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Watten

Watten (prononcé « Watte » en français, Waten en néerlandais, Wotten en flamand occidental, et signifiant « passage à gué ») est une commune française située dans le département du Nord (59), en région Hauts-de-France.

Watten
Watten
Tour de l'ancienne abbaye Notre-Dame du Mont à Watten.
Blason de Watten
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Nord
Arrondissement Dunkerque
Intercommunalité Communauté de communes des Hauts de Flandre
Maire
Mandat
Daniel Deschodt
2020-2026
Code postal 59143
Code commune 59647
Démographie
Gentilé Wattenais, Wattenaises
Population
municipale
2 587 hab. (2020 en augmentation de 2,01 % par rapport à 2014)
Densité 353 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 50′ 01″ nord, 2° 12′ 48″ est
Altitude Min. 1 m
Max. 72 m
Superficie 7,32 km2
Type Commune rurale
Unité urbaine Saint-Omer
(banlieue)
Aire d'attraction Dunkerque
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Wormhout
Législatives Quatorzième circonscription
Localisation
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Watten
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Watten
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Watten
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Watten
Liens
Site web http://www.watten.fr/

    Géographie

    Situation

    Situé au cÅ“ur de la Flandre maritime dans le Houtland, Watten est à la limite de la Flandre traditionnelle. Avec ses 72 mètres d'altitude, le Mont de Watten, surnommé localement la « Montagne de Watten » par ses habitants, est le maillon le plus occidental de la chaîne des Monts des Flandres.

    Le bourg de Watten s'est développé en contrebas du mont, le long du fleuve Aa, tandis que les hauteurs de Watten accueillaient l'abbaye, les fortifications et le moulin.

    Contrairement à d'autres villages voisins (Volckerinckhove ou Wulverdinghe), on n'y parle pas flamand occidental.

    Les villages voisins sont Wattendam (reliée à Holque), Millam, Serques, Éperlecques et Wulverdinghe.

    Si Watten fait partie du Nord, il se trouve à la frontière du département du Pas-de-Calais, il fait longtemps partie du Canton de Bourbourg mais depuis 2014, relève du canton de Wormhout.

    Géologie

    Watten est située à la rencontre de quatre entités géologiques :

    • la Flandre maritime au nord de la commune, de formation récente (de l'an -7000 au VIIIe siècle). C'est l’ancien delta de l’Aa, golfe colmaté par des alluvions marines, envahie trois fois par les eaux au Ier siècle av. J.-C., entre le IVe siècle et le VIIIe siècle, et entre l'an 950 et 1100, la mer envahissant alors les estuaires, dont l’Aa et l'Yser. Le mont de Watten a donc été baigné par les eaux à plusieurs reprises. L’altitude moyenne de cet ensemble est de 2 mètres ;
    • l’Artois au sud-ouest de la commune, de formation plus ancienne (-130 à -65 millions d’années), séparé de la Flandre intérieure par l'Aa ;
    • le Marais audomarois et Saint-Omer au sud de la commune, cuvette de 4 000 hectares qui correspond au cours de l’Aa, limité au Nord par le goulet formé à Watten par la « montagne » de Watten et la colline d’Eperlecques ;
    • la Flandre intérieure ou Houtland à l’est de la commune (-65 à -2 millions d’années). Le mont de Watten est l'un des vestiges d’un plateau qui a été raviné par la fonte successive des glaces (-2,4 millions d’années à -10000 av. J.-C.). Au sommet du mont de Watten, on rencontre une terre à brique argilo-sableuse.

    Hydrographie

    Le village est traversé par les rivières de l'Aa (navigable) et la canal de la Colme (non navigable pour la marine marchande). La rivière de La Houlle, qui passe par le village Houlle, se jette dans le canal de l'Aa au Sud de la commune.

    L’Aa traverse la commune du Sud vers le Nord, en direction de Gravelines pour se jeter dans la mer du Nord.

    Avant les travaux du Moyen Âge, un courant assez vif longeait la rive flamande de l’Aa, d’où l’importance de sites d’accostage comme Watten. Puis au XIIe siècle est creusé le "Grand Large" (aujourd'hui appelé à Watten La Reningue et La Bombe) pour relier Saint-Omer avec la mer et son avant-port (Gravelines), en passant par Watten. L'Aa passait au cœur du centre-ancien avant d'être déplacée vers l'Ouest lors du passage au gabarit Freycinet au XIXe siècle, puis une nouvelle fois lors du passage au gabarit européen dans la première moitié du XXe siècle.

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[1]

    • Moyenne annuelle de température : 10,4 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 2,7 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 1,1 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 2] : 13,5 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 3] : 826 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 12,7 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 8,2 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1970 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques[7]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.

