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Armand Gatti

Dante Sauveur Gatti, dit Armand Gatti, né le [1] à Monaco et mort le à Saint-Mandé, est un journaliste, poÚte, écrivain, dramaturge, metteur en scÚne, scénariste et réalisateur libertaire français.

Armand Gatti
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Nom de naissance
Dante Sauveur Gatti
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Ă  partir de
ƒuvres principales

EngagĂ© dans la RĂ©sistance Ă  partir de 1942, il est arrĂȘtĂ© en 1943. Il parvient Ă  s'Ă©chapper d'un camp de travail en Allemagne oĂč il avait Ă©tĂ© envoyĂ© et s'engage en 1944 dans l’armĂ©e de l'air, le Special Air Service (SAS). Il participe Ă  la libĂ©ration de la France comme parachutiste.

Devenu reporter aprÚs la guerre, il rend compte des luttes ouvriÚres menées en France et des massacres de paysans indigÚnes par la dictature militaire au Guatemala.

Par la suite, il tourne plusieurs films, dont l'un, L'Enclos, est primĂ© en 1961 Ă  Cannes, et se concentre sur l'Ă©criture de piĂšces de thĂ©Ăątre. Il doit pourtant faire face Ă  la censure qui frappe plusieurs de ses Ɠuvres sur dĂ©cision du gouvernement gaulliste, en raison de leur caractĂšre politique[2].

Biographie

NĂ© Ă  Monaco en 1924 d’un pĂšre anarchiste italien et d’une mĂšre piĂ©montaise, Dante Sauveur Gatti passe son enfance dans le bidonville de Tonkin, Ă  Beausoleil, avec son pĂšre, Augusto Reiner Gatti, Ă©boueur et balayeur, et sa mĂšre, Laetitia Luzano, femme de mĂ©nage. La famille s’installe ensuite dans la mĂȘme banlieue monĂ©gasque, dans le quartier Saint-Joseph. Il suit ses Ă©tudes au sĂ©minaire Saint-Paul Ă  Cannes. Armand Gatti est aussi enfant du XXe siĂšcle : rĂ©sistant, Ă©vadĂ©, journaliste et voyageur, ses mĂ©morables rencontres Ă  travers le monde ont profondĂ©ment influencĂ© son Ɠuvre.

En 1941, il est exclu du petit sĂ©minaire et entre en premiĂšre au lycĂ©e de Monaco. Il Ă©crit une Ă©popĂ©e signĂ©e Lermontov oĂč il se moque de ses professeurs, ce qui entraĂźne son exclusion le .

En 1942, il exerce divers petits mĂ©tiers, dont celui de dĂ©mĂ©nageur, et de sous-diacre Ă  l’église Saint-Joseph. Le , son pĂšre Auguste meurt des suites d’un tabassage lors d’une grĂšve d’éboueurs. Il part alors en CorrĂšze, dans le maquis, avec la recommandation du pĂšre gramscien d’un de ses amis.

En 1943, il est arrĂȘtĂ© Ă  Tarnac et condamnĂ© Ă  mort. GraciĂ© en raison de son jeune Ăąge[3], il est emprisonnĂ© Ă  Tulle, puis transfĂ©rĂ© Ă  Bordeaux oĂč il est travailleur forcĂ© Ă  la construction de la base sous-marine. TransfĂ©rĂ© Ă  Hambourg, Ă  l’entreprise Lindemann, il s’en Ă©vade et rejoint en CorrĂšze l’un des nombreux maquis dĂ©pendant de Georges Guingouin.

En 1944 et 1945, il est parachutiste Ă  Londres dans le Special Air Service (SAS) et participe Ă  la bataille de Hollande. RenvoyĂ© dans ses foyers le , il passe la nuit de NoĂ«l avec Philippe Soupault, auquel l’a prĂ©sentĂ© un ami parachutiste. Celui-ci consacre quelques pages au « jeune homme » dans son Journal d’un fantĂŽme :

« Nous parlons de Rimbaud, de LautrĂ©amont. (
) Ses jugements sont justes, parfois sĂ©vĂšres lorsque les poĂštes l’ont déçu. (
) Ah ! Henri Michaux, dit-il, Michaux, lui il est bien ! »

Sur recommandation d’un ami monĂ©gasque, il entre en janvier 1946 au Parisien libĂ©rĂ© comme rĂ©dacteur stagiaire. Entre 1946 et 1947, il y rencontre celui qui sera son ami de toujours, Pierre Joffroy. Pendant quelques mois, il est « locataire clandestin » Ă  la CitĂ© universitaire, au pavillon de Monaco. Puis il emmĂ©nage sur l'Ăźle Saint-Louis, dans un hĂŽtel meublĂ©, 29 quai d’Anjou, sorte de phalanstĂšre d'artistes oĂč Roger DĂ©vigne a ouvert un atelier et oĂč sont logĂ©s Gilles Deleuze, Georges Arnaud, Karl Flinker, Georges de Caunes, Michel Tournier, Yvan Audouard, Alejandro Otero et François-Jean Armorin. Kateb Yacine les rejoindra en 1952. Dans les salons de Mme TĂ©zenas, il rencontre Henri Michaux, Pierre Souvchinsky, Yves Benot, Paule ThĂ©venin, AndrĂ© Berne-Joffroy, Guy Dumur, Michel Cournot. Journaliste le jour, poĂšte la nuit, il commence l’écriture de Bas-relief pour un dĂ©capitĂ©, puis d’une piĂšce intitulĂ©e Les Menstrues.

En 1948 et 1949, avec Pierre Boulez et Bernard Saby, devenus ses amis, il accueille John Cage, Morton Feldman, Merce Cunningham et Morton Brown. NommĂ©, le , rĂ©dacteur au Parisien libĂ©rĂ©, il y devient la mĂȘme annĂ©e reporter, position qu’il gardera jusqu’à son dĂ©part du journal en 1956.

En 1950 et 1951, il rĂ©alise des reportages souvent cosignĂ©s avec Pierre Joffroy sur des sujets variĂ©s : spiritisme, justice, pauvretĂ©, collaboration, exploitation de la main-d’Ɠuvre en Martinique
 Fin 1951, il part pour l’AlgĂ©rie oĂč il rencontre Kateb Yacine.

En 1952, il Ă©crit Ă  Cologne le poĂšme Oubli signal lapidĂ©, musique de Pierre Boulez, par l’ensemble vocal Marcel Couraud. Il assiste Ă  un concert de Pierre Boulez, au thĂ©Ăątre des Champs-ÉlysĂ©es, oĂč il prend Ă  partie les spectateurs qui protestent contre cette musique.

En 1953, Armand Gatti assiste au procĂšs d'Oradour-sur-Glane. « La Justice militaire », article publiĂ© dans Esprit, dĂ©nonce l’acquittement d’un capitaine de gendarmerie « coupable d’avoir fait passer de vie Ă  trĂ©pas quelques maquisards ». Il poursuit sa rĂ©flexion sur la justice avec un rĂ©quisitoire virulent contre le dĂ©roulement du procĂšs de Pauline Dubuisson[4].

En 1954, il apprend le mĂ©tier de dompteur pour rĂ©aliser l’enquĂȘte « EnvoyĂ© spĂ©cial dans la cage aux fauves » qui lui vaut le prix Albert-Londres. Devenu grand reporter, il voyage en AmĂ©rique latine (Costa Rica, Salvador, Nicaragua). EnvoyĂ© spĂ©cial au Guatemala, il assiste Ă  la chute du gouvernement d'Árbenz et rencontre un jeune mĂ©decin argentin, Ernesto Guevara, le futur Che. Il interviewe l’écrivain Miguel Ángel Asturias pour Les Lettres françaises.

