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Noces de sang (Lorca)

Noces de sang (Bodas de Sangre) est l'une des pièces de théâtre centrales de l'œuvre de Federico García Lorca, écrite en 1931. Drame s'inspirant de la vie traditionnelle des villages andalous, cette pièce retrace l'histoire tragique d'une passion impossible mais irrépressible, dans la société fermée d'une petite bourgade. Elle illustre les éléments essentiels de l'œuvre de Lorca, notamment son attachement à la terre et au peuple andalous, ainsi que son attrait pour le fantastique issu de ses liens avec le surréalisme.

Bodas de sangre, Théâtre Principal Palace à Barcelone, 22 novembre 1935. Décors et de José Caballero. Direction scénique de Cipriano Rivas Cherif. De gauche à droite : Enrique Diosdado, Julia Pacheco, Margarita Xirgu, Amelia de la Torre y José Cañizares

Les personnages

  • La Madre (la mère) : mère du fiancĂ©, cette vieille femme a perdu son mari et son fils aĂ®nĂ©, tombĂ©s sous les coups des Felix, Ă  qui la famille voue une haine ancestrale. Le mariage de son fils cadet signifie pour elle la solitude la plus totale, enfermĂ©e entre les quatre murs de sa maison, Ă  remuer sa haine contre la famille ennemie.
  • El Novio (le fiancĂ©) : jeune et bien fait, il possède une bonne condition sociale et a su, Ă  force de travail et d'acharnement, rĂ©unir de bonnes terres, se constituant un capital suffisant pour rĂ©ussir un bon mariage.
  • La Novia (la fiancĂ©e) : jeune fille de bonne famille, en possession de vastes terres, elle vit avec son père dans une grotte, habitat typique du sud de l'Espagne, assez isolĂ©e du reste du village.
  • Leonardo : seul personnage nommĂ© de l'histoire, il est mariĂ© et a un petit garçon avec une femme qui n'est autre que la cousine de la Novia. Il fait partie de la famille des Felix et a antĂ©rieurement Ă©tĂ© fiancĂ© Ă  la Novia, qu'il n'a pu Ă©pouser faute d'argent.
  • La Mujer (la femme de Leonardo) : c'est elle qui dĂ©nonce la fuite des deux amoureux (la Novia et Leonardo).

Résumé de la pièce

Tout semble sourire au jeune Novio qui, après avoir réuni de bonnes terres, se fiance à la belle et riche Novia ; le mariage se prépare selon les traditions et tout paraît se passer sans heurt dans un monde attentif à les respecter. Mais dans l'intimité les choses ne sont pas si évidentes. La mère du Novio, peu enthousiaste à l'idée de se retrouver seule en sa maison jusqu'à sa mort, voit d'un mauvais œil cette union, prêtant l'oreille aux moindres commérages au sujet de la promise. Elle accepte finalement, pour le bonheur de son fils et dans l'espoir des petits-fils et petites-filles qui seront un secours à sa solitude.

La Novia, si elle est fermement décidée à épouser son fiancé puis passer ainsi qu'il se doit le reste de ses jours enfermée dans sa maison à ne voir que lui, ne peut étouffer son amour pour Leonardo, alors même que lui est désormais marié.

Le matin des noces, Leonardo est le premier convive à arriver, alors que la Novia n'est pas encore prête ; leur rencontre révèle l'étendue d'une passion réciproque, néanmoins réprimée violemment par chacun d'eux. Puis les amoureux se séparent, avec la ferme intention de ne jamais se revoir. Mais alors que le mariage a été célébré et que la fête bat son plein, Leonardo et la Novia s'enfuient ensemble, poussés par une force plus intense que leur vouloir.

S'ensuit une longue traque dans les bois, guidée par des voix plus puissantes que celles des hommes ; le fiancé outragé finit par retrouver les fuyards et dans la nuit sinistre, Leonardo et le Novio tombent par la main l'un de l'autre.

Mises en scène notables

  • 1963 : de Bernard Jenny, Théâtre du Vieux-Colombier
  • 1988 : de Lisa Raguère Ă  l'Ile de la RĂ©union (Ministère de la Culture)
  • 2016 : libre adaptation tzigane, chorĂ©graphie et mise en scène par PĂ©tia Iourtchenko, Cirque tzigane Romanès
  • 2018 : Grignan (DrĂ´me) FĂŞtes nocturnes 2018 mise en scène de Vincent Goethals d'après la pièce de Federico GarcĂ­a Lorca
  • La tragĂ©die poĂ©tique, le chant de Lorca, redoutable, prĂ©sentĂ©e Ă  Grignan, devant la façade du château, est une belle et intelligente rĂ©ussite. C’est un poème lyrique, oui, et Vincent Goethals adjoint, heureuse idĂ©e, des chants andalous, les canciones espanolas antiguas rĂ©pertoriĂ©s par Lorca lui-mĂŞme. Ces chants-lĂ  donnent leur poids de douleur et d’humanitĂ©, ajoute Ă  cette passion, Ă  ce martyre. Il est impressionnant de voir combien tous les acteurs font littĂ©ralement corps avec cette langue qui devient chair, sang, habitĂ©e d’un souffle de vie Ă©pique, Ă  la proue de cette façade emblĂ©matique du château de Grignan qui s’efface devant ce drame avant de s’embraser, Ă©claboussĂ© de rouge, projetant sur le public le sang des victimes.
  • Denis Sanglard, un Fauteuil pour l'Orchestre
  • De façon transversale, l’épique et le sensuel s’entendent pour nous Ă©mouvoir en rejoignant le sang de ces prodigieuses noces.
  • Evelyne Tran, Théâtre au Vent
  • Le public est dĂ©bout tous les soirs Ă  Grignan pour applaudir les comĂ©diens professionnels, mais aussi les cousins de la noce, comĂ©diens d’un soir, tous ravis de l’expĂ©rience. Les FĂŞtes nocturnes de Grignan sont un rendez-vous Ă  part dans les festivals de l’étĂ©. Certainement le plus populaire.
  • StĂ©phane Capron, France Inter
  • Les scènes fortes qui se dĂ©roulent toujours Ă  deux ou trois personnages et sont toutes sous-tendues par un danger possible, affrontements qui, jusqu'au bout, jusqu'Ă  l'amour enfin libĂ©rĂ© des deux amants dans l'univers fantasmagorique de la forĂŞt, loin de l'ordre humain qui, lĂ  encore, est une lutte.[...] C'est une fĂŞte en effet qui ne fera que galoper de plus en plus fort, de plus en plus haut, tout au long de l'Ă©tĂ©, Ă  mesure que les reprĂ©sentations donneront des ailes au spectacle.
  • Bruno Fougniès, La Revue du Spectacle
  • Dans les moments de fĂŞte, portĂ©s par un trio Ă©nergique de musiciens et par les « Canciones españolas antiguas » que Lorca avait lui-mĂŞme rĂ©pertoriĂ©es, la mise en scène de l'ancien directeur du Théâtre du Peuple de Bussang Ă©clate dans toute sa gĂ©nĂ©rositĂ©Vincent Bouquet, Les Echos
  • La dĂ©couverte de la scĂ©nographie nous sĂ©duit par son ingĂ©niositĂ©, et sa simple Ă©lĂ©gance. Au fur et Ă  mesure que la nuit tombe, le sort tragique des fiancĂ©s se noue inexorablement. Le spectacle est une belle rĂ©ussite et offre des images magnifiques.Marie-Lautre Atinault

Chorégraphie

Adaptations au cinéma

Lien externe

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