Rain Man
Rain Man ou L'Homme de la pluie au Québec est un film américain réalisé par Barry Levinson et sorti en 1988.
Titre québécois | L'Homme de la pluie |
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RĂ©alisation | Barry Levinson |
Scénario |
Barry Morrow Ronald Bass |
Musique | Hans Zimmer |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Metro Goldwyn Mayer Guber-Peters Company Star Partners II, Ltd |
Pays de production | États-Unis |
Genre | comédie dramatique |
Durée | 133 minutes |
Sortie | 1988 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Le film raconte l'histoire de Charlie Babbitt (Tom Cruise), un jeune et égocentrique concessionnaire de voitures de luxe qui découvre que son père défunt, dont il s'était éloigné, a légué la quasi-totalité de sa fortune valant plusieurs millions de dollars à son autre fils, son frère Raymond Babbitt (Dustin Hoffman), un individu autiste savant dont Charlie ignorait l'existence.
Ce road movie est considéré comme l'un des premiers films à aborder le thème de l'autisme. Il est souvent cité de façon erronée pour avoir mis en scène un personnage avec syndrome d'Asperger (autisme sans déficience intellectuelle), popularisant l'erreur de compréhension de cette forme particulière d'autisme auprès du grand public, alors que le personnage dans le film souffre du syndrome du savant.
Le film a notamment été récompensé par quatre Oscars, dont un pour Dustin Hoffman, ainsi que deux Golden Globes.
Synopsis
Charlie Babbitt est un jeune revendeur de voitures de Los Angeles, rude et égocentrique. Alors qu'il est en proie à des difficultés financières, il apprend le décès de son père. En froid avec celui-ci depuis ses 16 ans, Charlie compte beaucoup sur l'héritage laissé par son défunt père pour se remettre sur pieds. Mais, lors de la lecture du testament, il ne reçoit en héritage que la vieille Buick Roadmaster décapotable de son père, ainsi que des rosiers primés. Charlie apprend que la majorité de la fortune de son père, estimée à 3 millions de dollars, sera donnée à une pension psychiatrique de Cincinnati.
Après une courte enquête, Charlie découvre qu'un des pensionnaires de cette institution n'est autre que Raymond, son frère aîné, une personne atteinte de trouble autistique dont il ignorait totalement l'existence. Rendu furieux par ses problèmes financiers, Charlie enlève Raymond dans le but de récupérer la part d'héritage qu’il considère comme devant lui revenir de droit. Débute alors un voyage à travers les États-Unis en direction de la Californie, au cours duquel les deux frères, que tout semble séparer au premier abord, apprennent à se connaître.
Fiche technique
- Titre original et français : Rain Man
- Titre québécois : L'Homme de la pluie
- RĂ©alisation : Barry Levinson
- Scénario : Ronald Bass et Barry Morrow, d'après une histoire de Barry Morrow
- Musique : Hans Zimmer
- Photographie : John Seale
- Montage : Stu Linder
- DĂ©cors : Ida Random
- Costumes : Bernie Pollack
- Production : Mark Johnson, Gerald R. Molen, Peter Guber et Jon Peters
- Société de production : Metro Goldwyn Mayer, Guber-Peters Company et Star Partners II, Ltd
- Société de distribution : United Artists
- Budget : 25 millions $
- Pays de production : États-Unis
- Langue originale : anglais
- Format : couleurs - 1,85:1 - 35 mm - Dolby Surround
- Genre : comédie dramatique, 'road movie
- Durée : 133 minutes
- Dates de sortie[1] :
- États-Unis : (première à New York), (sortie nationale)
- France :
Distribution
- Tom Cruise (VF : Patrick Poivey) : Charlie Babbitt
- Dustin Hoffman (VF : Dominique Collignon-Maurin) : Raymond Babbitt
- Valeria Golino (VF : Gabriella Bonavera) : Susanna
- Jerry Molen (VF : William Sabatier) : le docteur Bruner
- Jack Murdock (en) (VF : Jean Michaud) : John Mooney
- Michael D. Roberts : Vern
- Ralph Seymour[2] (VF : William Coryn) : Lenny
- Lucinda Jenney (VF : Martine Meiraghe) : Iris
- Bonnie Hunt : Sally Dibbs
- Barry Levinson (VF : Jean-Pierre Moulin) : le docteur Murston (non crédité)
- Ray Baker (VF : Raoul Delfosse) : M. Kelso
- Kim Robillard[3] (VF : Jean-Luc Kayser) : le médecin généraliste dans la petite ville
- Bryon P. Cavnar[4] (VF : René Bériard) : l'homme bavard dans la salle d'attente
Production
Genèse
Roger Birnbaum, producteur américain, est le premier à donner son accord pour produire le film. Il l'a fait immédiatement après que Barry Morrow a écrit le scénario du film.
