Mouvement politique
Un mouvement politique est un mouvement social qui s'apparente à la politique. Il peut s'organiser autour d'idées et de préoccupations d'un groupe social. Par contraste avec un parti politique, le mouvement politique n'est pas organisé par des membres élus, mais vise à convaincre les citoyens et les membres d'un gouvernement à s'engager sur les préoccupations du mouvement.
DĂ©finitions
Slate a publié un article qui s'intéresse aux revendications de certaines organisations politiques comme La République en marche ou La France insoumise, qui veulent se présenter comme des « mouvements ». Slate, lorsqu'il s'agit de trouver une définition au terme « mouvement », commence par signaler que « peu de gens semblent s'accorder sur une définition », puis donne deux définitions de ce que serait un « mouvement social » :
Slate cite Alain Touraine, « principal sociologue des mouvements sociaux » dans les années 1960 et 1970, pour qui un mouvement social est « la conduite collective organisée d’un acteur de classe luttant contre son adversaire de classe pour la direction sociale de l’historicité dans une collectivité concrète ». Selon Slate, cette définition, restrictive, ne peut s'appliquer à des mouvements sociaux comme le féminisme par exemple[1].
Slate cite aussi le sociologue Erik Neveu, qui donne une définition plus large, où un mouvement social désigne une « forme d’action collective concertée en faveur d’une cause »: « il s’agit d’un agir-ensemble intentionnel, marqué par le projet explicite des protagonistes de se mobiliser de concert. Cet agir-ensemble se développe dans une logique de revendication, de défense d’un intérêt matériel ou d’une “cause” »[1].
Organisation juridique
Les mouvements politiques sont organisés comme tous les groupements de personnes, selon les lois en vigueur dans chaque pays. Il peut s'agir d'organisations structurées et enregistrées (voir association) ou de structures informelles (voir association de fait)[1].
Mouvement ou parti ?
Slate estime qu'il existe désormais une volonté de créer des « mouvements » et non des « partis », citant, outre en France notamment La France insoumise, le Mouvement 5 étoiles en Italie, ou le « mouvement-parti » Podemos en Espagne. Pour expliquer cette volonté, Slate met en avant qu'il existe désormais une défiance par rapport aux partis ainsi qu'une tendance sociétale à rechercher une « horizontalité », représentée par les réseaux (notamment sociaux) et la possibilité d'initiatives autonomes[1]. Cette tendance sociétale est aussi analysée par Florence Haegel, professeure à Sciences Po : « Pour la nouvelle génération, avec la transformation des modes de communication, la forme parti politique, hiérarchisée, disciplinée, n’est plus adaptée »[2].
Mais, si « la mode est aujourd’hui aux mouvements », pour Slate, derrière cette « rupture lexicale », les changements organisationnels qui en résultent sont « à relativiser » : ainsi, d'après Slate, « nous assistons à l’émergence, non pas d’un idéal-type nommé « mouvement », mais bien à l’adaptation des structures partisanes aux changements qui touchent la société [...] ».
Exemples
- Mouvement communiste international
- Mouvements des droits civiques
- Mouvement afro-américain des droits civiques
- Black Lives Matter
- Mouvements de l'immigration en France
- Mouvement des sans-papiers Ă Paris en 1996
- Mouvement pro-vie
- La Manif pour tous
- Mouvement des Gilets jaunes
- Mouvement social contre la réforme des retraites en France de 2019-2020
Notes et références
- Galaad Wilgos, « Pourquoi tout le monde crée des mouvements et plus personne ne crée de partis », Slate.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « La République en marche et La France insoumise, mouvements de haut en bas », sur Le Monde.fr (consulté le )