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Philanthropie

La philanthropie désigne une attitude de bienfaisance de personnes à l'égard d'autres personnes qu'elles considÚrent comme démunies matériellement ou malchanceuses. Par extension, le mot désigne une philosophie ou doctrine de vie d'inspiration humaniste émanant d'une catégorie sociale de personnes s'estimant matériellement nanties et mettant la cohésion de l'humanité au premier plan de leurs priorités.

NĂ©e Ă  la fin du siĂšcle des LumiĂšres, Ă  une Ă©poque marquĂ©e par la dĂ©christianisation et la montĂ©e en puissance des États-nations, cette philosophie se substitue progressivement Ă  la charitĂ© chrĂ©tienne[1] et prĂ©figure en partie ce que seront plus tard les politiques publiques d'aide sociale, du moins dans des pays comme la France, marquĂ©s par la culture laĂŻque (aide assurĂ©e directement par l'État ou par le biais de structures dĂ©clarĂ©es d'utilitĂ© publique). Aux États-Unis, oĂč la religion chrĂ©tienne imprĂšgne encore fortement la politique et le dĂ©bat public, les pratiques de philanthropie sont particuliĂšrement vivaces.

Selon les contextes, la philanthropie est portée par un idéal authentiquement altruiste ou au contraire par le souci de s'insérer dans la bien-pensance de la classe dirigeante, la bourgeoisie, et celui d'en retirer un bénéfice indirect, en termes de reconnaissance sociale. Le mécénat des entreprises est généralement désigné sous le terme de Responsabilité sociétale (ou sociale) et est en partie encadré par la norme ISO 26000.

Histoire

Le mot philanthropie vient du mot grec ancien Ï†ÎŻÎ»ÎżÏ‚ / phĂ­los « ami » et du mot áŒ„ÎœÎžÏÏ‰Ï€ÎżÏ‚ / ĂĄnthrĂŽpos « humain », « genre humain »). Il s'oppose Ă©tymologiquement Ă  la misanthropie.

Malgré cette étymologie grecque, il semble que le terme ne soit que peu ou pas utilisé au début de notre Úre. Le premier emploi est répertorié chez Fénelon, qui l'utilise dans son Dialogue des Morts en 1712. Le terme se présente alors comme une vertu personnelle et individuelle plus que sociale[2].

En 1780 naĂźt Ă  Paris la SociĂ©tĂ© philanthropique qui, sept ans plus tard, dĂ©finit ainsi sa mission : « Un des principaux devoirs des hommes est (
) de concourir au bien de (leurs) semblables, d'Ă©tendre leur bonheur, de diminuer leurs maux. (
) Certainement, un pareil objet entre dans la politique de toutes les nations et le mot philanthrope a paru le plus propre Ă  dĂ©signer les membres d'une sociĂ©tĂ© particuliĂšrement consacrĂ©e Ă  remplir ce premier devoir de citoyen »[3].

DĂšs le dĂ©but du XIXe siĂšcle, le lien entre charitĂ© chrĂ©tienne et philanthropie est conscientisĂ©: en 1810, Mme de StaĂ«l, dans son De l'Allemagne[2] estime que Diderot « a besoin de supplĂ©er, Ă  force de philanthropie, aux sentiments religieux qui lui manquent »[4]. La question sociale acquiert alors une place de plus en plus importante dans la sociĂ©tĂ© française, qui craint un retour de la "dissociation sociale". Cependant, une intervention Ă©tatique est encore rejetĂ©e du fait de la prĂ©gnance de la pensĂ©e libĂ©rale dans les sphĂšres politiques. Celle-ci prĂŽne une approche Ă©gale de l'Etat envers les individus, et voit toute forme de redistribution ou de soutien Ă©tatique quelconque comme une forme de contrat inĂ©gal oĂč l'individu n'a pas Ă  ĂȘtre redevable de ce qui lui est accordĂ©. Le soutien aux plus pauvres passe alors par une aide des plus aisĂ©s, dans l'optique "d'Ă©duquer" ceux-ci afin qu'ils puissent dĂ©passer leur condition et ĂȘtre vĂ©ritablement maĂźtres de leur destin d'une part, et d'Ă©viter une rĂ©surgence de l'instabilitĂ© sociale de l'autre, que redoute par-dessus tout les sphĂšres notables de la sociĂ©tĂ© française postrĂ©volutionnaire. Ainsi se dĂ©veloppent de nombreuses instances de philanthropie, comme notamment la SociĂ©tĂ© de morale chrĂ©tienne en 1821, dont un des membres fondateurs se trouve ĂȘtre François Guizot. Cette volontĂ© de pallier les besoins immĂ©diats des plus dĂ©munis au travers d'un rapport tutĂ©laire se transformera peu Ă  peu en objectif de "prĂ©venir les maux causĂ©s par l'indigence", toujours dans une optique d'Ă©ducation des classes populaires par les classes supĂ©rieures, ces derniĂšres Ă©tant considĂ©rĂ©es comme plus "Ă©clairĂ©es" et "capables" que les plus dĂ©munis. Ces recours en amont aux problĂšmes sociaux se traduisent notamment par la mise en place de caisses d'Ă©pargnes dĂšs 1818 dont l'objectif est de permettre aux plus pauvres de pouvoir prĂ©server leurs Ă©conomies des excĂšs de dĂ©penses auxquels tendent naturellement ces populations, selon la pensĂ©e contemporaine. Ces structures d'Ă©pargnes seront ensuite appliquĂ©es au monde de l'industrie, induisant les premiers rapport de "patronage patronal" entre les ouvriers et les patrons, structures qui se dĂ©velopperont largement sous le Second Empire et qui lĂšgueront Ă  la TroisiĂšme RĂ©publique naissante un rĂ©seau de mutualisation ancrĂ© chez les classes ouvriĂšres[5].