En 1955, il entre Ă  Paris Match. Passant par la Russie, la SibĂ©rie et la Mongolie, il part pour trois mois en Chine avec Chris Marker, Michel Leiris, Jean Lurçat, Paul RicƓur et RenĂ© Dumont. À la dĂ©couverte du thĂ©Ăątre chinois – et tout particuliĂšrement de Kouan Han Shin, auteur du XIVe siĂšcle – il rencontre Mei Lan Fang, prodigieux comĂ©dien de l'opĂ©ra de PĂ©kin, et retrouve son ami Wang, connu Ă  Paris Ă  la fin des annĂ©es 1940, qui l’introduit auprĂšs de Mao TsĂ©-Toung. Il revient par le TranssibĂ©rien.

En 1956, le livre Chine paraĂźt aux Ă©ditions du Seuil, dans la collection « Petite PlanĂšte » dirigĂ©e par Chris Marker. Il est naturalisĂ© français. Pour France-Soir, il Ă©crit une longue sĂ©rie d’articles, « J’ai filĂ© les dĂ©tectives privĂ©s », et part en voyage avec Joseph Kessel Ă  Helsinki.

En 1957, il finit d’écrire la piĂšce Le Poisson noir, issue de son voyage chinois. En juin, il accepte le poste de rĂ©dacteur en chef de LibĂ©ration (le quotidien de Paris - celui fondĂ© par Emmanuel d’Astier de la Vigerie) et part en septembre en SibĂ©rie avec Chris Marker pour le tournage du film Lettre de SibĂ©rie et l’écriture du livre SibĂ©rie, - zĂ©ro + l’infini.

En , il part pour la CorĂ©e du Nord et la Chine, avec une dĂ©lĂ©gation oĂč se retrouvent, entre autres, Chris Marker, Claude Lanzmann, Francis Lemarque et Claude-Jean Bonnardot. Le gouvernement nord-corĂ©en lui propose de rĂ©aliser un film. Il en Ă©crit le scĂ©nario, Moranbong, Chronique corĂ©enne et en commence le tournage en collaboration avec Bonnardot qui finira le film et en assurera le montage en France.

En 1959, il Ă©crit pour LibĂ©ration – oĂč sa longue absence lui a fait perdre son poste de rĂ©dacteur en chef – un reportage : « La Chine contre la montre ». Il suit le Tour de France Ă  moto, interviewe Marlon Brando et Ă©crit en dĂ©cembre pour Paris Match, oĂč il est devenu grand reporter, son dernier article comme journaliste : « La France pleure GĂ©rard Philipe ». Avec Le Poisson noir, que le Seuil a Ă©ditĂ© l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, il obtient le prix FĂ©nĂ©on de littĂ©rature. Jean Vilar monte Le Crapaud-Buffle au ThĂ©Ăątre RĂ©camier, Petit TNP.

En 1960, il rĂ©alise en Yougoslavie son premier film, L’Enclos, dont il a Ă©crit le scĂ©nario et les dialogues avec Pierre Joffroy.

En 1961, L’Enclos est prĂ©sentĂ© dans plusieurs festivals oĂč il obtient des prix : Ă  Cannes, celui de la critique ; Ă  Moscou, oĂč il rencontre Nazim Hikmet, celui de la mise en scĂšne ; Ă  Mannheim, oĂč il reçoit une mention spĂ©ciale hors concours.

En 1962, trois spectacles sont crĂ©Ă©s ; La Vie imaginaire de l’éboueur Auguste G., Ă  Villeurbanne (dirigĂ© par Robert Gilbert et Roger Planchon), dans une mise en scĂšne de Jacques Rosner ; La DeuxiĂšme Existence du camp de Tatenberg, par GisĂšle Tavet, au ThĂ©Ăątre des CĂ©lestins, Ă  Lyon ; Le Voyage du Grand Tchou, dans une mise en scĂšne de Roland Monod au TQM de Marseille. Il rĂ©alise Ă  Cuba son second film, El otro CristĂłbal.

En 1963, El otro CristĂłbal reprĂ©sente Cuba au Festival de Cannes et y obtient le prix des Écrivains de cinĂ©ma et de tĂ©lĂ©vision. Armand Gatti met en scĂšne l'une de ses piĂšces : Chroniques d’une planĂšte provisoire, au thĂ©Ăątre du Capitole, Ă  Toulouse.

En 1964, il met en scĂšne Le Poisson noir au ThĂ©Ăątre Daniel-Sorano, Ă  Toulouse. De retour d’AlgĂ©rie, il Ă©crit Selma, le scĂ©nario d’un film non rĂ©alisĂ© sur la guerre d’AlgĂ©rie.

En 1965, il rencontre Erwin Piscator, avec lequel il s’entretient Ă  la tĂ©lĂ©vision allemande. Sa piĂšce La DeuxiĂšme Existence du camp de Tatenberg est crĂ©Ă©e Ă  Essen, en RFA. Il travaille Ă  un projet sur Staline, Mort de Staline, Ă  travers l’Ɠil d’une mouche, dont les seules traces Ă©crites se trouvent dans le livre-mĂ©moire d’Antoine Bourseiller, publiĂ© en 2007. Gatti Ă©crit ensuite le scĂ©nario de L’Affiche rouge, qui lui fait rencontrer de nombreuses organisations d’anciens RĂ©sistants de la MOI (Main-d’Ɠuvre immigrĂ©e), dont MĂ©linĂ©e Manouchian et ArsĂšne Tchakarian. Le sujet sera traitĂ©, plus de dix ans aprĂšs, avec La PremiĂšre Lettre, sĂ©rie de six films, Ă  L’Isle-d’Abeau.

En 1966, il crĂ©e deux piĂšces : en janvier, au TNP-Palais de Chaillot, Chant public devant deux chaises Ă©lectriques et en mai, Ă  Saint-Étienne, Un homme seul.

En 1967, Ă  la demande du Collectif intersyndical d’action pour la paix au Vietnam, il Ă©crit un texte sur la guerre du Vietnam : La Nuit des rois de Shakespeare par les comĂ©diens du Grenier de Toulouse face aux Ă©vĂ©nements du Sud-Est asiatique : V comme Vietnam, qu’il met en scĂšne en avril, au ThĂ©Ăątre Daniel-Sorano, Ă  Toulouse. Le Groupe V est fondĂ© Ă  l’issue de la tournĂ©e de quarante-cinq dates en France, Belgique, Suisse et Bradford (Angleterre). DĂšs cette Ă©poque il rencontrera son ami le poĂšte Toulousain Serge Pey, qui traversa avec lui une partie de son engagement poĂ©tique jusqu'Ă  ses derniers jours.

En 1968, Ă  la demande de Guy RĂ©torĂ©, Émile Copfermann, Ă©crivain, critique thĂ©Ăątral et directeur de collection aux Ă©ditions Maspero, rĂ©unit des habitants du 20e arrondissement de Paris, afin que Gatti Ă©crive, grĂące Ă  leurs tĂ©moignages et Ă  travers leur imagination, une piĂšce sur les transformations urbaines du quartier. Ainsi naĂźtra Les Treize Soleils de la rue Saint-Blaise, mis en scĂšne par Guy RĂ©torĂ© au ThĂ©Ăątre de l'Est parisien. La Naissance est crĂ©Ă©e par Roland Monod Ă  la Biennale de Venise et V comme Vietnam montĂ©e en Allemagne (RFA et RDA). La Passion du gĂ©nĂ©ral Franco est retirĂ©e de l’affiche le , pendant les rĂ©pĂ©titions, sur ordre du gouvernement français, Ă  la demande du gouvernement espagnol. Un comitĂ© de soutien regroupant un trĂšs grand nombre de personnalitĂ©s du monde culturel et artistique se forme. AndrĂ© Malraux, ministre de la Culture, propose des solutions de rechange, mais rien n’aboutit.