    Statistiques 1981-2010 et records WATTEN (59) - alt : 7 m 50° 50′ 00″ N, 2° 12′ 48″ E
    Records établis sur la période du 01-09-1970 au 04-01-2022
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 1,6 1,4 3,5 4,7 8 10,9 13,1 13 10,6 7,9 4,6 2,1 6,8
    Température moyenne (°C) 4,4 4,6 7,3 9,6 13 15,8 18,2 18,2 15,4 11,8 7,7 4,8 10,9
    Température maximale moyenne (°C) 7,2 7,9 11,2 14,5 18,1 20,7 23,3 23,4 20,2 15,8 10,8 7,4 15,1
    Record de froid (°C)
    date du record
    −19,3
    14.01.1982
    −14,6
    11.02.12
    −11
    07.03.1971
    −4,6
    02.04.1996
    −1,4
    03.05.1981
    1,1
    02.06.1991
    4,5
    01.07.1984
    4,7
    28.08.1978
    1,3
    22.09.1997
    −6,8
    29.10.1997
    −9,6
    30.11.1978
    −13,8
    29.12.1996
    −19,3
    1982
    Record de chaleur (°C)
    date du record
    16,1
    01.01.22
    20
    24.02.21
    25,9
    31.03.21
    28,9
    19.04.18
    32,8
    27.05.05
    35,8
    21.06.17
    41,9
    25.07.19
    37
    10.08.03
    33,6
    05.09.13
    29,9
    01.10.11
    20,3
    07.11.15
    16,4
    19.12.15
    41,9
    2019
    Précipitations (mm) 68,4 51,4 52,3 46,9 57,2 60,2 64,6 59,6 73,9 85,1 89,8 83,2 792,6
    Source : « Fiche 59647001 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base

    Urbanisme

    Typologie

    Watten est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 4] - [8] - [9] - [10]. Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Omer, une agglomération inter-départementale regroupant 23 communes[11] et 74 274 habitants en 2020, dont elle est une commune de la banlieue[12] - [13].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Dunkerque dont elle est une commune de la couronne[Note 5]. Cette aire, qui regroupe 66 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[14] - [15].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (64,7 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (65,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (60,5 %), forêts (21,9 %), zones urbanisées (13,4 %), prairies (2,7 %), zones agricoles hétérogènes (1,5 %)[16].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[17].

    Voies de communication et transports

    Viaduc de la Haute-Colme (2008).

    Watten est situé à 12 km de Saint-Omer, accessible par la route (départementale 300 et départementale 3) et par le train (via la ligne Lille - Calais, assez bien desservie (un train par heure environ).

    Le viaduc de la Haute-Colme sur la ligne LGV Nord est le troisième plus long pont ferroviaire de France, et le huitième plus long pont de France, avec une longueur de 1 827 mètres, et passe au nord de la ville.

    Par la route D 600, on peut facilement se rendre à Bourbourg (15 km) et Dunkerque (29 km). Une ligne de bus va de Dunkerque à Saint-Omer et s'arrête à Watten 3 fois par jour.

    De Watten part également une route (la départementale 26) vers Cassel (17 km).

    Watten est également relié à Audruicq, Ardres, Calais et Hazebrouck par le train, grâce à la Gare de Watten - Éperlecques.

    Toponymie

    L'habitat est étiré en longueur, la ville s'étant agrandie au sud du centre ancien, en longeant le canal lors de la période industrielle. Ainsi les quartiers de la Cité des Tuileries et de l'Overstel sont situés à près de trois kilomètres du centre-ville de Watten. Le quartier de Wattendam, situé sur la rive droite de la rivière de l'Aa, est dans la continuité urbaine du centre ancien. À l'est de la ville se situe le site de la Montagne, aussi appelé l'« Ange Gardien », ainsi que le lieu-dit de l'Ermitage, au pied du mont.

    Le nom de Wattendam signifie le « barrage (dam - écluse) de Watten », attesté par la présence ancienne d'un overdracht du XIIe siècle, puis d'une écluse au XVIIIe siècle.

    La Cité des Tuileries tire son nom de la création d'un habitat ouvrier dans la première moitié du XXe siècle par l'ancienne industrie de la tuilerie, qui exploitait la carrière d'argile de l'actuel site naturel du lac Bleu.

    Le site de l'Ange Gardien correspond à l'emplacement de l'ancienne abbaye, occupée de 1623 à 1765 par un noviciat de Jésuites anglais en exil, qui comportait une chapelle dite de « l'Ange Gardien ».

    Au nord de la commune et de la ligne TGV, le lieu-dit du Rynckebrouck (le « marais » « rond ou entouré ») atteste de l'assèchement des terrains marécageux de la plaine maritime au XIIe siècle.

    Histoire

    Préhistoire

    La Vallée de l’Aa est un site très actif lors de la Préhistoire (ateliers de taille de silex).

    Pendant l'âge du bronze on trouve dans l'Audomarois des tumuli, des enclos, des structures de silos et des fragments de broyeurs (activités agricoles), des lames et haches en bronze.
    L’Aa était une partie d'un axe de circulation entre Saint-Omer et Boulogne, par la vallée de la Hem. Avant la construction des ponts, dont celui de Saint-Momelin, le gué de Watten-Eperlecques était incontournable pour franchir l'Aa.

