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La Belle et la BĂȘte (film, 1991)

La Belle et la BĂȘte (Beauty and the Beast) est un film d'animation rĂ©alisĂ© par Gary Trousdale et Kirk Wise, Ă©crit par Linda Woolverton et sorti en 1991. Il est le 39e long-mĂ©trage d'animation, le 30e « Classique d'animation » des studios Disney et le troisiĂšme film d'animation rĂ©alisĂ© pendant la pĂ©riode de renaissance des studios Disney.

La Belle et la BĂȘte
Description de l'image La Belle et la BĂȘte (film, 1991) Logo.png.
Titre original Beauty and the Beast
RĂ©alisation Gary Trousdale
Kirk Wise
Scénario Roger Allers
Linda Woolverton
Joseph Ranft
Kelly Asbury
Chris Sanders
Rob Minkoff
Brenda Chapman
Burny Mattinson
Sociétés de production Walt Disney Pictures
Silver Screen Partners IV
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Animation
Comédie musicale
Fantastique
Durée Version originale :
84 minutes (États-Unis)
87 minutes (France)
Version longue :
91 minutes
Sortie 1991

SĂ©rie La Belle et la BĂȘte

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

InspirĂ© du conte Ă©ponyme de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont publiĂ© en 1757 tout en reprenant les idĂ©es du film français du mĂȘme nom de Jean Cocteau, La Belle et la BĂȘte mĂ©lange les genres de la comĂ©die musicale et du fantastique.

Pour le film, la voix de Belle est rĂ©alisĂ©e par Paige O'Hara dans sa version originale et par BĂ©nĂ©dicte LĂ©croart dans sa version francophone. Pour la BĂȘte, la voix originale est interprĂ©tĂ©e par Robby Benson et la voix française est donnĂ©e par Emmanuel Jacomy. Les artistes Richard White, Jerry Orbach, Angela Lansbury et David Ogden Stiers prĂȘtent Ă©galement leur voix pour les diffĂ©rents personnages secondaires du long-mĂ©trage dans la version originale.

L'intrigue relate l'histoire entre la BĂȘte, un prince puni et transformĂ© magiquement en monstre dĂ» Ă  son Ă©goĂŻsme, et Belle, une jeune femme retenue prisonniĂšre de la crĂ©ature dans son chĂąteau, ou d'ailleurs tous les servants sont aussi transformĂ©s en objets divers. Pour briser la malĂ©diction, la BĂȘte doit tomber amoureux de Belle et vice-versa avant que le dernier pĂ©tale d'une rose enchantĂ©e ne tombe, au risque que la BĂȘte reste une crĂ©ature monstrueuse pour le restant de sa vie.

Le film est pour la premiĂšre fois diffusĂ© au Festival du film de New York, le , alors que l'Ɠuvre n'est pas encore achevĂ©e. Lorsque La Belle et la BĂȘte est terminĂ©, l'avant-premiĂšre du film se dĂ©roule au El Capitan Theatre Ă  Hollywood le 13 novembre 1991. Le film d'animation est ensuite diffusĂ© dans un nombre limitĂ© de salles avant de se voir obtenir une sortie nationale le 22 novembre.

DotĂ© d'un budget de 25 000 000 dollars, La Belle et la BĂȘte en rapporte 331 907 151 Ă  travers le monde, dont 4,1 millions d'entrĂ©es en France. Il devient le 3e plus gros succĂšs de l'annĂ©e au box-office amĂ©ricain en 1991 avec des recettes de 145 millions de dollar et le 3e plus gros succĂšs de l'annĂ©e au box-office français en 1992. AcclamĂ© de façon unanime par la critique professionnelle du monde entier ainsi que par le public, le film est rĂ©compensĂ© de la statuette du meilleur film musical ou de comĂ©die aux Golden Globes, devenant le tout premier film d'animation Ă  ĂȘtre rĂ©compensĂ© dans cette catĂ©gorie. Il est ensuite nommĂ© pour l'Oscar du meilleur film et devient le premier film d'animation Ă  ĂȘtre nommĂ© dans cette catĂ©gorie avant la crĂ©ation de l'Oscar du meilleur film d'animation. Il obtient Ă  cette mĂȘme cĂ©rĂ©monie l'Oscar de la meilleure musique de film et l'Oscar de la meilleure chanson originale pour Histoire Ă©ternelle, alors qu'il concourt Ă©galement dans cette mĂȘme catĂ©gorie pour les chansons C'est la fĂȘte et Belle.

Le succĂšs planĂ©taire critique et commercial du film lui offre le titre de « Classique d'animation » des studios Disney. De ce succĂšs puis de celui du spectacle musical Beauty and the Beast: Live on Stage au Disney's Hollywood Studios en 1991, le long-mĂ©trage devient le premier film d'animation Ă  ĂȘtre adaptĂ© en comĂ©die musicale Ă  Broadway en avril 1994. Trois « suites » lui seront donnĂ©es : La Belle et la BĂȘte 2 en 1997, Le Monde magique de la Belle et la BĂȘte en 1998 et Belle's Tales of Friendship en 1999, sorties directement en vidĂ©o. En parallĂšle, un spin-off sous forme de sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e en prise de vues rĂ©elles, nommĂ© Sing Me a Story with Belle, est diffusĂ© sur Disney Channel de 1995 Ă  1997.

Puis, La Belle et la BĂȘte fait son retour au cinĂ©ma en version IMAX en 2002 tandis que la mĂȘme annĂ©e, le film est sĂ©lectionnĂ© par le National Film Registry de la BibliothĂšque du CongrĂšs pour conservation du fait de son intĂ©rĂȘt « culturel, historique ou esthĂ©tique important ». À la suite du succĂšs de la ressortie du Roi Lion en 3D, La Belle et la BĂȘte Ă  aussi droit Ă  sa version relief qui apparaĂźt au cinĂ©ma le aux États-Unis. Un remake, Ă©galement en prise de vues rĂ©elles, La Belle et la BĂȘte, sort en 2017 et se place parmi les plus gros succĂšs au box-office de tous les temps.

Prologue

« Il Ă©tait une fois, dans un pays lointain, un jeune prince qui vivait dans un somptueux chĂąteau. Bien que la vie l’ait comblĂ© de tous ses bienfaits, le prince Ă©tait un homme capricieux, Ă©goĂŻste et insensible.

Un soir d’hiver, une vieille mendiante se prĂ©senta au chĂąteau et lui offrit une rose en Ă©change d’un abri contre le froid qui faisait rage. Saisi de rĂ©pulsion devant sa misĂ©rable apparence, le prince ricana de son modeste prĂ©sent et chassa la vieille femme. Elle tenta de lui faire entendre qu’il ne fallait jamais se fier aux apparences, et que la vraie beautĂ© venait du cƓur. Lorsqu’il la repoussa pour la seconde fois, la hideuse apparition se mĂ©tamorphosa sous ses yeux en une crĂ©ature enchanteresse. Le prince essaya de se faire pardonner, mais il Ă©tait trop tard car elle avait compris la sĂ©cheresse de ce cƓur dĂ©sertĂ© par l’amour. En punition, elle le transforma en une bĂȘte monstrueuse et jeta un sort sur le chĂąteau ainsi que sur tous ses occupants.

HorrifiĂ©e par son aspect effroyable, la BĂȘte se terra au fond de son chĂąteau, avec pour seule fenĂȘtre sur le monde extĂ©rieur un miroir magique. La rose qui lui avait Ă©tĂ© offerte Ă©tait une rose enchantĂ©e qui ne se flĂ©trirait qu’au jour de son vingt-et-uniĂšme anniversaire. Avant la chute du dernier pĂ©tale de la fleur magique, le prince devrait aimer une femme et s’en faire aimer en retour pour briser le charme. Dans le cas contraire, il se verrait condamnĂ© Ă  garder l’apparence d’un monstre pour l’éternitĂ©. Plus les annĂ©es passaient et plus le prince perdait tout espoir d’échapper Ă  cette malĂ©diction ; car en rĂ©alitĂ©, qui pourrait un jour aimer
 une bĂȘte ? »

— Prologue du film. Texte français de Claude Rigal-Ansous[1].

Synopsis

Le prologue terminĂ©, l'histoire prĂ©sente un petit village provincial français, entourĂ© d'une forĂȘt profonde et montagneuse. Une jeune et belle fille prĂ©nommĂ©e Belle vit Ă  l'Ă©cart du village, avec son pĂšre Maurice. Elle est rĂȘveuse et romantique. Les habitants des lieux vantent sa beautĂ© mais la trouvent Ă©trange en raison de sa passion pour les livres et sa maniĂšre de se comporter avec eux. Tandis que les villageois chantent, Belle se rend chez le libraire afin de lui rendre un livre qu'elle a terminĂ© de lire[NB 1].

Gaston est le propriétaire de la taverne locale. C'est un chasseur tant d'animaux que de femmes. Il se décide à séduire Belle sur laquelle il a jeté son dévolu du fait de sa beauté. Mais elle le considÚre comme « un analphabÚte basique et primaire » (ce qu'il prend comme un compliment) et repousse ses avances. Maurice ayant des difficultés pour élaborer sa nouvelle invention servant à couper du bois, une explosion se fait entendre dans sa maison. Belle profite de la diversion pour se sauver de Gaston et rentre chez elle.

À la maison, Maurice tente de faire fonctionner son invention apparemment « folle », lorsque Belle lui demande s'il la trouve Ă©trange. Il lui rĂ©pond que non et lui indique qu'elle devrait se mĂȘler davantage Ă  la vie du village. Maurice parvient alors Ă  faire fonctionner sa machine. Il dĂ©cide de partir la prĂ©senter dans la foire d'une ville voisine.

Sur le chemin pour s'y rendre, en soirĂ©e, Maurice doit traverser les bois. Malheureusement il emprunte un mauvais chemin puis se perd et brise une roue de sa charrette. De plus, des loups approchent et sont affamĂ©s. Philibert, le cheval de Maurice, est apeurĂ©, il rue et fait tomber son maĂźtre par terre avant de s'enfuir dans la nuit. Poursuivi par les loups, Maurice court Ă  l'aveuglette dans la forĂȘt.

Il arrive devant la grille d'un chĂąteau dĂ©labrĂ©, celui de la BĂȘte. Une fois le portail passĂ©, il pousse la porte d'entrĂ©e et entre dans la demeure. Un chandelier, LumiĂšre, le laisse entrer dans le chĂąteau malgrĂ© les protestations de Big Ben, l'intendant du chĂąteau (en forme d'une horloge Ă  pendule). D'autres serviteurs, sous la forme d'objets d'intĂ©rieur, regardent Maurice de maniĂšre Ă  la fois surprise et inquiĂšte. LumiĂšre, contre la volontĂ© de Big Ben, installe Maurice devant une cheminĂ©e pour qu'il se rĂ©chauffe. L'accueil se poursuit par la prĂ©paration d'une tasse de thĂ© par Mme Samovar, une cuisiniĂšre en forme de thĂ©iĂšre, qu'elle fait porter par son fils Zip, une tasse Ă©brĂ©chĂ©e. C'est alors que la BĂȘte arrive dans la salle. DĂ©couvrant le vieil homme assis sur son fauteuil, elle devient furieuse Ă  cause de la prĂ©sence d'un intrus. Le maĂźtre des lieux condamne le vieil homme au cachot, invoquant l'interdiction d'entrer dans sa propriĂ©tĂ©.

Au village, Gaston est pĂ©trit d'orgueil. Il a conviĂ© tous les habitants Ă  une fĂȘte d'Ă©pousailles car il se prĂ©pare Ă  Ă©pouser Belle en une « demande surprise ». Il se prĂ©sente chez elle et rentre sans y ĂȘtre invitĂ©. Puisque les rĂȘves de Gaston sont d'ĂȘtre son mari et de lui donner plusieurs enfants Ă  nourrir, il est persuadĂ© qu'elle a la mĂȘme façon de penser que lui. Il visualise que durant cette journĂ©e, « les rĂȘves de Belle vont prendre corps » en devenant sa compagne. Mais Belle est totalement dĂ©goĂ»tĂ©e par ses maniĂšres rustres et sa vulgaritĂ©, elle rejette son offre avec fracas, en public, et le chasseur tombe dans de la boue.

AprĂšs avoir clamĂ© qu'elle voudrait changer de vie, elle est surprise par le retour du cheval Philibert, seul et effrayĂ©. GrĂące Ă  celui-ci, elle retrouve la trace du chĂąteau de la BĂȘte.

Dans une salle du chĂąteau, Big Ben et LumiĂšre discourent et argumentent au sujet du sort jetĂ© sur les serviteurs. Belle entre alors dans les lieux. LumiĂšre voit en elle une possibilitĂ© inespĂ©rĂ©e de briser ce sort. Belle parvient Ă  trouver son pĂšre dans les cachots grĂące Ă  lui, mais la BĂȘte arrive et dĂ©couvre la jeune fille Ă  cĂŽtĂ© de son pĂšre. Le monstre refuse de libĂ©rer le vieil homme. Belle propose alors de prendre sa place comme prisonniĂšre Ă  vie. La BĂȘte empoigne le vieil homme et l'emmĂšne en dehors du chĂąteau sans lui laisser le temps de dire au revoir Ă  sa fille. En retournant au cachot, LumiĂšre parvient Ă  convaincre son maĂźtre de laisser Belle occuper une vĂ©ritable chambre au lieu d'une cellule glacĂ©e. La BĂȘte l'emmĂšne dans une aile du bĂątiment mais lui interdit l'accĂšs Ă  l'aile ouest qu'il occupe. Sur les conseils de son serviteur, il impose toutefois Ă  la jeune femme de dĂźner avec lui le soir. Mme Samovar entre dans la chambre avec Zip et tente, avec une armoire parlante restant dans la chambre, de rĂ©conforter Belle afin qu'elle prenne part au dĂźner.

