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Château de Pau

Le château de Pau est un château défensif et de plaisance situé à Pau, chef-lieu du département français des Pyrénées-Atlantiques en région Nouvelle-Aquitaine. Sa construction s'étale du XIIe au XIXe siècle et il est classé monument historique en 1840. Il accueille depuis 1927 le musée national du château de Pau, consacré à la mémoire et au règne du roi de France et de Navarre Henri IV, né en 1553 au château.

Château de Pau
Image illustrative de l’article Château de Pau
Le château de Pau depuis le petit jardin.
Période ou style Médiéval - Renaissance
Type Château fort - Palais
Début construction XIIe siècle (?)
Fin construction XIXe siècle
Propriétaire initial Souverains de Béarn
Destination initiale Résidence et défense
Propriétaire actuel République française
Destination actuelle Musée national
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1840, 2004)
CoordonnĂ©es 43° 17′ 41″ nord, 0° 22′ 30″ ouest[1]
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion historique Blason du BĂ©arn BĂ©arn
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
Département Pyrénées-Atlantiques
Commune Pau
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Atlantiques
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Château de Pau
GĂ©olocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
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Château de Pau
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Château de Pau
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(Voir situation sur carte : Pyrénées)
Château de Pau
Site web http://www.chateau-pau.fr/

Fondé par les princes de Béarn, le château occupe une position stratégique pour la surveillance d'un gué sur le gave de Pau. La cour de Béarn se tient parfois au château de Pau dès le milieu du XIIe siècle, puis plus régulièrement à partir de Gaston VI. Dans sa volonté d'affirmation de la souveraineté béarnaise, le prince Gaston Fébus entreprend un vaste renforcement de l'édifice à la fin du XIVe siècle. À partir de 1464, le château de Pau devient la résidence principale des princes de Béarn à la suite de la décision de Gaston IV, qui restructure aussi profondément la bâtisse. Devenus rois de Navarre en 1481, les souverains béarnais rénovent le château dans le style Renaissance sous le règne d'Henri d'Albret et Marguerite d'Angoulême, tandis que Jeanne d'Albret et Antoine de Bourbon développent un jardin immense et exceptionnel.

Le BĂ©arn ayant perdu son indĂ©pendance en 1620, lors d'une intervention militaire de Louis XIII au château, l'Ă©difice subit un lent et long dĂ©clin, tandis que le dĂ©veloppement de la ville empiète sur le domaine royal. Le mythe du « bon roi Henri » se rĂ©pand au XVIIIe siècle et est utilisĂ© par la propagande royaliste tout au long du XIXe siècle. Le château natal d'Henri IV bĂ©nĂ©ficie alors d'un regain d'intĂ©rĂŞt qui se traduit par une profonde restructuration menĂ©e par Louis-Philippe puis NapolĂ©on III. Le château est rĂ©novĂ© et dĂ©corĂ© dans le souvenir du premier roi Bourbon, et sa fonction musĂ©ale s'impose Ă  partir du dĂ©but du XXe siècle. Aujourd'hui, le musĂ©e national accueille environ 100 000 visiteurs par an.

GĂ©ographie

Carte en couleur.
Les accès au château de Pau et les éléments de son enceinte.

Le château se situe au centre de la ville de Pau, prĂ©fecture du dĂ©partement des PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques, et capitale de l'ancienne principautĂ© souveraine de BĂ©arn. Il s'Ă©lève Ă  l'extrĂ©mitĂ© sud-ouest d'un Ă©peron rocheux d'environ 30 m, bordĂ© au sud par la plaine alluviale du gave de Pau et au nord par le ravin du HĂ©das[B 1]. Si le château se situe actuellement au cĹ“ur de l'agglomĂ©ration paloise, il se trouve jusqu'au XIXe siècle en bordure occidentale de l'agglomĂ©ration, dans un contexte semi-rural[B 1]. L'emprise totale du domaine du château est de 22 ha[B 2], constituĂ©e par les bâtiments puis diffĂ©rents jardins et parcs s'Ă©tirant vers l'ouest tout en longueur au-dessus du gave jusqu'Ă  la limite avec la commune de Billère.

L'accès principal au château de Pau se situe à l'est, par un pont dormant à une arche enjambant le fossé et reliant directement le quartier du château (bourg mayoù[B 3]) à la cour du château[B 4]. D'autres accès sont possibles, à l'ouest par le pont de Nemours au-dessus de la rue Marca qui relie le château à l'actuelle Basse-Plante, au nord par la porte Corisande qui rejoint la rue Lassansaa à proximité de la place Gramont, au nord-est par des escaliers jusqu'à la porte de la Fontaine depuis le ravin du Hédas, et au sud-est par un portail donnant sur le boulevard des Pyrénées.

Histoire

Les origines

Estampe en couleurs d'une rivière et d'un château en surplomb.
Le château de Pau contrôle un gué important sur le gave.

Le site qu'occupe le château permet la surveillance d'un gué sur le gave, qui représente l'une des clés sur la voie nord-sud reliant les Pyrénées — notamment la vallée d'Ossau[alpha 1] — à la plaine d'hivernage pastorale du Pont-Long[B 5]. S'il est difficile de savoir si le château précède la constitution du village, ou inversement[B 6], le site castral prend une importance symbolique dans l'origine de Pau. La légende raconte que pour délimiter l'étendue du domaine accordé par les Ossalois[alpha 2] aux vicomtes de Béarn, trois pieux auraient été plantés[B 7], un pieu se disant pau en béarnais. Pau signifie également palissade, qui est une hypothèse souvent avancée pour expliquer le nom du château et de la ville[2]. Selon d'autres spécialistes[3], le nom Pau serait plutôt lié à la racine pré-indo-européenne *pal, indiquant un rocher escarpé, comme c'est le cas pour d'autres toponymes pyrénéens (col de Pau, pic Palas, etc.).

La plus ancienne mention Ă©crite connue du château de Pau remonte au XIIe siècle, alors qu'un conflit oppose l'Ă©vĂŞque de Lescar Guy de Lons et un aristocrate local — Ramon de Bizanos — en 1131. Le texte Ă©voque le castelo de Pal[B 3]. Plus tard, une glose du for gĂ©nĂ©ral confirme que la cour de Pierre II de BĂ©arn se tient parfois au castello de Pau en 1147[B 8]. Les fouilles archĂ©ologiques menĂ©es sur le site datent Ă©galement les plus anciens Ă©lĂ©ments du château du XIIe siècle, il s'agit des actuelles tours Mazères et Billère, ainsi que des restes d'un donjon primitif dans la cour[B 9]. Dès le XVIIIe siècle, l'historiographie traditionnelle reprend l'idĂ©e d'une fondation du château dans le courant du Xe siècle, parfois sous la commande de Centulle le Vieux, nĂ©anmoins aucune donnĂ©e Ă©crite ou archĂ©ologique ne peut confirmer cette thĂ©orie[B 1]. En conservant cette hypothèse d'une construction du château de Pau au XIIe siècle, son maĂ®tre d'ouvrage pourrait ĂŞtre Gaston IV de BĂ©arn, dit le CroisĂ©[B 1]. Ce premier site castral aurait donc comptĂ© au moins deux tours d'angle, ouest et nord-ouest, ainsi qu'un donjon (ou rĂ©duit) cĂ´tĂ© est. L'emprise de la place forte est alors estimĂ©e Ă  environ 2 200 m2[B 10].

Une fonction vicomtale semble ĂŞtre Ă  l'origine du château de Pau, sans qu'il soit possible de dĂ©finir prĂ©cisĂ©ment cette fonction[B 11]. Les premiers vicomtes de BĂ©arn y sĂ©journent rĂ©gulièrement, comme Gaston VI ou Gaston VII[B 12]. Dès Gaston VI, le château de Pau occupe un rang Ă©minent au sein des rĂ©sidences vicomtales. C'est en ce lieu que le souverain rĂ©nove le for gĂ©nĂ©ral de BĂ©arn en 1188[B 13]. Au XIIIe siècle, le donjon primitif (ou rĂ©duit) est arasĂ© pour faire place Ă  la tour Montauser. Celle-ci s'adosse en partie sur cette ancienne construction, son mur sud constitue un reliquat de 12 Ă  15 m du mur nord de l'ancien donjon[B 14]. La construction de la tour Montauser au XIIIe siècle vise peut-ĂŞtre Ă  un agrandissement de la cour du château, ou bien Ă  une reprise de la partie est du site en lien avec le bourg. Ă€ la fin du XIIIe siècle, un domaine Ă©tendu vers l'ouest entoure le château, avec moulin, verger et vignoble[B 12].

Le château fort de Fébus

Dessin d'un bâtiment militaire vue de haut.
Le château de Pau sous Fébus, par Raymond Ritter.

Au XIVe siècle, le Béarn accède au statut de principauté souveraine sous le règne de Gaston III de Foix-Béarn, dit Fébus. Le jeune prince affirme en 1347 la neutralité du Béarn dans le conflit opposant Français et Anglais, signant de fait une déclaration d'indépendance[4]. Le à Launac, les troupes de Fébus écrasent celles du comte d'Armagnac, l'ennemi héréditaire de la maison Foix-Béarn. Après cette victoire — probablement dans les derniers mois de 1363 — Fébus élabore son plan de défense face au double danger d'une vengeance d'Armagnac et d'une offensive anglaise[B 15]. Pour mener à bien ses désirs d'indépendance, Fébus met en place un système de forteresses d'une rare densité[5], grâce à la construction et la transformation de nombreuses places fortes béarnaises[B 15]. Le château de Pau se place au premier rang de ce système de défense souhaité par le prince[B 15]. Il occupe une place stratégique d'importance, entre la citadelle anglaise de Lourdes et la capitale béarnaise d'Orthez. La place forte de Pau permet également d'épauler Montaner et Morlaàs, face à des attaques venant de Tarbes ou Auch[B 15].

La profonde restructuration du château de Pau se dĂ©roule aux alentours des dĂ©cennies 1370-1380[B 16], sous la direction du maĂ®tre d'Ĺ“uvre Sicard de Lordat[B 15] et de maçons cagots[6]. Parmi les principales mutations opĂ©rĂ©es durant cette campagne, la plate-forme sommitale est parĂ©e de pierres, formant un glacis abrupt de 60°[B 16]. L'assiette initiale du château est ainsi Ă©largie, tandis qu'un chemin de ronde couronne ce glacis. Une enceinte extĂ©rieure crĂ©nelĂ©e est Ă©galement constituĂ©e en contrebas, depuis laquelle un pont-levis donne accès au sommet de la nouvelle tour du Moulin (devenue tour de la Monnaie), haute de 18 m sur la plaine du gave[B 17]. Les tours Mazères et Billère sont coiffĂ©es d'un crĂ©nelage Ă  mâchicoulis, tandis qu'un donjon haut de 33 m est rĂ©alisĂ© Ă  l'angle sud-est. DĂ©sormais nommĂ©e tour Gaston-FĂ©bus, celle-ci est une maçonnerie de briques de terre cuite[alpha 3], caractĂ©ristique des constructions fĂ©busiennes[B 18]. Un accès fortifiĂ© — porte du Terrer — permet l'accès au donjon. L'aile sud du château est Ă©galement l'Ĺ“uvre de Sicard de Lordat ; celle-ci n'est alors haute que d'un Ă©tage, elle relie la tour Mazères au donjon[B 18]. FĂ©bus fait inscrire sur le donjon la signature « Febus me fe » (« FĂ©bus me fit », en bĂ©arnais).

La résidence principale de Fébus se trouve au château de Moncade, à Orthez. Malgré tout, le prince séjourne régulièrement au château de Pau à partir de 1373[B 19], généralement durant l'hiver[B 20]. Les principaux travaux de transformation du château de Pau se terminent aux alentours de 1378, permettant à Fébus de se fixer à Pau pendant quatre ans à partir de 1380. Ce long séjour fait suite au « drame d'Orthez » durant lequel l'unique fils légitime de Fébus — Gaston — trouve la mort, probablement de la main de son père[7]. Durant ses séjours au château de Pau, Fébus fait suivre son mobilier, ses tapisseries et sa vaisselle, comme il est alors d'usage[B 21]. Le prince est presque toujours accompagné de ses autres fils Yvain et Gratien, ses frères Arnaud-Guilhem et Pierre, et de ses fidèles chevaliers Espan du Lion, Pierre de Gabaston ou encore Jean de Lanta[B 20]. Autour de ces personnages, s'agite une foule d'hôtes de passage : chevaliers, damoiseaux, jongleurs. Le soir venu, le prince fait donner de grands repas dans le tinel — la grande salle — en présence de troubadours[8].

Au centre du pouvoir politique béarnais

Les successeurs de Fébus — Mathieu de Foix-Castelbon, le couple Isabelle de Foix-Castelbon et Archambaud de Grailly, ainsi que Jean Ier de Foix — gardent Orthez comme principal lieu de résidence tout en venant régulièrement au château de Pau[B 22]. En 1408, Archambaud de Grailly fait consolider les fortifications voulues par Fébus autour du bourg mayoù[B 23], améliorant la résistance du château en cas de siège. Les visites princières au château de Pau s'accélèrent sous Jean Ier, qui y ouvre le une importante session des États du Béarn dans le tinel, puis y tient du 1er au la Cour majour[B 24]. Gaston IV de Foix-Béarn hérite en 1436 des titres de son père Jean Ier. Il réside très souvent au château de Pau jusqu'aux années 1442[B 25], avant de rester occupé en France pendant une dizaine d'années. Les séjours du prince au château recommencent entre 1450 et 1453, au début 1456 le prince y réunit les États[B 26].

Durant ses nombreux séjours à la cour de France[alpha 4], Gaston prend goût aux palais nobles et gracieux du Berry, d'Anjou et de Touraine[B 27]. Sous cette influence, et dans un contexte militaire très différent[alpha 5], Gaston IV fait exécuter des travaux visant à atténuer le caractère défensif du château. Cette campagne débute vers 1462, avec comme architecte Bertrand de Bardelon[B 18]. Les tours sont couvertes de hautes toitures en ardoises, l'aile sud est surélevée d'un deuxième étage et est percée, comme celle du nord, de fenêtres, tandis que le crénelage de la troisième enceinte est détruit[B 18]. Les travaux durent environ une décennie, Gaston IV décédant au moment de leur achèvement en 1472[B 28]. Avant cela, Gaston IV décide de faire du château de Pau le nouveau centre politique du Béarn. Le , le prince fixe la Cour majour — traditionnellement itinérante — au château, souhaitant en faire « s'il plaisait à Dieu, sa principale habitation[B 29] ». Il justifie sa décision par la position centrale de Pau au sein du Béarn, ainsi que par la protection assurée par le château en cas de nécessité[B 30]. N'ayant pu résider que très peu dans le château, à cause des importants travaux en cours, c'est sa belle-fille Madeleine de France qui réalise son vœu en se fixant à Pau avec ses enfants, dont l'héritier François Fébus[B 29].

