduit Ă  une rĂ©duction du domaine lĂ©guĂ© par le duc d'Aumale et donc des surfaces boisĂ©es. L'ensemble de ce domaine, en partie aliĂ©nable dans sa partie occidentale notamment, passe ainsi de 9 057 ha Ă  7 830 ha aujourd'hui. La forĂȘt elle-mĂȘme se trouve lĂ©gĂšrement rĂ©duite : sur le territoire de la commune de Coye, par exemple, la surface boisĂ©e passe ainsi de 424 ha en 1900 Ă  398 ha en 2001. En effet, 26 ha ont Ă©tĂ© achetĂ©s par la municipalitĂ© Ă  l'Institut de France et amĂ©nagĂ©s pour des logements, un stade, une Ă©cole primaire et un nouveau cimetiĂšre[33].

De la mĂȘme maniĂšre, les bois situĂ©s en pĂ©riphĂ©rie du massif et n'appartenant pas Ă  l'Institut subissent d'autant plus la pression fonciĂšre. L'exemple le plus emblĂ©matique est sans doute l'amĂ©nagement, Ă  partir de 1925, du lotissement « Le Lys-Chantilly » entre Gouvieux et Lamorlaye dans les anciennes plantations forestiĂšres des CondĂ©. Sont ainsi vendus 1 605 lots sur 700 ha de bois Ă  une clientĂšle aisĂ©e, accompagnĂ©s d'un terrain de golf, constituant le premier lotissement de l'Oise. MĂȘme si le cahier des charges oblige les propriĂ©taires Ă  entretenir la forĂȘt situĂ©e sur leur terrain, cet amĂ©nagement marque le dĂ©but d'une nouvelle fonction de la forĂȘt dans la rĂ©gion de Chantilly : un espace de villĂ©giature et de divertissement sportif[34].

Au dĂ©but du XXIe siĂšcle, le devenir de la forĂȘt est menacĂ© par le rĂ©chauffement climatique[35].

Gestion de la forĂȘt et sylviculture

Vue de sous-bois
ForĂȘt de Chantilly dans sa partie mĂ©ridionale (forĂȘt de Coye).

Comme toute forĂȘt appartenant Ă  un Ă©tablissement public, la forĂȘt de Chantilly est soumise au rĂ©gime forestier, et ce, depuis le dĂ©cret du [36]. Ce rĂ©gime impose des contraintes en termes de prĂ©servation du patrimoine forestier, de coupes et de ventes de bois et d'accueil du public. L'analyse de l'Ă©tat de la forĂȘt et les objectifs assignĂ©s Ă  sa gestion sont rĂ©sumĂ©s dans un plan de gestion appelĂ© aussi amĂ©nagement forestier, qui doit ĂȘtre conforme au schĂ©ma rĂ©gional d'amĂ©nagement des forĂȘts de Picardie[37]. Le prĂ©cĂ©dent plan d'amĂ©nagement a commencĂ© en 1991 et s'est achevĂ© en 2005.

Le plan d'amĂ©nagement actuel est en cours pour la pĂ©riode 2006-2020. Cet amĂ©nagement est mis en application par l'Office national des forĂȘts et plus particuliĂšrement par son unitĂ© territoriale des Trois-ForĂȘts basĂ©e Ă  Chantilly, sur un espace de 6 260 ha de la forĂȘt soit 98 % de la surface du massif. Les 2 % restant sont pour l'essentiel les terrains occupĂ©s par le golf de Chantilly et les abords de l'hippodrome de Chantilly. Au total, 6 198 ha Ă©taient boisĂ©s en 2006. Cet espace est divisĂ© en 559 parcelles forestiĂšres[onf 2]. Pour cet amĂ©nagement, il n'a pas Ă©tĂ© prĂ©vu de sĂ©ries distinguant des parcelles avec des productions spĂ©cifiques, comme c'Ă©tait le cas lors des amĂ©nagements prĂ©cĂ©dents. Il a Ă©tĂ© Ă©tabli le principe d'une sĂ©rie unique, ayant le mĂȘme objectif de production de bois tout en prenant en compte l'accueil du public et la protection des milieux et des paysages[onf 3].

Composition des essences forestiĂšres

La composition particuliĂšre des essences forestiĂšres rĂ©sulte du choix des gestionnaires de la forĂȘt au cours des deux derniers siĂšcles. Lors d'un inventaire effectuĂ© en 1990 par l'ONF, on a distinguĂ© trois types d'essences principales Ă  l'Ă©tage dominant de la forĂȘt[38] :

On compte par ailleurs d'autres types de feuillus pour 26 % et notamment le tilleul (Tilia) trĂšs prĂ©sent dans les taillis. Son abondance en forĂȘt de Chantilly serait liĂ©e au choix des forestiers au XIXe siĂšcle de privilĂ©gier cette essence afin de prĂ©server les jeunes pousses des grandes quantitĂ©s de lapins. Ceux-ci rechignent habituellement Ă  les manger. Les autres essences de rĂ©sineux reprĂ©sentent quant Ă  elles 4 % du total[32].

Les nouvelles plantations privilĂ©gient le chĂȘne rouvre, plus adaptĂ© au manque d'eau dans les terrains forestiers. Selon l'amĂ©nagement de 2006-2020, l'objectif est de parvenir Ă  71 % de chĂȘnes rouvres, les hĂȘtres Ă©tant cantonnĂ©s aux parcelles les plus accidentĂ©es sur 19 % des surfaces et les rĂ©sineux aux sols de sable pur pour 8 %[onf 4] - [32].

Types de peuplements

Le type de peuplement prédominant est le mélange taillis-futaie, qui représente 64 % des espaces boisés : il s'agit d'un ancien taillis sous futaie évoluant progressivement en futaie. Les taillis, proprement dit, représentent quant à eux 2 % des surfaces, la futaie 20 % et les jeunes peuplements 12,5 %[onf 5].

Cette prĂ©dominance des taillis sous futaie est le rĂ©sultat de la politique forestiĂšre du XIXe siĂšcle qui privilĂ©giait ce type de boisement plus favorable au gibier. Avec le dĂ©cret du et la mise en place du premier plan d'amĂ©nagement de la forĂȘt, celui-ci favorise toujours ces taillis sous futaie avec des rĂ©volutions de trente ans. À partir de 1963, les taillis sont abandonnĂ©s. Avec l'amĂ©nagement de 1976, l'ONF met en place une gestion moderne de la forĂȘt en tentant progressivement de convertir les parcelles Ă  la futaie intĂ©grale et rĂ©guliĂšre au fur et Ă  mesure des nouvelles rĂ©gĂ©nĂ©rations qui s'effectuent au rythme de 50 Ă  60 ha par an[39]. En 2006, le nouvel amĂ©nagement maintient cet objectif de conversion Ă  la futaie rĂ©guliĂšre. Dans certaines parcelles, la futaie irrĂ©guliĂšre, faite d'arbres d'Ăąges variĂ©s et regroupĂ©s en bouquet a Ă©tĂ© privilĂ©giĂ©e, comme dans le bois du Lieutenant ou en forĂȘt de Coye et en gĂ©nĂ©ral dans les zones dans lesquelles les contraintes paysagĂšres sont importantes. Ces zones reprĂ©sentent au total 182,4 ha sur 9 parcelles diffĂ©rentes[onf 6].

Plantation et régénérations

ClÎture en cours de fabrication pour protéger une parcelle qui vient de faire l'objet d'une coupe rase. La parcelle fera l'objet d'une régénération. Parcelle 37, bois de la Basse-Pommeraie.