À la Belle Époque aux États-Unis, la philanthropie se dĂ©veloppe, notamment grĂące aux grandes fortunes amĂ©ricaines nouvellement crĂ©Ă©es. L'historien Eric Hobsbawm note que ces hommes Ă©taient « Ă©levĂ©s dans l'idĂ©e que la simple accumulation de capital ne constituait pas en soi une fin digne d'un homme, fĂ»t-il bourgeois ». Ainsi, l'homme d'affaires Andrew Carnegie distribue 350 millions de dollars Ă  de nombreuses causes sociales, sans que cela ne modifie par ailleurs son train de vie ou que cette pratique se gĂ©nĂ©ralise Ă  l'ensemble des grandes fortunes[6]. Selon Olivier Zunz, « dans son Évangile de la richesse, le milliardaire Ă©nonce sa responsabilitĂ© Ă  rendre Ă  la sociĂ©tĂ© une partie de ce qu’il avait gagnĂ©, mais selon les principes qui avaient fait sa fortune dans l’acier : la philanthropie n’est plus un don mais un investissement. La charitĂ© traditionnelle Ă©tait empreinte de gratuitĂ©, la philanthropie organisĂ©e doit dĂ©sormais ĂȘtre gĂ©rĂ©e avec la vigueur et les mĂ©thodes d’une entreprise capitaliste »[7].

Par ailleurs il convient de noter que la philanthropie, comme la collection d'Ɠuvres d'art, avait Ă©galement pour utilitĂ© d'attĂ©nuer l'image parfois dĂ©gradĂ©e de grands capitalistes considĂ©rĂ©s comme des prĂ©dateurs par certains de leurs rivaux et de leurs ouvriers[6].

Causes et motivations

La philanthropie est d'origine morale : à travers la compassion ou la sympathie (étymologie : « souffrir avec », en latin et en grec), le philanthrope sent entre lui et les hommes une connexion qui lui rend difficile de voir souffrir les autres. C'est cette connexion qui le pousse à aider les autres. Elle peut avoir plusieurs origines.

Les causes religieuses : importance du don dans de nombreuses religions. Le puritanisme protestant encourage l'ascétisme et refuse le luxe. Il insiste cependant sur la valeur du travail, ce qui peut en inciter certains à ne pas donner d'argent, mais plutÎt des aides plus concrÚtes à l'insertion.

Toutefois, la philanthropie a Ă©galement Ă©tait motivĂ©e par des intĂ©rĂȘts de nature plus politique au cours de son histoire. Ce fut notamment le cas au cours du 19e siĂšcle en France, oĂč celle-ci s'initia sur la base d'une volontĂ© des classes dirigeantes de canaliser les problĂšmes liĂ©s Ă  la pauvretĂ© des classes infĂ©rieures. Ainsi, une prĂ©occupation grandissante des plus riches vis-Ă -vis des problĂšmes hygiĂ©niques se dĂ©veloppe Ă  la suite des Ă©pidĂ©mies de cholĂ©ra en France dans les annĂ©es 1830; cette peur des "miasmes" s'accompagne d'une peur du soulĂšvement des classes laborieuses en cette pĂ©riode postrĂ©volutionnaire, ce qui pousse certains Ă  mettre en place des structures d'aide aux plus dĂ©munis. Cependant, ces structures sont davantage pensĂ©es dans un but d'Ă©ducation des plus pauvres, considĂ©rĂ©s comme "incapables" d'assurer leur destin, que dans une visĂ©e d'accompagnement[8] - [5].

La philanthropie permet au donateur de laisser son nom Ă  la postĂ©ritĂ© : aux États-Unis par exemple, de nombreux bĂątiments universitaires et galeries dans les musĂ©es portent le nom d'un philanthrope. La philanthropie permet de constituer un rĂ©seau de relations et d'acquĂ©rir une notoriĂ©tĂ© dans le monde des affaires. Le groupe Anheuser-Busch redistribue une partie de ses bĂ©nĂ©fices sous forme de dons aux associations de la rĂ©gion de Saint-Louis — dix millions de dollars en 2007[9].

Mais plus simplement encore, la philanthropie apparaßt tout naturellement dans la pyramide de Maslow lorsque les besoins des rangs inférieurs au sommet sont satisfaits, ce qui est le cas pour tous les grands philanthropes.

Cependant, la philanthropie n'est pas simplement l'acte public d'individus pourvus. L'homme en général peut donner, sans bénéfices de l'état, au gré de sa conscience, dans l'espoir de faire mûrir un projet. En exemple, subvenir au besoin d'un étudiant ou d'une personne, qui ne fait pas partie de l'environnement familial ou social immédiat, de façon financiÚre, matérielle ou logistique, est en soi un acte de philanthropie. Tant que l'usage des ressources fournies soit destiné à faire de cet individu une meilleure personne dans la société.

On peut aussi rappeler cette phrase d'AmpĂšre : « Je possĂ©derais tout ce que l'on peut dĂ©sirer au monde pour ĂȘtre heureux, il me manquerait tout le bonheur d'autrui »[10].

Philosophie

La philanthropie n'est pas toujours vue comme un bien universel. Elle pourrait mener l'homme à un état de passivité lorsque l'action se limite à l'octroi d'un bien matériel ou monétaire dans la relation entre bienfaiteur et nécessiteux et lorsque cette action reste inappropriée et vaine compte tenu de la nature et gravité de l'état dans lequel le nécessiteux se trouve, l'idée étant que grossiÚrement parlant le bienfaiteur consent à se défaire de quelques billets pour pouvoir justifier et affirmer sa responsabilité sociale sans pour autant daigner dédier plus de temps et d'attention à l'origine du problÚme. Cela étant, on peut aussi dire avec A. S. Neill[11] : « qu'importent mes motivations dÚs lors que leur résultat est bon ? ».

