Accueil🇫🇷Chercher

Pot-Bouille

Pot-Bouille est un roman d’Émile Zola publié en 1882, le dixième de la série Les Rougon-Macquart. Le héros, Octave Mouret, arrive à Paris et s'installe dans un immeuble bourgeois récent. Il recherche une maîtresse qui l'aide à s'élever socialement. Il rencontre peu à peu la plupart des habitants qui, sous les dehors d'une bonne morale, ont des relations hors mariage, entretiennent des maîtresses, concluent des mariages d'argent, se déchirent pour des héritages et abandonnent leurs enfants. C'est à cette « cuisine », aussi peu ragoûtante qu’un médiocre brouet, que fait référence le titre : le mot « pot-bouille » désignait au XIXe siècle, en langage familier, la cuisine ordinaire des ménages, dans un sens proche de l'actuel « popote ». Par l'ironie, Zola montre en effet l’envers du décor d’un grand immeuble parisien où, derrière un luxe de façade, les comportements sont vils[1]. « La maison l’effarait un peu ; après s’être laissé prendre d’un respect de provincial, devant la gravité riche de l’escalier, [Octave] glissait à un mépris exagéré, pour ce qu’il croyait deviner derrière les hautes portes d’acajou[2]. »

Pot-Bouille
Image illustrative de l’article Pot-Bouille
Page de titre de la première édition

Auteur Émile Zola
Pays Drapeau de la France France
Genre roman
Éditeur Georges Charpentier
Date de parution 1882
Chronologie

Pot-Bouille paraît d'abord sous forme de feuilleton dans Le Gaulois entre le [3] et le . A la une du 23 janvier 1882, Guy de Maupassant écrit un article "L'adultère" sur le roman[3]. La publication en un volume chez Georges Charpentier, annoncée dans le Journal général de l'imprimerie et de la librairie du pour la fin [4], simplement pour mars dans le numéro du [5], est, le , repoussée aux premiers jours d'avril[6], pour avoir finalement lieu le , au moment où le feuilleton se termine[7].

Résumé

Un immeuble et ses habitants

Octave Mouret emménage à Paris, rue de Choiseul, au quatrième étage d'un immeuble bourgeois. Il est accueilli par M. et Mme Campardon, chez qui il sera en pension. Il a déjà des rentes et de l'argent à placer et trouve rapidement une place de commis dans le magasin des Hédouin, Au bonheur des Dames. Il fait rapidement la connaissance des principaux habitants de l'immeuble et repère déjà les femmes qui lui plaisent et pourraient l'aider à se faire une meilleure situation (chapitre I).

Il rencontre les Josserand, famille composĂ©e d'un père effacĂ© ; d'une mère tyrannique et cupide, dont la seule prĂ©occupation est de marier ses filles Hortense et Berthe, qui ont dĂ©jĂ  plus de 20 ans ; de leur fils LĂ©on, souvent absent et en couple avec Mme Dambreville ; et de Saturnin, l'autre fils, fou et violent. Les Josserand vivent au-dessus de leurs moyens et la mère enseigne Ă  ses filles comment aguicher les hommes pour qu'ils les demandent en mariage. Un dĂ®ner est organisĂ© pour faire boire le frère de Mme Josserand, Narcisse Bachelard, afin qu'il apporte aux filles une dot de 50 000 francs, mais il se dĂ©robe (chapitres II et III).

dans un salon bourgeois meublé de plusieurs canapés et fauteuils blancs, deux femmes chantent, chacune un livret à la main, avec des grands gestes des bras ; à droite, assis, un homme en noir, flou, est peut-être un pianiste.
Edgar Degas, La Répétition de chant, huile sur toile, 1873, Dumbarton Oaks Collection.