    À l’Âge du fer, rien ne permet d’associer la "Montagne" de Watten avec une occupation humaine. En effet la première transgression de la mer (transgression flandrienne a perduré jusqu’au Ier siècle av. J.-C., ce qui a limité l’occupation des environs. La remontée des eaux salées (ou plus ou moins saumâtre selon les époques) permet néanmoins la création d’une industrie du sel dans les environs.

    Antiquité

    Watten est nommé Vaganum à l'Antiquité (copie d'un plan du XVIIe siècle).

    D'abord peuplée par les Morins puis par les Ménapiens, Watten offrait aux Romains une position militaire stratégique. Un camp puis une forteresse romaine appelée Vaganum défendaient la position élevée et contrôlait à la fois l'accès à la mer et le gué permettant de traverser l'Aa.
    Une villa gallo-romaine établie au sommet du mont était située sur la voie romaine qui reliait Boulogne-sur-Mer à Cassel.

    Des barques pouvaient aborder le littoral et remonter jusque Watten, pour apporter par exemple le plomb de Bretagne. Des sites de production de sel sont situés à environ 15 kilomètres de Watten : à Steene, Pitgam et à Ardres. La production de sel, obtenu en chauffant l’eau salée récoltée dans les chenaux de marée, était probablement contrôlée par l’administration romaine. Consommé sur place ou exporté, le site de Watten pouvait certainement voir circuler cette marchandise.

    Les Romains sont chassés par les Francs sur la rive gauche de l'Aa au Ve siècle, tandis que la transgression marine Dunkerque II envahit l'actuel Blootland, ou plaine maritime flamande, du Ve siècle au VIIIe siècle.

    Moyen Âge

    La tour de l'ancienne abbaye de Watten la nuit (2006)

    En 831 le domaine agricole de Watten, appelé Villa Guadannia, dépend de l'abbaye de Centule, ou Saint-Riquier, située dans la Somme. En 874 une chapelle en l'honneur de Saint-Riquier est établie au sommet du mont. En 881, les Normands dévastent entièrement Watten, comme de nombreuses autres cités de la région. En 1013, le village de Watten appartient à un seigneur du nom de Burgin.

    Un prêtre décida en 1072 de fonder un monastère sur la "Montagne de Watten". Au cours des siècles, la cité fut l'enjeu de nombreux combats et subit les discordes entre souverains de France, d'Angleterre, de Flandre et d'Espagne, auxquels elle appartint alternativement jusqu'en 1678, date de son retour définitif à la France.

    Vers le XIe siècle, un ermite, nommé Alphume, s'était retiré sur les hauteurs de la colline et y avait construit une chaumière près de la chapelle dédiée à saint Riquier.

    En 1072, un prêtre, Olfride, y fit venir des Augustins du chapitre de Saint-Gilles près de Liège. Olfride est donc considéré comme le fondateur de l'abbaye de Watten.

    En 1097, l'abbaye fut consacrée sous le nom de Notre Dame du Mont de Watten; 30 chanoines y furent installés et entretenus à l'initiative de Robert le Frison. comte de Flandre, et de sa mère la comtesse Adèle, fille du roi de France.

    Thierry d'Alsace, comte de Flandre, fit du monastère de Watten, restauré par ses soins après des saccages, son séjour préféré et le choisit comme lieu de sa sépulture, en 1168.

    En 1225, A. évêque de la Morinie (évêques de Thérouanne) confirme à l'église d'Ypres, la possession de la dîme de Watten, et celle de Boesinghe, (sans doute Boëseghem), et toutes celles que le chapitre d'Ypres avait rachetées de mains de laïcs[18].

    En 1227, le chevalier Anselme de Watten, du consentement de sa femme Estrange, sœur de Gautier II de Drincham, seigneur de Drincham, donne à l'abbaye de Watten un domaine appelé Killewall[19]. Il reconnait également en 1228 devoir à l'abbaye un cens annuel de douze deniers à prendre sur sa cense ou ferme de Watten[20].

    En 1245, le chevalier Pierre de Watten est un des nombreux chevaliers qui promettent fidélité au roi de France, Louis IX (Saint-Louis) dans l'hypothèse où la comtesse de Flandre Marguerite de Constantinople n'exécuterait pas les promesses données au roi[21].

    À l'époque, se trouvait à Watten un overdragh : sur les canaux à pente trop forte, on créait un barrage pour pouvoir de chaque côté de celui-ci avoir un canal sans trop de pente, le barrage servant également à éviter le remontée des eaux en cas de fortes pluies ou marées; l'overdragh était le système permettant de franchir ce point de bloage en tirant les bateaux, à l'époque à fond plat, de part et d'autre du barrage(actuellement le système utilisé est celui des écluses). Le passage par l'overdragh donnait lieu à versement d'un droit de passage et constituait une source de revenus importante, l'essentiel des déplacements se faisant par voie d'eau, étant donné l'absence ou la mauvais état des routes (il en existait un autre sur le canal de la Colme, situé à Lynck et détenu par les seigneurs de Drincham). En 1245, l'overdragh de Watten était la propriété du chapitre d'Aire-sur-la-Lys, lequel passe un accord avec l'abbaye des Dunes pour fixer le montant des droits à acquitter par cette dernière pour faire passer des marchandises[22].