À la taverne du village, Gaston se lamente, furieux d'avoir Ă©tĂ© repoussĂ© de maniĂšre publique. LeFou, son meilleur ami et les habitants tentent de lui remonter le moral. Maurice entre alors affolĂ© dans la taverne, raconte ses mĂ©saventures et le terrible sort de sa fille. Les villageois, menĂ©s par Gaston, ne cherchent ni Ă  le croire ni Ă  l'aider. Maurice est expulsĂ© de la taverne, mais son rĂ©cit incroyable donne une idĂ©e Ă  Gaston, qui la confie Ă  son acolyte.

Au chĂąteau, Big Ben et les autres objets-serviteurs rĂ©alisent que le sort risque de ne jamais ĂȘtre brisĂ© car Belle refuse toujours de dĂźner avec la BĂȘte. Cette derniĂšre attend impatiemment Belle dans la salle Ă  manger. Apprenant que la jeune femme n'a pas l'intention de manger avec lui, la BĂȘte se rue de colĂšre vers la chambre qu'elle occupe et lui intime de venir manger Ă  grands coups de poing dans la porte. Elle refuse Ă  nouveau bien qu'il lui demande d'un ton contraint « S'il vous plaĂźt ». Furieux, il dĂ©cide que si elle ne veut pas manger avec lui, elle ne mangera pas du tout. La BĂȘte retournĂ©e dans sa propre chambre puis utilise son miroir magique pour regarder la jeune femme et il la voit parler avec l'armoire de son dĂ©sespoir. La rose enchantĂ©e perd un nouveau pĂ©tale.

Lorsque Belle se sent affamée, elle s'aventure dans le chùteau et rencontre les objets parlants dans la cuisine. Elle leur demande de la nourriture mais se voit refuser à manger par Big Ben, zélé. Les autres serviteurs, menés par LumiÚre parviennent à le convaincre de la laisser se nourrir, ne la voyant pas comme une « prisonniÚre » mais une « invitée ». LumiÚre se lance alors dans la salle à manger dans un dßner spectaculaire.

AprĂšs le dĂźner, Belle est emmenĂ©e dans une visite du chĂąteau sous la direction de Big Ben. Elle s'Ă©chappe de la visite guidĂ©e pour pĂ©nĂ©trer dans l'aile ouest, la seule que la BĂȘte lui a interdite. Elle atteint la chambre du maĂźtre des lieux et dĂ©couvre un tableau dĂ©chirĂ© reprĂ©sentant un charmant jeune homme ainsi qu'une rose enfermĂ©e sous une cloche en verre, la rose enchantĂ©e. Alors qu'elle tente d'effleurer la fleur, la BĂȘte arrive folle de rage et lui hurle de s'en aller. ApeurĂ©e, Belle l'Ă©coute et s'enfuit du chĂąteau avec Philibert qu'elle chevauche.

Belle galope dans la forĂȘt mais elle vient Ă  ĂȘtre attaquĂ©e par les loups. Elle est entourĂ©e par la meute et risque d'ĂȘtre blessĂ©e lorsque la BĂȘte arrive Ă  point nommĂ© et la sauve. Belle hĂ©site, elle peut profiter des blessures de la BĂȘte pour s'Ă©chapper mais ce dernier Ă©tant presque immobile, et comprenant ce qu'elle lui doit, elle l'aide Ă  revenir au chĂąteau.

Pendant ce temps, Gaston et LeFou rencontrent le directeur d'un asile local, Monsieur D'Arque. En échange d'un sac rempli d'or, Gaston lui réclame de déclarer Maurice fou et de l'enfermer dans son asile afin de forcer Belle à se marier avec lui. L'accord étant trouvé, le trio lÚve un verre à la réussite de ce projet. De son cÎté, Maurice, constatant que personne ne veut l'aider, décide de retourner seul au chùteau.

De retour Ă  la demeure, Belle soigne la BĂȘte devant le feu de cheminĂ©e et pour la remercier, le maĂźtre des lieux lui offre l'accĂšs Ă  son immense bibliothĂšque. Les serviteurs prennent conscience de la nouvelle amitiĂ© naissante entre les deux personnages. Alors que Belle lit un livre Ă  la BĂȘte, elle s'aperçoit qu'il n'a plus de souvenirs pour dĂ©chiffrer les lettres et commence Ă  lui rĂ©-enseigner la lecture.

Plus tard, la BĂȘte s'habille avec l'aide de LumiĂšre et Big Ben pour un dĂźner en compagnie de Belle. Il leur avoue son angoisse que la jeune fille soit effrayĂ©e s'il lui annonce qu'il l'aime. Ils l'encouragent et lui montrent qu'il est beau. Ils lui rappellent que seuls quelques pĂ©tales restent sur la rose. Les deux humains se retrouvent ensemble et passent un agrĂ©able dĂźner.

AprĂšs avoir dansĂ©, alors que la BĂȘte essaie de dĂ©clarer son amour Ă  Belle, elle se languit de ne pas pouvoir voir son pĂšre Ă  cause de sa dĂ©tention. La BĂȘte l'autorise Ă  utiliser le Miroir Magique. Elle voit son pĂšre perdu dans la forĂȘt et transi de froid, malade. Le maĂźtre des lieux dĂ©cide alors de lui permettre de partir du chĂąteau afin de rejoindre son pĂšre, qu'elle n'est plus sa prisonniĂšre. La BĂȘte laisse partir Ă  regrets la jeune femme tout en lui laissant le miroir, « pour qu'elle garde une souvenir de [lui] ». Big Ben arrive pour fĂ©liciter son maĂźtre de la magnifique soirĂ©e et il est abasourdi d'apprendre qu'il a laissĂ© partir la demoiselle. Miss Samovar fait remarquer que ce geste prouve qu'il l'aime vĂ©ritablement mais que le sort ne sera levĂ© que si elle l'aime en retour
 L'avant-dernier pĂ©tale de la rose enchantĂ©e tombe alors sur la table.

Peu aprĂšs, Belle retrouve Maurice dans les bois et tous deux rentrent chez eux. CouchĂ© dans son lit, Maurice questionne sa fille sur son Ă©vasion du chĂąteau. Elle lui rĂ©pond que la BĂȘte l'a laissĂ© partir librement et qu'il parvient Ă  changer de comportement. À ce moment, Zip, qui avait suivi Belle en cachette, sort de son sac, Ă  la surprise de Belle et de Maurice.

Au pied de la maison, une foule de villageois menĂ©e par Gaston arrive pour emmener Maurice, dĂ©clarĂ© « fou » Ă  cause de ses histoires sur la BĂȘte. Gaston en profite alors pour « proposer » Ă  Belle de sauver son pĂšre si elle l'Ă©pouse, ce qu'elle refuse une nouvelle fois, ne cĂ©dant pas au chantage. Belle se sert du miroir pour prouver Ă  la foule que la BĂȘte existe bel et bien et les faire changer d'avis sur la prĂ©tendue folie de son pĂšre. Cela fait libĂ©rer Maurice mais effraie les villageois qui sont rapides Ă  ĂȘtre craintifs. Ils pensent vite que la BĂȘte est dangereuse et qu'elle viendra la nuit dĂ©vorer leurs enfants. Gaston comprend que Belle a des sentiments pour la BĂȘte car elle parle de cet ĂȘtre avec douceur et attention. Par rage et jalousie, il rĂ©ussit Ă  convaincre un petit groupe de villageois de le suivre au chĂąteau pour assassiner la BĂȘte, sous prĂ©texte de sa dangerositĂ©.

La foule parvient Ă  entrer dans la demeure de la BĂȘte mais ses occupants se sont prĂ©parĂ©s Ă  l'assaut et livrent bataille. LeFou et les villageois perdent rapidement et fuient les lieux. Pendant ce temps, Zip, Ă  l'aide de la machine de Maurice, dĂ©livre Belle et Maurice, tous les deux ayant Ă©tĂ© sĂ©questrĂ©s par les villageois dans leur propre cave. Au mĂȘme instant, Gaston parvient Ă  rejoindre les appartements de la BĂȘte et veut se battre contre lui mais la seule pensĂ©e de la BĂȘte est le dĂ©part de Belle. Il est attristĂ© qu'elle ne puisse pas revenir et il se laisse dĂ©pĂ©rir et attaquĂ© sans se dĂ©fendre. Il rĂ©agit toutefois lorsque Belle arrive au chĂąteau pour essayer de le sauver. AprĂšs un combat acharnĂ© sur les toits du chĂąteau, la BĂȘte se refuse Ă  tuer Gaston aprĂšs que celui-ci soit rendu sans dĂ©fenses, implorant sa pitiĂ©.

C'est Ă  ce moment qu'arrive Belle sur les hauteurs, rallumant l'Ă©tincelle de vie de la BĂȘte. Gaston profite de cette diversion pour planter une dague dans le dos de son ennemi mais il perd pied et meurt d'une chute vertigineuse.

Belle prend sur ses genoux la tĂȘte de la BĂȘte, agonisant et alors que la vie quitte le monstre, le dernier pĂ©tale de rose tombe
 Belle pleine de dĂ©sespoir dĂ©clare son amour pour lui.

Des Ă©tincelles Ă©clairent alors le ciel, enveloppant et faisant lĂ©viter le corps de la BĂȘte. Le sort se brise alors et transforme le monstre en un Prince, humain et vivant, sans blessures. Le chĂąteau et ses occupants reprennent alors leur aspect initial.

Une fĂȘte est ensuite organisĂ©e en l'honneur du mariage de Belle et du Prince.

Fiche technique

Édition spĂ©ciale (2002)

  • ScĂ©nario : Roger Allers, Kevin Harvey et Brian Pimental
  • Conception graphique :
    • Direction artistique : Edward Ghertner
    • Cadrage (Layout) : Mitchell Guintu Bernal (supervision)
    • DĂ©cors : Lisa Keene, Dean Gordon (supervision)
    • Mise au propre (Clean-up) : Alex Topete, Marshall Toomey (supervision)
    • Effets spĂ©ciaux : Steve Moore (supervision)
  • Montage : Hellen Keneshea
  • Coordinateur artistique : David Bossert
  • Directrice de production : Angelique Yen
  • Productrice dĂ©lĂ©guĂ©e : Dorothy McKim
  • Format : Couleurs - 1,50:1 (IMAX) - Sonics-DDP[3]
  • DurĂ©e : 91 minutes
  • Dates de sortie : Drapeau des États-Unis États-Unis : ; Drapeau de la France France :

Note : La liste des « crĂ©ditĂ©s » au gĂ©nĂ©rique Ă©tant trop longue pour ĂȘtre citĂ©e in extenso ici, nous n'avons repris que les principaux contributeurs.

Distribution

Voix originales

Version originale (1991)

Version longue et version originale retravaillée (2002)

MĂȘme distribution sauf :

Distinctions

RĂ©compenses

Nominations

  • Oscars 1992 : Meilleure chanson (Be Our Guest), Meilleure chanson (Belle), Meilleur film (Don Hahn) et Meilleur son (Terry Porter, Mel Metcalfe, David J. Hudson & Doc Kane)

C'est d'ailleurs la premiÚre fois qu'un film d'animation était nominé aux Oscars dans la catégorie "Meilleur Film", finalement remporté cette année par le Silence des Agneaux[5].

  • Nomination au Golden Globe de la meilleure chanson (Be Our Guest)

Sorties cinéma

Sauf mention contraire, les informations suivantes sont issues de l'Internet Movie Database[6].

PremiĂšres nationales

Ressorties principales

Version IMAX

Sorties vidéo

  • : VHS (QuĂ©bec) avec format 4/3.
  • (France) : VHS avec format 4/3 (Plein Ă©cran) et Laserdisc avec format 1,66:1.
  • : VHS avec format 4/3, DVD et Double DVD Collector avec format 1,85:1, deux versions, version originale et version longue, restauration numĂ©rique, effets sonores et doublage français retravaillĂ©s (et ce dans les deux versions).
  • : Bipack 2 DVD (VHS) avec format 1,85:1 et restauration numĂ©rique et doublage français retravaillĂ©.
  • : Blu-ray Disc avec format 1,85:1, restauration intĂ©grale numĂ©rique du master d'origine en 4K et encodage MPEG-4 AVC. Restauration sonore Ă©galement Ă©tendue Ă  8 canaux (7.1) en DTS haute rĂ©solution. Fourni avec un Blu-ray Disc de Bonus.
  • 2013 : Blu-ray Disc en relief 3D, sans le disque blu-ray de Bonus.

Les origines

Illustration de La Belle et la BĂȘte par Walter Crane en 1874, qui imagine la BĂȘte en sanglier.

Le conte apparaĂźt pour la premiĂšre fois en France sous la plume de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, en 1740, dans un recueil de contes, La Jeune AmĂ©ricaine et les contes marins, publiĂ© anonymement, oĂč diffĂ©rents passagers d'une traversĂ©e maritime se racontent des histoires pour passer le temps. Le conte y est racontĂ© par la femme de chambre de l'hĂ©roĂŻne[8].

La plus cĂ©lĂšbre version de La Belle et la BĂȘte est publiĂ©e et abrĂ©gĂ©e par Jeanne-Marie Leprince de Beaumont en France en 1757[8] - [9]. Trois ans plus tard, cette version paraĂźt en anglais dans l'anthologie Magasin des adolescentes, ou Dialogues entre une sage gouvernante et plusieurs de ses Ă©lĂšves de la premiĂšre distinctions[9].

Longtemps avant que les artistes de Disney ne dĂ©cide de rĂ©aliser la version animĂ©e, plus de trente versions filmĂ©es ont dĂ©jĂ  Ă©taient rĂ©alisĂ©es, Ă  commencer par celle des frĂšres PathĂ© en 1899[10]. À la fin des annĂ©es 1930 Ă  la suite du succĂšs de Blanche-Neige et les Sept Nains en 1937 puis dans les annĂ©es 1950, Walt Disney essaie d'adapter la Belle et la BĂȘte[11] - [12]. Mais il n'arrive pas Ă  trouver avec son Ă©quipe de traitement appropriĂ©, aussi le projet est mis de cĂŽtĂ©[11].

Peter M. Nichols considĂšre que l'adaptation de Jean Cocteau, La Belle et la BĂȘte de 1946, film surrĂ©aliste en noir et blanc avec Jean Marais et Josette Day[10], a dĂ©couragĂ© Disney de tenter une nouvelle adaptation[13]. Cette adaptation est par ailleurs la plus cĂ©lĂšbre des versions filmĂ©es sur le thĂšme de La Belle et la BĂȘte[10].

