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André Roussin

André Roussin est un acteur, metteur en scène et auteur dramatique français, né le à Marseille et mort le à Paris 2e[1].

André Roussin
Description de cette image, également commentée ci-après
Nina (1949), jouée par Mary Dresselhuys en 1950 aux Pays-Bas.
Nom de naissance André-Jean-Marie-Paul Roussin
Naissance
Marseille (Bouches-du-RhĂ´ne)
DĂ©cès (Ă  76 ans)
Paris 2e
Nationalité Drapeau de la France Française
Lieux de résidence Paris
Activité principale dramaturge
Activités annexes Acteur, metteur en scène, directeur de théâtre
Lieux d'activité Paris
Années d'activité 1933-1987

RĂ©pertoire

Auteur de nombreuses pièces de théâtre à succès, André Roussin est à l'origine de la politique de décentralisation du théâtre français. Il dirige avec Benoît-Léon Deutsch le théâtre de la Madeleine de 1955 à 1965. Élu à l'Académie française en 1973, il a aussi été le président de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) de 1984 à 1986[2].

Biographie

Fils de Joseph-André Roussin (1877-1932) et de Félicité-Louise-Suzanne Gardair (1884-1976), il est metteur en scène et directeur, avec Louis Ducreux, de la compagnie du rideau gris.

Traduites dans toutes les langues et jouées dans le monde entier, les pièces d'André Roussin ont dessiné les contours du théâtre français d'après-guerre, ayant pour interprètes les plus grands acteurs de son époque.

Jeunesse et Ă©tudes

Né au 119 rue Paradis à Marseille, il est élevé à Saint-Barnabé dans une famille de la grande bourgeoisie marseillaise : son père est assureur, sa mère est une des six filles d'un puissant industriel phocéen qui lui inspirera les pièces Le Tombeau d'Achille et La Sainte Famille.

Son père l'incite à étudier le droit après le baccalauréat bien qu'il soit conscient que cela ne correspond pas à ses aspirations : « Mon fils a une double ambition : être dernier de la classe et devenir Napoléon. Pour la première ambition je pense qu'il n' y aura aucun problème, pour la seconde je ne suis pas sûr de vivre jusqu'au sacre ». Passionné par les arts (peinture, violon qu'il pratique pendant six ans), André Roussin montre très tôt son goût pour le théâtre, ce qui lui vaut le surnom de « Pagnolet », sobriquet donné lors de la représentation de la pièce Topaze de Marcel Pagnol en 1928 alors qu'il doit repasser son baccalauréat[3]. Il abandonne sa première année d'études de droit à l'insu de sa famille pour devenir brièvement journaliste au Petit Marseillais avant de se consacrer au théâtre.

DĂ©buts

Sa famille prend conscience de son talent lorsqu'il parodie Le Misanthrope de Molière dans Les Fureurs d’Alceste, pièce qu'il écrit en alexandrins. Il entre en 1933 dans la Compagnie du rideau gris fondée par Louis Ducreux. Il participe à la direction de la troupe, tout en y étant acteur, jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La troupe vivant dans la précarité, les tournées s'arrêtent en 1936 ; il exerce alors les métiers de vendeur de pots de peinture, journaliste ou assureur.

Le dramaturge

C’est pendant la guerre qu’André Roussin écrit et produit, grâce à un petit héritage, sa première pièce Am stram gram, une comédie en trois actes avec dans le rôle principal Micheline Presle, jeune comédienne montante. D'abord présentée en zone libre en 1941 où elle obtient un triomphe, la pièce est ensuite montée à Paris en 1943 où elle connaît un succès honorable. En 1943, il écrit Une grande fille pour Madeleine Robinson avec qui il vit une histoire d'amour. En 1944, sa pièce Jean-Baptiste le mal-aimé, inspirée de la vie de Molière, essuie un échec critique et commercial[3].