    En 1297, le comte de Flandre Gui de Dampierre est en guerre contre le roi de France Philippe IV le Bel, mais perd la partie. En 1298, Gilles de Haverskerque, seigneur de Watten, qui a suivi le parti du roi, reçoit en récompense de Raoul II de Clermont-Nesle lieutenant du roi, la juridiction et les biens que le comte Guy possédait à Lederzeele, Broxeele, Rubroucq et Volckerinckove, et qui lui ont été confisqués (confiscation temporaire uniquement)[23].

    En 1300, le seigneur de Watten est Jean; il peut être Jean de Haverskerque, frère ou fils de Gilles et il passe un accord avec l'abbaye de Watten à propos d'une pièce d'eau[24].

    Le 26 décembre 1302, une bataille eut lieu près de l'abbaye fortifiée, entre les Français menés par Miles X de Noyers et les Flamands. Vaincus par les Français, deux mille Flamands succombèrent.

    En 1315, le comte Robert III de Flandre donna à la ville de Watten une organisation municipale.

    En 1333, Jean de Haverskerque, seigneur de Watten, restitue à l'abbaye Saint-Bertin de Saint-Omer, la possession d'un certain nombre de masures dont son père s'était jadis emparé au détriment des religieux[25].

    En 1378 Watten est réunie à la Châtellenie de Cassel et obtient le privilège de la fabrication du drap.

    En 1428 un marché hebdomadaire est établi, ainsi qu'une compagnie d'archers, sous le patronage de saint Sébastien, par le seigneur de Watten, Cornil d'Eechout.

    Watten dépendait du diocèse de Thérouanne jusqu'à la destruction de la ville par Charles Quint puis du diocèse de Saint-Omer.

    Époque moderne

    Les seigneurs de Watten détenaient parmi leurs biens du XVe au XVIIIe siècle, une importante seigneurie (de 360 mesures, soit environ 160 hectares) sur Merckeghem, la seigneurie et vierschaere de Merckeghem, dépendant de la châtellenie de Bourboug mais située sur la châtellenie de Cassel (voir Merckeghem)[26].

    Rue de l'Église (2008)

    Au début du XVIIe siècle, Watten subit un débordement de la Colme (canal de la colme) en 1613, et quelques années plus tard en 1635, la peste tua mille personnes dans la paroisse[27].

    En 1638, durant la Guerre de Trente Ans, les Français s'emparèrent de Watten. Gaston d'Orléans fit rétablir les fortifications sur la hauteur et en éleva de nouvelles autour de l'église, afin de conserver la position pendant l'assaut de Saint-Omer. Mais les Espagnols reprennent Watten et construisent un barrage au travers de la vallée de l'Aa, inondant le marais Audomarois jusqu'à Saint-Omer.

    En 1643, le Maréchal Jean de Gassion s'empare de Watten et de son fort, qui retombe rapidement aux mains des Espagnols. En 1644 les Français s'emparent de nouveau de la ville. Ils décident de renforcer les fortifications, et pour cela construisent une fortification non-recouverte, prévue pour faire passer l'hiver à près de 10 000 hommes. Le roi Louis XIV, sous le conseil de Mazarin, décida d'envoyer l'ingénieur Le Camus fortifier la position de Ouate, jugée importante. Il fit venir des ingénieurs hollandais, qui réalisèrent une citadelle à cinq bastions autour de l'abbaye, reliée par un chemin couvert à un fort autour du bourg. La pente du mont de Watten joua le rôle naturel de glacis. Une redoute autour de l'écluse de Wattendam, et deux autres autour du moulin et de l'autre côté de la digue furent construits pour surveiller la vallée de l'Aa. Avec l'évolution de la ligne de front Watten perdit sa position stratégique et le fort fut abandonné par les Français en 1646. En 1647 la position retomba aux mains des Espagnols qui rasèrent les fortifications en 1650.

    En 1657, les fortifications furent remodelées par Turenne, voulant refouler les Espagnols sur Dunkerque. En 1659 Watten fut rendue aux Espagnols par le traité des Pyrénées, en 1678 grâce au traité de Nimègue elle devient définitivement française. En 1735, le gouverneur des fortifications de Dunkerque rénova une partie des fortifications et des talus en terre, dont on peut toujours voir des vestiges autour de l'abbaye. En 1794 la position de Watten fut occupée lors des guerres de conquête révolutionnaire.