En 1952, le film La Fleur Ă©carlate de Lev Atamanov est inspirĂ© de la version russe du conte de La Belle et la BĂȘte Ă©crite par SergueĂŻ TimofeĂŻevitch Aksakov[14]. Ce film s'appuie Ă©normĂ©ment sur la rotoscopie[14] - [NB 2]. La Fleur Ă©carlate est une Ɠuvre diffusĂ©e sous la forme d'une sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Ă  la tĂ©lĂ©vision amĂ©ricaine au dĂ©but des annĂ©es 1960[14]. Puis, Jove Films ressort l'Ɠuvre en vidĂ©o dans le cadre de la collection de MikhaĂŻl Baryshnikov, « Les Contes de mon enfance », Ă  la fin des annĂ©es 1990[14].

Alors que Walt Disney se concentre sur les films en prises de vues rĂ©elles et les parcs Ă  thĂšmes, Frank Thomas et le reste de l'Ă©quipe des « Neuf Sages[NB 3] », tentent de raviver l'intĂ©rĂȘt de Walt Disney pour l'animation[15]. MalgrĂ© l'envie de ce dernier d'animer La Belle et la BĂȘte, les Walt Disney Archives et l'Animation Research Library ne possĂšdent ni croquis ni notes de scĂ©nario[15].

À l'image de Blanche-Neige et les sept nains et Cendrillon, les Ă©quipes de productions doivent trouver une nouvelle approche s'ils veulent sĂ©duire les spectateurs[14].

Production

GenĂšse

Photo d'un vieil homme en chemise blanche.
Don Bluth, ici photographiĂ© en 2006, est le premier cinĂ©aste ayant voulu rĂ©aliser une Ɠuvre animĂ©e sur La Belle et la BĂȘte.

Les artistes de Disney savent que leur film sera jugĂ© Ă  l'aune de ses nombreux prĂ©dĂ©cesseurs[14]. Des annĂ©es aprĂšs la mort de Walt Disney, plusieurs artistes commencent Ă  proposer des dessins et des synopsis dont les tout premiers sont l'Ɠuvre des vĂ©tĂ©rans Pete Young, Vance Gerry et Steve Hulett en 1983[15]. Dans cette version, le prince d'un riche petit royaume adore faire des courses en carrosse dans la forĂȘt, ce qui effraie les animaux. La sorciĂšre des bois le transforme en « grosse crĂ©ature fĂ©line » pour lui apprendre l'humilitĂ©[14]. Ce sont des animaux, et non des objets enchantĂ©s, qui tiennent compagnie Ă  Belle dans un chĂąteau en ruine[15]. Vance fournit quelques croquis intĂ©ressants, mais ceux-ci ressemblent Ă  des illustrations de livre pour enfant plutĂŽt que des sĂ©quences de dessins animĂ©s[15].

En 1984, Don Bluth souhaite rĂ©aliser une premiĂšre version animĂ©e de La Belle et la BĂȘte centrĂ©e sur l'idĂ©e qu' « une chose doit ĂȘtre aimĂ©e avant d'ĂȘtre aimable[14]. ». Mais cette version ne sera jamais rĂ©alisĂ©e[14]. Deux ans plus tard, Phil Nibbelink et Steven E. Gordon, qui appartiennent Ă  la nouvelle gĂ©nĂ©ration d'animateurs, Ă©crivent un synopsis avec, comme phrase d'accroche : « La solitude peut changer un homme en bĂȘte, et l'amour vĂ©ritable le racheter[16]. » Ils s'inspirent du conte originel de 1757 et du film de Cocteau, notamment de la scĂšne oĂč Belle fait boire la BĂȘte dans ses mains[16]. Un faucon qui fait semblant d'ĂȘtre empaillĂ© sert de confident et de compagnon[16]. Belle dĂ©couvre que la BĂȘte « est un gentil seigneur ensorcelĂ© par une mĂ©chante fĂ©e », mais l'histoire ne dit ni comment ni pourquoi[16].

Lorsque Disney commence Ă  adapter La Belle et la BĂȘte, une sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e adaptĂ©e du roman de Madame Leprince de Beaumont est diffusĂ©e Ă  partir de 1987. Linda Hamilton interprĂšte le rĂŽle de Catherine et Ron Perlman interprĂšte le rĂŽle de Vincent, un mutant lĂ©onin qui vit dans des tunnels sous la ville de New York. Ils dĂ©veloppent un lien psychique qui permet Ă  Vincent de porter secours Ă  Catherine lorsque celle-ci est en danger. La sĂ©rie, qui propose des scĂšnes d'actions mĂ©langĂ©es Ă  des scĂšnes Ă  l'eau de rose, compte trois saisons et remporte un Golden Globe ainsi que plusieurs Emmy[14].

Le processus qui mĂšne Ă  la rĂ©alisation du film dĂ©marre lorsque Jim Cox soumet deux scĂ©narios dĂ©but 1988. Cox est par ailleurs le scĂ©nariste d'Oliver et Compagnie et Ă©crit dĂ©jĂ  le scĂ©nario de Bernard et Bianca au pays des kangourous[16]. De ses propres mots, Cox rĂ©vĂšle que cinq projets lui sont prĂ©sentĂ©s dont notamment La Belle et la BĂȘte qui figure en dernier sur la liste et qu'il finit par choisir[16]. Jim Cox situe l'action dans la France rurale du XVe siĂšcle[16]. Il garde les deux sƓurs ainĂ©es du conte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont et donne Ă  Belle trois prĂ©tendants bons Ă  rien[16]. Son pĂšre devient un inventeur, tĂȘte en l'air mais adorable[16]. Au chĂąteau de la BĂȘte, il rencontre des objets enchantĂ©s mais muets, dont des plats et des couverts qui lui servent Ă  dĂźner et un chandelier timide[16]. Jim Cox explique ĂȘtre un admirateur du film de Cocteau dont de « la magie des bras qui sortent des murs et qui tiennent les chandeliers[17] » Selon lui, le personnage du chandelier est un hommage Ă  Cocteau[17]. Il dĂ©clare Ă©galement que les domestiques du chĂąteau qui ont Ă©tĂ© transformĂ©s en objets est l'idĂ©e centrale du scĂ©nario : « L'anthropomorphisme, ça me parle. J'ai toujours pensĂ© que si le pĂšre de Belle Ă©tait un inventeur, cela donnerait lieu Ă  des interactions amusantes avec les objets, parce qu'il les considĂ©rerait comme des inventions[17] » SubjuguĂ©s par la beautĂ© de leur invitĂ©e inattendue, les objets enchantĂ©s se mettent en quatre pour lui plaire. Le premier soir, les images fantastiques de la journĂ©e culminent en un rĂȘve musical[17]. Toutes les choses muettes ont finalement une voix et chantent pour elle[17]. Jim Cox ajoute aussi une scĂšne oĂč la BĂȘte sauve Belle d'un loup gris[17]. Puis, les prĂ©tendants de Belle et ses sƓurs viennent au chĂąteau pour attaquer la BĂȘte et lui voler son trĂ©sor[17]. À l'instant oĂč le baiser de Belle rend Ă  la BĂȘte son apparence humaine les envahisseurs se transforment en animaux qui reflĂštent leur dĂ©fauts : un paon pour la vanitĂ©, un cochon pour la cupiditĂ©, et ainsi de suite[17].

Photo d'un homme avec des lunettes de vue qui sourit.
Jeffrey Katzenberg, ici en 2006 aux Annie Awards, Ă©tait le prĂ©sident du Walt Disney Pictures et dirigeant de la mise en place du projet d'adaptation de La Belle et la BĂȘte.

Jim Cox raconte que les cadres ont beaucoup aimé le deuxiÚme synopsis : « j'étais au Mexique avec ma femme (Penney Finkelman Cox), qui produisait Chérie, j'ai rétréci les gosses[17]. C'était avant l'Úre des téléphones portables. Michael Eisner a réussi à me joindre dans notre maison de location. Il m'a dit qu'il adorait l'histoire, qu'ils allaient faire le film, et il m'a félicité[17].. » Michael Eisner, qui est PDG de Disney, demande au directeur des studios, Jeffrey Katzenberg, de produire un film d'animation par an afin de rentabiliser le studio[18] - [19].

Afin d'occuper l'antenne londonienne, le studio Disney relance le projet d'une adaptation de La Belle et la BĂȘte[18]. Cox transforme son synopsis en scĂ©nario, mais celui-ci est rejetĂ© par Jeffrey Katzenberg[17]. Dans le scĂ©nario suivant, Gen LeRoy ajoute de nouveaux personnages et de nouvelles situations :

« Grefoyle, « un magicien sage et puissant », transforme le prince Anton en bĂȘte pour avoir empoisonnĂ© son frĂšre aĂźnĂ©, Albert, afin de s'emparer du trĂŽne. Christian, le troisiĂšme frĂšre au grand cƓur, devient roi et se fiance avec Belle. Lurk, un magicien incompĂ©tent, a pour mission de veiller sur eux Ă  la mort de Grefoyle. Belle est un garçon manquĂ© et une farceuse. Christian rĂ©ussit Ă  gagner son cƓur mais Anton s'empare d'une mystĂ©rieuse pierre en forme de cƓur. GrĂące Ă  elle, il prend l'apparence de son frĂšre, qu'il transforme en bĂȘte. Il transforme Ă©galement Lurk en souris et les domestiques en animaux, insectes et objets. Puis il recrute des hommes de main en changeant des vautours et des requins en humains. Belle libĂšre la BĂȘte et ensemble, ils combattent l'usurpateur. Quand ce dernier tombe d'une falaise, le sort est rompu pour tout le monde, sauf pour Christian, condamnĂ© Ă  demeurer une bĂȘte. Il rompt ses fiançailles, mais Belle reste avec lui car elle a appris Ă  aimer « son visage poilu ». Elle explique qu'« il est comme un gros chat affectueux ». L'amour de la jeune femme permet Ă  Christian de retrouver son humanitĂ©. Le couple se marie et vit heureux jusqu'Ă  la fin de ses jours. »[20]

— La Belle et la BĂȘte : L'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'Ɠuvre

Katzenberg rejette cette histoire qui n'a pas grand-chose à voir avec le conte d'origine[21]. Il confie la réécriture à Linda Woolverton, auteure de cartoons du samedi matin[21]. Il propose la réalisation du film à Richard Williams[18] - [22], déjà directeur de l'animation oscarisé pour Qui veut la peau de Roger Rabbit[21] - [23]. Mais Williams veut terminer dans un premier temps son travail sur Le Voleur et le Cordonnier sur lequel il travaille depuis des années[21]. Il suggÚre cependant les noms de Richard et Jill Purdum, un couple qui dirige un studio publicitaire respecté à Londres[21].

Version initiale et premiers storyboards

Photo d'un homme en chemise noire avec des lunettes de vue qui sourit.
Don Hahn, le producteur de La Belle et la BĂȘte, ici en 2009.

Les Purdum acceptent l'offre[21]. Don Hahn est nommĂ© producteur[21] et une petite Ă©quipe technique se met au travail dans le studio situĂ© sur Goodge Street, prĂšs du British Museum : Glen Keane, Andreas Deja, Tom Sito, Darek Gogol, Hans Bacher, Jean Gillmore, Thom Enriquez, Paul Demeyer, Alyson Hamilton, Mel Shaw et Michael Dudok de Wit[21]. Au cours des semaines suivantes, ils produisent des centaines de dessins et de peintures[21] : des tableaux d'inspirations[21], des Ă©tudes de personnages et des storyboards pour l'ouverture du film[24]. Selon Don Hahn, l'atmosphĂšre est trĂšs positive, les dessins et les Ă©tudes sont « gĂ©niaux » hormis ce qui devait l'ĂȘtre Ă  l'origine c'est-Ă -dire : les personnages, l'Ă©motion et l'histoire. Hahn trouve le travail produit non amusant et se demande si cela allait plaire au public amĂ©ricain[24].

Le premier scĂ©nario de Linda Woolverton se situe dans la France du XVIIIe siĂšcle[24]. À Londres, les artistes choisissent une date : 1709[25]. Mais les derniĂšres annĂ©es du rĂšgne de Louis XIV sont plutĂŽt monotones[24]. Sous l'influence de la prude Mme de Maintenon, le souverain vieillissant renonce au mode de vie spectaculaire et fastueux de ses dĂ©buts. « Les hommes ne portent plus d'Ă©normes perruques ni de longs habits. Ils n'ont pas encore adoptĂ© le style classique du XVIIIe siĂšcle, incarnĂ© par Louis XV. Belle et sa famille vivent Ă  la campagne plutĂŽt qu'Ă  Paris ou Ă  Versailles. HonnĂȘtement tout paraissait un peu terne[24]. » TrĂšs souvent, les artistes peaufinent et façonnent l'histoire pendant l'Ă©tape du storyboarding, mais Jeffrey Katzenberg leur demande de s'en tenir au script[26]. Andreas Deja tĂ©moigne : « J'ai appris Ă  storyboarder sur une sĂ©quence oĂč Gaston essaie de sĂ©duire Belle. Clarice, la petite sƓur, les interrompt. J'avais du mal Ă  dessiner quelque chose qui ne soit pas en mouvement[26]. En animation, toutes les lignes doivent suggĂ©rer le mouvement. Mais dans un storyboard, certains Ă©lĂ©ments sont censĂ©s rester fixes. Ce fut un vrai dĂ©fi pour moi[26]. »

Cette version de La Belle et la BĂȘte commence ainsi :

« « Il Ă©tait une fois un marchand, veuf de son Ă©tat, qui possĂ©dait une belle maison et de nombreux navires en mer... » Maurice, le marchand, qui ressemble Ă  l'acteur Jack Lemmon, perd sa fortune. Au mĂȘme moment, sa sƓur Marguerite, une femme cupide, rejoint sa maisonnĂ©e. Belle, sa petite sƓur Clarice et leur chat Charley dĂ©mĂ©nagent avec leur pĂšre et leur tante dans une chaumiĂšre Ă  la campagne. La tante Marguerite n'apprĂ©cie pas d'ĂȘtre tombĂ©e si bas et fait tout pour marier Belle au marquis Gaston, un aristocrate un peu dandy. Pour son dix-septiĂšme anniversaire, Maurice offre Ă  Belle une boite Ă  bijoux musicale qui appartenait Ă  sa mĂšre. Mais les soldats viennent rĂ©clamer une taxe impayĂ©e. Le marchand doit reprendre la boite Ă  musique et la vendre. Il se rend Ă  la ville voisine, mais l'objet est dĂ©truit. En rentrant chez lui, Maurice se perd dans la forĂȘt. Une meute de loups le pourchasse jusqu'au chĂąteau de la BĂȘte. Pendant que des brosses prennent soin de son cheval Orson, des objets enchantĂ©s sans visage ni voix s'occupent du marchant. »[27]

Un scénario trop sombre et rejeté

Photo d'un homme brun en costard noir et blanc qui sourit.
Andreas Deja, ici prĂ©sent aux Annie Awards en 2006, est animateur superviseur sur La Belle et la BĂȘte, notamment pour le personnage de Gaston.

