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Bernard Blier

Bernard Blier, né à Buenos Aires (Argentine) le et mort à Saint-Cloud le , est un acteur français. Du fait de sa naissance, il avait également la nationalité argentine.

Bernard Blier
Description de cette image, également commentée ci-après
Bernard Blier en 1951, posant pour le Studio Harcourt.
Naissance
Buenos Aires (Argentine)
Nationalité Drapeau de la France Française
DĂ©cès (Ă  73 ans)
Saint-Cloud (France)
Profession Acteur
Films notables voir filmographie.

Acteur prolifique ayant joué dans près de deux cents films sur une période de cinquante ans (des années 1930 aux années 1980), il a tourné avec nombre des plus grands réalisateurs — français et aussi italiens — et a fréquemment, à partir des années 1960, interprété des rôles dialogués par Michel Audiard, tels ceux de Raoul Volfoni dans Les Tontons flingueurs ou de Charles Lepicard dans Le cave se rebiffe. Il a également joué dans trois films réalisés par son fils, Bertrand Blier, dont Buffet froid en 1979.

Biographie

Enfance, formation et débuts

Bernard Blier voit le jour en Argentine, où son père Jules Blier, biologiste à l'Institut Pasteur, est alors en mission. De retour en France, la famille Blier s'installe à Paris où Bernard suit sans enthousiasme une scolarité au Petit lycée Condorcet, rue d'Amsterdam, puis au lycée Condorcet. Il se passionne alors pour la langue italienne, devenant ainsi bilingue, ce qui lui sert dans sa carrière par la suite, où il tourne dans de nombreux films italiens. Abandonnant petit à petit ses études, il commence à prendre des cours de théâtre en 1931. De 1927 à 1939, il est Éclaireurs de France dans le troupe C.H.B. de Paris[1].

Il se produit pour la première fois sur scène en 1934, à La Ciotat, devant une salle à moitié pleine pour un cachet de cinquante francs. Grâce à l'imprésario Émile Audiffred, il tient de nombreux petits rôles au cinéma de 1936 à 1938, entre autres L'Habit vert écrit par Louis Verneuil. Ensuite, il s'inscrit au Conservatoire, à Paris, où il intègre la classe de Louis Jouvet (après trois échecs, il y est enfin reçu en 1937). C'est au Conservatoire qu'il fait la rencontre de deux grandes personnalités qui restent ses amis : François Périer et Gérard Oury.

Il fait quelques apparitions au théâtre puis au cinéma jusqu'à Hôtel du Nord, réalisé par Marcel Carné en 1938, avec Arletty et Louis Jouvet. Il tourne ensuite Le jour se lève, en 1939, avec Jean Gabin. C'est le début d'une longue amitié entre les deux hommes.

En , au concours de sortie du Conservatoire, le jury choisit de ne pas lui décerner de prix. Au même moment, la Seconde Guerre mondiale éclate. Mobilisé, il se retrouve deuxième classe dans un régiment d'infanterie à Mayenne. Il passe son temps à écrire des lettres pleines de désarroi. À la suite de l'invasion du , il est fait prisonnier, et interné dans le Stalag XVII-A en Autriche. Il entame malgré lui une spectaculaire cure d'amaigrissement. De retour à Paris, il court le cachet, son physique aminci lui permettant à l'époque de tenir des rôles de séducteur. Des amis comme Christian-Jaque, Claude Autant-Lara et Marcel Achard lui permettent de survivre en lui offrant des petits rôles au cinéma ainsi qu'au théâtre. Il accède bientôt à des rôles de premier plan et devient rapidement un acteur familier du cinéma français. À la Libération, il continue d'enchaîner film sur film et, chaque soir, il se produit au théâtre et fait des interventions à la radio.