Mariage et adultères

Octave cherche une maîtresse. Il admet l'impossibilité d'avoir une aventure avec sa patronne, Mme Hédouin. Il est ensuite rejeté par Valérie Vabre et se tourne vers Marie Pichon, sa voisine de palier, qui ne pourra pourtant pas l'aider à s'élever socialement (chapitre IV). Il est ensuite invité, avec la majorité des habitants de l'immeuble, à la fête des Duveyrier. Il y rencontre M. Vabre, propriétaire de l'immeuble, et ses trois enfants : Clotilde, épouse Duveyrier ; Théophile, le mari de Valérie ; et Auguste, gérant du magasin de soie du rez-de-chaussée. Berthe profite du concert donné par Clotilde pour s'isoler avec Auguste. On ne sait pas s'il commet sur elle un attouchement ou si elle le piège, mais, en criant « Vous me faites mal ! », elle scelle son mariage avec lui (chapitre V). Octave rencontre Trublot, son ami célibataire, à l'étage des bonnes car il couche avec certaines d'entre elles. Octave découvre alors la cour intérieure, qui donne sur les cuisines de tout l'immeuble, où les bonnes se racontent crûment, d'une fenêtre à l'autre, les ragots de l'immeuble (chapitre VI). Octave est reçu par Clarisse, la maîtresse qu'entretient Duveyrier (chapitre VII).

Le mariage de Berthe Josserand et d'Auguste Vabre, auquel presque tous les habitants de l'immeuble sont conviés, est troublé par Théophile Vabre. Il a trouvé dans les affaires de Valérie un billet doux ; pendant la messe, il accuse publiquement Octave, qui se défend en montrant que son écriture est bien différente de celle du billet (chapitre VIII).

Incapable de séduire Mme Hédouin, sa patronne du Bonheur des Dames, Octave démissionne et est embauché chez Auguste et Berthe Vabre. Il apprend que sa voisine Marie est enceinte de lui. Gasparine, la maîtresse de Campardon, emménage chez lui avec l'accord de sa femme (chapitre IX). Un peu plus tard, le père Vabre meurt. Après l'enterrement, auquel presque tout l'immeuble assiste, les héritiers apprennent qu'il ne laisse que des dettes, contractées par sa manie de l'agiotage, et se déchirent (chapitres X et XI).

Comme sa mère avant elle, Berthe malmène son mari et exige toujours plus d'argent pour son entretien. Octave se rapproche d'elle, lui offre des cadeaux, puis consomme la relation. Berthe achète le silence de Rachel, sa domestique, quand elle se rend chez Octave. Mais la bonne a vendu la mèche au mari, qui monte chez Octave. Berthe s'enfuit, erre dans l'escalier et est recueillie par Marie (chapitres XII à XIV). Le lendemain, Auguste fait le tour de Paris en fiacre à la recherche de Duveyrier, qu'il veut comme témoin de son duel contre Octave. Avec Bachelard, il découvre que la maîtresse d'Alphonse Duveyrier est partie avec les meubles. Exténué par une nuit blanche et par les affres des uns et des autres, Auguste renonce au duel. Berthe retourne vivre chez ses parents ; son père est malade (chapitres XV et XVI).

une chambre mal éclairée. À gauche, une femme assise, recroquevillée, éclairée de dos, laisse voir son épaule nue. Au centre, un guéridon avec une lampe. À droite, au fond, un lit ; au premier plan, un homme debout bloque la porte.
Edgar Degas, Intérieur, dit Le Viol, huile sur toile, 1874, Philadelphia Museum of Art.

Triomphe de l'hypocrisie

Plusieurs mois plus tard, M. Josserand meurt. Octave a réintégré Au bonheur des Dames. Mme Hédouin, veuve depuis huit mois, le demande alors en mariage pour gérer avec elle les affaires. Auguste, lui, est ruiné : le Bonheur des Dames lui fait trop de concurrence. Quant à Duveyrier, il a retrouvé Clarisse, l'entretient à nouveau, mais souffre du mépris qu'elle lui voue et de ses infidélités. Humilié par sa maîtresse et par le dégout que sa femme lui porte, il décide de se suicider, mais échoue. L'abbé Mauduit, conduit à son chevet, est désespéré de la déchéance morale de la société (chapitre XVII). L'hypocrisie bourgeoise parvient finalement à couvrir tous les scandales : Auguste reprend Berthe ; Adèle, la bonne des Josserand, accouche seule en pleine nuit et abandonne son bébé sans être vue ; Octave et Caroline Hédouin se marient ; les fêtes chez les Duveyrier continuent (chapitre XVIII).