En 1969, devant les difficultĂ©s rencontrĂ©es pour crĂ©er La Passion, il quitte la France et s’installe Ă  Berlin-Ouest, invitĂ© Ă  la fois par le SĂ©nat et l’universitĂ© oĂč il a de nombreux amis. Il travaille auparavant Ă  Stuttgart pour rĂ©aliser son troisiĂšme film, Ubergang ĂŒber den Ebro (Le Passage de l'Èbre), produit par la tĂ©lĂ©vision ZDF – puis Ă  Cassel, oĂč il rĂ©Ă©crit La Naissance, qu’il met en scĂšne au Staatstheater. La Vie imaginaire de l’éboueur Auguste G. est jouĂ©e au Piccolo Teatro de Milan, dirigĂ© par Paolo Grassi, qui invite Ă  la premiĂšre la mĂšre d’Armand Gatti, l’épouse du dĂ©funt Auguste.

En 1970, Gatti travaille comme OS (ouvrier spĂ©cialisĂ©) Ă  Berlin pendant plusieurs mois, aux usines Osram. Les piĂšces du Petit manuel de guĂ©rilla urbaine, Ă©crites l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, sont jouĂ©es de nombreuses fois en Allemagne, Ă  Hanovre et Bremerhaven. Dominique Lurcel monte Les Hauts Plateaux Ă  la Maison des jeunes et de la culture de Fresnes. En juin, Le Chat sauvage, nouvelle version d’Interdit aux plus de trente ans, texte dit collectif, est crĂ©Ă© par Jean-Marie Lancelot.

En 1971, Rosa Collective est crĂ©Ă©e par Kai Braak, GĂŒnter Fischer et Ulrich Brecht, Ă  Cassel, et La Cigogne par Pierre Debauche, Ă  Nanterre. Lucien Attoun, apprenant qu’Armand Gatti vient d’écrire un texte sur Rosa Luxemburg, l’invite Ă  en faire une lecture au XXVe festival d’Avignon, dans le lieu qu’il vient d’ouvrir, la chapelle des PĂ©nitents blancs.

En 1972 et 1973, invitĂ© par l’UniversitĂ© libre de Berlin, il y fait des confĂ©rences, en janvier et fĂ©vrier 1972, sur le thĂ©Ăątre de rue (en URSS, Allemagne, Chine, États-Unis, Vietnam, etc.) et sur sa propre expĂ©rience. Henry Ingberg et Armand Delcampe, directeurs de l’Institut des arts de diffusion (IAD) de Louvain-la-Neuve, l’invitent Ă  travailler avec leurs Ă©tudiants. C’est ainsi que vont naĂźtre : La Colonne Durruti ou Les Parapluies de la Colonne IAD (usine Rasquinet, quartier de Schaerbeek, Ă  Bruxelles) et L’Arche d’Adelin (dans le Brabant wallon), travaux collectifs avec les Ă©tudiants, qu’il Ă©crit et met en scĂšne.

En 1974, Gatti rentre en France. Il finit d’écrire Quatre schizophrĂ©nies Ă  la recherche d’un pays dont l’existence est contestĂ©e. Vu le succĂšs de la lecture de Rosa Collective, Lucien Attoun l’invite au XXVIIIe festival d’Avignon, Ă  la chapelle des PĂ©nitents blancs, pour une nouvelle expĂ©rience : La Tribu des Carcana en guerre contre quoi ?.

En 1975, son retour en France correspond aussi Ă  l’invitation de Jean Hurstel, directeur du Centre d’action culturelle de MontbĂ©liard, qui lui commande « une piĂšce sur le monde ouvrier ». Ce projet se transforme en une vaste saga vidĂ©o, Le Lion, sa cage et ses ailes, huit films racontant une ville Ă  travers son Ă©migration. Avant de quitter l’Allemagne, il crĂ©e un dernier spectacle au Forum Theater sur les femmes rĂ©sistantes allemandes : La MoitiĂ© du ciel et nous, en hommage Ă  Ulrike Meinhof. Le festival d’Automne, dirigĂ© par Alain Crombecque, lui propose de venir crĂ©er un spectacle. Il choisit de s’installer dans un CES Ă  Ris-Orangis et de travailler Ă  la fois avec des comĂ©diens, les jeunes du CES et deux journalistes, Pierre Joffroy et Marc Kravetz, coauteurs et interprĂštes de l’une des piĂšces issues de l’expĂ©rience, Le Joint.

En 1976 et 1977, le thĂ©Ăątre Le Palace, dirigĂ© par Pierre Laville, produit la nouvelle version de La Passion du gĂ©nĂ©ral Franco par les Ă©migrĂ©s eux-mĂȘmes, que Gatti crĂ©e dans des entrepĂŽts de l'entreprise Calberson. Puis c'est Le Canard sauvage qui vole contre le vent, crĂ©ation collective autour de la dissidence soviĂ©tique. Viendront dans la ville ouvriĂšre de nombreux invitĂ©s : AndrĂ© Glucksmann, Franco Basaglia, Robert Castel, FĂ©lix Guattari, Claude Lefort et plusieurs dissidents, dont LĂ©onide Pliouchtch et son Ă©pouse Tatania Jitnikova, Victor Nekrassov, Vadim Delauney, Natalia GorbanevskaĂŻa, le syndicaliste Victor Fainberg et celui pour qui cette action a Ă©tĂ© imaginĂ©e, Vladimir Boukovsky. Faisant suite au travail de Saint-Nazaire, il Ă©crit Le Cheval qui se suicide par le feu, que Lucien Attoun invite au XXXIe Festival d’Avignon, Ă  la chapelle des Cordeliers.

En octobre 1978, la Tribu – nom qu’il donne aux personnes qui travaillent avec lui – s’installe dans la ville nouvelle de L’Isle-d’Abeau (entre Lyon et Grenoble), avec pour projet de « donner quelques instants de plus Ă  vivre, Ă  travers votre imaginaire » Ă  Roger Rouxel, l’un des vingt-trois fusillĂ©s du groupe Manouchian au mont ValĂ©rien. Cette crĂ©ation dĂ©bouche sur la rĂ©alisation de six films vidĂ©o sous le titre La PremiĂšre Lettre.

En aoĂ»t 1979, Gatti s’installe pour un an, avec une bourse d’écriture du ministĂšre de la Culture, dans le PiĂ©mont, dans la maison hĂ©ritĂ©e de sa mĂšre dĂ©cĂ©dĂ©e l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, Ă  Pianceretto. La PremiĂšre Lettre est diffusĂ©e sur FR3, et LibĂ©ration publie alors un trĂšs long entretien, sur six numĂ©ros, avec Marc Kravetz (Ă©ditĂ© en 1985 sous le titre L’Aventure de la Parole errante).

En 1980, huit versions de La Parole errante sont Ă©crites. Les sept premiĂšres sont brĂ»lĂ©es, la huitiĂšme restera Ă  l’état de manuscrit jusque dans les annĂ©es 1990. Il s’agit de la confrontation de « tous les Gatti ayant existĂ© » avec l’Histoire, l’Utopie et l’Écriture. Elle sera Ă©ditĂ©e en 1999.

En 1981, il s'installe en Irlande du Nord (Derry) dĂšs janvier, pour prĂ©parer le tournage d’un film. Nous Ă©tions tous des noms d’arbres est coproduit par la tĂ©lĂ©vision belge et une sociĂ©tĂ© irlandaise spĂ©cialement crĂ©Ă©e par la communautĂ© des habitants de Derry et la sociĂ©tĂ© de production des frĂšres Dardenne.

En 1982, le ministĂšre de la Culture lui propose de s’installer Ă  Toulouse pour y crĂ©er l’Atelier de crĂ©ation populaire. AppelĂ© l’ArchĂ©optĂ©ryx, cet atelier est inaugurĂ©, aprĂšs travaux, dans un ancien restaurant universitaire. Le Labyrinthe, piĂšce Ă©crite en Irlande, est crĂ©Ă©e en mai, Ă  GĂȘnes, puis au Festival d’Avignon.

