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Claude Jade

Claude Marcelle Jorré, dite Claude Jade, née le à Dijon et morte le à Boulogne-Billancourt, est une actrice française.

Claude Jade
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Claude Jade en février 1994.

Elle devient célÚbre en incarnant Christine Darbon dans le cycle de films de François Truffaut: Baisers volés (1968), Domicile conjugal (1970) et L'Amour en fuite (1978). Truffaut fait d'elle la « petite fiancée du cinéma français ».

D’autres rĂŽles contribuent Ă  sa popularitĂ© : Manette dans Mon oncle Benjamin et VĂ©ronique d'Hergemont dans le feuilleton L'Île aux trente cercueils. Claude Jade joue Ă©galement dans des films amĂ©ricains (L'Étau d'Alfred Hitchcock), belges, japonais, allemands, italiens et soviĂ©tiques.

En 2006, elle interprÚte son dernier rÎle au théùtre dans CélimÚne et le Cardinal.

Biographie

Enfance et débuts

Ses parents, Marcel JorrĂ© et Marcelle nĂ©e Schneider (fille du peintre Émile Schneider), sont professeurs. Issue d'une famille d'universitaires protestants, Claude Jade obtient l'autorisation de se prĂ©senter au concours d'entrĂ©e au conservatoire de Dijon en septembre 1963 alors qu'elle n'a pas 15 ans. Elle est reçue premiĂšre, grĂące Ă  son interprĂ©tation de la fable de La Fontaine Le Coq et le Renard et du poĂšme de Paul Verlaine AprĂšs trois ans[1]. À partir de cette date, elle conjugue Ă©tudes classiques et thĂ©Ăątre.

À l'automne 1966, le bac et un 1er prix de ComĂ©die en poche[2], elle part Ă  Paris et devient, au thĂ©Ăątre Édouard VII, l'Ă©lĂšve de Jean-Laurent Cochet dont elle suit les cours pendant plus d'un an. À cette Ă©poque, Jean-Laurent Cochet est secondĂ© par d'autres professeurs : BĂ©atrix Dussane donne, une matinĂ©e par semaine, des cours de poĂ©sie, Odette Laure des cours d'expression corporelle et de yoga, et Mary Marquet enseigne la poĂ©sie.

Truffaut

François Truffaut et Claude Jade en avril 1979, avant-premiÚre de leur troisiÚme film L'Amour en fuite.

En juin 1967, elle est engagée au théùtre Moderne (aujourd'hui Petit théùtre de Paris) par Sacha Pitoëff, comédien et metteur en scÚne, pour jouer le rÎle de Frida dans Henri IV de Luigi Pirandello. François Truffaut l'y découvre (« Danielle Darrieux à ses débuts » dira-t-il) et lui propose le rÎle de Christine Darbon dans son film Baisers volés, qu'il tourne de janvier à avril 1968. Premier des trois films qu'elle tourne avec Truffaut, Baisers volés reçoit à sa sortie une avalanche de récompenses : Grand prix du cinéma français, prix Louis-Delluc, prix MéliÚs, prix Fémina Belge, prix du British Film Institute et prix de la Hollywood Foreign Press Association. Il est sélectionné pour représenter la France à l'Oscar du meilleur film étranger 1969 et marque le début de l'idylle entre l'actrice et le cinéaste.

Truffaut, Ă  qui elle doit le surnom de « petite fiancĂ©e du cinĂ©ma français », songe Ă  l'Ă©pouser, et demande trĂšs cĂ©rĂ©monieusement sa main Ă  ses parents, mais revient sur sa dĂ©cision au dernier moment. Elle lui pardonne et ils deviennent d'indĂ©fectibles amis. Claude Jade, qui reprĂ©sente aux yeux de la critique la puretĂ©, la grĂące, le naturel et la simplicitĂ©[3], devient cĂ©lĂšbre du jour au lendemain. Louis Chauvet Ă©crit : « La titulaire du premier rĂŽle fĂ©minin, Claude Jade, ajoute un charme Ă  l’intrigue. DĂ©marche souple et gracieuse dont se fĂ»t enchantĂ© Valery Larbaud. Parler naturel, verbe fluide. On ne peut prĂ©voir encore comment Ă©voluera la comĂ©dienne, mais on apprĂ©cie la joliesse d’une prĂ©sence. Enfin, Claude Jade traduit bien la curiositĂ© secrĂšte, un peu taquine, qu’une jeune fille en fleur peut Ă©prouver Ă  l’égard d’un si dĂ©concertant soupirant. »

Son personnage, (Christine) est courtisé par Antoine Doinel (Jean-Pierre Léaud) dans Baisers volés, l'épouse dans Domicile conjugal (1970) et s'en sépare dans L'Amour en fuite (1978). Sage et naïf dans Baisers volés, doux et amer dans Domicile conjugal, indépendant et déterminé dans L'Amour en fuite, son personnage change et évolue au fur et à mesure que les épisodes passent vers plus de gravité et d'amertume.

En 1971, Truffaut propose Ă  son co-scĂ©nariste Jean-Loup Dabadie, pour Une belle fille comme moi, de confier Ă  Claude Jade le rĂŽle de Camille Bliss. Mais le scĂ©nariste la trouve trop jeune et c'est finalement Bernadette Lafont, de dix ans son aĂźnĂ©e, qui est choisie. Hormis le « cycle Doinel », elle ne tourne d'ailleurs pas d'autre film avec Truffaut et dira, non sans humour : « Je crois qu'au fond il n'avait pas envie de me sortir du tiroir Doinel
 »[4].