Une résidence royale

Par son mariage avec Éléonore de Navarre, Gaston IV assure à ses héritiers la couronne de Navarre[B 31]. Le , François Fébus est couronné roi de Navarre à Pampelune[B 32], mais des troubles éclatent et hâtent son retour en Béarn. Le jeune roi réunit les États pour leur prêter serment à partir du dans le tinel du château de Pau[B 32]. François Fébus meurt de manière fulgurante le dans sa chambre du château, après avoir joué d'une flûte empoisonnée la veille[B 31]. Sa sœur Catherine de Navarre lui succède et prête serment aux États de Béarn le [B 33], avant d'épouser Jean II d'Albret en 1484[alpha 6]. Durant les années suivantes, la cour de Navarre continue de résider assidûment au château de Pau, où se déroulent régulièrement les sessions d'États[B 34]. Les deux souverains sont couronnés à Pampelune le , et alternent par la suite les séjours en Navarre et en Béarn[B 35]. En 1512, Ferdinand le Catholique exige des souverains de Navarre de se ranger à ses côtés dans sa guerre contre Louis XII. Ces derniers choisissent de maintenir leur neutralité, mais doivent subir l'invasion de la Navarre par les troupes espagnoles en juillet 1512. Catherine et Jean s'enfuient de Pampelune pour rejoindre définitivement le Béarn[B 36]. Le château de Pau devient donc à partir de cette date la résidence principale des rois et reines de Navarre, privés d'une grande partie de leur royaume[alpha 7].

Les deux souverains meurent dans les années qui suivent la perte de Pampelune, en 1516 pour Jean II d'Albret puis en 1517 pour Catherine[B 31]. Leur fils — Henri d'Albret — prend la suite, d'abord sous la tutelle de son grand-père Alain d'Albret, puis seul à partir du [B 37]. Lors de la bataille de Pavie, Henri d'Albret est fait prisonnier en compagnie de François Ier. Après cet épisode, Henri d'Albret épouse la sœur du roi — Marguerite — le [B 37]. Le roi et la reine de Navarre visitent Pau entre novembre et décembre 1527. C'est lors de ce séjour que Henri d'Albret décide d'embellir le château de Pau à la mode de la Renaissance[B 38]. Cette nouvelle campagne de travaux débute en 1529 et se poursuit jusqu'en 1535, peut-être sous la direction de Pierre Tourner[B 39]. L'aspect extérieur du château n'est que faiblement modifié[B 40] : les travaux consistent en l'ouverture de portes et fenêtres ainsi que d'une longue terrasse sur l'aile méridionale[B 39]. La cour du château est dotée d'une façade intérieure revêtue d'un parement de pierres de taille et d'un décor triomphal[B 41]. Les transformations sont profondes à l'intérieur du château, les salles basses sont voûtées, l'escalier d'honneur remplace les cuisines de Fébus, les appartements royaux reçoivent une décoration somptueuse et les initiales du couple ornent murs et plafonds[B 40].

Malgré ces embellissements, le roi et la reine ne séjournent que rarement au château. C'est la sœur du roi — Anne d'Albret — qui administre le château et la principauté jusqu'en 1532, lors de leurs nombreux séjours à la cour de France[B 42]. C'est après 1540 que Henri et Marguerite y séjournent plus souvent, Marguerite préférant la vie à Nérac ou même à Mont-de-Marsan[B 42]. Après la mort de François Ier en 1547, Marguerite réside presque exclusivement au château de Pau. Elle meurt le près de Tarbes[B 43]. Le souvenir de la Marguerite des Marguerites est resté peu attaché au château de Pau, ses séjours restant très brefs hormis à la fin de sa vie[B 44]. Au cours de ces rares passages, la cour de Navarre amène au château de Pau une cour brillante[B 29].

Lou nouste Henric

Huile sur toile montrant une foule de personnages, dont un vieil homme qui soulève un nouveau-né.
Henri d'Albret obtient satisfaction, son petit-fils naît à Pau.

La perte de sa femme porte un coup sensible au roi de Navarre[B 44], qui se retire alors au château de Pau, qu'il ne quitte que rarement jusqu'à la fin de son règne. Pendant ses dernières années, Henri d'Albret s'occupe avec beaucoup d'activité de l'administration du Béarn, révisant les fors, réorganisant les justice ou voulant moderniser l'agriculture[B 45]. C'est également durant cette période — vraisemblablement vers 1554 — que la tour du Moulin de Fébus devient un atelier monétaire[B 46]. Le futur accouchement de la fille du roi — Jeanne — est l'occasion d'une lutte d'influence entre le père — Antoine de Bourbon — qui privilégie le château des Carmes et Henri d'Albret qui souhaite une naissance à Pau. Le roi de Navarre souhaite prendre directement sous son autorité la naissance et les premiers mois de l'enfant[9], accusant Jeanne et Antoine de négligence dans la surveillance de leur premier fils[alpha 8]. Le grand-père est finalement contenté : les époux prennant la route du Béarn et atteignant Pau le . C'est dans une chambre du premier étage de l'aile sud du château que se déroule l'accouchement dans la nuit du 12 au , entre une heure et deux heures du matin[11]. Chantant le cantique béarnais Nouste-Daune deù cap deù poun, la princesse Jeanne accouche d'un garçon, le premier prince de Béarn né à Pau[12]. Son grand-père lui prodigue alors un baptême béarnais, frottant ses lèvres d'ail et de vin de Jurançon, et concluant par : « Tu seras un vrai Béarnais ! »[12]. Le baptême chrétien de Henri de Bourbon se déroule le au château de Pau, au cours d'une cérémonie fastueuse[alpha 9]. Jeanne et Antoine quittent rapidement Pau pour rejoindre le nord de la France, laissant le petit Henri en Béarn avec son grand-père jusqu'à ses dix-huit mois. Malade, Henri d'Albret meurt le à Hagetmau[B 47].

Les nouveaux souverains de Navarre, Antoine de Bourbon et Jeanne d'Albret, prennent rapidement la direction du Béarn, afin de prêter serment le dans la grande salle du château[B 47]. En 1558, le Béarn se trouve menacé d'une invasion espagnole et le prince Henri — âgé de 4 ans — préside alors plusieurs assemblées des États. L'année suivante, Antoine de Bourbon séjourne assez longtemps au château et fait mettre en exécution d'importants travaux sous la direction d'Hervé Boullard[B 48]. Sous le règne de Jeanne et Antoine, le parc et les jardins royaux sont complètement transformés, tandis que des réalisations touchent les portes et fortifications[B 41]. Les fastes de la cour de Navarre n'ont alors rien à envier à celle de France[B 29], les souverains reçoivent somptueusement[B 29] Élisabeth de France — nouvelle reine d'Espagne — le avant de l'accompagner vers la frontière espagnole. Introduite par sa mère Marguerite aux idées calvinistes, Jeanne d'Albret autorise en juillet 1561 les prêches protestants en Béarn[B 49]. La mort d'Antoine de Bourbon — définitivement gagné au parti catholique — le pousse la reine à moins de prudence et elle communie solennellement le jour de Pâques 1563 selon le rite protestant en l'église de Pau[B 50].

Au cœur des guerres de Religion

Peinture en couleurs d'un homme et d'une femme dans un palais Renaissance.
Jeanne d'Albret est chef de file du parti protestant.

La période troublée des guerres de Religion touche alors le Béarn, notamment avec la décision de la reine d'interdire les processions du Corpus Christi[B 50]. Les tensions aboutissent le à un édit du roi de France Charles IX ordonnant la saisie des seigneuries de la reine de Navarre[B 51]. L'édit constitue une véritable déclaration de guerre de la France envers le Béarn, et le la noblesse béarnaise se réunit dans la grande salle du château de Pau, le baron d'Arros appelant à la défense de la nation[B 51]. Les préparatifs militaires s'organisent durant les semaines qui suivent, l'armée française d'Antoine de Lomagne atteignant les frontières béarnaises le [B 52]. Les forces catholiques arrivent autour du à Pau et réalisent un siège d'une dizaine de jours avant la capitulation de la ville[B 52]. Henri de Navailles est alors nommé gouverneur de la ville et du château, mais la résistance de la place forte de Navarrenx permet une contre-offensive protestante menée par le comte de Montgommery, qui aboutit à la reprise du château le . Jeanne d'Albret ne s'écarte alors plus guère de La Rochelle. Elle retourne tout de même au château de Pau à l'automne 1571, y laissant le prince de Navarre en qualité de lieutenant-général. Quelques jours avant le mariage de Henri avec Marguerite de Valois, la reine de Navarre meurt à Paris le [B 53].

Tout nouveau roi de Navarre sous le titre de Henri III, le souverain échappe de peu au massacre de la Saint-Barthélemy le . Captif à la cour de France, il reste plusieurs années éloigné de son château de naissance[B 54]. En son absence, le baron d'Arros garde la fonction de lieutenant-général jusqu'en 1575, avant son remplacement par le baron de Miossens. Le , le roi Henri III s'évade du Louvre pour rejoindre ses terres du Midi. C'est seulement au printemps 1579 que Henri rejoint le Béarn, en compagnie de son épouse et de sa sœur Catherine[B 55]. Le cortège royal atteint le château de Pau le , le roi profitant de son séjour pour jouer au billard, aux échecs ou à la paume, et s'amourachant de Mlle Rebours, demoiselle d'honneur de la reine[B 56]. Henri réalise son serment auprès des États le dans la grande salle du château. Vêtu de rouge et or — les couleurs du Béarn et de la Navarre — et nu-tête, le roi jure au diu bibàn (dieu vivant) d'être « bon et fidèle seigneur »[B 57]. Déjà chargée de présider les États en 1577, la princesse Catherine reprend ce rôle de régente en 1582, puis à partir de 1583, son frère le roi ne pouvant que rarement venir en Béarn[B 57]. Celle-ci fait construire, entre 1582 et 1583, l'actuelle porte Corisande au-dessus du Hédas. Fait inhabituel, Henri III séjourne pendant deux mois consécutifs au château de Pau entre février et , le souverain étant alors au plus fort de sa passion pour la comtesse de Gramont[B 58].

Avec la mort du dauphin François de France le , Henri III devient l'héritier direct de la couronne de France. Envoyé par le roi de France Henri III, le duc d'Épernon est chargé de convaincre le Béarnais d'abjurer le protestantisme. Le duc séjourne plusieurs jours au château de Pau en , l'occasion de prodigieux festins[B 57] pour lesquels de la glace est amenée des Pyrénées[B 29]. Le Béarn de nouveau menacé d'invasion, des mesures sont prises pour renforcer les défenses du château en 1586, notamment à la porte du Terrer[B 59]. Après sa victoire à la bataille de Coutras en 1587, Henri gagne le Béarn, arrivant à Pau le . Il quitte son château le , date qui marque son dernier séjour palois[B 60]. Henri de Béarn devient le roi de France et de Navarre, après l'assassinat de Henri III par le moine Jacques Clément, le souverain prend le titre de Henri IV[14]. Sa sœur — la princesse Catherine — régente le Béarn jusqu'en 1592, réalise divers travaux au château de Pau en 1589 et 1590. Au printemps 1592, le comte de Soissons rejoint le château pour retrouver Catherine, qui lui voue un amour violent malgré l'opposition de son frère le roi[B 61]. Prévenu de sa venue, Henri IV donne des instructions énergiques au président du Conseil souverain. Celui-ci fait cerner le château et arrêter le comte de Soissons, au grand désespoir de Catherine qui quitte définitivement le château le [B 62].

L'expédition de Louis XIII

Dessin en noir et blanc d'un homme couronné marchant sur une dépouille.
Louis XIII rétablit le culte catholique et annexe le Béarn en 1620.

Le départ de Catherine de Bourbon en 1592 marque la fin du pouvoir direct des rois et princes de Navarre en Béarn[B 63]. Le souverain ne sera alors plus représenté que par un lieutenant-général, le château n'abritant plus que les intendants, la chancellerie et les prisons[B 62]. Le marquis de la Force devient lieutenant-général pour le roi de Navarre à partir du . Le marquis fait réaliser divers travaux d'entretien dans le château, en 1595 dans le donjon ou encore en 1600 au pont dormant est[B 64]. La Force est présent dans le carrosse royal lors de l'assassinat de Henri IV par François Ravaillac le [B 64], il raconte a posteriori dans ses mémoires une étrange scène se déroulant la veille de l'assassinat : « il vint dans la ville et faubourgs de Pau une très grande quantité de vaches mugissant et beuglant de manière épouvantable […] et un taureau se jeta du pont en bas où il fut trouvé mort le lendemain[alpha 10] ». L'année suivante, le père de François Ravaillac — condamné au bannissement — est enfermé dans le donjon du château de Pau[B 65]. Malgré le rapprochement entre la France et la Navarre, le Béarn reste une principauté souveraine dans laquelle le culte catholique n'est pas totalement rétabli.

En 1614, l'assemblée des États généraux demande la réunion du Béarn à la France[B 66]. Cette première demande est suivie le par un édit de Louis XIII — fils de Henri IV — pour imposer la restitution des biens ecclésiastiques en Béarn[B 67]. Le Conseil souverain de Béarn refuse d'enregistrer cet acte dans un arrêt du , demandant au jeune roi de « laisser les affaires en l'état où elles étaient pour le bien de son pays de Béarn et repos de ses sujets[B 66]. ». L'atmosphère de rébellion se poursuivant, le roi Louis XIII prend en 1620 la tête d'une importante force militaire depuis Bordeaux. Le , le roi fait son entrée à Pau devant une population froide et hostile[B 68]. Il est accueilli par les conseillers dans la cour du château, Louis XIII s'exclamant : « Servez-moi mieux à l'avenir, et j'oublierai le passé[B 69] ». Le lendemain, le roi fait tenir une messe dans la grande salle du château, avant de visiter les jardins et le petit parc. Le 17, Louis XIII prend la direction de Navarrenx pour s'assurer de la soumission de la place forte. Dans l'après-midi du , le roi prête serment aux États réunis dans la grande salle basse du château, le premier article des fors est lu en français puis en béarnais par le président du Conseil, Louis XIII jurant en levant la main et disant : « Oui[B 70] ». Le , Louis XIII rétablit le culte catholique en Béarn par une procession du Corpus Christi à l'église Saint-Martin, puis le roi fait enregistrer par le Conseil un édit portant union de la Navarre et du Béarn à la France[B 71]. Le lendemain, Louis XIII quitte le Béarn, envoyant quatre-vingt-quinze tableaux du château vers Paris.