Les artistes ne storyboard pas la scĂšne oĂč Maurice cueille la rose et se retrouve nez Ă  nez avec la BĂȘte[28]. Ils passent directement Ă  celle oĂč il rentre chez lui dans une chaise Ă  porteurs volante. Pendant que son pĂšre dort, Belle monte dans la chaise pour que celle-ci la conduise au chĂąteau. Charley le chat l'accompagne. En dĂ©couvrant son absence, la tante Marguerite rĂ©ussit Ă  convaincre le crĂ©dule Gaston d'attaquer le chĂąteau pour rĂ©cupĂ©rer Belle et tuer la BĂȘte[28]. Selon Andreas Deja, ce dĂ©but d'histoire manquait de personnalitĂ© tout en mettant en avant le fait que la notion de divertissement Ă©tait inexistante[29]. Mais les exigences des cadres sont les suivantes : storyboarder ces pages-lĂ  sans rien y changer[29]. Don Hahn se rend en Floride fin septembre, accompagnĂ© de Richard Williams. Ils s'installent dans une petite salle de projection flambant neuve aux studios Disney-MGM (aujourd'hui rebaptiser Disney's Hollywood), qui viennent tout juste d'ouvrir[29]. Ils prĂ©sentent les vingt premiĂšres minutes de leur Ɠuvre Ă  Jeffrey Katzenberg[29]. Ce dernier veut absolument impliquer dans le projet Howard Ashman et Alan Menken et mettre le film en musique[29]. Son souhait est de rendre le film plus divertissant et plus commercial car il le juge trop sombre, signifiant qu'il faut tout recommencer[29]. Le prĂ©sident de la Walt Disney Feature Animation Ă  l'Ă©poque, Peter Schneider, trouve Ă©galement le film trĂšs sombre et impossible Ă  animer. Pour lui, ces premiĂšres minutes ressemblent beaucoup au film de Cocteau, trĂšs sombre et trop sĂ©rieux, ne trouvant aucune ressemblance Ă  un dessin animĂ© Disney[29].

Aux yeux de Katzenberg, Belle et Gaston manquent de personnalitĂ© tandis que Maurice et Clarice en ont encore moins[29]. L'intrigue se dĂ©roule Ă  un rythme lent et n'avance que par le biais du narrateur et de la tante Marguerite[29]. Pour Andreas Deja, le personnage de la tante repoussait le pĂšre au second plan et rappelait trop l'histoire de Cendrillon[29]. Don Hahn explique que l'Ă©quipe avait de la matiĂšre pour la tante, la petite sƓur, le chat, le pĂšre, tout le monde sauf Belle, ce qui indique gĂ©nĂ©ralement que l'on ne sait pas quoi faire du personnage principal[29]. À ce moment la, le personnage de la BĂȘte n'est pas encore en dĂ©veloppement car il n'apparait pas dans les premiĂšres minutes du film[29]. L'Ă©quipe a d'ores et dĂ©jĂ  plusieurs plans visuels que Don juge « incroyables », notamment avec une chaise Ă  porteurs qui vole au-dessus des toits de France[29]. Cependant, les objets se dĂ©placent mais ne sont pas aussi dĂ©finis que dans la version finale future du film et Don Hahn juge le rĂ©sultat « plat »[29].

Le ton de l'histoire change de maniĂšre erratique et gĂȘnante[29]. En ville, Maurice attire le regard concupiscent d'une femme Ă  l'apparence douteuse[29] - [30]. Il s'ensuit alors une sĂ©quence comique oĂč le cheval de Maurice, Orson, fait un Ă©cart lorsqu'une grande culotte de femme tombe sur ses yeux. Mais cela se termine sur une note tragique puisqu'un carrosse Ă©crase la boite Ă  musique[30]. Au chĂąteau de la BĂȘte, Orson se cache des objets-palefreniers en claquant des dents. Cette ambiance de cartoon va Ă  l'encontre de ce qui est censĂ© ĂȘtre une rencontre magique entre Maurice et les domestiques enchantĂ©s[30]. Dans ce scĂ©nario, Belle ne rencontre la BĂȘte qu'Ă  la page 32. En prenant en compte qu'une page de scĂ©nario reprĂ©sente une minute de long-mĂ©trage et qu'un film animĂ© dure en moyenne soixante-quinze ou quatre-vingts minutes, plus d'un tiers du film s'est dĂ©jĂ  Ă©coulĂ© avant que les principaux personnages ne se croisent[30]. Pour une romance, cela reprĂ©sente une embĂ»che[30]. Andreas Deja dĂ©voile qu'un tiers du film est storyboardĂ© Ă  Londres mais qu'une fois prĂ©sentĂ© aux cadres, ces derniers le rejettent en bloc. Don Hahn annonce la mauvaise nouvelle Ă  l'Ă©quipe tout en leur annonçant leur dĂ©part pour la France pour des travaux de recherche[30].

DĂ©part pour la France : un voyage de recherche

Commentaire de Tom Sito

« Lorsqu'on arrivait dans l'un des chùteaux, pendant que les autres touristes admiraient les tableaux de Georges de La Tour ou les lustres en cristal, Don photographiait le grain du parquet. Hans sortait du minibus avec ses appareils et traversait une pelouse en courant pour capturer un rayon se réfléchissant sur un bassin. Deux touristes de Bel Air nous ont suivis dans trois chùteaux parce qu'ils se demandaient ce que l'on fabriquait. »

- Tom Sito au sujet des recherches de l'Ă©quipe des animateurs en France durant la production de La Belle et la BĂȘte[31].

Le , Hans Bacher, Andreas Deja, Thom Enriquez, Jean Gillmore, Don Hahn, Tom Sito et les Purdum quittent Londres pour passer cinq jours dans la vallée de la Loire[31]. Ils visitent les chùteaux de Chambord, Chaumont, Blois, Chenonceau et Azay-le-Rideau[31]. Don Hahn explique qu'en tant qu'Américain, lui et son équipe ont une certaine vision de la France mais sur place, ils découvrent des détails auxquels ils n'avaient pas pensé : la lumiÚre est différente, les couchers de soleil ou la couleur de la pierre aussi[31]. La différence va aussi de la texture des draps à celle des tapis en passant par la l'odeur des vieilles demeures[31]. Pour Hahn, ces détails donnent une idée des volumes et de la culture, détails impossible à retrouver dans un livre[31].

Comme tout artiste, les animateurs font des croquis sur papier ou dans leur tĂȘtes et notent des idĂ©es qui nourriront leur travail. MĂȘme s'ils cherchent Ă  Ă©voquer une vision stylisĂ©e de la France, ils ont besoin d'Ă©tudier les Ă©difices et les paysages dans la rĂ©alitĂ©[31]. Hans se dĂ©place Ă  quinze centimĂštres du sol juste pour « voir ce que ça ferait d'ĂȘtre un objet se dĂ©plaçant sur le plancher de certains chĂąteaux[31]. » L'Ă©quipe visite des grands pavillons de chasse avec des andouillers aux murs qui leur font penser au personnage de Gaston. Don Hahn se souvient de la longue allĂ©e de Chambord qui est un Ă©norme Ă©difice en pierre dĂ©diĂ© Ă  la chasse. Il termine en dĂ©voilant que ce voyage les a vraiment inspirĂ©s, tout en renouvelant leur enthousiasme[31].

Les animateurs se mettent d'accord pour tout recommencer et montrer le meilleur des détails dans le futur long-métrage d'animation et reviennent à Los Angeles[31]. Peu de temps aprÚs, l'équipe apprends que la réalisation du film est tenue par Kirk Wise et Gary Trousdale[31] alors que plusieurs membres de l'équipe se voient confier d'autres projets[32].

Changements majeurs dans la production et désaccord scénaristique sur le prologue du film

Photo d'un homme qui sourit.
Gary Trousdale, ici au Festival international du film d'animation d'Annecy en 2014, est l'un des deux rĂ©alisateurs de La Belle et la BĂȘte.

À Los Angeles, Glen Keane se voit dirigĂ© vers la production de Bernard et Bianca au pays des kangourous pour l'animation de l'aigle tandis que Andreas Deja et Tom Sito se retrouvent sur Le Prince et le Pauvre, avec Mickey Mouse en vedette[32]. Jean Gillmore quant Ă  lui part sur Aladdin[32].

Don Hahn, les Purdum et Linda Woolverton commencent Ă  transformer La Belle et la BĂȘte en comĂ©die musicale avec l'aide d'Howard Ashman et Alan Menken, qui travaillent aussi sur Aladdin[32]. Mais la production ralentit lorsque Jill et Dick Purdum[NB 4] comprennent que Jeffrey Katzenberg ne ferait pas le film qu'ils ont en tĂȘte[32]. Richard dĂ©missionne Ă  l'amiable en dĂ©cembre 1989. Pour le remplacer, Katzenberg fait appel Ă  deux jeunes artistes, Kirk Wise et Gary Trousdale qui n'ont Ă  leur actif qu'un court-mĂ©trage de quatre minutes pour l'attraction Cranium Command, ouverte en 1989 au parc EPCOT Center[19] - [22] - [32]. Avant de leur donner officiellement le poste, Peter Schneider les nomment rĂ©alisateurs intĂ©rimaires avant de les mettre au travail pour voir ce qu'ils allaient faire du film[32]. Kirk Wise est alors ĂągĂ© de vingt-six ans lorsqu'il dĂ©croche le poste de rĂ©alisateur en duo avec Trousdale[33]. Fraichement promus, les deux hommes passent tout d'abord les premiers mois au Marriott Residence Inn de Fishkill, dans l'État de New York, endroit de prĂ©dilection d'Howard Ashman[33]. Leur journĂ©es se rĂ©sument Ă  lancer des idĂ©es, travailler l'histoire et la maniĂšre de la transformer en comĂ©die musicale Ă  l'aide de dĂ©mos au piano Ă©lectrique, jouĂ©s par certains story-boarders comme Brenda Chapman, Roger Allers, Sue Nichols et Chris Sanders[33]. Don Hahn, Gary Trousdale, Howard Ashman et Alan Menken sont aussi prĂ©sents[33].

Une nouvelle version du conte commence à émerger[33]. Belle n'est pas une jeune fille passive qui ne veut qu'une rose, elle devient une jeune femme intelligente et active qui étouffe dans sa petite ville de province[33]. Howard Ashman et Linda Woolverton se mettent d'accord : déjà à cette époque, une héroïne présentée comme une victime n'allait pas passionner les foules. Ils décident d'en faire une passionnée de lecture alors que les cadres du studio en déduisent qu'elle ne serait pas assez active[33]. L'équipe résout ce problÚme en montrant Belle marcher tout en lisant. Pour ce détail, Linda Woolverton s'inspire directement de son enfance et des fois ou elle allait acheter du lait pour sa mÚre tout en lisant sur le trajet du magasin[33]. Les artistes estiment que Belle, à dix-sept ans, est plus mature qu'Ariel : « Ariel est à l'aube de l'ùge adulte, elle se découvre. Mais Belle sait parfaitement qui elle est » ajoute Linda Woolverton[33].

Jeffrey Katzenberg insiste sur le fait que l'histoire doit se focaliser sur la BĂȘte[33]. Selon le producteur Tom Schumacher, les artistes parlent beaucoup de Belle, de sa relation avec son pĂšre et avec sa tante[33]. Katzenberg est le premier Ă  les rappeler Ă  l'ordre car pour lui, le principal arc narratif n'est pas celui de la Belle mais celui de la BĂȘte[33]. Lors d'une rĂ©union le , ce dernier dĂ©clare qu'il faut davantage montrer le concept « d'Ăąme torturĂ©e emprisonnĂ©e dans un horrible corps de bĂȘte » sans ĂȘtre obligĂ© de montrer de la colĂšre et du ressentiment[33]. Il veut mettre en avant un homme qui a perdu tout espoir[33]. Il demande Ă  son Ă©quipe de faire du personnage une personne qui a commis une erreur et qui en paie un prix si terrible qu'il a perdu toute ambition de redevenir humain[33]. Deux semaines plus tard, il Ă©crit Ă  Glen Keane Ă  propos du prologue : « Le langage corporel de la BĂȘte doit montrer qu'il est brisĂ©. Il faut que l'on comprenne, dĂšs les premiĂšres images, qu'il vit seul, dĂ©sespĂ©rĂ© et dans une profonde dĂ©tresse. Il est irascible, immature et frustrĂ©[33]. » Il s'agit de trouver comment la malĂ©diction frappe la BĂȘte, ce qui donne lieu Ă  un grand dĂ©saccord[33].

