Centenaire de l'armistice de 1918
Le centenaire de l'armistice de 1918 correspond au centième anniversaire du , date de la fin de la Première Guerre mondiale. Dans ce cadre, ont lieu en de nombreuses cérémonies commémoratives à travers le monde, et notamment une cérémonie internationale à Paris.
Centenaire de l'armistice de 1918 | |
Cérémonie à l'Arc de Triomphe | |
Type | Centenaire de la Première Guerre mondiale |
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Pays | France |
Localisation | Palais de l'Élysée, Arc de triomphe, Paris et Château de Versailles, Versailles |
Date | |
Participant(s) | Près de 70 pays représentés comme Allemagne, États-Unis, France, Russie, Maroc, Turquie, Israël, Canada, Congo, etc. |
Commémoration internationale
Cérémonie à Rethondes
Emmanuel Macron et Angela Merkel participent, l'après-midi du , à une cérémonie dans la clairière de l'Armistice. À cette occasion, les deux dirigeants passent en revue des militaires de la brigade franco-allemande, déposent une gerbe et se recueillent devant une plaque nouvellement inaugurée au pied de la dalle commémorative, sur le site de la signature de l'Armistice. Cette nouvelle plaque réaffirme « la valeur de la réconciliation franco-allemande au service de l'Europe et de la paix ».
Ils se rendent ensuite dans la reconstitution du célèbre wagon-restaurant où l'Armistice a été signé.
Cette cérémonie est historique : c'est la première fois qu'un président français et un chef du gouvernement allemand se retrouvent dans la clairière de Rethondes depuis la signature de l'Armistice.
Cérémonie au bois Belleau
L'après-midi du , le président américain Donald Trump, arrivé dans la matinée à Paris, accompagné de son épouse, devait se rendre au cimetière américain du bois Belleau, à une centaine de kilomètres au nord-est de Paris, mais sa visite est finalement annulée, officiellement en raison du mauvais temps. Cette annulation de dernière minute a provoqué de multiples réactions indignées sur les réseaux sociaux, dont celles de Nicholas Soames, député conservateur britannique et petit-fils de Winston Churchill et de Ben Rhodes, ancien proche conseiller de Barack Obama pour les affaires étrangères.
Réception officielle
Le musée d'Orsay accueille, le au soir, un dîner offert par le président de la République Emmanuel Macron à une cinquantaine de chefs d'État et de gouvernement. Le dîner a lieu dans l'ancienne salle de bal de l'hôtel de la gare d'Orsay, située à l'étage du musée. Avant cela, les officiels visitent l'exposition Picasso « Bleu et rose », inaugurée en septembre 2018.
Un concert se déroule au même moment pour plusieurs membres des délégations étrangères à la Philharmonie de Paris[1].
11 novembre 2018
À 11 h, 84 chefs d’États, de gouvernements et d'organisations internationales se réunissent à l'arc de triomphe de l'Étoile pour une lecture de la liste des noms et âges des soldats décédés dans l'exercice de leur mission dans les douze derniers mois. Le chef de l'État français rend hommage au soldat inconnu. Sont présents à Paris pour commémorer le parmi eux Emmanuel Macron, Donald Trump, Angela Merkel, Vladimir Poutine, Benjamin Netanyahou, Recep Erdoğan, Justin Trudeau, Mohammed VI du Maroc, António Guterres, Leo Varadkar, Mark Rutte, Philippe VI d'Espagne, Charles Michel, Marcelo Rebelo de Sousa, Sergio Mattarella, Henri de Luxembourg, Albert II de Monaco, Jean-Claude Juncker, Christine Lagarde, etc. Le Royaume-Uni n'envoie pas de haut membre du gouvernement, il n'envoie qu'un représentant du duché de Lancastre, ni Élisabeth II ni Theresa May n'est présente. Le président chinois Xi Jiping et le Premier ministre japonais Shinzō Abe font figure de grands absents lors de la cérémonie.
Selon l'Élysée, il n'y aura pas de défilé militaire le comme tous les 11 novembre précédents.