Un long déclin

L'épisode de 1620 marque le début d'un lent et long déclin pour le château de Pau jusqu'au XIXe siècle. Le palais joue alors le rôle d'un bâtiment administratif destiné au logement du gouverneur royal, de l'intendant, du sénéchal, de la Chambre des comptes et des prisonniers[B 72]. À partir de 1621, et jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, la charge du château est confiée à la puissante famille de Gramont[B 73]. Hormis un bref passage de Philippe V le , les descendants de la famille de Bourbon délaissent le château[B 73]. Les travaux réalisés au château de Pau se limitent à de l'entretien, hormis en 1659 après un vaste incendie qui nécessite la reconstruction des galeries orientales[B 4]. La fin des années 1680 signe la période d'abandon la plus sensible pour le château, les toitures prennent l'eau et l'herbe envahit la cour d'honneur. En 1715, un vaste projet visant à déplacer l'entrée principale du château est établi par le gouverneur de Gramont. Finalement, ce projet aboutit au milieu du XVIIIe siècle — dans une version très simplifiée — avec un pont en briques[B 74]. Le mobilier du château, auparavant d'une richesse inouïe[B 56], perd progressivement de sa splendeur, si bien qu'il faut emprunter des meubles pour loger le gouverneur en 1758[B 74]. Le même constat de détériotation avancée peut être fait pour les jardins et le parc, autrefois un ensemble exceptionnel, les travaux d'entretien se raréfiant au XVIIIe siècle[B 75]. Une importante campagne de travaux d'entretien se déroule entre 1765 et 1770[B 4], tandis que le domaine royal est amputé par les travaux de construction de la route de Bayonne à Pau[B 74], de la place Gramont et du nouveau cimetière de la ville[B 76].

De somptueux bals se tiennent à la fin du XVIIIe siècle dans la grande salle du château — en écho avec les fêtes brillantes de la cour de Navarre — à l'occasion du retour en grâce du Parlement de Navarre en 1775 et 1788[B 29]. Les révoltes parlementaires se réalisent dans un contexte national tendu, qui aboutit à la Révolution française. Le château de Pau évite la destruction, notamment en souvenir de Henri IV. Sur proposition du député Bertrand Barère, l'Assemblée constituante décide en 1791 que « sera aussi réservé au roi le château de Pau, avec son parc, comme un hommage rendu par la nation à la mémoire d'Henri IV »[B 73]. L'année suivante pourtant — en 1792 — une partie des jardins, les maisons des gardes du parc et les écuries sont aliénées comme biens nationaux[B 73]. En 1793, pendant la Terreur, une copie du berceau de Henri IV est brûlée en place publique, la vraie carapace de tortue ayant été mise à l'abri[B 77]. Le Directoire des Basses-Pyrénées décide en 1796 d'aliéner la totalité du parc du château, mais face au risque de le voir démembrer, une centaine de citoyens de Pau décident de créer une société chargée de racheter l'ensemble des lots pour le conserver en promenade publique[B 78].

  • Le dĂ©clin du château de Pau (sĂ©lection).
  • Dessin en noir et blanc d'un vieux château.
    La façade du Midi en 1828.
  • Dessin en noir et blanc d'un vieux château.
    La façade nord en 1828.
  • Dessin en noir et blanc d'un vieux château avec au premier plan des gens.
    Le château au XIXe siècle.
  • Dessin en noir et blanc d'une cour d'un château.
    La cour d'honneur délabrée.
  • Photographie en noir et blanc d'usines avec de hautes cheminĂ©es devant un château.
    La tour de la Monnaie est entourée d'usines.

Les transformations du XIXe siècle

De passage Ă  Pau le , l'empereur NapolĂ©on Ier juge le château « en très mauvais Ă©tat[B 4] ». L'architecte Auguste Famin dresse alors des plans pour une rĂ©novation totale du château, qu'il chiffre Ă  1 000 000 de francs. Ses plans ne sont pas suivis d'effet en raison du coĂ»t d'une telle opĂ©ration. Le mythe du bon roi Henri s'installe en France Ă  partir de la Restauration[B 79], tandis que le tourisme hivernal se dĂ©veloppe Ă  Pau sous l'effet du romantisme. DĂ©sireux d'admirer la vue sur les PyrĂ©nĂ©es et de visiter le lieu de naissance de Henri IV, les touristes de marque se succèdent au château de Pau dans cette première moitiĂ© du XIXe siècle. Le duc d'AngoulĂŞme (1814), la princesse de Saxe (1819), le prince de Suède (1822), les souverains de Sicile (1830), Gustave Flaubert (1840), le duc de Montpensier (1841) ou encore Victor Hugo (1843) se succèdent au château[B 80].

Photographie en noir et blanc de la construction d'un bâtiment.
La construction du portique d'entrée et de la tour Napoléon III vers 1860.

Seul roi de France resté populaire[B 81] après la Révolution, le souvenir d'Henri IV pousse les rois Bourbon à s'intéresser à l'état du château de leur ancêtre. Les appartements du château commencent à être remis en état sous Louis XVIII, avec comme architecte Jean Latapie fils[B 82]. Des travaux de plus grande ampleur sont donnés à partir de 1838 sous la monarchie de Juillet[B 82], le roi Louis-Philippe Ier souhaitant élever le château au rang de résidence royale[B 81]. Jusqu'en 1852, les architectes Lefranc et Vincent Latapie réalisent d'importantes modifications, supprimant le couloir fortifié conduisant de la basse-cour à la cour d'honneur, transformant l'avant-porte en chapelle ou ajoutant une tour factice à l'ouest (tour Louis-Philippe) symétrique à la tour Mazères[B 83]. Pour l'aménagement intérieur, des objets de styles néo-Renaissance et néo-gothique sont placés, une chambre natale d'Henri IV est artificiellement constituée, tandis qu'une collection de tapisseries — des Gobelins pour la plupart — est ajoutée[B 84]. Louis-Philippe, rénovateur de la demeure comme de Versailles — exilé en 1848 en Angleterre où il meurt deux ans plus tard — ne séjourne jamais dans ce lieu.

En 1848, la Révolution de février entraîne une suspension des travaux de restauration. Alors que les principales résidences de Louis-Philippe, dont les Tuileries ou le Palais-Royal, sont saccagées par les révolutionnaires[B 85], le château de Pau est épargné, et repris par l'administration de l'Enregistrement et des Domaines dès le . Le château de Pau devient alors la prison de l'émir Abd El-Kader — et de sa suite de quatre-vingt-neuf personnes — du au [B 80]. Le coup d'État du 2 décembre 1851 et le plébiscite l'année suivante installent au pouvoir Louis-Napoléon Bonaparte sous le titre de Napoléon III[B 85]. Ce dernier redonne vie à l'ancienne liste civile et décide une reprise officielle des travaux au château de Pau en 1853[B 86]. Les architectes Alexis Paccard, Jacques-Martin Tétaz, Louis-Auguste Couvrechef, Gabriel-Auguste Ancelet et Auguste Lafollye se succèdent alors au chevet du château jusqu'aux années 1870[B 83]. Les travaux concernent essentiellement l'extérieur du château — le décor intérieur étant déjà presque complet — avec une reprise des façades et des lucarnes, une restauration des portes et fenêtres, et surtout la destruction de l'aile est — la vétuste Chancellerie — pour son remplacement par un portique à trois arcades[15]. Ce dernier élément est l'œuvre de l'architecte Ancelet, tandis que les deux médaillons « H » et « M »[alpha 11] sont commandés en 1861 au sculpteur Charles-Martial Baury par le comte Émilien de Nieuwerkerke. À la même époque sont construits les bâtiments reliant le portique à la tour Montaüser, dont la tour Napoléon III à l'angle nord-est[B 83]. L'empereur Napoléon III visite plusieurs fois le château, le ainsi qu'en 1863 et 1868[B 80], son épouse Eugénie également lors de ses multiples cures thermales dans le Sud-Ouest de la France. Du au , la reine Isabelle II d'Espagne — en fuite — séjourne au château[B 80].

  • Le château en 1882 (sĂ©lection).
  • SchĂ©ma en noir et blanc d'un château.
    Vue sur la façade est.
  • SchĂ©ma en noir et blanc d'un château.
    Vue sur la façade sud.
  • SchĂ©ma en noir et blanc d'un château.
    Vue sur la façade intérieure de l'aile méridionale.
  • SchĂ©ma en noir et blanc d'un château.
    Vue sur la façade ouest.
  • SchĂ©ma en noir et blanc d'un château.
    Vue sur la façade nord.
  • SchĂ©ma en noir et blanc d'un château.
    Plan général du château.

Le musée national

Avec la chute du Second Empire en 1870, le château de Pau conserve toujours sa vocation de résidence de prestige. Il devient alors palais national à destination de la Troisième République, le président Sadi Carnot y séjournant en 1891[15]. Au début du XXe siècle, les visites de marque se succèdent, comme celle du roi d'Espagne Alphonse XIII le ou du roi d'Angleterre Édouard VII[16] lors de ses multiples séjours à Biarritz. Au printemps 1918, au moment où les Allemands lancent une série d'offensives pour précipiter la fin de la Première Guerre mondiale, quelques services du ministère des Finances s'installent au château de Pau[B 87].

Ă€ partir des annĂ©es 1920, la vocation de musĂ©e s'impose face Ă  celle de palais de rĂ©sidence, le château devient ainsi musĂ©e national en 1927[B 88]. La visite guidĂ©e — reprenant un circuit guidĂ© rĂ©alisĂ© dès 1848 — s'effectue autour de la mĂ©moire d'Henri IV, avec comme point d'orgue le berceau-carapace du bon roi[B 85]. Les collections visent principalement Ă  perpĂ©tuer la mĂ©moire d'Henri IV et de son règne[B 29]. Chaque annĂ©e, le musĂ©e attire environ 100 000 personnes, tandis que les visiteurs illustres continuent de dĂ©filer dans le palais royal, du gĂ©nĂ©ral de Gaulle en 1959, en passant par HaĂŻlĂ© SĂ©lassiĂ© Ier aussi en 1959, Nikita Khrouchtchev en 1960[B 89], Philip Mountbatten en 1992[17], ou plus rĂ©cemment la famille royale de Suède en 2018[18]. Le , le G5 Sahel se tient au château de Pau, il rĂ©unit les chefs d'État de France, Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad[19].

Depuis 1995, le château de Pau connaît une phase active de restauration du clos et du couvert, avec la réfection des toitures entre 1995 et 2000, puis les façades de 2002 à 2009, le donjon et la chapelle en 2010[20] ou encore le pavage de la cour d'honneur en 2015[21].

Dates clés de l'histoire du château.

■■ Quelques évènements de l'histoire du Béarn et de la France
■■ Principaux propriétaires du château
■■ Épisodes de l'histoire du château

Description

Disposition générale

Plan en couleurs des différentes étapes de construction d'un château.
Les différents éléments du château.

Le château de Pau, construit sur un Ă©peron rocheux, offre un plan polygonal très irrĂ©gulier. Le bâti se trouve au sommet de deux talus, entourĂ©s par la première puis la deuxième enceinte. La deuxième enceinte dessine globalement un D majuscule, dont l'angle de contingence supĂ©rieur est tronquĂ©, et dont la corde fait face au gave de Pau[B 90]. Ă€ l'intĂ©rieur de cette deuxième enceinte, le château est bâti sur le mĂŞme plan polygonal. Il est aujourd'hui flanquĂ© de six tours, tandis qu'une septième tour — dite de la Monnaie — fait partie de la première enceinte[B 90]. Ces tours sont toutes rectangulaires et reliĂ©es par un gros mur contre lequel s'appuient les bâtiments d'habitation formant le logis. Cette configuration forme une cour allongĂ©e qui va en se rĂ©trĂ©cissant vers l'est[B 90], en forme de fer Ă  repasser. Le château de Pau offre une superficie de 6 227 m2[B 82], dont 2 300 m2 au sol pour le bâtiment principal et 850 m2 pour la cour d'honneur[22].

Enceintes

Deux enceintes entourent le château de Pau. La première enceinte s'appuie sur un Ă©peron rocheux de 30 m au-dessus de la plaine alluviale du gave de Pau. Durant la campagne de travaux des annĂ©es 1370 — sous FĂ©bus — de puissants remblais sont dĂ©posĂ©s, contenus par un long mur de soutènement en pierre de taille, cette enceinte extĂ©rieure Ă©tant alors surmontĂ©e d'un crĂ©nelage[B 16]. Une deuxième enceinte protège la plate-forme sommitale. Également sous FĂ©bus, les versants de cette enceinte sont parementĂ©s de pierre[B 16]. La deuxième enceinte forme depuis un glacis abrupt de 60°, couronnĂ© par un chemin de ronde bordĂ© d'un petit mur parapet. Jusqu'au XVe siècle, une troisième enceinte protège le château, mais les travaux rĂ©alisĂ©s sous Gaston IV intègrent cette enceinte au château, tandis que son crĂ©nelage est dĂ©truit[B 18]. Entre la première et la deuxième enceinte se trouve la basse-cour, cette dernière constitue une large terrasse pseudo-annulaire[B 16] sur laquelle se situe notamment le petit jardin au sud et une promenade arborĂ©e de platanes au nord[B 91].

Plusieurs ouvertures interrompent aujourd'hui la première enceinte. Il s'agit tout d'abord de la porte Corisande[alpha 12], construite en 1582 sous la commande de Catherine de Bourbon. Tour-porte à pont-levis à arcade unique, elle permet alors l'accès aux jardins récemment aménagés au XVIe siècle depuis la partie de nord de la basse-cour, en surplomb du ravin du Hédas. La porte est modifiée et élargie en 1766, puis surmontée d'un fronton en 1828[B 92]. Le pont-levis initial est remplacé au XIXe siècle par un pont d'une pile et de deux arches en plein cintre, en briques, de dimensions inégales[B 93]. Le pont de Nemours relie lui la basse-cour avec la basse-plante au-dessus de la rue Marca. Il est réalisé sous la Monarchie de Juillet[B 78]. Au nord-est de la première enceinte se trouve une porte d'accès datant des travaux de Fébus. Elle était encore murée et remblayée du temps de Raymond Ritter[B 94], et permet aujourd'hui l'accès du Hédas vers la basse-cour par un escalier. Jusqu'au XIXe siècle, la deuxième enceinte peut être franchie par la porte du Terrer puis par un couloir fortifié donnant accès à la cour d'honneur. Aujourd'hui cet accès est toujours possible, depuis une grille sur le boulevard des Pyrénées, puis une rampe en pente douce menant à la cour[B 95]. L'entrée principale du château s'effectue du côté est, par un pont de briques et de pierres à une arche enjambant le fossé, il est construit au milieu du XVIIIe siècle pour remplacer le pont-levis médiéval.

