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Tony Shalhoub

Tony Shalhoub est un acteur américain, né le à Green Bay (Wisconsin).

Tony Shalhoub
Un homme aux cheveux noirs penchant la tĂȘte et souriant.
Tony Shalhoub Ă  New York en 2017.
Nom de naissance Anthony Marcus Shalhoub
Naissance
Green Bay, Wisconsin, États-Unis
NationalitĂ© Drapeau des États-Unis AmĂ©ricain
Profession Acteur, doubleur, producteur, réalisateur
Films notables Barton Fink
Men in Black (et suites)
Galaxy Quest
Spy Kids (et suites)
The Barber
Cars (et suites)
Ninja Turtles (et suite)
SĂ©ries notables Wings
Monk
Mme Maisel, femme fabuleuse
Signature de la personnalité

AprĂšs avoir jouĂ© au thĂ©Ăątre et obtenu quelques petits rĂŽles au cinĂ©ma, notamment dans Barton Fink des frĂšres Coen (1991), sa carriĂšre commence vĂ©ritablement au cours des annĂ©es 1990 grĂące Ă  la sitcom Wings de 1991 Ă  1997. Il participe ensuite Ă  deux comĂ©dies de son ami Stanley Tucci : À table (1996) et Les Imposteurs (1998), puis enchaĂźne les seconds rĂŽles au cinĂ©ma dans Men in Black (1997) et Men in Black 2 (2002), Couvre-feu (1998), PrĂ©judice (1998), Galaxy Quest (1999), Spy Kids (2001) ou encore The Barber (2001), tout en Ă©tant la tĂȘte d’affiche du film d’épouvante 13 fantĂŽmes (2001).

À partir du dĂ©but des annĂ©es 2000, il se fait connaĂźtre du grand public grĂące Ă  son rĂŽle de dĂ©tective dans la sĂ©rie Monk pour lequel il remporte un Golden Globe, trois Primetime Emmy Awards et deux Screen Actors Guild Awards aux États-Unis. Tout en continuant de jouer son personnage d’Adrian Monk Ă  la tĂ©lĂ©vision, il participe au doublage du film d’animation Cars rĂ©alisĂ© par les studios Pixar en 2006, et joue dans de nombreux courts et longs mĂ©trages comme Dans les cordes (2004), Chambre 1408 (2007) et AmericanEast (2008).

Lorsque la sĂ©rie Monk s’achĂšve en 2009, Tony Shalhoub fait un retour remarquĂ© sur les planches en jouant Ă  Broadway dans les piĂšces Golden Boy (2012-2013), Act One (2014) et The Band’s Visit (2017-2018) pour laquelle il remporte le Tony Award du meilleur acteur dans une comĂ©die musicale en 2018. Il continue Ă©galement Ă  doubler le personnage de Luigi dans Cars 2 (2011) et Cars 3 (2017), ainsi que le personnage de Splinter dans Ninja Turtles (2014) et Ninja Turtles 2 (2016). De 2017 Ă  2023, il tient Ă  nouveau un rĂŽle rĂ©current dans une sĂ©rie comique intitulĂ©e Mme Maisel, femme fabuleuse pour lequel il a remportĂ© un Primetime Emmy Award en 2019.

MariĂ© Ă  l’actrice Brooke Adams depuis 1992, il a rĂ©alisĂ© avec elle un long mĂ©trage intitulĂ© Made-Up en 2002 et assume rĂ©guliĂšrement les fonctions de producteur. PersonnalitĂ© engagĂ©e en faveur du parti dĂ©mocrate, il participe Ă  une meilleure intĂ©gration des Arabo-AmĂ©ricains dans l’industrie cinĂ©matographique hollywoodienne, notamment en raison de ses origines libanaises.

Biographie

Jeunesse et débuts au théùtre (1953-1985)

Vue aérienne de la baie de Green Bay bordée par la Fox River.
Tony Shalhoub est nĂ© Ă  Green Bay (ici en 2014), une ville de l’État du Wisconsin oĂč la baie longe les rives du lac Michigan.

Tony Shalhoub est d’origine libanaise[1]. Son pĂšre Joseph, orphelin Ă  l’ñge de huit ans, immigre aux États-Unis en en partant d’Ellis Island[1] - [2]. AprĂšs sa naturalisation amĂ©ricaine, il rĂ©ussit Ă  trouver un emploi comme transporteur et vendeur de viande dans le Wisconsin[1] - [2]. Il se marie ensuite Ă  Helen et fondent ensemble une famille Ă  Green Bay, oĂč Anthony naĂźt le . Leur quatriĂšme garçon grandit au milieu d’une fratrie de dix enfants[1] - [3] - [4]. « J’étais naturellement disposĂ© Ă  me donner en spectacle », se souvient l’acteur. « Lorsque mes frĂšres et sƓurs rentraient de l’école, je courais Ă  l’étage de la maison oĂč ils dormaient pour les rĂ©veiller et leur jouer des sketchs de pacotille que j’avais inventĂ©s ou que j’avais vus Ă  la tĂ©lĂ©[1]. » Sa grande sƓur Susan lui fait vivre sa premiĂšre expĂ©rience de thĂ©Ăątre Ă  six ans en le faisant participer Ă  une reprĂ©sentation de la comĂ©die musicale Le Roi et moi dans son lycĂ©e[1] - [5]. « J’ai toujours rĂȘvĂ© de devenir comĂ©dien. J’ai grandi dans une toute petite ville et il n’y avait aucune chance de pouvoir monter sur les planches ou d’ĂȘtre « dĂ©couvert » comme acteur. Alors j’ai cherchĂ© autour de moi comment progresser dans cette voie », raconte Tony Shalhoub[6].

Image externe
Tony Shalhoub et Karen MacDonald dans la piĂšce Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, mise en scĂšne par Alvin Epstein au Loeb Drama Center en 1981. (Photographie de Richard Feldman)

Une fois sa scolaritĂ© au lycĂ©e terminĂ©e, il entre Ă  l’universitĂ© du Wisconsin Ă  Green Bay[7]. GrĂące Ă  un programme d’échange, il Ă©tudie le thĂ©Ăątre Ă  l’universitĂ© du Maine du Sud Ă  Portland et en sort diplĂŽmĂ© en 1977[7] - [8]. Il parvient ensuite Ă  intĂ©grer l’école d’art de l’universitĂ© Yale Ă  New Haven[7]. « MĂȘme si j’aimais le thĂ©Ăątre, je ne pensais pas vraiment pouvoir y faire carriĂšre », dĂ©clare-t-il. « J’imaginais que je deviendrais peut-ĂȘtre professeur ou quelque chose comme ça. Mais Ă  l’école d’art dramatique, j’entrais vĂ©ritablement dans l’univers du conservatoire. [
] Je me suis alors retrouvĂ© face Ă  des gens qui avaient choisi d’en faire leur mĂ©tier et j’ai commencĂ© Ă  croire que je pouvais moi aussi le faire[9]. » À partir de 1977, encore Ă©tudiant, il participe Ă  sept productions pour le thĂ©Ăątre du rĂ©pertoire de Yale, puis rejoint en 1980 la compagnie professionnelle de l’American Repertory Theater Ă  Cambridge pendant quatre saisons[1] - [10]. Il joue notamment dans Les Trois SƓurs mis en scĂšne par Andrei Șerban en 1982, En attendant Godot et Mesure pour mesure mis en scĂšne par Andrei Belgrader en 1983, L’École de la mĂ©disance mis en scĂšne par Jonathan Miller en 1983 et Six personnages en quĂȘte d’auteur mis en scĂšne par Robert Brustein en 1984[10]. L’annĂ©e suivante, il part Ă  New York et fait ses dĂ©buts Ă  Broadway dans la piĂšce The Odd Couple mise en scĂšne par Gene Saks avec Rita Moreno et Sally Struthers[1] - [11]. La carriĂšre de Tony Shalhoub est dĂ©sormais lancĂ©e.