    Plan du village de Watten (1728)

    La communauté des chanoines réguliers de saint Augustin eut beaucoup à souffrir des guerres et saccages qui ravagèrent les Pays-Bas méridionaux. Pillages et incendies marquèrent la ruine définitive du monastère. Les Augustins le quittèrent. Ce sont des religieux jésuites anglais, persécutés dans leur pays, qui y établirent sans tarder un noviciat. Bannis de France en 1763 (avec tous les autres Jésuites), les anglais déménagèrent à Bruges et furent remplacés par les lazaristes anglais, puis par le clergé séculier. Après la Révolution, les laïcs enseignèrent au collège.

    En 1769, les biens de l'abbaye furent récupérés par le diocèse de Saint-Omer, le collège ferma ses portes en 1775, et l'évêque de Saint-Omer fit démolir les bâtiments du monastère pour éviter d'avoir à les réparer. Seule demeura la tour du XVe siècle encore visible aujourd'hui.

    La Révolution française déposséda de ses biens l'évêque de Saint-Omer. L'ancien monastère fut vendu comme bien national en 1792 et les nouveaux acquéreurs voulurent démolir la tour, cela leur fut interdit car elle servait de repère aux navigateurs. En janvier 1792, les difficultés d'approvisionnement et, selon certains, la propagande contraire à la Révolution diffusée par le clergé réfractaire sont à l'origine d'une forte agitation d'habitants de Watten, opposés à ce que des grains circulent sur la Colme à destination d'autres villes, alors que Watten connait la faim[28] (voir district de Bergues pour connaitre les crises de subsistance dans le district pendant la Révolution). Il existait à Watten une société populaire sur le modèle du club des Jacobins à Paris : en 1794, elle demanda à être affiliée à celle de Bergues[29]. Elle compte 32 membres en 1791 dont plusieurs prêtres, ayant prêté le serment de fidélité à la constitution, (église constitutionnelle) comme celui de Watten P.J. Sochteman, Sa composition figure dans une étude de Georges Lefebvre sur la société populaire de Bourbourg[30].

    En 1802-1803, sous le Premier Empire, se tient chaque décade (période de dix jours du calendrier républicain) un marché pour grains, petits animaux et légumes[31].

    En 1802, Watten est toujours une place fortifiée[32].

    Au début du XIXe siècle, selon JF Grille, Watten produit beaucoup de chanvre et est environné de bois (« les taillis de Watten » de sept à huit cents hectares, et qui appartiennent au domaine). On y voit des restes de fortifications et la tour antique « au haut de laquelle il faut monter pour jouir d'une vue à la fois étendue et bocagère, et de toute manière charmante ». La tour sert de point de vue aux navigateurs, comme celles de Bourbourg et de Bergues précise ce chroniqueur[33].

    Époque contemporaine

    Orgue de l'église Saint-Gilles à Watten (2008)

    Dès la fin du XIXe siècle, la cité connut une industrie florissante (tuilerie, filature, chantiers de bateaux), dont l'essor fut facilité par la position géographique de la ville, carrefour de voies de communications. Vers 1860, M. Landeau exploita le sous-sol wattenais, constitué par de l'argile, la "clite", en créant une pannerie-briqueterie qui assurait aussi la fabrication des drains et des poteries. L'usine ferma en 1893. Il sera, également, propriétaire d'un four à chaux. La matière première provenait des marnières de Houlle et arrivait par bateaux. La chaux était revendue aux maçons de la région. D'autres entreprises firent vivre le village : entre 1875 et 1906, une tannerie qui réussit à se placer en tête des autres entreprises françaises. Entre 1850 et 1893, une raffinerie de sel fut exploitée. Entre 1908 et 1950, une galocherie. Entre 1900 et 1940, une sécherie de chicorée. Les industries les plus importantes furent surtout la filature Vandesmet, qui fonctionna de 1852 à 1977, et les Tuileries du Nord et du Pas-de-Calais de 1912 à 1960.

    Pendant la grande guerre de 1914-1918, Watten a échappé à l'invasion et n'a vu que des troupes britanniques, métropolitaines ou coloniales établir leur campement sur les emplacements mêmes où les troupes de Gassion avaient planté leurs tentes. En juin 1917, la commune a reçu 30 masques à gaz pour la population civile (vu le nombre, seulement pour les autorités de la ville)[34].