Hitchcock

En 1968, Alfred Hitchcock s'apprĂȘte Ă  tourner une superproduction amĂ©ricaine, dont une partie de la distribution doit ĂȘtre française. Claude Jade raconte que François Truffaut, qui trouve que « Claude Jade pourrait ĂȘtre la fille clandestine de Grace Kelly » tant la ressemblance est grande, l'a mise en rapport avec lui : « Mes parents Ă©tant anglicistes, je n'avais aucun problĂšme pour m'exprimer en anglais. » Hitchcock demande Ă  la rencontrer Ă  Paris : « Il trouva que j'avais l'accent britannique [
] Il Ă©tait fidĂšle Ă  un certain type de femme, et ça a aussi jouĂ© en ma faveur ».

Deux jours plus tard, elle est engagĂ©e officiellement et le [5], Claude Jade commence le tournage de L'Étau (Topaz), dans lequel elle incarne MichĂšle Picard, fille d'un agent secret (Frederick Stafford)[6]. Les autres acteurs français engagĂ©s dans ce film sont Dany Robin, Michel Subor, Michel Piccoli et Philippe Noiret.

AprĂšs L'Étau, Claude Jade revoit Alfred Hitchcock le Ă  Paris lorsque celui-ci est dĂ©corĂ© de l'ordre des Arts et des Lettres et reste en relation Ă©pistolaire avec lui. Les rĂ©ponses d'Hitchcock Ă  ses lettres sont toujours Ă©tonnantes, parfois dĂ©routantes mais toujours pleines d'humour, telle cette rĂ©ponse Ă  une carte d'Australie : « ChĂšre Claude
 Avez-vous sautĂ© dans la poche d'un kangourou pour faire le tour de ville ? Si c'est le cas, vous avez dĂ» avoir une promenade trĂšs cahotante. Affectueusement, Hitch » ; ou en rĂ©ponse Ă  son faire-part de mariage en 1972 : « ChĂšre Claude, mes plus chaleureuses fĂ©licitations Ă  l'occasion de votre mariage dont le faire-part vient de me parvenir. Efforcez-vous d'ĂȘtre le plus fidĂšle possible Ă  votre mari. Cordialement, Hitch. »

« Je crois qu'au fond il m'aimait bien » dit-elle. Elle le rencontre pour la derniÚre fois au Festival de Cannes en 1975[7]. Malgré la « chance extraordinaire » d'avoir pu tourner avec Hitchcock, Claude Jade reconnaßt plus tard n'avoir pas su profiter de cette rencontre professionnelle, comme elle l'aurait fait si elle avait eu davantage de métier et d'expérience.

Les années 1970

Outre Hitchcock et Truffaut, Claude Jade attire l'attention de nombreux rĂ©alisateurs comme AndrĂ© Hunebelle qui l'engage dans Sous le signe de Monte-Cristo (1968), une version contemporaine trĂšs librement adaptĂ©e de l'Ɠuvre d'Alexandre Dumas avec Pierre Brasseur, Raymond Pellegrin, Michel Auclair et la jeune Anny Duperey entre autres. De l'aveu mĂȘme de Claude Jade, ce film est « complĂštement ratĂ© »[8].

DĂ©but 1969, elle tourne sous la direction d'Édouard Molinaro le rĂŽle de Manette, la fiancĂ©e de Jacques Brel dans Mon oncle Benjamin, avec, entre autres, Rosy Varte, Bernard Blier, Bernard Alane, Paul PrĂ©boist, Lyne Chardonnet, Paul Frankeur, Armand Mestral, Robert Dalban et Alfred Adam. Le scĂ©nario du film est adaptĂ© du roman de Claude Tillier pamphlĂ©taire bourguignon du XIXe siĂšcle. Le film fut tournĂ© en Bourgogne (la rĂ©gion natale de Claude Jade) Ă  VĂ©zelay et aux environs de Corbigny. La derniĂšre scĂšne est tournĂ©e en forĂȘt de Rambouillet dans la vallĂ©e de Chevreuse.

En 1972, elle est Laura, fille de notaire (Jean Rochefort) et Ă©tudiante en mĂ©decine confrontĂ©e Ă  une mĂšre suffragette extravagante (Annie Girardot) dans Les Feux de la Chandeleur de Serge Korber. Chez Denys de La PatelliĂšre, elle joue la pure Françoise aux cĂŽtĂ©s de Robert Hossein dans PrĂȘtres interdits (1973) ; dans Le Pion de Christian Gion, elle donne la rĂ©plique Ă  Henri Guybet : elle est Dominique Benech, la voisine du pion et mĂšre esseulĂ©e d'un de ses Ă©lĂšves, qui nourrit Ă  son Ă©gard de tendres sentiments. Heureusement, le modĂšle classique triomphe encore avec l'amour entre Bertrand et Dominique et les deux se marient mĂȘme Ă  la fin du film.

Si la plupart du temps elle joue les « jeunes femmes sages », elle interprĂšte aussi quelques « garces » : dans Le Bateau sur l'herbe (1970), elle est ÉlĂ©onore, une jeune fille « odieuse » entre deux amis (Jean-Pierre Cassel et John McEnery) ; dans Le Malin plaisir (1974), la ravissante Julie, une jolie femme sans scrupules, qui sĂ©duit dans son « nid de serpent » un Ă©crivain (Jacques Weber). Ou la minette Patricia en compagnie de Chantal Goya et Nicole Jamet, trois filles qui draguent les garçons dans Trop c'est trop de Didier Kaminka.

Le [9], elle Ă©pouse Bernard Coste, un diplomate français rencontrĂ© lors d’un dĂ©placement Ă  Rio au BrĂ©sil. En 1976, ils ont un fils, Pierre. Elle tourne par la suite moins rĂ©guliĂšrement.

Vedette internationale

Claude Jade est l'une des actrices françaises qui, grĂące Ă  sa cĂ©lĂ©britĂ© mondiale, a Ă©galement fait une grande carriĂšre internationale : aux États-Unis, en Union soviĂ©tique, au Japon, en Allemagne, en Italie et en Belgique.