De fait, personne n'agit sans motivation (c'est-Ă -dire plaisir Ă  un degrĂ© ou Ă  un autre : on peut ĂȘtre heureux de se gĂȘner pour le bien d'une personne qu'on apprĂ©cie) et une bonne action ne serait en rien meilleure si elle dĂ©plaisait Ă  son auteur, Ă  supposer que celui-ci y procĂšde en un tel cas.

Politique

La philanthropie a une double dimension politique : 1) elle se distingue d’abord de la charitĂ© par son projet politique ; quand la charitĂ© soulage la misĂšre, la philanthropie cherche Ă  rĂ©soudre les problĂšmes qui causent la misĂšre ; 2) plus largement, elle est « un moyen, pour les Ă©lites, de contester un ordre politique, d’asseoir un pouvoir politique hors de la sphĂšre gouvernementale, et donc de remettre en cause la reprĂ©sentation issue du vote »[12].

Pour Tocqueville[13] et dans un cadre dĂ©mocratique, elle est pour les riches un moyen d’imposer ou de rendre connu leurs points de vue. Pour Ducharme et Lesemann[14], elle permet de modifier les pratiques de l’État, comme lorsque la Fondation Lucie et AndrĂ© Chagnon au Canada impose ses modĂšles d’action aux politiques sociales quĂ©bĂ©coises et veut « dĂ©montrer son efficacitĂ© par rapport aux institutions publiques et aux organisations de la sociĂ©tĂ© civile ». Pour Guilhot[15], enfin (mais cette liste n’est pas exhaustive), la philanthropie est un Ă©lĂ©ment essentiel de la reproduction du capital ; elle participe d’une stratĂ©gie des Ă©lites pour « perpĂ©tuer l’ordre Ă©conomique ».

Pour Alexis Spire, sociologue spĂ©cialiste de l’histoire de l’impĂŽt en France, la philanthropie peut constituĂ© le symbole de ce qu’il nomme « de la statophobie, c’est-Ă -dire un rejet de l’État. Des grands groupes ou grandes fortunes se montrent prĂȘts Ă  donner de leur richesse et contestent Ă  l’État le monopole de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. En mĂȘme temps qu’ils anoblissent leur action entrepreneuriale, marquĂ©e du sceau de la moralitĂ©, ils dĂ©fendent l’idĂ©e que les grandes entreprises savent mieux que l’État quel est l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral et qu’ils sont mieux en mesure de le servir »[16].

La philanthropie oriente ainsi les politiques sociales[17], encourage les partenariats publics-privĂ©s sociaux, ce qui ne va pas sans contestation de la part d’autres acteurs de la sociĂ©tĂ© civile[18].

Les gouvernements soutiennent souvent les actes philanthropiques. Dans de nombreux pays, les personnes donnant de l'argent bénéficient d'une réduction d'impÎt.

Philanthropie et entreprises

Selon Alain-Dominique Perrin, alors prĂ©sident de Cartier, dans le mĂ©cĂ©nat d'entreprise celle-ci « recherche indiscutablement son intĂ©rĂȘt »[19]. Telle Ă©tait Ă©galement l’opinion de Claudie Hessig, chargĂ©e Ă  la Fondation de France du conseil aux entreprises mĂ©cĂšnes[20]. Il ne peut en ĂȘtre autrement. Le dirigeant qui ne peut pas prouver qu’il a utilisĂ© les fonds de son entreprise Ă  des fins qui servent son objet commercial risque d’ĂȘtre Ă©pinglĂ© pour abus de biens sociaux[19] - [20].

Image de marque

La philanthropie permet de valoriser l’image de l’entreprise dans la population. Des entreprises, telles Nike, Shell ou BP, qui ont Ă©tĂ© stigmatisĂ©es pour leurs mauvaises conduites environnementales ou sociales, font partie des groupes qui ont le plus agi dans le champ philanthropique[21]. Soigner l’image de l’entreprise auprĂšs de son personnel est tout aussi important[20].

IntĂ©rĂȘts matĂ©riels ou commerciaux

La participation à des actions philanthropiques permet également de se faire connaßtre auprÚs de cibles qui ne sont pas les habituelles[19]. Les avantages matériels ne sont pas forcément absents. La participation des sociétés pharmaceutiques dans les fondations américaines leur permet de bénéficier des programmes de santé[22].

Avantages fiscaux

Les entreprises bĂ©nĂ©ficient d’exonĂ©rations fiscales qui attĂ©nuent fortement le coĂ»t de leurs contributions. Aux États-Unis elles peuvent atteindre 35 % des dons[23]. En France depuis 2005 les entreprises peuvent dĂ©duire de l’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s 66 % de leurs dons dans la limite de 5 % de leur chiffre d’affaires[24].

Choix contestables

Les fondations philanthropiques dĂ©finissent elles-mĂȘmes leurs objectifs, leurs cibles, les moyens d’action qu’elles mettent en Ɠuvre. La lĂ©gitimitĂ© de leurs dĂ©cisions peut ĂȘtre mise en cause au regard de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral[25].

Cible et moyens

Les fondations ont tendance Ă  privilĂ©gier les programmes de lutte contre le VIH, le paludisme et la tuberculose, alors que la santĂ© maternelle et les maladies chroniques, par exemple, sont dĂ©laissĂ©es, voire ignorĂ©es[26]. L’accent mis sur les traitements se fait au dĂ©triment de leur prĂ©vention dont l’efficacitĂ© est cependant prouvĂ©e[27]. L’option de dispensaires spĂ©cialisĂ©s, la prescription par des mĂ©decins et la dĂ©livrance des mĂ©dicaments par des pharmaciens sans appui sur l’infrastructure existante[28] entraĂźnent des coĂ»ts trĂšs Ă©loignĂ©s des espĂ©rances[29].