Les premiĂšres plantations volontaires, en vue d'Ă©tendre le couvert forestier, ont lieu dĂšs le XVIIIe siĂšcle. C'est le cas de la plantation de la forĂȘt du Lys en 1709 ou bien dans d'autres parcelles de maniĂšre plus ponctuelle, pour compenser les dĂ©gĂąts causĂ©s par le gibier, mais sans atteindre une grande efficacitĂ©. C'est surtout au dĂ©but du XIXe siĂšcle, avant le retour des CondĂ© que sont lancĂ©es les premiĂšres plantations massives. AprĂšs des tests effectuĂ©s en 1805, 408 ha de terres sont plantĂ©s par l'inspection des eaux et forĂȘts de Senlis en forĂȘt de PontarmĂ© entre 1807 et 1815[40].

De nos jours, ces plantations reprĂ©sentent 60 000 plants par an et ont pour finalitĂ© d'Ă©viter le dĂ©pĂ©rissement liĂ© au dĂ©rĂšglement climatique[41] et le non-renouvellement de la forĂȘt dans certains lieux. Ces plantations ont reprĂ©sentĂ© 237 ha entre 1991 et 2005. Ailleurs, la rĂ©gĂ©nĂ©ration naturelle est privilĂ©giĂ©e, soit 141 ha sur la mĂȘme pĂ©riode[onf 7]. Ces rĂ©gĂ©nĂ©rations doivent ĂȘtre protĂ©gĂ©es car les peuplements de la forĂȘt subissent toujours les dĂ©gĂąts occasionnĂ©s par le gibier et particuliĂšrement les cervidĂ©s, par abroutissement ou par Ă©corçage. De ce fait, 50 % Ă  66 % des peuplements de la forĂȘt avaient un avenir incertain, voire compromis, en 2003[42].

Coupes

Entre 1991 et 2005, la production de bois dans la forĂȘt s'est Ă©levĂ©e Ă  18 532 m3 de bois en moyenne par an, ce qui reprĂ©sente presque m3 par hectare et par an. Entre 2006 et 2020, 872 ha doivent faire l'objet de coupes de rĂ©gĂ©nĂ©ration. Cette surface est composĂ©e Ă  26 % de peuplements totalement ruinĂ©s sans aucune possibilitĂ© de survie et Ă  51 % de peuplements dont la survie ne dĂ©passera pas quinze ans. Le chĂȘne rouvre est en effet exploitĂ© au bout de 180 ans, le hĂȘtre au bout de 100 ans et le pin sylvestre au bout de 90 ans. À ces coupes s'ajoutent des coupes d'amĂ©liorations qui interviennent tous les six Ă  dix ans sur les peuplements en croissance[onf 8]. En raison de l'appauvrissement des anciens taillis sous futaie, une baisse de la production est prĂ©vue pour la pĂ©riode du nouvel amĂ©nagement forestier avec une rĂ©colte annuelle de 16 000 m3 en moyenne[onf 9].

Les coupes rases effectuĂ©es dans les parcelles ne sont pas sans provoquer des rĂ©actions vives et des protestations de la part des riverains et des municipalitĂ©s voisines de la forĂȘt. La crainte est frĂ©quemment exprimĂ©e de voir la forĂȘt abĂźmĂ©e ou dĂ©truite par l'exploitation forestiĂšre intensive des parcelles[43] - [44]. Pour s'adapter Ă  cette pression, et sur les conseils du Parc naturel rĂ©gional Oise-Pays de France, l'ONF a dĂ©cidĂ© de maintenir 15 % des plants sur pieds dans les parcelles en cours de rĂ©gĂ©nĂ©ration trĂšs frĂ©quentĂ©es par les visiteurs ou comportant des contraintes biologiques importantes[onf 10].

Patrimoine naturel

Protections

La forĂȘt bĂ©nĂ©ficie de plusieurs types de protections qui concernent les paysages du massif, ses milieux naturels et les espĂšces qui y vivent.

C'est un site classĂ© au titre du Domaine de Chantilly : le , l'Institut de France obtient le classement de l'ensemble des sites lui appartenant, dans le but de prĂ©server l'hĂ©ritage du duc d'Aumale. Depuis, ce site classĂ© reprĂ©sente 7 830 ha couvrant la quasi-totalitĂ© de la forĂȘt, Ă  l'exception de la forĂȘt de PontarmĂ© qui est couverte par le site classĂ© de la forĂȘt d'Ermenonville voisine[45] - [46].

Quatre zones naturelles d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) couvrent la quasi-totalitĂ© du massif et permettent une bonne connaissance des richesses naturelles de la forĂȘt :

  • une ZNIEFF de type 1 appelĂ©e : « Massif forestier de Chantilly / Ermenonville », qui couvre aussi la forĂȘt d'Ermenonville sur 19 communes de l'Oise, soit une surface totale de 11 048 ha. Cette ZNIEFF concerne la partie centrale de la forĂȘt, la forĂȘt de PontarmĂ© et le nord de la forĂȘt de Coye[47] ;
  • une ZNIEFF de type 1 appelĂ©e « Massif forestier d'Halatte », qui comme son nom l'indique, couvre principalement la forĂȘt d'Halatte (7 922 ha) mais concerne aussi les bois de la Coharde, de la Basse-Pommeraie et du Lieutenant[48] ;
  • une ZNIEFF de type 2 appelĂ©e : « ForĂȘt de Coye » (918 ha), situĂ©e sur la partie francilienne de la forĂȘt de Coye, communes de Luzarches et Chaumontel[49] ;
  • une ZNIEFF de type 2 : « Site d'Ă©changes interforestiers (passage de grands mammifĂšres) d'Halatte/Chantilly » (457 ha). Cette ZNIEFF ne couvre pas un terrain appartenant Ă  la forĂȘt proprement dite, mais une zone de transit d'animaux entre les bois de la Basse-Pommeraie, du Lieutenant et la zone centrale de la forĂȘt[50].

Deux sites Natura 2000 concernent la forĂȘt depuis avril 2006. À ces titres, elle doit faire l'objet de mesures de gestion qui permettent le maintien des espĂšces concernĂ©es et des habitats qu'elles occupent[51] :

  • une zone de protection spĂ©ciale (ZPS) « ForĂȘts picardes : massif des trois forĂȘts et bois du roi » couvre 13 615 ha et notamment la quasi-totalitĂ© de la forĂȘt de Chantilly Ă  l'exception du territoire de la commune de Chantilly et de la partie du massif au nord de la Nonette. Cette zone concerne particuliĂšrement la protection des oiseaux et plus spĂ©cifiquement douze espĂšces recensĂ©es[52] ;
  • une zone spĂ©ciale de conservation (ZSC) « Massifs forestiers d'Halatte, de Chantilly et d'Ermenonville » couvre une surface de 2 396 ha, dont seulement une toute petite partie sur la forĂȘt de Chantilly : l'extrĂ©mitĂ© ouest des Ă©tangs de Commelles et le sud-est de la forĂȘt de PontarmĂ©, en limite de la forĂȘt d'Ermenonville. Elle concerne particuliĂšrement la protection de 18 types d'habitats diffĂ©rents, d'une vingtaine d'espĂšces florales protĂ©gĂ©es et d'une soixantaine d'espĂšces florales menacĂ©es, ainsi que quatre espĂšces de faune[53].