Afin de complĂ©ter et renforcer la première enceinte, FĂ©bus fait construire la tour de la Monnaie autour de 1375[B 96]. Alors nommĂ©e tour du Moulin, cette construction est un puissant ouvrage dĂ©fensif, avancĂ© et tournĂ© vers une passerelle enjambant le gave[alpha 13]. Cette tour s'Ă©lève Ă  une hauteur de 18 m, avec une surface au sol de 110 m2, construite avec des lits de galets et de briques, ainsi que des pierres de taille pour les chaĂ®nes d'angle. L'accès au sommet de la tour depuis la basse-cour s'effectue par un pont-levis sous FĂ©bus, son sommet est crĂ©nelĂ© au XVe siècle[B 96]. La tour comprend quatre Ă©tages, sans ouvertures au nord, et percĂ©e de meurtrières au sud pour surveiller le Camp batalher[alpha 14]. Vers 1554, la tour accueille un atelier monĂ©taire qui lui donne son nom actuel. Henri d'Albret charge alors le graveur Jean Frondelle d'amĂ©nager un moulin — alimentĂ© par les eaux du canal du Moulin — destinĂ© Ă  la fabrication de la monnaie bĂ©arnaise[B 46], la vaqueta. Plus tard, un hĂ´tel de la Monnaie[alpha 15] est installĂ© par Jeanne d'Albret au pied des fortifications de la première enceinte[B 46]. La tour sert Ă  cette tâche monĂ©taire jusqu'en 1778. Au XIXe siècle, une minoterie et une brasserie sont construites tout autour et masquent totalement la tour de la Monnaie. C'est en 1976 que ces bâtiments industriels sont dĂ©truits pour dĂ©gager de nouveau la tour[B 46]. Aujourd'hui, un ascenseur installĂ© dans la tour permet l'accès Ă  la basse-cour du château.

  • Les enceintes du château (sĂ©lection).
  • Photographie en couleurs d'un château surplombant un mur.
    La tour de la Monnaie, élément de la première enceinte.
  • Photographie en couleurs d'un château surplombant un mur.
    La première enceinte du château.
  • Photographie en couleurs d'une tour ancienne.
    La tour de la Monnaie.
  • Photographie en couleurs d'un château au milieu d'une ville.
    Le château est protégé par une double enceinte.
  • Photographie en couleurs d'un mur et d'un château.
    La deuxième enceinte du château.
  • Photographie en couleurs d'une tour d'un château.
    La deuxième enceinte au pied de la tour Napoléon III.
  • Photographie en couleurs d'une porte d'accès ancienne.
    La porte Corisande.

Tours

Photographie en couleurs d'une statue devant un château.
Les tours jumelles Louis-Philippe et Mazères derrière la statue de Fébus.

Le château de Pau compte six tours rectangulaires Ă©difiĂ©es du XIIe siècle au XIXe siècle. L'une des plus anciennes est la tour Mazères, datant donc du XIIe siècle pour sa partie infĂ©rieure et du XIVe siècle pour son crĂ©nelage. Elle se trouve Ă  l'extrĂ©mitĂ© ouest de l'enceinte et remplit — très probablement dès l'origine — la fonction de tour d'angle[B 9]. La tour Mazères prĂ©sente un plan carrĂ© de 7,2 m, pour une hauteur de 22,3 m[alpha 16] et une Ă©paisseur maximale des murs de 1,65 m[B 98]. Son nom fait rĂ©fĂ©rence au village de Mazères, qui lui fait plus ou moins face[B 9]. Cette appellation pourrait ĂŞtre très tardive, cette construction Ă©tant nommĂ©e sous FĂ©bus tour de la chambre, puis tour des cabinets en 1638[B 99]. Juste au nord se trouve la tour Louis-Philippe, il s'agit de la tour jumelle — factice — de la tour Mazères construite au milieu du XIXe siècle. Au nord-ouest se trouve la tour Billère, construite Ă©galement au XIIe siècle[B 9]. Elle est bâtie sur un plan carrĂ© de 6,8 m[B 100] pour une hauteur de 30 m[B 101]. Jusqu'au troisième Ă©tage, la tour est construite avec des galets du gave, disposĂ©s en arĂŞtes de poisson, le quatrième Ă©tage est entièrement bâti en briques[B 100]. Comme pour la tour Mazères, la tour Billère prend le nom d'un village environnant, la commune de Billère. Si la tour Billère s'oriente vers le village, elle doit surtout son nom au fait que le roi Henri IV passe dans ce village une partie de ses premières annĂ©es, chez sa nourrice LassansĂ a[B 101].

Au nord du château, la tour Montauser date du XIIIe siècle. En 2014, les travaux de rĂ©habilitation de la cour d'honneur mettent au jour de puissantes fondations au contact immĂ©diat de cette tour. La structure dĂ©couverte mesure 10 m sur 11, avec une largeur de murs d'environ 2,5 m. Par ses dimensions, sa position et sa mise en Ĺ“uvre, il pourrait s'agir d'un donjon ou d'un rĂ©duit du château primitif[B 14]. Ce donjon — ou rĂ©duit — serait donc contemporain des tours Mazères et Billère. Les murs ouest, sud et est de cet Ă©difice sont dĂ©rasĂ©s, tandis qu'une partie de son flanc nord — environ 12 Ă  15 m — sert Ă  adosser l'actuelle tour Montauser[B 14]. Celle-ci prĂ©sente des dimensions de 11,8 m de long, pour 6,85 m de large et 25 m de haut[B 16]. Au XIXe siècle, le nom de la tour est Ă©crit Montauzet ou Monte-aĂĽset, ce qui signifie « Monte-oiseau » en bĂ©arnais. Raymond Ritter contredit cette affirmation, il explique le nom Montauser par la prĂ©sence au XVIe siècle d'une maison appartenant Ă  Catherine de Montauser, situĂ©e en face de la tour[B 102]. Au XVIIIe siècle, la tour sert d'arsenal[B 102] et son rez-de-chaussĂ©e hĂ©berge aujourd'hui l'accueil du musĂ©e national. Au nord-est, la tour NapolĂ©on III ferme le château et rĂ©pond au donjon de FĂ©bus. Elle est constituĂ©e de quatre Ă©tages, sa construction se dĂ©roule durant la campagne 1853-1870.

Dernier Ă©lĂ©ment du château, la tour Gaston-FĂ©bus — ou donjon — se situe Ă  l'angle sud-est de l'Ă©difice. Il constitue l'Ă©lĂ©ment clef de la forteresse voulue par le prince FĂ©bus Ă  la fin du XIVe siècle[B 103]. Le donjon prĂ©sente un plan rectangulaire de 16 m sur 12 m, avec une hauteur de 33 m et une Ă©paisseur de murs de 2,8 m[B 104]. L'architecte de FĂ©bus — Sicard de Lordat — utilise uniquement la brique de terre cuite pour cette rĂ©alisation, un matĂ©riau facile d'emploi, peu onĂ©reux et permettant une avancĂ©e rapide des travaux[B 18]. Le donjon possĂ©dait, comme les autres tours, une couverture en ardoise qui lui est enlevĂ©e après une tempĂŞte en 1817[B 105]. Ce n'est que durant les travaux du XIXe siècle que le crĂ©nelage actuel est ajoutĂ©[B 18]. La tour Gaston-FĂ©bus sert de prison pendant plusieurs siècles, au moins du XVIe siècle jusqu'en 1822[B 29]. Son rez-de-chaussĂ©e sert Ă©galement Ă  conserver les biens les plus prĂ©cieux des souverains de Navarre — archives, vaisselle d'or, objets prĂ©cieux — jusqu'Ă  la fin du XVIe siècle[B 106]. Auguste Lafollye Ă©tablit une bibliothèque dans le salon Bernadotte du premier Ă©tage au XIXe siècle[alpha 17]. En 2019, le salon Bernadotte ouvre de nouveau au public après huit ans de travaux et retrouve alors sa fonction de salon[23]. Au cours des siècles, diffĂ©rents noms permettent de dĂ©signer le donjon : grande tour de tuiles, tour castelanne, tour de la Conciergerie ou tour des prisons[B 107].

  • Les tours du château (sĂ©lection).
  • Photographie en couleur d'un château en automne.
    Vue sur les tours Billère, Louis-Philippe et Mazères depuis le pont de Nemours.
  • Photographie en couleur d'une tour d'un château.
    La tour Billère.
  • Photographie en couleur d'une tour d'un château.
    La tour Montauser.
  • Photographie en couleur d'une tour d'un château.
    La tour Napoléon III.
  • Photographie en couleur d'une tour en briques rouges d'un château.
    Le donjon.
  • Photographie en couleur d'une fenĂŞtre d'un bâtiment en briques rouges.
    Une fenĂŞtre du donjon.
  • Photographie en couleur d'une inscription gravĂ©e « FEBUS ME FE ».
    Febus me fe, la signature de FĂ©bus.
Extérieur

Corps de logis principal du château de Pau, l'aile méridionale renferme les grands appartements[B 108], se développant entre la tour Mazères et le donjon de Fébus. Reliée à ce dernier par le couloir Bernadotte réalisé au XIXe siècle dans le style du XVe siècle, l'aile fait face à la vallée du gave et aux Pyrénées. Le rez-de-chaussée et le premier étage de l'aile méridionale sont réalisés par Sicard de Lordat[B 18], lors de la campagne du XIVe siècle, un deuxième étage est ajouté vers 1472[alpha 18]. Au pied de sa façade sud, une terrasse construite au XVIe siècle surmonte au rez-de-chaussée la deuxième enceinte de Fébus. Le premier étage est éclairé par six fenêtres surmontées de larmiers, tandis qu'une rangée de corbeaux à trois ressauts du XVe siècle prend place au niveau de l'ancien chemin de ronde de la forteresse de Fébus[B 108]. Au deuxième étage, s'ouvrent six fenêtres à meneaux cruciformes et à larmiers retombant verticalement sur des culs-de-lampe[B 109]. Cinq grandes lucarnes complètent la façade sud de l'aile méridionale, des éléments qui se terminent en fronton triangulaire dans un style Renaissance ; elles sont l'œuvre d'Auguste Lafollye[B 109]. À l'extrémité orientale, Auguste Lafollye fait également légèrement saillir la cage de l'escalier d'honneur avec des ouvertures décalées par rapport au reste de l'aile[B 110].

Sur la façade nord, deux fenêtres du XVIe siècle marquent le rez-de-chaussée au niveau de la grande salle basse. Celles-ci sont surmontées d'entablements, moderne pour la fenêtre de gauche, et en partie Renaissance pour la fenêtre de droite. Au XIXe siècle, la porte à linteau mouluré qui se situait entre les deux fenêtres est déplacée à l'angle sud-ouest de la cour, elle date également du XVIe siècle[B 110]. À l'extrémité est de la façade intérieure se trouve une fenêtre à croisée et une large porte qui donnent accès à l'escalier d'honneur. Au premier étage, côté ouest se trouvent trois fenêtres à croisées de pierre de la seconde moitié du XVe siècle, et côté est trois autres fenêtres de style Renaisse, dont celle du milieu est moderne[B 111]. Au deuxième étage la même disposition est de rigueur, avec quatre fenêtres du XVe siècle à l'ouest et à l'est une fenêtre du XVIe siècle et deux autres ouvertures divisées en deux parties par un montant mouluré, dont celle de droite est moderne[B 111]. Au sommet de la façade intérieure de l'aile méridionale s'élèvent deux lucarnes géminées modernes, puis quatre autres lucarnes de style Renaissance[B 111].

  • L'extĂ©rieur de l'aile mĂ©ridionale (sĂ©lection).
  • Photographie en couleurs de grandes fenĂŞtres d'un château.
    Les lucarnes de la façade extérieure de l'aile méridionale.
  • Photographie en couleurs du dĂ©tail d'un château.
    La façade extérieure de l'escalier d'honneur.
  • Photographie en couleurs de grandes fenĂŞtres d'un château.
    Les lucarnes de la façade intérieure de l'aile méridionale.
  • Photographie en couleurs d'une vieille porte.
    Porte d'entrée de l'escalier d'honneur.
  • Photographie en couleurs d'une vieille fenĂŞtre.
    Fenêtre du premier étage, côté cour.
  • Photographie en couleurs d'un dĂ©tail sculptĂ© sur un château.
    Entablement d'une fenêtre de la façade intérieure, aux armes du Béarn.
Intérieur
Photographie en couleurs d'une grande salle avec une statue blanche en fond.
La grande salle basse de l'aile du Midi.

Le rez-de-chaussĂ©e de l'aile du Midi s'ouvre, Ă  l'ouest, sur la salle Ă  manger des officiers de service. Celle-ci est couverte de deux voĂ»tes d'ogive du XVIe siècle, sĂ©parĂ©es par un arc doublant. Deux statues en carton-pierre — reprĂ©sentant Henri IV et Sully[B 112] — entourent une porte donnant accès Ă  la grande salle basse du château. Aujourd'hui cette grande pièce accueille la salle Ă  manger du château, nommĂ©e salle des cent couverts[24]. Elle doit son nom actuel Ă  la prĂ©sence d'une table d'apparat de 18 m de longueur[B 113] pouvant accueillir une centaine de convives. Le duc de Montpensier au XIXe siècle y donne plusieurs banquets[B 114], tout comme ValĂ©ry Giscard d'Estaing le [B 115]. Les murs sont tendus de tapisseries des Gobelins, dont les Chasses de Maximilien et Les mois Lucas[B 116]. Auparavant, cette pièce prend le nom de salle des États, bien que les États de BĂ©arn n'y siègent qu'une seule fois, Ă  l'occasion de la venue de Louis XIII en 1620[B 116]. Plus avant encore, elle prend le nom de salle d'armes[B 112], car les princes et nobles y sont alors faits chevaliers. La grande salle basse est entourĂ©e de tous les portraits des souverains du BĂ©arn jusqu'en 1690, date Ă  laquelle le ministre Louvois les fait tous envoyer Ă  Paris[B 112]. Durant la pĂ©riode rĂ©volutionnaire, cette pièce sert d'Ă©curie militaire, avant sa restauration au XIXe siècle[B 112]. Ă€ l'extrĂ©mitĂ© est de la grande salle basse se trouve une statue en marbre de Henri IV, rĂ©alisĂ©e vers 1610 par Pierre de Francqueville, et donnĂ©e au château de Pau par Louis XVIII en 1819[B 117].

