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Élargissement de l'Union européenne

L'élargissement de l'Union européenne (UE) décrit les vagues successives d'intégration économique et politique (intégration européenne) des États européens environnants dans l'Union européenne. L'Union européenne est aujourd'hui composée de 27 États membres, au terme de huit élargissements (adhésion de trois nouveaux pays en 1973, un pays en 1981, deux en 1986, trois en 1995, douze en deux vagues en 2004 et 2007 dix en 2004 et deux en 2007 et un en 2013) et le retrait du Royaume-Uni en 2020, depuis sa création en 1957 par six pays. Huit autres pays (l'Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine du Nord, la Moldavie, le Monténégro, la Serbie, la Turquie et l'Ukraine) ont le statut de pays candidats à l'intégration européenne. Deux autres pays (le Kosovo et la Géorgie) ont par ailleurs déposé leur candidature. L'Islande a été candidate de 2009 à 2015 et a retiré cette candidature le 12 mars 2015, tout comme pour la Suisse et la Norvège dans les années 1990.

Les pays membres de l'Union européenne par ordre chronologique d'intégration ou de retrait.

Juridiquement, l'élargissement de l'UE n'apparaît pas central[1] : « le terme est absent (...) du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne » ; dans le traité sur l'Union européenne, il « n'apparaît qu’une fois dans le cadre de « l’action de l'Union sur la scène internationale » (art. 21, al. 1) », « ce qui revient à considérer ce processus comme une affaire externe et non interne » ; les notions d'« adhésion » et d'« États candidats » y sont rares et pour des aspects spécifiques ; l'idée est présente dans les préambules des deux traités, mais c'est la déclaration de Robert Schuman qui l'explicite sur le plan politique.

Alors que l'UE représente aujourd'hui le troisième ensemble de population au monde après la Chine et l'Inde, les futures extensions suscitent des interrogations : l'ambiguïté des limites de l'Europe, la crainte qu'un trop grand élargissement provoque une dilution de l'Union en une simple zone de libre-échange avec des replis nationalistes potentiels[2], et que les démarches d'adhésion occasionnent des tensions sur des conflits géopolitiques non résolus telles que le statut du Kosovo (dont l'indépendance vis-à-vis de la Serbie n'est pas reconnue par celle-ci, ni par tous les États membres de l'UE) ou la non-reconnaissance de Chypre par la Turquie[3].

Historique

Chronologie

OrdreÉtat membreSignature du traité
et ratification
Traité fondateur / d'adhésion
et son entrée en vigueur (adhésion)
Observations
01 Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Traité de Rome
1990 : Réunification allemande, l'ancienne Drapeau de l'Allemagne de l'Est République démocratique allemande rejoint la CEE le 3 octobre.
02 Drapeau de la France France
Traité de Rome
1962 : Retrait de l'Drapeau de l'Algérie Algérie à la suite de son indépendance et de son refus de rester dans la CEE.
03 Drapeau de l'Italie Italie
Traité de Rome
04 Drapeau du Luxembourg Luxembourg
Traité de Rome
05 Drapeau de la Belgique Belgique
Traité de Rome
06 Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Traité de Rome
07 Drapeau de l'Irlande Irlande
Traité de Bruxelles
08 Drapeau du Danemark Danemark
Traité de Bruxelles
1985 : Retrait du Drapeau du Groenland Groenland le 1er février, à la suite du référendum de 1982, mais adoption d'un traité spécifique.
09 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Traité de Bruxelles
: retrait du Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni de l'Union européenne, trois ans et demi après le référendum sur le Brexit.
10 Drapeau de la Grèce Grèce
Traité d'Athènes
11 Drapeau de l'Espagne Espagne
Traité de Madrid/Lisbonne
Le statut des plazas de soberanía au nord du Maroc (Drapeau de Ceuta Ceuta et Drapeau de Melilla Melilla) et des Drapeau des îles Canaries Îles Canaries demeure spécifique.
12 Drapeau du Portugal Portugal
Traité de Madrid/Lisbonne
Le statut des Drapeau des Açores Açores et de Drapeau de Madère Madère demeure spécifique.
13 Drapeau de l'Autriche Autriche
Traité de Corfou
14 Drapeau de la Finlande Finlande
Traité de Corfou
Le statut des Drapeau d'Åland Îles Åland demeure spécifique.
15 Drapeau de la Suède Suède
Traité de Corfou
16 Drapeau de la Slovaquie Slovaquie
Traité d'Athènes
17 Drapeau de Chypre Chypre
Traité d'Athènes
Le nord de l'île, sous le contrôle de l'État sécessionniste de Drapeau de Chypre du Nord Chypre du Nord, n'est que de jure dans l'UE.
18 Drapeau de Malte Malte
Traité d'Athènes
19 Drapeau de la Pologne Pologne
Traité d'Athènes
20 Drapeau de la Lituanie Lituanie
Traité d'Athènes
21 Drapeau de la Tchéquie Tchéquie
Traité d'Athènes
22 Drapeau de la Lettonie Lettonie
Traité d'Athènes
23 Drapeau de la Hongrie Hongrie
Traité d'Athènes
24 Drapeau de l'Estonie Estonie
Traité d'Athènes
25 Drapeau de la Slovénie Slovénie
Traité d'Athènes
26 Drapeau de la Bulgarie Bulgarie
Traité de Luxembourg
27 Drapeau de la Roumanie Roumanie
Traité de Luxembourg
28 Drapeau de la Croatie Croatie
Traité de Bruxelles
Relations entre le Kosovo et l'Union européenneProcédure d'adhésion de la Moldavie à l'Union européenneProcédure d'adhésion de la Géorgie à l'Union européenneProcédure d'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenneProcédure d'adhésion de la Bosnie-Herzégovine à l'Union européenneProcédure d'adhésion de la Serbie à l'Union européenneProcédure d'adhésion de l'Islande à l'Union européenneProcédure d'adhésion de l'Albanie à l'Union européenneProcédure d'adhésion du Monténégro à l'Union européenneProcédure d'adhésion de la Macédoine du Nord à l'Union européenneAdhésion de la Croatie à l'Union européenneAdhésion de la Slovénie à l'Union européenneAdhésion de la Tchéquie à l'Union européenneAdhésion de la Bulgarie à l'Union européenneAdhésion de la Lituanie à l'Union européenneAdhésion de l'Estonie à l'Union européenneAdhésion de la Lettonie à l'Union européenneAdhésion de la Slovaquie à l'Union européenneAdhésion de la Roumanie à l'Union européenneAdhésion de la Pologne à l'Union européenneAdhésion de la Hongrie à l'Union européenneProcédure d'adhésion de la Suisse à l'Union européenneAdhésion de la Finlande à l'Union européenneAdhésion de Malte à l'Union européenneAdhésion de Chypre à l'Union européenneAdhésion de l'Autriche à l'Union européenneDemande d'adhésion du Maroc à la Communauté économique européenneProcédure d'adhésion de la Turquie à l'Union européenneAdhésion du Portugal à la Communauté économique européenneAdhésion de la Grèce à la Communauté économique européenneAdhésion de la Suède à l'Union européenneTraité instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acierProcédure d'adhésion de la Norvège à l'Union européenneAdhésion de l'Espagne à la Communauté économique européenneAdhésion du Danemark à la Communauté économique européenneAdhésion du Royaume-Uni à la Communauté économique européenneAdhésion de l'Irlande à la Communauté économique européenneTraité instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acierTraité instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acierTraité instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acierTraité instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acierTraité instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acierTraité instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acier