À la suite de L’Étau, Universal Pictures lui offre un contrat exclusif de sept ans qu'elle n'accepte pas, car elle ne veut pas perdre sa libertĂ© et supporter la contrainte de ne travailler que pour les AmĂ©ricains : « Je suis française, je tenais Ă  pouvoir jouer dans ma langue et Ă  vivre chez moi, auprĂšs de ceux que j’aime. J'ai donc refusĂ©. »

On lui propose alors un contrat sans exclusivitĂ©, par lequel elle ne doit ĂȘtre Ă  la disposition du studio que pour un film par an, sur une durĂ©e de sept ans, ce qu’elle accepte. Mais le contrat est annulĂ©, faute de propositions et Ă  la suite d'une crise financiĂšre chez Universal, tout comme ceux de Katharine Ross, Joanna Shimkus et de Tina Aumont. L’expĂ©rience amĂ©ricaine de Claude Jade demeure unique : Tony Richardson l’engage pour le rĂŽle de Romola de Pulszky, femme de Vaslav Nijinski (Rudolf Noureev) mais le projet Nijinsky's Life, Ă©crit par Edward Albee et produit par Albert R. Broccoli et Harry Saltzman, n’aboutit pas.

En 1969, juste aprĂšs L’Étau, elle tourne en Belgique dans Le TĂ©moin de la rĂ©alisatrice Anne Walter ; en 1972, dans La FĂȘte Ă  Jules (Home Sweet Home) de BenoĂźt Lamy, elle est Claire, une infirmiĂšre autoritaire, qui s’humanise au contact d'un jeune assistant social, jouĂ© par Jacques Perrin. En 1975, elle joue le double rĂŽle d'Anne et de Juliette dans Le Choix de Jacques Faber.

Elle tourne trois films en Italie : dans Number One de Gianni Buffardi (1973) ; le rÎle de Tiffany, une jeune photographe et détective amateur aux cÎtés (et dans les bras) de Frederick Stafford dans Meurtres à Rome de German Lorente (1974) ; Maria Térésa, jeune femme mal mariée à un homme impuissant, dans Caresses bourgeoises de Eriprando Visconti (1977). Dans les années 1980 elle tourne un feuilleton italien: Voglia di volare.

Au Japon elle joue, en japonais, dans Le Cap du nord de Kei Kumai (1975) le rĂŽle de la sƓur Marie-ThĂ©rĂšse, une missionnaire suisse.

Pendant les années 1980 à Moscou elle joue dans deux films soviétiques, Téhéran 43 (1980) et Lénine à Paris (1981).

La télévision

Claude Jade tourne également beaucoup pour la télévision. Dans les années 1960, la télévision devient un moyen pour beaucoup de jeunes comédiens de débuter ou d'accéder ainsi au cinéma, voire au théùtre. Claude Jade fait partie de ceux-là.

Claude Jade raconte qu'à l'été 1965 (elle a 16 ans et est encore élÚve au lycée et au conservatoire de Dijon), alors qu'elle est en vacances avec ses parents, elle est contactée par son cousin Guy Jorré, réalisateur à la télévision, pour jouer un petit rÎle dans un téléfilm : « C'est ainsi que, à distance, j'ai été engagée pour tourner une journée, le rÎle de Mlle Lily dans Le Crime de la rue de Chantilly[10]. »

En novembre 1966, alors qu'elle n'est Ă©lĂšve chez Jean-Laurent Cochet que depuis deux mois et avant mĂȘme de jouer au thĂ©Ăątre, elle est engagĂ©e Ă  la tĂ©lĂ©vision pour de petits rĂŽles dans des tĂ©lĂ©films ou des sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es. Claude JorrĂ© devient alors Claude Jade, tout simplement en consultant un dictionnaire Ă  la lettre J : « C'est doux Jade, la sonoritĂ© me plaĂźt [
] en prononçant ce nom, on est sĂ»r qu’il s'agit d'une femme
 »

Elle est Rosette dans La Prunelle (1966/1967) ou Liliane dans AllĂŽ Police (1967) oĂč, comme elle le dit, elle fait surtout « partie du dĂ©cor », mĂȘme si elle a un peu de texte. Mais elle-mĂȘme est surprise par ce dĂ©part si rapide : « Je me suis donnĂ© trois ans pour faire quelque chose, pas trois mois. » Ses dĂ©buts sont suivis par un rĂŽle plus marquant dans le feuilleton Les Oiseaux rares (tournĂ© en 1967 et diffusĂ© en 1969) de Jean Dewever, dans lequel elle joue Sylvie Massonneau, une des cinq filles d'Anna Gaylor et Guy Saint-Jean.

AprĂšs son passage dans la compagnie PitoĂ«ff, puis sa rencontre avec Truffaut, les rĂŽles et les engagements deviennent plus nombreux et surtout plus intĂ©ressants. Elle tourne la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e, Mauregard (1968) produite par Claude de Givray, co-scĂ©nariste de Baisers volĂ©s, qui connaĂźt de sĂ©rieux retard, Ă  la suite des Ă©vĂ©nements de mai. Elle y joue l’orpheline Françoise, mariĂ©e Ă  Maxence (Richard Leduc).

