Guimauve officinale
Althaea officinalis
La Guimauve officinale (Althaea officinalis L.), aussi appelée Guimauve sauvage ou Mauve blanche (d'où le mot "gui-mauve", du vieux bas-francique "wit" pour "blanc"), est une plante herbacée vivace de la famille des Malvacées, commune en Europe. Elle est cultivée comme plante médicinale pour ses propriétés émollientes, comme plante ornementale pour ses fleurs et quelquefois comme plante potagère principalement pour ses racines.
Cette plante entrait dans la composition d'une confiserie molle et sucrée, la guimauve, originellement fabriquée à partir de la racine de guimauve.
Description
C'est une grande plante laineuse, à tiges dressées d’environ 1 m de haut[1], pouvant atteindre 1,5 m de haut occasionnellement[2], plutôt grise. Les feuilles sont arrondies, peuvent être entières ou à 3 lobes et ont une bordure dentée. Elles portent des nombreux poils et mesurent 3 à 8 × 1,5 à 6 cm[1].
La plante est vivace grâce à sa souche qui émet des bourgeons souterrains.
La floraison a lieu vers le mois de juillet. Les fleurs, à pédoncule court, de couleur blanc rosé, pâles, dont les étamines ont des anthères rouges, apparaissent en plein été groupées à l'aisselle des feuilles. Elles sont munies d'un calicule, non soudé au calice, formé de 7 à 9 bractées étroites, velues, de 4 mm de long[1]. Le calice est persistant, velu, en forme de coupe, à 5 sépales plus longs que les parties du calicule. La corolle est composée de pétales roses, parfois très pâles, d'environ 1,5 cm de long[1]. Les étamines forment une colonne d’environ 8 mm de hauteur[1].
Le fruit est un schizocarpe formé de carpelles nombreux (de 15 à 25[1]), disposés en cercle d’environ 8 mm de diamètre[1], de couleur jaunâtre. Les graines sont réniformes.
Habitat et répartition
L'habitat type est la mégaphorbiaie planitiaire-collinéenne, mésotrophile, neutrophile, atlantique[3].
C'est une espèce originaire d'Europe (du Danemark à l'Espagne et du Royaume-Uni à la Russie et l'Ukraine), d'Asie tempérée (de la Turquie à la Chine), et d'Afrique du Nord (Algérie, Tunisie). Espèce fréquemment naturalisée.
En France on la rencontre surtout dans l'ouest atlantique, dans les milieux humides (bord de mer, prés salés).
Statut
Cette plante est protégée dans le Nord-Pas-de-Calais, en Lorraine et en Picardie.
Utilisation
- Alimentaire : de cette plante que l'on rencontre particulièrement dans les prés salés ou les zones humides littorales, on extrayait le mucilage des racines pour produire la pâte de guimauve, ou guimauve, sorte de gomme (confiserie) ; elle est cependant souvent remplacée dans l'industrie alimentaire par du collagène, créé à base de peau, d'os, de cartilage et de ligaments d'animaux, tout en gardant cette appellation.
Les racines, médiocrement charnues, se consomment après les avoir ébouillantées pour les attendrir.
La racine épluchée constitue le bâton de guimauve, qui est donné à mâcher aux jeunes enfants pour aider à leur dentition.
Les feuilles peuvent se consommer cuites à la manière des épinards, ou pour les plus tendres, servir à aromatiser les salades.
- Médicinale : cette plante, riche en mucilages, a des propriétés adoucissantes, émollientes, béchiques, laxatives et apéritives. La guimauve s'utilise en faisant macérer dans de l'eau froide des racines préalablement épluchées et séchées. Elle est utilisée pour la fabrication de pommade calmante. Pour ses vertus médicinales, on peut substituer la rose trémière à la guimauve.
En herboristerie, elle entre dans la composition des mélanges de fleurs pectorales.
- Ornementale
- C'est également une plante mellifère.
Elle fait partie des plantes dont la culture est recommandée dans les jardins du domaine royal par le capitulaire De Villis.
Recherches
Elle peut aider à traiter la toux induite par les inhibiteurs de l'enzyme de conversion, et aussi une des formes de la leishmaniose cutanée[4].
Calendrier
Le 16e jour du mois de thermidor du calendrier républicain / révolutionnaire français est dénommé jour de la guimauve[5], généralement chaque 3 août du calendrier grégorien.
Notes et références
- EFloras, consulté le 21 juin 2013
- « Althaea officinalis - Plant Finder », sur www.missouribotanicalgarden.org (consulté le )
- données d'après: Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004.
- (en) G. Cravotto, L. Boffa, L. Genzini et D. Garella, « Phytotherapeutics: an evaluation of the potential of 1000 plants », Journal of Clinical Pharmacy and Therapeutics, vol. 35, no 1,‎ , p. 11–48 (DOI 10.1111/j.1365-2710.2009.01096.x, lire en ligne, consulté le )
- Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 29.
Voir aussi
Article connexe
- Rose trémière ou guimauve rose (Alcea rosea, syn. Althaea sinensis, Malvacées)
Liens externes
- (fr) Référence Belles fleurs de France : Althaea officinalis (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Althaea officinalis L. (consulté le )
- (en) Référence Flora of China : Althaea officinalis (consulté le )
- (en) Référence Flora of Pakistan : Althaea officinalis (consulté le )
- (en) Référence GRIN : espèce Althaea officinalis L. (consulté le )
- (fr+en) Référence ITIS : Althaea officinalis L. (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Althaea officinalis (taxons inclus) (consulté le )
- (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Althaea officinalis L. (consulté le )
- (en) Référence Tropicos : Althaea officinalis L. (+ liste sous-taxons) (consulté le )
- (en) Référence uBio : site déclaré ici indisponible le 7 avril 2023
- https://inpn.mnhn.fr/reglementation/protection/listeEspecesParArrete/662
- https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/81856/tab/statut