En souvenir de cet appui, Roger Birnbaum a reçu des remerciements spéciaux qui ont figuré dans le générique du film[5].
Martin Brest fut l'un des premiers réalisateurs envisagés pour mettre en scène le film mais, peu satisfait du scénario, il décide d'abandonner le projet. Steven Spielberg tente alors de relancer l'adaptation. Il travaille pendant plusieurs mois avec Ronald Bass sur un scénario mais finit tout de même par jeter l'éponge pour se concentrer sur le troisième opus des aventures d'Indiana Jones[6].
Le personnage de Raymond Babbitt est inspiré de Kim Peek[7], atteint du syndrome du savant.
Choix des interprètes
Pour le rôle de Raymond Babbit, les acteurs Jack Nicholson, Robert De Niro et Mel Gibson étaient envisagés avant que Dustin Hoffman ne soit choisi.
Le rôle de Charlie Babbit, qui devait être initialement âgé de 56 ans, fut d'abord confié à Dustin Hoffman avant que celui-ci n'obtienne le rôle de Raymond. Alors que Bill Murray, Robin Williams et Tom Hanks furent envisagés, le personnage fut rajeuni et Tom Cruise fut engagé.
Bande originale
La musique originale du film est composée par Hans Zimmer. Le film contient par ailleurs de nombreuses chansons non originales :
- Iko Iko, interprété par The Belle Stars ;
- Scatterlings of Africa, interprété par Johnny Clegg et Savuka ;
- Dry Bones, interprété par The Delta Rhythm Boys ;
- At Last, interprété par Etta James ;
- Lonely Avenue, interprété par Ian Gillan et Roger Glover ;
- Nathan Jones, interprété par Bananarama ;
- Stardust, interprété par Rob Wasserman et Aaron Neville ;
- Beyond the Blue Horizon, interprété par Lou Christie ;
- I Saw Her Standing There, composé par John Lennon et Paul McCartney ;
- Please Love Me Forever, interprété par Tommy Edwards (en) ;
- Lonely Women Make Good Lovers, interprété par Bob Luman ;
- Wishful Thinking, interprété par Jocko Marcellino ;
- Lovin' Ain't So Hard, interprété par Jocko Marcellino.
Accueil
Accueil critique
Rain Man rencontre une critique majoritairement positive.
Sur le site agrégateur de critiques Rotten Tomatoes, le film obtient un score de 89 % d'avis favorables, sur la base de 80 critiques collectées et une note moyenne de 7,90/10 ; le consensus du site indique : « Ce roadmovie au sujet d'un autiste savant et de son frère inexpérimenté est loin d'être homogène, mais la direction de Barry Levinson est impressionnante et les solides performances de Tom Cruise et Dustin Hoffman ajoutent à son attrait[8]. » Sur Metacritic, le film obtient une note moyenne pondérée de 65 sur 100, sur la base de 18 critiques collectées ; le consensus du site indique : « Acclamation générale » (Universal acclaim)[9].
Box-office
Pays ou région | Box-office | Date d'arrêt du box-office | Nombre de semaines |
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États-Unis Canada |
172 825 435 $ | - | - |
France | 6 474 520 entrées | - | - |
Total mondial | 354 825 435 $ | - | - |
Distinctions
RĂ©compenses
Analyse
Références dans d'autres œuvres
De nombreux clins d'œil à Rain Man existent dans la culture populaire, que ce soit dans l'épisode Casino (4x14) de la série Spin City, l'épisode Kafkaïen (saison 3, épisode 9) de la série télévisée Breaking Bad, les films Las Vegas 21 ou encore dans la série FBI : Duo très spécial.
De manière semblable, dans le film To the Bone, le personnage principal Ellen est citée comme étant « la Rain Man des calories » en raison de sa connaissance du nombre exact de calories dans chacun des aliments de son assiette.
- Dans la série d'animation Les Simpson (saison 5, épisode 10, « L'Enfer du jeu »), on voit une parodie de la scène du casino de Rain Man où Charlie emmène Raymond pour compter les cartes au blackjack. Dans la série, les deux personnages sont à une table où Homer Simpson, qui est le croupier, demande à Raymond de lui remontrer de quelle façon il a compté les cartes, car cela l'a grandement impressionné.
- Dans le film Very Bad Trip (2009) de Todd Phillips, les acteurs Bradley Cooper et Zach Galifianakis parodient eux aussi la scène en arrivant dans le même casino que celui du film, par le même escalator et en arborant des tenues et des postures assez similaires à celles de Charlie et Raymond dans Rain Man.