Un habitué des sitcoms : Wings et Stark Raving Mad

Images externes
Tony Shalhoub dans le rĂŽle d’Antonio Scarpacci dans la sĂ©rie Wings de 1991 Ă  1997. (Photographie de NBC)
Tony Shalhoub dans le rÎle de Ian Stark dans la série Stark Raving Mad de 1999 à 2000. (Photographie de NBC)

L’acteur est repĂ©rĂ© pour jouer plusieurs rĂŽles Ă  la tĂ©lĂ©vision, notamment un terroriste dans un Ă©pisode de la sĂ©rie Equalizer en 1986[12]. Mais le fait que ses origines arabes soient utilisĂ©es pour des personnages plutĂŽt caricaturaux ne l’enchante guĂšre : « Je l’ai fait une fois, et une fois Ă©tait dĂ©jĂ  bien assez », dit-il en 2007[12]. Au cours des annĂ©es 1980, il participe Ă©galement Ă  de nombreux tĂ©lĂ©films comme Day One de Joseph Sargent oĂč il interprĂšte Enrico Fermi, un physicien italien Ă  l’origine du premier rĂ©acteur nuclĂ©aire[10] - [13]. À partir de 1991, Tony Shalhoub pratique l’accent italien pendant six ans au sein de la sitcom Wings oĂč il interprĂšte le conducteur de taxi Antonio Scarpacci, un personnage « [qui] voudrait ĂȘtre cool et branchĂ© afin d’appartenir au monde de Joe (Tim Daly) et Brian (Steven Weber), mais qui n’y arrive pas vraiment. Je crois plutĂŽt qu’il montre aux autres que leurs vies ne sont pas si mauvaises que ça », dĂ©clare Tony Shalhoub Ă  propos de ce rĂŽle qui le fait pour la premiĂšre fois connaĂźtre du grand public[14]. Au bout de six saisons, il annonce son dĂ©part de la sĂ©rie diffusĂ©e sur NBC pour se consacrer Ă  de nouveaux projets, deux ans aprĂšs avoir participĂ© en guest-star Ă  l’épisode Ombre mortelle de X-Files[15] - [16].

En 1999, il tient de nouveau un rĂŽle rĂ©current Ă  la tĂ©lĂ©vision dans la sĂ©rie Stark Raving Mad, toujours sur la chaĂźne NBC. Tony Shalhoub interprĂšte cette fois un auteur de romans d’horreur dont le caractĂšre est complĂštement incompatible avec celui de son Ă©diteur, jouĂ© par Neil Patrick Harris, dĂ©bouchant ainsi sur des situations comiques[17]. La sitcom connaĂźt de bonnes audiences, se classant Ă  la 15e place des meilleurs programmes tĂ©lĂ©visĂ©s amĂ©ricains de l’époque, et remporte mĂȘme le People’s Choice Award de la nouvelle sĂ©rie de comĂ©die prĂ©fĂ©rĂ©e du public[18] - [19]. Pourtant, la production est arrĂȘtĂ©e au bout de vingt-deux Ă©pisodes[20]. Un chroniqueur de Variety Ă©crit : « Harris et Shalhoub sont tous les deux des interprĂštes trĂšs talentueux et charismatiques. Mais il semblerait qu’ils aient besoin de briller autre part[17]. » Les portes du cinĂ©ma se sont justement ouvertes pour le principal intĂ©ressĂ©.

Un acteur récurrent chez les frÚres Coen et Stanley Tucci

Tony Shalhoub obtient son premier rĂŽle au cinĂ©ma en 1986 dans La BrĂ»lure de Mike Nichols avec Meryl Streep et Jack Nicholson. « J’ai dit Ă  absolument tout le monde que j’étais dans ce film », explique l’acteur Ă  Stephen Colbert en 2018[21]. Mais le rĂ©alisateur dĂ©cide finalement de couper ses scĂšnes au montage et celui-ci apparaĂźt seulement comme figurant dans un avion[21]. Tony Shalhoub a plus de chance avec ses films suivants, notamment Hold-up Ă  New York en 1990. Il y donne la rĂ©plique Ă  Bill Murray dans une scĂšne en taxi oĂč il a dĂ» inventer ses propres dialogues pour qu’ils ressemblent Ă  « une sorte de charabia »[22]. Par la suite, ses premiers rĂŽles marquants lui sont offerts par les frĂšres Joel et Ethan Coen : celui de Ben Geisler dans Barton Fink, Palme d’or au Festival de Cannes en 1991, puis celui de Freddy Riedenschneider dix ans plus tard dans The Barber[23]. Pour ce rĂŽle d’avocat dans la Californie des annĂ©es 1940, certains critiques amĂ©ricains pressentent une nomination de l’acteur aux Oscars[23] - [24]. Celle-ci n’aura pas lieu, mais Tony Shalhoub se veut malgrĂ© tout reconnaissant envers les deux rĂ©alisateurs[24].

Photo en noir et blanc d’un homme chauve portant des lunettes
Tony Shalhoub a tournĂ© dans trois films rĂ©alisĂ©s par son ami Stanley Tucci (ici en 2009) : À table en 1996, Les Imposteurs en 1998 et Alberto Giacometti, The Final Portrait en 2017.

Il l’est Ă©galement envers Stanley Tucci, complice depuis leur rencontre en 1989 sur les planches du thĂ©Ăątre de l’universitĂ© Yale[25]. En 1996, dans son film intitulĂ© À table, ils jouent deux frĂšres immigrĂ©s italiens essayant de faire prospĂ©rer leur restaurant dans le New Jersey des annĂ©es 1950. Aux cĂŽtĂ©s de Minnie Driver, Isabella Rossellini et Ian Holm, acteur que Tony Shalhoub admire tout particuliĂšrement, les deux comĂ©diens s’inspirent du cinĂ©ma italien de Federico Fellini et notamment de son acteur fĂ©tiche : Marcello Mastroianni[9]. Le film est acclamĂ© par la critique et Tony Shalhoub reçoit le National Society of Film Critics Award du meilleur acteur dans un second rĂŽle[9] - [26]. Deux ans plus tard, les deux amis se retrouvent dans le film burlesque Les Imposteurs avec Oliver Platt, Allison Janney, Alfred Molina et Steve Buscemi. NommĂ© dans la sĂ©lection Un certain regard du Festival de Cannes en 1998, ce long mĂ©trage permet Ă  nouveau Ă  Tony Shalhoub de jouer avec l’accent italien et de rĂ©vĂ©ler ses talents comiques[27] - [28]. En 2016, alors qu’ils collaborent une troisiĂšme fois ensemble pour le film Alberto Giacometti, The Final Portrait, Stanley Tucci explique sa relation privilĂ©giĂ©e avec son ami : « Tony et moi finissons parfois les phrases l’un de l’autre, vous voyez les choses de la mĂȘme maniĂšre, vous ĂȘtes en confiance donc le film peut ĂȘtre meilleur »[29] - [Note 1].