Truffaut lui dit en plaisantant : « Avec tes grands yeux bleus, tu pourrais jouer Les Deux Orphelines à toi toute seule. »

En 1969, Jean-Christophe Averty lui confie, pour les fĂȘtes de NoĂ«l, le rĂŽle d'HĂ©lĂ©na dans Le Songe d'une nuit d'Ă©tĂ© de Shakespeare qu'il a lui-mĂȘme traduit. Fin 1971, elle joue le rĂŽle-titre dans une fĂ©erie prĂ©vue pour le 31 dĂ©cembre : ShĂ©hĂ©razade de Jules Supervielle, rĂ©alisĂ©e par Pierre Badel. En 1972, c'est Le ChĂąteau perdu de François Chatel, oĂč elle joue le rĂŽle de Louise de La ValliĂšre, la jeune favorite de Louis XIV. Elle enchaĂźne la mĂȘme annĂ©e avec le tĂ©lĂ©film de Philippe Arnal La Mandragore, d’aprĂšs la piĂšce de Machiavel, oĂč elle incarne la belle LucrĂšce, coiffĂ©e de la mĂȘme rĂ©sille crĂ©Ă©e spĂ©cialement pour Liz Taylor dans La MĂ©gĂšre apprivoisĂ©e. Puis ce sont, entre autres, les rĂŽles d’HĂ©lĂšne, jeune femme sans scrupules, dans Malaventure (1974) ; Penny Vanderwood dans Les Robots pensants (1975) ; l’infirmiĂšre Blanche aux cĂŽtĂ©s de Michel Bouquet dans Les Anneaux de BicĂȘtre (1976) ; Lucile Desmoulins dans la sĂ©rie Les Amours sous la RĂ©volution (1977), etc.

Claude Jade obtient une grande popularitĂ© avec le feuilleton L'Île aux trente cercueils, en 1979, rĂ©alisĂ© par Marcel Cravenne d’aprĂšs l'adaptation du roman de Maurice Leblanc. Elle interprĂšte le personnage central de l’histoire, VĂ©ronique d'Hergemont, lequel apparaĂźt de façon presque continue dans l’intĂ©gralitĂ© des six Ă©pisodes (« En fait, sur les cinq mois qu'a durĂ© le tournage, il n'y a eu qu’une seule journĂ©e oĂč mon nom ne figurait pas au plan de travail »). L’histoire se dĂ©roule en 1917 pendant la PremiĂšre Guerre mondiale. Ses recherches conduisent l'hĂ©roĂŻne en Bretagne sur la piste de son pĂšre et de son fils qui, alors que tout le monde les croit morts, se sont rĂ©fugiĂ©s sur l’üle de Sarek, plus connue dans la rĂ©gion comme l'« Île aux trente cercueils ». DĂšs son arrivĂ©e, le cauchemar commence : des messages Ă©nigmatiques, une prophĂ©tie effrayante, la terreur superstitieuse des habitants de l’üle, des morts brutales


Dans les années 1980, à Moscou puis, plus tard à Nicosie, ainsi qu'à son retour en France, elle continue à tourner séries, feuilletons et téléfilms.

Moscou

Début 1980, Claude Jade, qui a juste terminé l'émission de télévision Antenne à Francis Perrin dans laquelle elle est sa partenaire pour des extraits de Jean de la Lune et de On ne badine pas avec l'amour, rejoint son mari nommé en poste à Moscou.

Peu de temps aprĂšs son arrivĂ©e, le producteur français Georges Cheyko, qui est prĂȘt Ă  commencer le tournage d'un grand film, en coproduction avec les Russes, l’engage pour tourner dans TĂ©hĂ©ran 43 des rĂ©alisateurs russes Alexandre Alov et Vladimir Naoumov ; c'est son premier film soviĂ©tique. Dans cette histoire d'espionnage complexe, elle joue Françoise, jeune maĂźtresse d'un ancien espion travaillant pour les nazis. Le tournage dure onze mois et se dĂ©roule Ă  New York, Paris, et aux studios de Moscou Mosfilm. Dans la distribution occidentale, on retrouve entre autres Alain Delon et Curd Jurgens.

Le rĂ©alisateur russe SergueĂŻ Youtkevitch, ayant appris que Claude Jade vit Ă  Moscou, lui propose de jouer le rĂŽle d’InĂšs Armand, la maĂźtresse de LĂ©nine, dans son film LĂ©nine Ă  Paris[11]. Le film est tournĂ© Ă  Moscou et Ă  Paris. SergueĂŻ Youtkevitch lui dĂ©dicace sa biographie par ces mots en français : « À une trĂšs grande actrice, Claude Jade avec l’admiration, trĂšs amicalement. S.Y. Paris-Moscou 1980. »

Pendant ce sĂ©jour moscovite, elle n’en continue pas moins de revenir rĂ©guliĂšrement en France pour tourner des tĂ©lĂ©films : Nous ne l'avons pas assez aimĂ©e (elle incarne GisĂšle, une femme schizophrĂšne) ; La Grotte aux loups (dans le rĂŽle de Solange, institutrice et dĂ©tective amateur) ; Treize (Claire, la femme de Michel Creton) ; le double rĂŽle de Lise et Laura, oĂč elle est, Ă  deux Ă©poques diffĂ©rentes, l’épouse de Michel Auclair, etc. En 1981, c'est une comĂ©die du rĂ©alisateur Michel Nerval Le bahut va craquer oĂč elle joue une prof de philo un peu pimbĂȘche, avec, entre autres, Michel Galabru et Darry Cowl. La mĂȘme annĂ©e, une rĂ©alisatrice allemande, Gabi Kubach, lui confie le rĂŽle d’Evelyn, une jeune femme fragile et fantasque, qui s’éprend d'un AmĂ©ricain dans Rendez-vous in Paris. Le film est tournĂ© en TchĂ©coslovaquie, dans les SudĂštes et Ă  Prague.

Elle effectue Ă©galement un sĂ©jour en ArmĂ©nie avec un groupe de Français, dont l’écrivain Georges Conchon et l’ancien ministre Georges Gorse, qui reste un souvenir mĂ©morable.