    Il n'en fut pas de même lors de la Seconde Guerre mondiale. Du 3 septembre 1939 au 23 mai 1940 lors de la bataille de Watten, la ville vit cantonner des unités françaises et une unité du génie britannique qui fit sauter le double pont fixe de Watten le 24 mai 1940. Ce même jour, les premiers obus tombent rue de l'Hospice, et des combats se livrent en différents endroits de Watten, mais plus particulièrement rue de la Gare, rue de l'Hospice à l'entrée des Tuileries. Les premiers éléments de l'armée allemande entrent à Watten à 20h30, le 25 mai 1940. Le franchissement de la rivière de l'Aa s'effectue sur un pont provisoire installé face à la rue de la Gare. Le 29 mai, à 23 heures, l'aviation britannique lance des bombes qui tombent dans le secteur de la salle Saint-Gilles, le terrain des sports et la filature Vandesmet. L'armée allemande occupera Watten jusqu'au 6 septembre 1944, date de sa libération par l'armée canadienne. C'est en octobre 1940 que l'occupant défigura le moulin à vent de la "Montagne" après avoir démonté le toit et les deux ailes qui restaient pour en faire un observatoire. L'endroit choisi par Hitler pour lancer les fusées A4, dites V2, était la lisière de la forêt d'Éperlecques. Ce blockhaus ne fut jamais opérationnel, et fut très souvent bombardé par l'aviation alliée. Puis fut installé le "Bois Royal de Watten" une rampe de 70 mètres de longueur baptisée "Ski" destinée à faire décoller des fusées dites « V1 ». Cette rampe ne fut jamais bombardée, mais il arrivait que des V1, ratant leur départ, tombent et explosent, occasionnant des dégâts très importants.

    Malgré la fermeture des entreprises locales, l'ouverture d'Usinor Dunkerque et l'essor de la cristallerie d'Arques, permirent au village de perdurer et de continuer à se développer. À la fin des années 1970, le quartier dit des "Maisons Jaunes" fut construit, amenant de nombreux nouveaux arrivants à Watten.

    Politique et administration

    Watten dans son canton et son arrondissement

    Situation administrative

    Watten est une commune du département du Nord, dans la région Nord-Pas-de-Calais. Elle fait partie du canton de Bourbourg, situé dans l'arrondissement de Dunkerque.

    En 2007, il y avait 2110 électeurs inscrits. Les résultats des élections présidentielles 2007 sont différents des résultats nationaux: sur 1675 votes exprimés, Ségolène Royal obtient 935 voix (55,82 %) et Nicolas Sarkozy 740 voix (44,18 %). Mais lors des élections législatives de 2007, pour 1346 votes exprimés, Jean-Pierre Decool (DVD) est élu au premier tour avec 732 voix (54,38 %), devant Francis Bassemon, radical de gauche, avec 257 voix (19,09 %).

    La sous-préfecture est à Dunkerque, tout comme la chambre de commerce, la chambre d'agriculture, le tribunal de commerce et le tribunal d'instance.

    La commune est intégrée dans le schéma de cohérence territoriale de la région dunkerquoise, pour la révision de son plan local d'urbanisme. Watten est associée pour la gestion de ses ordures ménagères à la communauté de communes des Hauts de Flandre, mais n'y adhère pas. La commune fait partie du Pays Moulins de Flandre en tant que commune isolée.

    Liste des maires

    Maire en 1802-1803 : Étienne-Jos. Degrave père, marchand et cultivateur[35].

    Maire en 1806 : J. C. Delattre[36].

    Maire en 1854 : Mr Massart-Leys[37].

    Maire en 1863 : Deleflie, chevalier de la Légion d'honneur[38].

    Maire en 1883 : E. Pannier[39].

    Maire de 1887 à 1914 : A. Vandesmet[40].

    Maire en 1921-1922 : P. Vandesmet[41].

    Maire de 1922 à 1931 : Félix Duriez[42].

    Maire de 1931 à 1935 : Fernand Delory[43].

    Maire de 1935 à 1939 : Félix Duriez[44].

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1941 1944 Firmin Debaecker
    1944 1950 Paul Brachet
    1950 1953 Félix Joseph Clarambaux
    1953 mars 1977 Georges Fortry
    mars 1983 Roger Vandenberghe
    2005 Jean Marie Harlay SE
    2005 En cours Daniel Deschodt DVD

    Pour les maires antérieurs, voir cette adresse :

    Fiscalité

    La taxe d'habitation s'élevait en 2006 à 17,00 %, à laquelle s'ajoute un taux départemental de 8,54 %. La taxe foncière est de 25,00 % en 2006 sur les propriétés bâties (à laquelle s'ajoute 8,57 % pour le département et 3,70 % pour la région), et de 48,00 % sur les propriétés non-bâties (à laquelle s'ajoute 25,76 % pour le département et 12,56 % pour la région).

    Population et société

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[45]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[46].

    En 2020, la commune comptait 2 587 habitants[Note 6], en augmentation de 2,01 % par rapport à 2014 (Nord : +0,16 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    5508781 0429551 1061 1161 2001 2371 268
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 2601 3071 3311 4101 5371 7631 6921 9482 030
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    2 1132 1532 1812 6602 8322 8132 8742 7862 993
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    3 1003 0052 8193 2353 0302 9252 7302 5682 561
    2020 - - - - - - - -
    2 587--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[47] puis Insee à partir de 2006[48].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Après avoir vu sa population augmenter de 416 nouveaux habitants dans les années 1975-1982 grâce à un fort solde migratoire, Watten en a perdu 205 de 1982 à 1990, à cause de départs supérieurs aux naissances. La baisse s'est ralentie à moins 105 habitants de 1990 à 1999, la natalité étant en forte baisse, pour reprendre de 1999 à 2006 avec moins 201 habitants.