Carrière

Dans les années 1940-1950, il tourne de nombreux films, travaillant avec des réalisateurs de renom (Henri-Georges Clouzot, Yves Allégret, Claude Autant-Lara, Christian-Jaque, Julien Duvivier, Jean-Paul Le Chanois...), tenant des seconds rôles importants mais aussi des rôles principaux. Il joue à plusieurs reprises des maris « cocus » — rôle qu'il tenait déjà dans Hôtel du Nord — dans des films comme Le Café du Cadran, Manèges ou La Maison Bonnadieu (ou imaginant l'être, comme dans Quai des Orfèvres) : lui-même dit plus tard avoir été « le plus grand cocu de l'histoire du cinéma français »[2]. Sacha Guitry lui fait parodier cet emploi dans Je l'ai été trois fois, où il interprète un mari trompé par toutes ses femmes successives. Il n'en tient pas moins des rôles variés, jouant aussi bien des personnages attachants que des méchants, dans les registres comique ou dramatique. À partir de 1958, le cinéma italien fait appel à lui : il se partage jusqu'à la fin de sa carrière entre la France et l'Italie, où il tourne plus de trente films.

Dans les années 1960, Bernard Blier continue d'enchaîner les tournages, une partie de ses films devenant des classiques. Sa collaboration avec Georges Lautner, Henri Verneuil et Michel Audiard, qui lui écrit des textes « cousus main », en fait un acteur incontournable du cinéma français. Il donne la réplique aux plus grands (Jean Gabin, Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura, Louis de Funès…) dans des tournages qui se passent dans la bonne humeur et l'amitié. Il tourne aussi dans des films sans prétention où il excelle dans les rôles de gangsters maladroits aux côtés de son complice Jean Lefebvre (Les Tontons flingueurs, Le cave se rebiffe, Quand passent les faisans, Du mou dans la gâchette, C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule…).

Il tourne en compagnie de Pierre Richard et Jean Yanne, qui lui confient volontiers des rôles de personnages cyniques. En 1967, il joue dans Si j'étais un espion, le premier long-métrage de fiction de son fils Bertrand Blier, qui le dirige ensuite à nouveau en 1975 dans Calmos. Leurs deux premières collaborations n'ont pas le succès escompté mais le père et le fils récidivent en 1979 avec Buffet froid, un chef-d'œuvre d'humour noir.

Régulièrement engagé pour des films italiens, on le retrouve en 1975, aux côtés de Philippe Noiret et Ugo Tognazzi dans Mes chers amis.

En 1979, Alain Corneau le dirige dans Série noire. Entre-temps, en 1976, il est remonté sur les planches et a créé À vos souhaits au théâtre des Champs-Élysées. En 1981, il joue Le Nombril de Jean Anouilh au théâtre de l'Atelier à Paris.

Les années 1980 se passent surtout en Italie, où il demeure un second rôle très demandé. Il est récompensé d'un Donatello du meilleur second rôle (le César italien) pour Pourvu que ce soit une fille.

Maladie et mort

En 1985, à 69 ans, on lui diagnostique un cancer de la prostate. Tandis que le mal progresse, il continue d'enchaîner les tournages. Puis des métastases osseuses apparaissent.

Lors de la 14e cérémonie des César, le , Bernard Blier se voit remettre un César d'honneur. Il apparaît sur la scène du théâtre de l'Empire, très affaibli et amaigri, arrivant à petits pas. Il prend sa statuette des mains de Michel Serrault qui contient difficilement son émotion et ses larmes, et échange avec lui quelques mots humoristiques, avant de se retirer. Il meurt trois semaines plus tard, le à la clinique du Val d'Or, à Saint-Cloud, des suites de son cancer.

Ayant fait don de son corps à la science, un hommage funéraire lui est rendu au cimetière parisien de Thiais (Val-de-Marne), aux côtés d'autres comédiens comme Alain Janey, Michel Peyrelon, Jean Rougerie ou encore Max Desrau[3].

Vie privée

En , il épouse Giselle Brunet[4] (1917-1991) avec qui il a un fils le , Bertrand Blier, futur réalisateur et, à la Libération, une fille, Brigitte.