Le goĂ»t du grand Ă©cran et l’amour du thĂ©Ăątre

Pendant dix ans, entre 1992 et 2002, Tony Shalhoub enchaĂźne les seconds rĂŽles aux cĂŽtĂ©s de nombreuses stars hollywoodiennes : James Caan dans Lune de miel Ă  Las Vegas en 1992, Will Smith dans Men in Black en 1997 et Men in Black 2 en 2002, Ethan Hawke et Jude Law dans Bienvenue Ă  Gattaca et Ewan McGregor dans Une vie moins ordinaire en 1997, John Travolta dans PrĂ©judice en 1998, Antonio Banderas dans Spy Kids en 2001, ou encore Angelina Jolie dans 7 jours et une vie en 2002[14] - [23] - [30]. Parmi les films tournĂ©s pendant cette pĂ©riode, trois d’entre eux marquent durablement sa carriĂšre au cinĂ©ma. Tout d’abord, dans Couvre-feu en 1998, il joue avec Denzel Washington un agent du FBI d’origine libanaise enquĂȘtant sur des terroristes islamistes Ă  New York[12]. Le prĂ©sident du comitĂ© anti-discrimination arabo-amĂ©ricain de l’époque dĂ©nonce le film comme relevant de l’incitation Ă  la haine raciale[31]. L’acteur lui rĂ©pond en prĂ©cisant que l’Ɠuvre permet plutĂŽt de s’interroger sur les situations d’état d’urgence et sur la stigmatisation des Arabo-AmĂ©ricains[31]. Il estime que son rĂŽle s’éloigne des stĂ©rĂ©otypes auquel est gĂ©nĂ©ralement habituĂ© le cinĂ©ma hollywoodien[31] - [32]. Dans Galaxy Quest en 1999, il fait partie d’une distribution d’ensemble composĂ©e de Tim Allen, Sigourney Weaver, Alan Rickman, Sam Rockwell et Daryl Mitchell. Cette parodie de film de science-fiction, qu’il considĂšre comme l’une de ses Ɠuvres prĂ©fĂ©rĂ©es, reçoit des critiques trĂšs favorables, notamment en France[33] - [34]. Enfin, en 2001, Tony Shalhoub est pour la premiĂšre fois la tĂȘte d’affiche d’un long mĂ©trage : 13 fantĂŽmes, un remake du film d’horreur homonyme rĂ©alisĂ© par William Castle en 1960. Toutefois, le film est descendu en flĂšche par la critique, Roger Ebert Ă©crivant notamment : « J’espĂšre que 13 fantĂŽmes est surtout diffusĂ© dans des multiplexes, car c’est le genre de film pour lequel on passe d’une salle Ă  une autre[35] - [36]. » Tony Shalhoub est malgrĂ© tout capable de se renouveler en poursuivant intensĂ©ment sa carriĂšre thĂ©Ăątrale.

Images externes
Tony Shalhoub et Brooke Adams dans la piÚce The Heidi Chronicles de Wendy Wasserstein, mise en scÚne par Daniel Sullivan au théùtre Plymouth de 1989 à 1990. (Photographie de Peter Cunningham)
Tony Shalhoub et John Turturro dans la piĂšce En attendant Godot de Samuel Beckett, mise en scĂšne par Andrei Belgrader au Classic Stage Company en 1998. (Photographie de Dixie Sheridan)

« Pour moi, il n’y a rien de plus spĂ©cial que le thĂ©Ăątre. MĂȘme si j’apprĂ©cie toujours mes rĂŽles Ă  l’écran, la scĂšne constitue une vraie rĂ©compense », dĂ©clare-t-il dans une interview en 1995[14]. En effet, six ans plus tĂŽt, c’est en remplaçant Peter Friedman dans la piĂšce The Heidi Chronicles de Wendy Wasserstein, mise en scĂšne par Daniel Sullivan Ă  Broadway, qu’il fait la rencontre de sa future femme : l’actrice Brooke Adams[11] - [37]. Plus tard, en 1992, il partage la scĂšne avec Judd Hirsch dans Conversations with My Father de Herb Gardner[11]. En jouant Charlie, le fils d’un immigrĂ© juif d’origine russe ayant essayĂ© de s’intĂ©grer Ă  Manhattan, Tony Shalhoub est nommĂ© pour le Tony Award du meilleur second rĂŽle dans une piĂšce[38]. AprĂšs ce succĂšs, il quitte temporairement le thĂ©Ăątre de Broadway pour jouer The Old Neighborhood de David Mamet avec sa femme Brooke au thĂ©Ăątre Hasty Pudding en 1997, puis En attendant Godot de Samuel Beckett pour les cinquante ans de la piĂšce avec John Turturro et Christopher Lloyd au Classic Stage Company en 1998[10] - [39]. Mais malgrĂ© sa passion pour la scĂšne, c’est Ă  la tĂ©lĂ©vision que Tony Shalhoub va rencontrer son plus important succĂšs.

Adrian Monk : un rĂŽle marquant devenu culte

Photo d’un homme dĂ©valant des escaliers avec un costume et un manteau.
Tony Shalhoub sur le tournage de l’épisode Monk dans la course Ă  San Francisco en .

Au dĂ©but des annĂ©es 2000, le producteur de cinĂ©ma David Hoberman souhaite pour la premiĂšre fois se lancer dans la crĂ©ation d’une sĂ©rie Ă  la tĂ©lĂ©vision[40]. Il imagine une sĂ©rie policiĂšre avec un personnage inspirĂ© de l’inspecteur Clouseau qui souffrirait en permanence de troubles obsessionnels compulsifs[40]. Le scĂ©nariste Andy Breckman, passionnĂ© par Sherlock Holmes, Ă©crit l’histoire du dĂ©tective Adrian Monk, enquĂȘtant avec la police sur les crimes perpĂ©trĂ©s Ă  San Francisco, tout en essayant de rĂ©soudre l’affaire de sa vie : celle de la mort de sa femme Trudy[40] - [41] - [42].

Au dĂ©part, la production pense Ă  l’acteur Michael Richards pour jouer le rĂŽle-titre, puis elle choisit finalement Tony Shalhoub[40]. David Hoberman dĂ©clare : « On a toujours pensĂ© que Tony serait super car on savait qu’il l’interprĂ©terait de façon subtile et rĂ©aliste alors que beaucoup d’acteurs l’auraient interprĂ©tĂ© de façon exagĂ©rĂ©e. Ce n’était pas le genre de comĂ©die qu’on voulait faire[40]. » En effet, comme le fait remarquer l’acteur, Monk est un « Ă©quilibre entre le drame et la comĂ©die » et c’est pour cela qu’il ne voulait pas jouer un personnage de dĂ©tective caricatural : « Ce qui m’intĂ©ressait le plus, indique Tony Shalhoub, c’était l’idĂ©e de prendre un genre reconnaissable, familier, et d’apporter quelque chose de nouveau. Le personnage de Monk est un dĂ©tective, ce qu’on a bien sĂ»r dĂ©jĂ  vu, mais c’est une sorte de hĂ©ros improbable[6] - [40]. »

Photo de trois hommes cĂŽte Ă  cĂŽte devant une toile blanche avec des inscriptions en noir
Jason Gray-Stanford (Ă  gauche) et Ted Levine (au centre), acteurs principaux de Monk, posent avec Tony Shalhoub Ă  l’occasion de la cĂ©lĂ©bration du 100e Ă©pisode de la sĂ©rie au Paley Center for Media de Los Angeles en .

La sĂ©rie est diffusĂ©e pendant huit saisons entre 2002 et 2009 sur la chaĂźne amĂ©ricaine USA Network et devient l’une des meilleures sĂ©ries de l’histoire de la tĂ©lĂ©vision cĂąblĂ©e aux États-Unis[43] - [44]. Elle rassemble notamment plus de neuf millions de tĂ©lĂ©spectateurs pour son dernier Ă©pisode le [45]. La sĂ©rie connaĂźt Ă©galement un succĂšs public en Allemagne, Australie, Chine, Islande et Japon[6] - [46]. En France, Monk est diffusĂ©e sur TF1 et rencontre Ă©galement une forte audience[6] - [47]. Les critiques sont dithyrambiques envers son acteur principal : pour Le Monde, il est Â« l’un des hĂ©ros les plus surprenants et les plus attachants de sĂ©ries policiĂšres. AntithĂšse du flic habituel, il s’apparente plutĂŽt Ă  un Rain Man qui aurait enfilĂ© l’impermĂ©able de l’inspecteur Columbo et coiffĂ© le chapeau de Sherlock Holmes », tandis que LibĂ©ration note « la rĂ©vĂ©lation d’un personnage trĂšs fort, remarquablement interprĂ©tĂ© par Tony Shalhoub »[47] - [48]. En 2019, son rĂŽle est devenu dĂ©finitivement « culte » selon France Inter[49].

