Melilla
Melilla (en berbĂšre: Mlilt[1] ou encore en rifain MritÄ ou Mrirt «lieu de rencontre»[1]; en arabe marocain: Ù ÙÙÙÙŰ©, Mlilya[2]) est une ville autonome espagnole situĂ©e sur la cĂŽte nord de l'Afrique, en face de la pĂ©ninsule IbĂ©rique, appartenant Ă la rĂ©gion gĂ©ographique du Rif oriental, en pĂ©riphĂ©rie de l'agglomĂ©ration de Nador, et formant une exclave dans le territoire marocain, avec Ceuta et d'autres territoires (Plazas de soberanĂa)[3].
Ville autonome de Melilla Ciudad autĂłnoma de Melilla (es) | |
Armoiries |
Drapeau |
Administration | |
---|---|
Pays | Espagne |
Statut d'autonomie | 14 mars 1995 |
SiÚges au Parlement | 1 députés 2 sénateurs |
Président | Juan José Imbroda (PP) |
Pouvoir législatif | Assemblée de Melilla |
Code postal | 52001 |
ISO 3166-2:ES | ES-ML |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Mélillien (en français) Melillense (en castillan) |
Population | 83 489 hab. (2021) |
Densité | 6 226 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 35° 16âČ 57âł nord, 2° 56âČ 51âł ouest |
Superficie | 1 341 ha = 13,41 km2 |
Divers | |
Hymne | "Himno de Melilla" "Hymne de Melilla" |
Liens | |
Site web | melilla.es |
Administrée en tant que partie de la province de Malaga avant le , elle détient depuis le statut d'une ville autonome, assez proche de celui d'une communauté autonome espagnole. La ville de Melilla est revendiquée par le Maroc, considérée par ce dernier comme étant occupée. Pourtant, la majorité de sa population est attachée à rester espagnole. Plusieurs sondages comme celui du Centre de recherches sociologiques montrent que les habitants de Melilla ont un sentiment patriotique espagnol trÚs élevé[4].
Câest un port franc depuis la fin du XIXe siĂšcle; la ville a perdu toutes ses industries aprĂšs 1956 et c'est au XXIe siĂšcle surtout une place commerciale. Le commerce transfrontalier (lĂ©gal ou de contrebande) constitue une autre source importante de revenus. Le secteur tertiaire reprĂ©sente sa principale activitĂ© Ă©conomique (secteur bancaire, transports, administrations locales ou nationales). Les estimations de 2015 chiffrent sa population Ă 85 584 habitants.
GĂ©ographie
Lâexclave espagnole de Melilla est Ă©tablie sur la cĂŽte mĂ©diterranĂ©enne du Maghreb sur la partie orientale et la plus mĂ©ridionale du cap des Trois Fourches au Maroc. Cette rĂ©gion est situĂ©e sur la partie la plus orientale du Rif Marocain. La ville occupe le centre du golfe du Gourougou, du nom du volcan qui le domine.
Le climat est de type mĂ©diterranĂ©en mĂ©ridional avec de fortes prĂ©cipitations en dĂ©cembre et janvier, pĂ©riodes oĂč les tempĂ©ratures nocturnes sont infĂ©rieures Ă 10 °C. Les tempĂ©ratures de juillet peuvent atteindre 40 °C. LâĂ©tĂ© est trĂšs sec.
Melilla est située à 574 km de Madrid[5], 208 km de Malaga[5] et 383 km de Rabat.
Climat
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 9,9 | 10,6 | 11,9 | 13,2 | 15,7 | 19 | 21,7 | 22,4 | 20,5 | 17,2 | 13,7 | 11,2 | 15,6 |
Température moyenne (°C) | 13,3 | 13,8 | 15,2 | 16,6 | 19,1 | 22,4 | 25,3 | 25,9 | 23,8 | 20,4 | 17 | 14,6 | 18,9 |
Température maximale moyenne (°C) | 16,7 | 17 | 18,5 | 20,1 | 22,5 | 25,8 | 28,9 | 29,4 | 27,1 | 23,7 | 20,3 | 17,8 | 22,3 |
Record de froid (°C) date du record |
0,4 2005 |
2,8 1996 |
3,4 1993 |
6 1975 |
9,4 1975 |
12,4 1971 |
16 1977 |
14,6 1977 |
13,6 1979 |
9,4 2018 |
5 1991 |
3,9 2014 |
0,4 2005 |
Record de chaleur (°C) date du record |
25,6 1996 |
34,2 2010 |
29,6 1981 |
30,6 2002 |
33 2005 |
37 1983 |
41,8 1994 |
39,9 2020 |
36 2005 |
35 1971 |
34 2020 |
30,6 1989 |
41,8 1994 |
Ensoleillement (h) | 184 | 170 | 192 | 220 | 258 | 279 | 289 | 268 | 210 | 194 | 176 | 168 | 2 607 |
Précipitations (mm) | 58 | 57 | 44 | 36 | 20 | 7 | 1 | 4 | 16 | 40 | 57 | 50 | 391 |
