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Gaston VI de BĂ©arn

Gaston VI de Béarn (1173-1214) fut vicomte de Béarn, de Gabardan et de Brulhois. Investi comte de Bigorre en 1192 par Alphonse d'Aragon, il est confirmé dans ce titre par son mariage en 1196 avec Pétronille de Bigorre, fille de Bernard IV de Comminges, héritiÚre du comté.

Gaston VI de BĂ©arn
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
PĂšre
Guillaume de Moncade (en)
MĂšre
Fratrie
Conjoint
Blason

L'enfance

Gaston Ă©tait le fils de Marie de BĂ©arn, vicomtesse lĂ©gitime de BĂ©arn depuis 1170, et de Guillaume de Moncade, seigneur catalan, que le roi Alphonse II d'Aragon avait imposĂ© en 1171 comme Ă©poux de Marie et vicomte de BĂ©arn. Les nobles bĂ©arnais s'Ă©taient rĂ©voltĂ©s contre l'intrusion aragonaise et avaient successivement nommĂ© deux seigneurs qui furent rapidement exĂ©cutĂ©s pour n'avoir pas respectĂ© les fors de BĂ©arn. En 1173, une dĂ©lĂ©gation bĂ©arnaise se rendit au monastĂšre oĂč Marie s'Ă©tait rĂ©fugiĂ©e pour lui demander de leur remettre l'un de ses fils jumeaux nouveau-nĂ©s. Marie accepta et leur remit Gaston, qui allait devenir Gaston, sixiĂšme du nom.
Durant la minorité de Gaston, la vicomté fut gouvernée par des régents aragonais dont un certain Pelegrino de Castellarzuelo, seigneur de Barbastro. Cette période de l'histoire béarnaise est trÚs mal documentée.

Le vicomte de BĂ©arn

En 1187, Ă  l'Ăąge de 14 ans, Gaston fut dĂ©clarĂ© majeur et prĂȘta hommage Ă  Huesca au roi d'Aragon pour sa vicomtĂ© de BĂ©arn ; il n'en fut pas de mĂȘme pour les vicomtĂ©s de Gabardan et de Brulhois qui furent ainsi de fait reconnues par Alphonse II comme faisant partie intĂ©grante des possessions du duchĂ© d'Aquitaine.

Il ne prit pas part Ă  la troisiĂšme croisade (1189-1192), de mĂȘme que les autres nobles du sud de la France, parce que la rĂ©gion Ă©tait alors engagĂ©e dans un grand conflit confrontant les couronnes d'Aragon-Catalogne d'une part et de Toulouse de l'autre. Durant cette lutte, le BĂ©arn se trouvait clairement du cĂŽtĂ© aragonais.

En 1194, il mit fin au conflit territorial avec le vicomte de Dax, en renonçant aux petits territoires de Mixe et Ostabarret et en recevant en échange la ville d'Orthez.
En 1196, il conclut Ă©galement une paix avec son voisin le vicomte de Soule.
Cette mĂȘme annĂ©e il Ă©pousa sa cousine PĂ©tronille, hĂ©ritiĂšre du comtĂ© de Bigorre et de la vicomtĂ© de Marsan.
Gaston parvint ainsi à établir la paix avec tous ses voisins immédiats.

La croisade albigeoise

Barcelone s'imposa Ă  Toulouse, qui demanda une trĂȘve, mais ceci ne ramena pas la paix dans la rĂ©gion car le pape Innocent III lança en 1208 une croisade contre les Cathares, un mouvement religieux installĂ© surtout dans le Languedoc. Une armĂ©e française (c'est-Ă -dire composĂ©e de chevaliers d'Île-de-France) sous le commandement de Simon de Montfort envahit la rĂ©gion. Divers nobles occitans furent dĂ©possĂ©dĂ©s de leurs territoires, et comme ils Ă©taient des vassaux du roi d'Aragon Pierre II d'Aragon, ce dernier se sentit obligĂ© de les protĂ©ger. Le pape ordonna Ă  Gaston de ne pas intervenir contre les croisĂ©s mais celui-ci n'en tint pas compte et participa Ă  la contre-attaque qui obligea Simon de Monfort Ă  lever le siĂšge de Toulouse (1211). Il prit Ă©galement part Ă  la dĂ©sastreuse attaque contre Castelnaudary. Gaston n'agissait pas de la sorte pour des motifs religieux (il n'y avait pas de Cathares en BĂ©arn ni en Bigorre) mais par fidĂ©litĂ© au roi d'Aragon.
Les conséquences pour Gaston furent désastreuses. Quelques croisés aquitains le dépossédÚrent de la petite vicomté de Brulhois. Il fut de plus excommunié par le concile de Lavaur et ses terres déclarées sans seigneur par le pape.

Le , Gaston prĂȘta une fois de plus hommage au roi d'Aragon, suivi cette fois par les comtes de Comminges, de Foix et de Toulouse. Pierre II rĂ©alisait ainsi son projet de grand Ă©tat trans-pyrĂ©nĂ©en, assurant sa domination de l'Èbre jusqu'Ă  la Provence, incluant les deux versants des PyrĂ©nĂ©es. Mais tout fut remis en cause le par la dĂ©faite et la mort de Pierre II lors de la bataille de Muret. Gaston ne put se joindre Ă  cette bataille parce que le roi d'Aragon, par excĂšs de confiance, n'avait pas laissĂ© le temps Ă  tous ses vassaux de se joindre aux troupes.

Peu aprĂšs la bataille de Muret, le pape accorda publiquement son pardon Ă  Gaston VI ainsi qu'au comte de Comminges. La pĂ©nitence fut lĂ©gĂšre : donner Ă  l'Ă©vĂȘque d'Oloron les seigneurs de deux quartiers de la ville. Gaston rĂ©cupĂ©ra Ă©galement la vicomtĂ© de Brulhois.

Sa fidélité au roi d'Aragon fut clairement explicitée dans le Llibre del Fets (chapitre 37) du roi Jacques Ier d'Aragon, qui le mentionne aux cÎtés de son frÚre Guillaume comme l'un des rares qui l'accompagnÚrent au siÚge de la ville de Tamarite de Litera.

Gaston mourut sans descendance en 1214. Son frÚre jumeau, Guillaume-Raymond lui succéda. La Bigorre revint de nouveau à sa femme, qui se remaria peu aprÚs.

Annexes

Article connexe

Lien externe

(es) Bearn, Auñamendi Entziklopedia

Source

  • Pierre Tucoo-Chala, Quand l'Islam Ă©tait aux portes des PyrĂ©nĂ©es : de Gaston IV le CroisĂ© Ă  la croisade des Albigeois, Biarritz, J&D Editions, Biarritz, , 285 p. (ISBN 2-84127-022-X)
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