Le personnage de Raymond
Raymond Babbitt a des comportements répétitifs (troubles obsessionnels compulsifs) : il a l'habitude de regarder la télévision à une certaine heure pour ne pas manquer son émission favorite, le moindre contretemps risquant de provoquer une crise d'angoisse que son frère redoute (à tel point que lorsque les deux frères font un long trajet en voiture, Raymond voulant absolument regarder la télévision, Charlie doit s'arrêter à la première maison au bord de la route, et, après avoir tenté de faire illusion auprès de l'occupante des lieux avec un prétexte inventé à la hâte, demande que Raymond puisse regarder la télévision, sans quoi elle assisterait à une de ces crises).
Raymond n'a pas la moindre capacité à nouer des relations sociales, que ce soit avec son infirmier qui le connaît depuis des années, ou avec son frère (cependant, au cours des quelques jours mouvementés passés avec Charlie, dont il avait été séparé lorsque tous deux étaient enfants, Raymond montre des signes d'évolution inespérés en ce sens : à la fin du film il partage une danse, puis un baiser, avec la petite amie de Charlie ; il comprend mieux les plaisanteries et semble heureux à l'idée de revoir son frère régulièrement).
Il a aussi un vocabulaire limité ; il ne peut faire que des phrases très simples, et répète inlassablement les mêmes mots, les mêmes formules, les mêmes histoires dont il n'a qu'une compréhension très superficielle ; par exemple le sketch « Qui est en première base ? » (Who's on First? de Abbott et Costello), qu'il répète en boucle, notamment dans les situations stressantes, et dont Charlie tente vainement de lui expliquer le ressort humoristique.
Cependant, Raymond excelle dans certains domaines très spécifiques ; par exemple, il connaît avec précision la liste des accidents d'avion par date et par compagnie (ce qui entraîne une peur panique à l'idée de monter dans un avion), ou peut donner le numéro de téléphone d'une serveuse d'après son nom inscrit sur sa blouse après avoir littéralement appris l'annuaire. Il peut aussi compter en un seul coup d'œil un grand nombre d'objets ou réaliser de tête des opérations mathématiques complexes (il dit simplement « voir » le résultat). Au casino, dans certains jeux de cartes (Blackjack) demandant une mémoire eidétique, il est surdoué. En revanche, il est incapable de comprendre un problème concret impliquant un calcul simple.
Syndrome d'Asperger
Le film est souvent cité pour avoir mis en scène un personnage avec syndrome d'Asperger et a popularisé une erreur de compréhension de cette forme d'autisme auprès du grand public[10], notamment à travers l'image — erronée — du génie autiste[11]. Roselyne Bachelot note que « pour nombre de gens qui n'ont pas l'expérience de ce handicap, l'autisme correspond au syndrome d'Asperger, illustré par le personnage incarné par Dustin Hoffman dans le film Rain Man », ce qui ne leur permet pas de comprendre la situation de la majorité des autistes[12].
Le personnage incarné par Dustin Hoffman est souvent décrit comme ayant le syndrome d'Asperger mais, dans le film, le Dr Bruner ne fait mention que d'autisme.
Le syndrome d'Asperger est un autisme sans déficience intellectuelle[13]. Raymond aurait donc le syndrome du savant. C'est pourquoi l'idée fausse que les personnes ayant le syndrome d'Asperger sont forcément savantes s'est répandue. Cette confusion est généralement considérée comme ayant porté préjudice à la perception que le grand public a du syndrome d'Asperger.
Pour plusieurs personnes diagnostiquées Asperger, dont Daniel Tammet et Josef Schovanec, le personnage de Raymond, qui ne saurait être représentatif de la diversité du spectre de l'autisme, donne en outre une vision datée[14], caricaturale[15] et en partie inexacte[16] du syndrome qu'il présente.
Autour du film
Divers
- Le coscénariste du film Barry Morrow et initiateur du projet de film est membre des associations suivantes : l'« Association of Retarded Citizens », la « National Association of Social Workers » et de l'« Autism Society of America », prouvant ainsi son engagement personnel vis-à -vis des personnes en situation de handicap mental et qu'il revendique dans certaines déclarations personnelles[17]. Il est donc curieux qu'il assimile handicap mental et syndrome d'Asperger.
- Dans le film, on peut découvrir, à la fin, la brève apparition de Barry Levinson dans le rôle d'un médecin.