De 1983 Ă  1985, Gatti s'installe Ă  Toulouse oĂč il crĂ©e l'Atelier de CrĂ©ation Populaire : L’ArchĂ©optĂ©ryx. Il commence l’écriture d’un nouveau scĂ©nario de film, La Licorne, qui devient une piĂšce de thĂ©Ăątre : OpĂ©ra avec titre long. Il programme un « Cycle des poĂštes assassinĂ©s », inaugurĂ© avec Bobby Sands. Sont invitĂ©s Ă  des confĂ©rences et dĂ©bats : Rafael Alberti, Jean-Pierre Changeux, Serge July, la FĂ©dĂ©ration anarchiste, Michel Auvray, Jean Delumeau, Michel Vovelle, Philippe AriĂšs, Jean-Paul Aron, Michel Serres, Jean-Michel Palmier, Michel LĂ©pine, Alain Robbe-Grillet et Manuel JosĂ© ArcĂ©. Une annĂ©e est consacrĂ© Ă  l’URSS sous le titre : « 1905-Russie/1917/URSS-1935 » : exposition La Victoire sur le soleil : Khlebnikov/Malevitch, rĂ©trospective du cinĂ©ma muet soviĂ©tique des annĂ©es 1920-1930 avec la CinĂ©mathĂšque de Toulouse, diverses crĂ©ations dont La RĂ©volte des objets de MaĂŻakovski, dans laquelle il joue le rĂŽle de l’auteur. Premier stage autour de Nestor Makhno : L’Émission de Pierre Meynard (qui deviendra par la suite Nous ne sommes pas des personnages historiques). Gatti est invitĂ© Ă  lire OpĂ©ra avec titre long au Palais de Chaillot, par Antoine Vitez. La derniĂšre annĂ©e est autour de la RĂ©sistance allemande, en collaboration avec l'Institut Goethe et la librairie Ombres blanches. Avec le deuxiĂšme stage, il crĂ©e Le Dernier Maquis, reprĂ©sentĂ© au Centre Georges-Pompidou, Ă  l’invitation de Gabriel Garran. En aoĂ»t, l’expĂ©rience Ă  Toulouse se termine.

En 1986, Gatti est invitĂ© par l’École nationale de thĂ©Ăątre de MontrĂ©al oĂč il monte au thĂ©Ăątre du Monument national OpĂ©ra avec titre long, qu’il prĂ©sente Ă  cette Ă©poque comme « son testament ».

En 1987, Ă  Montreuil, Les Arches de NoĂ©, mise en scĂšne par Gatti et HĂ©lĂšne ChĂątelain, est prĂ©sentĂ©e au thĂ©Ăątre Berthelot dans le cadre de l’exposition 50 ans de thĂ©Ăątre vus par les 3 chats d’Armand Gatti. Des tĂ©moins de sa vie et de son Ɠuvre en sont, pendant un mois, les guides : Robert Abirached, Lucien Attoun, Raymond Bellour, Alain Crombecque, Armand Delcampe, Bernard Dort, Gabriel Garran, Jean Hurstel, Pierre Joffroy, Marc Kravetz, Dorothy Knowles, Jean-Pierre LĂ©onardini, Heinz Neumann-Riegner, Jack Ralite, Madeleine RebĂ©rioux, Jacques Rosner, Max Schoendorff, Viviane ThĂ©ophilides, Pierre Vial, AndrĂ© Wilms, Michel Simonot, Évelyne Didi, etc. L’exposition est invitĂ©e au XLIIIe Festival d’Avignon. InvitĂ© par l’universitĂ© de QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al (UQM), il y crĂ©e Le Passage des oiseaux dans le ciel. Pour une exposition Ă  Turin, il Ă©crit sur sa mĂšre Ton nom Ă©tait joie, poĂšme Ă©ditĂ© par La Parole errante.

En 1988, le ministre de la Culture, Jack Lang, lui remet le grand prix national du thĂ©Ăątre. InvitĂ© Ă  l’universitĂ© de Rochester (État de New York), il y adapte Les Sept PossibilitĂ©s du train 713 en partance d’Auschwitz, au contexte social amĂ©ricain. De retour Ă  Toulouse, il travaille sur la RĂ©volution française et crĂ©e avec le quatriĂšme stage du Crafi Nous, RĂ©volution aux bras nus.

En 1989, Gatti cĂ©lĂšbre le bicentenaire de la RĂ©volution française en crĂ©ant Les Combats du jour et de la nuit Ă  la maison d’arrĂȘt de Fleury-MĂ©rogis avec douze dĂ©tenus. Un colloque international « Salut Armand Gatti » est organisĂ© par l’universitĂ© Paris-VIII par Michelle Kokosowski et Philippe Tancelin. Il reçoit Ă  Asti le prix Alfieri, rĂ©compensant « un grand poĂšte français d’origine italienne ».

En 1990, il s’installe Ă  Marseille. Traitant de la montĂ©e du fascisme et en souvenir de l’environnement de son enfance, il Ă©crit sur Mussolini Le CinĂ©cadre de l’esplanade Loreto reconstituĂ© Ă  Marseille pour la grande parade des pays de l’Est. Le spectacle est jouĂ© par un nouveau groupe de jeunes en stage de rĂ©insertion.

En 1991, Alain Crombecque, voulant dĂ©velopper le Festival d’Avignon dans sa banlieue, fait appel Ă  lui pour imaginer un travail avec des jeunes de la « pĂ©riphĂ©rie ». C’est ainsi que naĂźt Ces empereurs aux ombrelles trouĂ©es.

En 1993, Ă  l’initiative de Philippe Foulquier, directeur de la Friche de la Belle de Mai, et avec le soutien trĂšs actif de l’adjoint Ă  la Culture, le poĂšte Julien Blaine, Le Chant d’amour des alphabets d’Auschwitz, parcours thĂ©Ăątral en sept lieux de Seine-Saint-Denis, est repris Ă  Marseille. Il y devient Adam quoi ?, avec quatre-vingts jeunes. Le spectacle est prĂ©sentĂ© durant deux jours, dans dix lieux de la ville.

En 1994 et 1995, Jean Hurstel l’invite sur ses terres. Avec quatre-vingts stagiaires, il va crĂ©er Ă  Strasbourg Kepler, le langage nĂ©cessaire, annoncĂ© comme un work in progress sous le titre rĂ©vĂ©lateur de son Ă©tat d’esprit : Nous avons l’art afin de ne pas mourir de la vĂ©ritĂ©. F. Nietzsche. Cette expĂ©rience sera trĂšs fructueuse en rencontres avec des scientifiques : AgnĂšs Acker, Francis Bailly, Jean-Marie Brom, Guy Chouraqui, Baudouin Jurdant et Isabelle Stengers. C’est le dĂ©but de la saga de La TraversĂ©e des langages, marquĂ©e par sa dĂ©couverte de la thĂ©orie quantique et de Jean CavaillĂšs.

En 1996 et 1997, L’Enfant-Rat est crĂ©Ă© Ă  Limoges, au Festival des francophonies, mise en scĂšne de HĂ©lĂšne ChĂątelain. Gatti crĂ©e aussi L’Inconnu n° 5 du fossĂ© des fusillĂ©s du Pentagone d’Arras, Ă  Sarcelles.

En 1998 et 1999, Premier voyage en langue maya, expĂ©rience avec vingt-cinq jeunes de la Seine-Saint-Denis Ă  La Maison de l’Arbre, est suivie, Ă  GenĂšve, de la crĂ©ation de DeuxiĂšme voyage en langue maya avec surrĂ©alistes Ă  bord et des Incertitudes de Werner Heisenberg.