GrĂące Ă  Adrian Monk, Tony Shalhoub a non seulement gagnĂ© une importante notoriĂ©tĂ© publique, mais il a aussi Ă©tĂ© rĂ©compensĂ© par les critiques de presse, les syndicats d’acteurs et l’AcadĂ©mie des arts et des sciences de la tĂ©lĂ©vision en recevant respectivement le Golden Globe du meilleur acteur dans une sĂ©rie comique en 2003, deux Screen Actors Guild Awards en 2003 et 2005, et trois Primetime Emmy Awards en 2003, 2005 et 2006[9] - [50]. Tony Shalhoub reconnaĂźt qu’il a Ă©tĂ© littĂ©ralement « bĂ©ni d’avoir pu tomber entre les mains de talentueux scĂ©naristes », mĂȘme s’il estime que ce personnage a complĂštement envahi son quotidien[22] - [51]. Mais tout en ayant un rĂŽle marquant et rĂ©current Ă  la tĂ©lĂ©vision, l’acteur a Ă©galement poursuivi d’autres projets artistiques.

En parallĂšle de Monk, un artiste polyvalent

Vidéos externes
Tony Shalhoub dans le court mĂ©trage T for Terrorist d’Hesham Issawi en 2003. (Compte officiel de Sayed Badreya sur Vimeo)
Tony Shalhoub interviewĂ© par Rick Sanchez sur CNN Ă  propos du film AmericanEast d’Hesham Issawi en 2007. (Compte officiel de Sayed Badreya sur YouTube)

L’acteur ne se laisse pas enfermer dans le rĂŽle d’Adrian Monk. Entre 2002 et 2009, il continue de tourner dans plusieurs longs et courts mĂ©trages. Il reprend tout d’abord son rĂŽle d’Alexander Minion pour le deuxiĂšme et troisiĂšme Ă©pisodes de la tĂ©tralogie Spy Kids de Robert Rodriguez en 2002 et 2003[52]. Il interprĂšte ensuite des seconds rĂŽles aux cĂŽtĂ©s de Meg Ryan, Alec Baldwin ou encore John Cusack pour les films Dans les cordes, The Last Shot et Chambre 1408[53] - [54] - [55]. Tony Shalhoub intervient Ă©galement dans des productions indĂ©pendantes, notamment celles du cinĂ©aste Ă©gypto-amĂ©ricain Hesham Issawi. En 2003, dans la comĂ©die satirique T for Terrorist, son personnage incite celui jouĂ© par Sayed Badreya Ă  se rĂ©volter contre un rĂ©alisateur qui veut l’enfermer dans un rĂŽle de terroriste islamiste uniquement parce qu’il est d’origine arabe[56]. Ce court mĂ©trage est rĂ©compensĂ© dans des festivals internationaux Ă  Boston et San Francisco[57]. Quatre ans plus tard, Tony Shalhoub revient devant la camĂ©ra d’Hesham Issawi pour AmericanEast, prĂ©sentĂ© au 4e Festival international du film de DubaĂŻ[58]. Cette fois-ci, il incarne Sam, un Égypto-AmĂ©ricain juif, qui accepte de s’associer avec Mustafa, de confession musulmane, pour monter un restaurant Ă  Los Angeles aprĂšs les attentats du 11 septembre 2001[56] - [57]. Le rĂ©alisateur est admiratif du travail de l’acteur et l’a choisi pour sa capacitĂ© Ă  dĂ©passer les clivages raciaux et religieux : « Les gens ne rĂ©alisent pas qu’il a des origines libanaises. Il a dĂ©sormais acquis assez d’argent, de pouvoir artistique et d’influence Ă  Hollywood pour pouvoir briser les stĂ©rĂ©otypes. Il n’a pas du tout peur de le faire[56]. » Hesham Issawi rajoute : « Le Moyen-Orient est aujourd’hui devenu une partie intrinsĂšque des États-Unis. Les AmĂ©ricains ont besoin d’en avoir une meilleure connaissance. Tony Shalhoub fait partie de ceux qui construisent ce pont[56]. » Ce dernier a d’ailleurs participĂ© au financement du film en tant que producteur dĂ©lĂ©guĂ©[59]. Il fait de mĂȘme en 2009 pour le premier court mĂ©trage de sa femme Brooke intitulĂ© Pet Peeves[60].

Tony Shalhoub se lance lui aussi dans la rĂ©alisation en 2002 avec le long mĂ©trage Made-Up. « J’aime faire des choses diffĂ©rentes de celles que j’ai dĂ©jĂ  essayĂ©es », dit-il dans une interview en 2004[61]. Ce film indĂ©pendant est une mise en abyme du monde du cinĂ©ma sous la forme d’un faux documentaire[37]. Il s’intĂ©resse Ă  une actrice nommĂ©e Elizabeth ayant atteint la cinquantaine et qui espĂšre pouvoir toujours rester jeune[62]. La production se fait en famille avec sa femme Brooke et sa belle-sƓur Lynne comme actrices principales, et son neveu Michael Matzdorff comme monteur[61]. Tony Shalhoub joue Ă©galement dans le film avec sa sƓur Susan et son frĂšre Michael, mais aussi Gary Sinise[61] - [62]. Made-Up reçoit un accueil favorable en festival, recevant le prix du public au SXSW Film Festival[63]. Toutefois, les critiques sont mitigĂ©es. The New York Times pense qu’il s’agit « davantage d’un film fait maison que d’une comĂ©die subtile et complexe sur le thĂšme de la vanitĂ©[64]. » Cependant, le magazine Rolling Stone estime que « le rĂ©alisateur Tony Shalhoub est tout aussi lumineux et nuancĂ© que l’acteur. Son don pour le rire grinçant [
] fait de Made-Up une Ɠuvre caustique et dĂ©sopilante[62]. » Lors d’une confĂ©rence Ă  l’école d’art dramatique de l’universitĂ© de Californie du Sud en 2016, Tony Shalhoub donne son point de vue sur le mĂ©tier de rĂ©alisateur et sur le travail d’improvisation : « La clĂ© pour mettre en scĂšne – si cela est possible bien Ă©videmment – est d’avoir la patience de laisser les Ă©vĂ©nements arriver naturellement et de les faire entrer dans le jeu du comĂ©dien. Mais personnellement, j’ai du mal Ă  me dĂ©partir de la direction d’acteur[65]. » MĂȘme s’il a apprĂ©ciĂ© cette expĂ©rience, sa passion reste la scĂšne, et tout particuliĂšrement le thĂ©Ăątre[61]. En 2007, il est justement Ă  l’affiche de la piĂšce off-Broadway intitulĂ©e The Scene, une comĂ©die noire avec Anna Camp et Patricia Heaton[66].

Photo d’une petite voiture jaune.
À partir de 2006, Tony Shalhoub double le personnage de Luigi, une Fiat 500 à l’accent italien, dans le film d’animation Cars et ses suites.

Sa carriĂšre se diversifie encore lorsqu’il devient le doubleur du personnage de Luigi Ă  partir de 2006. Cette voiture anthropomorphe, vendeuse de pneus, apparaĂźt pour la premiĂšre fois dans le film d’animation Cars, rĂ©alisĂ© par les studios Pixar[67]. Elle permet Ă  l’acteur de retravailler son accent italien puisque Luigi est une Fiat 500[68]. « Je me sens vraiment reliĂ© Ă  ce personnage. [
] Il est toujours excitĂ© et impatient », dĂ©clare Tony Shalhoub alors qu’il enregistre sa voix pour une attraction du parc Disney California Adventure en 2016[69]. Il participe au doublage des deux autres volets de la trilogie en 2011 et 2017, ainsi qu’à la sĂ©rie et aux jeux vidĂ©o dĂ©rivĂ©s[59]. En 2008, il met Ă  nouveau sa voix Ă  contribution pour la lecture de The Cricket in Times Square, un livre pour enfants de George Selden publiĂ© en 1960[70]. Sa performance de narrateur lui vaut une nomination pour le Grammy Award du meilleur livre audio pour enfants[71]. AprĂšs la fin de la sĂ©rie Monk et ces diffĂ©rentes expĂ©riences artistiques, Tony Shalhoub dĂ©cide de se consacrer pleinement au thĂ©Ăątre et son retour s’annonce fructueux.