Les personnages

Immeuble de la rue de Choiseul.

Zola associe étroitement les personnages aux lieux qu'ils habitent, les étages et les types de logement bien sûr, mais aussi les pièces des maisons[8] : « Allez donc voir dans la cuisine si j'y suis[9] ! », ordonne ainsi Mme Josserand à sa domestique, Adèle.

  • Rez-de-chaussĂ©e
    • magasin de soie gĂ©rĂ© par Auguste Vabre.
    • M. et Mme Gourd, concierges.
  • Entresol
    • Auguste Vabre.
  • 1er Ă©tage
    • ThĂ©ophile Vabre, sa femme ValĂ©rie (fille de M. et Mme Louhette) et leur fils Camille.
    • Alphonse Duveyrier, sa femme Clotilde (fille de M. Vabre), leur fils Gustave, 16 ans (le plus souvent en pension), et M. Vabre, le père de Clotilde, propriĂ©taire de l’immeuble. Alphonse Duveyrier devient, Ă  la mort de M. Vabre, le nouveau propriĂ©taire de l’immeuble.
  • 2e Ă©tage
    • Monsieur inconnu « qui fait des livres », sa femme et leurs deux enfants. On sait très peu de cette famille, dĂ©testĂ©e de tous car ils ne « font jamais comme tout le monde ». L'homme publie un livre rĂ©vĂ©lant les dĂ©boires des hommes influents de Paris, dont M. Duveyrier, ce qui ajoute encore Ă  la haine que les locataires portent Ă  cette famille. M. Gourd, le concierge, dit Ă  son sujet : « Des horreurs ! continua-t-il, d'une voix Ă©cĹ“urĂ©e. C'est plein de cochonneries sur les gens comme il faut. [...] Et, vous voyez, ça roule carrosse, ça vend leurs ordures au poids de l'or ! » C'est le reflet de ce que Zola a subi[notes 1].
    • Plus tard : Auguste Vabre avec sa femme Berthe (fille des Josserand) et le frère de celle-ci, Saturnin Josserand.
  • 3e Ă©tage
    • Mme Juzeur.
    • un locataire inconnu.
    • Achille Campardon, sa femme Rose (fille de M. et Mme Domergue, et amie des parents d'Octave) et leur fille Angèle, 14 ans. Plus tard, Gasparine (la cousine de Rose et maĂ®tresse d’Achille) s’installe avec eux.
  • 4e Ă©tage
    • Octave Mouret (fils de François Mouret et Marthe Rougon).
    • Jules Pichon, sa femme Marie (fille de M. et Mme Vuillaume) et leur fille Lilitte. Un autre enfant, issu de la relation avec Octave, naĂ®t au cours du roman.
    • M. Josserand et sa femme ÉlĂ©onore (sĹ“ur de Bachelard) avec trois de leurs quatre enfants : Hortense, Berthe et Saturnin. La mère règne en tyran, terrorisant mari et domestique. Son unique ambition : marier ses filles, en trouvant pour elles de bons partis. Pour cela, elle les entraĂ®ne Ă  « la chasse aux maris », leur expliquant que l’amour est secondaire, les hommes Ă©tant par nature foncièrement mĂ©prisables. Saturnin, fou et violent, est internĂ© dans un asile par deux fois dans le roman.
une femme en tablier blanc prépare à manger. Elle est assise devant une fenêtre, dans une pièce en soupente à tomettes. À côté d'elle, un panier de légumes ; suspendu à une poutre, un jambon.
Asta Nørregaard (en), Intérieur de cuisine française, 1881.
  • 5e Ă©tage (l’étage des domestiques)
    • Lisa et Victoire (domestiques chez les Campardon) ; Hippolyte, ClĂ©mence et Julie (domestiques chez les Duveyrier) ; Louise (domestique chez Mme Juzeur) ; Adèle (domestique chez les Josserand) ; Françoise (domestique chez ThĂ©ophile et ValĂ©rie Vabre) ; Rachel (domestique chez Auguste et Berthe Vabre). Les domestiques communiquent librement entre elles, Ă  l'abri des oreilles des bourgeois, par les fenĂŞtres des cuisines des diffĂ©rents appartements, qui donnent toutes sur une cour intĂ©rieure, « ce trou central dans lequel se dĂ©versent toutes les immondices matĂ©rielles et verbales de l'immeuble[10]. »