En 2000, au ThĂ©Ăątre universitaire de Besançon, animĂ© par Lucile Garbagnati, il participe au colloque « Temps scientifique et Temps thĂ©Ăątral », oĂč il lit Incertitudes de la mĂ©canique quantique devenant chant des oiseaux du Graal pour l’entrĂ©e des groupes de Galois dans le langage dramatique.

En , à la suite de l'invitation de Françoise Trompette et de Georges Perpes de l'association Orphéon, il vient inaugurer à Cuers (Var) la bibliothÚque de théùtre Armand-Gatti et lit Possibilités du rayonnement fossile pour que la Rose Blanche soit, sur les murs du Pentagone d'Arras, le sourire des mots de Goethe.

En 2001, Chant public pour deux chaises électriques est créé par Gino Zampieri à Los Angeles.

En 2002, Armand Gatti lit Didascalie se promenant seule dans un théùtre vide au Théùtre universitaire de Besançon.

En 2003, Les Sept PossibilitĂ©s du train 713 en partance d’Auschwitz est crĂ©Ă© par Eric Salama Ă  GenĂšve et Le Couteau-toast d’Évariste Galois avec lequel Dedekind fait exister la droite en mathĂ©matiques
 par lui-mĂȘme au ThĂ©Ăątre universitaire de Franche-ComtĂ©, dans le cadre d’un stage rĂ©unissant des Ă©tudiants de quinze nationalitĂ©s, Ă  Besançon.

En 2004-2005, Armand Gatti est fait commandeur des Arts et Lettres.

En 2006, il crĂ©e Les Oscillations de Pythagore en quĂȘte du masque de Dionysos Ă  l’hĂŽpital psychiatrique de Ville-Évrard, avec des Ă©tudiants français et Ă©trangers.

En 2007, ont lieu la premiÚre rétrospective complÚte de ses films au Magic Cinéma de Bobigny et la lecture du Passage des oiseaux dans le ciel par la troupe de la Comédie-Française, retransmise en direct sur France Culture.

En 2009, Gatti Ă©crit le poĂšme Les Arbres de Ville-Évrard lorsqu’ils deviennent passage des cigognes dans le ciel, Ă  partir d'un travail rĂ©alisĂ© Ă  l’hĂŽpital psychiatrique de Ville-Évrard.

En 2010, Ă  l’issue d'une rĂ©sidence dans le Limousin, il crĂ©e Science et RĂ©sistance battant des ailes pour donner aux femmes en noir de Tarnac un destin d’oiseau des altitudes, avec trente Ă©tudiants français et Ă©trangers, au gymnase du lycĂ©e forestier de Neuvic[5].

En 2011, Ă  la CinĂ©mathĂšque française, Ă  Paris, ont lieu une rĂ©trospective et des dĂ©bats autour d’« Armand Gatti cinĂ©aste, L’ƒuvre indispensable ». Mis en cause par l’amicale des dĂ©portĂ©s de Neuengamme, Armand Gatti confirme qu’il n’a pas Ă©tĂ© au camp de Neuengamme, mais dans un camp de travail proche, Ă  Hambourg : le camp de Lindemann[6], recensĂ© aprĂšs la guerre par le Service international de recherches (ITS, Ă  Bad Arolsen) comme camp (lager) gardĂ© (ueberwacht). DĂšs 1950, le nom du camp est effacĂ© du catalogue de l’ITS Ă  la demande de la famille hĂ©ritiĂšre de l’entreprise Lindemann, pourtant identifiĂ©e comme l'une des entreprises allemandes de l'organisation nazie Todt (ou OT), « employeuse » pour la construction du Mur Atlantique de « volontaires » du STO, ainsi que de prisonniers de guerre et de dĂ©portĂ©s juifs, communistes, espagnols, 
 Gatti assure cependant ne pas avoir assujetti au STO, ce qui est confirmĂ© par la suite[6].

En , il lit Révolution culturelle nous voilà à La Seyne-sur-Mer, puis inaugure, place Martel Esprit, les nouveaux locaux de l'association Orphéon et de la bibliothÚque de théùtre Armand-Gatti.

En 2012, ont lieu des reprĂ©sentations Ă  la Maison de l'arbre de Rosa Collective, mise en scĂšne par Armand Gatti, et de La Cigogne, par Matthieu Aubert. La Vie imaginaire de l’éboueur Auguste G. est mis en scĂšne par Emmanuel Deleage Ă  Los Angeles. La nouvelle promotion de L’École nationale supĂ©rieure des arts et techniques du thĂ©Ăątre (ENSATT), Ă  Lyon, porte son nom. Il lit Les Pigeons de la grande guerre aprĂšs la projection du film Il tuo nome era Letizia au ThĂ©Ăątre de la Girandole, Ă  Montreuil, avec la participation de la chorale de Pianceretto, le village de sa mĂšre. Les manuscrits d'Armand sont donnĂ©s au dĂ©partement des Arts du spectacle de la BibliothĂšque nationale de France.

En 2014, pour ses quatre-vingt-dix ans, en janvier-fĂ©vrier, Ă  la Maison de l’Arbre, est repris Ces empereurs aux ombrelles trouĂ©es, qu’il met en scĂšne avec Matthieu Aubert, et de Berlin, les personnages de thĂ©Ăątre meurent dans la rue, par Jean-Marc Luneau. En mars, France Culture rediffuse Berlin, les personnages de thĂ©Ăątre meurent dans la rue et Didascalie se promenant seule dans un thĂ©Ăątre vide.

Un fonds patrimonial d'étude, comportant notamment des manuscrits et tapuscrits d'Armand Gatti, est conservé par la bibliothÚque de l'Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis et, pour partie, disponible sur la bibliothÚque numérique Octaviana.

Vie privée

Il se marie à Paris avec DaniÚle Arhens en 1947. Ils ont trois enfants : Stéphane (1950), Anne-Laure (1956), Clarisse (1959).

Il meurt le des suites d'une opération à l'hÎpital d'instruction des armées Bégin à Saint-Mandé[7].

RĂ©compenses et distinctions

ƒuvre

Théùtre révolutionnaire

L'Ɠuvre de Gatti est indissociable de sa vie. Durant les dix annĂ©es pendant lesquelles il fut journaliste et traversa le monde en conflit, il s’est forgĂ© une matiĂšre pour ses piĂšces de thĂ©Ăątre. S’il a abandonnĂ© le journalisme, c’est aprĂšs la rencontre avec Felipe, l’Indien guatĂ©maltĂšque de 18 ans, qui lui dit « vous, les gringos, les yankees, vos mots ils racontent, mais ils ne disent jamais rien. Vos paroles, vous les jetez mais vous ne les faites jamais exister[8]. » Quelques jours plus tard, Felipe se fait fusiller froidement par l’armĂ©e. Armand Gatti en rĂ©chappe et sait que dĂ©sormais, le journalisme est fini pour lui. La question qu’il se pose avec Ă©vidence est alors « Pour quoi Ă©cris-tu ? »[9]

La forme thĂ©Ăątrale qu’il choisit aprĂšs le journalisme lui vient naturellement. Mais il ne s’agit pas de la forme traditionnelle du thĂ©Ăątre occidental dont on a l’habitude. En effet, les rĂ©volutions se poursuivent Ă  l’intĂ©rieur mĂȘme de son Ă©criture : les personnages de la dramaturgie classique laissent place Ă  des personnages dont le principal rĂŽle est de porter le texte rĂ©volutionnaire, l’espace, les spectateurs, les voix, tout est remis en cause. Le thĂ©Ăątre pour lui est avant tout une nĂ©cessitĂ© d’expression, il est fait pour « rĂ©pondre Ă  ce qui Ă©tait en train de se passer, de trouver le langage qui convenait
 c’était en quelque sorte naĂźtre[10]. »

Il ne fait pas de thĂ©Ăątre dans l’objectif de reprĂ©sentations car il rejette violemment l’idĂ©e du spectateur-consommateur, le rĂ©sultat n’est donc pas l’important. L’essentiel, pour lui, c’est le travail en lui-mĂȘme, le Work in Progress qui passe par l’apprentissage du son, du corps, de la musique et surtout de la pensĂ©e et du verbe ; « c’est la confrontation de l’individu et du texte[11]. »

La démarche politique de Gatti dans sa création théùtrale est de rassembler une communauté, celle des loulous, pour « mobiliser les énergies vers un objectif commun ».