Exigences inadaptées

Les donateurs imposent parfois des choix peu efficients ou critiquables du point de vue des bĂ©nĂ©ficiaires. L’action contre le sida pratiquĂ©e par le PEPFAR a Ă©tĂ© dĂ©ficiente les premiĂšres annĂ©es en raison des exigences de la droite religieuse amĂ©ricaine. 33 % des fonds distribuĂ©s devaient ĂȘtre consacrĂ©s aux programmes prĂȘchant l’abstinence avant le mariage[30] et seuls les mĂ©dicaments sous licence, Ă  l’exclusion des gĂ©nĂ©riques, devaient ĂȘtre utilisĂ©s[31].

Positions intéressées

La Fondation Gates appuyĂ©e par les États-Unis s’est opposĂ©e Ă  une politique nutritionnelle contraignante proposĂ©e par l’ONU en vue de rĂ©duire les sucres, le sel et les matiĂšres grasses saturĂ©es dans les aliments prĂ©parĂ©s[32]. Or la Fondation Gates possĂšde 10 % des actions de Coca-Cola[32]. La mĂȘme fondation en collaboration avec la Fondation Rockefeller promeut les semences OGM aux pays africains Ă  qui elle accorde une aide agricole alors qu’elle a investi 23 millions de dollars dans l’achat de 500 000 actions Monsanto en 2010[33].

Ignorance du contexte

L’efficacitĂ© de l’action philanthropique des grandes fondations est amoindrie par l’arrogance de leur pensĂ©e moderne occidentale[34]. Elles ignorent, volontairement ou involontairement, les contextes locaux socioculturels et/ou socioĂ©conomiques[35]. Les programmes d’incitation Ă  des changements volontaires de comportement sexuel prenant en compte les pratiques et les symboles locaux ont, par exemple, pu se rĂ©vĂ©ler plus efficaces contre le sida que les programmes mĂ©dicaux disposant des subventions les plus importantes[36]. Le mĂȘme reproche peut ĂȘtre adressĂ© aux ONG humanitaires. Lors du sĂ©isme de Ă  HaĂŻti elles n’ont pas pris en compte les initiatives locales, n’ont que trĂšs faiblement consultĂ© et fait participer les habitants et ont entravĂ© l’appropriation des opĂ©rations par les HaĂŻtiens[37].

Effets pervers

Les sommes importantes dont disposent les fondations peuvent engendrer des effets pervers. Afin de recevoir des subventions les politiques, les dĂ©cideurs et les travailleurs de la santĂ© modifieraient les prioritĂ©s sanitaires de leur pays[38], au dĂ©triment des programmes locaux qui apporteraient des rĂ©sultats concrets plus immĂ©diats[26] ou au dĂ©triment du renforcement des systĂšmes de santĂ© locaux[39]. L’amĂ©lioration des systĂšmes de santĂ© favorisent pourtant l’équilibre et l’équitĂ©[40]. Autre exemple, le centrage de la lutte contre le sida en Inde a eu pour consĂ©quence de priver de ressources les ONG qui travaillaient prĂ©cĂ©demment contre ce flĂ©au, mais avec les populations qui n’étaient pas des populations Ă  risques (femmes, enfants)[41].

Absence de continuité

Les procĂ©dĂ©s coĂ»teux utilisĂ©s par les grandes fondations occidentales dans les pays en dĂ©veloppement ne permettent pas la poursuite de leur programme par les organismes locaux aprĂšs leur dĂ©part[42]. Se pose Ă©galement la question de l’efficacitĂ© d’actions philanthropiques de grande ampleur implantĂ©es de l’extĂ©rieur par rapport Ă  des changements progressifs initiĂ©s de l’intĂ©rieur[43].

Suspicion sur les motivations

Les motivations des fondations occidentales peuvent ĂȘtre tenues en suspicion par les populations locales. Les dĂ©tracteurs du Public Health Foundation of India, partenariat public-privĂ© oĂč siĂšgent au conseil d’administration McKinsey et la Fondation Gates[44], se demandent si le dĂ©sir d’accroĂźtre le nombre et la qualitĂ© des praticiens de la santĂ© en Inde ne correspond pas Ă  une prĂ©occupation des États-Unis. Cette action renforcerait leur propre sĂ©curitĂ© en cas d’épidĂ©mies microbiennes. Elle faciliterait Ă©galement la migration de professionnels indiens de la santĂ© vers leur pays[45]. Dans les annĂ©es 1970 les liens Ă©troits de la Fondation Ford avec la CIA lui causĂšrent des ennuis avec le gouvernement indien[46]. Les ONG intervenues au Pakistan Ă  la suite des inondations ont Ă©tĂ© financĂ©es Ă  75 % par les États impliquĂ©s dans la guerre en Afghanistan. Ce financement peut entraĂźner des suspicions[47]. L’hostilitĂ© latente des populations des pays non dĂ©veloppĂ©s envers les ingĂ©rences extĂ©rieures s’est manifestĂ©e Ă  l’occasion de l’affaire de l'Arche de ZoĂ©. Cependant, la philanthropie est motivĂ©e par la recherche d'amorçage. En effet, selon Bill Gates un acte de philanthropie doit permettre de mettre en place un systĂšme dont l'avantage sera d'Ɠuvrer pour les plus dĂ©munis[48].

Glissement du public vers le privé

En pĂ©riode de crise (ou pour des raisons politiques) les gouvernements tendent Ă  se dĂ©sengager de la philanthropie, souvent pour des raisons budgĂ©taires. Ils « subventionnent » cependant les fondations philanthropiques ou les encouragent par des exonĂ©rations fiscales faites aux donateurs. La sociĂ©tĂ© civile et le secteur privĂ© prennent alors la relĂšve[49] ; le dĂ©placement de ce qui Ă©tait du domaine public vers la sphĂšre du privĂ© n’est pas sans consĂ©quences[39].