Premier élargissement

En 1961, le Premier ministre britannique indique sa volonté d'adhésion car les exportations du pays sont de plus en plus orientées vers l'Europe continentale et le gouvernement y voit une occasion de prospérité[4]. Les candidatures du Danemark et de l'Irlande sont liées à celle du Royaume-Uni car ils entretiennent des liens économiques étroits avec ce dernier. Les six États fondateurs décident qu'il faut « approfondir avant, puis élargir », c'est-à-dire qu'ils doivent resserrer leurs liens pour être assez forts pour un élargissement[4]. Cette volonté se traduit par la mise en place de la politique agricole commune (PAC) en 1962 mais, dans une conférence du , le général de Gaulle pose son veto contre l'élargissement car il voit le Royaume-Uni comme « un cheval de Troie des États-Unis en Europe ». Les partenaires de la France sont en désaccord avec cette position mais ils sont impuissants en raison de l'obligation d'unanimité[5].

Finalement, les candidats formulent une nouvelle demande en 1967. La position de De Gaulle n'a pas changé mais après 1969, le président Pompidou va se montrer moins fermé quant aux négociations qui aboutissent le 22 janvier 1972 par la signature des traités d'adhésion qui sont ratifiés[Note 1] sans difficulté à l'exception de la Norvège où les électeurs s'opposent à la ratification pour rejeter la politique commune de la pêche qui provoquerait une concurrence trop importante. En parallèle, cette étape est marquée par la période la plus meurtrière du conflit nord-irlandais, celui-ci ne sera réglé politiquement que deux décennies plus tard.

Finalement, en 1973, le Royaume-Uni, l'Irlande et le Danemark rejoignent ensemble la Communauté économique européenne.

Deuxième élargissement

En 1981, la Grèce rejoint la Communauté économique européenne. La dictature des colonels avait succédé en 1967 à l'exil de la monarchie hellénique. Les relations avec la CEE qui commençaient à se développer dès 1961 avaient été gelées. Il fallut attendre le retour à la démocratie pour que la possibilité d'un rapprochement soit étudiée de nouveau[6].

Troisième élargissement

En 1974, la Révolution d'Avril met fin à la dictature salazariste au Portugal. En Espagne, la mort de Franco permet à son successeur le roi Juan Carlos d'entamer une période de transition qui s'achève avec l'échec du pronunciamento franquiste aux Cortès en 1982. Un nouvel élargissement de la CEE a donc lieu en 1986 [7].

Le 9 février 1962, le gouvernement espagnol avait déjà adressé à la Communauté économique européenne une lettre demandant l'ouverture de négociations en vue d'une association de l'Espagne à la Communauté, voire d'une éventuelle adhésion à long terme[8]. Cependant, le pays étant soumis au régime dictatorial de Francisco Franco, cette demande est rejetée en raison du refus des États membres d'accepter la candidature d'un régime non-démocratique[Note 2]. Les négociations durent plus de six ans assorties d'obligations : ratifier les pactes internationaux relatifs aux droits civils, économiques et culturels des Nations unies, rejoindre le Conseil de l'Europe ou encore réformer en profondeur leurs systèmes économiques[9].

Réunification de l'Allemagne

En 1990, l'Allemagne, divisée depuis 1949 en deux États est réunifiée et la Communauté économique européenne intègre l'ancienne République démocratique allemande. Cette intégration est réalisée unilatéralement par les nouveaux Lander allemands, avec l'accord des instances européennes. L'application de la loi fondamentale allemande permet aux Länder de l'Est d'appliquer immédiatement les accords internationaux passés par la RFA et dont font partie les différents traités européens.

Quatrième élargissement

Par la suite, des États neutres et riches vont poser leurs candidatures. L'Autriche, la Suède et la Finlande sont, en effet, plus riches que les États membres et ne se revendiquent ni du camp occidental ni du camp soviétique. L'adhésion est concrétisée par le traité de Corfou du 24 juin 1994. Ces États pourront ne pas participer à la politique étrangère et de sécurité commune s'ils estiment qu'elle va à l'encontre de leur neutralité. En outre, une subvention pour les zones arides a été mise en place afin qu'il puissent bénéficier d'une aide économique européenne.