Le violoncelliste américain d’origine chinoise Yo-Yo Ma interprète la Sarabande de la Suite no 5 pour violoncelle en do mineur de Jean-Sébastien Bach et des lycéens lisent des témoignages de 1918. Yo-Yo Ma et le violoniste Renaud Capuçon jouent un extrait très tourmenté du 2e mouvement de la Sonate pour violon et violoncelle de Maurice Ravel. La chanteuse béninoise Angélique Kidjo — une des figures de proue des manifestations contre Donald Trump au lendemain de son investiture en 2017[2] — chante ensuite la chanson togolaise Blewu en hommage aux tirailleurs sénégalais et aux troupes coloniales (chanson qui appartenait initialement au répertoire de la chanteuse africaine Bella Bellow). Puis, le président Emmanuel Macron tient un discours sous l'Arc de triomphe, face à la flamme du soldat inconnu. Pour terminer, l'orchestre des jeunes de l'Union européenne clôt la cérémonie avec le Boléro de Ravel.
Un déjeuner est servi dans la salle des fêtes de l'Élysée pour les chefs d'État et de gouvernement, tandis que les conjoints déjeunent au château de Versailles.
Dans l'après-midi a lieu le Forum de Paris sur la paix à la grande halle de la Villette. À cette occasion, le président Macron puis la chancelière Merkel prononcent un discours pour inaugurer ce forum. Contrairement à la plupart des dirigeants étrangers, Donald Trump n'y assiste pas et se rend au cimetière américain de Suresnes.
Participants à la cérémonie du 11 novembre
Chefs d'État et de gouvernement
98 délégations étrangères dont 72 chefs d’État et de gouvernement et 15 personnalités d’organisations internationales sont attendus le à Paris[3] - [4].
- Afrique[5]
- Ahmed Ouyahia, Premier ministre de l'Algérie
- Roch Marc Christian Kaboré, président du Burkina Faso
- Faustin-Archange Touadéra, président de la République centrafricaine
- Denis Sassou-Nguesso, président de la république du Congo
- Alassane Ouattara, président de la république de Côte d'Ivoire
- Uhuru Kenyatta, président de la république du Kenya
- George Weah, président de la république du Liberia
- Rivo Rakotovao, président par intérim de la république de Madagascar
- Ibrahim Boubacar Keïta, président de la république du Mali
- Mohammed VI, roi du Maroc et le prince héritier Moulay El Hassan
- Mohamed Ould Abdel Aziz, président de la république islamique de Mauritanie
- Mahamadou Issoufou, président de la république du Niger
- Muhammadu Buhari, président de la république fédérale du Nigeria
- Paul Kagame, président de la république du Rwanda
- Macky Sall, président de la république du Sénégal
- Idriss Déby, président de la république du Tchad
- Béji Caïd Essebsi, président de la République tunisienne
- Amériques
- Asie
- Chea Sophara (en), ministre du royaume du Cambodge
- Prayut Chan-o-cha, Premier ministre du Thailande
- Venkaiah Naidu, vice-président de l'Inde
- Benyamin Netanyahou, Premier ministre d'Israël
- Tarō Asō, vice-Premier ministre du Japon
- Phankham Viphavanh, vice-président de la république démocratique populaire du Laos
- Saad Hariri, président du Conseil des ministres du Liban
- Recep Tayyip Erdoğan, président de la république de Turquie
- Europe
- Ilir Meta, président de la république d'Albanie
- Angela Merkel, chancelière de la République fédérale d'Allemagne
- Nikol Pachinian, Premier ministre de la république d'Arménie
- Alexander Van der Bellen, président fédéral de la république d'Autriche
- Charles Michel, Premier ministre de Belgique
- Bakir Izetbegović, président de la Bosnie-Herzégovine
- Roumen Radev, président de la Bulgarie
- Níkos Anastasiádis, président de la république de Chypre
- Kolinda Grabar-Kitarović, présidente de la république de Croatie
- Lars Løkke Rasmussen, Premier ministre du Danemark
- Felipe VI, roi d'Espagne et Pedro Sánchez, président du gouvernement
- Kersti Kaljulaid, présidente de la république d'Estonie
- Sauli Niinistö, président de la république de Finlande
- Emmanuel Macron, président de la République française
- Guiorgui Margvelachvili, président de la Géorgie
- Prokópis Pavlópoulos, président de la République hellénique
- Leo Varadkar, Premier ministre d'Irlande