Les risques de conflits d'intĂ©rĂȘts existent. Avec la promotion des OGM les fondations Gates et Rockfeller, liĂ©es Ă  Monsanto, promeuvent la rĂ©volution verte en Afrique Ă  l'instar de celle qui a eu lieu en Inde sans avoir tirĂ© de cette derniĂšre les enseignements concernant certains impacts nĂ©gatifs, sociaux et Ă©cologiques[50]. La gestion des grandes fondations amĂ©ricaines intĂšgre parfois des critĂšres de rentabilitĂ© et de retour sur investissement inadaptĂ©s Ă  certains besoins humains et aux pays[51].

L’opacitĂ© et le goĂ»t du secret de ces grandes fondations et des « Fonds orientĂ©s par les donateurs » empĂȘche la diffusion d’informations concernant leurs effets rĂ©els sur l'environnement, l'Ă©conomie et la santĂ© publique ainsi que l’accĂšs Ă  des Ă©valuations objectives faites par des organismes indĂ©pendants[52].

Moindre efficacité globale

Le poids des grandes fondations les rend incontournables dans l’assistance mondiale aux pays non dĂ©veloppĂ©s. La seule Fondation Bill et Melinda Gates dispose d’un budget annuel d’environ 2 milliards de dollars pour la santĂ© Ă  comparer Ă  celui de l’OMS qui Ă©tait de 3,96 milliards de dollars en 2011[53]. La Fondation Gates est le deuxiĂšme donateur « volontaire » au budget de l’OMS aprĂšs les États-Unis et leur agence de dĂ©veloppement USAID[54]. Aucune dĂ©cision importante dans le domaine de la santĂ© publique ne peut plus ĂȘtre prise ou appliquĂ©e sans sa participation[34].

Les Ă©tudes de Rajaie Devi Sridhar Batniji de 2008 et de David McCoy de 2009 soulignent que les pays Ă  faible revenu n’auraient bĂ©nĂ©ficiĂ© que de 5 % des sommes allouĂ©es par la Fondation Bill et Melinda Gates[26]. Dans ses rapports en 2008 la Banque mondiale[55] a soulignĂ© que la multiplicitĂ© d’organisations et d’initiatives rendait trĂšs difficile la dĂ©finition de toute stratĂ©gie globale et entraĂźnait des gaspillages sans vĂ©ritablement contribuer Ă  l’amĂ©lioration de la santĂ© publique[56].