En 1995, l'Autriche, la Finlande ainsi que la Suède rejoignent l'Union européenne.

Cinquième élargissement : deux phases d'adhésion

Timbre letton célébrant le cinquième élargissement de l'UE.

La décision de principe concernant l'extension de l'Union aux pays associés d'Europe centrale et orientale a été prise en 1993 par le Conseil européen de Copenhague, qui a également défini les critères auxquels les pays candidats devront satisfaire (critères de Copenhague) :

  • critère politique : la présence d'institutions stables garantissant la démocratie, la primauté du droit, les droits de l'homme, le respect des minorités et leur protection ;
  • critère économique : l'existence d'une économie de marché viable ainsi que la capacité de faire face à la pression concurrentielle et aux forces du marché à l'intérieur de l'Union européenne ;
  • critère de la reprise de l'acquis communautaire : la capacité du pays candidat à assumer les obligations d'un État membre, et notamment de souscrire aux objectifs de l'Union politique, économique et monétaire.

L'élargissement a été confirmé par une nouvelle décision du Conseil européen en 2002, également à Copenhague[10] et s'est déroulé en deux phases[11]. Ces élargissement, entre 2004 et 2013, ont profondément modifié le visage et l'équilibre de l'Union européenne : sa superficie a augmenté de plus de 25 %, sa population de plus de 20 % tandis que le PIB moyen par habitant de l'Union européenne a diminué en même temps de plus de 10 %[12].

Phase 1 : 10 nouveaux États membres

Drapeaux des 25 pays de l'Union (avant 2007).

Le , le Parlement européen a accepté l'adhésion de dix pays supplémentaires (Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Tchéquie, Slovaquie, Hongrie, Slovénie, Chypre, Malte), qui adhèrent formellement à l'Union par le traité d'Athènes du .

Neuf de ces pays ont consulté leur population par référendum en 2003 :

  • Drapeau de Malte Malte - 8 mars (53,65 % de oui, 91 % de participation) ;
  • Drapeau de la Slovénie Slovénie - 23 mars (89,66 % de oui, 55,37 % de participation) ;
  • Drapeau de la Hongrie Hongrie - 12 avril (83,76 % de oui, 45 % de participation) ;
  • Drapeau de la Lituanie Lituanie - 10-11 mai (91,04 % de oui, 63,3 % de participation) ;
  • Drapeau de la Slovaquie Slovaquie - 16-17 mai (92,46 % de oui, 52,15 % de participation) ;
  • Drapeau de la Pologne Pologne - 7-8 juin (77,41 % de oui, 58,82 % de participation) ;
  • Drapeau de la Tchéquie Tchéquie - 13-14 juin (77,33 % de oui, 55,21 % de participation) ;
  • Drapeau de l'Estonie Estonie - 14 septembre (66,9 % de oui, 63 % de participation) ;
  • Drapeau de la Lettonie Lettonie - 20 septembre (67 % de oui, 72,53 % de participation).

Du côté des 15 États membres et de Drapeau de Chypre Chypre, l'extension fut ratifiée par voie parlementaire, aucun gouvernement ne voulant prendre le risque d'un référendum pour valider l'opportunité de cette extension à dix nouveaux États.

Le , juste avant l'adhésion de Chypre à l'Union, le référendum sur le plan de réunification de l'île est accepté par les Chypriotes turcs mais repoussé par les Chypriotes grecs. L'île entre cependant entière dans l'Union européenne[13] mais, conformément au Protocole no 10 du traité d'Athènes, l'acquis communautaire est suspendu dans les zones qui échappent au contrôle effectif du gouvernement de la République de Chypre. Les aides au développement de la partie Nord sont maintenues.

Ces dix États intègrent l'Union européenne le .

Phase 2 : Bulgarie et Roumanie

La Roumanie et la Bulgarie ont rejoint l'Union le 1er janvier 2007. Cette intégration tardive des deux pays riverains de la mer Noire résulte de la nécessité de réformer en profondeur la vie politique et la société civile afin de les rapprocher des standards européens, notamment en matière d'économie de marché, de développement de l'État de droit et de lutte contre la corruption. En raison des défis à relever pour ces deux pays, des moyens et un suivi particuliers ont été mis en place par les instances européennes[14].

Sixième élargissement

En 2003, la Croatie a déposé une demande d'adhésion à laquelle la Commission a rendu un avis favorable le , confirmé par le Conseil le . La Croatie devait alors ouvrir des négociations formelles le .

En février 2005, le Tribunal pénal international s'est plaint d'une coopération insuffisante pour livrer le général Ante Gotovina (retrouvé depuis dans l'archipel des îles Canaries (Espagne) et arrêté le 7 décembre 2005). Le 16 mars, les ministres des affaires étrangères de l'Union ont repoussé la date d'ouverture des négociations et celles-ci n'ont débuté in fine que le , en même temps que celles de la Turquie.

La Croatie devient le 28e État de l'Union européenne le [15], après ratification du traité d'adhésion signé le , et le « oui » obtenu à 66,27 % lors du référendum national qui a été tenu le 22 janvier 2012.

Retrait du Royaume-Uni

Le référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne organisé le 23 juin 2016 fait suite aux débats sur le retrait du Royaume-uni installés dès l'intégration du royaume dans les Communautés européennes, il se solde par un résultat de 51,9 % des citoyens britanniques choisissant la sortie de l'UE. Ce référendum avait été promis par le premier ministre David Cameron, lui-même ayant fait campagne contre la sortie.