- Guðni Th. Jóhannesson, président de l'Islande
- Sergio Mattarella, président de la République italienne
- Hashim Thaçi, président de la république du Kosovo
- Dalia Grybauskaitė, présidente de la République lituanienne
- Raimonds Vējonis, président de la république de Lettonie
- Henri, grand-duc de Luxembourg et Xavier Bettel, Premier ministre du Luxembourg[6]
- Gjorge Ivanov, président de la république de Macédoine
- Joseph Muscat, Premier ministre de Malte
- Igor Dodon, président de la république de Moldavie
- Albert II, prince de Monaco
- Milo Đukanović, président du Monténégro
- Erna Solberg, Première ministre de Norvège
- Mark Rutte, Premier ministre des Pays-Bas
- Marcelo Rebelo de Sousa, président de la République portugaise
- Andrej Babiš, président du gouvernement de la République tchèque
- Klaus Iohannis, président de la Roumanie
- Ed Llewellyn, ambassadeur du Royaume-Uni en France et David Lidington, chancelier du duché de Lancastre[7]
- Vladimir Poutine, président de la fédération de Russie
- Luca Santolini et Mirko Tomassoni, capitaines-régents de Saint-Marin
- Aleksandar Vučić, président de la république de Serbie
- Andrej Kiska, président de la République slovaque
- Borut Pahor, président de la république de Slovénie
- Stefan Löfven, Premier ministre de Suède
- Alain Berset, président de la Confédération suisse
- Petro Porochenko, président d'Ukraine
- Pietro Parolin, secrétaire d'État du Saint-Siège
- Océanie
- Peter Cosgrove, gouverneur général d'Australie
- Winston Peters, vice-Premier ministre de Nouvelle-Zélande
- Tallis Obed Moses, président du Vanuatu
Dirigeants d'institutions européennes et internationales
- Thorbjørn Jagland, secrétaire général du Conseil de l'Europe
- Antonio Tajani, président du Parlement européen
- Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne
- António Guterres, secrétaire général des Nations unies
- Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN
- Audrey Azoulay, directeur général de ONUESC
- Paul Kagame, président de l'Union africaine
- Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international
- Michaëlle Jean, secrétaire générale de la Francophonie
- Roberto Azevêdo, directeur général de l'Organisation mondiale du commerce
- Jim Yong Kim, président de la Banque mondiale
- José Ángel Gurría, secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques
- Guy Ryder, directeur général de l'Organisation internationale du travail
- Moussa Faki, président de la commission de l'Union africaine
Cérémonie aux Invalides
L'État-major des armées et le gouverneur militaire de Paris organisent le une cérémonie afin de rendre hommage aux maréchaux qui ont conduit l'armée à la victoire. Ces militaires, dont certains sont inhumés aux Invalides, étaient des généraux ayant reçu le titre honorifique de maréchal entre 1916 et 1923, récompensant leurs actions pendant la Première Guerre mondiale. Ainsi, reçoivent l'hommage de la République les maréchaux Émile Fayolle, Louis Franchet d'Espèrey, Ferdinand Foch, Joseph Joffre, Hubert Lyautey et Michel Joseph Maunoury.
Cérémonie au cimetière américain de Suresnes
L'après-midi du , Donald Trump s'est rendu au cimetière américain de Suresnes pour faire un discours d'hommage aux Américains qui se sont battus et sont morts durant la Première Guerre mondiale[8].
Rassemblement anti-Trump à la place de la République
Parallèlement, une manifestation réunissant 1 500 personnes[9] à lieu à la Place de la République pour protester contre la présence de Donald Trump et de nombreux dirigeants accusés de mener des politiques impérialistes comme Vladimir Poutine, Benyamin Netanyahou, Recep Tayyip Erdoğan[10]...
Événements liés au centenaire par pays
En Belgique
Des cérémonies ont eu lieu à Ypres, à Bruxelles (en présence du roi Philippe) et à Mons[11].
Une cérémonie de recueillement a eu lieu au cimetière du Commonwealth de Saint-Symphorien où sont enterrés le premier et le dernier soldats morts du Commonwealth, en présence du premier ministre britannique, Theresa May et du premier ministre belge Charles Michel[12].