La reconnaissance au thĂ©Ăątre : Golden Boy, Act One et The Band’s Visit

Vidéo externe
Tony Shalhoub et Seth Numrich dans la piÚce Golden Boy de Clifford Odets, mise en scÚne par Bartlett Sher au théùtre Belasco entre 2012 et 2013. (Compte officiel du théùtre du Lincoln Center sur YouTube)

Il foule Ă  nouveau les planches du thĂ©Ăątre de Broadway en 2010 grĂące Ă  son ami Stanley Tucci qui le fait jouer dans sa nouvelle mise en scĂšne de Lend Me a Tenor au thĂ©Ăątre Music Box[72] - [73]. Cette comĂ©die Ă©crite par Ken Ludwig en 1986 mĂ©lange Ă  la fois l’univers de la farce et du slapstick[74]. En 1934, Henry Saunders, le tempĂ©tueux directeur de l’opĂ©ra de Cleveland jouĂ© par Tony Shalhoub, reçoit le cĂ©lĂšbre tĂ©nor italien Tito Merelli, jouĂ© par Anthony LaPaglia. Mais son arrivĂ©e Ă  l’hĂŽtel connaĂźt de multiples rebondissements et catastrophes en sĂ©rie[75]. La performance de Tony Shalhoub, qui partage la scĂšne avec son Ă©pouse Brooke, est unanimement saluĂ©e par la critique[74] - [75]. L’agence Reuters Ă©crit notamment : « Shalhoub et LaPaglia, rĂ©cemment libĂ©rĂ©s de leurs rĂŽles respectifs Ă  la tĂ©lĂ©vision dans Monk et FBI : PortĂ©s disparus, dĂ©livrent chacun une interprĂ©tation comique virevoltante[76]. » L’acteur enchaĂźne ensuite avec un autre succĂšs. En 2012, il est Monsieur Bonaparte dans la piĂšce Golden Boy, Ă©crite en 1937 par Clifford Odets et mise en scĂšne par Bartlett Sher au thĂ©Ăątre Belasco[77]. Ce rĂŽle avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© jouĂ© en 1939 par Lee J. Cobb dans une adaptation cinĂ©matographique de Rouben Mamoulian intitulĂ©e L’Esclave aux mains d’or[78]. Joe, le fils de l’Italo-AmĂ©ricain Monsieur Bonaparte jouĂ© par Seth Numrich, renonce aux rĂȘves de son pĂšre, qui voulait le voir devenir violoniste, pour se lancer dans la compĂ©tition de boxe[77]. Le critique du New York Times a Ă©tĂ© Ă©mu par la prestation de Tony Shalhoub : « [Il] insuffle Ă  son personnage une tendresse mĂ©lancolique qui n’est jamais larmoyante. La scĂšne dĂ©cisive oĂč Joe implore son pĂšre de lui donner sa bĂ©nĂ©diction pour sa nouvelle carriĂšre – et celui-ci refuse – est interprĂ©tĂ©e avec une justesse Ă©motionnelle absolument naturelle qui la rend encore plus Ă©mouvante[79]. » L’acteur est alors nommĂ© une nouvelle fois pour le Tony Award du meilleur second rĂŽle dans une piĂšce, mais aussi pour le Drama Desk Award dans la mĂȘme catĂ©gorie[38].

Vidéo externe
Tony Shalhoub jouant un extrait de la piÚce Act One de Moss Hart, mise en scÚne par James Lapine au théùtre Vivian Beaumont en 2014. (Compte officiel du New York Times sur YouTube)

En 2014, il est cette fois nommĂ© pour le Tony Award du meilleur acteur pour son interprĂ©tation de trois rĂŽles dans la piĂšce Act One mise en scĂšne par James Lapine au thĂ©Ăątre Vivian Beaumont[80] - [81]. Cette Ɠuvre s’inspire de l’autobiographie de Moss Hart, nĂ© dans le Bronx en 1904 au milieu d’une famille juive et pauvre d’origine anglaise et devenu plus tard un cĂ©lĂšbre dramaturge et metteur en scĂšne Ă  Broadway[82]. Santino Fontana l’interprĂšte Ă  l’ñge adulte, tandis que Tony Shalhoub l’incarne Ă  un Ăąge plus avancĂ©. Ce dernier est Ă©galement prĂ©sent sur scĂšne dans la peau de son pĂšre, mais aussi sous les traits de son mentor George S. Kaufman[80]. Pour pouvoir diffĂ©rencier ces rĂŽles, l’acteur attribue Ă  chacun un geste particulier[80]. Sa performance est diffusĂ©e Ă  la tĂ©lĂ©vision amĂ©ricaine sur la chaĂźne PBS le [83]. La mĂȘme annĂ©e, il donne la rĂ©plique Ă  Diane Lane dans The Mystery of Love and Sex, une comĂ©die de Bathsheba Doran mise en scĂšne par Sam Gold au thĂ©Ăątre du Lincoln Center, tout en renouant avec le thĂ©Ăątre de l’absurde de Samuel Beckett en jouant avec sa femme Brooke dans Oh les beaux jours mis en scĂšne par Andrei Belgrader au thĂ©Ăątre Flea[84] - [85]. Pour l’acteur, cette piĂšce est « Ă©nigmatique, complĂštement imprĂ©visible, tout en Ă©tant Ă©mouvante, drĂŽle et, d’une certaine maniĂšre, amĂšrement romantique[86]. » Le couple, Ă  la ville comme Ă  la scĂšne, enchante les critiques, de The Guardian au New York Post[87] - [88].

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Tony Shalhoub interprĂšte en arabe le poĂšme Itgara’a extrait de la comĂ©die musicale The Band’s Visit, Ă©crite et composĂ©e par David Yazbek et mise en scĂšne par David Cromer. (Compte officiel de la NPR sur YouTube)

Son travail au thĂ©Ăątre finit par ĂȘtre dĂ©finitivement reconnu en 2017. Cette annĂ©e-lĂ , il intervient tout d’abord dans The Price, une piĂšce Ă©crite par Arthur Miller en 1968 et mise en scĂšne par Terry Kinney au thĂ©Ăątre American Airlines[89]. Cette piĂšce raconte l’histoire de Victor Franz qui a sacrifiĂ© ses Ă©tudes pour soutenir financiĂšrement son pĂšre pendant la Grande DĂ©pression. Tony Shalhoub joue le rĂŽle de son frĂšre Walter, un brillant mĂ©decin, aux cĂŽtĂ©s de Mark Ruffalo, Jessica Hecht et Danny DeVito[90]. « Lorsque Walter, le frĂšre aĂźnĂ©, arrive sous les traĂźts de Tony Salhoub, la piĂšce peut enfin commencer », Ă©crit la critique de Variety. « Il est un merveilleux acteur, tout en nuances, et son sourire en coin est Ă  la fois un signe de protection et de menace[89]. » Mais le succĂšs arrive vĂ©ritablement avec The Band’s Visit, une comĂ©die musicale Ă©crite et composĂ©e par David Yazbek Ă  partir d’un livre d’Itamar Moses et adaptĂ©e au cinĂ©ma par Eran Kolirin sous le titre La Visite de la fanfare en 2007[91]. Cette piĂšce met en scĂšne la rencontre inattendue entre les membres de l’orchestre de la police d’Alexandrie, perdus au beau milieu du dĂ©sert du NĂ©guev alors qu’ils devaient jouer dans un centre culturel arabe Ă  Petah Tikva, et Dina, la propriĂ©taire israĂ©lienne d’un cafĂ© dans un village imaginaire nommĂ© Bet Hatikva[92]. The Band’s Visit remporte un important succĂšs critique et public au thĂ©Ăątre Ethel Barrymore[93]. En jouant le rĂŽle du colonel Tewfiq Zakaria de Ă  , Tony Shalhoub participe pour la premiĂšre fois Ă  une comĂ©die musicale et Ă  cette occasion, il interprĂšte a cappella le poĂšme Itgara’a en arabe[93]. « Je n’étais pas seulement intimidĂ©, j’étais terrorisĂ©. J’ai alors tentĂ© de lutter bec et ongles. Mais j’avais besoin d’aide et de soutien. J’ai travaillĂ© avec un coach vocal autant que faire se peut[93]. » En 2018, il remporte le Tony Award du meilleur acteur dans une comĂ©die musicale et dĂ©die sa rĂ©compense Ă  son pĂšre libanais qui a Ă©migrĂ© aux États-Unis dans les annĂ©es 1920[94]. Sa rĂ©ussite au thĂ©Ăątre est dĂ©sormais confirmĂ©e.