Nombre de jours avec précipitations | 6,3 | 5,5 | 4,6 | 4,6 | 2,8 | 0,7 | 0,3 | 0,8 | 2,2 | 3,9 | 5,8 | 5,7 | 43,7 |
Humidité relative (%) | 72 | 74 | 73 | 69 | 67 | 67 | 66 | 69 | 72 | 75 | 74 | 73 | 71 |
Nombre de jours d'orage | 1,4 | 1,4 | 1,1 | 1,1 | 0,9 | 1 | 0,8 | 1,1 | 1,6 | 1,2 | 1,3 | 0,9 | 13,5 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
16,7 9,9 58 | 17 10,6 57 | 18,5 11,9 44 | 20,1 13,2 36 | 22,5 15,7 20 | 25,8 19 7 | 28,9 21,7 1 | 29,4 22,4 4 | 27,1 20,5 16 | 23,7 17,2 40 | 20,3 13,7 57 | 17,8 11,2 50 |
Moyennes : ⹠Temp. maxi et mini °C ⹠Précipitation mm |
Histoire
Cette exclave a pour origine un site fortifiĂ© sur un promontoire rocheux sĂ©parant deux types de cĂŽtes. Au nord, dâimpressionnantes falaises basaltiques, au sud, une cĂŽte basse rĂ©gularisĂ©e par lâaction maritime qui se poursuit, en territoire marocain par une vaste lagune dĂ©nommĂ©e Mar Chica (« Petite Mer ») oĂč est Ă©tablie la ville de Nador.
Le site fortifiĂ© a pour origine un Ă©tablissement phĂ©nicien (lâantique Russadir), occupĂ© ensuite par le royaume de Numidie et la MaurĂ©tanie ensuite par la RĂ©publique romaine, l'Empire romain et l'Empire byzantin.
Vers la fin du VIIe siĂšcle, la ville est conquise par le califat islamique omeyyade.
En 927, la ville est rattachĂ©e Ă lâĂ©mirat de Cordoue, temporairement. Puis, la ville est de nouveau soumise par les Zirides (vers 979), Almoravides (vers 1079), les Almohades en 1141, ensuite les MĂ©rinides en 1217 et puis les Wattassides (Vers 1465) qui la conservent jusqu'au , date ou le caĂŻd du roi de FĂšs est expulsĂ© par les habitants[8]. Enfin, en Janvier 1495, les habitants de la ville expulsent la garnison du sultan Ziyyanide de Tlemcen, peu aprĂšs les habitants abandonnent la ville Ă la suite des nombreuses disputes entre le sultan de Tlemcen et celui de FĂšs[9] - [8].
Le , la ville est prise par les Espagnols, ce qui marque ainsi le dĂ©but des expansions espagnoles dans la rive Sud de la mer MĂ©diterranĂ©e (occupation dâOran, Bougie, BĂŽne, Bizerte, La Goulette, etc.).
En 1774-1775, alors qu'elle rĂ©ussit Ă reprendre El Jadida aux Portugais en 1769, l'armĂ©e du sultan marocain alaouite Mohammed ben Abdallah voit ses attaques contre Melilla â mais aussi Ceuta et Al HoceĂŻma â repoussĂ©es par les Espagnols ; un Ă©change de prisonniers est ensuite effectuĂ© entre les deux pays (ce qui, Ă l'Ă©poque, reprĂ©sentait une « premiĂšre » entre le Maroc et des pays europĂ©ens)[10].
En 1808, l'Espagne est confrontée à de graves problÚmes de ravitaillement dans sa lutte contre les Français pendant la Guerre d'Espagne, on envisage de céder Ceuta, Melilla et les ßles espagnoles d'Afrique du Nord au Maroc contre des vivres[11].
En 2017, une statue de Francisco Franco â la derniĂšre statue de Franco sur la voie publique en Espagne â est encore en Ă©vidence Ă Melilla. Le , sa statue (inaugurĂ©e en 1977 pour commĂ©morer son action en tant que colonel de la LĂ©gion aprĂšs le dĂ©sastre d'Anoual en 1921), fut dĂ©placĂ©e de cinquante mĂštres pour permettre la rĂ©alisation de travaux. Le gouvernement (conservateur) de la citĂ© autonome de Melilla a refusĂ© qu'elle quitte la voie publique et soit transfĂ©rĂ©e au musĂ©e militaire comme le rĂ©clamait l'opposition locale.
La statue fut finalement retirée en 2021[12] - [13] - [14].
Transport
Voir la requĂȘte brute et les sources sur Wikidata. L'aĂ©roport de Melilla est desservi par Air Nostrum, desservant les villes espagnoles de Malaga, Madrid, Barcelone, Las Palmas de Gran Canaria, Palma de Majorque, Grenade, Badajoz, SĂ©ville et AlmerĂa. En avril 2013, une entreprise locale a crĂ©Ă© Melilla Airlines, assurant des vols entre la ville et Malaga.La ville est reliĂ©e Ă MĂĄlaga, AlmerĂa et Motril par ferry.