Autres personnages

  • Narcisse Bachelard, frère d’ÉlĂ©onore Josserand. Il est riche, et sa sĹ“ur essaie vainement de lui soutirer une dot pour Berthe, qui est sa filleule. Il prĂ©fère entretenir Fanny Menu, dite Fifi, qui vit chez sa tante ; Ă  la fin du roman, elle Ă©pouse Gueulin.
  • Gueulin, neveu de Narcisse Bachelard.
  • LĂ©on Josserand, fils de M. et Mme Josserand, et sa maĂ®tresse Mme Dambreville ; Ă  la fin du roman, il Ă©pouse Raymonde, la nièce de Mme Dambreville.
  • Clarisse Bocquet, maĂ®tresse de M. Duveyrier ; ThĂ©odore, son professeur de piano et amant.
  • Caroline HĂ©douin (nĂ©e Deleuze), mariĂ©e Ă  Charles HĂ©douin, propriĂ©taires de la boutique Au bonheur des Dames. Après la mort de son mari, elle Ă©pouse Octave Mouret.
  • Le Dr Juillerat.
  • L'abbĂ© Mauduit.
  • La mère PĂ©rou, vieille femme employĂ©e et exploitĂ©e par M. Gourd.
  • Hector Trublot, jeune homme professant le mĂ©pris du mariage et des amours bourgeoises, adepte des amours avec les domestiques.
  • Verdier, amant d'Hortense Josserand.

Chapitre par chapitre

Chapitre I

Octave arrive dans un riche immeuble parisien (rue de Choiseul) et découvre le ménage chez qui il va vivre, celui de M. et Mme Campardon. Octave fait la rencontre de la bourgeoisie de Paris, du luxe de ses habitations et de son excellence morale.

Chapitre II

On entre chez les Josserand et on découvre leurs misères :

  • matrimoniale : la mère fait tous les salons pour marier ses filles ;
  • Ă©conomique : leur train de vie coĂ»teux pour maintenir leur rang les force Ă  rogner sur certaines dĂ©penses, notamment sur la nourriture ;
  • morale : la mère enseigne Ă  ses filles Ă  aguicher les hommes pour qu'ils les Ă©pousent ;
  • familiale : les Ă©poux se disputent au sujet de la famille de chacun, Mme Josserand est tyrannique et son mari un faible, sans volontĂ©.

Chapitre III

On reste chez les Josserand : la mère a organisé une réception dans le but de marier sa fille Berthe et de soutirer de l'argent à son frère Narcisse Bachelard qui a promis de payer la dot de Berthe.

Le dîner nous permet de rencontrer l'oncle, gras et insortable, ainsi que Saturnin, le frère fou et souffrant de retard mental.

Lors de la fête, Berthe se rapproche d'Octave, puis d'Auguste Vabre, fils de l'actuel propriétaire de l'immeuble et lui-même gérant d'un magasin. Mais la fête n'apportera rien.

Chapitre IV

On suit la vie d'Octave au magasin Au bonheur des Dames. Il essaie d'y séduire Valérie, mais va en parallèle concrétiser avec sa voisine Marie Pichon.

Chapitre V

On suit le point de vue d'Octave à la fête des Duveyrier. L'une des familles les mieux vues de l'immeuble et tout l'immeuble sont invités.

Il y a un concert, les invités se jugent mutuellement.

Puis la chorale, la mère Josserand profite de cette diversion pour créer un rapprochement corporel entre Berthe et Auguste, puis les fait découvrir (il n' y pas eu de rapports sexuels, juste des caresses). Mais cela suffit à sceller le mariage.