Personnalités

  • Baron Taylor (1789-1879), grand voyageur, dessinateur, littĂ©rateur, inspecteur des Beaux-arts et administrateur de la ComĂ©die-Française. Il a jouĂ© un rĂŽle pionnier dans le mouvement mutualiste français. Infatigable protecteur des arts et des lettres, plusieurs sociĂ©tĂ©s de secours mutuels se fondent Ă  son initiative, regroupant des Ă©crivains, des musiciens, des peintres, des inventeurs industriels, et mĂȘme des membres de l’enseignement public et privĂ©. La premiĂšre de ces associations est l’Association des Artistes dramatiques, sociĂ©tĂ© de secours mutuels, crĂ©Ă©e en 1840, formĂ©e Ă  la fois pour organiser une caisse de secours efficace pour venir en aide aux acteurs nĂ©cessiteux et pour constituer une caisse de retraite[57].
  • Le comte Xavier Branicki (1816-1879), officier dans l'armĂ©e russe, descendant d'une famille illustre et notoire de magnats polonais, proches des tsars russes, grand propriĂ©taire et exilĂ© politique. Il fait partie de la Grande Émigration polonaise en France. Ami et protecteur de grands artistes et poĂštes romantiques de l'Ă©poque et intime de la famille du Prince NapolĂ©on. Devenu français en 1854, malgrĂ© un arrĂȘtĂ© d'expulsion demandĂ© par la Russie, Il a su agrandir son immense fortune et fut un des fondateurs du CrĂ©dit foncier ainsi que financier et mĂ©cĂšne. On lui doit des lignes de chemin de fer en AlgĂ©rie et la ligne entre Kiev et Odessa. Pendant une vie mouvementĂ©e, il a financĂ© la restauration du ChĂąteau et du village de MontrĂ©sor en Touraine, oĂč il Ă©tait maire durant 10 ans. Il a fait des dons considĂ©rables au gouvernement français aprĂšs la guerre franco-allemande de 1870.
  • Richard Wallace (1818-1890), homme d'affaires et collectionneur Britannique. Il a notamment inventĂ© la fontaine Wallace Ă  Paris, pour remĂ©dier aux problĂšmes d'approvisionnement en eau dans la ville. En effet, au XIXe siĂšcle, seuls les plus riches avaient accĂšs Ă  l'eau potable.
  • Alfred Nobel (1833-1896), industriel SuĂ©dois, chimiste, pacifiste. Il est le fondateur du comitĂ© Nobel, qui dĂ©cerne annuellement les Prix Nobel ayant pour but de rĂ©compenser des personnes ayant rendu service Ă  l'humanitĂ©, permettant une amĂ©lioration ou un progrĂšs considĂ©rable dans cinq disciplines diffĂ©rentes : paix, littĂ©rature, chimie, mĂ©decine, physique.
  • Andrew Carnegie (1835-1919), industriel AmĂ©ricain d'origine Ă©cossaise. Il donna au dĂ©but du XXe siĂšcle plus de 380 millions de dollars Ă  diverses fondations. Il crĂ©a environ 2 500 bibliothĂšques publiques gratuites aux États-Unis[58] qui portent son nom, les Carnegie Libraries (la plus connue est la New York Public Library). Il finança 65 bibliothĂšques annexes dans la ville de New York[58]. Il aida Ă©galement les institutions culturelles (musĂ©es, Carnegie Hall, California Institute of Technology, etc.), les Ă©glises et les parcs publics.
  • John Davison Rockefeller (1839-1937), magnat du pĂ©trole amĂ©ricain. Il crĂ©a en 1913 la Fondation Rockefeller, destinĂ©e Ă  promouvoir le progrĂšs scientifique dans tous les pays du monde. Celle-ci permit Ă  l'Ă©poque de dĂ©velopper les Ă©coles noires dans le sud des États-Unis[59]. La division « HumanitĂ©s » fondĂ©e en 1928 encourage la prĂ©servation des archives[59].
  • Albert Kahn (1860-1940), banquier Français. GrĂące Ă  son mĂ©cĂ©nat, il a constituĂ© l'un des plus importants fonds photographique couleur du dĂ©but du XXe siĂšcle intitulĂ© Les Archives de la PlanĂšte et conservĂ© au MusĂ©e dĂ©partemental Albert-Kahn. Durant les annĂ©es 1930, il offrit Ă  tous ses employĂ©s des visites mĂ©dicales payĂ©es par ses frais et 5 semaines de congĂ©s payĂ©s par an (en mettant sa maison de vacances en Normandie Ă  leur disposition).
  • Isabel Llorach (1874-1954), philanthrope catalane. Elle symbolise la personnalitĂ© de la bourgeoisie industrielle catalane du dĂ©but du XXe siĂšcle et reste notamment connue pour son implication dans la vie culturelle barcelonaise, encourageant les artistes d'Europe et ouverte sur le monde[60]. Son action de femme philanthrope connaĂźt un coup d'arrĂȘt aprĂšs la guerre d'Espagne et l'arrivĂ©e au pouvoir de Franco dont le rĂ©gime dĂ©truit la propriĂ©tĂ© situĂ©e dans le quartier de SarriĂ , Ɠuvre moderniste de l'architecte Josep Puig i Cadafalch, oĂč elle accueillait ses invitĂ©s[61].
  • Armand Hammer (1898-1990), mĂ©decin, industriel et pdg de Occidental Petroleum aux États-Unis. Il a connu LĂ©nine pendant son sĂ©jour en Union soviĂ©tique. À la fois capitaliste et socialiste convaincu, il finançait des collĂšges, les arts et la recherche mĂ©dicale.
  • AbbĂ© Pierre (1912-2007), prĂȘtre, rĂ©sistant, dĂ©putĂ© Français. Il fonde diverses associations luttant contre le mal-logement et l'exclusion en France au cours de sa vie. Il est Ă  l'origine du mouvement EmmaĂŒs.
  • Michael Jackson (1958-2009), chanteur, danseur/chorĂ©graphe, acteur, auteur/compositeur/interprĂšte, producteur AmĂ©ricain. Il donna plus de 400 millions de dollars de sa fortune Ă  des Ɠuvres caritatives et s'est battu toute sa vie contre la famine dans le monde, la pauvretĂ©, les guerres ou encore contre le rĂ©chauffement climatique Ă  travers ses chansons et ses initiatives populaires.
  • Bill Gates, ingĂ©nieur en informatique, fondateur de Microsoft. Il a dĂ©cidĂ© de consacrer 95 % de sa fortune[62] Ă  la lutte contre les maladies et l'analphabĂ©tisme dans les Pays du Sud. La fondation Gates, crĂ©Ă©e en 2000, a dĂ©jĂ  dĂ©pensĂ© 9,26 milliards de dollars[63], en particulier pour vacciner 55 millions d'enfants.
  • Warren Buffett, homme d'affaires AmĂ©ricain. Il a annoncĂ© le son intention de donner quelque 37 milliards de dollars[64], soit 29,6 milliards d'euros, Ă  des organisations caritatives dirigĂ©es par son ami Bill Gates et par des membres de sa propre famille. Cette dĂ©cision, qui porte sur plus de 80 % de sa fortune, constitue la plus grosse donation individuelle jamais rĂ©alisĂ©e aux États-Unis devançant trĂšs largement les autres philanthropes de l'histoire.
  • Stephanie « Steve » Shirley est ancienne femme d'affaires britannique avant-gardiste dans le domaine informatique.

Donations par pays

Aux États-Unis

Selon le dĂ©partement d'État des États-Unis, les dons dans ce pays ont atteint la somme de 260 milliards de dollars en 2005 dont 77 % sont le fait des particuliers dont 122,8 milliards de dollars d'aide extĂ©rieure. La philanthropie reprĂ©sente 1 % du PIB amĂ©ricain, soit plus du double de la moyenne europĂ©enne[65]. Il existe 1,14 million d'associations Ă  but non lucratif aux États-Unis et le secteur non marchand reprĂ©sente 8,5 % du PIB (contre 4,2 % en France)[66]. Les AmĂ©ricains donnent chaque annĂ©e 250 milliards de dollars[66] aux associations Ă  but non lucratif et ces dons sont exonĂ©rĂ©s d'impĂŽts. 5,4 % de ces dons vont Ă  la culture (soit 13 milliards de dollars)[66].

En France

Selon le CerPhi, centre d'Ă©tude et de recherche sur la philanthropie, le montant donnĂ© par les Français est passĂ© de 1980 Ă  2005, de 1 milliard d’€ Ă  5,7 milliards d’€, qui se rĂ©partissent de la façon suivante :
— Dons manuels des particuliers : 2,7 milliards d'euros[67]
— 5,2 millions de foyers bĂ©nĂ©ficient d’une rĂ©duction par un don Ă  une association.