Trois routes relient Melilla et le Maroc mais nécessitent un dédouanement aux points de contrÎle frontaliers.
Les frontiĂšres de Melilla
En 2009, la ville de Melilla est limitĂ©e par une frontiĂšre en forme de demi-cercle matĂ©rialisĂ©e par un double systĂšme de grillages ponctuĂ© de miradors[15], lâensemble a Ă©tĂ© financĂ© par l'Union europĂ©enne. Le tout est sĂ©vĂšrement contrĂŽlĂ© par la garde civile espagnole qui dispose dâun systĂšme Ă©lectronique de dĂ©tection. Cette frontiĂšre est percĂ©e de trois points de passage vers le Maroc pour les vĂ©hicules et les piĂ©tons.
Cette frontiÚre marquée par un rideau de fer trouve pour justifications les tentatives permanentes de passages clandestins de populations d'Afrique, espérant atteindre l'Union européenne, et l'introduction de produits dérivés du cannabis et, depuis une période récente, la cocaïne sud-américaine transitant par les grands ports marocains dont Casablanca en particulier.
Cette frontiĂšre est cependant difficile Ă contrĂŽler en raison dâun accord hispano-marocain datant du Protectorat espagnol de 1912 sur le Rif et qui autorise les habitants de la province de Nador Ă la franchir en prĂ©sentant seulement leur passeport sans visa. Inversement, les habitants de Melilla peuvent se rendre dans cette mĂȘme zone aux mĂȘmes conditions (leur carte d'identitĂ© Ă©tablie Ă Melilla). Cet accord de rĂ©ciprocitĂ© oblige la police de lâair et des frontiĂšres espagnole Ă procĂ©der Ă un contrĂŽle systĂ©matique d'identitĂ© Ă la gare maritime ou Ă lâAĂ©roport de Melilla pour tous les passagers quelle que soit leur nationalitĂ©, sâils veulent regagner l'Espagne.
La ville est donc isolĂ©e, bien quâelle fasse partie de la circonscription autonomique de Malaga et quâelle soit reliĂ©e par trois mouvements maritimes quotidiens vers Malaga et Almeria ainsi que par une dizaine de vols, eux aussi quotidiens, vers certaines villes de la PĂ©ninsule ibĂ©rique (Madrid, Grenade, AlmerĂa, Valence, SĂ©ville, Barcelone et surtout Malaga).
Depuis quelques années, et avec la montée en puissance des villes marocaines de l'Oriental et l'amélioration de la situation économique du Nord du Maroc (la Route nationale 16, le port de Tanger Med et de Mediterrania Saïdia), Melilla a perdu de son attrait commercial d'autant plus que les tarifs douaniers cÎté marocain ont fortement chuté, ce qui a entrainé l'alignement des prix des produits sur ceux de Melilla qui sont sans taxe.
La ville rifaine de Nador (environ 300 000 habitants selon des statistiques marocaines, voire plus de 500 000), jointive de Melilla, avec ses structures Ă©conomiques, ne peut que sous-traiter les activitĂ©s Ă©conomiques du tertiaire de lâexclave espagnole. Ce rĂŽle de Melilla Ă©tait dominant et Ă©tait donc fort diffĂ©rent de celui de son homologue espagnol de lâouest, Ceuta. Le nord-ouest rifain dispose en effet dâune vĂ©ritable capitale Ă©conomique rĂ©gionale qui lui est propre et qui nâest autre que Tanger ; Ceuta demeure donc un centre secondaire bien que davantage connu que Melilla.
Ăconomie
Depuis lâindĂ©pendance du Maroc en 1956, Melilla nâa plus accĂšs aux mines de fer du Rif qui en faisaient une importante ville ouvriĂšre liĂ©e Ă la sidĂ©rurgie au point quâelle portait le surnom de « la Bilbao du Sud ». Ces mines ont dâailleurs Ă©tĂ© fermĂ©es peu aprĂšs leur nationalisation par lâĂtat marocain. Conservant son rĂŽle de grande ville de garnison espagnole, Melilla a converti ses anciens quartiers industriels dans les annĂ©es 1960 et 1970 en quartiers balnĂ©aires formant un front de mer rĂ©sidentiel dense sur la plage.
Ăconomiquement, la ville est censĂ©e vivre du secteur tertiaire oĂč lâon note la curieuse absence dâune importante activitĂ© touristique de masse Ă laquelle on sâattendrait ici; le tourisme existant nâĂ©tant que de transit se dirigeant vers le Maroc ou en sortant. De loin, câest le secteur public qui sert ici de locomotive Ă©conomique (masse salariale des fonctionnaires et assimilĂ©s, des administrations centrales et locales oĂč dominent la dĂ©fense nationale, l'Ă©ducation, le mĂ©dico-social et les administrations publiques). Le secteur commercial, les transports et le secteur bancaire dominent le secteur privĂ©. En fait, Melilla vit sous perfusion de lignes budgĂ©taires issues de Madrid et de Bruxelles (Commission europĂ©enne) et cette situation fait largement penser Ă celle qui existe dans les territoires et dĂ©partements français dâoutre-mer.