Dans une interview radiophonique, Bertrand Blier a eu l’occasion de raconter cette anecdote arrivée au moins une fois : lorsque son père Bernard rentra[it] tardivement au domicile familial, par exemple après avoir joué dans une pièce au théâtre, vers minuit, il se postait dans le noir à l’entrée de la chambre de Bertrand, alors adolescent voire préadolescent, en l’interrogeant à voix mi-basse d'un « Tu dors ? ». Ce dernier répondait : « Oui. » Bernard invitait alors son fils à venir trinquer avec lui dans leur cuisine autour de rondelles de charcuterie en pleine nuit[3].

Dans une interview cette fois télévisée, le même Bertrand Blier raconte qu´à d'autres moments, il l'interrompait dans ses devoirs scolaires, et s'enfermait avec lui dans son bureau pour lui faire réciter le texte de son prochain film. Le jeune Bertrand Blier devait alors jouer tous les autres rôles du scénario, masculins et féminins.

En , Ă  45 ans, sur le tournage du Septième JurĂ©, il fait la connaissance Ă  Pontarlier d'Annette Martin (1936-2020)[5], fille des patrons de l’hĂ´tel oĂą il s’est installĂ©. Après de multiples pĂ©ripĂ©ties car sa première Ă©pouse refusait de divorcer, il l'Ă©pouse le [6], et ils vivront ensemble jusqu'Ă  sa mort. Ă‚gĂ©e de 84 ans, Annette Blier meurt le 21 avril 2020 Ă  l’hĂ´pital de Pontarlier[7] - [8].

Filmographie

Années 1930

Années 1940

Années 1950

Années 1960

Années 1970

Années 1980

Figuration

Films inachevés

Courts métrages et documentaires

Télévision

Théâtre

Metteur en scène

Distinctions

RĂ©compenses

Nomination

DĂ©coration

Dans la culture

Le dessinateur Uderzo a rendu hommage à Bernard Blier dans l'album L'Odyssée d'Astérix (1981) en donnant ses traits au personnage Caius Soutienmordicus, chef des services secrets de César ayant sous ses ordres le druide-espion Zérozérosix qui, lui, emprunte ses traits à Sean Connery. Son physique est également repris par le dessinateur Bruno Basile pour le directeur des coordinateurs français dans la série Les Avatars, scénarisée par Pierre Veys.

Quelques partenaires

Notes et références

Notes

  1. Non crédité au générique.
  2. Egalement connu sous le titre Les Hommes sans soleil
  3. Egalement connu sous le titre Parade du temps perdu.
  4. Egalement connu sous le titre Du thé pour monsieur Josse
  5. Egalement connu sous le titre Mademoiselle Stop
  6. Egalement connu sous le titre Un Grand seigneur.
  7. Egalement connu sous le titre Le Compromis.
  8. Egalement connu sous le titre La Guerre la plus glorieuse

Références

  1. Interview de Bernard Blier: « Quand j'étais CP de Chiens »
  2. Interview de Bernard Blier, 18 janvier 1958, sur le site ina.fr.
  3. (en) « Remède à la mélancolie », sur franceinter.fr, 41:58 sqq, sur 45:41...
  4. Prisma Média, « Bernard Blier - La biographie de Bernard Blier avec Voici.fr », sur Voici.fr (consulté le ).
  5. « Mort d'Annette Blier, le coup de foudre de Bernard Blier », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  6. Paris-Soir L'intransigeant, 16 octobre 1965, page 19 : "Pour Bernard Bier (50 ans en janvier) l'amour a gagné".
  7. Le Figaro avec AFP, « Décès d'Annette Blier, seconde épouse de l'acteur Bernard Blier », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Décès d’Annette Blier, veuve de l'acteur Bernard Blier », Est Républicain,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « LEGION D'HONNEUR », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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