En France
De nombreuses cérémonies ont lieu sur le territoire métropolitain français. Au cours de la semaine précédant le , le président de la République Emmanuel Macron réalise une « itinérance mémorielle », visitant certains des territoires les plus marqués et les plus emblématiques de la Grande Guerre. À cette occasion, le chef de l'État annonce que l'écrivain Maurice Genevoix, auteur de nombreux livres-témoignages sur la Première Guerre mondiale, entrera au Panthéon en 2019. Le lendemain, une polémique naît dans les médias lorsqu'il est annoncé que Philippe Pétain, héros de Verdun frappé d'indignité nationale en 1944, pourrait être commémoré aux Invalides aux côtés des autres maréchaux de la Première Guerre mondiale.
La France de l'Outre mer a participé à l'effort de guerre (1914-1918). Depuis 2014, à l'approche des cérémonies officielles de commémoration du Centenaire de la Grande Guerre un travail de recherche des historiens sur les territoires ultramarins a été réactivé à partir des archives publiques et privées. Outre l'engagement des Poilus d'outre-mer, se construisent de nouveaux questionnements à partir de correspondances de guerre entre les soldats et leurs proches : la réalité de la mobilisation, la vie au quotidien des Poilus en métropole, le vécu de la guerre parmi les soldats métropolitains, leur ressenti, des permissions difficiles, le retour au lendemain de la guerre dans leurs îles respectives, parfois jusqu'en 1921. Le nombre de poilus réunionnais morts au combat a été réajusté au nombre de 1693, entraînant à la Réunion un renouvellement des plaques sur les monuments aux morts à la veille de la commémoration du Centenaire[13].
Au Luxembourg
Une cérémonie devant la Gëlle Fra, en présence du couple grand-ducal, a eu lieu le en fin d'après-midi. Xavier Bettel ministre d’État a rendu hommage aux victimes de la Grande Guerre[14].
Au Royaume-Uni
Le , à 11 h, deux minutes de silence sont observées en présence de la reine Élisabeth II et du président allemand Frank-Walter Steinmeier au cénotaphe de Whitehall à Londres[15].
Notes et références
- « Cérémonies du 11 Novembre à Paris : 10.000 forces de l'ordre mobilisées », BFMTV, (lire en ligne, consulté le ).
- Angélique Kidjo, « Comment Angélique Kidjo a repris espoir en chantant à la Women’s March de Washington », Le Monde, (lire en ligne).
- « 11 novembre : 72 chefs d'Etat à Paris, 10.000 forces de l'ordre mobilisées, crainte de débordements place de la République », LCI, (lire en ligne, consulté le ).
- (de) « 1918/2018 - Teilnehmer der Pariser Gedenkfeier », Tiroler Tageszeitung Online, (lire en ligne, consulté le ).
- « CENTENAIRE DE L'ARMISTICE A PARIS : D'illustres chefs d'Etat africains présents et de très distingués absents », Afrique Education, (lire en ligne, consulté le ).
- « Xavier Bettel participera aux manifestations commémoratives du centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918 à Paris », sur gouvernement.lu, (consulté le ).
- (en-GB) Oliver Rowland, « Was UK represented at Paris Armistice event? », sur The Connexion, (consulté le )
- « 14-18: Trump au cimetière américain de Suresnes, près de Paris », Actu Orange, (lire en ligne, consulté le ).
- BFMTV, « Paris: 1.500 personnes réunies dans le calme pour une manif anti-Trump », sur BFMTV (consulté le ).
- « 11 novembre 2018: Manifestation contre la venue de Trump à Paris », sur paris.demosphere.net (consulté le ).
- « À Bruxelles, Ypres, Mons, revivez les commémorations du 11 novembre en Belgique », sur rtbf.be, (consulté le ).
- « Theresa May et Charles Michel au cimetière de Saint Symphorien », sur rtbf.be, (consulté le ).
- Festival Histoire de l'APHG-OI " La Grande Guerre et les Outre-mer", bilan et perspectives, 29-30 octobre 2018, Saint-Denis, Saint-Pierre. 30p
- « Cérémonie en présence du couple grand-ducal et du Premier ministre », RTL 5minutes, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « People gather around world to mark armistice centenary », sur theguardian.com, (consulté le ).