Howard Ashman envisage le prologue sous forme d'une sĂ©quence entiĂšrement animĂ©e ou l'on dĂ©couvre un prince de sept ans qui refuse d'abriter une vieille femme pendant une tempĂȘte[33] - [34]. Mais cette femme est en rĂ©alitĂ© une belle magicienne qui poursuit l'enfant dans le chĂąteau en lançant des sorts qui transforment les domestiques en objets[34]. Puis elle change le prince en BĂȘte[34]. La sĂ©quence se termine sur le petit monstre qui hurle : « Revenez ! Revenez ! » derriĂšre l'une des fenĂȘtres du chĂąteau[34]. Gary Trousdale et Kirk Wise dĂ©testent cette idĂ©e. Wise imagine la vision d'un enfant maquillĂ© comme Eddie Munster et habillĂ© comme le petit Lord Fauntleroy, ce qui le braque[34]. Il est dĂ©signĂ© par l'Ă©quipe pour annoncer Ă  Howard Ashman leur refus face Ă  cette proposition, en prĂ©textant avoir une autre idĂ©e et le fait d'infliger un sort terrible Ă  un enfant Ă©tant trop « facile » pour Ă©mouvoir les spectateurs, ce qui provoque la colĂšre d'Ashman[34]. Finalement, Gary Trousdale et Kirk Wise finissent par l'emporter en « se montrant plus tĂȘtus[34] » La sĂ©quence animĂ©e imaginĂ©e par Howard est remplacĂ©e par une sĂ©rie de vitraux commentĂ©e par David Ogden Stiers[34]. C'est Ă  Vance Gerry, un vĂ©tĂ©ran du studio Disney, que revient la tĂąche de storyboarder la sĂ©quence[34].

Évolution des personnages, tensions et travail d'Ă©quipe

Photo d'un homme qui sourit en costard bleu.
Roger Allers, superviseur dans la production de La Belle et la BĂȘte, ici prĂ©sent Ă  la 34e cĂ©rĂ©monie des Annie Awards en 2007.

À mesure que l'histoire Ă©volue, les personnages secondaires changent aussi[34]. Les premiĂšres versions du scĂ©nario Ă©voquaient une boĂźte Ă  musique qui servait de confidente Ă  Belle[34] - [35]. La boite en question ne parlait pas, mais elle rĂ©pondait par des morceaux de musique[35]. Tom Schumacher souligne que : « cela crĂ©ait un anachronisme immĂ©diat puisqu'il aurait fallu jouer des chansons du XXe siĂšcle, plus Ă©vocatrices[35] » L'Ă©quipe apprĂ©cie l'idĂ©e d'un personnage avec une voix musicale rappelant celui de Clochette[35]. Chris Wahl fournit Ă  l'Ă©quipe des dessins « trĂšs mignons » selon Kirk Wise[35]. Mais cela donne des planches presque impossibles Ă  prĂ©senter[35]. Kirk Wise avance qu'il leur faut rĂ©aliser des « ding ding » en espĂ©rant que Jeffrey Katzenberg comprenne ce que la boĂźte Ă  musique ressent[35].

Linda Woolverton écrit de son cÎté dans le scénario qu'une petite tasse prénommée Zip annonce l'arrivée de Belle à Mme Samovar[35]. Le fait que Zip soit capable de parler permet aux artistes de l'inclure dans davantage de scÚnes, car elles sont plus faciles à présenter[35]. Le lien filial qui l'unit à Mme Samovar lui donne une humanité qui fait défaut à la boite à musique[35]. Lors d'une réunion le [35], Jeffrey Katzenberg déclare avec enthousiasme : « Faites de Zip une star ! Montrez-le davantage. Il a une voix et une personnalité géniales. On ne peut pas se priver d'un personnage aussi adorable[35]. »

Lors de l'Ă©laboration du storyboard, qui est un processus houleux dans le dĂ©veloppement d'un film, Linda Woolverton s'oppose frĂ©quemment aux artistes sans comprendre rĂ©ellement comment fonctionne l'animation[36]. Les storyboarders modifient les dialogues pour les adapter aux images, ce que la scĂ©nariste n'apprĂ©cie guĂšre[36]. Elle dĂ©clare elle-mĂȘme : « Ça ne s'est pas bien passĂ© du tout. J'Ă©tais une scĂ©nariste choisie par Jeffrey Katzenberg pour crĂ©er un rĂ©cit linĂ©aire, d'une seule voix. Howard Ă©tait malade, alors j'Ă©tais toute seule pour dĂ©fendre le travail que l'on avait fait ensemble. L'apprentissage fut rude[36]. » En dĂ©pit des disputes, les storyboarders dĂ©veloppent un vĂ©ritable esprit de corps. Ils font des dessins, les Ă©pinglent au mur et prĂ©sentent leur vision Ă  leur collĂšgues avant de les montrer aux rĂ©alisateurs et Ă  Jeffrey Katzenberg[37]. Chaque image et chaque ligne de dialogue sont retravaillĂ©es. Le superviseur Roger Allers explique que les artistes ont abordĂ© le film en se disant que chaque planche est une expĂ©rience, en prenant le risque de voir si elle fonctionne ou pas[37]. Il en dĂ©duit que c'est d'ailleurs pour ça que la version finale du film est aussi bonne : lorsque quelqu'un avait une meilleure idĂ©e, les artistes l'incluaient dans le storyboard[37]. Roger Allers attribue une bonne partie de cette camaraderie au producteur Don Hahn[37]. Tous les vendredis soirs, lorsque les animateurs viennent faire approuver leurs scĂšnes, Don Hahn et son assistante Patti Conklin distribuent des bonbons et des friandises, ce qui permet aux artistes de cĂ©lĂ©brer la fin de la semaine[37]. Selon Roger Allers, Don Hahn endosse toujours le rĂŽle de mĂ©diateur[37]. Il ajoute que si Jeffrey Katzenberg dit quelque chose qui leur fait l'effet d'une bombe, Don Hahn les rĂ©unit et, calmement, les aide Ă  s'organiser[37]. Pour Chris Wahl, le vendredi est « un moment magique » au cours duquel l'Ă©quipe se rassemble pour voir les planches de chacun et Ă©couter les prĂ©sentations[37]. A contrario de Brenda Chapman qui est trĂšs timide lorsqu'elle prĂ©sente ses planches, Roger Allers est l'un des « meilleurs prĂ©sentateurs de storyboard de tous les temps » selon Jeffrey Katzenberg[37].

Glen Keane, ici au festival international du film d'animation d'Annecy en 2017, est l'animateur et crĂ©ateur du personnage de la BĂȘte.

À mesure que le storyboarding se poursuit, l'histoire commence Ă  se cristalliser autour de moments susceptibles de sĂ©duire les spectateurs[38]. Glen Keane anime la scĂšne ou la BĂȘte tambourine Ă  la porte de Belle parce qu'elle refuse de descendre dĂźner. Big Ben le supplie de se conduire en gentleman. Mais Belle s'entĂȘte, et la BĂȘte grogne en montrant la porte d'un air outrĂ©[38]. Glen Keane, qui a pour habitude d'animer des scĂšnes qu'il a dĂ©jĂ  vĂ©cues, raconte que tout le monde connaĂźt ce sentiment de frustration quand on essaie de contenir sa colĂšre pour se montrer gentils, sentiment que ressent la BĂȘte dans cette scĂšne[38]. Selon lui, lorsque Belle refuse de descendre et qu'il fait ce geste, c'est comme s'il disait : « VoilĂ  ce que me rapporte ma gentillesse[38]. » Brenda Chapman Ă©crit et storyboard la scĂšne dans laquelle Belle donne les premiers soins Ă  la BĂȘte qui l'a sauvĂ©e des loups, une scĂšne dont elle est particuliĂšrement fiĂšre. Dans celle-ci, les deux hĂ©ros commencent Ă  se rendre compte qu'ils ont beau ĂȘtre mal assortis, en fait, ils s'apprĂ©cient[38]. Elle lui tient tĂȘte et hausse le ton quand il rugit, puis elle le remercie gentiment[38]. Brenda Chapman storyboard cette scĂšne assez tĂŽt dans la production[38]. Selon Kirk Wise, il fallait que cette scĂšne soit dans le film car il s'agit de la premiĂšre dans laquelle les deux personnages s'adoucissent alors qu'ils ne faisaient que se disputer jusqu'Ă  prĂ©sent[38]. Avant ça, la BĂȘte tournait en rond en faisant beaucoup de bruit, ajoute-t-il[38]. C'est grĂące aux storyboards de Brenda Chapman que la BĂȘte dĂ©voile un cĂŽtĂ© drĂŽle et chaleureux, arrivant mĂȘme Ă  se plaindre auprĂšs de Belle tout en dĂ©montrant son adoration[38]. Une forme de vulnĂ©rabilitĂ© naĂźt chez le personnage, ce qui est trĂšs important pour le dĂ©veloppement de ce dernier[38].

Toutes les sĂ©quences ne sont toutefois pas aussi brillantes, et certaines sont mĂȘme supprimĂ©es[38]. Pour la scĂšne ou la BĂȘte donne la bibliothĂšque Ă  Belle, c'est Brenda Chapman qui se charge de storyboarder la premiĂšre version[38]. Selon elle, la scĂšne n'Ă©tait pas assez convaincante, un jugement appuyĂ© par Jeffrey Katzenberg qui trouve ce storyboard « moyen et pas suffisant »[38]. Chris Sanders se rappelle Ă©galement de la sĂ©quence ou Belle s'enfuit du chĂąteau et qu'il Ă  lui-mĂȘme storyboardĂ©. TerrifiĂ©e par la colĂšre de la BĂȘte, qui lui reproche d'avoir violĂ© l'intimitĂ© de son repaire dans l'aile ouest, Belle dĂ©cide de rompre sa promesse et de fuir[38]. En y rĂ©flĂ©chissant, Chris Sanders imagine un long et dangereux pĂ©riple : « Comment s'Ă©chapper d'un bĂątiment dont les murs ont rĂ©ellement des oreilles ? Elle ouvre l'armoire, prend ses affaires, passe par-dessus le petit tabouret qui, en fait, est un chien, et sort dans le couloir. Ça prenait deux ou trois storyboards, c'Ă©tait vraiment trop long[38]. » Lorsque Burny Mattinson vient Ă  sa rencontre, Chris Sanders est alors trĂšs enthousiaste en lui prĂ©sentant la sĂ©quence[38]. Mattinson regarde la premiĂšre planche puis dĂ©signe le cinquiĂšme dessin de celle-ci[38] en suggĂ©rant une coupure Ă  partir de cet endroit jusqu'Ă  deux dessins de la troisiĂšme planche[39]. Chris Sanders s'exĂ©cute. Belle dit « Promesse ou pas, je m'en vais. » Elle noue son chĂąle, puis l'Ă©quipe coupe pour directement montrer l'extĂ©rieur du chĂąteau au moment oĂč elle s'Ă©loigne sur son cheval[39].

Photo d'un homme qui sourit.
Chris Sanders, ici Ă  la 41e cĂ©rĂ©monie des Annie Awards en 2013, est l'un des storyboarders durant la production de La Belle et la BĂȘte.

Chris Sanders part travailler sur Aladdin et revient sur La Belle et la BĂȘte juste Ă  temps pour travailler sur une sĂ©quence clĂ©, quand Gaston vient de poignarder la BĂȘte[39]. Pour lui, de tous les souvenirs qu'il garde de Disney, cette scĂšne ou la BĂȘte meurt et ressuscite reste l'un des plus vivaces[39]. Linda Woolverton se charge de l'Ă©criture de la scĂšne tandis que Sanders la passe en revue en barrant les dĂ©tails superflus : « J'ai ramenĂ© cela au moment oĂč la BĂȘte dit : « Vous ĂȘtes revenue... » en caressant le visage de Belle. Je me suis dit que le film tout entier se rĂ©sumait Ă  ça[39]. » Lors d'une rĂ©union de production, le , Jeffrey Katzenberg approuve en prĂ©textant que cette phrase est cruciale car c'est ce dĂ©tail qui va faire monter les larmes qui seront versĂ©es dans la scĂšne suivante[39]. C'est ce qui provoque l'Ă©motion dont la production Ă  besoin pour faire pleurer les spectateurs, parce que tout le monde croit que la BĂȘte est morte[39]. Avant de storyboarder la sĂ©quence, Chris Sanders a de longues discussions avec Brenda Chapman car ils sont « sur la mĂȘme longueur d'onde[39]. » Il explique : « Notre idĂ©e, c'Ă©tait de faire dire Ă  la BĂȘte ce qu'il avait besoin de dire. Belle lui rĂ©pond : « Je vous aime » mais on a l'impression que c'est trop tard[40]. On montre la rose, et le dernier pĂ©tale qui tombe. » GrĂące Ă  cette sĂ©quence, les deux artistes provoquent une vive Ă©motion chez les spectateurs avant de ramener la BĂȘte Ă  la vie[41].

En prĂ©parant les storyboards, Chris Sanders tombe sur un morceau de piano de Dave Grusin qui lui fournit le rythme et l'atmosphĂšre de la scĂšne[41]. Durant un week-end, alors que Chris Sander travaille au studio, Don Hahn se prĂ©sente[41]. Sanders Ă©pingle ses dessins au mur, lance la musique qui l'inspire et il prĂ©sente la sĂ©quence[41]. Don Hahn rĂ©agit positivement Ă  la scĂšne, les larmes aux yeux[41]. Pour son travail, Hahn acclame Sanders s'exclamant que ce dernier a le don de transformer des sĂ©quences qui pourraient ĂȘtre plates et banales en expĂ©riences spirituelles[41].

À la demande de Michael Eisner, La Belle et la BĂȘte est le premier long-mĂ©trage d'animation Disney dont le scĂ©nario a Ă©tĂ© complĂštement dĂ©veloppĂ© par un scĂ©nariste avant l'animation. Dans les films prĂ©cĂ©dents, l'utilisation de storyboards permettait l'Ă©volution de l'histoire en fonction des propositions des animateurs. La raison invoquĂ©e pour ce changement est que plusieurs films avaient dĂ©passĂ© leur budget en raison du temps passĂ© Ă  dĂ©velopper des sĂ©quences finalement abandonnĂ©es, les producteurs rĂ©alisĂšrent qu'ils pouvaient Ă©conomiser du temps et de l'argent en ayant un scĂ©nario finalisĂ© avant de commencer l'animation. Linda Woolverton Ă©crit la premiĂšre version du scĂ©nario avant que les animateurs ne travaillent sur les storyboard mais elle continue de travailler avec l'Ă©quipe scĂ©naristique pour revoir et dĂ©velopper certaines sĂ©quences[19].