La législation de l'Union prévoit une période de deux ans afin de négocier les modalités du retrait après l'activation de l'Article 50 du traité sur l'Union européenne par le gouvernement du Royaume-Uni[16]. Le gouvernement de Cameron est remplacé juste après le référendum par celui de Theresa May, les débats internes et les problématiques qui n'avaient que peu été anticipées conduisent à de multiples reports de l'activation de l'article 50[17]. Un accord de retrait est finalement trouvé le 17 octobre suivant entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. Le traité est signé par Jean-Claude Juncker, et par Boris Johnson, nouveau Premier ministre britannique et finalement ratifié le 9 janvier 2020 par la Chambre des communes à la suite des élections générales britanniques anticipées de 2019 qui ont vu la victoire décisive des conservateurs. Le Parlement européen ratifie l'accord le 29 janvier suivant, ouvrant la voie à une sortie avec accord du Royaume-Uni de l'Union le 31 janvier 2020 à minuit.

Perspectives d'élargissement après l'Europe des 27

Processus

Les étapes de l'adhésion à l'Union européenne
ÉtapeCommentaires
Un État soumet une demande d'adhésion au Conseil de l'Union européenne, auprès de l'État qui en assure la présidence semestrielle. Le pays candidat est préalablement invité à signer un accord d'association (AA) ou de stabilisation et d'association (ASA).
Le Conseil saisit la Commission européenne. Elle doit rendre un avis sur la demande d'adhésion.
Le Conseil reconnait l'État comme candidat. Le pays candidat acquiert officiellement le statut d'« État reconnu candidat à l'adhésion ».
Le Conseil décide à l'unanimité d'ouvrir des négociations en vue de l'adhésion.
La Commission propose et le Conseil adopte à l'unanimité les positions que doit adopter l'Union à l'égard du candidat pendant les négociations. Afin de se mettre en conformité avec les standards de l'UE, le pays candidat reçoit des aides spécifiques regroupées dans les instruments de préadhésion (aide financière, technique, humaine…).
L'Union représentée par le président du Conseil conduit les négociations avec le candidat. Un certain nombre de chapitres (thématiques) doivent être remplis par le pays candidat afin de remplir l'acquis communautaire.
Un accord est obtenu entre l'Union et le candidat sur un projet de traité d'adhésion.
Le traité d'adhésion est soumis au Conseil (accord à l'unanimité) et au Parlement européen (vote à la majorité absolue).
Les États membres et le candidat signent le traité d'adhésion.
Les États membres ratifient le traité d'adhésion ainsi que le candidat. L'accord des citoyens du pays candidat est généralement validé par le biais d'un référendum.
Le traité d'adhésion prend effet. Le pays candidat acquiert officiellement le statut d'« État membre ».

Pays candidats déclarés ou potentiels

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  • États membres de l'Union européenne (27 depuis le 1er février 2020).
  • États candidats reconnus à l'admission dans l'Union européenne (7 depuis le 23 juin 2022).

Les pays listés dans la première partie du tableau ont déposé leurs candidatures, elles ont été reconnues et les négociations d'adhésion sont en cours, afin de répondre aux critères requis. Ceux dans la troisième partie n'ont pas encore officiellement déposé leur candidature, cependant ils ont fait connaître officieusement leur intérêt pour une telle candidature. Le Conseil européen du a pris note de la déclaration d'indépendance de l'Assemblée du Kosovo mais n'a pas pris de décision en ce qui concerne ses perspectives d'adhésion éventuelles à l'Union européenne[18]. Par ailleurs, l'ensemble des États des Balkans occidentaux ont signé des accords de stabilisation et d'association avec l'UE[19] ; la Moldavie a signé un accord d'association.

États candidats reconnus, États ayant déposé leur demande de candidature et États reconnus comme candidats potentiels à l'accession à l'Union européenne
Nom français
(forme courte)
Dépôt de candidature Procédure Reconnaissance Code
(ISO 3166)
Nom local
(forme courte)
Capitale Langue(s) officielle(s) Monnaie
États dont la candidature est reconnue et la procédure d'adhésion est en cours.
Drapeau de l'Albanie Albanie Procédure AL [Nota 1] AL Shqipëria Tirana albanais (sq) lek (ALL)
Drapeau de la Bosnie-Herzégovine Bosnie-Herzégovine Procédure BA [20] BA Bosna i Hercegovina
Босна и Херцеговина
Bosna i Hercegovina
Sarajevo bosnien (bs)
serbe (sr)
croate (hr)
mark (BAM)
Drapeau de la Macédoine du Nord Macédoine du Nord Procédure MK [Nota 2] MK Северна Македонија (Severna Makedonija) Skopje macédonien (mk) denar (MKD)
Drapeau de la Moldavie Moldavie Procédure MD [Nota 3] MD Moldova Chișinău roumain (ro) leu (MDL)
Drapeau du Monténégro Monténégro Procédure ME [Nota 4] ME Црна Гора (Crna Gora) Podgorica monténégrin (sr-ME) euro (EUR)[Nota 5]
Drapeau de la Serbie Serbie Procédure RS [Nota 6] RS Srbija, Сpбија Belgrade serbe (sr) dinar (RSD)
Drapeau de la Turquie Turquie [Nota 7] Procédure TR [Nota 8] TR Türkiye Ankara turc (tr) lire (TRY)
Drapeau de l'Ukraine Ukraine Procédure UA [Nota 9] UA Україна, Oukraïna Kiev ukrainien (uk) hryvnia (UAH)
États dont la candidature a été déposée mais qui ne sont pas encore officiellement reconnus candidats.
Drapeau de la Géorgie Géorgie Procédure GE non acquise GE საქართველო, Sakartvelo Tbilissi géorgien (ka) lari (GEL)
Drapeau du Kosovo Kosovo Procédure XK[Nota 10] non acquise[Nota 11] XK Kosovë
Косово
Priština albanais (sq)
serbe (sr)
euro (EUR)[Nota 12]
États dont la candidature a été déposée mais la procédure d'adhésion a été stoppée de leur fait.
Drapeau de l'Islande Islande
gelée le 13 juin 2013
retirée le 12 mars 2015
non aboutie [Nota 13] IS Ísland Reykjavik islandais (ís) couronne (ISK)
Drapeau de la Norvège Norvège
rejetée par référendum
le 26 septembre 1972
rejetée par référendum
le 28 novembre 1994[Nota 14]
non aboutie [Nota 15] NO Norge Oslo norvégien (nb) couronne (NOK)
Drapeau de la Suisse Suisse
rejetée par votation
le 6 décembre 1992
formellement retirée
le 27 juillet 2016[Nota 16].
non aboutie non acquise[Nota 17] CH Schweiz
Suisse
Svizzera
Svizra
Berne allemand (de)
français (fr)
italien (it)
romanche (rm)
franc (CHF)