Melilla semble donc vivre trÚs au-dessus de ses moyens réels (les équipements publics sont par exemple impressionnants dans ce cadre trÚs particulier) mais elle paraßt compléter ses revenus par les dividendes de son statut de port franc et une étonnante frénésie de constructions immobiliÚres ouvertement spéculatives dont les origines financiÚres sont parfois obscures.
Depuis le début des années 2000, la ville souffre de la concurrence de plus en plus accrue de sa voisine, Nador. L'aéroport de Nador dépasse désormais celui de Melilia. Par ailleurs, un nouveau port, Nador West Med, est en cours de réalisation. Ce port fera de Nador, un important pÎle portuaire sur la cÎte marocaine.
Chaque jour, entre 3 000 et 5 000 personnes â majoritairement des femmes, dont beaucoup sont analphabĂštes â transportent sur leur dos des paquets de dizaines de kilos contenant des marchandises de contrebande, qu'elles font passer entre Melilla et le Maroc. Elles essayent de traverser la frontiĂšre autant de fois que possible dans une mĂȘme matinĂ©e pour gagner en fin de journĂ©e lâĂ©quivalent de quelques dizaines dâeuros. Le mĂ©tier est considĂ©rĂ© comme des plus pĂ©nibles. En 2018, deux dâentre elles sont mortes en traversant la frontiĂšre et 84 ont Ă©tĂ© blessĂ©es dâaprĂšs le rapport parlementaire marocain, un chiffre qui sous-estime la rĂ©alitĂ© selon des ONG espagnoles[16].
Melilla exporterait chaque annĂ©e pour 450 millions dâeuros de marchandises au Maroc. En , les autoritĂ©s marocaines ferment la douane commerciale de Melilla par oĂč passaient des exportations lĂ©gales â 47 millions dâeuros en 2017 â vers le Maroc[16].
Politique et administration
La Constitution de 1978 autorise Melilla à se constituer en une communauté autonome. Entre 1979 et 1991, Melilla n'a pas eu recours à cette disposition et constitue une commune de la province de Malaga. En 1995, les Cortes Generales adoptent la loi organique accordant à Melilla le statut de ville autonome (en espagnol : Ciudad Autónoma).
La gouvernance décentralisée de la ville repose sur deux organes :
- l'Assemblée, constituée de 25 membres élus pour quatre ans et qui exerce le « pouvoir normatif » ;
- le président, qui préside le conseil de gouvernement, l'Assemblée et exerce le rÎle de maire.
Melilla ne constitue donc pas une communauté autonome, à l'image de l'Andalousie, mais bénéficie d'institutions spécifiques, hybrides entre celles d'une ville et celles d'une autonomie.
Partie intĂ©grante de l'Union europĂ©enne, Melilla nây est cependant pas incluse dans son espace fiscal, Ă©chappant ainsi Ă toute TVA sur les prix Ă la consommation des marchandises et des services. Depuis 1863, câest tout le territoire de lâexclave qui est un port franc alors quâautrefois, il se limitait au rocher supportant la citadelle et Ă ses quais.
Population
DĂ©mographie
La population s'élÚve en 2015 à 85 584 habitants selon les chiffres de l'Institut de la statistique espagnole[17]. En 1896, on ne dénombre que 93 habitants de confession musulmane[18]. Ce chiffre est de 6 200 en 1950 et de 12 900 en 1970[18]. La population musulmane est estimée à 30 % de la population en 1975[18]. Actuellement, les musulmans représentent environ la moitié de la population totale[18].
Sociologie
La population est une constellation de communautés trÚs différenciées qui se mélangent peu.
Le groupe le plus important (environ 50 % de la population) est constituĂ© dâĂ©lĂ©ments dâorigine ibĂ©rique et de confession catholique, lui-mĂȘme subdivisĂ© en un Ă©lĂ©ment dominant dâorigine andalouse et dâun Ă©lĂ©ment secondaire dâorigine catalane. Dans ces deux groupes, lâinfluence de lâĂglise catholique est en chute vertigineuse depuis la fin de lâĂšre franquiste.
Cet Ă©lĂ©ment ibĂ©rique est politiquement actif sur le plan local et reste trĂšs marquĂ© par lâĂ©pisode franquiste. Câest en effet Ă Melilla que le soulĂšvement militaire a dĂ©butĂ© en inaugurant la Guerre d'Espagne. La ville a donc Ă©tĂ© la premiĂšre victime des bains de sang de la rĂ©pression nationaliste dĂšs le (mille fusillĂ©s, cinq mille prisonniers et autant dâincarcĂ©rĂ©s dans les camps de concentration selon les derniĂšres recherches universitaires).