Chapitre VI

Octave monte au grenier et tombe sur Trublot à l'étage des bonnes, car il couche avec certaines. Ils se cachent en attendant de pouvoir partir et entendent les bonnes discuter entre elles, de fenêtre à fenêtre dans la cour intérieure, celle des domestiques, sachant tout et qualifiant de mots fleuris toute la maisonnée. On découvre ainsi ce que le personnel de maison pense de la morale bourgeoise.

Chapitre VII

Les Josserand essaient de récupérer l'argent de l'oncle et préparent le mariage de Berthe.

Chapitre VIII

C'est le mariage, mais celui-ci est perturbé par Théophile Vabre, mari de Valérie, à qui Octave fait du pied. En effet, celui-ci a trouvé une lettre et demande des explications pendant la cérémonie.

La fête comme la querelle continuent dans un hôtel. Valérie fait une crise de convulsions pendant la dispute, ce qui perturbe encore l’événement.

Chapitre IX

Octave essaie de séduire madame Hédouin, sa patronne au Bonheur des Dames. Celle-ci refuse et, orgueilleux, il quitte le magasin et va dans celui d'Auguste et de Berthe.

Chapitre X

Octave est avec Clotilde Duveyrier quand son père, M. Vabre, s'écroule, mourant. Allant à la recherche de M. Duveyrier, Octave le trouve chez sa maîtresse, partie avec les meubles. Toute la famille Vabre accourt pendant la journée d'agonie du patriarche, car celui-ci n'a pas fait de testament.

Chapitre XI

Tout l'immeuble est venu assister aux derniers instants. Chacun des enfants essaie de s'approprier une bonne part de l'héritage et ils se disputent.

Le père Vabre meurt puis est enterré, mais on apprend qu'il avait beaucoup de vices financiers et qu'il n'avait donc rien à léguer. Il laisse donc plutôt beaucoup de dettes.

Chapitre XII

Berthe malmène son mari, comme sa mère avant elle. Octave, lui, se rapproche d'elle, lui offrant des cadeaux tout en feignant auprès d'Auguste de la surveiller.

Chapitre XIII

Octave croit être surveillé par le concierge, qui interdit aux locataires de ramener des femmes, craignant que cela n'entache la réputation de l'immeuble. Octave et Berthe consomment leur relation interdite mais Rachel, la bonne de Berthe et Auguste, sait tout, comme d'ailleurs tous les domestiques de l'immeuble. Redoutant que Rachel ne parle, Berthe tente d'acheter le silence de sa domestique.

Parallèlement, une employée s'est installée dans l'immeuble. Elle est enceinte et le concierge, ne voulant pas qu'elle accouche dans l'immeuble, la force à quitter les lieux.

Chapitre XIV

Berthe tente d'acheter le silence de Rachel mais sans succès. Lorsqu'elle rejoint Octave dans sa chambre du cinquième, la bonne vend la mèche au mari.

Berthe fuit, erre dans l'escalier, demande asile chez les Campardon, qui la rejettent, puis se fait recueillir par Marie.

Chapitre XV

Voulant se battre en duel contre Octave pour rétablir son honneur, Auguste fait le tour de Paris en fiacre pour trouver son beau-frère, M. Duveyrier. En route, il rencontre plusieurs de ses proches auxquels il explique que sa femme l'a trompé et qu'il souhaite se battre contre l'amant.

Berthe est retournée chez ses parents, et s'ensuivent des négociations compliquées .

Chapitre XVI

Les disputes ne cessent pas chez les Josserand : le père, qui est le souffre-douleur de sa femme, est à bout ; il tombe de fatigue et de maladie.

Chapitre XVII

Grosse ellipse temporelle au cours de laquelle Octave réintègre le Bonheur des Dames. M. Josserand souffrant, agonise et meurt, sa femme rejetant la faute sur Berthe et l'oncle Bachelard qui vient d'ailleurs de dépenser la dot de Berthe pour son neveu.

De son côté, Mme Hédouin, veuve depuis huit mois, demande Octave en mariage pour l'aider à gérer les affaires.

Auguste, lui, est ruiné : le Bonheur des Dames lui fait trop de concurrence.