- Le titre québécois du film est L'homme de la pluie, cela peut sembler aller à l'encontre du scénario (en effet, dans la version originale, Charlie a construit le nom Rain man à partir de Raymond) mais, en un sens, les souvenirs qu'il garde de ce personnage (qu'il croit imaginaire), à travers ses yeux d'enfants, sont attachés au sens qu'ont ces mots (l'homme de la pluie, un surnom enfantin pour un personnage imaginaire).
Version tronquée du film diffusée par les compagnies aériennes
Au cours de , au moins quinze grandes compagnies aériennes ont montré des versions éditées de Rain Man qui omettaient la scène impliquant le refus de Raymond de prendre un avion (aviophobie), quand celui-ci mentionnant les accidents aériens de l'American Airlines Flight 625 (en) (1976), du Vol Delta Air Lines 191 (1985) et du Vol Continental Airlines 1713 (1987), mais qu'il indiquait qu'il n'y avait pas eu d'accidents chez la compagnie Qantas basée en Australie[18] - [19].
Parmi les critiques de cette décision figuraient le réalisateur Barry Levinson, le co-scénariste Ronald Bass et George Kirgo (à l'époque le président de la Writers Guild of America, West). Lors d'une interview téléphonique, Levinson a déclaré : « Je pense que c'est une scène clé pour tout le film [...] C'est pourquoi elle est là -dedans. Elle lance toute leur odyssée à travers le pays - parce qu'ils ne pouvaient pas prendre un vol »[18] - [19].
Alors que certaines de ces compagnies aériennes ont cité comme justification d'éviter que les passagers de l'avion ne se sentent mal, prenant en sympathie le personnage de Raymond pendant les divertissements en vol, la scène a été montrée intacte sur les vols de Qantas, et les commentateurs ont noté que Raymond la mentionne comme la seule compagnie aérienne dont les avions ne se sont « jamais écrasés »[18] - [19].
Le film est crédité pour avoir présenté le dossier de sécurité (safety record) de Qantas aux consommateurs américains[20] - [21].
Notes et références
- (en) Dates de sortie sur l’Internet Movie Database
- https://www.imdb.com/name/nm0786860/
- https://www.imdb.com/name/nm0732152/mediaviewer/rm3648419840/
- https://www.imdb.com/name/nm0146571/
- fiche du film dans imdb.com
- Sophie Benamon, « Steven Spielberg - Les films qu'il aurait pu tourner », Studio Ciné Live, no 81,‎ , p. 50 à 53.
- Video"The Boy With The Incredible Brain"
- (en) « Rain Man (1988) », sur Rotten Tomatoes.com (consulté le ).
- (en) « Rain Man Reviews », sur Metacritic.com (consulté le ).
- Pierre Delion, Ecouter, soigner, Albin Michel, , 192 p. (ISBN 978-2-226-28956-8 et 2-226-28956-9, lire en ligne), p. 58.
- Gilles-Olivier SILVAGNI, Christian GODIN, La Psychanalyse Pour les Nuls, EDI8, coll. « Pour les Nuls Psychologie/Développement Personnel », , 432 p. (ISBN 978-2-7540-4477-6 et 2-7540-4477-9, lire en ligne), p. 115.
- Roselyne Bachelot, À feu et à sang : Carnets secrets d'une présidentielle de tous les dangers, Editions Flammarion, 263 p. (ISBN 978-2-08-128790-7 et 2-08-128790-0, lire en ligne), p. 96.
- « Groupe Asperger - Syndrome », sur asperger.autisme.ch (consulté le )
- Daniel Tammet, Embrasser le ciel immense, Les Arènes, , 330 p. (ISBN 978-2-35204-252-5 et 2-35204-252-6, lire en ligne), p. 19.
- Jean-Jacques Le Gall, « Voyage au pays de l'autisme avec Josef Schovanec », Télérama, .
- Christel Petitcollin, Je pense mieux : Vivre heureux avec un cerveau bouillonnant, c'est possible !, Guy Trédaniel, , 240 p. (ISBN 978-2-8132-1183-5 et 2-8132-1183-4, lire en ligne), p. 49.
- « Site de Laura Baker »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- (en) « Airlines Cut Scene From "Rain Man" », sur The New York Times, .
- (en) Steve Weinstein, « Uneasy Airlines Get Final Cut on "Rain Man" », sur Los Angeles Times, .
- (en) Marina Kamenev, « Qantas: Airline Safety's Golden Child No More? », sur Time, .
- (en) « Is Qantas still the world's safest airline? », sur News.com.au, .
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Ciné-Ressources
- Cinémathèque québécoise
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (pl) Filmweb.pl
- (en) IMDb
- (en) LUMIERE
- (en) Movie Review Query Engine
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database