Pays des Balkans

La Commission européenne, qui a rendu un avis favorable sur l'octroi du statut de candidat de plusieurs pays des Balkans.

Les pays des Balkans devraient adhérer à l'Union au fur et à mesure. Une nouvelle réforme des institutions est à l'étude pour rendre possible l'extension de l'Union à autant de membres.

  • La Macédoine du Nord est un pays candidat depuis 2004 : demande d'adhésion déposée officiellement le . Le statut de candidat a été retenu par la Commission européenne le 9 novembre 2005 et par le Conseil européen le 16 décembre 2005. En mars 2012, constatant que les négociations en vue d'une adhésion ne sont toujours pas ouvertes, le Parlement européen demande au Conseil de les ouvrir au plus tôt. En mars 2020, Olivér Várhelyi, Commissaire européen à l'Élargissement, annonce que les États membres de l'Union européenne sont parvenus à un accord politique sur l'ouverture des négociations d'adhésion avec l'Albanie et la Macédoine du Nord[21].
  • Le Monténégro a été reconnu candidat officiel le 17 décembre 2010.
  • La Serbie a déposé une demande d'adhésion le 22 décembre 2009[22]. La Commission a rendu un avis favorable sur l'octroi de son statut de candidat par le Conseil le 12 octobre 2011[23]. Le pays a obtenu le statut de candidat le 1er mars 2012[24].
  • L'Albanie a déposé une demande d'adhésion le 28 avril 2009. La Commission a rendu un avis favorable sur l'octroi du statut de candidat par le Conseil le 10 octobre 2012.
  • La Bosnie-et-Herzégovine a déposé une demande d'adhésion le 15 février 2016. La Commission a rendu un avis favorable sur l'octroi du statut de candidat par le Conseil le 20 septembre 2016.

Turquie

Le rapprochement initial de la Turquie vis-à-vis de l'Europe s'est effectué dans le contexte de la Guerre froide. Pour les Américains et les Européens, la Turquie ne devait pas tomber dans le camp soviétique, d'où son intégration à l'OTAN dès 1949 et dans le programme d'association à la CEE en 1987, dans la perspective d'une adhésion ultérieure ; les négociations débutent officiellement à Paris le .

Au vu des premières négociations, il apparaît que l'adhésion de la Turquie nécessite de sa part des efforts conséquents afin de respecter les règles et valeurs en vigueur dans l'Union européenne et notamment les critères de Copenhague. Ce n'était toujours pas le cas à l'ouverture des négociations en 2005, sur les points suivants[25] :

  1. discriminations religieuses : financement généralisé des imams et interdiction de facto pour les chrétiens comme les grecs-orthodoxes de rouvrir leurs institutions de formation du clergé ;
  2. discriminations ethniques : les Kurdes et les Arméniens subissent encore de graves discriminations ; la légalisation récente de l'enseignement en kurde semblerait une opération d'ampleur fort limitée (deux écoles privées, donnant des cours du soir) et sans le moindre usage du kurde dans l'enseignement public ;
  3. attitude hostile et contraire aux règles du droit international public envers les deux voisins que sont Chypre (non reconnue par la Turquie et occupation militaire du Nord de l'île reconnue illégale par l'ONU) et l'Arménie, frappée d'une fermeture de sa frontière avec la Turquie.

Les négociations d'adhésion sont gelées depuis novembre 2016 par le Parlement européen du fait d'une montée des tensions entre les deux entités sur de nombreux points : crise migratoire européenne, répression jugées « disproportionnées » à la suite de la tentative de coup d'État de 2016, confrontations en mer Égée et dans le bassin Levantin avec plusieurs États membres de l'UE[26].

Ukraine, Moldavie et Géorgie

Dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, l'Ukraine, la Moldavie et la Géorgie ont chacune déposé, fin février ou début mars 2022, leur demande d'adhésion à l'UE. La Commission a procédé en urgence à l'instruction de ces demandes et rendu un premier avis le . Le Conseil européen des 23 et 24 juin 2022 a entériné cet avis qui accorde le statut de pays candidat à l'Ukraine et à la Moldavie, mais pose des préalables à l'obtention de ce statut par la Géorgie[27].