L'ensemble des communes que couvre la forĂȘt appartient au parc naturel rĂ©gional Oise-Pays de France depuis sa crĂ©ation en 2004.

Milieux et habitats naturels

Mare des Quatorze Arpents, en forĂȘt de Coye.

Le milieu naturel prĂ©dominant est Ă©videmment le milieu forestier, mais on trouve aussi, dans la ZNIEFF « Massif forestier de Chantilly / Ermenonville », des tourbiĂšres et marais pour 4 %, particuliĂšrement en forĂȘt de Coye, des lacs, Ă©tangs et mares (eau douce) pour 3 %, des landes, fourrĂ©s et pelouses pour 2 % et des pelouses silicicoles ouvertes mĂ©dio-europĂ©ennes pour 1 %[47].

On recense, toujours dans cette ZNIEFF, neuf habitats considĂ©rĂ©s comme remarquables, rares et menacĂ©s en Europe[47] : la chĂȘnaie-charmaie acidocline (terrains lĂ©gĂšrement acides), la chĂȘnaie-charmaie Ă  jacinthe, la chĂȘnaie-hĂȘtraie, la hĂȘtraie calcicole, la frĂȘnaie Ă  laĂźche espacĂ©e, les groupements herbacĂ©s humides nitrophiles, les groupements herbacĂ©s sur sables, les landes Ă  Ă©ricacĂ©es, les pelouses et lisiĂšres calcicoles.

Par ailleurs, 18 habitats sont recensĂ©s dans le cadre de la zone Natura 2000 - Site d'intĂ©rĂȘt communautaire. Quatre d'entre eux sont considĂ©rĂ©s comme prioritaires car particuliĂšrement menacĂ©s en Europe[53] - [54] :

  • des pelouses sĂšches semi-naturelles et faciĂšs d'embuissonnement sur calcaires (avec des sites d'orchidĂ©es remarquables), particuliĂšrement dans le secteur de la butte aux Gens d'Armes ;
  • des formations herbeuses Ă  nardus, riches en espĂšces, sur substrats siliceux des zones montagnardes (et des zones submontagnardes de l'Europe continentale), prĂ©sentes dans la vallĂ©e de la ThĂšve et dans le secteur de la butte aux Gens d'Armes ;
  • des forĂȘts alluviales Ă  aulne glutineux (Alnus glutinosa) et frĂȘne Ă©levĂ© (Fraxinus excelsior), prĂ©sentes au marais de la Troublerie, entre les Ă©tangs et le viaduc de Commelles ;
  • des pelouses calcaires de sables xĂ©riques.

Certains milieux naturels particuliÚrement fragiles ont fait l'objet de travaux de restauration, organisés par le parc naturel régional Oise-Pays de France, en partenariat avec l'ONF, notamment les landes humides par un chantier d'insertion en 2006[55].

Flore

Osmonde royale (Osmunda Regalis).

L'intĂ©rĂȘt pour la flore de la forĂȘt de Chantilly est ancien. En effet, en 1671, Paolo Boccone, botaniste sicilien, pratique une herborisation dans les environs du chĂąteau, Ă  l'invitation du Grand CondĂ©. Il rĂ©alise Ă  cette occasion un herbier toujours conservĂ© de nos jours, dans lequel 125 espĂšces sont recensĂ©es[56].

La forĂȘt a fait l'objet d'inventaire plus contemporains pour diffĂ©rents types d'espĂšces : 77 espĂšces ont ainsi Ă©tĂ© recensĂ©es chez les PhanĂ©rogames, 3 espĂšces de PtĂ©ridophytes (appelĂ©es plus communĂ©ment fougĂšres) et 12 espĂšces de Bryophytes (mousses). La ZNIEFF du massif forestier de Chantilly / Ermenonville intĂšgre un certain nombre d'espĂšces rares et menacĂ©es[47].

Neuf espĂšces rares sont recensĂ©es en milieu tourbeux : l'Osmonde royale (Osmunda regalis), le Dactylorhize nĂ©gligĂ© (Dactylorhiza praetermissa), le Mouron dĂ©licat (Anagallis tenella), la BruyĂšre Ă  quatre angles (Erica tetralix), la Baldellie fausse-renoncule (Baldellia ranunculoides), la VĂ©ronique en Ă©cus (Veronica scutellata), le Laiteron des marais (Sonchus palustris), la FougĂšre des marais (Thelypteris palustris) et la Guimauve officinale (Althaea officinalis). Cette derniĂšre a Ă©tĂ© retrouvĂ©e particuliĂšrement sur la roseliĂšre prĂ©sente au centre de l'Ă©tang Commelles. D'origine anthropique, elle est issue des grandes cultures de plantes mĂ©dicales rĂ©alisĂ©es au Moyen Âge et donc peut-ĂȘtre liĂ©e Ă  la grange cistercienne de Commelles alors toute proche[57].

Six espĂšces sont recensĂ©es en sous-bois calcaire : le Sceau de Salomon odorant (Polygonatum odoratum), l'Iris fĂ©tide (Iris foetidissima), le ChĂȘne pubescent, la Belladone (Atropa belladonna), dans les coupes sur calcaire, la MĂ©lique penchĂ©e (Melica nutans) et le Fragon faux houx (Ruscus aculeatus).

L'Aster Ă  feuilles lancĂ©olĂ©es (Symphyotrichum lanceolatum), une des plantes invasives de la forĂȘt de Chantilly.

Treize sont recensĂ©es sur les pelouses et leurs lisiĂšres : le GĂ©ranium sanguin (Geranium sanguineum), la MĂ©litte Ă  feuilles de mĂ©lisse (Melittis melissophyllum), la Gentiane croisette (Gentiana cruciata), l'Orchis militaire (Orchis militaris), l'Orchis singe (Orchis simia), le Doronic plantain (Doronicum plantagineum), la GermandrĂ©e botryde (Teucrium botrys), l'Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis), l'Orobanche blanche (Orobanche alba), l'Épipactis rouge foncĂ© (Epipactis atrorubens), le Bugle petit-pin (Ajuga chamaepitys), le Bugle de GenĂšve (Ajuga genevensis) et l'Alysson Ă  calices persistants (Alyssum calycinum L.).

Onze sont recensées sur sable : le Cynoglosse officinal (Cynoglossum officinale), la Laßche des sables (Carex arenaria), l'Ornithope délicat (Ornithopus perpusillus), la Mousse fleurie (Crassula tillaea), sur les sables nus, la Téesdalie à tige nue (Teesdalia nudicaulis), la Violette des chiens (Viola canina), la Potentille argentée (Potentilla argentea), la Sagine noueuse (Sagina nodosa), la Salicaire pourpier (Lythrum portula), la Laßche des liÚvres (Carex ovalis) et le MaïanthÚme à deux feuilles (Maianthemum bifolium).

À l'inverse, on note la prĂ©sence d'espĂšces invasives qui ont tendance Ă  envahir les diffĂ©rents milieux de la forĂȘt et Ă  Ă©liminer les espĂšces locales. Il s'agit par exemple du Cerisier tardif (Prunus Serotina), originaire d'AmĂ©rique du Nord et arrivĂ© en forĂȘt de Chantilly par le biais de la forĂȘt de CompiĂšgne. On peut encore citer l'Ailanthe (Ailanthus altissima) ou l'Aster Ă  feuilles lancĂ©olĂ©es (Symphyotrichum lanceolatum). Des chantiers d'insertion et des actions de bĂ©nĂ©voles sont organisĂ©s pour tenter de les Ă©liminer dans les lieux oĂč ils abondent[58].