Chez les Duveyrier, Alphonse est très affecté par la deuxième rupture avec sa maîtresse et par le dégoût que sa femme lui porte (il est décrit comme laid, c'est pour cela que sa femme consent à ses aventures extra-conjugales). Il décide de se suicider, achète un pistolet, puis se tire une balle dans la bouche ; il se rate.

Le docteur et l'abbé viennent régler le cas, mais l'abbé désespère sur la déchéance morale de la bourgeoisie.

Chapitre XVIII

Octave se marie avec Mme HĂ©douin.

La bonne des Josserand, tombée enceinte de Duveyrier, accouche seule après avoir gardé secrète sa grossesse. Ne pouvant élever sa fille, elle l'abandonne. L'employée que le concierge avait mise à la porte, seule et à la rue, tue le bébé dont elle a accouché.

Auguste finit par reprendre Berthe sous son toit.

Les fêtes chez les Duveyrier reprennent comme si rien ne s'était passé.

L'une des bonnes finit par conclure que ces affreuses scènes de vie se ressemblent dans tous les immeubles bourgeois :

« Celle-ci ou celle-là, toutes les baraques se ressemblent. (...) C'est cochon et compagnie »[11]

Adaptations de l'Ĺ“uvre

Au théâtre

1883 Pot-Bouille, pièce en 5 actes de William Busnach. créée au Théâtre de l'Ambigu-Comique créée le 13 décembre 1883[12] avec Léopold Delannoy (Josserand), Georges Bertal (Octave Mouret, et Marie-Thérèse Kolb (Berthe).

Au cinéma

1957 : Pot-Bouille de Julien Duvivier avec GĂ©rard Philipe et Danielle Darrieux.

À la télévision

1972 : série de cinq épisodes d'une heure d’Yves-André Hubert, diffusés à partir du . Disponible (redécoupée en sept épisodes) sur le site de l'INA.

En littérature

2020 : Adaptation en bande dessinée par Cédric Simon et Eric Stalner aux édition Les arènes BD

Notes et références

Notes

  1. Accusations d'immoralité de Zola à propos de L'Assommoir ou de Nana.

Références

  1. Voisin 1995, p. 9
  2. chap. VI
  3. « Le Gaulois : littéraire et politique », sur Gallica, (consulté le )
  4. Journal général de l'imprimerie et de la librairie, 71e année, 2e sér., 1882, no 1, p. 23.
  5. Journal général de l'imprimerie et de la librairie, 71e année, 2e sér., 1882, no 7, p. 276.
  6. Journal général de l'imprimerie et de la librairie, 71e année, 2e sér., 1882, no 9, p. 323.
  7. Journal général de l'imprimerie et de la librairie, 71e année, 2e sér., 1882, no 15, p. 594.
  8. Depaule 2002, p. 236
  9. chap. V
  10. Chung 2005, p. 76
  11. Emile Zola, Pot-bouille, chapitre 18
  12. William (1832-1907) Busnach et Émile (1840-1902) Zola, « Pot Bouille : pièce en 5 actes / texte de William Busnach ; d'après Emile Zola ; avec Léopold Delannoy (Josserand), Bertal (Octave Mouret), Thérèse Kolb (Berthe) », sur catalogue.bnf.fr, (consulté le )