Voisinages de l'Union européenne

  • États membres de l'Union européenne
  • État s'étant retiré de l'Union européenne
  • États candidats reconnus
  • États candidats déclarés
  • États ayant retiré ou interrompu leurs candidatures, membres de l'AELE

Selon l'article 237 du traité de Rome, puis l'article 49 du traité de Maastricht : « Tout État européen peut demander à devenir membre [...] ». Mais les traités ne définissent pas ce qu'est un « État européen ». Traditionnellement, les limites de l'Europe sont l'Oural, le Caucase et la mer Caspienne à l'est, la mer Méditerranée au sud, l'océan Atlantique à l'ouest et l'Arctique au nord. Beaucoup critiquent cette définition, décidée par les géographes russes au XVIIIe siècle pour permettre à la Russie d'apparaitre comme un État « européen » (elle n'était pas considérée comme tel jusque-là)[28] - [29] - [30]. Ils font remarquer que la création de l'Union européenne avait précisément pour objectif le dépassement des frontières qui ont été à l'origine des conflits nationalistes des siècles passés. Par ailleurs, ce critère pose aujourd'hui le problème de Chypre (de culture hellénique mais située au sud-est de la Turquie, candidate depuis bien plus longtemps) ou encore des régions ultrapériphériques. Cependant, dans les faits, l'Europe s'est d'abord construite sur le sentiment d'appartenir à une même civilisation dite « européenne » et qu'il existe bien une notion d'espace commun, partagée par tous les membres de l'Union.

Pays membres du partenariat oriental.

En décembre 2002, le Conseil européen réuni à Copenhague a entamé une politique de « nouveau voisinage » avec les pays frontaliers de l'Union qui n'ont actuellement aucune perspective d'adhésion. Il s'agit de la Russie, des nouveaux États indépendants d'Europe orientale (Ukraine, Moldavie et Biélorussie), avec qui un partenariat oriental a été inauguré en mai 2009, et des pays du sud méditerranéen (Algérie, Égypte, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Autorité palestinienne, Syrie et Tunisie), qui entrent dans le cadre du partenariat Euromed. L'objectif de cette politique est d'assurer entre ces États et l'Union des relations étroites et pacifiques fondées sur la coopération[31]. Plus spécifiquement, il s'agit de réaliser à terme une vaste zone assurant la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux.

Pays d'Europe occidentale

La Suisse, le Liechtenstein, la Norvège et l'Islande ne sont pas membres de l'Union européenne. Ces pays à haut niveau de vie et à longue tradition démocratique répondent globalement aux critères de Copenhague, même si des problèmes techniques subsistent quant aux mécaniques de la démocratie directe en Suisse (la question du secret bancaire a été réglée courant 2009 après l'acceptation par la Suisse des critères de l'OCDE) ou la réglementation de la pêche en Norvège (qui perçoit par ailleurs d'énormes revenus pétroliers). Cette situation résulte donc d'un choix volontaire de leurs habitants. Ainsi la Norvège a refusé par deux fois d'adhérer à l'Union européenne par référendum en 1972, puis en 1994. De même la Suisse a gelé une demande d'adhésion à l'Union européenne déposée en 1992, à la suite de l'échec du référendum la même année. En 2001, consécutivement à une initiative populaire, la Suisse rejette l'idée d'une réouverture rapide des négociations. Il faut attendre fin 2009 pour que la question revienne sur l'avant-scène fédérale sous l'impulsion du ministre Moritz Leuenberger. La position de l'Islande, longtemps réfractaire à toute adhésion à l'Union européenne, a changé avec l'effondrement de son économie consécutif à la crise financière de 2008. Le parlement a approuvé le 17 juillet 2009 une demande d'adhésion[32].

Les économies de ces trois pays sont cependant fortement intégrées à celle de l'Union européenne : l'Islande, le Liechtenstein et la Norvège sont membres de l'espace économique européen. Bien qu'elle ait refusé en 1992 d'adhérer à l'EEE, de nombreuses conventions bilatérales entre la Suisse et l'UE assurent à ce pays une intégration économique globalement équivalente. La Suisse et l'Union européenne sont tombées d'accord le pour l'intégration du pays alpin dans l'Espace Schengen. Depuis le la Suisse fait pleinement partie de l'Espace Schengen[33].

La Norvège et l'Islande avaient signé un accord d'association équivalent lors de l'adhésion des autres pays scandinaves : le Danemark, puis la Suède et la Finlande à l'UE. Cet accord avait pour but d'assurer la coexistence de l'Union nordique des passeports de 1954 et de l'espace Schengen. Depuis le changement de gouvernement en Islande en 2009, la perspective d'une adhésion rapide de ce pays à l'Union devient plus précise[34].

Ces pays sont également intéressés par certains projets de l'UE, ils sont par exemple engagés par des accords de coopération avec Europol.

L'objectif final de la politique de « nouveau voisinage » de l'Union est probablement de proposer aux pays concernés une coopération semblable à celle qui existe aujourd'hui avec ces quatre États.

Islande

L'Islande a présenté sa candidature d'adhésion pour intégrer l'Union européenne le . Sa demande fut officialisée par le Conseil européen le et transmise pour analyse à la Commission. La Commission annonça en février 2010 qu'elle soutenait l'ouverture des négociations d'adhésion de l'Islande.

Le gouvernement islandais a pour objectif d'adhérer rapidement, adhésion qui sera par ailleurs sujette à un référendum. Le , l'UE accorda le statut de candidat à l'Islande en approuvant formellement l'ouverture des négociations d'adhésion. Les négociations commencèrent le .

Le 12 septembre 2013, le ministre des Affaires étrangères islandais Gunnar Bragi Sveinsson annonce que le Gouvernement islandais suspend pour toute la durée de la législature les négociations d'adhésion à l'UE. Cette candidature est officiellement retirée le 12 mars 2015[35].

Membre de l'espace économique européen, l'Islande est déjà membre du marché unique et de l'espace Schengen.