Retour à la comédie : Mme Maisel, femme fabuleuse

Avant de revenir Ă  la tĂ©lĂ©vision, Tony Shalhoub fait un retour remarquĂ© au cinĂ©ma. AprĂšs une courte apparition dans la comĂ©die romantique Comment savoir avec Reese Witherspoon en 2010, il interprĂšte un milliardaire dĂ©pouillĂ© par un gang de culturistes composĂ© de Mark Wahlberg, Dwayne Johnson et Anthony Mackie dans No Pain No Gain en 2013[95] - [96]. Ce film de Michael Bay, inspirĂ© de faits rĂ©els, est une comĂ©die noire qui « raconte la perversion totale du rĂȘve amĂ©ricain », selon Tony Shalhoub[97] - [98]. « Une partie du problĂšme de nos vies dans un monde consumĂ©riste est qu’il est difficile de savoir quantifier le moment oĂč l’on en a assez. Malheureusement, cette culture nous amĂšne Ă  nous comparer sans cesse Ă  notre voisin », rajoute-t-il[97]. No Pain No Gain remporte un succĂšs notable au box-office international et Tony Shalhoub rejoint Ă  nouveau l’annĂ©e suivante une production de Michael Bay intitulĂ©e Ninja Turtles, un reboot de la sĂ©rie de films sur les Tortues Ninja, rĂ©alisĂ© par Jonathan Liebesman[99] - [100] - [101]. Tony Shalhoub prĂȘte sa voix Ă  Splinter, le maĂźtre et pĂšre adoptif du groupe de super-hĂ©ros[102]. Le film associe des images en prise de vues rĂ©elles Ă  des images de synthĂšse[101]. Ainsi, les mouvements de son personnage sont rĂ©alisĂ©es en motion capture par le comĂ©dien Danny Woodburn[103]. Ce procĂ©dĂ© technique sera rĂ©itĂ©rĂ© pour le film suivant en 2016[104].

Capture d’écran montrant le visage d’un homme moustachu en gros plan.
Tony Shalhoub (ici en 2018) renoue avec le succÚs à la télévision en interprétant Abe Weissman dans Mme Maisel, femme fabuleuse, une comédie produite par Amazon Studios de 2017 à 2023.

Tony Shalhoub fait le grand Ă©cart entre blockbusters et films indĂ©pendants ou Ă  sortie limitĂ©e au cours de la mĂȘme dĂ©cennie en jouant dans The Adventures of Beatle, un thriller avec Ever Carradine, Michele Hicks et Jeffrey Dean Morgan, Custody, un drame sĂ©lectionnĂ© au Festival du film de Tribeca, et Revenger, un film d’action avec un personnage de tueur Ă  gages transgenre jouĂ© par Michelle RodrĂ­guez[105] - [106] - [107]. En 2017, il interprĂšte Ă©galement le frĂšre d’Alberto Giacometti, jouĂ© par Geoffrey Rush, dans un biopic rĂ©alisĂ© par son ami Stanley Tucci[108].

Son retour sur le petit Ă©cran n’est pas immĂ©diatement gratifiant. À partir de la rentrĂ©e 2013, il fait partie de la distribution principale d’une nouvelle comĂ©die de CBS centrĂ©e sur la vie de plusieurs hommes divorcĂ©s et intitulĂ©e We Are Men[109]. Toutefois, les critiques sont absolument dĂ©favorables, notamment en France, oĂč TĂ©lĂ©rama en parle comme d’une « suite de postures caricaturales finissant quasi systĂ©matiquement dans la misogynie[110]. » La sĂ©rie est dĂ©programmĂ©e aprĂšs seulement deux Ă©pisodes sans mĂȘme attendre la diffusion des neuf autres restant[111]. Mais Tony Shalhoub dĂ©passe cet Ă©chec en dĂ©crochant le rĂŽle d’un mĂ©decin urgentiste dans Nurse Jackie en 2015, puis celui d’un sĂ©nateur rĂ©publicain dans BrainDead en 2016[112] - [113]. Le comĂ©dien estime que ce personnage ressemble un peu Ă  Donald Trump dans le sens oĂč « il est complĂštement sans filtre et n’éprouve aucun remords, ce qui est assez libĂ©rateur pour un acteur », dĂ©clare-t-il[114].

L'annĂ©e suivante, il intĂšgre une nouvelle production d’Amazon Studios racontant la vie d’une jeune mĂ©nagĂšre dans le New York des annĂ©es 1950 qui, au moment de sa rupture avec son mari, se lance dans le comique de scĂšne sous le nom de Mme Maisel[115]. Tony Shalhoub interprĂšte son pĂšre, un professeur de mathĂ©matiques plutĂŽt conservateur et trĂšs protecteur envers sa fille Midge, jouĂ©e par Rachel Brosnahan[9]. Son interprĂ©tation est acclamĂ©e par la critique et l’acteur remporte de nombreuses rĂ©compenses, en particulier le Primetime Emmy Award du meilleur acteur dans un second rĂŽle dans une sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e comique en 2019[116]. Tony Shalhoub reprend exceptionnellement son rĂŽle d’Adrian Monk en pour un sketch autour de la pandĂ©mie de Covid-19, l’acteur et sa femme ayant Ă©tĂ© eux-mĂȘmes contaminĂ©s par le virus[117]. Une adaptation cinĂ©matographique de la sĂ©rie culte est d’ailleurs annoncĂ©e en pour une diffusion sur la plateforme de streaming Peacock[118]. Entre-temps, il finit de participer Ă  la cinquiĂšme et derniĂšre saison de Mme Maisel, femme fabuleuse pour Amazon.

Analyse du jeu d’acteur

Portrait en noir et blanc d’un homme portant une fine moustache et regardant sur la gauche
Tony Shalhoub cite le comĂ©dien britannique Peter Sellers (ici en 1966) comme l’une de ses principales influences.

MĂȘme s’il a Ă©tudiĂ© l’art dramatique Ă  l’universitĂ©, Tony Shalhoub dĂ©clare ne pas adhĂ©rer Ă  une mĂ©thode de jeu en particulier, prĂ©fĂ©rant explorer toutes les possibilitĂ©s qui s’offrent Ă  lui[7]. Pour interprĂ©ter physiquement Adrian Monk, il passe alternativement du drame Ă  la comĂ©die, Ă  la maniĂšre des comĂ©diens du cinĂ©ma muet comme Charlie Chaplin et Buster Keaton[119]. En mĂȘme temps, il donne une Ă©paisseur psychologique Ă  son personnage en lui imaginant un passĂ©[12]. Le mĂ©decin Richard G. Petty, spĂ©cialiste des troubles obsessionnels compulsifs, a d’ailleurs dĂ©clarĂ© dans un article en 2007 que son interprĂ©tation Ă©tait trĂšs rĂ©aliste[120]. Tony Shalhoub explique qu’il a pu perfectionner son rĂŽle avec les scĂ©naristes et les monteurs de la sĂ©rie en occupant le poste de producteur dĂ©lĂ©guĂ©, ce qui lui a permis de garder une forme de contrĂŽle et de libertĂ©[65]. De façon gĂ©nĂ©rale, il considĂšre que l’acteur qui l’a le plus influencĂ© reste Peter Sellers[121].