  • RĂ©partition par secteurs :
    • Secteur Social France : 35 % (cultuel et laĂŻc)
    • Recherche et santĂ© : 30 %
    • International : 20 %
    • Autres (protection de l’environnement, animaux domestiques, faune, flore) : 15 %
  • Legs : 500 millions d’euros[68] hors cultes rĂ©partis ainsi :
    • Secteur Social France : 50 % (cultuel et laĂŻc)
    • Recherche et santĂ© : 45 %
    • International : 5 %
  • MĂ©cĂ©nat d’entreprise : 2,5 milliards d'euros[69] rĂ©partis ainsi :
    • Le mĂ©cĂ©nat consacrĂ© Ă  la culture reprĂ©sente 39 % du budget total soit 975 millions d’euros.
    • Le domaine de la solidaritĂ© reçoit 32 % soit 800 millions d’euros.
    • L’environnement se voit attribuer 15 % soit 375 millions d’euros du budget total.
    • La recherche 9 %, soit 225 millions d’euros.
    • Le sport 5 %, soit 125 millions d’euros.

Selon Recherches et solidaritĂ©s[70], « rĂ©seau d'experts au service des solidaritĂ©s », en France en 2013, ce sont plus de 6 milliards d’euros, provenant des mĂ©nages (3,5 milliards) et des entreprises (2,5 milliards) qui versent des montants importants aux associations de bienfaisance qu’ils ont choisies. GrĂące Ă  ce rĂ©seau, on sait qu'en 2013, sur les 28,3 millions de foyers fiscaux, 5,5 millions dĂ©clarent des donations pour des associations reconnues (qui donnent droit Ă  dĂ©duction fiscale), soit une proportion de plus de 23 %, en hausse chaque annĂ©e. La moyenne des dons s’élĂšve Ă  409 euros par an, en augmentation aussi chaque annĂ©e, malgrĂ© l’appauvrissement des couches populaires, voire des classes moyennes ces derniers temps. Certes, les plus riches donnent des montants plus Ă©levĂ©s que les relativement pauvres mais si l’on compare ces dons par rapport Ă  leur revenus aprĂšs impĂŽts, ceux qui gagnent moins de 15,000 euros par an consacrent 1,04 % de leurs revenus aux dons alors que ceux qui gagnent entre 38.000 et 79,000 euros par an n’y destinent que 0,87 % de leurs revenus. La simplicitĂ© et la gĂ©nĂ©rositĂ© serait donc plus grandes parmi les dĂ©munis qu’au sein des couches privilĂ©giĂ©es.

Bibliographie

(par ordre alphabétique des auteurs)

  • Bertrand Badie et Dominique Vidal, Nouveaux acteurs, nouvelle donne, La DĂ©couverte, 2011
  • Corinne Belliard, L'Émancipation des femmes Ă  l'Ă©preuve de la philanthropie, L'Harmattan, 2009
  • Michelle Bertho-Huidal, Charity business, VendĂ©miaire, 2012
  • Robert Castel, Les MĂ©tamorphoses de la question sociale, une chronique du salariat, Paris, Gallimard, 1995
  • Catherine Duprat, Usage et pratiques de la philanthropie. PauvretĂ©, action sociale et lien social, Ă  Paris, au cours du premier XIXe siĂšcle, Paris, ComitĂ© d'histoire de la sĂ©curitĂ© sociale, deux volumes (1996, 1997)
  • Catherine Duprat, « Naissance de la philanthropie : jalons pour une histoire de l’action sociale (1780-1848) », in Des philanthropes aux politiques sociales XVIIe – XXe siĂšcle, Paris, Cahiers de l’Association pour la Recherche sur les Philanthropies et les Politiques Sociales, .
  • Catherine Duprat, Pour l’amour de l’humanitĂ© – Le temps des philanthropes – La philanthropie parisienne des LumiĂšres Ă  la monarchie de Juillet, tome 1, Paris, Éditions du ComitĂ© des Travaux Historiques et Scientifiques, 1993.
  • Nicolas Dufourcq, L’Argent du cƓur, ouvrage collectif, Hermann, 1999
  • Jean-Marc Fontan, Peter R. Elson et Sylvain Lefevre (dir.), Les fondations philanthropiques:de nouveaux acteurs politiques ? Presses de l'UniversitĂ© du QuĂ©bec, 2017
  • Arthur Gauthier, La Philanthropie : une affaire de familles, Editions Autrement, 2014
  • Nicolas Guilhot, Financiers, philanthropes. Sociologie de Wall Street, Paris, Raisons d’agir, 2006
  • Alexandre Lambelet, La Philanthropie, Presses de Sciences Po, 2014
  • Carole Masseys-BertonĂšche, Philanthropie et grandes universitĂ©s privĂ©es amĂ©ricaines, pouvoirs et rĂ©seaux d'influence, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, 2006 (ISBN 2-8678-1402-2)
  • Virginie Seghers, La Nouvelle Philanthropie : rĂ©invente-t-elle un capitalisme solidaire ?, Ă©ditions Autrement, 2009
  • Nora Seni, Les Inventeurs de la philanthropie juive, Paris, La MartiniĂšre, 2005
  • Vandana Shiva, 1 %. Reprendre le pouvoir face Ă  la toute-puissance des riches, Rue de l’Échiquier, 2019
  • Blaise Truong-LoĂŻ et Nicolas Delalande, Histoire politique du XIXe siĂšcle, Paris, Presses de Sciences Po, 2021
  • Antoine Vaccaro, « Aspects anthropologiques de la philanthropie et Ă©tat des lieux de la philanthropie et du mĂ©cĂ©nat en France », in Rapport mondial sur l’argent dans le monde 2007, Association d’économie financiĂšre
  • Olivier Zunz, La Philanthropie en AmĂ©rique : Argent privĂ©, affaires d'État, Fayard, 2012