Mise en musique et réécriture du scénario

Le studio Disney propose le poste Ă  Ron Clements et John Musker mais le duo refuse en raison de la fatigue consĂ©cutive Ă  la rĂ©alisation rĂ©cente du film Ă  succĂšs La Petite SirĂšne (1989). Le duo avait dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ© le court mĂ©trage pour. Katzenberg demande aussi aux auteurs-compositeurs de La Petite SirĂšne, Howard Ashman et Alan Menken, de travailler sur La Belle et la BĂȘte afin d'en faire aussi une comĂ©die musicale dans le style Broadway. Ashman qui travaillait dĂ©jĂ  sur Aladdin(1992), un projet qui lui tenait Ă  cƓur, apprend qu'il va mourir des complications du sida et accepte Ă  contre cƓur de rejoindre l'Ă©quipe de production alors en difficultĂ©. Pour s'accommoder Ă  la santĂ© dĂ©faillante d'Ashman, l'Ă©quipe de prĂ©production dĂ©mĂ©nage de Londres pour un hĂŽtel Residence Inn Ă  Fishkill prĂšs de New York oĂč rĂ©side Ashman[25]. Ashman et Menken rejoignent Wise, Trousdale, Hahn et Woolverton afin de reprendre le script[19] - [22].

L'histoire originale de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont ne comporte que deux principaux personnages et l'équipe Disney a développé ce couple, ajouté de nouveaux personnages sous la forme d'objets enchantés qui permettent « d'ajouter de la chaleur et de la comédie à une histoire sombre » et de guider le public durant le film[22]. L'équipe ajoute aussi un « vrai méchant » avec le personnage de Gaston[22]. L'utilisation de personnages transformés en objets animés dotés d'une personnalité propre est créditée par Dave Smith à Howard Ashman[7] - [11].

Ces idĂ©es se rapprochent des choix de Cocteau qui met en scĂšne le personnage d'Avenant, un prĂ©tendant lourdaud semblable Ă  Gaston par certains cĂŽtĂ©s[42] et aussi des objets inanimĂ©s dans le chĂąteau de la BĂȘte prenant vie[43]. Dans la version de Disney, les objets obtiennent des personnalitĂ©s diffĂ©rentes.

Début 1990, Katzenberg approuve le scénario révisé et le storyboarding débute[19] - [22]. L'équipe de pré-production (devenue équipe histoire) entame alors de nombreux allers-retours entre le studio de Burbank en Californie et New York pour avoir la validation d'Ashman sans savoir pourquoi[22], la maladie d'Ashman n'ayant pas été dévoilée.

Écriture de la musique

Alan Menken en 2013.

Le film est dĂ©diĂ© au librettiste Howard Ashman, mort durant la prĂ©paration du film. Sa collaboration avec Alan Menken, de la Petite SirĂšne (1989) Ă  Aladdin (1992), avait permis Ă  Disney de renouer avec la tradition des numĂ©ros musicaux dignes de Broadway. À la fin du film, on peut donc lire[7] :

To our friend, Howard, who gave a mermaid her voice and a beast his soul, we will be forever grateful.
À notre ami, Howard, qui a donnĂ© sa voix Ă  une sirĂšne et son Ăąme Ă  une bĂȘte, nous serons pour toujours reconnaissants.

Howard Ashman et Alan Menken ont composé la bande sonore du film durant la période de pré-production à Fishkill[22]. La premiÚre composition est la scÚne d'ouverture intitulée Belle dans un style Opérette[22]. L'animation du film a débuté à Burbank en Californie tandis que les enregistrements débutaient à New York[22]. La chanson Belle a été enregistrée principalement en live avec un orchestre avec les acteurs afin de donner une sensation d'albums de troupe[44] ou de captation.

Le duo de compositeurs avait pour but que les chansons servent d'éléments scénaristiques et supportent l'histoire. Selon Menken, les chansons du film sont nées du fait qu'il a été écrit pour « presque... exister en tant que comédie musicale »[45]. Au niveau du style, Ashman et Menken ont été influencés par plusieurs genres et styles musicaux comme la musique classique française et Broadway[46]. Menken a également révélé que les chansons et la bande sonore du film cherchent à transmettre une grande variété d'émotions, allant du poignant à l'humour et à la joie[47].

Alors qu'il a composĂ© la partie instrumentale qui accompagne le prologue du film, Menken s'est inspirĂ© du Carnaval des animaux (1886) de Camille Saint-SaĂ«ns, qu'il qualifie comme sa propre version de la composition de Saint-SaĂ«ns[46]. Le mouvement de Saint-SaĂ«ns s'approchant le plus du prologue de Menken jouĂ© au piano est L'Aquarium. Menken considĂ©rait que toute comĂ©die musicale correctement structurĂ©e doit contenir une chanson de type « Je veux » car elle se focalise sur « un personnage ayant de grands rĂȘves et qui rencontre des obstacles dans cette quĂȘte[48]. » La chanson d'ouverture Belle est une chanson orchestrĂ©e[49] et rythmĂ©e, accompagnĂ©e d'un orchestre complet[50] que l'on peut considĂ©rer comme la « Je veux » du film[51]. Musicalement, Menken a conçu Belle dans le style narratif de l'opĂ©rette traditionnelle, qu'il dĂ©finit comme « quelque chose pour dĂ©peindre Belle dans un monde qui est trĂšs protecteur et sans danger[46]. » La chanson suivante, Gaston est une « chanson Ă  boire chantĂ©e par en gros un groupe de gars de niveau NĂ©andertalien en hommage Ă  un parfait imbĂ©cile » si l'on se rĂ©fĂšre au choix d'Ashman pour les paroles humoristiques et ironiques[46]. Durant la production, plusieurs modifications de la structure du film ont nĂ©cessitĂ© le remplacement ou la rĂ©-attribution de chansons.

Lorsqu'ils ont dĂ» composer le morceau de comĂ©die musicale Ă  grande Ă©chelle et "scintillant"[52] C'est la fĂȘte (Be Our Guest), Menken habituellement compose une mĂ©lodie simple mais provisoire qu'il fournit Ă  Ashman pour que ce dernier entame l'Ă©criture des paroles, mĂ©lodie que Menken surnomme le "dummy"[46]. Mais pour C'est la fĂȘte, Menken a finalement renoncĂ© Ă  amĂ©liorer la mĂ©lodie simple de la chanson qui est devenue la version finale sur laquelle Ashman a Ă©crit les paroles[46]. Menken dĂ©crit C'est la fĂȘte comme une chanson Ă  la fois simple mais harmonieuse qui laisse les paroles briller[53]. Lors d'un visionnage d'une version presque totalement animĂ©e de C'est la fĂȘte, le scĂ©nariste Bruce Woodside suggĂšre que les objets chantent pour Belle et non pour son pĂšre; les rĂ©alisateurs Wise et Trousdale acceptent que la sĂ©quence et la chanson soient modifiĂ©es pour remplacer Maurice par Belle[22].

Au dĂ©but, Ashman et Menken avaient composĂ© un morceau assez long de comĂ©die musicale Ă  grande Ă©chelle qui s'intitulait Humain Ă  nouveau (Human Again) mais il a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme trop ambitieux et le duo l'a rapidement Ă©crit et remplacĂ© par un numĂ©ro musical de moindre envergure intitulĂ© Je ne savais pas (Something There)[46]. Le morceau Humain Ă  nouveau et ses paroles posait des problĂšmes scĂ©naristiques principalement sur la chronologie de l'histoire et a Ă©tĂ© retirĂ© avant sa mis en animation[22], toutefois Menken a conservĂ© la chanson et elle fut utilisĂ©e plus tard aprĂšs la sortie du film (Cf. Exploitation et Accueil). La chanson Je ne savais pas a Ă©tĂ© Ă©crite tardivement vers la fin de la production et insĂ©rĂ©e dans le script[44]. Dans cette chanson, Belle et la BĂȘte se rĂ©pondent par voix intĂ©rieures sur leur amour naissant l'un pour l'autre[44].

Selon Menken, le thĂšme principal et titre du film Histoire Ă©ternelle - La Belle et la BĂȘte Ă©tait « une chanson trĂšs dure Ă  venir malgrĂ© sa relative simplicitĂ©[52] - [53]. » Menken rĂ©vĂšle que le processus d'Ă©criture de La Belle et la BĂȘte est la plus longue pĂ©riode qu'il ait consacrĂ© Ă  une seule chanson[46]. La chanson titre du film a traversĂ© un peu d'incertitude au cours de la production. Originellement conçue comme une chanson orientĂ©e rock, elle a changĂ© pour une ballade lente et romantique[22]. Menken et Ashman ont conçu la chanson La Belle et la BĂȘte, qui ressemble Ă  une berceuse, pour avoir une vie en dehors du film[46]. Ils ont demandĂ© Ă  Angela Lansbury d’interprĂ©ter la chanson mais elle pense que sa voix n'est pas adaptĂ©e Ă  la mĂ©lodie[22]. Elle fait part de ses doutes et le duo lui demande juste une prise qu'elle peut faire comme elle l'entend[22]. Durant son interprĂ©tation, Angela Lansbury aurait fait fondre en larme tout le monde dans le studio, scellant la chanson dans la seule prise qui lui a Ă©tĂ© demandĂ©e[22]. Cette chanson a Ă©tĂ© proposĂ©e pour l'Oscar de la meilleure Chanson.

Le dernier morceau, avant la reprise de La Belle et la BĂȘte comme gĂ©nĂ©rique, est Tuons la bĂȘte (The Mob Song) Ă©crit comme « la mise en Ă©vidence d'une aventure macho[46]. »

Chansons du film

  • Belle - Belle, Gaston, LeFou, ChƓurs
  • Belle (reprise) - Belle
  • Gaston - Gaston, Lefou, ChƓurs
  • Gaston (reprise) - Gaston, Lefou, ChƓurs
  • C'est la fĂȘte (Be Our Guest) - LumiĂšre, Mme Samovar, ChƓurs
  • Je ne savais pas (Something There) - Belle, la BĂȘte, LumiĂšre, Mme Samovar, Big Ben
  • Humain Ă  nouveau (Human Again) - Tous les objets (version longue 2002 uniquement)
  • Histoire Ă©ternelle - La Belle et la BĂȘte (Beauty and the Beast) - Mme Samovar
  • Tuons la bĂȘte (The Mob Song) - Gaston, ChƓurs
  • La Belle et la BĂȘte (gĂ©nĂ©rique de fin) - Solistes

La chanson du gĂ©nĂ©rique de fin, La Belle et la BĂȘte, est interprĂ©tĂ©e par Peabo Bryson et CĂ©line Dion dans la version originale, par Charles Aznavour et Liane Foly dans la premiĂšre version française et par Patrick Fiori et Julie Zenatti dans la seconde version française.

Choix des interprĂštes et enregistrement

Le jeune Bradley Pierce est choisi pour prĂȘter sa voix au personnage de Zip, la petite tasse. Selon Kirk Wise, Bradley Pierce dĂ©croche immĂ©diatement le rĂŽle grĂące Ă  son naturel qui le rend spĂ©cial. Il ajoute que rien n'est forcĂ© dans la performance de l'acteur[35].

Jodi Benson en 2010

Jodi Benson, l'actrice ayant prĂȘtĂ© sa voix Ă  Ariel dans La Petite SirĂšne (1989), Ă©tait initialement envisagĂ©e pour le rĂŽle de Belle mais elle a Ă©tĂ© Ă©cartĂ©e en raison de son timbre trop amĂ©ricain[54]. La production s'est tournĂ©e vers l'actrice et chanteuse de Broadway Paige O'Hara car sa voix semblait plus proche d'une femme que de celle d'une fille[54] - [55]. Le corĂ©alisateur Kirk Wise indique que l’attribution du rĂŽle Ă  O'Hara est liĂ©e Ă  « une qualitĂ© unique, une tonalitĂ© que frappait qui la rendait spĂ©ciale »[56] rappelant en cela l'actrice et chanteuse amĂ©ricaine Judy Garland[57]. AprĂšs avoir pris connaissance du film dans le The New York Times[58], O'Hara a Ă©tĂ© en compĂ©tition avec 500 personnes[59] mais elle est persuadĂ©e que le parolier Howard Ashman admirait son interprĂ©tation sur l'enregistrement de la comĂ©die musicale Show Boat et que cela a comptait dans son choix[60].

Originellement, la sĂ©quence C'est la fĂȘte s'adressait Ă  Maurice et non Ă  Belle, mais les crĂ©ateurs estimĂšrent que c'Ă©tait une trop belle chanson pour qu'un personnage secondaire en soit le centre. Angela Lansbury, la voix originale de madame Samovar, pensait qu'un autre personnage Ă©tait mieux placĂ© pour chanter la ballade Histoire Ă©ternelle, mais le rĂ©alisateur lui demanda de faire au moins une prise au cas oĂč rien d'autre ne marcherait. C'est cette prise unique qui est dans le film. Julie Andrews avait Ă©tĂ© pressentie pour incarner la voix de Madame Samovar. Dans la version française, pour le mĂȘme personnage, Lucie DolĂšne, qui assure les dialogues et les chants dans la version originale, est remplacĂ©e par Lily Baron pour les dialogues, et par Christiane Legrand pour la chanson Histoire Eternelle.

Animation et aspect artistique

Façade de l'attraction Magic of Disney Animation, partie publique des studios Walt Disney Animation Florida

La Belle et la BĂȘte est le second long-mĂ©trage Disney Ă  utiliser intĂ©gralement le systĂšme Computer Animation Production System (CAPS), un procĂ©dĂ© permettant d'encrer et de peindre des sĂ©quences d'animation numĂ©risĂ©es par camĂ©ra numĂ©rique, Bernard et Bianca au pays des kangourous (1990) Ă©tant le premier[22] - [7] - [25]. La mise en animation du film avait un dĂ©lai de production de 2 ans au lieu des 4 ans habituellement dĂ©finis pour Walt Disney Feature Animation principalement Ă  cause de la version prĂ©liminaire de Richard Purdum[44]. La production du film a requis prĂšs de 600 animateurs artistes et techniciens[7] dont la majeure partie est basĂ©e en Californie dans l'Air Way Facility de Glendale[22]. Une petite Ă©quipe est basĂ©e en Floride au Walt Disney Animation Florida au sein du parc Disney-MGM Studios et a fourni son aide sur plusieurs scĂšnes dont C'est la fĂȘte[22] - [7].

