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Merranderie

La merranderie est l'activité qui consiste à produire des merrains, c'est-à-dire des lattes rectangulaires issues du fendage du bois.

Des merrains

Le merrain est la matiÚre premiÚre principale du tonnelier. Ce mot apparaßt dans le droit en 1624, défini comme « bois fendu en planches » ; « propre à différents ouvrages[1] ».

Buffon emploie le terme merrain pour désigner la matiÚre du bois du cerf. « Le merrain gros et bien perlé, avec grand nombre d'andouillers forts et longs[2] ».

Caractéristiques des merrains

Le merrain est le bois de chĂȘne, fendu, qui sert Ă  fabriquer les tonneaux (ici de whisky en Écosse)

Ils ont une Ă©paisseur comprise entre 18 et 35 millimĂštres et une largeur de 40 Ă  120 mm[3] pour la fabrication de fĂ»ts en bois. Ils sont gĂ©nĂ©ralement en bois de chĂȘne, fendus, dont on fait des panneaux, des douves ou douelles de tonneaux et d’autres ouvrages. On parle de « bois merrain » ou de « merrain ».

Origine des bois

Tonneaux destinés à la conservation de nourriture et non de vin

De plus les chĂȘnes pĂ©donculĂ©s et sessiles europĂ©ens conviennent le mieux Ă  l'Ă©levage du vin, au contraire du chĂȘne rouge et du chĂȘne blanc qui constituent respectivement deux tiers et un tiers des chĂȘnaies nord-amĂ©ricaines, trop riches en tanins et qui de ce fait ne conviennent qu'au vieillissement des alcools forts[4].

En France, le bois de merrain et la tranche de chĂȘne reprĂ©sentent aujourd’hui environ 15 % du volume de bois de chĂȘne sorti des forĂȘts de France (35 % en valeur), sachant que selon le ComitĂ© des forĂȘts, le volume de chĂȘne commercialisĂ© en France dans ces qualitĂ©s a triplĂ© depuis 1980 et que le marchĂ© du merrain a quintuplĂ© depuis 1980, devenant dans les annĂ©es 2000 le premier dĂ©bouchĂ© - en valeur - du chĂȘne français. Le bois qui s'est fendu Ă  cause du gel conserve une valeur importante pour la fabrication de merrains[4].

Production

La production de merrains est une des spĂ©cialitĂ©s de la France en raison de l'importance de sa production vinicole et d'alcool vieillis en fĂ»ts de chĂȘne[4]. Les tonneaux produits en France (pour une valeur estimĂ©e Ă  400 millions d'euros en 2006) fournissent 75 % de la demande mondiale. 80 % environ de ces tonneaux sont exportĂ©s vers les « nouveaux » pays producteurs de vin produits en fĂ»ts (Ă  plus de 50 % vers les États-Unis, puis vers l’Australie, le Chili et l’Afrique du Sud).

En 2006, environ 300 000 m3 de « billons Ă  merrain » ont Ă©tĂ© commercialisĂ©s en France (soit plus de 10 % du volume de bois d’Ɠuvre de chĂȘne mis sur le marchĂ© et 30 % des revenus en valeur), pour un montant estimĂ© Ă  120 millions d'euros/an. Une demande apparaĂźt de bois Ă©cocertifiĂ©s, voire Ă©cosociocertifiĂ©s (Forest Stewardship Council par exemple)[4]. L'AmĂ©rique du Nord exporte du merrain de chĂȘne blanc ou rouge ou des tonneaux de chĂȘne vers le Royaume-Uni (pour une valeur de 50-60 millions de dollars) pour les alcools forts (whisky essentiellement), alors que l'Europe (France, Belgique et Allemagne surtout) exporte ses chĂȘnes vers les autres pays ou continents pour les vins de qualitĂ©[4].

40 % du volume des chĂȘnes (et plus de 50 % pour le chĂȘne de qualitĂ© supĂ©rieure) sont en France vendus par l'Office national des forĂȘts. Les prix d'achat Ă  l'Office national des forĂȘts servent de rĂ©fĂ©rence pour le marchĂ© français mais aussi pour le marchĂ© mondial du chĂȘne de qualitĂ©[4].

Prix

Les prix vont de 400 Ă  800 euros/m3 pour les grumes de chĂȘne destinĂ©es Ă  la tonnellerie, contre 100 euros/m3 pour celles destinĂ©es au parquet et 50 euros/m3 pour les traverses ou charpentes. Pour certaines grumes de chĂȘne, les prix peuvent parfois atteindre les 2 000 euros/m3[5] - [6], selon l'Ăąge du chĂȘne, sa valeur patrimoniale et sa provenance. Certaines forĂȘts, comme la forĂȘt de Tronçais ou bien la forĂȘt d'Amboise, sont rĂ©putĂ©es pour la qualitĂ© de leur chĂȘne (en majoritĂ© du chĂȘne sessile), ainsi que la forte valeur patrimoniale de ces derniers. Certains sont ĂągĂ©s de plus de 300 ans, notamment dans la futaie Colbert, dans la forĂȘt de Tronçais.

Aspect sanitaire

Des bois mitraillĂ©s ou provenant de zone de guerre (zones rouges) ou de zones polluĂ©es ont pu ĂȘtre utilisĂ©s pour produire des merrains, avec le risque de libĂ©rer du plomb ou d'autres substances toxiques dans le vin ou les alcools ayant sĂ©journĂ© Ă  leur contact.

Notes et références

  1. RÚglement général sur les aides, 12 oct. 1624.
  2. Buffon, QuadrupĂšdes
  3. Norme française, NF B50-002, Bois - Vocabulaire
  4. MĂ©canismes de formation des prix du chĂȘne. Par le ComitĂ© des ForĂȘts. ConsultĂ© 2009/10/11.
  5. « Cheverny : prix records pour le chĂȘne Ă  la vente Unisylva », sur www.leboisinternational.com,
  6. « « Success story » du marché du bois à merrain et de la tonnellerie - Esteval Editions », sur Esteval Editions, Informations et actualités patrimoine, finance, économie, immobilier (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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