Insectes

Agrion de Mercure.

Deux espĂšces sont particuliĂšrement observĂ©es et font l'objet d'une protection spĂ©cifique dans le cadre du Site d'intĂ©rĂȘt communautaire - Natura 2000[53] - [59]. Il s'agit d'une libellule appelĂ©e Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), rare, en dĂ©clin dans le nord de la France et prĂ©sente uniquement dans la vallĂ©e de la ThĂšve et d'un papillon appelĂ© Écaille chinĂ©e (Euplagia quadripunctaria). On peut noter aussi la prĂ©sence du papillon CuivrĂ© des marais (Lycaena dispar), liĂ© aux zones humides et le Lucane cerf-volant (Lucanus cervus), le plus gros colĂ©optĂšre d'Europe, pouvant atteindre 8 Ă  10 cm, qui vit dans les bois morts des boisements de feuillus[60].

Herpétofaune

Plusieurs reptiles et amphibiens, considérés comme rares et menacés à l'échelle du nord de la France, sont présents dans la ZNIEFF du massif de Chantilly[47] : la VipÚre péliade (Vipera berus), la Coronelle lisse (Coronella austriaca), le Lézard des murailles (Podarcis muralis), la Grenouille agile (Rana dalmatina) et le Triton alpestre (Ichthyosaura alpestris).

Oiseaux

L'avifaune, dont 19 espĂšces ont Ă©tĂ© recensĂ©es, fait l'objet d'une protection spĂ©ciale Ă  la fois par le biais d'une zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO)[61] et d'une zone de protection spĂ©ciale (ZPS) dans le cadre du rĂ©seau Natura 2000[52] - [59]. On peut ainsi noter la prĂ©sence des oiseaux comme l'Alouette Lulu (Lullula arborea), le Blongios nain (Ixobrychus minutus), la BondrĂ©e apivore (Pernis apivorus), le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus), l'Engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus) qui est particuliĂšrement menacĂ©, le Martin-pĂȘcheur d'Europe (Alcedo atthis), prĂ©sent dans la vallĂ©e de la ThĂšve, le Pic mar (Dendrocopos medius), le Pic noir (Dryocopus martius) et la Pie-griĂšche Ă©corcheur (Lanius collurio)[62]. La zone sert aussi d'Ă©tape migratoire pour le Balbuzard pĂȘcheur (Pandion haliaetus), la Cigogne blanche (Ciconia ciconia) et la Grue cendrĂ©e (Grus grus).

MammifĂšres

La forĂȘt abrite 27 espĂšces diffĂ©rentes de mammifĂšres[47], particuliĂšrement des colonies rares de chauve-souris comme le Petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) et la Noctule commune (Nyctalus noctula). La Martre des pins (Martes martes) y est Ă©galement une espĂšce rare et protĂ©gĂ©e.

Mais la forĂȘt de Chantilly est surtout connue pour ses grands mammifĂšres que sont le sanglier (Sus scrofa), le chevreuil (Capreolus capreolus) et le cerf Ă©laphe (Cervus elaphus). Le nombre de ces derniers est en diminution constante depuis une dizaine d'annĂ©es : au nombre de 438 en 1997, 181 en 2002, ils ne sont plus que 125 cerfs recensĂ©s en 2009[63].

La fragmentation de la forĂȘt de Chantilly en diffĂ©rents bois pose des problĂšmes Ă©pineux Ă  ces grands mammifĂšres lors de leurs dĂ©placements d'un bois Ă  l'autre. Des problĂšmes rĂ©currents comme d'importants dĂ©gĂąts dans les cultures, sont observĂ©s, notamment dans la zone interforestiĂšre situĂ©e sur la commune d'Avilly-Saint-LĂ©onard, entre le bois du Lieutenant, de la Basse-Pommeraie et la zone centrale de la forĂȘt[64]. Une politique de corridors Ă©cologiques a Ă©tĂ© mise en place par le parc naturel rĂ©gional (PNR) Oise-Pays de France en vue de faciliter le passage de ces animaux, tout en tentant de minimiser les dĂ©gĂąts[65].

Lieux remarquables

Sites naturels

Les Ă©tangs de Commelles.

Les Étangs de Commelles, d'une superficie de 30,96 ha, occupent la vallĂ©e de la ThĂšve. Ils sont amĂ©nagĂ©s comme viviers Ă  poissons de 1204 Ă  1208 par les moines convers de la grange de l'abbaye de Chaalis toute proche. Ils sont constituĂ©s de quatre Ă©tangs distincts : l'Ă©tang Comelle (Ă©ponyme) en amont, en partie comblĂ© par une Ăźle couverte d'une roseliĂšre, Ă  l'est, l'Ă©tang Chapron, l'Ă©tang Neuf et l'Ă©tang de la Loge (le plus grand, 9,95 ha), en aval Ă  l'ouest. Il existait autrefois un cinquiĂšme Ă©tang, appelĂ© Ă©tang de la Troublerie, situĂ© aprĂšs le chĂąteau de la Reine Blanche, qui a Ă©tĂ© assĂ©chĂ© au XVIIe siĂšcle et transformĂ© en peupleraie puis en marais[66]. Les Ă©tangs ne font plus office de viviers mais sont toujours amĂ©nagĂ©s pour la pĂȘche : on y trouve la plupart des poissons d'eau douce[67].

La Butte aux Gens d'Armes est une butte-tĂ©moin situĂ©e en forĂȘt de PontarmĂ©, recouverte de sables Ă©oliens culminant Ă  103 mĂštres d'altitude, l'un des rares points Ă©levĂ©s au nord de la forĂȘt. Elle doit son nom aux gens d'armes des princes de CondĂ© qui se servaient de cette butte comme terrain d'entraĂźnement.

Les CĂŽtes d'OrlĂ©ans et le Pain de sucre sont les secteurs les plus Ă©levĂ©s (respectivement 122 et 109 m) et les plus accidentĂ©s de la forĂȘt, situĂ©s dans la forĂȘt de Coye, en limite de la commune de Chaumontel.

La mare des quatorze arpents, situĂ©e en forĂȘt de Coye, sur le territoire de la commune de Luzarches, est la seule mare permanente situĂ©e en dehors des vallĂ©es de la ThĂšve et de la Nonette. Elle a bĂ©nĂ©ficiĂ©, au cours des annĂ©es 2007-2008, de la restauration des zones humides qui l'approvisionnent, sous la houlette du parc naturel rĂ©gional[68].

Arbres remarquables

Le chĂȘne des GrĂšs, chĂȘne sessile ĂągĂ© de 300 ans environ.

Trois arbres bĂ©nĂ©ficient, en forĂȘt, d'une signalĂ©tique spĂ©cifique pour leur Ăąge, leur taille ou leur forme particuliĂšre[69] :

  • le chĂȘne du Coup de Foudre, chĂȘne sessile de 35 m de haut, 159 cm de diamĂštre Ă  1,30 m du sol et ĂągĂ© de 350 ans environ, situĂ© en forĂȘt de PontarmĂ©. Il a Ă©tĂ© foudroyĂ© au milieu des annĂ©es 1980 et en garde toujours la trace avec une partie de l'Ă©corce fissurĂ©e ;
  • le chĂȘne des GrĂšs, chĂȘne sessile de 23 m de haut, 146 cm de diamĂštre Ă  1,30 m et ĂągĂ© de 300 ans environ, situĂ© en forĂȘt de PontarmĂ© ;
  • le chĂȘne de la Basse-Pommeraie, situĂ© dans le bois du mĂȘme nom, chĂȘne sessile de 30 m de haut, 169 cm de diamĂštre Ă  1,30 m du sol et ĂągĂ© de 350 ans environ.