Nicosie

En Ă©tĂ© 1982, aprĂšs trois annĂ©es passĂ©es Ă  Moscou, son mari est nommĂ© conseiller culturel Ă  Nicosie (Chypre). C’est lors de cette pĂ©riode qu’elle tourne L’Honneur d'un capitaine de Pierre Schoendoerffer. En 1983, reprise par le thĂ©Ăątre (qu'elle n’a jamais abandonnĂ©), elle joue Les ExilĂ©s de James Joyce au thĂ©Ăątre des CĂ©lestins de Lyon, mise en scĂšne de Jean Meyer. En fĂ©vrier 1984, elle revient Ă  Paris afin de rĂ©pĂ©ter la piĂšce Le Faiseur d'aprĂšs Balzac, qu’elle crĂ©e quelques semaines plus tard (c'est sa cinquiĂšme et derniĂšre piĂšce avec Jean Meyer aux CĂ©lestins de Lyon). Elle en profite pour rendre visite Ă  François Truffaut, dĂ©jĂ  trĂšs malade. « Il m’a paru trĂšs confiant ; ou Ă©tait-ce une maniĂšre Ă©lĂ©gante de me cacher la vĂ©ritĂ© sur son Ă©tat ? » Quelque temps aprĂšs, elle tourne un feuilleton franco-italien, Ma fille, mes femmes et moi (quatre Ă©pisodes tournĂ©s Ă  Rome et dans le nord de l’Italie) avec Gianni Morandi, puis un tĂ©lĂ©film français, Une petite fille dans les tournesols (prix de la SociĂ©tĂ© des auteurs), du rĂ©alisateur Bernard FĂ©rie, tournĂ© Ă  Auch dans le Gers. Elle y joue le rĂŽle de Marelle, une jeune femme recherchant son mari disparu.

C'est Ă  Nicosie qu’elle apprend, le , la mort de François Truffaut : « La mort de François fut la premiĂšre d'une longue liste d'ĂȘtres chers Ă  mon cƓur, et curieusement ma vie n’a plus Ă©tĂ© la mĂȘme. » InvitĂ©e par Jeanne Moreau, Claude Jade fait le voyage de Nicosie Ă  Cannes pour l’hommage que le cinĂ©ma rend Ă  François Truffaut en 1985. Une grande partie des interprĂštes de ses films se retrouve sur la scĂšne du palais des Festivals pour la projection du film de Claude de Givray, Vivement Truffaut, et pour une grande photo de famille. Outre Jeanne Moreau et Claude Jade se trouvent lĂ  Delphine Seyrig, Brigitte Fossey, Bernadette Lafont, Fanny Ardant, Marie Dubois, Jacqueline Bisset, Catherine Deneuve, Jean-Pierre LĂ©aud, GĂ©rard Depardieu, Charles Denner, Charles Aznavour, Henri Garcin, Jean-Claude Brialy et Jean-Pierre Aumont.

Retour en France

Fin 1985, aprĂšs six annĂ©es d’« exil », (« Je suis sĂ»re que ma carriĂšre en a pĂąti »), elle se rĂ©installe Ă  Paris. À son retour, elle demeure active tant au thĂ©Ăątre qu'Ă  la tĂ©lĂ©vision. Cependant, elle Ă©prouve des difficultĂ©s Ă  retrouver une place dans le cinĂ©ma. En 1986, aprĂšs quatre annĂ©es d'interruption cinĂ©matographique, RenĂ© FĂ©ret, rĂ©alisateur et comĂ©dien, lui offre le rĂŽle ambigu d'Alice dans un film policier, L'homme qui n'Ă©tait pas lĂ . Elle est entourĂ©e par Sabine Haudepin, ValĂ©rie Stroh, Georges DescriĂšres, Jacques Dufilho
 La mĂȘme annĂ©e, elle revient au thĂ©Ăątre et accepte de jouer Ă  Paris une piĂšce de Vladimir Volkoff, L’Interrogatoire, mise en scĂšne de Christian Alers ; elle y joue l’épouse d’un officier allemand dont les AmĂ©ricains veulent obtenir les aveux.

À la mĂȘme pĂ©riode, Claude Jade raconte une anecdote plutĂŽt surprenante : elle est contactĂ©e par Daniel Cohn-Bendit qui souhaite la connaĂźtre. Il s’intĂ©resse Ă  l'Ɠuvre de François Truffaut (qu’il avait rencontrĂ© lors de l’« Affaire Langlois » en 1968) et a le projet de rĂ©aliser un film avec les interprĂštes du cycle Doinel dans leur propre rĂŽle. Le projet n'a pas de suite.

À l’étĂ© 1987, Claude Jade s'envole pour la Guadeloupe ; elle tourne avec le rĂ©alisateur d'origine iranienne Iradj Azimi Le Radeau de la MĂ©duse, oĂč elle joue le rĂŽle de Reine Schmaltz, l'Ă©pouse du futur gouverneur du SĂ©nĂ©gal, une mondaine charmante, totalement inconsciente de la tragĂ©die qui se joue. Le titre du film est le nom d'un cĂ©lĂšbre tableau du peintre GĂ©ricault. La base de ce film a pour origine l'histoire vraie du naufrage de la frĂ©gate La MĂ©duse en 1816, au large des cĂŽtes du SĂ©nĂ©gal et des Ă©vĂ©nements dramatiques qui suivirent. Dans ce film, elle est entourĂ©e par Jean Yanne, Daniel Mesguich, Philippe Laudenbach, Laurent Terzieff, Rufus et Jean Desailly. Le film rencontre presque autant de malheurs que son sujet : retards liĂ©s aux rĂ©glages des prises de vues, intempĂ©ries multiples (dont le cĂ©lĂšbre cyclone Hugo) qui obligent Ă  refaire les dĂ©cors, problĂšmes de financement et de distribution qui retardent la sortie qui ne se fit qu’en 1998.