Au premier étage, les actuels salon d'attente et grand salon de réception formaient la grande salle du château, ou tinel[B 118]. Au Moyen-Âge, la Cour Majour du Béarn se réunit dans cette salle, Fébus y donne des banquets, tandis qu'elle devient la salle du trône des rois de Navarre à partir du XVe siècle. Les États y tiennent souvent leur séance d'ouverture, les princes de Béarn prêtant serment devant eux. Henri IV y est également baptisé[B 118]. Les deux salons actuels comptent plusieurs tapisseries des Gobelins, tandis qu'une cheminée en pierre du XVIe siècle orne le grand salon de réception. Plusieurs vases de Sèvres ainsi que deux autres provenant de Chine sont exposés, tout comme une statue en bronze de Henri IV enfant de François Joseph Bosio[B 119]. Sous Louis-Philippe, un plafond à caissons est installé, sur lequel alternent les chiffres — dorés à l'or fin — des grands-parents d'Henri IV[24]. Après le grand salon de réception, se trouve l'actuel salon de famille qui serait le véritable lieu de naissance du futur Henri IV[24]. Il a également porté le nom de salon de la reine Marguerite[B 120]. Le premier étage de l'aile méridionale se termine sur la chambre de l'Empereur[B 121], ou chambre de Henri d'Albret[B 122]. Cette dernière appellation est incorrecte puisque la chambre des rois de Navarre se trouvait au deuxième étage. Cette chambre est celle qui héberge Fébus lors de ses séjours, ainsi que de multiples hôtes de marque, comme Louis XI, François Ier ou Charles Quint[B 123]. Cette chambre donne ensuite sur le cabinet de l'Empereur au premier étage de la tour Mazères puis aux appartements de l'Impératrice dans l'aile ouest.

  • Le premier Ă©tage de l'aile du Midi (sĂ©lection).
  • Photographie en couleurs d'une salle d'un château.
    L'actuel salon de réception, partie de l'ancien tinel.
  • Photographie en couleurs d'un plafond Ă  caissons dorĂ©.
    Détail sur le plafond à caissons du salon de réception.
  • Photographie en couleurs d'une statue reprĂ©sentant un enfant.
    Statue de Henri IV enfant.
  • Photographie en couleurs d'une salle d'un château.
    Le salon de famille.
  • Photographie en couleurs d'une salle d'un château.
    La chambre de l'Empereur.
  • Plan en noir et blanc des diffĂ©rentes pièces d'un château.
    Plan du premier étage du château en 1882.

Au deuxième étage de l'aile méridionale, se trouvent les appartements historiques du château[B 124]. Durant son séjour en 1848, Abdelkader et sa suite logent dans plusieurs de ces pièces, dont la chambre de Mme Adélaïde — ou de Louis XIV —, le salon Flamand et le cabinet de Psyché[B 125]. Ces trois pièces forment les appartements d'Abdelkader. Cet ensemble est largement restructuré au XXe siècle, la chambre de Mme Adélaïde et le salon Flamand sont détruits pour créer la salle Saint-Jean en 1936[B 125]. Dans les années 1950, l'enfilade constituée par cette salle et le cabinet de Psyché est consacrée à l'histoire et à la légende d'Henri IV[B 125]. Vient ensuite l'une des pièces principales du château, la chambre du roi[24], ou chambre de Henri IV[B 126]. Si le futur roi de France et de Navarre semble être né au premier étage, cette pièce est choisi au XIXe siècle pour servir de reliquaire à la carapace de tortue ayant servi de berceau à Henri. Louis XVIII puis Louis-Philippe[alpha 19] font aménager la pièce autour de cette carapace, alors objet d'un véritable culte[24]. Cette pièce est l'ancienne chambre à coucher des rois de Navarre, dans laquelle meurt sûrement François Fébus en 1483[B 126]. Avec les deux dernières pièces de l'étage — chambre de Jeanne d'Albret et cabinet de Jeanne d'Albret — ces trois pièces forment au XVIe siècle l'appartement de Jeanne d'Albret[B 127]. L'actuelle chambre de Jeanne d'Albret est l'ancien cabinet du roi, un lit monumental flamand de 1562 l'occupe notamment[B 128], tandis que le cabinet de Jeanne d'Albret est l'ancien oratoire de la reine[B 129].

  • Le deuxième Ă©tage de l'aile du Midi (sĂ©lection).
  • Photographie en couleurs d'une chambre d'un château.
    La chambre Jeanne d'Albert.
  • Photographie en couleurs d'une chambre d'un château.
    La chambre du roi.
  • Photographie en couleurs d'une carapace de tortue entourĂ©e de lances et d'un casque Ă  panache blanc.
    DĂ©cor Louis XVIII autour de la carapace de tortue.
  • Photographie en couleurs d'une carapace de tortue.
    DĂ©tail sur la carapace de tortue.
  • Photographie en couleurs d'une salle avec des tableaux.
    La chambre d'Abdelkader (anciennement de Louis XIV).
  • Photographie en couleurs d'une salle avec des tableaux.
    La salle Saint-Jean, pour des expositions temporaires.

Tous les Ă©tages de l'aile mĂ©ridionale du château sont desservis par l'escalier d'honneur, construit vers 1528 sous Henri d'Albret et Marguerite d'AngoulĂŞme[B 130]. Celui-ci prĂ©sente des volĂ©es droites et parallèles, appartenant aux escaliers de style Renaissance qui se rĂ©pandent au XVIe siècle, comme Ă  Chambord, Montal, Châteaudun ou Blois. L'escalier d'honneur compte un total de 107 marches[B 117] larges de 2,63 m[B 130] et reliĂ©es par de vastes paliers. La voĂ»te rampante de la première volĂ©e, en berceau anse de panier, est dĂ©corĂ©e de nervures se coupant en losange. Au-dessous de la naissance de la voĂ»tĂ© règne une frise oĂą les initiales H. M. sont constamment rĂ©pĂ©tĂ©es[B 131]. Le premier palier est couvert de deux voĂ»tes, dont l'une Ă  ogives. La voĂ»te de la deuxième volĂ©e forme vingt et un caissons ornĂ©s de feuillages, tandis que le deuxième palier se compose de trois travĂ©es, dont deux voĂ»tes Ă  liernes et Ă  tiercerons[B 131]. La dĂ©coration est plus modeste aux Ă©tages supĂ©rieurs, l'apparat Ă©tant moins nĂ©cessaire après le premier Ă©tage qui compte la salle du trĂ´ne[B 132]. Deux grands vases de porphyre rouge ornent les paliers. Il s'agit de cadeaux fait par le roi de Suède Jean-Baptiste Bernadotte — nĂ© Ă  Pau — Ă  Louis-Philippe. L'escalier d'honneur est construit au XVIe siècle sur les anciennes cuisines de FĂ©bus, dont il reste encore une petite partie au rez-de-chaussĂ©e en forme de couloir[B 133].

  • L'escalier d'honneur (sĂ©lection).
  • SchĂ©ma en noir et blanc d'un escalier.
    Coupe sur l'escalier d'honneur.
  • Photographie en noir et blanc d'un escalier Renaissance.
    L'escalier d'honneur.
  • Photographie en couleurs d'un Ă©lĂ©ment sculptĂ© d'un escalier ancien.
    DĂ©tail.
  • Photographie en couleurs d'un Ă©lĂ©ment sculptĂ© d'un escalier ancien.
    DĂ©tail.
  • Photographie en couleurs d'un Ă©lĂ©ment sculptĂ© d'un escalier ancien.
    DĂ©tail.
  • Photographie en couleurs d'un Ă©lĂ©ment sculptĂ© d'un escalier ancien.
    DĂ©tail.

Aile occidentale

L'aile ouest du château de Pau relie les tours jumelles Mazères et Louis-Philippe à la tour Billère. Entre les deux tours jumelles, deux fenêtres et une lucarne de style Renaissance sont ajoutées lors des travaux du XIXe siècle. Au rez-de-chaussée une porte de plein cintre est également visible, un projet — inabouti — devait faire aboutir un escalier en fer-à-cheval en direction de la basse-cour[B 134]. Entre la tour Louis-Philippe et la tour Billère, une terrasse du XIXe siècle est visible au premier étage, accessible par une porte et surmontée par trois fenêtres moulurées. Au deuxième étage, se trouvent trois fenêtres modernes de style XVe siècle[B 134]. Du côté de la cour, l'aile occidentale offre une façade très étroite entre le pan coupé nord-ouest et la tourelle renfermant l'escalier à vis dit « Henri IV[B 135] », datant de la fin du XVe siècle[B 136]. Au milieu de cette façade intérieure s'ouvrent trois grandes fenêtres superposées, surmontées d'une lucarne du XVIe siècle[B 135]. Ces ouvertures sont encadrées par huit médaillons de chaque côté, qui représentent des guerriers antiques, des enfants ou encore Lucrèce[B 137]. Cette façade est revêtue d'un parement en pierre de taille du XVIe siècle qui englobe également la tourelle de l'escalier de Henri IV[B 136].

La salle des Gardes occupe le rez-de-chaussée de l'aile occidentale. Cette pièce est couverte au XVe siècle de deux voûtes d'une grande portée, l'une à trois et l'autre à quatre branches d'ogive retombant sur des culs-de-lampe[B 138]. Cette pièce sert par la suite de cuisine, puis de salon d'attente[B 139]. Au centre se trouve un plan en relief du château dans son état de 1838, réalisé par Pierre Saget[B 140]. Au premier étage se trouvent les appartements de l'Impératrice — ou petits appartements — composés d'un boudoir, d'une chambre, d'une salle de bains, d'un cabinet de garde-robe ainsi que d'une chambre de domestique et d'une salle des atours[24]. Construits à l'origine pour l'épouse de Louis-Philippe, la reine Marie-Amélie, ces appartements sont finalement occupés par l'impératrice Eugénie. L'impératrice vient à de nombreuses reprises dans le château de Pau au cours de ses voyages entre Biarritz et les stations thermales des Pyrénées[24]. Au deuxième étage se trouvent le cabinet Bourbon et la salle Marquet de Vasselot pour la présentation d'œuvres du musée.

  • L'aile occidentale (sĂ©lection).
  • Photographie en couleur de la façade d'un bâtiment ancien.
    Les médaillons de la façade intérieure.
  • Photographie en couleur d'un dĂ©tail sculptĂ© sur la façade d'un bâtiment.
    Détail sur un médaillon.
  • Photographie en couleur d'un dĂ©tail sculptĂ© sur la façade d'un bâtiment.
    DĂ©tail sur la lucarne de l'aile ouest.
  • Photographie en couleur d'une cheminĂ©e.
    Cheminée de la salle des Gardes.
  • Photographie en couleur d'un dĂ©tail sculptĂ© reprĂ©sentant un sanglier.
    DĂ©tail de la salle des Gardes.
  • Photographie en couleur d'un lit ancien.
    Le lit de l'Impératrice.
  • Photographie en couleur d'une sculpture d'une femme.
    Le buste de l'impératrice Eugénie.

Aile septentrionale

L'aile nord du château s'étend de la tour Billère à la tour Montauser. Comme pour l'aile du Midi, le rez-de-chaussé et le premier étage datent des travaux réalisés sous Fébus au XIVe siècle, tandis que le deuxième étage et les combles remontent à ceux entrepris par Gaston IV au XVe siècle[B 141]. La façade extérieure est profondément refaite, voire reconstruite, lors des travaux du XIXe siècle. Au contraire, la façade intérieure conserve son caractère hérité du XVIe siècle[B 141]. Cette façade côté cour peut être divisée en trois parties, la première concerne un pan coupé au contact sud de la tour Billère. Se superposent ici une porte à arc en anse de panier et une fenêtre à croisée au rez-de-chaussée, puis deux autres fenêtres à croisée et à larmier aux premier et deuxième étages[B 141]. La deuxième partie de cette façade est une tour quadrangulaire — ne saillant pas sur la cour — abritant un escalier à vis[B 142]. Au rez-de-chaussée de cette tour se trouve une porte moulurée, puis au-dessus une succession de cinq fenêtres à jambages et montant moulurées, et à larmiers. Enfin, entre cet escalier et la tour Montauser se trouve un grand mur percé de neuf fenêtres à croisée de pierre, trois à chaque étage[B 142]. Au-dessus de cette dernière partie de l'aile, s'élèvent trois lucarnes massives, dont les pignons sont ornés de coussinets de feuillage et agrémentés de gargouilles de part et d'autre[B 143].

À l'intérieur de l'aile septentrionale, chaque étage était auparavant divisé en deux vastes salles, qui sont par la suite cloisonnées et desservies par un couloir[B 144]. Le rez-de-chaussée du corps principal de l'aile accueille aujourd'hui la boutique du musée, à l'emplacement de l'ancienne petite salle à manger des officiers, tandis qu'au premier étage se trouve une enfilade de trois chambres. Contre la tour Billère, se trouvent les anciennes latrines du château, dont il ne reste ni les cloisons ni les sièges en pierre[B 144]. Au premier étage du pan coupé au sud de la tour Billère se trouve le cabinet de peintures XIXe siècle.

  • L'aile septentrionale (sĂ©lection).
  • Photographie en couleur d'un château et de visiteurs.
    La façade intérieure de l'aile septentrionale.
  • Photographie en couleur d'une porte ancienne.
    DĂ©tail d'une porte.
  • Photographie en couleur d'une gargouille d'un château.
    Une gargouille de l'aile nord.
  • Photographie en couleur d'un escalier ancien.
    Intérieur de l'escalier à vis de l'aile nord.
  • Photographie en couleur de la façade d'un château.
    La façade extérieure de l'aile nord.
  • Plan en noir et blance des diffĂ©rentes pièces d'un château.
    Plan du rez-de-chaussée du château en 1882.