MĂ©ritent Ă©galement d'ĂȘtre citĂ©s le chĂȘne Sylvie qui atteint 30 m de haut et 129 cm de diamĂštre, le chĂȘne des Trois FrĂšres et les arbres entrelacĂ©s en forĂȘt de Coye, un chĂȘne et un hĂȘtre de 15 et 25 m de haut[onf 11].

Monuments historiques sur le territoire de la forĂȘt

Le chĂąteau de La Reine Blanche.

Le chĂąteau de la Reine Blanche (classĂ© monument historique depuis 1989)[70], situĂ© Ă  l'extrĂ©mitĂ© occidentale des Ă©tangs sur la commune de Coye-la-ForĂȘt est une petite construction de style nĂ©o-gothique, Ă©difiĂ©e par l'architecte Victor Dubois pour le duc de Bourbon en 1825 et 1826. Il est bĂąti sur les ruines d'un moulin, lui-mĂȘme Ă©difiĂ© Ă  l'emplacement d'un chĂąteau qui aurait Ă©tĂ©, selon la lĂ©gende infondĂ©e, habitĂ© par Blanche de Castille. En rĂ©alitĂ©, ce chĂąteau a Ă©tĂ© construit par le propriĂ©taire du domaine de l'Ă©poque, Pierre de Chambly, seigneur de Viarmes Ă  la fin du XIIIe siĂšcle. Le chĂąteau actuel prĂ©sente des portes et fenĂȘtres ogivales, ainsi que quatre tours crĂ©nelĂ©es, inspirĂ©es de celles existantes sur le bĂątiment du Moyen Âge. Le chĂąteau est louĂ© par l'Institut de France et n'est pas visitable[71].

Le four à tuile (classé monument historique depuis 1914)[72] est situé dans le clos de Commelles, sur la commune d'Orry-la-Ville. Longtemps improprement désigné comme lanterne des morts, il s'agit en réalité d'un ancien four à tuile construit au XIIe siÚcle pour la grange de Commelles toute proche, qui dépendait de l'abbaye cistercienne de Chaalis (aujourd'hui en partie détruite). Il a fait l'objet de fouilles archéologiques[73].

La Table (inscrite monument historique depuis 1970)[74], est situĂ©e en limite des communes de Chantilly et d'Avilly-Saint-LĂ©onard, au milieu du rond-point sur la route entre La Chapelle-en-Serval et Chantilly. Elle est aussi appelĂ©e « table de MontgrĂ©sin », du nom d'un hameau de la commune d'Orry-la-Ville situĂ© Ă  proximitĂ©, ou « table du roi ». Cette table de pierre date des amĂ©nagements des allĂ©es en forĂȘt effectuĂ©s en 1669-1670 selon les plans d'AndrĂ© Le NĂŽtre et se trouve au point de jonction de douze routes forestiĂšres. C'est un haut lieu de la vĂ©nerie, le lieu traditionnel de rendez-vous pour le dĂ©part des Ă©quipages des princes de CondĂ© et de leurs successeurs et le lieu de la curĂ©e. C'est aussi le lieu oĂč les princes accueillaient leurs hĂŽtes illustres Ă  l'entrĂ©e de leur domaine comme en 1671, lorsque le Grand CondĂ© y accueille Louis XIV[75]. En 1733, un Estats des forests de Chantilly, d'Halatte et d'Ermenonville
 signale la prĂ©sence de deux autres tables servant de rendez-vous de chasse : la table du Buffet et la table du Petit Couvert, situĂ©es alors aux carrefours du mĂȘme nom. Elles ont depuis disparu[76].

La Table d'Apremont (inscrite monument historique depuis 1988)[77] est un autre rendez-vous de chasse, créé au XVIIIe siÚcle, situé entre les communes d'Apremont et de Vineuil-Saint-Firmin, au point de jonction entre le bois du Lieutenant et le bois de la Basse-Pommeraie. Elle est le point de rencontre de huit routes forestiÚres.

La Faisanderie d'Apremont (inscrite monument historique depuis 1988)[78] est un ensemble de trois bĂątiments situĂ© dans une clairiĂšre au milieu du bois de la Basse-Pommeraie, sur la commune de Vineuil-Saint-Firmin. Construit vers 1830, cet ensemble a servi Ă  l'Ă©levage de gibier pour la chasse et de maison forestiĂšre. Une autre faisanderie Ă©tait situĂ©e au lieu-dit la Vignette, en forĂȘt de PontarmĂ©, dont les bĂątiments existent toujours. Il subsiste par ailleurs six autres maisons forestiĂšres dans le reste de la forĂȘt : la FourriĂšre et la Porte Vaillant en limite du parc du chĂąteau, Avilly, la Muette et Thiers-sur-ThĂšve en forĂȘt de PontarmĂ© et la Porte des Vignes Ă  Coye[9].

La Grande glaciĂšre du chĂąteau (inscrite monument historique depuis 1988)[79] est situĂ©e en bordure de forĂȘt, entre la route du ConnĂ©table et la route de MontgrĂ©sin prĂšs du carrefour des lions. Elle mesure 9,25 m de diamĂštre pour 11 m de profondeur, sa capacitĂ© atteignant les 600 tonnes de glace. C'Ă©tait l'une des quatre glaciĂšres du chĂąteau de Chantilly[80].

La statue de Diane chasseresse, autrefois prĂ©sente au carrefour du mĂȘme nom au sud de l'hippodrome Ă©tait elle aussi protĂ©gĂ©e au titre des monuments historique depuis 1988[79]. Elle a Ă©tĂ© volĂ©e en 1989 et il n'en restait plus que le socle[81]. Une nouvelle statue en fonte a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e Ă  partir de la statue identique du chĂąteau de Bellevue Ă  Presles (Val d'Oise)[82].

Monuments historiques aux abords immédiats

Plusieurs monuments situĂ©s aux abords immĂ©diats de la forĂȘt ont un lien direct avec celle-ci.

Le chĂąteau de Chantilly, siĂšge de la seigneurie, est Ă  l'origine de la constitution du massif forestier. Jusqu'Ă  l'Ă©poque du Grand CondĂ©, son parc se confondait avec la forĂȘt environnante par des limites floues. Il faut attendre 1662 pour voir une clĂŽture installĂ©e pour sĂ©parer les deux entitĂ©s[c 2].

L'abbaye de Royaumont, Ă  800 m de la forĂȘt actuelle, a longtemps possĂ©dĂ© le bois de Bonnet, appelĂ© autrefois bois de Royaumont, et une partie du bois du Lys. Le bois de Bonnet est achetĂ© par les seigneurs de Chantilly en 1701, en mĂȘme temps que les propriĂ©tĂ©s du marquisat de Coye. Il est Ă  nouveau rachetĂ© par ces mĂȘmes seigneurs en 1819, aprĂšs l'Ă©pisode rĂ©volutionnaire[c 9].

L'abbaye d'HĂ©rivaux est installĂ©e depuis 1140 dans une vallĂ©e retirĂ©e au sud du massif et encerclĂ©e par la forĂȘt, sur l'actuelle commune de Luzarches. Cette abbaye de chanoines de Saint-Augustin possĂ©dait un certain nombre de bois au sud de Coye. Ces bois ont Ă©tĂ© achetĂ©s en 1716 pour ĂȘtre intĂ©grĂ©s Ă  la forĂȘt de Chantilly[c 2].