Notes et références

  1. Céline Leglaive-Perani, « De la charité à la philanthropie », in Archives Juives, vol no 44, 2011
  2. « PHILANTHROPE : Étymologie de PHILANTHROPE », sur cnrtl.fr (consultĂ© le )
  3. Citation reproduite dans Catherine Duprat, « Le temps des philanthropes. La philanthropie parisienne des LumiÚres à la Monarchie de Juillet », in Annales historiques de la Révolution française no 285, 1991, p. 387-393.
  4. Mme la baronne de StaĂ«l Holstein, ƒuvres complĂštes, Tome X, De l'Allemagne, tome 1, Imprimerie de Crapelet, 1840, p. 240
  5. Robert Castel, Les métamorphoses de la question sociale : une chronique du salariat, Gallimard, (ISBN 2-07-040994-5 et 978-2-07-040994-5, OCLC 43623946, lire en ligne)
  6. Eric Hobsbawm, L'Ăšre des empires. 1875-1914, Pluriel, 2012, p. 241.
  7. Sylvain LefĂšvre, « La Philanthropie en AmĂ©rique », Sociologie,‎ (ISSN 2108-8845, lire en ligne, consultĂ© le )
  8. Blaise Truong-LoĂŻ, Histoire politique du XIXe siĂšcle, dl 2021 (ISBN 978-2-7246-3775-5 et 2-7246-3775-5, OCLC 1285915150, lire en ligne)
  9. Charlotte Mikolajczak, « Saint Louis, berceau de la Bud, a la gueule de bois », sur Courrier international, La Libre Belgique, (consulté le )
  10. Citation sur larousse.fr.
  11. A.S. Neill, Questions sur Summerhill, Payot.
  12. « Maxim Fortin, « Alexandre Lambelet, La philanthropie », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, 2014 »
  13. Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, Paris, Flammarion, 1993 et 1999 1835
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  15. « Nicolas Guilhot, Financiers, philanthropes. Sociologie de Wall Street, Paris, Raisons d’agir, 2006. »
  16. Benjamin Hourticq, « Comment les grandes fortunes redorent leur image grùce au coronavirus », sur Reporterre,
  17. « Nicole de SĂšve, « Quand la philanthropie oriente les politiques sociales », À bĂąbord !, 33, fĂ©vrier/mars 2010 »
  18. « Maude Bouchard, Le financement des programmes de la FLAC dans notre milieu : menaces ou opportunités ? Poine-Saint-Charles, Action-Gardien, 2013 »
  19. Le Monde du 12 mai 1999
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  22. Bertho-Huidal, p. 104
  23. Alternatives économiques, février 2007
  24. Alternatives économiques, février 2005, p. 43
  25. Bertho-Huidal, p. 14
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  28. Bertho-Huidal, p. 193-194
  29. Bertho-Huidal, p. 198
  30. Bertho-Huidal, p. 166
  31. Bertho-Huidal, p. 170
  32. Le Monde du 25 août 2011
  33. http://www.mondialisation-nos-solidarités.org/ ? p. 678
  34. Bertho-Huidal, p. 129
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  40. Bertho-Huidal, p. 201
  41. Bertho-Huidal, p. 125
  42. Bertho-Huidal, p. 202
  43. Bertho-Huidal, p. 141
  44. Bertho-Huidal, p. 143
  45. Bertho-Huidal, p. 143-144
  46. Bertho-Huidal, p. 117
  47. Badie, p. 164
  48. Revue, Finances & Développement du FMI, publication trimestrielle, décembre 2012, volume 49, numéro 4, p. 1
  49. Bertho-Huidal, p. 10
  50. Bertho-Huidal, p. 116-117
  51. Bertho-Huidal, p. 83
  52. Bertho-Huidal, p. 127
  53. Bertho-Huidal, p. 105
  54. Bertho-Huidal, p. 101
  55. Banque mondiale, 2007, citée par Bertho-Huidal
  56. Bertho-Huidal, p. 103
  57. Lire Paul Gerbod, « Le Baron Taylor et le mouvement mutualiste en France au XIXe siĂšcle », in La Revue de l’Économie sociale no 6, 1986.
  58. Frédéric Martel, De la culture en Amérique, Paris, Gallimard, 2006, (ISBN 2070779319), p. 291
  59. Frédéric Martel, De la culture en Amérique, Paris, Gallimard, 2006, (ISBN 2070779319), p. 297
  60. (ca) Jordi Llovet, « Qui va ser Isabel Llorach, i per quÚ cal reivindicar-la? », sur Ara.cat,
  61. (ca) « Una joia arquitectĂČnica desapareguda », sur L'Informatiu, (consultĂ© le )
  62. Marie-CĂ©cile Renault, « Bill Gates lĂąche les rĂȘnes de Microsoft », dans Le Figaro du 17/06/2006, www.lefigaro.fr/eco/20060617.FIG000000790_bill_gates_lache_les_renes_de_microsoft.html
  63. « La Fondation Gates, une machine de guerre contre « les plaies » du tiers-monde » par Sixtine Léon-Dufour dans Le Figaro du 17/06/2006.
  64. « Le gourou de la finance Warren Buffett fait un don humanitaire record », dans Le Figaro du 26/06/2006.
  65. A. Kaspi, F. Durpaire, H. Harter, A. Lherm, La civilisation américaine, Paris, PUF, 2004, (ISBN 2130543502), p. 214
  66. Frédéric Martel, De la culture en Amérique, Paris, Gallimard, 2006, (ISBN 2070779319), p. 307
  67. La gĂ©nĂ©rositĂ© des Français, nov. 2007, pour l’annĂ©e 2005.
  68. Estimation Cerphi Ă  partir des comptes emplois ressources de 30 associations et fondations.
  69. ADMICAL.
  70. « Recherche et solidarités Accueil », sur recherches-solidarites.org (consulté le )

Annexes

Articles connexes

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