Bibliographie

  • (en) Göran Blix, « Property and Propriety in the Second Empire: Zola’s Pot-Bouille », Excavatio, 2003, no 18 (1-2), p. 79-97.
  • (en) Patrick Brady, « Rococo versus Enlightenment: A View from Naturalism », Ĺ’uvres & Critiques, 1985, no 10 (1), p. 67-72.
  • (en) David Bryant, « 'Deux amours' in Pot-Bouille and L’Ami Patience », French Studies Bulletin, Summer 1987, no 23, p. 14-15.
  • Chantal-Sophie Castro, « Le VĂŞtement dans Pot-Bouille et Au Bonheur des Dames : de l’art de la sĂ©duction Ă  la manipulation », L’Écriture du fĂ©minin chez Zola et dans la fiction naturaliste, Bern, Peter Lang, 2003, p. 145-67.
  • Ye Young Chung, « L'immeuble, la case vide, le roman », LittĂ©rature, no 139,‎ (www.persee.fr/doc/litt_0047-4800_2005_num_139_3_1902, consultĂ© le ).
  • Raymonde Debray Genette, « Lettres Ă  Jules Duplan : La Pot-Bouille et l’ensouple », L’Œuvre de l’œuvre : Ă©tudes sur la correspondance de Flaubert, Paris, PU de Vincennes, 1993, p. 31-41.
  • Jean-Charles Depaule, « L'impossibilitĂ© du vide : fiction littĂ©raire et espaces habitĂ©s », Communications, no 73,‎ , p. 233-243 (www.persee.fr/doc/comm_0588-8018_2002_num_73_1_2122, consultĂ© le ).
  • Charles Elkabas, « Art dramatique et Ă©criture théâtrale dans Pot-Bouille », Excavatio, 1994, no 4-5, p. 93-104.
  • Martine Gantrel, « Zola et ses doubles: Les Instances d’auto-reprĂ©sentation dans Pot-Bouille et L'Ĺ’uvre », Cahiers Naturalistes, 2001, no 75, p. 87-98.
  • Anne-Claire Gignoux, « L’Essence de la bourgeoisie : De Pot-Bouille Ă  Passage de Milan de Michel Butor », Cahiers Naturalistes, 2002, no 76, p. 127-44.
  • (en) Paul Green, « Two Venal Girls: A Study in Dickens and Zola », Recovering Literature, 1993, no 19, p. 21-35.
  • Philippe Hamon, « Le Personnage de l’abbĂ© Mauduit dans Pot-Bouille : sources et thèmes. », Les Cahiers Naturalistes, 1972, no 44, p. 201-211.
  • (it) Anne Marie Jaton, « 'Lucina cum concubitu': La maternitĂ  in Pot-Bouille », Il senso del nonsenso, Naples, Edizioni Scientifiche Italiane, 1994, p. 335-53.
  • Jurate Kaminskas, « Fonction rĂ©aliste ou fonction symbolique : sur les scènes d’accouchement dans quelques romans d’Émile Zola », Excavatio, 1998, no 11, p. 58-65.
  • Robert Lethbridge, « Le Pot-Bouille des genres : adultĂ©ration et originalitĂ© chez Zola », Cahiers Naturalistes, 2000, no 74, p. 17-32.
  • (en) Brian Nelson, « Black Comedy: Notes on Zola’s Pot-Bouille », Romance Notes, 1976, no 17, p. 156-61.
  • Brian Nelson, « Pot-Bouille : Ă©tude sociale et roman comique », Les Cahiers Naturalistes, 1981, no 55, p. 74-92.
  • (en) Brian Nelson, « Zola and the Bourgeoisie: A Reading of Pot-Bouille », Nottingham French Studies, 1978, no 17 (1), p. 58-70.
  • Jacques Noiray, « Pot-Bouille, ou L’Éducation sentimentale d’Emile Zola », Les Cahiers Naturalistes, 1995, no 41 (69), p. 113-26.
  • (en) Philip H. Solomon, « The Space of Bourgeois Hypocrisy in Zola’s Pot-Bouille », Romance Quarterly, 1985, no 32 (3), p. 255-264.
  • (en) Hannah Thompson, « Berthe’s 'dessous douteux': The Body Stripped in Pot-Bouille », Australian Journal of French Studies, Sept-, no 38 (3), p. 336-48.
  • Pascale Voilley, « Musique et sexualitĂ© dans Pot-Bouille », Cahiers Naturalistes, 2002, no 76, p. 145-55.
  • Marie-Ange Voisin-Fougère, « Ironie et intertextualitĂ© dans Pot-Bouille : dĂ©sirs, tendresses et haines zoliennes », Cahiers Naturalistes, 1996, no 42 (70), p. 35-44.
  • Marie-Ange Voisin-Fougère, « Le sĂ©rieux et la feinte. Le bourgeois dans la littĂ©rature rĂ©aliste », Romantisme, no 87,‎ , p. 3-12 (www.persee.fr/doc/roman_0048-8593_1995_num_25_87_2970, consultĂ© le ).

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.