« C’est donc une invitation Ă  la connaissance, Ă  l’apprentissage d’un langage qui [
] permet Ă  chacun de devenir son propre maĂźtre[12]. »

Armand Gatti interroge le langage, plus que les mots mĂȘme, c’est leur(s) sens qu’il questionne. Car c’est la langue qui permet Ă  l’homme de s’élever et de se rĂ©volter. Pour lui, la poĂ©sie et la rĂ©volution sont complĂ©mentaires, la langue est un outil. C’est avec cet outil qu’il choisit de combattre du cĂŽtĂ© des opprimĂ©s, pour la rĂ©sistance et la cause plus grande que l’homme. Ses mots sont ceux de la prise de conscience contre ceux de la prise de pouvoir.

ExpĂ©riences de crĂ©ation et d’écriture

À partir des annĂ©es 1970/1980, Gatti commence ses expĂ©riences de crĂ©ations et d’écriture thĂ©Ăątrales. Elles font intĂ©gralement partie du travail qu’il Ă©labore avec les loulous des villes de France qu’il traverse. Entre 1976 et 1977, Gatti et sa femme HĂ©lĂšne ChĂątelain orientent leur expĂ©rience autour de Vladimir Boukovski, internĂ© en hĂŽpital psychiatrique en Union soviĂ©tique, Ă  la MJEP (Maison des Jeunes et de l'Éducation Permanente) de Saint-Nazaire. La piĂšce s’appellera Le canard sauvage. Et puis les expĂ©riences s’enchaĂźnent : en 1993, Ă  Marseille, ils travaillent sur Le Chant d’amour des alphabets d’Auschwitz, devenu Adam Quoi ? ; en 1994-1995, Kepler le langage nĂ©cessaire devient Nous avons l’art, afin de ne pas mourir de la vĂ©ritĂ©. F. Nietzsche Ă  Strasbourg ; Ă  Sarcelles, en 1996-1997, ils se focalisent sur L’Inconnu n°5 du fossĂ© des fusillĂ©s du pentagone d’Arras et sur Premier voyage en langue Maya, Ă  Montreuil, en 1998.

Dans ces expĂ©riences avec les loulous, il veut retrouver « les mots et le langage qui permettent d’affronter le monde »[13]. Il ne choisit pas lui-mĂȘme les loulous, ce sont des organismes sociaux qui se chargent des annonces et le seul critĂšre est la motivation, celle de faire du thĂ©Ăątre. Avec eux et son groupe de travail, La Parole Errante, il explore ses piĂšces, pendant plusieurs mois, afin que ces « exclus » retrouvent un langage et une parole qui leur sont propres, pour s’armer contre l’humiliation que leur impose la sociĂ©tĂ©. Le thĂ©Ăątre doit ĂȘtre « l’universitĂ© du pauvre »[14].

Gatti s’emploie donc Ă  rĂ©aliser ces expĂ©riences, mais il intervient aussi dans des Ă©tablissements scolaires, gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©s comme « zones sensibles » en raison des difficultĂ©s sociales et scolaires qui y rĂšgnent. Ainsi, en 2006, il passe 6 mois avec des Ă©lĂšves de troisiĂšme du collĂšge Henri-Barbusse de Vaulx-en-Velin, dans le RhĂŽne. Ces Ă©lĂšves ont retirĂ© de cette aventure, qui n’est qu’un exemple parmi d’autres, un Ă©panouissement qui, comme leur souhaitait Armand Gatti, les ferait devenir des « hommes plus grands que l’homme »[15].

La Traversée des langages et La Parole errante

La Traversée des langages

La TraversĂ©e des langages est une part importante dans l’Ɠuvre de Gatti. Il s’agit d’un cycle d’écriture entamĂ© vers 1995, autour de la physique quantique, qui regroupe une quinzaine de piĂšces Ă  sujets scientifiques. À l’occasion de ce travail, menĂ© sur plusieurs annĂ©es, il Ă©crit une piĂšce sur Évariste Galois, mathĂ©maticien et rĂ©sistant rĂ©publicain, et sur Jean CavaillĂšs. Cette piĂšce sera notamment travaillĂ©e pendant neuf semaines au ThĂ©Ăątre Jean Vilar, Ă  Montpellier, par des habitants du quartier de la ville. Son attraction pour la Physique quantique rĂ©vĂšle sa volontĂ© de remettre en question les reprĂ©sentations acquises, c’est aussi un engagement de l’esprit et du corps en rĂ©sistance Ă  la pensĂ©e dominante. (En 2012, un volume rĂ©unissant dix-neuf piĂšces sous ce titre est publiĂ© aux Ă©ditions Verdier.)

La Parole errante

La Parole errante est avant tout le nom d'un Centre international de crĂ©ation, qui a vu le jour Ă  Montreuil en 1986 et dont la direction est revenue Ă  Armand Gatti et son groupe de travail : HĂ©lĂšne ChĂątelain, son fils StĂ©phane Gatti et Jean-Jacques Hocquard. Ce lieu est nĂ© de plusieurs crĂ©ations de structure dans les annĂ©es 1970, qui avaient toutes le mĂȘme but : « associer dans une production artistique l’écriture, le thĂ©Ăątre, la musique, la peinture la vidĂ©o et le cinĂ©ma[16]. » Il y a d’abord eu l’Institut de Recherche sur les Mass MĂ©dias et les Arts de diffusion (IRMMAD) en 1973, puis Les Voyelles en 1975, pour produire, avec l’INA (Institut National de l’Audiovisuel), le reportage Le lion, sa cage et ses ailes. En 1982, le groupe s’installe Ă  Toulouse oĂč il ouvre l’atelier de crĂ©ation populaire : L’ArchĂ©optĂ©ryx. La Parole errante hĂ©ritera de ces divers essais et expĂ©riences, et rĂ©cupĂšrera l’ensemble du matĂ©riel de l’atelier de Toulouse.

En parallĂšle, le ministĂšre de la Culture leur confie une mission : « crĂ©er un lieu oĂč serait confrontĂ©e l’écriture d’auteurs de langue française avec des groupes diversifiĂ©s[16]. » C’est ainsi que la Maison de l’Arbre ouvre ses portes en 1998, dans les anciens entrepĂŽts du cinĂ©aste Georges MĂ©liĂšs.

La Parole errante est aussi le titre d’un ouvrage d’Armand Gatti, un texte de 1760 pages Ă  caractĂšre autobiographique, mais aussi un rĂ©cit de la traversĂ©e du XXe siĂšcle, dont l'auteur entreprend l'Ă©criture en 1980 et qu'il Ă©crit et rĂ©Ă©crit jusqu'en 1999, oĂč il sera publiĂ© par les Ă©ditions Verdier.

Le devenir de la Parole errante en 2017

En mai 2016, le bail qui lie le Conseil dĂ©partemental de Seine-Saint-Denis Ă  La Parole errante arrive Ă  Ă©chĂ©ance et n'est pas renouvelĂ© selon les mĂȘmes termes. Le risque qu'il soit fait table rase du travail de Gatti et du passĂ© du lieu est important. Un collectif d'usagers, metteurs en scĂšne, comĂ©diens, libraires, Ă©crivains, rĂ©alisateurs, musiciens, enseignants, Ă©ducateurs, militants, essaye d'imaginer un devenir pour ce lieu et a Ă©crit un projet nommĂ© La parole errante demain[17].