Le chĂąteau de PontarmĂ©, appartenait Ă  une seigneurie Ă  l'origine des premiers bois constituant la forĂȘt du mĂȘme nom au Moyen Âge. Cette seigneurie est achetĂ©e par Anne de Montmorency en 1545 pour la fusionner avec le domaine et le chĂąteau transformĂ© en ferme. Le chĂąteau du XVIe siĂšcle existe toujours ; il a Ă©tĂ© restaurĂ© au cours du XXe siĂšcle[83].

Usages de la forĂȘt

Son histoire

scĂšne de vĂšnerie avec un Ă©quipage au milieu d'une route
La Curée à la Table, en 1828, à l'époque de Louis VI Henri de Bourbon-Condé, par Adolphe Ladurner, Musée Condé.

La forĂȘt a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par la vĂ©nerie et pour la vĂ©nerie. Un vaste domaine forestier est en effet indispensable pour pratiquer cette chasse qui nĂ©cessite de vastes espaces avec du gibier en abondance. À l'Ă©poque moderne, la forĂȘt est le lieu rĂ©gulier des chasses royales, organisĂ©es par les princes et auxquelles sont invitĂ©s Louis XIV (1670, 1692 et 1693), puis Louis XV (1722, 1724 et 1725), ainsi que les grands du royaume. Les grandes Ă©curies du chĂąteau (1719-1735) sont construites dans le but d'accueillir les meutes et chevaux permettant la tenue de chasses quasi-quotidiennes. Les dĂ©corations de ce bĂątiment sont presque entiĂšrement consacrĂ©es Ă  ce thĂšme. Il faut attendre 1760 et le prince Louis V Joseph de Bourbon-CondĂ© pour voir l'organisation d'un Ă©quipage dans le sens actuel. Celui-ci entretient ainsi en 1772, 19 personnes et 183 chiens pour les chasses, 80 % de celles-ci Ă©tant des chasses Ă  courre, 53 % concernant le cerf, 21 % le sanglier, d'aprĂšs le Journal des chasses du prince de CondĂ© Ă  Chantilly rĂ©digĂ© par le capitaine des chasses Jacques Toudouze (1748-1785). Louis-Joseph de CondĂ© est rĂ©putĂ© pour avoir ainsi tirĂ© 606 liĂšvres en un seul jour de chasse ou encore 66 sangliers et 2 chevreuils un autre jour. Au total, 50 800 piĂšces de gibiers sont ainsi comptabilisĂ©es pour la seule annĂ©e 1759[c 10].

En 1815, l'organisation des chasses princiĂšres reprend et un Ă©quipage est maintenu jusqu'en 1848. À leur apogĂ©e, on compte 400 chiens dĂ©diĂ©s Ă  la chasse et leur domaine de chasse s'Ă©tend sur 60 000 ha[84]. Avec l'exil du duc d'Aumale, une sociĂ©tĂ© de chasse est crĂ©Ă©e de maniĂšre Ă  continuer la pratique de la chasse, principalement Ă  tir, sur le domaine. AprĂšs le retour d'exil, un nouvel Ă©quipage est recrĂ©Ă©. MĂȘme si le duc pratique peu la chasse, c'est Ă  chaque fois l'occasion d'inviter les membres de l'aristocratie europĂ©enne Ă  laquelle il est liĂ© : familles du Danemark, d'Angleterre, du Portugal, de Russie[85]. En 1894, le duc de Chartres, neveu du duc d'Aumale, monte un nouvel Ă©quipage pour la chasse, gardant les droits de chasse dans la famille jusqu'Ă  sa mort en 1910.

Vue d'une meute de chiens avec deux cavaliers
Rallye Pic'Hardy Chantilly en cours de chasse.

En 1898, avec l'entrĂ©e de la forĂȘt dans le rĂ©gime forestier rĂ©gulier, les droits de chasse sont gĂ©rĂ©s par l'administration des eaux et forĂȘts. L'administration accorde ainsi un premier droit de chasse Ă  courre Ă  l'Ă©quipage du prince Murat entre 1910 et 1914. C'est le rallye ValliĂšre qui est titulaire de ce droit pendant l'entre-deux-guerres puis le rallye Pique-Avant nivernais jusqu'en 1972.

Sa pratique actuelle

De nos jours, deux Ă©quipages sont actifs en forĂȘt de Chantilly. Le Rallye Trois ForĂȘts, en tenue bleue, se consacre Ă  la chasse au cerf. Le Rallye Pic'Hardy Chantilly, en tenue verte, se consacre au chevreuil[86]. Les chasses se dĂ©roulent les mardis, mercredis et samedis. La chasse Ă  tir se pratique aussi d'octobre Ă  fĂ©vrier. Au total, quatorze lots de chasse Ă  tir sont louĂ©s par bail sur le territoire de la forĂȘt par l'ONF, la taille des lots allant de 44 Ă  510 ha[onf 12].

La pratique de la chasse Ă  courre n'est pas sans poser quelques problĂšmes avec les riverains et les autres usagers de la forĂȘt. Plusieurs cas de dĂ©bordements de la chasse dans les environs du massif entraĂźnent des protestations de la population locale[87].

L'exploitation des ressources

La chasse ayant toujours Ă©tĂ© une prioritĂ©, l'exploitation des ressources de la forĂȘt a longtemps Ă©tĂ© secondaire dans les prioritĂ©s donnĂ©es par ses propriĂ©taires. L'exploitation forestiĂšre en vue de la production de bois est devenue, depuis, l'objectif prioritaire pour l'Institut de France. Le chĂȘne de la forĂȘt est reconnu pour sa couleur claire, son grain fin et la faible quantitĂ© d'aubier. Le bois produit peut aussi bien servir en menuiserie, en charpente, mais aussi pour la merranderie ou le bois de chauffage lors des coupes d'Ă©claircie. La vente se fait en gĂ©nĂ©ral sur pied et en bloc, c'est-Ă -dire avec un prix fixĂ© pour l'ensemble du lot, par des adjudications effectuĂ©es en automne. L'essentiel de la production est achetĂ© par des exploitants forestiers locaux[onf 13]. Aux environs immĂ©diats de la forĂȘt, on trouve, en effet, une filiĂšre bois dĂ©veloppĂ©e avec cinq entreprises spĂ©cialisĂ©es dans le sciage et l'exploitation forestiĂšre[88].

Contrairement Ă  sa voisine la forĂȘt d'Halatte, peu de carriĂšres se sont implantĂ©es sur l'emprise du domaine, mais plutĂŽt dans ses environs immĂ©diats. Le sable Ă©tait exploitĂ© encore rĂ©cemment dans la forĂȘt de la Haute-Pommeraie et la pierre de taille l'est encore Ă  Saint-Maximin, en limite du bois de la Coharde[89]. Une autre ressource naturelle de la forĂȘt est l'apiculture. De nombreuses ruches sont dĂ©posĂ©es en forĂȘt de Chantilly de la mi-juin Ă  la mi-juillet afin de profiter de la floraison des tilleuls, le miel de tilleul devenant progressivement une spĂ©cialitĂ© locale[90].

Un terrain d'entraĂźnement hippique et sportif

Route des Vieilles Garennes. Piste d'entraĂźnement pour chevaux de course.