C'est avec La Petite Hutte que Roussin assoit sa rĂ©putation. AdaptĂ©e d'une comĂ©die, Ă©crite et publiĂ©e en 1921 en catalan par l'Ă©crivain Carles Soldevila (1892-1967), Civilitzats tanmateix (Pourtant civilisĂ©s)[4], la pièce est prĂ©sentĂ©e d'abord Ă  Bruxelles en octobre 1947 dans une mise en scène de l'auteur, qui y tient Ă©galement un rĂ´le aux cĂ´tĂ©s de Suzanne Flon et de Fernand Gravey. En dĂ©cembre de la mĂŞme annĂ©e, la production est reprise au théâtre des NouveautĂ©s Ă  Paris oĂą elle est jouĂ©e Ă  1 500 reprises.

Pendant les annĂ©es qui suivent, les pièces de Roussin connaissent pour la plupart le succès. Ainsi Bobosse, crĂ©Ă©e en 1950 et que François PĂ©rier interprète plus de 1 500 fois. Lorsque l'enfant paraĂ®t, prĂ©sentĂ©e au théâtre des NouveautĂ©s en 1951 en remplacement de La Petite Hutte, connaĂ®t près de 1 600 reprĂ©sentations. Il entame Ă©galement une collaboration fructueuse avec Elvire Popesco pour laquelle il Ă©crit Nina (1949), La Mamma (1957), La Voyante (1963) et La Locomotive (1967). Bien que prisĂ©es par le public, ses pièces suivantes sont malmenĂ©es par une nouvelle gĂ©nĂ©ration de critiques adeptes de la politique instaurĂ©e Ă  partir des annĂ©es 1960 par AndrĂ© Malraux, ministre d'État chargĂ© des Affaires culturelles.

Les sujets abordés par les comédies d'André Roussin débordent les arguments habituels du théâtre de boulevard pour aborder des sujets rarement exposés, où l'auteur fait valoir des vues remarquablement progressistes pour son époque. Ainsi Les Œufs de l'autruche évoque l'homosexualité, Lorsque l'enfant paraît aborde le thème de l'avortement, rarement traité dans le théâtre des années 1950. La volonté de coller aux évolutions des mœurs et de l'opinion l'a poussé à revoir et adapter certaines de ses pièces en en modifiant les textes ou les intrigues.

L'Académie française

André Roussin est élu à l'Académie française le , au fauteuil 7, succédant à Pierre-Henri Simon. Il avait déclaré avant son élection : « Si je suis élu, je serai immortel ; si je suis battu, je n'en mourrai pas ». Sa réception officielle a lieu le . Éreinté par la critique et son nouveau statut s'accordant mal à sa fantaisie débridée, sa production théâtrale décroît[3].

Vie privée

André Roussin épouse Marie Marguerite Henriette Lucienne Deluy (1903-1999) le à la mairie du XVIe arrondissement de Paris[5]. Le couple aura un fils : Jean-Marie.

Théâtre

En tant qu'auteur

Adaptations

En tant que metteur en scène

En tant qu'acteur

Filmographie

Écrits

  • 1953 : Patience et Impatiences (autobiographie), La Palatine
  • 1974 : La BoĂ®te Ă  couleurs (autobiographie)
  • 1982 : Le Rideau rouge, portraits et souvenirs (autobiographie)
  • 1983 : Rideau gris et habit vert (autobiographie)

Notes et références

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. « Les Présidents », sur http://www.sacd.fr (consulté le )
  3. Danielle Mathieu Bouillon, « André Roussin, le géant des rideaux rouges ! », Canal Académie, 1er mai 2011.
  4. L'œuvre de Soldevila était connue en France, Adolphe de Faigairolle et Francesc Presas ayant publié une traduction en 1927 dans le magazine Candide.
  5. Acte n°1158 (vue 19/31), registre des mariages de l'année 1947 pour le 16e arrondissement, Archives numérisées de la Ville de Paris.

Liens externes

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