Micro-États

L'Europe compte un certain nombre de très petits États qui font moins de 500 km2 et possèdent moins de 80 000 habitants :

  • Drapeau d'Andorre Andorre : Principauté située entre l'Espagne et la France.
  • Drapeau du Liechtenstein Liechtenstein : Principauté située entre l'Autriche et la Suisse.
  • Drapeau de Monaco Monaco : Principauté enclavée entre la France et la mer Méditerranée.
  • Drapeau de Saint-Marin Saint-Marin : République totalement enclavée en Italie.
  • Drapeau du Vatican Vatican : Monarchie absolue représentée au niveau politique par le Saint-Siège.

Ces États sont généralement dépendants d'un État voisin pour une ou plusieurs fonctions régaliennes (la monnaie, la défense, etc.). Hormis le Liechtenstein, historiquement plus proche de la Suisse, tous ces pays sont de facto fortement intégrés à l'Union à la suite des divers accords de coopération passés avec leurs voisins : par exemple, ils sont tous (sauf le Liechtenstein) associés à la zone euro. Ils ont pu en outre établir des conventions en leur nom propre. Par exemple, le Liechtenstein est membre de l'Espace économique européen et de l'espace Schengen et Saint-Marin a signé un accord de coopération et d'union douanière avec l'UE en 1991.

Au niveau européen, la taille et la population influent sur le poids politique des États, ce qui fait que pour ces micro-États, un mécanisme de pondération plus avantageux serait un préalable pour devenir un jour, membres à part entière de l'Union. Il faut cependant remarquer que la superficie de Malte, le plus petit État membre, est inférieure à celle d'Andorre. Mais sa population est cinq fois plus importante[36].

Par ailleurs, pour certains d'entre eux, la qualité démocratique de leurs institutions et la transparence de leur système bancaire sont sujets à caution : Andorre, le Liechtenstein et Monaco faisaient partie jusqu'au de la « liste noire » des paradis fiscaux non coopératifs publiée par l'OCDE. Mais depuis, les trois pays sont sortis de cette liste noire. Depuis septembre 2009, Monaco figure dans la liste dite « blanche » des pays qui mènent une politique fiscale conforme aux critères de l'OCDE[37].

Les Îles Féroé, pays constitutif du Royaume du Danemark, ne font également pas partie de l'Union européenne ; a contrario, les îles Åland, état libre associé à la Finlande font partie de l'Union européenne.

Pays des Balkans

La transition des anciens pays socialistes des Balkans vers les critères de Copenhague n'a pas été considérée comme suffisante pour qu'ils puissent rejoindre l'Union en 2004[38]. Seule la Slovénie a pu entrer dans l'UE lors de la première phase du cinquième élargissement du . La Roumanie et la Bulgarie ont adhéré lors de la seconde phase, le et la Croatie a été intégrée au [39].

La Macédoine du Nord et l'Albanie ont reçu le statut officiel de pays-candidats et des accords de stabilisation et d'association (ASA) ont été signés avec toutes les anciennes républiques yougoslaves à l'exception du Kosovo qui n'est pas encore reconnu internationalement[38]. Ce sont globalement les pays les plus pauvres de l'ancien bloc de l'Est et ils reçoivent des aides économiques et techniques de la part de l'Union via les différents instruments de préadhésion[40].

  • Drapeau de l'Albanie Albanie : le conseil de Porto-Feira en juin 2000 a reconnu sa « vocation à adhérer à l'Union », mais l'état politique et économique du pays est très préoccupant. Le conseil européen du 24 juin 2014 a accordé à l'Albanie le statut de candidat[41].
  • Drapeau de la Bosnie-Herzégovine Bosnie-et-Herzégovine : le conseil de Porto-Feira en juin 2000 a reconnu sa « vocation à adhérer à l'Union ». Elle a signé un accord de stabilisation et d'association en 2008[42].
  • Drapeau du Kosovo Kosovo[43] : pour plusieurs pays de la région des Balkans, la reconnaissance du Kosovo sur les plans commercial et diplomatique n'est pas encore acquise. En outre, l'indépendance du Kosovo n'est reconnue que par 22 pays de l'Union européenne sur 27. Par conséquent, l'absence de position claire de la Commission, de même que les problèmes de corruption[44] et l'instabilité politique, diplomatique et économique du Kosovo, ne permettent pas encore l'entame de procédures d'adhésion. Malgré ces circonstances, des aides financières et un dialogue régulier en vue de sa stabilisation confèrent au Kosovo le statut de candidat potentiel à l'Union. Le , le vice-Premier ministre Hahredin Kuci considérait l'adhésion à l'Union européenne comme une « priorité absolue » et espérait atteindre cet objectif en 2015[45].
  • Drapeau de la Macédoine du Nord Macédoine du Nord : la Macédoine a eu le statut de pays-candidat le 17 décembre 2005.
  • Drapeau du Monténégro Monténégro : le , la ministre monténégrine pour l'Intégration européenne, Mme Gordana Jurović a fait savoir que son pays souhaitait obtenir le statut de pays-candidat en 2008. Elle a aussi déclaré que les négociations entre le Monténégro et l'Union européenne en vue de conclure un accord de stabilisation et d'association allaient démarrer le . Le Monténégro a eu le statut de pays-candidat le 17 décembre 2010.
  • Drapeau de la Serbie Serbie : le conseil de Porto-Feira en juin 2000 a reconnu sa « vocation à adhérer à l'Union ». Il reste à régler les problèmes du statut du Kosovo et des suites données au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). Les négociations sur un accord de stabilisation et d'association entamées avec la Serbie-et-Monténégro en 2005 ont été suspendues par la Commission européenne en mai 2006 à la suite d'un jugement « négatif » sur la coopération de Belgrade avec le TPIY. Depuis l'indépendance du Monténégro en juin 2006 la Commission devrait demander un nouveau mandat pour les négociations sur l'accord de stabilisation et d'association avec le nouvel État ainsi qu'effectuer « une modification du mandat existant » pour poursuivre les discussions avec la seule Serbie. La Serbie a obtenu le statut de candidat le 1er mars 2012.