Toujours marquĂ©e par ces rĂ©pressions opĂ©rĂ©es par des troupes marocaines de lâarmĂ©e coloniale espagnole (les Regulares et la LĂ©gion), cette population est restĂ©e mĂ©fiante vis-Ă -vis des musulmans, au point de manifester dans certains de ses secteurs une indĂ©niable xĂ©nophobie, bien que publiquement non reconnue.
LâĂ©lĂ©ment berbĂšre (de nationalitĂ© espagnole) constitue numĂ©riquement le second groupe. Il occupe une place notable dans le petit commerce et certains secteurs des professions libĂ©rales. Seuls les Ă©lĂ©ments les plus anciens et les mieux intĂ©grĂ©s participent Ă la vie politique locale. Cependant, lâimmense majoritĂ© musulmane de nationalitĂ© espagnole, socialement dĂ©favorisĂ©e, semble politiquement trĂšs passive, simplement satisfaite de la protection de son statut Ă©conomique protĂ©gĂ© que lui confĂšre sa nationalitĂ©.
Les BerbĂšres de nationalitĂ© marocaine qui rĂ©sident en grand nombre Ă Melilla constituent un groupe qui, historiquement, avait combattu la prĂ©sence espagnole avant de subir les terribles rĂ©pressions des « annĂ©es de plomb » sous Hassan II. De plus, trente mille Marocains franchissent lĂ©galement la frontiĂšre tous les jours (achats hors taxe, travail lĂ©gal ou « au noir », commerce plus ou moins licite, etc.) en vertu dâun accord ancien entre lâEspagne et le Maroc.
La ville comporte encore une influente communauté juive sépharade, reliquat de celle qui avait été expulsée en 1492, trÚs bien intégrée, socialement, économiquement comme politiquement trÚs présente. Outre la langue locale, elle parle la hakitia, variante du ladino, incorporant des mots arabes. Dans le cadre espagnol, cette communauté constitue une particularité remarquable.
Enfin, il existe une petite communauté hindoue originaire de Gibraltar et de Ceuta.
Les autres Ă©trangers sont officiellement quelques centaines (Français, Belges, NĂ©erlandais, Allemands, Chinois, Britanniques et Canadiens) ; ce sont gĂ©nĂ©ralement des commerçants, des universitaires dĂ©tachĂ©s Ă lâantenne dâenseignement supĂ©rieur de Melilla qui dĂ©pend de lâuniversitĂ© de Grenade, sinon des retraitĂ©s. Ils sont peu visibles et sans aucune influence sur la vie politique locale. Seule la France entretient une simple antenne consulaire bien peu active, visiblement trĂšs volontairement de la part du MinistĂšre des Affaires Ă©trangĂšres, et qui relĂšve de son consulat gĂ©nĂ©ral Ă SĂ©ville.
Une porte de l'Europe pour les vagues migratoires
Melilla et Ceuta sont les seules frontiĂšres terrestres de lâUnion europĂ©enne sur le continent africain et font rĂ©guliĂšrement lâobjet de tentatives dâentrĂ©e de la part de migrants cherchant Ă rejoindre lâEurope[19].
Il existe une pression trÚs importante de la part des émigrants africains qui veulent entrer à Melilla, qui fait partie du territoire de l'Union européenne. La frontiÚre est sécurisée par une double clÎture de 6 mÚtres de haut. Cependant, des émigrants parviennent à la traverser illégalement. Le , plus de 800 clandestins prennent d'assaut cette clÎture, et une centaine d'entre eux parvient à pénétrer sur le territoire espagnol. Cette vague migratoire s'est ensuite reportée sur les ßles Canaries.
En juin 2022, 2 000 migrants d'origine africaine tentent d'entrer à Melilla depuis le territoire marocain[19]. Vingt-trois migrants sont morts « dans des bousculades et en chutant de la clÎture de fer qui sépare Melilla » au cours d'un assaut décrit comme violent[19].
En décembre 2022, la clÎture est franchie pour la premiÚre fois en parapente vers Melilla[20] - [21].
Ădifices
Ăglises
- Chapelle Saint-Jacques, d'architecture gothique ;
- Ăglise du SacrĂ©-CĆur (Sagrado CorazĂłn). Cette Ă©glise possĂšde un orgue assez exceptionnel, reprĂ©sentant sans doute l'instrument le plus important d'Afrique du Nord qui soit en Ă©tat de marche (construit par le facteur d'orgue grenadin Pedro Ghis en 1925, puis relevĂ© et augmentĂ© au dĂ©but de ce siĂšcle par le facteur Acitores de Torquemada, province de Palencia) ;
- Ăglise de l'ImmaculĂ©e Conception (PurĂsima ConcepciĂłn), la plus ancienne et Ă©rigĂ©e au XVIe siĂšcle.
Ces Ă©glises catholiques dĂ©pendent du diocĂšse de Malaga qui, lui-mĂȘme, relĂšve de la province ecclĂ©siastique de Grenade.