La forĂȘt est surtout le terrain d'entraĂźnement privilĂ©giĂ© de nombreux chevaux de course sur ses pistes sablonneuses : elles reprĂ©sentent 47 km de pistes sur 1 500 ha strictement rĂ©servĂ©es Ă  l'usage des chevaux Ă  certaines heures de la journĂ©e, dont 17 km servent au galop et 30 km Ă  la promenade. On y compte 550 chevaux de race Pur-sang, spĂ©cialisĂ©s dans les courses de galop et dĂ©pendant d'une trentaine d'entraĂźneurs. La piste d'entraĂźnement la plus cĂ©lĂšbre de la forĂȘt est la « piste des Lions » : c'est une ligne droite de km situĂ©e entre l'hippodrome de Chantilly et Lamorlaye. Toutes ces pistes sont entretenues directement par France Galop qui loue ces terrains Ă  l'Institut de France. Elles sont hersĂ©es plusieurs fois par jour et des apports supplĂ©mentaires en sable sont rĂ©guliĂšrement effectuĂ©s[91]. Certains sentiers sont ainsi interdits aux promeneurs entre 6 heures et 13 heures[92]. Les liens trĂšs Ă©troits entre la forĂȘt et le monde hippique se retrouvent dans les noms des courses se dĂ©roulant sur l'hippodrome de Chantilly. Plusieurs d'entre elles portent en effet le nom de lieux de la forĂȘt : prix des CĂŽtes d'OrlĂ©ans, prix du Pain de Sucre, prix de la butte aux Gens d'Armes par exemple[93].

Par ailleurs, le polo profite aussi de la forĂȘt de Chantilly. Le plus grand centre d'entraĂźnement de la discipline occupe 205 ha de terrains situĂ©s entre le bois du Lieutenant et le bois de la Basse-Pommeraie, concĂ©dĂ©s par l'Institut sur les terrains du domaine de Chantilly. Jusqu'Ă  500 chevaux se retrouvent pour des entraĂźnements ou des compĂ©titions sur la dizaine de terrains en limite de forĂȘt[94].

Enfin, la forĂȘt sert aussi de terrain de golf : deux terrains utilisent en effet des espaces gagnĂ©s sur la forĂȘt, sur des propriĂ©tĂ©s du domaine de Chantilly : le golf de Chantilly (36 trous, 119 ha), crĂ©Ă© en 1907 dans les bois de la Basse-Pommeraie et de la Coharde[95], le golf de l'hĂŽtel palace du Dolce (18 trous, 83 ha) entre les bois de la Basse-Pommeraie et du Lieutenant. Un dernier terrain, le golf d'Apremont (18 trous, 120 ha) a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en limite des bois du Lieutenant, de la Haute-Pommeraie et de la forĂȘt d'Halatte, sur une ancienne propriĂ©tĂ© du duc d'Aumale et de la famille Rothschild[96].

Le tourisme

Panneau d'information du parking de la Reine Blanche Ă  Coye-la-ForĂȘt

Selon les Ă©tudes, le massif est visitĂ© chaque annĂ©e par 1,7 Ă  4,3 millions de Franciliens, ce qui en fait la 7e forĂȘt la plus visitĂ©e dans l'agglomĂ©ration parisienne. Cette frĂ©quentation vient essentiellement de visiteurs venus du nord de la rĂ©gion Île-de-France, la forĂȘt de Chantilly reprĂ©sentant la forĂȘt prĂ©fĂ©rĂ©e, pour la visite, de 15,5 % des habitants de Seine-Saint-Denis et 9,3 % des Valdoisiens, selon une Ă©tude de 1999[97]. L'ensemble du domaine accueille jusqu'Ă  20 000 visiteurs simultanĂ©ment en pĂ©riode de pointe[98].

Accueil des visiteurs

Plusieurs amĂ©nagements touristiques ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s, financĂ©s par le propriĂ©taire, l'Institut de France, mais aussi par l'ONF et le Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Oise[98]. On compte une douzaine de parkings amĂ©nagĂ©s permettant un accĂšs direct Ă  la forĂȘt, ainsi que huit aires de pique-nique. Ces amĂ©nagements sont concentrĂ©s autour de la partie centrale de la forĂȘt et des Ă©tangs de Commelles, presque aucun amĂ©nagement de ce type n'existant dans la partie valdoisienne et dans la partie septentrionale de la forĂȘt[9]. L'unitĂ© territoriale de l'ONF organise par ailleurs des visites de la forĂȘt Ă  la demande[99].

Afin de lutter contre les abus et gĂ©rer les conflits d'intĂ©rĂȘts entre usagers de la forĂȘt, un poste permanent Ă  cheval de la gendarmerie nationale basĂ© Ă  Senlis est chargĂ© de la surveillance du massif, ainsi que de ceux d'Ermenonville et d'Halatte. Il est composĂ© de six militaires et de cinq chevaux de la Garde rĂ©publicaine[100].

Sentiers de randonnée

signalétique rouge et blanche du GR et jaune du PR sur un poteau de barriÚre
Balisage du GR 1 et du PR 19 en forĂȘt de Coye.

Trois sentiers de grande randonnĂ©e traversent la forĂȘt. Le GR 1 (Tour de Paris) longe le sud du massif. Il vient de Luzarches, passe par la gare d'Orry-la-Ville - Coye, remonte vers la rive sud des Ă©tangs de Commelles puis traverse le village de MontgrĂ©sin et la commune de PontarmĂ© vers la forĂȘt d'Ermenonville. Le GR 11 (le grand tour de Paris) vient de Senlis et va en direction de Saint-Maximin (ou inversement) en traversant le parc du chĂąteau de Chantilly (plus prĂ©cisĂ©ment le parc de Sylvie), passe sous la porte Saint-Denis et redescend vers le canal Saint-Jean qu'il longe jusqu'Ă  traverser le quartier du Coq chantant Ă  Chantilly. Le GR 12 (sentier Amsterdam-Paris) vient lui aussi de Senlis, traverse la forĂȘt Ă  proximitĂ© du carrefour de la Table, en direction des Ă©tangs de Commelles oĂč il rejoint ensuite le parcours du GR 1. Enfin, le GR 655, qui va de Belgique vers Saint-Jacques-de-Compostelle via Tours (Via Turonensis), suit le GR 12, bifurque Ă  Coye-la-ForĂȘt, longe le bois de Bonnet au nord et rejoint le GR 1 Ă  Viarmes.

Quatre sentiers de petite randonnĂ©e (PR, balisĂ©s en jaune) sont prĂ©sents dans le massif. Dans l'Oise, le PR 19 parcourt la ville de Chantilly et traverse la forĂȘt au sud de l'hippodrome et le PR 20 effectue un parcours dans la commune de Thiers-sur-ThĂšve, dans la vallĂ©e de la ThĂšve et sur la butte aux Gens d'Armes[101]. Dans le Val-d'Oise, le PR 17 autour de Royaumont traverse le bois de Bonnet et le PR 19, sur la commune de Luzarches, traverse l'extrĂ©mitĂ© sud du massif[102].

Par ailleurs, il existe trois sentiers botaniques en forĂȘt : le sentier botanique de Champoleux sur la commune de Coye-la-ForĂȘt[103], le sentier autour de l'Ă©tang Comelle Ă  Orry-la-Ville et enfin un autre sentier situĂ© le long du Grand canal Ă  Chantilly[9].