Aile nord-est

Au nord et à l'est de la tour Montauser s'étend un corps de logis construit sous Napoléon III au XIXe siècle, dans le style des bâtiments de Gaston IV[B 145]. Contre la tour Montauser se trouve une tourelle contenant un escalier en bois moderne, qui remplace un escalier à vis démoli au moment des travaux de rénovation[B 145]. Cette aile se termine à l'angle nord-est par la tour Napoléon III, cet ensemble moderne accueille notamment les bureaux du musée national ainsi que différents logements de fonction[B 145]. Sur sa façade est, le château s'ouvre depuis le XIXe siècle sur la ville par un péristyle à trois arcades relié au donjon, et dont les pilastres et les voûtes reprennent certains motifs des fenêtres de la grande salle et des voûtes de l'escalier d'honneur[B 145]. L'ensemble moderne construit au XIXe siècle — aile nord-est, tour Napoléon III et portique — occupe notamment l'emplacement de l'ancienne Chancellerie. De longues galeries côté est sont bâties au XVe siècle sous Gaston IV, elles sont mal reconstruites à la suite d'un incendie en , puis transformées au XVIIIe siècle et très délabrées au début du XIXe siècle avant leurs démolitions sous le Second Empire[B 39]. Durant son utilisation, ce bâtiment de la Chancellerie accueille certaines séances d'ouverture des États, il occupe une fonction administrative jusqu'aux années 1850 avec le travail des conseillers et auditeurs. Le garde-meuble du château reste installé au deuxième étage de ce bâtiment jusqu'à la fin des années 1760[B 106].

  • Aile nord-est (sĂ©lection).
  • Dessin en noir et blanc d'un château avec deux personnages.
    La façade est du château avant la destruction de la Chancellerie.
  • Photographie en couleur de l'entrĂ©e d'un château.
    Entrée principale du château.
  • Photographie en couleur d'un portique d'accès de style Renaissance.
    Le portique d'entrée.
  • Photographie en couleur d'un dĂ©tail sculptĂ©.
    DĂ©tail du portique.
  • Photographie en couleur d'un dĂ©tail sculptĂ©.
    DĂ©tail du portique.
  • Photographie en couleur d'une partie d'un château.
    L'aile nord-est depuis la cour d'honneur.

Chapelle

La chapelle actuelle du château de Pau est bénie en 1843 par l'évêque de Bayonne[B 146]. Elle prend place à partir de 1840 dans un avant-corps défensif du XVIe siècle — sûrement construit dès 1589[B 4] — qui permet une liaison à la ville par un pont-levis reposant à l'est sur un pont dormant détruit en 1824[B 4]. En 1592, son mur pignon oriental est percé d'une porte en plein cintre et doté d'un décor de pierre et de marbre d'Izeste[B 95]. Une plaque à la gloire de Henri IV y est apposée en partie haute, elle est détruite à la Révolution puis reposée à l'identique sous la Monarchie de Juillet[B 4]. Ce bâtiment est connu autrefois sous le nom de premier corps de garde[B 147], sa toiture ne s'appuyait alors pas au donjon, mais sur le mur de la deuxième enceinte. Cette porte d'accès et son pont-levis sont rendus inutiles avec la construction d'un pont en briques au XVIIIe siècle. Les tribunes de la chapelle donnent un accès direct au premier étage de l'aile méridionale du château, via le couloir Bernadotte. À l'intérieur de la chapelle, il est à noter un vitrail de l'Adoration des Mages, exécuté à Sèvres, d'après Francisco de Zurbarán[B 148].

Avant l'installation tardive de cette chapelle, le château de Pau compte une à plusieurs autres chapelles plus anciennes, sans qu'il soit possible de les situer[B 149]. Sous Fébus, le château compte une chapelle privée mentionnée dans les textes « la capere deu casteg de Pau ». Un visiteur du XVe siècle signale plusieurs chapelles, tandis que Marguerite de Valois décrit une petite chapelle de « trois ou quatre pas de long (...) pleine quand nous estions sept ou huit »[B 149]. Des pièces comptables attestent de l'entretien de cette chapelle jusqu'au XVIIIe siècle, Raymond Ritter émet l'hypothèse d'une localisation — du temps des Albret — dans l'aile occidentale, mais il suppose également que la chapelle ait pu occuper plusieurs emplacements au fil des siècles[B 149].

  • La chapelle (sĂ©lection).
  • Dessin en noir et blanc d'un château ancien.
    La chapelle est l'ancien avant-corps défensif du pont-levis.
  • Photographie en noir et blanc de l'intĂ©rieur d'une chapelle.
    L'intérieur de la chapelle.
  • Photographie en couleur d'un château ancien.
    La chapelle contre le donjon.
  • Photographie en couleur d'un petit bâtiment ancien avec un toit très pentu.
    La chapelle.
  • Photographie en couleur d'un plaque de marbre gravĂ©.
    La plaque honorant Henri IV.

DĂ©coration et ameublement

Il ne reste aujourd'hui quasiment plus rien de l'ancien mobilier du château des princes de Béarn et des rois de Navarre[B 150], celui-ci est progressivement éparpillé à partir du XVIIe siècle. Sous Fébus, le mobilier suit le prince dans ses différentes résidences. Doté d'un immense trésor, le prince possède alors une vaisselle d'or et d'argent de grande valeur[B 150]. Au XVe siècle, deux inventaires permettent de connaître les objets précieux se trouvant au château sous le règne de Jean Ier. Il contient une foule de coupes et tasses, en or, en argent ou en vermeil, constellés de centaines de perles, de saphirs, de rubis balais et de pierres de toutes sortes, ainsi qu'une couronne d'or, une aumônière aux armes de Foix et de Béarn ou encore deux bassins dorés avec la croix de saint Georges[B 151]. Ce trésor est alors mis à l'abri dans le donjon du château[B 152]. Avec la Renaissance, le mobilier du château de Pau devient d'une richesse inouïe[B 151], de nombreux documents permettent de le décrire avec précision. Les tapisseries sont — comme aujourd'hui — nombreuses et portent sur différents thèmes, dont la destruction de Troie, l'histoire de Jérusalem, celle d'Hercule, une pièce aux armes de Béarn et de Foix est également mentionnée[B 153]. Le château renferme des tapis d'Orient, des garnitures de lit en velours, des dais de toile d'argent, des rideaux de damas blanc, des quantités de bibelots et objets précieux, de la vaisselle d'or et d'argent, de nombreux meubles de menuiseries et de ferronnerie ainsi qu'une collection de plusieurs dizaines de tableaux[B 154]. Au XVIIe siècle, le mobilier presque tout entier du château de Pau prend le chemin de Paris, notamment par deux prélèvements considérables opérés en 1602 puis 1636, sous Henri IV et Louis XIII[B 155].

Au XIXe siècle, le château est remeublé pour reconstituer un décor d'inspiration Renaissance[25]. Il abrite depuis une large collection de tapisseries des XVIIe siècle et XVIIIe siècle, provenant principalement de la manufacture des Gobelins. Plusieurs thèmes principaux sont abordés par cette collection : les scènes de chasse, les travaux des champs, les loisirs nobles du XVIe siècle, les fastes royaux et la vie de Henri IV. Le château est également agrémenté de différents meubles, comprenant chaises et fauteuils Louis XVI, bahuts et armoires du XVIIe siècle, bargueño du XVIIe siècle, lits du XVIe siècle ou chaire du XVe siècle. Lors des travaux de restauration sous Louis-Philippe, il est décidé de ne pas incorporer de toiles issues de la collection royale afin de privilégier le décor Renaissance des tapisseries. Ce n'est qu'à partir de 1860 que deux toiles de Charles-Gustave Housez et Eugène Giraud sur Henri IV sont installées dans le salon de famille[26]. Depuis une centaine d’œuvres a rejoint la collection de peintures du musée national, avec en particulier des apports successifs à partir de 1945. Parmi les principales pièces du château, on retrouve des éléments du thème henricien, avec la toile Henri IV en Mars par Jacob Bunel, un jeu de trictrac ayant appartenu au roi ou sa statue par Francqueville[27]. L'objet emblématique du château reste la carapace de tortue, qui aurait servi de premier berceau pour le futur Henri IV. Redécouverte au XVIIIe siècle[alpha 20], la carapace de tortue de mer fait l'objet d'un véritable culte jusqu'à la Révolution, pendant laquelle une copie est brûlée[alpha 21].

  • La dĂ©coration et l'ameublement (sĂ©lection).
  • Photographie en couleurs d'une tapisserie ancienne.
    Les Mois Lucas : Sagittaire - Novembre - Les semailles.
  • Photographie en couleur d'une horloge ancienne sur le rebord d'une cheminĂ©e.
    Une horloge dans le salon de réception.
  • Photographie en couleur d'une horloge ancienne sur le rebord d'une cheminĂ©e.
    Une horloge dans les appartements de l'Impératrice.
  • Photographie en couleur d'un vase posĂ© devant une tapisserie.
    Un vase dans le salon de réception.
  • Photographie en couleur d'une table entourĂ©e de six chaises en bois.
    Une table et des chaises dans la chambre de l'Empereur.
  • Photographie en couleurs d'une tapisserie ancienne.
    Les Chasses de l'Empereur Maximilien : La Flambée du sanglier (Mois de janvier. 2e tenture).

Autres éléments

Peinture en couleurs de la cour d'un château.
La cour d'honneur.

Au Moyen Ă‚ge, la cour d'honneur du château est pavĂ©e de pierre. Au XVIe siècle, une calade de galets est installĂ©e, composĂ©e de cercles Ă  simple et double circonfĂ©rence. Dans chacun des premiers cercles s'inscrit une fleur Ă  six pĂ©tales, dans les autres une Ă©toile Ă  huit branches[B 156]. Au XIXe siècle, le sol de la cour est en terre battue, un projet d'Auguste Lafollye vise alors Ă  rĂ©tablir un pavage en galets Ă  base de motifs circulaires. NĂ©anmoins ce projet n'aboutit pas, et le sol reste en terre battue jusqu'aux annĂ©es 1960-1970 avec son remplacement par des gravillons[20]. En 2008 et 2012, deux Ă©tudes sont menĂ©es pour Ă©laborer un projet de rĂ©fection des sols de la cour d'honneur du château. Finalement la cour est recouverte de 28 200 pavĂ©s lors de travaux qui aboutissent en 2015[21]. Entre le donjon et la tour Montauser se trouve un puits, qui date probablement de la campagne de travaux de FĂ©bus[B 156]. Il atteint une profondeur d'environ 68 m, avec une hauteur moyenne de ses eaux qui dĂ©passe les 30 m et un diamètre de 2,38 m[B 157]. Il est vraisemblable qu'il ait existĂ© des cryptes sous la tour Montauser[B 158]. Enfin, des caves modernes sont rĂ©alisĂ©es au XIXe siècle, accessibles sous l'escalier d'honneur et Ă  l'ouest de la tour Montauser, elles renferment cĂ´tĂ© sud des cuisines. CĂ´tĂ© nord, un long couloir souterrain donne accès Ă  la basse-cour. Elles remplacent des caves anciennes, mentionnĂ©es dans de nombreux textes[B 156].

Domaine

Parc et jardins

Le domaine national de 22 ha qui entoure actuellement le château de Pau n'est que le vestige de l'immense et exceptionnel domaine des rois de Navarre[B 2]. Celui-ci se constitue au Moyen Âge sous Fébus, il fait aménager sur la basse-cour des carrés de simples pour la cuisine et la pharmacopée. La première mention connue du jardin du château remonte à 1418, en voyage vers Jérusalem, le sire de Caumont décrit un « beau jardin en lequel est une belle fontaine »[B 2]. C'est au XVIe siècle que les jardins connaissent leur apogée, avec l'agrandissement et l'embellissement du domaine royal sous le règne d'Henri d'Albret et de Marguerite d'Angoulême, mais surtout sous celui de Jeanne d'Albret et Antoine de Bourbon. Les enfants du couple — Henri et Catherine — poursuivent ensuite leurs efforts[B 2], si bien qu'un visiteur rochelais — Jacques Esprinchard — qualifie en 1598 les jardins du château de Pau comme les « plus beaux (...) en aucun endroit de l'Europe »[B 2].

Au XVIe siècle, le domaine est constitué de plusieurs éléments qui participent à la délectation de la cour de Navarre. Le jardin médiéval de Fébus devient alors le petit jardin, planté de nombreux arbustes[alpha 22] et aménagé de parterres ornés de figures, de pavillons et de tonnelles[B 159]. Au nord du château, le grand jardin de bas (ou jardin des parterres) est accessible par la porte des tonnelles (actuelle porte Corisande). Celui-ci est alors constitué de plusieurs éléments, dont une garenne, des vignes, un bois de pins, ou encore plusieurs parterres encadrant un bassin circulaire, le tout séparé par l'allée superbe[B 160]. Plus au nord s'étendent les grands jardins de haut, immense carré bordé par des canaux remplis de poissons et divisé en quatre parties égales, dont une occupée par la coudraie et une autre par un jardin fruitier[B 159]. La châtaigneraie arrive ensuite à l'ouest de ces grands jardins de haut, plantée de châtaigniers[B 161]. À l'ouest du jardin des parterres se trouve le petit parc, entièrement clos de murs de Pau à Billère. Son enceinte renferme un long coteau parallèle au gave[B 162], il est traversé par l’allée de Madame, couverte de sable et ornée des deux côtés d'ormeaux, néfliers et noisetiers[B 75]. Encore à l'ouest se trouve le grand parc, vaste terrain situé à l'est de la commune de Billère et réservé à la chasse par Antoine de Bourbon[B 163].

Henri IV garde toujours une affection particulière pour les jardins de son palais natal, le roi se fait mĂŞme envoyer de Pau des plants d'arbres pour ses jardins parisiens[28]. Sa mort en 1610 n'entraĂ®ne pas pour autant l'abandon du domaine royal, il est encore rĂ©gulièrement entretenu pendant la première moitiĂ© du XVIIe siècle[B 75]. C'est au XVIIIe siècle que la dĂ©tĂ©rioration de cet ensemble s'accĂ©lère, les formes Ă©laborĂ©es sont simplifiĂ©es, les plantations perdent de leur superbe, tandis que les murailles du petit parc sont dĂ©labrĂ©es[B 75]. Surtout, la ville de Pau se dĂ©veloppe aux dĂ©pens du domaine royal, la route de Bayonne coupe le petit parc en deux, la place Gramont est construite sur les berceaux du grand jardin de bas, un cimetière et une caserne occupent les grands jardins de haut (ou Haute-Plante). MalgrĂ© tout, une partie du domaine est conservĂ©e depuis, constituant le domaine national du château de Pau sur 22 ha. Celui-ci est constituĂ© du petit jardin mĂ©diĂ©val, de la Basse-Plante et du parc national, qui reprĂ©sente une partie du petit parc transformĂ©e en promenade publique dès le dĂ©but du XIXe siècle[B 164]. Plusieurs arbres remarquables sont ainsi reprĂ©sentĂ©s dans le parc, dont des platanes, hĂŞtres, ormes, magnolias, chĂŞnes, buis, cèdre de l'Atlas et sĂ©quoia[29]. Les serres du château de Pau, installĂ©es dans le parc national, prennent en charge 20 000 plants chaque annĂ©e[30].