Au cours de sa carriĂšre, Tony Shalhoub est parvenu Ă  s’extraire des stĂ©rĂ©otypes raciaux auxquels il pouvait ĂȘtre rattachĂ© en raison de ses origines libanaises : « Ma vie ne consiste pas Ă  choisir entre jouer un Arabe et ne pas jouer un Arabe. Il peut y avoir un piĂšge Ă  trop vouloir exagĂ©rer et souligner ce terme d’Arabo-AmĂ©ricain », dit-il en 2007[12]. Le comĂ©dien est parvenu Ă  jouer aussi bien des immigrĂ©s italiens, que des Espagnols ou encore des personnes juives[65]. « Certains acteurs sont trĂšs bons dans ce qu’ils font, mais restent limitĂ©s Ă  un seul domaine en fonction de leurs capacitĂ©s, explique-t-il en 2016. Il existe pourtant une multitude de rĂŽles diffĂ©rents[65]. » Tony Shalhoub essaie de changer le regard portĂ© sur les Arabo-AmĂ©ricains dans l’industrie cinĂ©matographique hollywoodienne, notamment Ă  travers les films du cinĂ©aste Hesham Issawi[56] - [122]. En 2005, il participe Ă  la mise en place du Concours du meilleur rĂ©alisateur arabo-amĂ©ricain dans le but d’encourager la crĂ©ation chez les jeunes artistes qui pourront ainsi raconter leurs propres histoires[123].

Engagements politiques et philanthropiques

Tony Shalhoub est trĂšs clair sur son orientation politique : « J’ai toujours Ă©tĂ© un dĂ©mocrate et mĂȘme parfois ce qu’on appelle un indĂ©pendant[114]. » Il est Ă  la fois un acteur et un citoyen engagĂ© : « Je suis Ă  l’affĂ»t de tout ce qui se passe dans le monde : de la guerre en Irak aux scandales dans notre gouvernement, aux combats pour garder nos droits et libertĂ©s en AmĂ©rique face aux conservateurs qui remettent, selon moi, toujours la constitution amĂ©ricaine en cause[6]. » En 2002, il fait partie des artistes de cinĂ©ma, comme Martin Sheen ou HĂ©ctor Elizondo, ayant manifestĂ© publiquement son dĂ©saccord pour l’envoi des troupes amĂ©ricaines en Irak[124]. Il rejoint notamment l’association MoveOn avec d’autres activistes pour faire pression sur la Maison-Blanche afin de trouver une rĂ©solution diplomatique plutĂŽt que militaire au conflit : « Nous devons ĂȘtre courageux et faire entendre cette voix qui est celle de l’opinion publique », dit-il en 2003[125]. La mĂȘme annĂ©e, il est membre du jury pour l’opĂ©ration « Bush in 30 seconds » visant Ă  crĂ©er des campagnes publicitaires critiquant les dĂ©cisions politiques du prĂ©sident George W. Bush[126]. Tony Shalhoub soutient Ă©galement le principe de rĂ©conciliation pacifique entre IsraĂ«l et Palestine Ă  travers l’organisation Parents Circle-Families Forum qui encourage le dialogue entre les deux communautĂ©s[127].

Photo en gros plan d'un homme devant un micro et pointant l'index droit en l’air
Tony Shalhoub prononçant un discours devant le Capitole de Madison lors des manifestations du Wisconsin le .

Dans le cadre d’un entretien avec la professeure de sociologie Violaine Roussel de l’universitĂ© Paris-VIII en 2004, il justifie son engagement politique en ces termes : « Notre devoir en tant que citoyen n’est pas d’apporter des solutions rapides et violentes, il s’agit plutĂŽt d’interroger nos pratiques et nos expĂ©riences en rĂ©flĂ©chissant Ă  des idĂ©es qui peuvent ĂȘtre testĂ©es puis ajustĂ©es, tout en Ă©tudiant les lois internationales et constitutionnelles afin d’agir en toute connaissance de cause au moment opportun [
][128]. » Il met justement cette pensĂ©e en pratique lors des manifestations des fonctionnaires publics dans l’État du Wisconsin en 2011. Le 12 mars, il participe avec l’actrice Susan Sarandon Ă  une marche vers le Capitole Ă  Madison pour contester les dĂ©cisions budgĂ©taires du gouvernement rĂ©publicain local[129]. Il prononce un discours devant plus de 100 000 manifestants en considĂ©rant qu’il s’agit de « la naissance d’un mouvement national, un mouvement destinĂ© Ă  restaurer les droits des travailleurs[129] - [130]. » Ses prises de position se font entendre au sein mĂȘme du parti dĂ©mocrate, comme lors de sa convention nationale Ă  Charlotte en 2012, oĂč il critique l’arrĂȘt Citizen United pris par la Cour suprĂȘme en 2010 qui, selon lui, associe de maniĂšre beaucoup trop pernicieuse le pouvoir financier et le pouvoir politique aux États-Unis[131] - [132]. NĂ©anmoins, Tony Shalhoub n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  participer Ă  une collecte de fonds pour la rĂ©Ă©lection de Barack Obama en 2012, qui est par ailleurs venu le voir jouer dans la piĂšce The Price en 2017[133] - [134].

Le comĂ©dien est Ă©galement engagĂ© sur le plan philanthropique. En 2008, en lien avec son rĂŽle du dĂ©tective Adrian Monk victime de troubles obsessionnels compulsifs, il participe Ă  une campagne de sensibilisation pour l’Anxiety and Depression Association of America[135] - [136]. Il rejoint aussi des associations qui accompagnent des personnes atteintes de maladies mentales comme le syndrome de La Tourette[6]. Par ailleurs, sa femme Brooke et lui soutiennent financiĂšrement l’Assets School Ă  Honolulu, un Ă©tablissement scolaire qui vient en aide aux enfants Ă  haut potentiel ou ayant des difficultĂ©s d’apprentissage comme la dyslexie[137]. À l’automne 2020, il participe Ă  plusieurs Ă©vĂ©nements caritatifs Ă  la suite des explosions survenues dans la capitale libanaise, notamment Ă  l’appel de l’universitĂ© amĂ©ricaine de Beyrouth[138] - [139].

Vie personnelle et famille

Tony Shalhoub est mariĂ© Ă  l’actrice Brooke Adams depuis [140]. Ils se sont rencontrĂ©s pour la premiĂšre fois trois ans auparavant en jouant ensemble dans la piĂšce The Heidi Chronicles Ă  Broadway[37]. À l’époque, Brooke Adams a adoptĂ© seule une fille nommĂ©e Josie, puis le couple en adopte une deuxiĂšme appelĂ©e Sophie aprĂšs leur mariage en 1994[141] - [142]. « Avoir des enfants, dĂ©clare l’acteur, vous force Ă  vous ouvrir encore plus sur le monde qui vous entoure. C’est quelque chose de sain et cela vous permet de progresser sur un plan personnel. C’est l’idĂ©e aussi de donner sans forcĂ©ment recevoir[6]. » Ils vivent principalement Ă  Los Angeles, tout en ayant une maison de vacances sur l’üle de Martha’s Vineyard, dans le Massachusetts[143] - [144].