Cette mĂȘme annĂ©e, elle tourne dans un feuilleton tĂ©lĂ©visĂ© Le Grand Secret de Jacques TrĂ©bouta, d’aprĂšs un roman de RenĂ© Barjavel et un scĂ©nario d’AndrĂ© Cayatte. Elle y incarne Suzan Frend, l’épouse mystĂ©rieuse de Claude Rich. Puis un film Qui sont mes juges ? d’AndrĂ© Thierry (ce film, oĂč elle joue l'Ă©pouse d'un camionneur, jouĂ© par le rugbyman Jean-Pierre Rives, ne fut pas distribuĂ© et demeure inĂ©dit). Au printemps 1988, elle tourne dans un feuilleton en trente Ă©pisodes La TĂȘte en l'air rĂ©alisĂ© par MarlĂšne Bertin et diffusĂ© en 1993 ; elle y est Sylvie, une ancienne danseuse, mĂšre d’une fille (ValĂ©rie Karsenti) passionnĂ©e d’aviation. À la rentrĂ©e suivante, on la retrouve dans une piĂšce de thĂ©Ăątre, Ă©crite par Catherine Decours, pour le bicentenaire de la RĂ©volution française RĂ©gulus 93 ou la VĂ©ritable Histoire du citoyen Haudaudine ; mise en scĂšne de Jean-Luc Tardieu qui dirige l'Espace 44 Ă  Nantes. Elle y est, dans le rĂŽle de la marquise de Bonchamps, entourĂ©e de Bruno Pradal, GeneviĂšve Fontanel, Liliane Sorval, Michel Le Royer, Michel Fortin


1990-2000

En 1989, elle tourne le feuilleton Fleur bleue de Jean-Pierre Ronssin. La mĂȘme annĂ©e, elle se retrouve Ă  Douai, car le rĂ©alisateur Charles Bitsch (un ami de jeunesse de Truffaut) lui demande de jouer dans son tĂ©lĂ©film Au bonheur des autres le rĂŽle d’AgnĂšs, une petite mĂ©nagĂšre mariĂ©e Ă  un reprĂ©sentant (Roger Mirmont). Puis, en 1990, elle tourne avec StĂ©phane Bertin L'ÉternitĂ© devant soi ; enfin dans l'Ă©pisode Windows de la sĂ©rie amĂ©ricaine Le Voyageur, elle joue le rĂŽle de Monique, la voisine mystĂ©rieuse.

En 1991 elle incarne pour le cinĂ©ma Gabrielle Martin, la mĂšre de Jules (Guillaume de Tonquedec) et femme trompĂ©e par son mari (Philippe Khorsand), dans Tableau d'honneur de Charles NĂ©mĂšs. La mĂȘme annĂ©e, elle accepte de jouer une comĂ©die de boulevard de Julien Vartet Un chĂąteau au Portugal Ă  Paris, au studio des Champs-ÉlysĂ©es, mise en scĂšne de Idriss. Le metteur en scĂšne Jean Maisonnave l’engage en 1992 pour jouer Ă  l’AthĂ©nĂ©um de Dijon une piĂšce de Michel Vinaver Dissident il va sans dire, qui met en scĂšne, dans un immeuble Ă  loyer modĂ©rĂ©, HĂ©lĂšne et son fils droguĂ©. Cette mĂȘme annĂ©e, elle joue au cinĂ©ma la lesbienne Caroline aux cĂŽtĂ©s de Michel Serrault et Corinne Le Poulain dans Bonsoir de Jean-Pierre Mocky.

Jean-Daniel Verhaeghe lui propose en 1993 le rĂŽle de Madame des Grassins, mĂšre empressĂ©e d'un des prĂ©tendants d'EugĂšnie Grandet, adaptĂ© du roman de Balzac, avec Jean Carmet, Dominique Labourier, Bernard Haller, Pierre Vernier, Alexandra London
 En 1994, elle est engagĂ©e par Jacques Richard dans PortĂ© disparu. AprĂšs quelques sĂ©ries (Navarro, Julie Lescaut
), elle joue en 1995 dans un tĂ©lĂ©film Ă©crit d’aprĂšs le dernier scĂ©nario de François Truffaut Belle Époque de Gavin Millar[12].

À partir du milieu des annĂ©es 1990, Claude Jade se fait plus rare sur les Ă©crans, non par choix mais parce que les propositions et les engagements se font moins nombreux : « Quand j’ai dĂ©butĂ©, j’ai eu tant de facilitĂ©, que je ne pensais pas qu'il pĂ»t y avoir des lendemains incertains. Ils existent bel et bien. » Elle connaĂźt des pĂ©riodes d’inactivitĂ© forcĂ©e, tant dans le cinĂ©ma qu’à la tĂ©lĂ©vision ou au thĂ©Ăątre : « Pour une femme particuliĂšrement, c’est un mĂ©tier difficile, car, avec l’ñge l'emploi change, et les beaux rĂŽles se rarĂ©fient [
]. Il faut pouvoir et savoir attendre qu'un metteur en scĂšne fasse appel Ă  vous [
]. L’ñge peut ĂȘtre un handicap[13]
 »

Si la tĂ©lĂ©vision, le cinĂ©ma, le thĂ©Ăątre la boudent momentanĂ©ment, elle profite du « creux de la vague » pour enregistrer des dramatiques radiophoniques et des contes pour enfants (elle s’y Ă©tait dĂ©jĂ  essayĂ©e en 1976), notamment sur France Culture, ou mĂȘme faire des lectures publiques, Ă  Paris et en Corse.