  • Le domaine national (sĂ©lection).
  • Carte en noir et blanc.
    Le domaine du château de Pau au XVIIIe siècle (hors grand parc).
  • Carte en couleurs.
    Le domaine du château de Pau aujourd'hui et au XVIIIe siècle (hors grand parc).
  • Photographie en couleurs d'un jardin.
    Le petit jardin.
  • Photographie en couleurs d'un parc et d'un château en surplomb.
    La Basse-Plante.
  • Photographie en couleurs d'une allĂ©e arborĂ©e.
    Le parc national.

DĂ©pendances

Photographie en couleurs d'une ancienne maison.
La Maison Baylaucq.

Plusieurs dépendances du château de Pau n'ont pas résisté aux siècles et ont aujourd'hui disparu. C'est notamment le cas du Castèt Besiàt — château chéri en béarnais — construit et aménagé par Jeanne d'Albret entre 1563 et 1564[B 75]. Cette maison de plaisance se situe dans le petit parc, au bout de l’allée de Madame, elle compte un étage avec une basse-cour ceinte de murs de clôture ornés de deux girouettes portant les noms « Catherine » et « Henry »[B 75]. Construction restée inachevée, le Castèt Besiàt tombe progressivement en ruine au XVIIIe siècle[B 165]. Toujours dans le petit parc, se trouve la Tortaguère — un réservoir à tortues aquatiques — construit en 1589 à l'initiative de Catherine de Bourbon, qui apprécie leur chair[B 159]. Au niveau du côté nord de la basse-cour, la promenade actuelle de platanes occupe l'emplacement des anciennes loges destinées dès le XVIe siècle a accueillir des artisans[alpha 23] attachés au château[B 166]. À partir du XVIIe siècle, ces loges sont attribuées à des particuliers, Pierre Saget note qu'ensuite elles deviennent un lieu de « vice » et de « dissolution » avant leur destruction en 1807[B 166]. Au XVe siècle, un jeu de paume se trouve dans la cour du château, il est ensuite déplacé à l'est du château, contre l'enceinte extérieure[B 41]. Ce jeu de paume est détruit en 1569 pour renforcer les fortifications, puis reconstruit au même emplacement deux ans plus tard, il existe encore au milieu du XVIIe siècle et disparaît sans doute au XVIIIe siècle[B 41]. Jusqu'à la Révolution, les écuries royales se situent dans le Camp batalher au pied du gave, avec la grande écurie, la petite écurie et la fauconnerie[B 167].

Aujourd'hui, le château de Pau compte plusieurs dépendance, dont la Maison Baylaucq. Celle-ci se situe entre la Basse-Plante et le parc national, son existence est attestée depuis 1740[31]. Alors nommée Maison au Roy, elle sert de logement aux gardes des bois jusqu'à la Révolution, elle est ensuite vendue comme bien national et passe dans les mains de plusieurs propriétaires pour devenir la Maison de Bains Henri IV à la fin des années 1830. Conservée par la famille Hourticq-Baylaucq, elle est acquise par l'État français en 1999, puis ouverte au public en 2013 comme annexe du musée national[31]. Plusieurs bâtiments sont construits au XIXe siècle, dont des écuries et des remises construites sous Napoléon III à l'emplacement de l'ancien jeu de paume sous le pont d'accès principal, aussi la loge du portier est détruite en 1809 puis reconstruite à partir de 1825 à côté de la porte Corisande[B 41]. En 1864, est réalisée une statue de Fébus par Henry de Triqueti sur la basse-cour ouest[B 168]. D'après une légende tenace, un souterrain de km de longueur reliait autrefois le château à Lescar. En 1828, certains veulent emprunter ce souterrain mais des décombres l'obstruent. En 1838, lors de la construction du pont de Nemours, l'entrée du souterrain est fermée par des travaux de maçonnerie[B 158].

Musée national du château de Pau

Du château fort au musée

Illustration en couleur d'une vue aérienne d'un château.
Le château de Pau occupe de nombreuses fonctions durant son histoire.

Bâtiment défensif contrôlant le passage du gave, le château de Pau occupe différents rôles au cours de son histoire, d'abord château fort de Fébus, ensuite palais royal des rois de Navarre puis de France, avant d'être résidence impériale sous Napoléon III et nationale sous la Troisième République. Le château devient finalement musée national au XXe siècle, lieu de mémoire d'Henri IV et de son règne[B 29]. Le château de Pau devient progressivement le siège du pouvoir des princes de Béarn, notamment à partir du avec la décision de Gaston IV d'y fixer la Cour majour, jusque là itinérante[B 29]. Le château accueille ensuite tous les éléments du pouvoir politique béarnais. Les sessions des États s'y déroulent très régulièrement durant la deuxième moitié du XVe siècle puis de manière quasi-exclusive jusqu'à la fin du XVIe siècle[B 73]. Seule la séance d'ouverture se tient au château — dans le tinel ou les galeries orientales — tandis que les autres se tiennent dans une maison proche, puis à l'hôtel de ville[B 73]. Après la venue de Louis XIII en 1620 et son serment solennel aux États dans la grande salle basse, la tenue des sessions s'espace et cesse complètement de venir au château à partir de la deuxième moitié du XVIIe siècle, au profit du couvent des Cordeliers[B 73]. Les principales administrations de la principauté se fixent également au château, dont la cour du sénéchal et la chancellerie au XVe siècle, le Conseil souverain, la Chambre des comptes et un atelier monétaire au XVIe siècle[B 106].

Ă€ partir de 1620, la majeure partie des instances a disparu ou ne siège plus au château. Il reste tout de mĂŞme la chancellerie oĂą travaillent conseillers et auditeurs jusqu'aux annĂ©es 1850[B 106]. Du XVIIe siècle aux annĂ©es 1750, le château devient aussi la rĂ©sidence des intendants de BĂ©arn. PrĂ©sentes au donjon du château depuis le Moyen Ă‚ge, les prisons sont l'objet de nombreuses plaintes pour Ă©vasion au XVIIIe siècle[B 29]. Un dĂ©cret impĂ©rial de 1808 dĂ©cide de leur dĂ©mĂ©nagement — effectif en 1822 — en Ă©change de l'accueil des Ă©tablissements militaires alors prĂ©sents Ă  l'hĂ´tel de ville. Le château de Pau accueille donc un hĂ´pital militaire d'une capacitĂ© de 400 lits en 1813 et 1814, pour l'armĂ©e d'Espagne en retraite[B 73]. Le château retrouve son statut de rĂ©sidence royale Ă  partir de . Il est inscrit sur la première liste des monuments historiques en 1840[32], tandis qu'un circuit guidĂ© est rĂ©alisĂ© dans le château autour de la mĂ©moire d'Henri IV dès 1848[B 85]. En 1908, la grande salle basse accueille provisoirement le conseil gĂ©nĂ©ral des Basses-PyrĂ©nĂ©es Ă  la suite de l'incendie de la PrĂ©fecture[B 169]. Depuis les annĂ©es 1920, la fonction musĂ©ographique du château s'affirme. Un MusĂ©e BĂ©arnais est crĂ©Ă© en 1922 par le poète Louis Ducla, consacrĂ© Ă  l'ethnographie, Ă  la nature et Ă  la culture bĂ©arnaise[33]. Ă€ partir des annĂ©es 1950, la cohabitation avec le musĂ©e national — crĂ©Ă© en 1927 — se fait plus difficile, les diffĂ©rents conservateurs du château poussent Ă  son dĂ©part, qui se produit finalement en 1999, avec un Ă©parpillement des collections entre Nay et le Haut-BĂ©arn[34]. Aujourd'hui seul occupant des lieux, le musĂ©e national du château de Pau dispose en 2019 d'une dotation publique d'1,82 million d'euros pour son fonctionnement et ses investissements[35].

Évolution des ressources du musée national du château de Pau[35]
(unité : millions d'euros)
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Dotations publiques 1,34 1,84 1,80 1,96 1,98 2,32 2,39 1,82
dont autorisations d'engagement 0,68 0,93 0,94 0,92 1,04 1,33 1,08 0,91
dont crédits de paiement 0,66 0,91 0,86 1,04 0,94 0,99 1,31 0,91
Ressources propres - - 0,40 0,40 0,40 0,50 - -
dont billeterie - - 0,30 0,30 0,40 0,40 - -
dont mécénat et parrainage - - 0,00 0,00 0,03 0,03 - -

Collections

Le musĂ©e national du château de Pau conserve aujourd'hui environ 12 000 Ĺ“uvres et objets[25]. RĂ©novĂ© et dĂ©corĂ© au XIXe siècle, le château de Pau prĂ©sente un ensemble dĂ©coratif liĂ© Ă  la mĂ©moire d'Henri IV, Louis-Philippe y associant un vĂ©ritable programme artistique au soutien de sa lĂ©gitimitĂ© politique[22]. Le mobilier prĂ©sentĂ© sur trois niveaux des ailes sud et ouest rĂ©pond au goĂ»t nĂ©ogothique et nĂ©o-Renaissance de la première moitiĂ© du XIXe siècle[22]. Par leur nombre — une centaine[36] — et par leur qualitĂ©, la collection des tapisseries prĂ©sentĂ©es au château de Pau constitue l'un des ensembles les plus riches de France[22]. La plupart datent des règnes de Louis XIV et Louis XV, et sont principalement issues de la manufacture des Gobelins. Ces tentures reprĂ©sentent des scènes mythologiques ou aristocratiques pour recrĂ©er l'atmosphère d'un palais Renaissance[36]. Outre ce dĂ©cor, le musĂ©e national compte une large collection d'Ĺ“uvres et objets liĂ©s Ă  la figure d'Henri IV. Celle-ci s'appuie en partie sur la lĂ©gende du « bon roi Henri » au XVIIIe siècle puis sur la propagande lĂ©gitimiste qui se dĂ©roule après la RĂ©volution, et prend notamment pour figure le prince bĂ©arnais au XIXe siècle[22]. Le cabinet d'arts graphiques du musĂ©e national dĂ©tient notamment une collection de 5 000 estampes, 400 photos patrimoniales et 300 dessins[37] prĂ©sentĂ©s lors d'expositions temporaires. Les inventaires du musĂ©e disposent Ă©galement d'un mĂ©daillier de 500 Ĺ“uvres composĂ© de monnaies, jetons, mĂ©dailles et dĂ©corations[38]. Aussi, le musĂ©e dispose d'une centaine de peintures du XVIe siècle au XXe siècle concernant Henri IV et le château de Pau[26], tout comme une collection de sculptures[39] et une bibliothèque de 3 000 volumes du XVIe siècle au XIXe siècle[40].

  • Les collections du château (sĂ©lection).
  • Photographie en couleur de la statue d'un homme en armes.
    Statue de Henri IV par Pierre de Francqueville.
  • Toile de plusieurs hommes tenant un homme mourant.
    Assassinat d’Henri IV et arrestation de Ravaillac le , par Charles-Gustave Housez.
  • Photographie en couleur d'une salle d'exposition avec des tableaux et des objets d'art.
    La salle d'exposition permanente Marquet de Vasselot.
  • Photographie en couleur de la tĂŞte d'une statue d'un homme.
    DĂ©tail de la statue de Sully.
  • Photographie en couleur de la statue du buste d'un homme.
    Buste de Napoléon III.
  • Toile d'un homme portant des enfants sur son dos.
    Henri IV et ses enfants, par Pierre RĂ©voil.

Parcours des visiteurs

La visite du musĂ©e national s'effectue — de manière classique — dans un groupe de maximum 35 personnes avec un guide en français. Des visites groupĂ©es sont Ă©galement possibles en espagnol et en anglais. Toute l'annĂ©e, la visite guidĂ©e dure 1 heure environ, hormis en haute saison avec une durĂ©e de 45 minutes[41]. Le musĂ©e national permet la dĂ©couverte de 1 750 m2 de trois niveaux des ailes sud et ouest, pour une superficie totale du château de 6 227 m2[B 82]. Depuis 2017, il est possible d'effectuer une visite libre — sans guide — d'une partie du château[42]. Aussi, le musĂ©e organise des visites spĂ©cifiques, thĂ©matiques voire privĂ©es en dehors des heures d'ouverture au public[43]. Au rez-de-chaussĂ©e de l'aile nord se trouve la librairie-boutique du musĂ©e national, proposant des ouvrages littĂ©raires, historiques et artistiques, ainsi que divers articles cadeaux (verrerie, cĂ©ramique, bijoux, tapisseries, etc.)[44]. Le domaine national, ainsi que la cour d'honneur, sont ouverts au public librement et gratuitement tous les jours[41].

Fréquentation

Le château de Pau accueille chaque annĂ©e autour de 100 000 visiteurs, le placant au deuxième rang des sites les plus visitĂ©s du BĂ©arn, derrière la cave des producteurs de Jurançon Ă  Gan (270 000 visiteurs par an). En 2010, 84 % des visiteurs du château viennent de France, dont respectivement 27 % et 10 % des anciennes rĂ©gions Aquitaine et Midi-PyrĂ©nĂ©es. Parmi les 16 % de visiteurs Ă©trangers, 7 % viennent d'Espagne et 2 % de Grande-Bretagne, plus de 96 nationalitĂ©s sont reprĂ©sentĂ©es parmi les visiteurs du château de Pau cette annĂ©e-lĂ [22].

Évolution de la fréquentation du musée national du château de Pau[45]
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Total des entrĂ©es 103 781 122 783 98 347 156 910 123 139 116 876 90 568 86 648 95 431 93 747 99 615
dont entrĂ©es payantes 65 545 43 184 53 802 70 452 76 917 65 595 52 299 42 315 50 080 49 921 53 051
dont entrĂ©es gratuites 38 236 79 599 44 545 86 458 46 222 51 281 38 269 44 333 45 351 43 826 46 564

Événements et expositions temporaires

Photographie en couleur d'un château illuminé.
Spectacle son et lumière au château.