Pour ce collectif :

« Si une Ă©poque de La Parole Errante se termine, pour autant, l'imagination de son futur devra, Ă  notre sens, repartir de son histoire, et des besoins et potentialitĂ©s qui s'y sont formulĂ©s ces dix derniĂšres annĂ©es. C'est pourquoi nous dĂ©fendons un lieu fondĂ© sur l'ouverture, l'accueil, le partage, la solidaritĂ©, un lieu ancrĂ© dans la ville de Montreuil et dans le territoire de la Seine-Saint-Denis, un centre de crĂ©ation culturelle et sociale qui ne se referme pas sur lui-mĂȘme. »

Ce projet, qui tient surtout d'un processus collectif de rĂ©-invention du lieu Ă  partir de l'existant, pour parvenir Ă  s'imposer, obtient un soutien public assez large. En rĂ©ponse, le conseil dĂ©partemental procrastine et lance un appel d'offres Ă  l'Ă©tĂ© 2016 (repoussant par lĂ  son premier projet d'installation des rencontres chorĂ©graphiques de Seine-Saint-Denis sur toute une annĂ©e). À l'hiver 2016, la logique de l'appel d'offres ne retient que deux projets: celui des Jeunesses musicales de France, et celui de l'Envol (centre d'art et de transformation sociale basĂ© Ă  Arras). Rien n'est encore dĂ©finitif toutefois, et le collectif de La Parole errante demain continue de faire vivre ce lieu et d'imposer des suites qui s'inventent Ă  partir de l'existant et des usages actuels de la grande salle de la Maison de l'Arbre.

Participent à ce collectif le café-librairie MichÚle Firk[18] (hébergé par La Parole errante) et le centre social autogéré de La Parole Errante[19], installé au-dessus du café-librairie. De nombreux événements sont accueillis et organisés[20].

Critiques et réception

Gatti se met Ă  Ă©crire du thĂ©Ăątre fin des annĂ©es 1950 et c’est Jean Vilar qui va le faire connaĂźtre. En effet, celui-ci dĂ©cide de monter Le Crapaud-Buffle en 1959 au TNP. Le thĂ©Ăątre de Gatti est en contrepoint total avec le thĂ©Ăątre bourgeois, il n’écrit pas pour des spectateurs et surtout refuse l’aspect frĂ©quentation et consommation par le spectateur.

La reprĂ©sentation du Crapaud-Buffle est un scandale. Les critiques sont assassines, envers Vilar autant que vis-Ă -vis de Gatti. À cette Ă©poque oĂč le nouveau dramaturge est plus sensible aux critiques, c’est le soutien du directeur du TNP qui va le maintenir dans la voie du thĂ©Ăątre[21].

Gatti continue donc son combat, et il se détachera peu à peu des critiques.

Il rencontre nĂ©anmoins beaucoup de difficultĂ©s liĂ©es aux contraintes institutionnelles. Comment proposer un thĂ©Ăątre anarchiste, anti-institution, mais qui a tout de mĂȘme besoin d’aides financiĂšres ? Il a plusieurs amis, qui l’aident Ă  monter ses piĂšces et Ă  les jouer dans diffĂ©rents thĂ©Ăątres français. La difficultĂ© la plus importante Ă  laquelle il est confrontĂ©, c’est en 1968, oĂč il doit faire face Ă  la censure. Seul Malraux, alors ministre de la Culture, le soutient au sein du gouvernement. La censure touche sa piĂšce La Passion du GĂ©nĂ©ral Franco, car le ministre des Affaires Ă©trangĂšres de l’époque, Michel DebrĂ©, voulait garder de bonnes relations avec l’Espagne. La piĂšce sera tout de mĂȘme jouĂ©e, en Allemagne, mais aussi en France aprĂšs de nombreux rejets.

Principales Ɠuvres d’Armand Gatti

ƒuvres thĂ©Ăątrales

Sauf mention contraire, les piĂšces sont mises en scĂšne par l'auteur.

  • 1958 : Le Poisson Noir (mise en scĂšne en 1964)
  • 1959 : Le Crapaud-Buffle (mise en scĂšne Jean Vilar)
  • 1960 : Le Quetzal, L'Enfant-Rat
  • 1962 : La Vie imaginaire de l'Ă©boueur Auguste G.
  • 1962 : La Seconde existence du camp de Tatenberg, Le Voyage du Grand Tchou
  • 1963 : Chroniques d'une planĂšte provisoire, Notre tranchĂ©e de chaque jour
  • 1966 : Chant public devant deux chaises Ă©lectriques, Un homme seul
  • 1967 : V comme Vietnam, La Cigogne, La Naissance
  • 1968 : Les Treize Soleils de la rue Saint Blaise", "La JournĂ©e d'une infirmiĂšre, La Machine excavatrice (
), Les Hauts plateaux (
), Ne pas perdre de temps sur un titre (
), La Passion du GĂ©nĂ©ral Franco devenu L’Interdiction, ou Petite Histoire de l’interdiction d’une piĂšce qui devait ĂȘtre reprĂ©sentĂ©e en violet, jaune et rouge, dans un thĂ©Ăątre national
  • 1969 : Interdit aux plus de trente ans, devenu Le Canard sauvage
  • 1970 : Rosa Collective
  • 1971 : L'Arche d'Adelin,
  • 1972 : La Colonne Durruti
  • 1974 : La Tribu des Carcana en guerre contre quoi?
  • 1975 : Quatre SchizophrĂ©nies Ă  la recherche d'un pays dont l'existence est contestĂ©e, La MoitiĂ© du ciel et nous
  • 1976 : La Passion du gĂ©nĂ©ral Franco par les Ă©migrĂ©s eux-mĂȘmes
  • 1977 : Le Joint, Le Cheval qui se suicide par le feu
  • 1982 : Le Labyrinthe
  • 1983 : Retour Ă  la douleur de tous, Crucifixion mĂ©tisse
  • 1984 : Nous ne sommes pas des personnages historiques
  • 1985 : Le Dernier Maquis
  • 1986 : OpĂ©ra avec titre long
  • 1987 : Les Sept PossibilitĂ©s du train 713 en partance d’Auschwitz
  • 1988 : Le Chant d'amour des alphabets d’Auschwitz
  • 1989 : Les Combats du jour et de la nuit Ă  la prison de Fleury-MĂ©rogis
  • 1990 : Le Passage des oiseaux dans le ciel
  • 1991 : Nos empereurs aux ombrelles trouĂ©es
  • 1992 : Le cinĂ©cadre de l'esplanade Loretto (
)
  • 1993 : Marseille, adam quoi?
  • 1995 : Kepler, le langage nĂ©cessaire'' devenu Nous avons l'art pour ne pas mourir de la vĂ©ritĂ© (FrĂ©dĂ©ric Nietzsche)
  • 1997 : L'Inconnu n°5 du pentagone des fusillĂ©s d'Arras (
)
  • 1998 : Premier voyage en langue maya", "Second voyage en langue maya avec surrĂ©alistes Ă  bord
  • 1999 : Les Incertitudes de Werner Heisenberg (
)
  • 2003 : Le Couteau-toast d'Évariste Galois (
)
  • 2006 : Les Oscillations de Pythagore en quĂȘte du masque de Dionysos
  • 2010 : Science et RĂ©sistance battant des ailes pour donner aux femmes en noir de Tarnac un destin d'oiseau des altitudes
  • 2012: PossibilitĂ© de la symĂ©trie virtuelle se cherchant Ă  travers les mathĂ©matiques selon les groupes de la derniĂšre nuit d'Évariste Galois

Ses Ɠuvres sont publiĂ©es aux Ă©ditions Verdier, Le Seuil, L'Arche, La Parole errante et l'Entretemps.