En 1997, elle joue la veuve de la victime, Mme Marquis, dans le tĂ©lĂ©film Un enfant au soleil de Gilles BĂ©hat, faisant partie de la sĂ©rie Inspecteur Moretti ; en 1998, dans MĂ©moire perdue, un Ă©pisode de la sĂ©rie policiĂšre Une femme d'honneur, elle joue Madeleine Trobert, la mĂšre d'une fille enlevĂ©e. La mĂȘme annĂ©e, elle est nommĂ©e chevalier dans l'ordre de la LĂ©gion d'honneur.

De 1998 Ă  2000, elle joue dans le trĂšs long feuilleton tĂ©lĂ©visĂ© Cap des Pins crĂ©Ă© par Nicolas Cohen, dont elle est l’hĂ©roĂŻne principale, Anna Chantreuil, mariĂ©e Ă  GĂ©rard (Paul Barge) ; en 1999, elle tourne dans un court mĂ©trage La Rampe de Santiago Otheguy pour le film Ă  sketches ScĂ©narios sur la drogue le rĂŽle d’une quinquagĂ©naire, souffrant de dĂ©pendance Ă  l’alcool et montant avec difficultĂ©s les escaliers pour rentrer chez elle en se cachant de ses voisins.

Jean Daniel Verhaeghe lui propose, en 2000, de tourner en RĂ©publique tchĂšque dans Sans famille d’aprĂšs Hector Malot, qu’il rĂ©alise pour les fĂȘtes de NoĂ«l. En septembre 2001, elle remonte sur les planches Ă  Paris, au Nouveau ThĂ©Ăątre Mouffetard, pour jouer le rĂŽle de Marie SodĂ©rini, dans Lorenzaccio, une conspiration en 1537 d'Henri Lazarini d'aprĂšs Alfred de Musset. En 2003, elle tourne un court-mĂ©trage À San Remo de Julien Donada puis quelques sĂ©ries : en 2004 La Crim', en 2005 Groupe flag.

AprĂšs cinq ans d'absence, elle revient au thĂ©Ăątre en fĂ©vrier 2006, dans une piĂšce de Jacques Rampal, mise en scĂšne de l’auteur, CĂ©limĂšne et le Cardinal qu’elle interprĂšte avec Patrick PrĂ©jean au thĂ©Ăątre du Lucernaire Ă  Paris[14]. Le Figaro du Ă©crit : « Claude Jade, qu’on est heureux de retrouver, est trĂšs bien en Ă©pouse provocatrice tout en finesse bouscule Patrick PrĂ©jean en serviteur de Dieu. » Et Marianne du : « L’interprĂ©tation des excellents comĂ©diens, Patrick PrĂ©jan et Claude Jade, donne Ă  cette piĂšce rĂ©solument moderne, le cachet d’un grand classique. »

Pourtant sa santĂ© s'affaiblit et, atteinte d’un cancer de la rĂ©tine (rĂ©tinoblastome), elle se voit obligĂ©e de porter une prothĂšse oculaire lors de la derniĂšre reprĂ©sentation de CĂ©limĂšne et le Cardinal en aoĂ»t 2006. Elle est rĂ©solue Ă  reprendre la piĂšce en 2007, lorsqu'elle meurt soudainement le de mĂ©tastases hĂ©patiques Ă  l'Ăąge de 58 ans. Ses obsĂšques ont lieu le 5 dĂ©cembre en l’église rĂ©formĂ©e de l'oratoire du Louvre, rue Saint-HonorĂ©, Ă  Paris.

Hommages posthumes

Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture, salue « l’incarnation de l’élĂ©gance, de la simplicitĂ© et du charme Ă  la française ». Selon ses propos, « elle reste en cela un exemple pour des gĂ©nĂ©rations de comĂ©diens qui gardent l’envie de croire en ce fichu mĂ©tier comme elle aimait l’appeler[15] - [16]. »

VĂ©ronique Cayla, directrice gĂ©nĂ©rale du Centre national de la cinĂ©matographie « C'est avec une grande tristesse que j'ai appris la disparition de Claude Jade. Grande et belle comĂ©dienne, elle a reprĂ©sentĂ©, plus particuliĂšrement dans les films de François Truffaut, qui l’avait dĂ©couverte, la grĂące discrĂšte de la jeune femme française. Aujourd’hui je rends hommage Ă  une comĂ©dienne Ă  la douce luminositĂ©, Ă  une femme, qui a toujours gardĂ© intacte sa luciditĂ© sur son mĂ©tier et je prĂ©sente mes plus sincĂšres condolĂ©ances Ă  sa famille et Ă  ses proches[17]. »

« Elle a fini sa vie sur scĂšne
 elle a fini en beautĂ©, donnant une reprĂ©sentation remarquable, c’était le , c'Ă©tait hier. [Claude Jade] n'Ă©tait pas trĂšs Ă  l’aise dans un milieu oĂč il faut parfois jouer des coudes. [
 Mais], elle n’était ni jalouse, ni amĂšre. » (Jacques Rampal)

En juin 2013, le conseil municipal de Dijon, sa ville natale, lui attribue le nom d'une allée[18].