Le musĂ©e national organise rĂ©gulièrement des expositions temporaires, confĂ©rences, concerts, classes de maĂ®tre ou encore animations jeunesse pendant les vacances. La SociĂ©tĂ© des Amis du château de Pau — fondĂ©e en 1952[46] — organise notamment des confĂ©rences avec des historiens, Ă©crivains, conservateurs, etc. Ayant Ă©galement son siège social au château de Pau, la SociĂ©tĂ© Henri IV — crĂ©Ă©e en 1993 — organise des colloques en France et publie du contenu scientifique se rapportant au roi de Navarre et Ă  son Ă©poque[47]. De 1977 Ă  2004[48], le festival de thĂ©atre de Pau — fondĂ© par Roger Hanin — organise rĂ©gulièrement des reprĂ©sentations dans la cour d'honneur du château[49]. Le souvenir d'Henri IV est Ă©galement l'occasion de cĂ©rĂ©monies exceptionnelles, comme en 1953 pour le quadricentenaire de sa naissance avec un cycle de manifestations, dont un cortège ramenant les cendres de son cĹ“ur Ă  la chapelle du château[50]. En 2010, de nouvelles manifestations sont organisĂ©es pour les 400 ans de son dĂ©cès, dont un grand bal donnĂ© dans la cour d'honneur[51]. Depuis 2010, le château de Pau accueille des spectacles son et lumière, dont La lune avec les dents qui attire 40 000 personnes cette annĂ©e-lĂ [52]. La Basse-Plante accueille aussi rĂ©gulièrement des projections en plein air durant la manifestation Un Ă©tĂ© au cinĂ©[53]. Chaque annĂ©e, la Viguerie royale de Jurançon vendange la treille royale situĂ©e sur la basse-cour du château[54].

Culture populaire

À partir du XVIIIe siècle, un extraordinaire mouvement de sympathie entoure la figure de Henri IV, une affection populaire qui touche également son château natal[B 170]. Le retour des Bourbons sur le trône de France autour de 1815 est l'occasion d'une politique de revalorisation des signes positifs de la royauté, dont le mythe du « bon roi Henri ». Si la rénovation du château débute en 1838, sous la monarchie de Juillet, les artistes s'emparent de l'image du château dans le premier tiers du XIXe siècle. En 1814, Millin Duperreux achève une Vue du château royal où naquit Henri IV, Louise-Joséphine Sarazin de Belmont fait de même en 1832 avec toujours le même angle utilisé depuis le cadre paysager du parc, dominant le gave, le château en fond et les Pyrénées lointaines[B 171]. C'est ce point de vue qui est le plus utilisé dans les années qui suivent la Restauration, permettant d'associer l'écrin de verdure du parc, les façades sud et ouest du château, la vallée du gave et le pic du Midi de Bigorre[B 171]. Les artistes de ce début du XIXe siècle utilisent notamment le style troubadour, composante du romantisme. Dans les années 1830-1840, la vue du sud depuis la berge opposée du gave prédomine, comme dans les œuvres de John Claude Nattes, Antoine Ignace Melling, Frédéric-François d'Andiran ou des premiers photographes[B 172]. Le château de Pau couve alors lavandières et fileuses occupées dans les rives caillouteuses du gave[B 172]. Thomas Allom ou Jean-Jacques Heilmann optent eux pour des angles novateurs — et artificiels — dans les années 1840-1850, se situant depuis la Haute-Plante avec vue sur la face nord du château et les cimes enneigées des Pyrénées[B 172].

Les représentations artistiques du château de Pau se multiplient dans la deuxième moitié du XIXe siècle, notamment après la fin des travaux de rénovation menés sous Louis-Philippe puis Napoléon III. Cette époque coïncide avec la vague touristique qui s'empare de la ville, Pau devient un centre de villégiature qui égale les grandes villes d'eaux européennes[55]. L'image du château est utilisée pour promouvoir le séjour dans la ville, notamment par la Compagnie du chemin de fer d'Orléans et du Midi. Elle est également utilisée au XXe siècle pour illustrer des timbres — en 1939[56] et 1982[57] — ainsi que le 5 000 francs Henri IV en 1958. Une expression béarnaise dit « Qui n'a bis lou castèt de Pau , n'a jamey bis arré de tau »[alpha 24].

  • Le château dans la culture populaire (sĂ©lection).
  • Toile en couleur de personnes se promenant dans un parc avec un château en fond.
    Vue du château de Pau pris du Parc, par Louis-Julien Jacottet.
  • Toile en couleur d'un château devant des montagnes.
    Castle of Pau, the birth-place of Henri Quatre, par Thomas Allom.
  • Toile en couleur d'un château.
    Aquarelle représentant le château de Pau.
  • Toile en couleur d'un château et de maison.
    Le Château d'Henri IV, par Jean-Baptiste Chiche.
  • Affiche touristique en couleur avec un château.
    Affiche touristique pour Pau.
  • Photographie en noir et blanc d'une charrette tirĂ©e par des bĹ“ufs dans la cour d'un château.
    Carte postale Le château de Pau, charrettes à bœufs.

Personnalités liées au château

Portrait en couleur d'un enfant costumé avec une épée.
L'image du « bon roi Henri » est utilisée par la propagande royaliste au XIXe siècle.

L'histoire du château de Pau est traversée par l'influence de différentes personnalités, avec au premier rang les princes et princesses de Béarn, devenus souverains de Navarre à partir de 1481[B 32]. Parmi ces personnages historiques, plusieurs se distinguent, en raison des transformations qu'ils réalisent au château. C'est notamment le cas de Fébus au XIVe siècle, de Gaston IV au XVe siècle, puis des couples Henri d'Albret et Marguerite d'Angoulême ainsi que Jeanne d'Albret et Antoine de Bourbon au XVIe siècle. Le château de Pau devient centre politique du pouvoir béarnais à partir de 1464[B 29], il accueille ensuite des évènements marquants de la vie de la principauté, dont la mort de François Fébus en 1483[B 31], la naissance[11] et le baptême[13] d'Henri IV dans la deuxième moitié du XVIe siècle, ou encore le rattachement du Béarn au royaume de France lors de la venue de Louis XIII en 1620[B 71]. Le château de Pau — tout comme le Béarn — est gouverné de façon quasi-ininterrompue par des femmes de 1473 à 1592[B 173], que ce soit Madeleine de Viane, Catherine de Navarre, Jeanne d'Albret ou Catherine de Bourbon. La figure d'Henri IV est depuis le XVIIIe siècle profondément attachée à son château de naissance. Son rôle de pacificateur, son caractère royal et empreint de bonhomie forgent la légende du « bon roi Henri »[22] qui est utilisée par les diverses propagandes légitimistes, orléanistes et bonapartistes tout au long du XIXe siècle, et aboutit à la fondation du musée national consacré à la mémoire du prince béarnais au début du XXe siècle[B 88].

Après le dĂ©part de Catherine de Bourbon en 1592, les rois de Navarre n'exercent plus de pouvoir direct sur le château et le BĂ©arn[B 63]. Le marquis de la Force — de 1593 Ă  1620 — puis la famille de Gramont — Ă  partir de 1621[B 73] — prĂ©sident aux destinĂ©es du château jusqu'Ă  la RĂ©volution. En plein dĂ©veloppement du mythe henricien, plusieurs hĂ´tes de marque se signalent au château, dont NapolĂ©on Ier en 1808, le duc d'AngoulĂŞme en 1814, le prince de Suède en 1822, le duc de Montpensier en 1841 ou encore Victor Hugo en 1843[B 80]. Grand nom de la pensĂ©e religieuse et tolĂ©rante du XIXe siècle[B 174], l'Ă©mir Abdelkader reste en dĂ©tention au château de Pau du au [B 175]. AccompagnĂ© d'une suite de 89 personnes[B 176], l'Ă©mir est accueilli par les protestations des Palois, mais repart six mois plus tard dans une tristesse gĂ©nĂ©rale[B 177]. Pendant son sĂ©jour bĂ©arnais, Abdelkader Ă©crit « Partout les arbres sont verts, mais il me semble que la verdure des vĂ´tres sont plus riant »[B 178]. Lors de son dĂ©part, l'Ă©mir dĂ©clare « Je quitte Pau de ma personne, mais j'y laisse mon cĹ“ur »[B 179]. Cela est d’autant plus vrai que plusieurs de ses enfants, morts lors de son incarcĂ©ration, sont enterrĂ©s au cimetière de Pau[B 179].

Après la décision de reprendre les travaux de rénovation du château en 1853, Napoléon III et l'impératrice Eugénie y effectuent plusieurs séjours dans les années 1850 et 1860[B 80]. Pau étant devenue un centre de villégiature renommé en Europe, le château reçoit la visite de plusieurs hôtes de marque durant la Belle Époque, dont le président français Sadi Carnot[15], ou encore le roi d'Espagne Alphonse XIII et celui d'Angleterre Édouard VII[16]. Vincent Auriol préside lui les cérémonies du quadricentenaire de la naissance d'Henri IV en 1953[B 89]. La capitale béarnaise attire également l'attention à partir de 1957 avec le début de l'exploitation du gisement de gaz de Lacq, le général de Gaulle, Haïlé Sélassié Ier, Nikita Khrouchtchev, Georges Pompidou ou encore Omar Bongo se succèdent au château dans les années 1950 et 1960 au cours de leurs visites sur le site industriel[B 89]. Léopold Sédar Senghor donne une conférence au château le et Valéry Giscard d'Estaing un repas dans la grande salle basse le [B 115]. La famille royale de Suède visite régulièrement le château de Pau depuis Oscar Ier au XIXe siècle, en souvenir de Jean-Baptiste Bernadotte, né à Pau et fondateur de la dynastie toujours régnante. Charles XVI Gustave visite plusieurs fois le château, en 1968, 1980 et plus récemment en 2018[18]. Emmanuel Macron y tient un sommet G5 Sahel le .

Notes et références

Notes

  1. La documentation médiévale témoigne que les premiers Palois sont principalement originaires de la vallée d'Ossau, cette zone du Pont-Long leur étant vitale économiquement.
  2. Les Ossalois utilisent la zone du Pont-Long pour l'hivernage de leurs troupeaux, ils sont donc les propriétaires de fait de la zone du Pont-Long.
  3. Le choix des briques de terre cuite s'explique par la facilité d'emploi de ce matériau, son faible coût et la rapidité des travaux qu'il permet.
  4. Gaston IV est fait pair de France en 1458.
  5. La menace anglaise s'est éloignée, aussi les moyens d'attaque sont plus perfectionnés et rendent inutiles la fortification de la troisième enceinte (le château).
  6. En février 1484, les États généraux de Béarn se réunissent au château de Pau pour décider qui épouserait Catherine, entre l'infant Juan (candidat des Espagnols) et Jean II d'Albret (candidat des Français).
  7. Les souverains de Navarre conservent le contrôle de la Basse-Navarre grâce à une contre-attaque menée en 1513.
  8. Jeanne accouche le d'un fils nommé Henri au château de Coucy, mais ce premier enfant meurt le [10].
  9. La cérémonie rassemble toute la noblesse béarnaise, tandis que le peuple béarnais se presse dans la cour et allume un immense feu de joie dans les jardins, suivi par d'autres feux de coteau en coteau[13].
  10. Le marquis de la Force faisant le lien entre cet évènement et l'emblème du Béarn, deux vaches.
  11. Pour Henri d'Albret et Marguerite de Navarre.
  12. Dénommée premièrement porte de la Garenne, c'est au début du XIXe siècle qu'elle prend le surnom de Diane d'Andoins[B 41].
  13. Cette passerelle en bois est construite entre le dernier quart du XIIIe siècle et le premier du XIVe siècle[B 97].
  14. Le Camp batalher est un vaste champ clos correspondant à l'actuelle place de la Monnaie, il sert notamment aux duels judiciaires jusqu'au XVIe siècle.
  15. Le bâtiment actuellement visible date de la fin du XVIIIe siècle, un incendie ayant détruit l'hôtel de la Monnaie en 1763.
  16. Hauteur sans les combles.
  17. Pour y installer les six mille livres achetés en 1867 par Napoléon III à l'ancien maire de Pau André Manescau.
  18. Sur sa façade sud, les murs de cette aile prĂ©sentent une Ă©paisseur de 2,25 m au rez-de-chaussĂ©e et au premier Ă©tage et de 1,35 m au deuxième Ă©tage, les murs cĂ´tĂ© nord ont une Ă©paisseur de 1,16 m.
  19. Louis XVIII fait réaliser l'actuel décor entourant la carapace avec des lances, un casque avec son légendaire panache blanc, des broderies et bannières de France et de Navarre. Louis-Philippe meuble le reste de la pièce avec une table du conseil, un lit orné de portraits de rois et une tapisserie aux effigies des dieux romains.
  20. Huit ans après la naissance de Henri IV, un inventaire du château de Pau mentionne la présence d'une « escaille de tortue ».
  21. Pendant la Terreur, les symboles royaux sont pris pour cible afin de détruire les symboles d'un passé tyrannique. Il est donc à craindre pour le berceau royal, malgré l'attachement profond des Palois pour cette relique. Un collectionneur local, Monsieur de Beauregard, décide donc de substituer la carapace par une écaille de tortue ressemblante qu'il possède. Il est aidé dans son entreprise par le concierge Lamaignère dans la nuit du . Le lendemain même, la fausse carapace est brûlée en place publique. La vraie carapace est finalement rendue en 1814 à Louis XVIII[B 146].
  22. Myrtes, orangers, genévriers, lauriers, haies de grenadiers et rosiers.
  23. Menuisier, horloger, orfèvre, serrurier, fourbisseur, vitrier.
  24. « Qui n'a vu le château de Pau n'a rien vu de semblable »[58].
  25. Ce portrait de l'émir est l'œuvre de Charles Eynard durant son séjour palois, pris à son insu d'après certains récits, à cause de l'interdiction de la représentation figurée dans l'islam. Armand-Gustave Houbigant indique « Pour obtenir ce portrait on avait du user d'une petite supercherie, Mr Eynard (...) était l'ami de Mr L'Heureux, gouverneur du château de Pau. Une espèce de cabinet, à porte vitrée, faisait partie de l'appartement du chef arabe ; placé secrètement dans ce cabinet, Mr Eynard, malgré un rideau de mousseline, put fait, tout à son aise, le portrait de notre célèbre prisonnier »[B 180].

Références bibliographiques

  1. Atlas2 2017, p. 31.
  2. Atlas2 2017, p. 81.
  3. Atlas2 2017, p. 55.
  4. Atlas2 2017, p. 42.
  5. Atlas1 2017, p. 108.
  6. Atlas1 2017, p. 109.
  7. Saupiquet 2004, p. 14.
  8. Atlas1 2017, p. 104.
  9. Atlas2 2017, p. 32.
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Autres références

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Voir aussi

Bibliographie

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Articles connexes

Liens externes

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