La famille de Tony Shalhoub gravite beaucoup autour du milieu artistique et culturel. Tout d’abord, sa femme et lui se sont souvent donnĂ©s la rĂ©plique au thĂ©Ăątre, Ă  la tĂ©lĂ©vision et au cinĂ©ma, notamment dans cinq Ă©pisodes de Monk entre 2002 et 2009[145]. Il a Ă©galement fait jouer sa belle-sƓur Lynne Adams dans son film Made-Up en 2002[37]. Parmi ses frĂšres et sƓurs, deux d’entre eux sont aussi comĂ©diens : Susan, connue notamment pour son rĂŽle de Florence dans la sĂ©rie Stranger Things, et Michael, qui a aussi fait quelques apparitions dans Monk[146] - [147]. Par ailleurs, son frĂšre Dan, responsable d’une entreprise de nettoyage de stores Ă  Milwaukee, a participĂ© Ă  l’émission de tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ© American Inventor en 2006 pour prĂ©senter une invention permettant de ramasser les dĂ©jections canines sans avoir Ă  se baisser[148] - [149]. Enfin, il est Ă©galement l’oncle du monteur et rĂ©alisateur Michael Matzdorff et le cousin de l’animateur de radio d’origine germano-libanaise Jonathon Brandmeier[61] - [150] - [151].

Filmographie

Cinéma

Longs métrages
Courts métrages

Télévision

Séries télévisées
Téléfilms
Court métrage
  • 2006 : GoingGreen: Every Home an Eco-Home de Judith Vogelsang : le narrateur

Doublage

Cinéma
Télévision
Jeux vidéo

Cinéma

Longs métrages
Courts métrages

Télévision

Séries télévisées

RĂ©alisateur

Théùtre

Distinctions

Sauf mention contraire ou complémentaire, la liste des distinctions est issue du site Internet Movie Database pour le cinéma et la télévision, et du site officiel de Playbill pour le théùtre[38] - [50].

RĂ©compenses

Tableau récapitulatif des récompenses de Tony Shalhoub au cinéma et à la télévision
Année Récompense Catégorie Film ou série
1997National Society of Film Critics AwardMeilleur acteur dans un second rĂŽle (partagĂ©e avec Martin Donovan pour Portrait de femme)À table
2002Festival du film de NorthamptonMeilleur film du festivalMade-Up
Festival international du film de Santa BarbaraPrix « Independent Voice »
SXSW Film FestivalPrix du public pour un premier film de fiction
2003Golden GlobeMeilleur acteur dans une série musicale ou comiqueMonk
Primetime Emmy AwardMeilleur acteur dans une série comique
Screen Actors Guild AwardMeilleur acteur dans une série comique
Online Film & Television AssociationMeilleur acteur dans une série comique
2005Screen Actors Guild Award
Primetime Emmy Award
2006
Family Television AwardMeilleur acteur
2010Prism AwardMeilleur acteur dans une série comique
2018Festival de télévision de Monte-CarloMme Maisel, femme fabuleuse
2019Primetime Emmy AwardMeilleur acteur dans un second rÎle dans une série comique
Screen Actors Guild AwardMeilleur acteur dans une série comique
Meilleure distribution pour une série comique (partagée avec la distribution principale)
2020
Meilleur acteur dans une série comique
Tableau récapitulatif des récompenses de Tony Shalhoub au théùtre
Année Récompense Catégorie PiÚce
2018Tony AwardMeilleur acteur dans une comĂ©die musicaleThe Band’s Visit
2019Daytime Emmy AwardMeilleure performance musicale dans l’émission Today (partagĂ©e avec la distribution principale)

Nominations

Tableau récapitulatif des nominations de Tony Shalhoub au cinéma et à la télévision
Année Récompense Catégorie Film ou série
1996New York Film Critics Circle AwardMeilleur acteur dans un second rîleÀ table
1997Chlotrudis AwardMeilleur acteur
Film Independent’s Spirit AwardMeilleur acteur principal
2002AFI AwardMeilleur acteur de l’annĂ©eThe Barber
Chicago Film Critics Association AwardMeilleur acteur dans un second rĂŽle
Online Film Critics Society Award
Taos Talking Pictures Film FestivalTaos Land Grant AwardMade-Up
2003Screen Actors Guild AwardMeilleur acteur dans une série comiqueMonk
Television Critics Association AwardMeilleure interprétation dans une série comique
2004Primetime Emmy AwardMeilleur acteur dans une série comique
Gold Derby AwardMeilleur acteur dans une série comique
Online Film & Television Association Award
Satellite AwardMeilleur acteur dans une série musicale ou comique
Golden GlobeMeilleur acteur dans une série musicale ou comique
2005
Satellite AwardMeilleur acteur dans une série musicale ou comique
Gold Derby AwardMeilleur acteur dans une série comique
2006Online Film & Television Association Award
2007Golden GlobeMeilleur acteur dans une série musicale ou comique
Prism AwardMeilleur acteur dans une série comique
Screen Actors Guild Award
Primetime Emmy Award
2008
Screen Actors Guild Award
2009Golden GlobeMeilleur acteur dans une série musicale ou comique
Screen Actors Guild AwardMeilleur acteur dans une série comique
Primetime Emmy Award
2010
Screen Actors Guild Award
2018Primetime Emmy AwardMeilleur acteur dans un second rÎle dans une série comiqueMme Maisel, femme fabuleuse
Online Film & Television Association AwardMeilleur acteur dans un second rÎle dans une série comique
2019
Broadcast Film Critics Association Award
Critics’ Choice Movie Award
Gold Derby Award
Satellite AwardMeilleur acteur dans un second rÎle dans une série
2020Gold Derby AwardMeilleur acteur dans un second rÎle dans une série comique
Primetime Emmy Award
2022
Hollywood Critics Association Television AwardMeilleur acteur dans un second rÎle dans une série comique en streaming
Tableau récapitulatif des nominations de Tony Shalhoub au théùtre
AnnĂ©e RĂ©compense CatĂ©gorie PiĂšce ou Ɠuvre littĂ©raire
1992Tony AwardMeilleur second rĂŽle dans une piĂšceConversations with My Father
2009Grammy AwardMeilleur livre audio pour enfantsThe Cricket in Times Square
2013Drama Desk AwardMeilleur second rĂŽle dans une piĂšceGolden Boy
Outer Critics Circle Award
Tony Award
2014Meilleur acteur dans une piĂšceAct One
Outer Critics Circle AwardMeilleur acteur dans une piĂšce
2017Meilleur acteur dans une comĂ©die musicaleThe Band’s Visit
2018Drama League AwardMeilleure performance

Voix francophones

En France, Michel Papineschi est la voix française réguliÚre de Tony Shalhoub[152]. Au Québec, il s'agit de Manuel Tadros[153].

Notes et références

Notes

  1. Stanley Tucci est Ă©galement apparu aux cĂŽtĂ©s de Tony Shalhoub comme guest-star dans l’épisode Monk et son double de la sĂ©rie homonyme.
  2. Avant d’ĂȘtre Ă  l’affiche du thĂ©Ăątre Ethel Barrymore Ă  partir de novembre 2017, The Band’s Visit a Ă©tĂ© jouĂ©e off-Broadway pour l'Atlantic Theater Company de novembre 2016 Ă  janvier 2017.

Références

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  2. (en) Andrew Koch, « Tony Shalhoub Shares His Father’s Immigration Story at the Tony Awards », Family Tree Magazine,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  3. (en) Barbara A. Schreiber, « Tony Shalhoub – American actor », EncyclopĂŠdia Britannica,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
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  5. (en) Tony Shalhoub, interview par Michele Wojciechowski, We Are Men Star Tony Shalhoub on Life after Monk, Parade Magazine, (consulté le ).
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  10. (en) « Tony Shalhoub – Biography », site officiel de l’American Repertory Theater (consultĂ© le ).
  11. (en) « Tony Shalhoub », sur Internet Broadway Database (consulté le ).
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  13. « Day One (Joseph Sargent, 1989) », sur Allociné (consulté le ).
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