Filmographie

Longs métrages

Courts métrages

Télévision

Théùtre

Émissions radiophoniques (sĂ©lection)

France-Culture

  • 1997 : Mais qu'est-ce qu'on fait du violoncelle ? de MateĂŻ Visniec, mise en ondes Myron Meerson
  • 1997 : Les Rapapommes de Karine Mazoumian, mise en ondes Myron Meerson (contes pour enfants)
  • 1997 : L'Abyssin de Jean-Christophe Ruffin, mise en ondes Myron Meerson
  • 1998 : Histoires en libertĂ©: La parapluie d'Yves Dantin, mise en ondes Myron Meerson
  • 1999 : CondolĂ©ances ou Je suis lĂ , chĂ©rie de Roland Zehm, mise en ondes Myron Meerson
  • 1999 : « Marathon de lecture », Ɠuvres d'auteurs du XXe siĂšcle (diffusion du au )
  • 2001 : Bonjour, monsieur Hugo ; Bonjour, monsieur Dumas, mise en ondes Michel Sidoroff
  • 2002 : Pot-Bouille d'Émile Zola, mise en ondes Myron Meerson (feuilleton)
  • 2002 : Meurtres pour mĂ©moire de Didier Daeninckx, mise en ondes Michel Sidoroff
  • 2004 : Meurtre en famille de Martin Laurent, mise en ondes Michel Sidoroff
  • 2004 : Le Journal d'Alphonse d'Élisabeth Butterfly et François Truffaut, mise en ondes Vanessa Vadjar

Lectures publiques (2002-2003)

Distinctions

DĂ©corations

RĂ©compenses

Publication

  • Claude Jade, Baisers envolĂ©s, Paris, Milan, coll. « Essais Documents », , 447 p. (ISBN 978-2-7459-1241-1 et 2-7459-1241-0)[23]
    Autobiographie dans laquelle l'actrice retrace sa carriĂšre et notamment ses rencontres avec Hitchcock, Molinaro, Brel, Mocky, etc. Elle s’attarde plus particuliĂšrement sur François Truffaut dont elle divulgue de nombreuses lettres que celui-ci lui a Ă©crites entre 1968 Ă  1984. (« Ce n'est finalement pas mal pour une jeune provinciale qui ne rĂȘvait que de thĂ©Ăątre ! »)

Bibliographie

Claude Jade a Ă©crit quelques chapitres dans Frenchie goes to Hollywood d'Henri Veyrier et dans Hitchcock de Bruno Villien.

Dans la biographie Truffaut (1996) d'Antoine de Baecque et de Serge Toubiana a été rapporté pour la premiÚre fois en 1996 par l'amour entre Truffaut et Claude Jade et leurs projets de mariage.

Notes et références

  1. « J'ai toujours eu le thĂ©Ăątre dans le sang (
) Mon pĂšre sentait que c'Ă©tait vraiment chez moi une vocation impĂ©rieuse, il m'aida dans toute la mesure de ses moyens »
  2. « En comédie moderne, je choisis une scÚne de Ondine de Jean Giraudoux ; en classique je fus Mlle Argante dans la comédie de Marivaux Le Dénouement imprévu ».
  3. « Les critiques reconnurent mon travail, ils Ă©crivirent que j'avais de l'Ă©lĂ©gance, que j'Ă©tais pure et belle
 »
  4. Claude Jade, Baisers envolés, éd. Milan, 2004 (page ?)
  5. « Mon premier jour de tournage avec le « maßtre du suspens » eut bien lieu trÚs exactement le jour de mon vingtiÚme anniversaire. »
  6. Le scĂ©nario du film est tirĂ© d'un roman de l'auteur amĂ©ricain Leon Uris qui a Ă©tĂ© un bestseller aux États-Unis Ă  la fin des annĂ©es 1960. Il s'inspire de faits rĂ©els, notamment la « crise des missiles de Cuba » en .
  7. Alfred Hitchcock est mort en 1980.
  8. Jade 2004, p. 188.
  9. (en) Ronald Bergan, « Claude Jade », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  10. Elle ne parlera plus jamais par la suite de ce rÎle, le seul que son cousin lui offrira dans toute sa carriÚre, et datera ses débuts professionnels de novembre 1966, à la signature de son premier engagement d'artiste.
  11. Il n'Ă©tait pas possible pour le personnage officiel de LĂ©nine d'aimer InĂšs Armand au cinĂ©ma. Le scĂ©nario contenait initialement une scĂšne d’amour qui sera censurĂ©e. Dans le film, c'est le jeune bolchevik Trofimov qui tombe amoureux d’InĂšs Armand.
  12. On retrouve dans ce téléfilm beaucoup d'acteurs ayant joué dans des films de Truffaut : André Dussollier, Sabine Haudepin, Helen Scott et Jeanne Moreau en récitante.
  13. Pendant le tournage de Sans famille, Ă  Prague, Jean-Daniel Verhaeghe lui parle du rĂŽle de ThĂ©rĂšse de Fontanin pour la saga Les Thibault qu’il projette de tourner. Le rĂŽle ayant Ă©tĂ© rajeuni, c'est Florence Pernel de 18 ans sa cadette qui sera engagĂ©e (« On m’a fait comprendre que j'Ă©tais « trop vieille » ou pas assez « jeune », c'est selon ; bref je n’ai pas convenu
 »
  14. La piÚce, adaptée pour la télé, est disponible en DVD chez L'Harmattan
  15. « DĂ©cĂšs de l’actrice Claude Jade », sur CinĂ©SĂ©ries, (consultĂ© le )
  16. « Claude Jade : passions, amours, handicap d'une actrice indomptable », sur www.journaldesfemmes.fr (consulté le )
  17. « hommage à Claude Jade | CNC », sur www.cnc.fr (consulté le )
  18. « Dijon - Histoire. Claude Jade, baisers volés et envolés », sur www.bienpublic.com (consulté le )
  19. Ce prix était l'équivalent du Meilleur espoir avant la création des César par Georges Cravenne en 1974.
  20. Équivalent au BrĂ©sil des Oscars.
  21. www.ina.fr
  22. « Trend-setting role in the world cinema ».
  23. Nombre de pages indiquĂ© par la BibliothĂšque Nationale. Le site de l'Ă©diteur indique lui 240 pages sous le mĂȘme code ISBN, sans indiquer s'il s'agit d'une rĂ©Ă©dition condensĂ©e. Il peut donc s'agir d'une erreur.

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