    En 1999 Watten comptait 1 007 résidences principales et 22 résidences secondaires, avec une taille moyenne de ménages de 2,8 personnes (contre 3,1 en 1990). Le nombre total de logements augmente peu (1 089 en 1999 pour 1 065 en 1990), car les espaces constructibles sont très peu nombreux du fait de la forte présence des sites naturels protégés. Le nombre de logements vacants se résorbe progressivement, mais il en restait encore 56 en 1999.

    Le niveau d'étude montre une scolarisation de la population totale de 36,3 % de niveau primaire, 34,4 % de niveau collège, 10,1 % de niveau BAC, et de seulement de 6,8 % de niveau études supérieures.

    Pyramide des âges

    La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 35,4 %, soit en dessous de la moyenne départementale (39,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 28,2 % la même année, alors qu'il est de 22,5 % au niveau départemental.

    En 2018, la commune comptait 1 220 hommes pour 1 382 femmes, soit un taux de 53,11 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,77 %).

    Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.

    Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[49]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,3
    90 ou +
    2,4
    5,2
    75-89 ans
    10,9
    18,0
    60-74 ans
    18,9
    20,3
    45-59 ans
    17,1
    19,0
    30-44 ans
    16,9
    17,3
    15-29 ans
    15,2
    19,8
    0-14 ans
    18,6
    Pyramide des âges du département du Nord en 2018 en pourcentage[50]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,5
    90 ou +
    1,3
    5,1
    75-89 ans
    8,1
    14,3
    60-74 ans
    15,6
    19,2
    45-59 ans
    18,6
    19,6
    30-44 ans
    18,7
    20,7
    15-29 ans
    19,1
    20,7
    0-14 ans
    18,5

    Équipements socio-culturels

    • Une bibliothèque, ouverte en 2002.
    • Une salle des fêtes, la salle Saint-Gilles, accueille expositions, concerts de l'harmonie, pièces de théâtre.
    • Un office de tourisme (une étoile), accueille aussi des expositions temporaires.

    Enseignement

    • Trois écoles maternelles : écoles Paul-Brachet et René-Drila (publiques) ; école de l'Immaculée Conception (privée).
    • Deux écoles primaires : école Georges-Fortry (publique) ; École de l'Immaculée Conception (privée).
    • Deux collèges : collège Jacques-Prévert (public) ; Collège du Sacré-CÅ“ur (privé). Les élèves partent ensuite au lycée dans le secteur de Saint-Omer.

    Santé

    • Plusieurs médecins généralistes, dentistes, et kinésithérapeutes.
    • La maison de retraite Saint-Hilaire, rénovée en 1999, accueille 50 pensionnaires.
    • L'ADMR assure l'aide à domicile.

    Culture et patrimoine

    Patrimoine archéologique

    Esquisse de Sanderus (1662).
    • Au XIXe siècle lors des travaux de dérivation du canal de l’Aa, des monnaies, des céramiques et divers objets ont été découverts.
    • En 1835 vers le pont de Watten ont été trouvés des monnaies, des fragments de marbre et des tombes à incinération.
    • Au XIe siècle, les chroniques de l'abbaye de Watten signalent au sommet du mont la présence de fondations antiques et des vestiges de constructions en marbre. Sur le site de l’abbaye, on signale au milieu du XXe siècle des monnaies, de la céramique et divers objets (statuettes, épée).
    • En 1930 et 1940 sont découverts des tombes à incinération avec vases et monnaies aux Tuileries, et des monnaies romaines à l’Overstel.
    • Watten est traversée par la voie romaine Cassel-Boulogne. La route départementale 26 suit le tracé de cette ancienne voie romaine, puis se poursuit après la traversée de l’Aa à travers les marais par la "Maison Bleue" à Éperlecques, puis par le tracé de la RD207 à Bayenghem-lès-Éperlecques. La chaussée était constituée de cailloutis de grès, silex et calcaire pilé sur 15 cm d’épaisseur, pour une largeur de 4 à 6 mètres. Dans les marais, la voie reposait sur pilotis de bois. Les traversées des villes et des gués étaient dallées. Des fers de flèches, monnaies et antiquités romaines trouvées à proximité confirment le séjour des Romains dans la localité[51].

    Lieux et monuments

    Tour de l'église Saint-Gilles à Watten (2008)

    Tour de l’ancienne abbaye

    Le village est célèbre dans la région pour sa tour de l'ancienne abbaye, en ruines, pour son moulin, superbement restauré au début des années 1990 (ces deux bâtiments sont situés sur la « montagne de Watten » (72 mètres) et pour son église du XIIIe siècle.