Mosquée
- Mosquée centrale construite par l'architecte originaire de Barcelone Enrique Nieto au début du XXe siÚcle.
Synagogue
- Synagogue Or Zaruah construite, elle aussi, par Enrique Nieto au début du XXe siÚcle.
Architecture civile
- La ville compte un important patrimoine architectural Art nouveau et Art dĂ©co. Ces constructions se concentrent essentiellement en centre-ville. Melilla fait partie depuis 2012 du RĂ©seau Art Nouveau Ă©tabli Ă Bruxelles pour ĂȘtre, aprĂšs Barcelone, la ville espagnole possĂ©dant le plus riche patrimoine Art nouveau.
Phare
Relations diplomatiques entre le Maroc et l'Espagne
Un territoire revendiqué par le Maroc
La ville de Melilla est revendiquĂ©e par le royaume du Maroc tout comme Ceuta et las Plazas de soberanĂa (territoires de souverainetĂ©). Profitant de l'affaiblissement Ă©conomique et militaire qu'a connu le Maroc au XVe siĂšcle lâEspagne occupa la ville en 1497.
La souveraineté espagnole sur Ceuta et Melilla n'est reconnue ni par l'Union africaine[22], ni par l'Organisation de la coopération islamique, ni par la Ligue arabe, ni par l'organisation de l'Union du Maghreb arabe, les pays membres de ces quatre organisations considérant que l'Espagne doit décoloniser ces territoires et les restituer au Maroc. De plus, Melilla ne bénéficie pas de la protection de l'OTAN[23]. Cette souveraineté est, à l'opposé, reconnue par les textes d'adhésion de l'Espagne à la Communauté européenne. Les terres espagnoles en Afrique du Nord ne font cependant pas partie des territoires à décoloniser selon la liste officielle de l'ONU.
On note d'autre part que Melilla occupe une place notable dans la littĂ©rature ibĂ©rique. Elle est associĂ©e Ă la grande production thĂ©Ăątrale classique du XVIIe siĂšcle espagnol depuis la publication en 1634 de La Manganilla de Melilla de Juan Ruiz de AlarcĂłn y Mendoza, un auteur majeur qui a trĂšs largement inspirĂ© le thĂ©Ăątre classique français et italien (MoliĂšre, Racine, Goldoni). Beaucoup plus tard, la ville marqua le grand dramaturge franco-espagnol Fernando Arrabal, nĂ© Ă Melilla en 1932. Son film ÂĄViva la muerte! relatait sa vision dâenfant de Melilla aprĂšs que son pĂšre, un officier rĂ©publicain, y fut enlevĂ© puis fusillĂ© Ă Ceuta aux premiers jours du soulĂšvement franquiste. Sa Lettre au gĂ©nĂ©ral Franco, relative aux mĂȘmes Ă©vĂšnements, a connu un certain retentissement dans toute lâEspagne. Enfin, plus rĂ©cemment avec Las semanas del jardĂn. Un cĂrculo de lectores, Juan Goytisolo, un des plus grands noms de la littĂ©rature espagnole contemporaine, surprenait la critique, tant espagnole que française, pour son enquĂȘte menĂ©e par un cercle de lecteurs sur un poĂšte espagnol disparu, rĂ©publicain et homosexuel, internĂ© dans un asile psychiatrique Ă Melilla en Ă la suite du soulĂšvement franquiste.
RÎle de la ville dans les débats diplomatiques
Globalement, la ville joue en fait le rĂŽle dâun guichet et dâun sas de dĂ©compression Ă©conomique entre un espace Schengen rĂ©putĂ© riche et un pays en cours de dĂ©veloppement Ă©conomique.
Par ailleurs, les revendications dont fait lâobjet lâexclave de Melilla sont agitĂ©es de nos jours par deux Ă©lĂ©ments bien distincts. Dâune part, celui de lâappareil d'Ătat marocain qui lâutilise dans ses discrĂštes nĂ©gociations relatives Ă lâancien Sahara espagnol annexĂ© par Rabat depuis la Marche verte en refusant le projet de rĂ©fĂ©rendum proposĂ© par lâONU. La proposition par lâONU dâun rĂ©fĂ©rendum est en effet soutenue par la diplomatie de Madrid avant que le PSOE ne monte au pouvoir, alors que Paris ne semble guĂšre y tenir pour maintenir au Maroc son influence Ă©conomique et politique en offrant son soutien au pays. De plus, Madrid et Rabat ont dâimportants contentieux sur les droits de pĂȘche de la cĂŽte atlantique depuis la fin de l'accord de pĂȘche entre l'Union europĂ©enne et le Maroc, propriĂ©taire avec la Mauritanie d'une des zones Ă©conomiques exclusives (ZEE) les plus poissonneuses du monde, grĂące Ă la remontĂ©e d'eau. La renĂ©gociation de cet accord Ă©tait d'importance pour l'Espagne, car elle constitue 80 % de la flotte de pĂȘche europĂ©enne, ce qui revient Ă dire que l'accord UE-Maroc est une affaire plus bilatĂ©rale qu'autre chose. Paris joue la carte de Rabat, Madrid reprochant alors Ă Paris de ne pas faire jouer la solidaritĂ© europĂ©enne en laissant de fait la place aux CorĂ©ens sur les cĂŽtes atlantiques. L'Espagne a en effet refusĂ© de transfĂ©rer ses prises sur les cĂŽtes marocaines pour un contrĂŽle de taille (les prises ont diminuĂ© de moitiĂ© en volume mais aussi en taille des poissons, l'Ă©cosystĂšme ne pouvant supporter ce niveau de prises), mais aussi car le Maroc souhaitait que ces prises puissent ĂȘtre transformĂ©es sur ses terres pour rĂ©cupĂ©rer la marge de transformation.