Écrits

  • Mort ouvrier, 1962
  • Les personnages de thĂ©Ăątre meurent dans la rue, 1970
  • Prose pour Diato, 1979, poĂšme Ă©crit en hommage Ă  son ami le poĂšte et artiste plasticien Albert Diato
  • Le Monde concave, 1983
  • La Parole errante, 1999, roman fleuve ou livre monde autobiographique
  • L'Anarchie comme battement d'ailes, 2001, quatre volumes sur son Ă©popĂ©e familiale
  • Les Cinq noms de Georges Guingouin, 2005, hommage Ă  son chef de maquis
  • Le Bombardement de Berlin, illustrĂ© de gravure d'Emmanuelle Amann, Ă©ditions Æncrages & Co

ƒuvres cinĂ©matographiques

Notes et références

  1. « Armand Gatti », sur IMDb (consulté le )
  2. « Armand Gatti, miroir Ă©clatĂ© des utopies », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  3. « Armand Gatti, miroir Ă©clatĂ© des utopies », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  4. Esprit de janvier.
  5. « CorrÚze Télévision - Armand Gatti : université européenne de création », sur www.correzetelevision.fr (consulté le )
  6. Brigitte Salino, « Armand Gatti : « Je n’ai jamais Ă©tĂ© au camp de Neuengamme » », lemonde.fr, (consultĂ© le )
  7. Armelle Heliot, « Mort d'Armand Gatti, la légende d'un siÚcle », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  8. La Poésie de l'étoile, Claude Faber, Descartes et Cie, p. 95.
  9. La Poésie de l'étoile, Claude Faber, Descartes et Cie, p. 96.
  10. Gatti poĂšte, Marc Kravetz, Jeanmichelplace, p. 46.
  11. La Poésie de l'étoile, Claude Faber, Descartes et Cie, p. 162-163.
  12. Gatti poĂšte, Marc Kravetz, jeanmichelplace, p. 48.
  13. La poésie de l'étoile, Claude Faber, Descartes and Cie, p.145.
  14. La poésie de l'étoile, Claude Faber, Descartes and Cie, p.147.
  15. Rendez-vous avec Armand Gatti, David RAPPE, La Parole errante, p.83.
  16. Site officiel d'Armand Gatti, La traversée des langages: science, théùtre et poésie.
  17. Sur laparoleerrantedemain.org.
  18. Sur michelefirk.org.
  19. Sur laparoleerrantedemain.org.
  20. Agenda sur laparoleerrantedemain.org.
  21. Pour en savoir plus : lire l'étude de Catherine Brun, « La création du Crapaud-Buffle », parue dans la Revue AG Cahiers Armand Gatti, n° 3, 2012.

Voir aussi

Bibliographie

  • Marc Kravetz, Armand Gatti poĂšte, Paris, Jean-Michel Place, 2003, 123 p.
  • Armand Gatti, du thĂ©Ăątre au cinĂ©ma, ouvrage collectif sld Dominique BAX, Bobigny, Magic CinĂ©ma, collection Du ThĂ©Ăątre au CinĂ©ma, 2007, 160 p.
  • Claude Faber et Armand Gatti, La PoĂ©sie de l’étoile, paroles, textes et parcours, Paris, Descartes et Cie, collection Les Passeurs de frontiĂšres, 1998, 249 p.
  • Olivier Neveux, ThĂ©Ăątres en Lutte, le thĂ©Ăątre militant des annĂ©es 1960 Ă  aujourd’hui, Paris, La DĂ©couverte, 2007, 322 p.
  • David Rappe, Rendez-vous avec Armand Gatti, 10 rencontres entre Armand Gatti et des collĂ©giens de Vaulx-en-Velin, Paris, La Parole errante, 2008, 83 p.
  • Gatti, aujourd'hui, GĂ©rard Gozlan et Jean-Louis Pays, Paris, Le Seuil, collection ThĂ©Ăątre, 1970
  • Gatti : journal d'une Ă©criture, Michel SĂ©onnet et StĂ©phane Gatti, catalogue de l’exposition « Cinquante ans de thĂ©Ăątre vus par les trois chats d'Armand Gatti », Artefact, 1987
  • L'Aventure de la Parole errante, Armand Gatti et Marc Kravetz, L'Éther vague, Toulouse, Verdier, Lagrasse, 1991
  • Gatti (le principe vie. Pouvoir et puissance, rĂ©sistance et souvenir dans l'Ɠuvre d'Armand Gatti), Heinz Neumann-Riegner, Romanistischer Verlag Hillen, Bonn, 1993 (ISBN 3-86143-010-X)
  • La PoĂ©sie de l'Ă©toile. Paroles, textes et parcours, Armand Gatti et Claude Faber, Ă©d. Descartes, Paris, 1997
  • Armand Gatti, revue Europe, no 877, (Sommaire et introduction, Armand Gatti, poĂšte par Jean-Pierre HĂ n)
  • Armand Gatti Ă  GenĂšve, Yvan Rihs, Nadine Ruegg, Claudine Pernecker, La Parole errante, 2003.
  • Lucile Garbagnati, FrĂ©dĂ©rique Toudoire–Surlapierre (sous la direction de), L’Arche des langages. Une Ɠuvre de rĂ©fĂ©rence : Armand Gatti, actes du colloque de Besançon, Dijon, Presses Universitaires de Dijon (Collection « Écritures »), 2004.
  • Catherine Brun, Olivier Neveux (numĂ©ro dirigĂ© par), AG. Cahiers Armand Gatti (), n°1, 2010, 236 p. Contributions de : A. Asso, M. Bouchardon, C. Brun, M. Courtieu, D. Faroult, S. Gallet, D. Lescot, P. Mesnard, H. Neumann-Riegner, O. Neveux, A. Roche.
  • Catherine Brun, Olivier Neveux (numĂ©ro dirigĂ© par), AG. Cahiers Armand Gatti : « Les cinĂ©mas d’Armand Gatti »(), n°2, La Parole errante, , 366 p. Contributions de : N. Brenez, C. Brun, S. Dreyer, D. Faroult, J.-P. Fargier, N. Hatzfeld, J. Long, O. Neveux, A. Perraud, M. SĂ©onnet.
  • Catherine Brun, Olivier Neveux (numĂ©ro dirigĂ© par), AG. Cahiers Armand Gatti : « La TraversĂ©e des langages »(), n°3, La Parole errante, , 286 p. Contributions de : F. Bailly, N. Beauvallet, C. Brun, N. Chatelain, J.-M. Clairambault, S. Gatti, M. Naas, H. Neumann-Riegner, O. Neveux, R. C. Pachocki, C. Rohner, L. Wiss.
  • Catherine Brun, Olivier Neveux (numĂ©ro dirigĂ© par), AG. Cahiers Armand Gatti : « Du journalisme »(), n°4, La Parole errante, , 286 p. Contributions de : Marc Kravetz, Anne Roche, C. Brun, Sylvain Dreyer, Johanna Cappi, Jean-Paul Fargier, Marco Consolini, Jean-Pierre LĂ©onardini, O. Neveux, Pauline Tanon, Annick Asso, Pierre Joffroy, Documentation bibliographie des articles de presse : Tiffany Anton, Sabine Guermouche.
  • Catherine Brun, Olivier Neveux (dossier prĂ©parĂ© par), SiĂšcle 21 : « Armand Gatti », no 22, printemps-Ă©tĂ© 2013.
  • Catherine Brun, « À l’envers et l’endroit de mai 1968 : les thĂ©Ăątres de Gatti et de Vinaver », Études françaises, vol. 54, n° 1, 2018, p. 97-115 (lire en ligne).
  • Christophe, « L’anarchie comme un battement d’ailes », Courant alternatif, , pp. 21-23.

Article connexe

Liens externes

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