La forĂȘt de Chantilly et les arts

Littérature

Plusieurs Ă©crivains ont Ă©voquĂ© les territoires de la forĂȘt de Chantilly dans leurs Ɠuvres. ThĂ©ophile de Viau est sans doute le premier, lorsqu'il est logĂ© en 1626, au pavillon de Sylvie du chĂąteau de Chantilly. SituĂ© de nos jours dans le parc du chĂąteau, le parc n'est Ă  cette Ă©poque pas distinguĂ© de la forĂȘt environnante. En exil, ThĂ©ophile de Viau passe les derniers mois de sa vie au chĂąteau, protĂ©gĂ© par Marie-FĂ©licie des Ursins. Il y rĂ©dige les Odes Ă  la maison de Sylvie, surnom de l'Ă©pouse d'Henri II de Montmorency[104]. Quelques annĂ©es plus tard, un autre poĂšte chante les louanges d'une dame dans la mĂȘme forĂȘt : Jean-François Sarrasin, Ă©crivain prĂ©cieux, Ă©crit vers 1649 une Lettre escrite de Chantilly Ă  Madame de Montausier, y Ă©voquant des scĂšnes de chasses dans les bois[105].

Au XIXe siĂšcle, Chateaubriand, dans le livre seiziĂšme de ses MĂ©moires d'outre-tombe, Ă©voque la forĂȘt et particuliĂšrement les Ă©tangs de Commelles. GĂ©rard de Nerval, originaire du Valois, Ă©voque la butte aux Gens d'Armes, la vallĂ©e de la ThĂšve et les Ă©tangs de Commelles Ă©galement, dans Les Filles du feu, particuliĂšrement dans la nouvelle intitulĂ©e Sylvie ainsi que dans AurĂ©lia ou le rĂȘve et la vie[106].

Peinture

Les premiĂšres reprĂ©sentations picturales de la forĂȘt sont liĂ©es Ă  la vĂ©nerie princiĂšre. Cependant, la reprĂ©sentation de la forĂȘt de maniĂšre topographique dans les scĂšnes de chasse ne se fait que trĂšs tardivement. Les historiens de l'art estiment qu'un tableau attribuĂ© Ă  Pierre-Denis Martin intitulĂ© Chasse de Louis XIV Ă  Chantilly (annĂ©es 1690), est l'une des premiĂšres reprĂ©sentations de la forĂȘt entourant le chĂąteau. Par la suite, il faut attendre la seconde moitiĂ© du XVIIIe siĂšcle pour voir la forĂȘt Ă  nouveau reprĂ©sentĂ©e, notamment dans les tableaux de Jean-François Perdrix, peintre des chasses du prince Louis V Joseph de Bourbon-CondĂ©, mĂȘme si la majoritĂ© de ces tableaux dĂ©peignent les environs immĂ©diats du chĂąteau. Par la suite, au cours du XIXe siĂšcle, les peintures de chasses mettent en scĂšne rĂ©guliĂšrement les mĂȘmes lieux de la forĂȘt : principalement la Table et les Ă©tangs de Commelles[107].

Entre 1850 et 1865, Jean-Baptiste-Camille Corot sĂ©journe Ă  plusieurs reprises Ă  Gouvieux. Outre quelques reprĂ©sentations des environs de la commune et de la vallĂ©e de la Nonette, il rĂ©alise une vue d'une AllĂ©e de la forĂȘt [de Chantilly] avec cavalier vers 1855-1860[108] - [109]. Il donne une vision tout Ă  fait Ă©loignĂ©e de l'iconographie, jusqu'Ă  cette date exclusivement cynĂ©gĂ©tique. Paul CĂ©zanne sĂ©journe Ă  Chantilly en 1885, et rĂ©alise un certain nombre de toiles et dessins des environs de la ville reprĂ©sentant la forĂȘt[110]. Cependant, les cas de Corot et de CĂ©zanne restent isolĂ©s et la forĂȘt de Chantilly, contrairement Ă  d'autres forĂȘts d'Île-de-France, reste Ă©loignĂ©e des sujets des peintres de la seconde moitiĂ© du XIXe siĂšcle.

Cinéma

La forĂȘt a servi, Ă  plusieurs reprises, de lieu de tournage[111] :

Compléments

Bibliographie

  • ForĂȘt du domaine de Chantilly : RĂ©vision d'amĂ©nagement forestier 2006-2020, Chantilly, Office national des forĂȘts, 2005-2007, 149 p.
  • DĂ©couvrons le massif forestier de Chantilly, Orry-la-Ville, Parc Naturel rĂ©gional Oise - Pays-de-France, s.d., 16 p. (lire en ligne [PDF])
  • Étienne Guillemot, Les forĂȘts de Senlis : Étude sur les rĂ©gimes des forĂȘts d'Halatte, de Chantilly et d'Ermenonville au Moyen Âge jusqu'Ă  la RĂ©volution, Paris, MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France, , 228 p. (lire en ligne [PDF])
  • Guy de Laporte (dir.), Chasse Ă  courre, chasse de cour : Fastes de la vĂ©nerie princiĂšre Ă  Chantilly au temps des CondĂ©s et des OrlĂ©ans 1659-1910, Tournai, La Renaissance du Livre, , 367 p. (ISBN 2-8046-0908-1, lire en ligne)
  • Gustave Macon, Historique du domaine forestier de Chantilly, dans : ComitĂ© ArchĂ©ologique de Senlis, Comptes-rendus et mĂ©moires, annĂ©es 1905 et 1906, Senlis, Imprimerie d'EugĂšne Dufresne, 1906 et 1907, 267 p. (ISSN 1162-8820)
    • ForĂȘt de Chantilly et de PontarmĂ©, t. 1, (lire en ligne)
    • ForĂȘt de Coye, Luzarches, Chaumontel et BonĂ©s, t. 2, (lire en ligne)
  • Jacques Peloye, Carrefours, routes et chemins dans les forĂȘts d’Halatte, d’Ermenonville et Chantilly : Ă©tude de 100 toponymes forestiers, Senlis, SociĂ©tĂ© des amis des forĂȘts d'Halatte, Ermenonville et Chantilly, , 207 p. (ISBN 978-2-9530497-0-1)

Articles connexes

Liens externes

Vidéographie

Références

  1. Coordonnée relevées sur Google Maps au carrefour de la Table
  2. Distance approximative Ă  vol d'oiseau entre le point zĂ©ro des routes de France devant la cathĂ©drale Notre-Dame de Paris et le carrefour de la Table, d'aprĂšs « Mesure de distance », sur GĂ©oportail (consultĂ© le ) qui donne 36,7 km
  3. Inventaire forestier départemental : Oise - IIIe inventaire, Inventaire forestier national, (lire en ligne [PDF]), « Région forestiÚre - Valois », p. 49-52
  4. « Poster des sylvoécorégions », sur IFN (consulté le )
  5. Les guides bleus - Picardie, Hachette, , p. 254
  6. Découvrons le massif forestier de Chantilly, Orry-la-Ville, Parc naturel régional Oise - Pays-de-France, s.d., p. 3
  7. Ces bois, qui ont appartenu aux seigneurs de Chantilly jusqu'Ă  la deuxiĂšme moitiĂ© du XIXe siĂšcle, sont parfois considĂ©rĂ©s comme appartenant au massif de la forĂȘt d'Halatte : cf. DĂ©couvrons le massif forestier d'Halatte, Orry-la-Ville, Parc naturel rĂ©gional Oise-Pays de France, s.d. (lire en ligne [PDF]), p. 2-3
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