L'usage de la technologie CAPS a permis une plus grande gamme de couleurs ainsi que des ombres plus douces, des effets de lignes colorĂ©es sur les personnages, techniques d'animation Ă  la main qui avaient Ă©tĂ© abandonnĂ©es avec l'usage de l'Ă©lectrophotographie (xĂ©rographie) Ă  la fin des annĂ©es 1950[44]. CAPS a aussi permis Ă  l'Ă©quipe de production de simuler les effets de CamĂ©ra multiplane en plaçant les personnages et/ou les dĂ©cors sur des couches diffĂ©rentes et en les dĂ©plaçant selon plusieurs axes, donnant l'illusion de la profondeur mais aussi en modifiant le focus sur chaque couche[44]. CAPS offre une meilleure combinaison du dessin Ă  la main et des images gĂ©nĂ©rĂ©es par ordinateur[22] - [44]. La scĂšne de danse, sur la chanson Histoire Éternelle, est celle utilisant le plus l'animation de synthĂšse avec la reconstitution en trois dimensions de la salle de bal[7]. Cet usage a permis des mouvements de camĂ©ra impressionnants sur les personnages qui dansent[7]. Initialement les producteurs avaient prĂ©vu de rĂ©aliser cette scĂšne en animation traditionnelle mais avec l'amĂ©lioration de la technologie CAPS, ils l'utilisĂšrent sur la scĂšne de bal[13]. Le temps n'a pas permis de l'appliquer sur les scĂšnes du combat sur le toit du chĂąteau et de la chasse dans la forĂȘt. Le succĂšs de la sĂ©quence de la salle de bal a convaincu les responsables du studio Disney d'investir encore plus dans l'animation de synthĂšse[61].

BibliothĂšque monastique de l'Abbaye d'Admont en Autriche.

Les directeurs artistiques de Disney ont effectuĂ© un voyage de travail dans le val de Loire en France afin d'y puiser l'inspiration, d'y Ă©tudier les peintres rococo tels que Jean-HonorĂ© Fragonard et François Boucher et d'avoir un dĂ©cor plus europĂ©en[7] - [11]. Plusieurs des peintures du chĂąteau sont des versions grossiĂšres d'Ɠuvres de peintres cĂ©lĂšbres tels que Johannes Vermeer, Rembrandt et Francisco de Goya. La grande bibliothĂšque du chĂąteau de la BĂȘte, que Belle dĂ©couvre avec Ă©merveillement, est inspirĂ©e des grandes bibliothĂšques rocailles du XVIIIe siĂšcle. On peut citer Ă  titre d'exemple la bibliothĂšque du Palais national de Mafra au Portugal ou de celle de l'Abbaye d'Admont en Autriche.

Le directeur artistique Brian McEntee, assistĂ© de Lisa Keene, a dĂ©veloppĂ© une mise en abĂźme des couleurs et a fait en sorte par exemple que Belle soit la seule personne du village qui porte du bleu, afin de symboliser sa « marginalitĂ© » vis-Ă -vis des autres villageois. Le seul autre « marginal » Ă  porter du bleu est la BĂȘte[62].

DĂ©veloppement des personnages

Le crĂ©ateur et animateur de La BĂȘte, Glen Keane, a dĂ©clarĂ© dans un entretien s'ĂȘtre inspirĂ© de la statue Les Bourgeois de Calais par Auguste Rodin pour animer la transformation finale de La BĂȘte en prince[63].

Le personnage de la BĂȘte, dessinĂ© par six animateurs supervisĂ©s par Glen Keane, a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par hybridation en prenant les Ă©lĂ©ments suivants[7] - [64] :

Quand la BĂȘte se fait coiffer pour plaire Ă  Belle, la coupe que le portemanteau lui fait est celle du lion peureux dans Le Magicien d'Oz (1939).

Bien que non mentionnĂ© dans le film, le nom du Prince est Adam[7]. Lors de la toute premiĂšre apparition du Prince, on peut lire sur les vitraux du palais sa devise en latin entourant son blason : Vincit qui se vincit (« Vainc qui se vainc »). Elle est inspirĂ©e de la locution du poĂšte latin Publilius Syrus Bis vincit, qui se vincit in victoria (« Celui qui sait se vaincre dans la victoire est deux fois vainqueur »). On peut y voir une allusion au fait que la BĂȘte doit surmonter son caractĂšre bestial pour gagner l'amour de Belle.

Le personnage « mignon » du film devait ĂȘtre une boĂźte Ă  musique, sorte de version musicale du nain Simplet. Mais quand le rĂŽle de Zip fut dĂ©veloppĂ©, l'idĂ©e de la boĂźte Ă  musique fut jetĂ©e aux oubliettes. Cependant, on peut encore l'apercevoir un bref instant sur une table Ă  cĂŽtĂ© de LumiĂšre, juste avant le combat entre les objets enchantĂ©s et les villageois dans le chĂąteau de la BĂȘte. Le personnage de Zip n'avait Ă  l'origine qu'une ligne de texte, mais la voix de Bradley Pierce fut tellement apprĂ©ciĂ©e que les scĂ©naristes inventĂšrent de nouvelles scĂšnes avec la petite tasse, il est aussi le seul objet du chĂąteau qui appelle Belle par son nom et la tutoie, tous les autres la vouvoient et l'appellent « mademoiselle », « elle », « la dame ».

Dans un plan rapproché de Gaston, quand il tombe du toit du chùteau, à la fin du film, on peut voir des crùnes dans ses yeux. Toutefois, cela ne concerne que la version remastérisée du film.

Exploitation et accueil

Pour la premiĂšre fois de son histoire, la Walt Disney Company prĂ©sente une version incomplĂšte du film La Belle et la BĂȘte au Festival du film de New York le [65]. Le film est considĂ©rĂ© comme un « en cours » parce que seulement 70 % de l'animation avait Ă©tĂ© achevĂ©e et des storyboards et des tests au crayon ont Ă©tĂ© utilisĂ©s en remplacement des 30 % restants[66]. En outre, certains segments du film qui avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© finis ont Ă©tĂ© renvoyĂ©s aux Ă©tapes prĂ©cĂ©dentes[66]. Toutefois, Ă  la fin de prĂ©sentation le film au festival reçoit une ovation de 10 minutes[25] - [67]. Le film complet est prĂ©sentĂ© hors compĂ©tition au Festival de Cannes 1992[68].

Box office

La premiĂšre mondiale du film a lieu le Ă  Hollywood au El Capitan Theatre puis dans un nombre limitĂ© de salles avant une sortie nationale, le [67]. Le El Capitan Theatre Ă©tait sorti quelques mois plus tĂŽt d'une importante rĂ©novation menĂ©e par Disney[69]. L'exploitation en salle du film aux États-Unis a permis un bĂ©nĂ©fice, aprĂšs soustraction des coĂ»ts de production, de plus de 140 millions de dollars[7], auxquels doivent s'ajouter les revenus Ă  l'international et autres bĂ©nĂ©fices de produits dĂ©rivĂ©s.

RĂ©compenses

Si la société Disney est habituée aux Oscars (catégories meilleure musique de film et meilleur court-métrage d'animation), ce film est l'unique dessin animé des studios à avoir concouru dans la catégorie du meilleur film en 1992. Mais c'est Le Silence des agneaux qui remporte finalement la statuette.

Histoire Ă©ternelle, single commercial

À sa sortie, le film rĂ©colte trois sĂ©lections diffĂ©rentes dans la catĂ©gorie Oscar de la meilleure chanson originale de la 64e cĂ©rĂ©monie des Oscars pour Belle, C'est la fĂȘte et Histoire Ă©ternelle – La Belle et la BĂȘte[70]. Le producteur Don Hahn craint que cela porte confusion chez le public et les membres votant de l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences, ce qui aurait un effet dĂ©favorable sur l'image du film[70]. Pour Ă©viter cela, le studio se bat pour mettre en avant une version populaire du thĂšme du film La Belle et la BĂȘte qui est vendu sous la forme d'un single[70]. Comme Menken le confirme, la chanson avait Ă©tĂ© conçue pour pouvoir ĂȘtre indĂ©pendante du film[46]. Il considĂšre toutefois que c'est la premiĂšre fois que l'une de ses compositions est rĂ©arrangĂ©e pour ĂȘtre « transformĂ©e en douceur pour l'oreille »[71]. La version populaire anglophone du thĂšme La Belle et la BĂȘte est chantĂ©e par CĂ©line Dion et Peabo Bryson durant le gĂ©nĂ©rique de fin du film. La version française est chantĂ©e par Charles Aznavour et Liane Foly dans la premiĂšre version française de 1991, et par Patrick Fiori et Julie Zenatti pour la version intĂ©grale de 2002.

Le single La Belle et la BĂȘte permet Ă  CĂ©line Dion d'atteindre une deuxiĂšme fois une place dans le top 10 du Billboard Hot 100, Ă  la neuviĂšme place, mais aussi Ă  la troisiĂšme place du Hot Adult Contemporary Tracks et Ă  la deuxiĂšme place du classement canadien[72] - [73]. La chanson atteint aussi le top 10 en Nouvelle-ZĂ©lande et au Royaume-Uni, le top 20 en Australie, aux Pays-Bas et en Irlande, parvenant Ă  dĂ©passer le million de singles vendus au niveau mondial[74]. Le duo Dion-Bryson a gagnĂ© le Grammy Award de la meilleure prestation vocale pop d'un duo ou groupe et Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© pour le Grammy Award de l'enregistrement de l'annĂ©e et le Grammy Award de la chanson de l'annĂ©e en 1993.

Humain à nouveau, Broadway et version intégrale

La chanson Humain Ă  nouveau a Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e dĂšs 1994 dans l'adaptation en comĂ©die musicale du film La Belle et la BĂȘte prĂ©sentĂ©e Ă  Broadway[44] - [22].

En 2002, le studio Disney a décidé de sortir dans une édition DVD intégrale le film avec la séquence Humain à nouveau[44] - [22], qui passe dÚs lors de 84 à 91 minutes. Dans la version longue française sortie en 2002, tout comme dans les ressorties du Livre de la jungle en 2000 et de Blanche-Neige et les Sept Nains en 2001, Lucie DolÚne a été remplacée par une autre comédienne pour cause de procÚs avec la Walt Disney Company, concernant les droits d'interprétation[75].

Analyse

Dans le livre La Belle et la BĂȘte, l'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'Ɠuvre, le producteur Don Hahn qualifie La Belle et la BĂȘte comme un « conte de toujours » tandis que certains spĂ©cialistes le relient Ă  la lĂ©gende de Cupidon et PsychĂ©, Le Roi Grenouille ou encore Le FantĂŽme de l'OpĂ©ra[76]. Le long-mĂ©trage aborde l'un des thĂšmes les plus rĂ©currents dans toutes les cultures, du Japon aux AmĂ©rindiens : les Ă©tapes de la vie dont la jeune femme qui quitte son pĂšre pour Ă©pouser un homme[76].

Bruno Bettelheim, dans Psychanalyse des contes de fĂ©es, estime que l'attrait de La Belle et la BĂȘte repose sur deux messages rassurants :

  1. les hommes et les femmes ont beau ĂȘtre diffĂ©rents, l'union parfaite est possible avec un partenaire qui s'accorde avec la personnalitĂ© de l'autre[77].
  2. L'attachement d'un enfant à un parent est naturel et désirable si, au cours de sa maturation, il transfÚre cet attachement sur un partenaire convenable[77].

Pour d'autres, il y existe un troisiÚme message, celui d'une parabole sur l'apprivoisement de la sexualité masculine[77]. Pour Lynda Haas, Elizabeth Bell et Laura Sells dans From Mouse to Mermaid, le film Les 101 Dalmatiens fait partie des six films de Disney dans lesquels la domination des femmes par l'homme et des humains sur la nature sont apparents, en lien avec les propos sur l'écoféminisme développés par Karen J. Warren[78]. Les autres films sont Les 101 Dalmatiens (1961), Le Livre de la jungle (1967), Les Aventures de Bernard et Bianca (1977) et sa suite Bernard et Bianca au pays des kangourous (1990) et La Petite SirÚne (1989)[78]. Patrick D. Murphy parle lui d'androcentrisme[79].

Selon David Whitley, Belle correspond en tout point Ă  l'archĂ©type de la jeune princesse de conte de fĂ©es, rĂ©interprĂ©tĂ© par Disney : elle se fait une place dans le monde Ă  un Ăąge charniĂšre, entre l'enfance et l'univers des adultes[80]. Pour s'accomplir, l'hĂ©roĂŻne doit subir une sĂ©rie d'Ă©preuves et s'appuie, pour en triompher, sur les forces de la nature et ses reprĂ©sentants, les animaux[80]. Pour Lynda Haas, le film fait partie des nombreuses productions de Disney oĂč le personnage principal n'a pas de mĂšre[81]. Cependant, Ă  l'exception du cheval Philibert, Belle interagit moins avec les animaux qui font moins partie de son monde que ses prĂ©dĂ©cesseurs Blanche-Neige, Cendrillon, Aurore et Ariel[82]. Par son caractĂšre et son parcours, elle rejoint toutefois la galerie des grandes princesses Disney : Blanche-Neige, dĂ©finition premiĂšre de cet archĂ©type et de ses variations, Cendrillon, Aurore, Jasmine, Pocahontas, Mulan ou encore Ariel, une dĂ©clinaison sous-marine[80].

Similitudes culturelles

Les MĂ©tamorphoses, roman d'ApulĂ©e qui date du IIe siĂšcle, prĂ©sente de fortes similitudes avec La Belle et la BĂȘte. Dans le livre V, une vieille femme raconte l'histoire de Cupidon et PsychĂ© Ă  CharitĂ©, une jeune fille enlevĂ©e par des bandits[76]. Ce rĂ©cit s'inspire d'un texte grec qui a disparu[76]. Les vĂ©ritables origines du conte restent par consĂ©quent inconnues[76].

