Premier élargissement de la Communauté économique européenne
Le premier élargissement de la Communauté économique européenne a lieu le et voit l'entrée du Danemark, de l'Irlande et du Royaume-Uni dans la Communauté économique européenne (CEE), mais pas de la Norvège qui était également candidate à l'adhésion.
Premier élargissement de la Communauté économique européenne | |
Pays prenant part à l'élargissement
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Type | Élargissement de la CEE |
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Date | |
Participant(s) | Communauté économique européenne Danemark Irlande Royaume-Uni |
Histoire
Dès 1961, le Royaume-Uni souhaite se rapprocher de ses voisins d'Europe continentale déjà liés par le traité de Rome signé en 1957. Le commerce britannique post guerre mondiale et dans un contexte de décolonisation croissant, est de plus en plus orienté vers l'Europe et le gouvernement y voit une occasion de prospérité. Les candidatures du Danemark et de l'Irlande sont liées à celle du Royaume-Uni car ils ont de très forts liens économiques avec le pays[Note 1], l'Irlande aspire a une normalisation de ses relations avec la couronne. Les six États fondateurs décident qu'il faut « approfondir avant, puis élargir », ils estiment qu'ils doivent préalablement resserrer leurs liens avant d'envisager un élargissement[1]. Cette volonté se traduit par la mise en place de politiques communautaires comme la politique agricole commune en 1962[2].
En décembre 1967, les négociations avec la Grande-Bretagne sont arrêtées à la suite du veto français opposé par Charles de Gaulle, alors président de la France, et ce pour des raisons politiques[3]. Elles reprennent officiellement le à Luxembourg. Entre-temps, la Communauté s'est consolidée, les politiques communes et le Marché commun européen sont entrés en action. Pour les pays candidats, l'acquis communautaire s'est considérablement développé[4].
Les partenaires européens et États candidats arrivent à un accord formalisé le par la signature des traités d'adhésion (Traité de Bruxelles), seule la Norvège où les électeurs s'opposent par référendum à la ratification du traité, rejette la politique commune de la pêche qui provoquerait une concurrence trop importante et n'entre donc pas dans la CEE. Le référendum de la Norvège constitue un échec, le non l'emporte par 53,5 %, le Premier ministre Trygve Bratteli démissionne à la suite de la défaite de son gouvernement. C'était la deuxième tentative de la Norvège de devenir membre, après avoir été rejeté par la France en 1962 et à nouveau temporairement en 1967, mais la première tentative d'un référendum à la suite d'une négociation aboutie[5].
L'Irlande réalise un référendum le 10 mai 1972 et le Danemark le 2 octobre 1972 auxquels les citoyens répondent en majorité favorablement à l'intégration aux Communautés européennes, avec respectivement 81,3 % et 63,3 % des votants qui répondent favorablement.
Au Royaume-Uni, le gouvernement conservateur d'Edward Heath n'organise pas de référendum sur l'adhésion du Royaume-Uni. Le programme du parti travailliste pour les élections générales d'octobre 1974 demande l'organisation d'un référendum. Par conséquent, après la victoire des travaillistes, le nouveau gouvernement d'Harold Wilson organise un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans les Communautés européennes le . Avec une participation de 64 %, les Britanniques approuvent le maintien dans les Communautés européennes à 67,2 %[6].
Notes
- À cette époque, les trois pays sont membres de l'Association européenne de libre-échange (AELE).
Sources
Références
- La première candidature du Royaume-Uni au Marché commun, sur le site du CVCE.
- La politique agricole commune.
- Le premier veto du général de Gaulle, sur le site du CVCE.
- Le premier élargissement, données Centre Virtuel de la Connaissance sur l'Europe.
- (no) Référendum de la Norvège.
- (en) Jan-Henrik Meyer, « The 1975 referendum on Britain’s continued membership in the EEC », sur le site du Centre virtuel de la connaissance sur l'Europe, Humboldt-Universität zu Berlin — Institut für Europäische Geschichte, Mainz, (consulté le ).
Bibliographie
- Marie-Thérèse Bitsch, Histoire de la construction européenne de 1945 à nos jours, Complexe, , 360 p. (ISBN 978-2-8048-0021-5, lire en ligne)
- Gérard Bossuat, Histoire de l'Union européenne : Fondations, élargissements, avenir, Paris, Belin, coll. « Belin sup. Histoire », , 411 p. (ISBN 978-2-7011-5250-9)
- Bino Olivi (trad. de l'italien), L'Europe difficile : Histoire politique de la Communauté européenne, Paris, Gallimard, , 560 p. (ISBN 978-2-07-034575-5)
- Jean-Louis Quermonne, Le système politique de l'Union européenne : des Communautés économiques à l'Union politique, Montchrestien, , 157 p. (ISBN 978-2-7076-0626-6)
- Jean-Pierre Puissochet, « L'adhésion du Royaume-Uni, du Danemark, de l'Irlande et de la Norvège aux Communautés européennes », Annuaire français de droit international, Persée, vol. 17, no 1, , p. 932-960 (DOI 10.3406/afdi.1971.1678, lire en ligne [PDF]).
Compléments
Articles connexes
Liens externes
- « L'Irlande et l'intégration européenne », sur le site de la Fondation Robert-Schuman (consulté le ).
- « Le Royaume-Uni et les candidatures au Marché commun - événements historiques de la construction européenne (1945-2014)Website » [PDF], sur le site du Centre virtuel de la connaissance sur l'Europe (consulté le ).