Anciennes républiques soviétiques

Les trois États baltes, ayant fait partie de l'URSS de 1940 à 1991, ont adhéré à l'UE en 2004, après s'être portés candidats dès leur indépendance recouvrée.

Pays frontaliers de l'UE

Trois États font partie intégrante du partenariat oriental :

Fédération de Russie

La Russie constitue à elle seule une puissance, tout comme l'UE et les États-Unis. Des sommets Russie-UE assurent un dialogue entre les deux protagonistes sur de nombreux sujets (politique, énergétique, commercial, etc.)

Pays du Caucase

À propos de l'Arménie, l'Azerbaïdjan et de la Géorgie, membres du partenariat oriental, des commissions de coopération parlementaire ont souligné « la nécessité de définir clairement une perspective européenne pour ces pays en n'excluant, par conséquent, pas la possibilité qu'ils deviennent ultérieurement candidats à l'adhésion à l'Union » et invité à prendre pour objectif « la pleine intégration de la Géorgie dans l'Union européenne ».

Le président géorgien Mikheil Saakachvili a déclaré le que l'objectif d'une adhésion était la « priorité numéro un » de la politique étrangère de la Géorgie. C'est ainsi que même si la Géorgie n'est pas membre de l'UE, elle place systématiquement le drapeau du Conseil de l'Europe dont elle est membre et dont le drapeau a été repris par l'Union européenne, à côté de son drapeau national[53]. Le , La Géorgie déposé sa candidature d'adhésion à l'Union européenne[54].

L'état économique et politique de ces pays ne permet cependant pas d'envisager une action concrète à court terme. Par ailleurs, l'appartenance de ces pays à l'espace européen est loin de faire l'unanimité.

Par ailleurs, ces trois pays sont aujourd'hui inclus dans la politique de voisinage de l'Union. Le la Commission avait recommandé leur inclusion dans ce programme.

Pays méditerranéens

L'Union européenne compte à ce jour un seul pays n'appartenant pas majoritairement au continent européen : Chypre ; l'adhésion de ce pays a été motivée par sa culture hellénique et à sa proximité avec la Grèce et certains pays européens.

Bien que Silvio Berlusconi se soit, par exemple, déclaré en 2010 favorable à une candidature d'Israël, une adhésion des pays méditerranéens est extrêmement improbable. Ils sont en revanche concernés par la politique de voisinage de l'Union. Le , l'UE a signé un accord de partenariat Euromed avec 12 pays du sud et de l'est méditerranéen. L'objectif était de créer une zone de paix et de stabilité avec l'ambition de permettre le libre-échange en 2010. Jusqu'à aujourd'hui les progrès ont été extrêmement ténus et il apparaît évident que les objectifs initiaux ne seront pas atteints.

Ces pays ont vocation à être des ponts culturels au vu de leur histoire et de la proximité géographique avec l'Europe.

La Turquie est dans une situation différente. Bien que seulement 3 % de son territoire soit situé en Europe[Note 3], elle a signé un accord d'association avec la CEE en 1963 (l'accord d'Ankara), et elle est officiellement candidate à l'entrée dans l'Union européenne depuis 2005. Alors que certains représentants politiques des pays au sein de l'Union européenne étaient pour l'intégration (Silvio Berlusconi, José Luis Zapatero, Jean-Claude Juncker…), d'autres (comme Nicolas Sarkozy, ou Angela Merkel…) s'étaient positionné contre l'adhésion de la Turquie à l'UE, et lui préféreraient un « partenariat privilégié »[55].

Algérie

L'Algérie, ayant obtenu son indépendance le 5 juillet 1962, a refusé de rester dans la CEE.

Maroc

Des pays extra-européens ont également été en pourparlers puisque la demande d'adhésion du Maroc a été rejetée en octobre 1987.

Un élargissement vers l'intérieur ?

Outre les pays européens ou extra-européens, certains partis politiques européens, en particulier l'ALE, préconisent de tenir en compte l'arrivée future de nouveaux membres potentiels à l'intérieur des frontières actuelles de l'Union européenne. L'ALE prend pour exemple des régions qui pourraient devenir indépendantes, en particulier la Flandre, la Wallonie, la Catalogne, le Pays basque et la Galice. Joan Puigcercos, président de l'ERC, annonce que l'Union européenne ne reconnaîtra de nouveaux États que « si un référendum est organisé démocratiquement sur l'indépendance »[56].

Notes et références

Notes

  1. En France, la procédure du référendum fut utilisée pour la ratification des traités d'adhésion, pour confirmer l'acceptation de l'adhésion du Royaume-Uni, de l'Irlande, de la Norvège et du Danemark.
  2. L'exigence d'avoir un régime démocratique afin de déposer une candidature d'adhésion n'est pas clairement mentionnée dans les textes de l'époque et ne sera entérinée par le Parlement européen qu'en 1964, cependant les États membres de l'époque estiment que c'est une condition nécessaire et rejettent la demande de Franco.
  3. La Thrace orientale représente une superficie de 23 764 km2 pour une population de 9 799 745 habitants.

Références

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  2. Anaïs Voy-Gillis, « L'Union européenne à l'épreuve des nationalismes », EU Council bibliography, sur Conseil de l'Union européenne (consulté le ).
  3. « Turquie, Albanie, Macédoine du Nord… : où en sont les pays candidats à l'élargissement ? », sur Toute l'Europe, (consulté le ).
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  5. Le premier veto du général de Gaulle, sur le site du CVCE.
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  7. Il y a vingt ans, l'Espagne et le Portugal entrent dans la CEE.
  8. http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=VING_108_0085
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  56. L'ALE demande à l'UE de se préparer à s'élargir de « l'intérieur ».

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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