Certains auteurs et experts suggĂšrent que l'histoire de la Belle et la BĂȘte pourrait ĂȘtre influencĂ©e par l'histoire de Pedro Gonzales, nĂ© au XVIe siĂšcle sur l'Ăźle de Tenerife (Espagne), qui a Ă©tĂ© portĂ©e Ă  la cour du roi de France Henri II[83] - [84]. Il souffrait d'hypertrichose, provoquant une croissance anormale des cheveux sur le visage et d'autres parties. À Paris, il fut accueilli sous la protection du roi et Ă©pouse une belle femme parisienne nommĂ©e Catherine[83] - [84].

Postérité

À la suite du succĂšs de La Belle et la BĂȘte aprĂšs sa sortie, Philip Glass compose un opĂ©ra en hommage au film[10].

Adaptations et produits dérivés

La société Disney a créé plusieurs produits dérivés de ce long métrage d'animation.

Films d'animation et remake avec acteurs

À la fin des annĂ©es 1990, une pĂ©riode qui voit la plupart des films Disney faire l'objet d'une suite, le studio Disney rĂ©alise deux suites pour La Belle et la BĂȘte, toutes deux sorties directement en vidĂ©o :

Le , l'actrice Emma Watson est engagĂ©e pour le rĂŽle de Belle et Dan Stevens est engagĂ© pour le rĂŽle de la BĂȘte dans le remake en prise de vues rĂ©elle de La Belle et la BĂȘte (1991) dont le tournage est prĂ©vu en 2015 et dont la sortie au cinĂ©ma est prĂ©vue pour 2017[85] - [86] - [87].

Les Spectacles et comédies musicales

La Belle et la BĂȘte est un spectacle musical, montĂ© pour les parcs Ă  thĂšmes Disney par Walt Disney Entertainment avec la premiĂšre le au Disney-MGM Studios[88]. Ce spectacle a Ă©tĂ© mis en scĂšne par Robert Jess Roth et chorĂ©graphiĂ© Matt West, qui rejoignent par la suite la production Ă  Broadway en 1994[89].

Façade du Lunt-Fontanne Theatre à New York en 2003.

La Belle et la BĂȘte est une comĂ©die musicale, montĂ©e pour la premiĂšre fois Ă  Broadway en 1994 par Walt Disney Theatrical Productions. Cette adaptation donne lieu Ă  plusieurs dĂ©clinaisons locales. Le , en plus du remake cinĂ©matographique avec acteurs prĂ©vu pour 2017, Disney India annonce une nouvelle adaptation de La Belle et la BĂȘte (1991) sous la forme d'une dĂ©clinaison locale de la comĂ©die musicale La Belle et la BĂȘte avec une troupe indienne[90].

Jeux vidéo

La Belle et la BĂȘte a Ă©tĂ© adaptĂ© plusieurs fois en jeu vidĂ©o :

Autour du film

  • Un Ă©pisode du dessin animĂ© Animaniacs fait intervenir une parodie du film intitulĂ©e Choupie et la BĂȘte.
  • Le personnage de Gaston prĂ©sente un visage Ă©tonnamment ressemblant avec le Capitaine Sade dans le film MĂ©tal Hurlant (1981)
  • Le film est parodiĂ© dans la sĂ©rie animĂ©e American Dad!, dans l'Ă©pisode 8 de la saison 9.

Titre en différentes langues

  • Albanais : Bukura dhe bisha
  • Allemand : Die Schöne und das Biest
  • Anglais : Beauty and the Beast
  • Français : La Belle et la BĂȘte
  • Arabe : Ű§Ù„ŰŹÙ…ÙŠÙ„Ű© ÙˆŰ§Ù„ÙˆŰ­ŰŽ ()
  • Chinois : çŸŽć„łäžŽé‡Žć…œ (Měinǚ yǔ YěshĂČu)
  • CorĂ©en : ëŻžë…€ì™€ 알수 (Minyeo wa yasou)
  • Danois : SkĂžnheden og udyret
  • Espagnol : La bella y la bestia
  • EspĂ©ranto : Belulino kaj la Besto
  • Finnois : Kaunotar ja hirviö
  • Grec : Η Î Î”ÎœÏ„ÎŹÎŒÎżÏÏ†Î· ÎșαÎč Ï„Îż ΀έρας (I PendĂĄmorfi ke to TĂ©ras : « »)
  • HĂ©breu : Ś”Ś™Ś€Ś” Ś•Ś”Ś—Ś™Ś” ()
  • Hindi : à€žà„Œà€‚à€Šà€°à„à€Ż à€”à€° à€Šà„ˆà€€à„à€Ż ()
  • Hongrois : SzĂ©psĂ©g Ă©s a szörnyeteg
  • Islandais : FrĂ­Ă°a Og DĂœriĂ°
  • Italien : La Bella e la Bestia
  • Japonais : çŸŽć„łăšé‡ŽçŁ (Bijo to YajĆ« : « La Belle Femme et le Fauve »)
  • NĂ©erlandais : Belle en het Beest
  • Polonais : Piękna i bestia
  • Portugais : A Bela e o Monstro
  • Portugais brĂ©silien : A Bela e a Fera
  • Russe : КрасаĐČоца Đž Ń‡ŃƒĐŽĐŸĐČОщД (Krasavitsa i Tchoudovichtche)
  • SuĂ©dois : Skönheten och odjuret
  • Swahili : Uzuri na kuna
  • TchĂšque : KrĂĄska a zvíƙe
  • ThaĂŻ : àč‚àž‰àžĄàž‡àžČàžĄàžàž±àžšàč€àžˆàč‰àžČàžŠàžČàžąàž­àžȘàžčàžŁ ()
  • Turc : GĂŒzel ve Çirkin

Notes et références

Notes

  1. Le libraire offre Ă  Belle Le Songe d'une femme. Roman familier (1899) de Remy de Gourmont dont un extrait est audible dans la scĂšne oĂč Belle, entourĂ©e de moutons, lit Ă  haute voix assise Ă  la fontaine.
  2. La rotoscopie est le fait de relever les contours d'une figure filmée en prise de vues réelles.
  3. Les Neuf Sages de Disney constituaient le noyau dur des animateurs Disney.
  4. « Dick » est le surnom de Richard Purdum.

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  15. Charles Solomon (trad. Isabelle Pernot), La Belle et la BĂȘte : L'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'Ɠuvre, Huginn & Muninn, coll. « Les Beaux Livres Disney », , 223 p. (ISBN 978-2364805118), chap. 3 (« On ne sait pas quoi penser d'elle - La version initiale du film »), p. 33
  16. Charles Solomon (trad. Isabelle Pernot), La Belle et la BĂȘte : L'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'Ɠuvre, Huginn & Muninn, coll. « Les Beaux Livres Disney », , 223 p. (ISBN 978-2364805118), chap. 3 (« On ne sait pas quoi penser d'elle - La version initiale du film. »), p. 34
  17. Charles Solomon (trad. Isabelle Pernot), La Belle et la BĂȘte : L'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'Ɠuvre, Huginn & Muninn, coll. « Les Beaux Livres Disney », , 223 p. (ISBN 978-2364805118), chap. 3 (« On ne sait pas quoi penser d'elle - La version initiale du film. »), p. 37
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  21. Charles Solomon (trad. Isabelle Pernot), La Belle et la BĂȘte : L'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'Ɠuvre, Huginn & Muninn, coll. « Les Beaux Livres Disney », , 223 p. (ISBN 978-2364805118), chap. 3 (« One ne sait pas quoi penser d'elle - La version initiale du film »), p. 39
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  26. Charles Solomon (trad. Isabelle Pernot), La Belle et la BĂȘte : L'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'Ɠuvre, Huginn & Muninn, coll. « Les Beaux Livres Disney », , 223 p. (ISBN 978-2364805118), chap. 3 (« On ne sait pas quoi penser d'elle - La version initiale du film. »), p. 41
  27. Charles Solomon (trad. Isabelle Pernot), La Bellet et la BĂȘte : L'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'Ɠuvre, Huginn & Muninn, coll. "Les Beaux Livres Disney", 31 mars 2017, 223 p. (ISBN 978-2364805118), chap. 3 ("On ne sait pas quoi penser d'elle - La version initiale du film"), p. 41-42
  28. Charles Solomon (trad. Isabelle Pernot), La Belle et la BĂȘte : L'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'Ɠuvre, Huginn & Muninn, coll. « Les Beaux Livres Disney », , 223 p. (ISBN 978-2364805118), chap. 3 (« On ne sait pas quoi penser d'elle - La version initiale du film. »), p. 42
  29. Charles Solomon (trad. Isabelle Pernot), La Bellet et la BĂȘte : L'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'oeuvre, Huginn & Muninn, coll. « Les Beaux Livres Disney », , 223 p. (ISBN 978-2364805118), chap. 3 (« On ne sait pas quoi penser d'elle - La version initiale du film. »), p. 52
  30. Charles Solomon (trad. Isabelle Pernot), La Belle et la BĂȘte : L'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'Ɠuvre, Huginn & Muninn, coll. « Les Beaux Livres Disney », , 223 p. (ISBN 978-2-364-80511-8), chap. 3 (« On ne sait pas quoi penser d'elle - La version initiale du film »), p. 55
  31. Charles Solomon (trad. Isabelle Pernot), La Belle et la BĂȘte : L'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'Ɠuvre, Huginn & Muninn, coll. « Les Beaux Livres Disney », , 223 p. (ISBN 978-2-364-80511-8), chap. 3 (« On ne sait pas quoi penser d'elle - La version initiale du film »), p. 57
  32. Charles Solomon (trad. Isabelle Pernot), La Belle et la BĂȘte : L'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'Ɠuvre, Huginn & Muninn, , 223 p. (ISBN 978-2-364-80511-8), chap. 4 (« Deux cƓurs Ă©trangers / Que tout a changĂ© - Kirk Wise et Gary Trousdale rĂ©alisent une nouvelle interprĂ©tation. »), p. 61
  33. Charles Solomon (trad. Isabelle Pernot), La Belle et la BĂȘte : L'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'Ɠuvre, Huginn & Muninn, coll. « Les Beaux Livres Disney », , 223 p. (ISBN 978-2-364-80511-8), chap. 4 (« Deux coeurs Ă©trangers / Que tout a changĂ© - Kirk Wise et Gary Trousdale rĂ©alisent une nouvelle interprĂ©tation. »), p. 62
  34. Charles Solomon (trad. Isabelle Pernot), La Belle et la BĂȘte : L'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'Ɠuvre, Huginn & Muninn, coll. « Les Beaux Livres Disney », , 223 p. (ISBN 978-2364805118), chap. 4 (« Deux cƓurs Ă©trangers / Que tout a changĂ© - Kirk Wise et Gary Trousdale rĂ©alisent une nouvelle interprĂ©tation. »), p. 63
  35. Charles Solomon (trad. Isabelle Pernot), La Bellet et la BĂȘte : L'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'oeuvre, Huginn & Muninn, coll. « Les Beaux Livres Disney », , 223 p. (ISBN 978-2364805118), chap. 4 (« Deux coeurs Ă©trangers / Que tout a changĂ© - Kirk Wise et Gary Trousdale rĂ©alisent une nouvelle interprĂ©tation »), p. 66
  36. Charles Solomon (trad. Isabelle Pernot), La Bellet et la BĂȘte : L'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'oeuvre, Huginn & Munin, coll. « Les Beaux Livres Disney », , 223 p. (ISBN 978-2364805118), chap. 4 (« Deux coeurs Ă©trangers / Que tout a changĂ© - Kirk Wise et Gary Trousdale rĂ©alisent une nouvelle interprĂ©tation »), p. 67
  37. Charles Solomon (trad. Isabelle Pernot), La Bellet et la BĂȘte : L'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'Ɠuvre, Huginn & Muninn, coll. « Les Beaux Livres Disney », , 223 p. (ISBN 978-2364805118), chap. 4 (« Deux cƓurs Ă©trangers / Que tout a changĂ© - Kirk Wise et Gary Trousdale rĂ©alisent une nouvelle interprĂ©tation »), p. 68
  38. Charles Solomon (trad. Isabelle Pernot), La Bellet et la BĂȘte : L'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'Ɠuvre, Huginn & Muninn, coll. « Les Beaux Livres Disney », , 223 p. (ISBN 978-2364805118), chap. 4 (« Deux cƓurs Ă©trangers / Que tout a changĂ© - Kirk Wise et Gary Trousdale rĂ©alisent une nouvelle interprĂ©tation »), p. 70
  39. Charles Solomon (trad. Isabelle Pernot), La Belle et la BĂȘte : L'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'Ɠuvre, Huginn & Muninn, coll. « Les Beaux Livres Disney », , 223 p. (ISBN 978-2-364-80511-8), chap. 4 (« Deux cƓurs Ă©trangers / Que tout a changĂ© - Kirk Wise et Gary Trousdale rĂ©alisent une nouvelle interprĂ©tation »), p. 74
  40. Charles Solomon (trad. Isabelle Pernot), La Belle et la BĂȘte : L'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'Ɠuvre, coll. « Les Beaux Livres Disney », , 223 p. (ISBN 978-2-364-80511-8), chap. 4 (« Deux cƓurs Ă©trangers / Que tout a changĂ© - Kirk Wise et Gary Trousdale rĂ©alisent une nouvelle interprĂ©tation. »), p. 74-75
  41. Charles Solomon (trad. Isabelle Pernot), La Bellet et la BĂȘte : L'histoire Ă©ternelle d'un chef-d'Ɠuvre, Huginn & Muninn, coll. « Les Beaux Livres Disney », , 223 p. (ISBN 978-2364805118), chap. 4 (« Deux cƓurs Ă©trangers / Que tout a changĂ© - Kirk Wise et Gary Trousdale rĂ©alisent une nouvelle interprĂ©tation. »), p. 75
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Voir aussi

Bibliographie

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Liens externes

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