Quant au rĂŽle de Washington dans la rĂ©gion, il est rĂ©cent. Depuis la rĂ©Ă©lection du prĂ©sident Bush, le dĂ©partement dâĂtat a renforcĂ© ses liens avec Rabat en optant avec Madrid pour une politique dĂ©jĂ appliquĂ©e face Ă la diplomatie française. Le retrait espagnol de la scĂšne irakienne depuis lâarrivĂ©e dâun gouvernement socialiste au Palais de la Moncloa en est, bien entendu, la cause essentielle. Depuis, le souverain chĂ©rifien laisse la presse marocaine affirmer que Washington ne freinerait pas les revendications marocaines sur Ceuta et Melilla.
Washington nâa jusquâici jamais dĂ©menti ces rumeurs, reprises rĂ©cemment dans la presse locale de Melilla. Dâautre part, et câest cet aspect qui est sans doute le plus inquiĂ©tant, depuis lâĂ©mergence dâune forme violente de lâintĂ©grisme islamiste inspirĂ©e par le wahhabisme, Melilla est devenue avec Ceuta une revendication djihadiste traitant ces deux villes de « cancers infidĂšles et chrĂ©tiens en terre dâIslam ». Il est vrai quâaujourdâhui, ce mouvement en vient Ă revendiquer lâAndalousie⊠Lâargumentaire utilisĂ© par le wahhabisme nâa rien dâĂ©conomique, dâhistorique ou de social, mais politique : il s'agit de lancer des feux partout, rendre inquiets les Occidentaux, et forcer au conflit des civilisations cher Ă Samuel Huntington. Si la population musulmane Ă Melilla est traditionnellement modĂ©rĂ©e et peu sensible Ă ce type de propagande (elle-mĂȘme Ă©tant dĂ©finie par le wahhabisme comme « traĂźtresse Ă lâislam »), il nâen demeure pas moins vrai quâelle est travaillĂ©e par des groupes belliqueux incontrĂŽlĂ©s venus du Maroc, ce que confirment certains incidents dans les mosquĂ©es de la ville, oĂč les imams lĂ©galistes se font rĂ©guliĂšrement physiquement agresser.
Ă Melilla, lâopinion publique locale, toutes cultures confondues, semble tĂ©tanisĂ©e face Ă ces incidents. Quant Ă la position de Madrid depuis la mise en place dâune dĂ©mocratie parlementaire, elle est trĂšs stable, Ă quelques variantes prĂšs selon la couleur politique en responsabilitĂ©, mĂȘme si ces variantes sont aujourdâhui exagĂ©rĂ©ment grossies par la presse locale, la municipalitĂ© et le conseil rĂ©gional de Melilla (ces instances politiques Ă©tant majoritairement PP Ă lâheure actuelle). La population locale est en outre massivement trĂšs attachĂ©e Ă son appartenance Ă la CommunautĂ© europĂ©enne que lui confĂšre la tutelle espagnole, et dont elle tire grand bĂ©nĂ©fice. Son niveau de vie Ă©conomique est par exemple exceptionnellement Ă©levĂ© dans le cadre gĂ©ographique qui est le sien.
Le , lors dâune visite officielle du souverain espagnol Juan Carlos Ier, une nouvelle crise diplomatique hispano-marocaine sâouvrait. En effet, cette visite est aussitĂŽt critiquĂ©e par les autoritĂ©s marocaines qui considĂšrent Ceuta, Melilla ainsi que le reste des territoires nord-africains espagnols (plazas de soberania) comme les derniers territoires marocains sous occupation espagnole et sont dĂ©nommĂ©s par le Maroc les « rĂ©sidus du colonialisme espagnol ». Cette visite coĂŻncide de plus avec le 32e anniversaire de la marche verte qui symbolise, pour le Maroc, la rĂ©cupĂ©ration de ces provinces du sud. Cette visite coĂŻncide aussi avec lâintervention du juge Baltasar GarzĂłn, qui considĂ©ra comme recevable une plainte de certains Sahraouis favorables Ă la thĂšse indĂ©pendantiste du Front Polisario. La visite du souverain espagnol fut suivie de plusieurs manifestations Ă cĂŽtĂ© des postes frontaliers de Ceuta et Melilla et dans plusieurs villes marocaines devant lâambassade et les consulats espagnols, des drapeaux espagnols ont Ă©tĂ© brĂ»lĂ©s et des slogans anti-espagnols ont Ă©tĂ© scandĂ©s par des manifestants. Le rappel en consultation Ă Rabat de lâambassadeur marocain Ă Madrid souligna aussitĂŽt une crise diplomatique entre les deux Ătats. Devant les enjeux des intĂ©rĂȘts ainsi Ă©branlĂ©s, le prĂ©sident du gouvernement espagnol, JosĂ© Luis RodrĂguez Zapatero, envoya une lettre au roi Mohammed VI par lâintermĂ©diaire du ministre des Affaires extĂ©rieures Miguel Ăngel Moratinos ; le contenu de cette lettre nâa pas Ă©tĂ© divulguĂ© ni par les autoritĂ©s marocaines ni par leurs homologues espagnoles. AprĂšs cet Ă©vĂšnement, le Maroc dĂ©cida immĂ©diatement de renvoyer un diplomate sur ce poste dĂšs les premiers jours de lâannĂ©e 2008, cette dĂ©cision fut critiquĂ©e par quelques journaux marocains qui demandaient une excuse officielle de la part du gouvernement espagnol et du roi Juan Carlos comme condition indispensable avant le retour de lâambassadeur marocain Ă Madrid.
Jumelage
Notes et références
- YAHIA Jahfar Hassan (2014): Curso de lengua tamazight, nivel elemental. Caminando en la didåctica de la lengua rifeña. Melilla: GEEPP Ed.
- Hilda Pearson, James Douglas Pearson et Emeri Johannes van Donzel, Encyclopédie de l'Islam : Nouvelle édition, t. VI, Leyde / Paris, Brill / Maisonneuve et Larose, 1989/1990, 295 p. (ISBN 9004088490 et 9789004088498, présentation en ligne, lire en ligne), p. 1001
- La majorité musulmane de la ville est constituée de BerbÚres, voir Ceuta et Melilla : Histoire, représentations et devenir de deux enclaves espagnoles de Yves Zurlo et Bernard BessiÚre
- (es) Melilla Hoy, « Melilla, la autonomĂa donde sus habitantes se sienten mĂĄs españoles », sur Melilla Hoy (consultĂ© le )
- « Melilla », sur fr.db-city.com (consulté le )
- (en) « Standard climate values. Melilla », Agencia Estatal de MeteorologĂa (consultĂ© le ).
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- http://e-spacio.uned.es/fez/eserv/tesisuned:IUGM-Jlloureiro/LOUREIRO_SOUTO_JorgeLuis_Tesis.pdf p. 90
- (es) Boletin de la Real Academia de la Historia. TOMO CXCIX. NUMERO I, Real Academia de la Historiav, (lire en ligne), p. 12
- Michel Abitbol, Histoire du Maroc, Paris, Perrin, [dĂ©tail de lâĂ©dition], p. 272.
- Yves Zurlo, « Quelle place pour Ceuta et Melilla dans l'Espagne contemporaine ? », sur www.editions-harmattan.fr (consulté le ).
- (en-US) « Spain removes last statue of dictator Franco », sur The Local Spain, (consulté le )
- « La derniĂšre statue de Franco en Espagne va ĂȘtre retirĂ©e », sur lepetitjournal.com (consultĂ© le )
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- Le Monde avec AFP, « Drame dans lâenclave espagnole de Melilla au Maroc : nouveau bilan de 23 migrants morts », Le Monde,â (lire en ligne).
- « Depuis le Maroc, un migrant franchit la frontiÚre de Melilla en parapente », sur Le Desk (consulté le )
- « Un inmigrante salta la valla de Melilla en parapente » (consulté le )
- Le plan stratégique de la Commission de l'Union africaine [PDF]
- L'Europe et le Moyen-Orient à la croisée des chemins
Annexes
Bibliographie
- Måximo Cajal, Ceuta, Melilla, Olivenza y Gibraltar. ¿Dónde acaba España?, Madrid, Siglo XXI de España, 2003. (ISBN 84-323-1138-3)
- François Papet-Périn, "La mer d'Alboran ou Le contentieux territorial hispano-marocain sur les deux bornes européennes de Ceuta et Melilla". Tome 1, 794 p., tome 2, 308 p., thÚse de doctorat d'histoire contemporaine soutenue en 2012 à Paris 1-Sorbonne sous la direction de Pierre Vermeren.
- Yves Zurlo (préface de Bernard BessiÚre), Ceuta et Melilla : histoire, représentations et devenir de deux enclaves espagnoles, Paris, Budapest et Turin, L'Harmattan, « Recherches et documents. Espagne », 2005, 320 p. Texte remanié d'une thÚse de doctorat en espagnol, soutenue en 2002. (ISBN 2-7475-7656-6)
Articles connexes
Liens externes
- (es) Cité autonome de Melilla
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