    L'église Saint-Gilles

    Fondée en 1236, elle a subi de nombreuses modifications qui ont pourtant épargné la tour aujourd'hui classée Monument historique et qui a été entièrement restaurée. Le clocher porche en briques de sable est orné de motifs géométriques en briques rouges, les linteaux, bandeaux et archivoltes sont en pierre blanche. La tour qui eut une flèche jusqu'en 1800, s'élève sur six niveaux jusqu'à la corniche de pierre qui couronne l'ensemble. Dédié depuis sa fondation à Saint-Gilles, l'édifice abrite quelques pièces de mobilier provenant de l'abbaye, les vitraux du chœur sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques. En octobre 1888, une cérémonie a eu lieu pour introniser dans l'église une relique (un os a priori) de Saint Gilles, (Gilles l'Ermite)[52].

    Le Moulin de la Montagne

    Moulin de Watten (2006)

    Construit avec des matériaux provenant de l'abbaye, le moulin date de 1731. Il remplace un moulin bois et se situe sur des vestiges de fortifications. Le moulin fonctionna jusqu'en 1930, il perdit deux ailes dans une tempête sept ans plus tard. Il ne fut réutilisé qu'en 1940 mais comme observatoire par l'armée allemande. C'est dans son état d'après-guerre qu'il fut acquis par commune de Watten en 1985. Inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques, il a été entièrement restauré grâce à la collaboration entre la Commune de Watten, l'Association régionale des amis des moulins et l'Association des amis du vieux Watten et de sa région. La tour en pierre et brique reçut une nouvelle toiture en octobre 1987 et des ailes un an plus tard. En 1994, un nouveau mécanisme fut installé et le moulin peut à nouveau moudre le grain en tournant au gré des vents de Flandre d'Artois.

    Les anciennes fortifications

    Au sommet du mont de Watten subsistent les vestiges du « Fort de Watten » datant des XVIIe et XVIIIe siècles. Ce sont d'anciennes fortifications non-recouvertes (en terre), dont il reste encore les bastions de la citadelle (par exemple le bastion du moulin haut de 14 mètres), un chemin de ronde bien conservé et bordé d'arbres centenaires (côté est de la route départementale), et les vestiges d'une demi-lune côté ouest et d'un ouvrage à cornes accolé au bastion du moulin, tous deux en terre. Il ne reste rien du « fort du Bourg » en contrebas, si ce n'est dans le tracé urbain des rues et des murs entourant l'église et le cimetière.

    Patrimoine naturel

    Le patrimoine wattenais est aussi naturel, avec de nombreuses randonnées à faire le long des canaux, dans les marais, dans le Bois Royal (qui porte ce nom, car il aurait été traversé par le roi Louis XIV), ou sur le site naturel du Lac Bleu.

    Patrimoine environnemental

    La commune est située dans une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type 1, appelée Complexe écologique du Marais audomarois et de ses versants. Les ZNIEFF de type 2 sont celles du Bois Royal et du Bois du Ham.

    Une grande partie de la commune est classée espace naturel sensible, dont le site de la « Montagne » et celui du lac Bleu. On remarque sur le sommet du mont la présence du faucon crécerelle, du chevreuil, du Chardon-Marie et d'orchidées. Le lac Bleu se caractérise par la présence de la couleuvre, d'une prairie humide et d'une roselière.

    Watten est commune associée au parc naturel régional des caps et marais d'Opale, pour 2 % de la surface de son territoire, et possède des paysages de la vallée de l'Aa et du Marais audomarois. La réserve naturelle nationale des étangs du Romelaëre est toute proche.

    Chemins de randonnée

    Le site naturel du lac Bleu (2006).

    Les balades à partir de la commune

    • Watten, Saint-Momelin (16 km - 4 h)
    • « Circuit les rivages de la Colme » de 13 km qui emmène jusqu'au village voisin de Millam[53] avec sa variante de 12 km[54].

    Les balades dans les communes voisines

    • le sentier de l'Eckhout Veld (6,5 km ou 5 km - 2 h ou 1 h) ;
    • Millam : autour de Sainte-Mildrède (6,5 km ou 5 km - 1 h 40 ou 1 h 15) .
    • Le site naturel du Lac Bleu est une ancienne carrière d'argile reconvertie en lieu de balade et de découverte des milieux naturels sensibles.

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Armes de Cassel (Nord)

    Coupé, au premier d'argent à trois pals de gueules, au second de gueules à trois pals d'argent.

    L'ancien blason était: D'or à la fasce de gueules et un lambel à trois pendants d'azur en chef.

    Vivre à Watten

    Commerces

    • Watten dispose de nombreux commerces (alimentation, boulangeries, boucheries, tabac - presse, commerce d'habillement, coiffeurs, esthéticiennes, droguerie, garages, ambulances).
    • On trouve également trois agences bancaires.
    • Plusieurs cafés, restaurants et friteries se situent également dans le centre de Watten.
    • À Watten, on trouve également quelques grandes surfaces : un magasin de hard discount, un autre de déstockage de sinistres et surplus, et un magasin de bricolage et matériaux. Cette zone commerciale se situe sur l'ancien site de la filature Vandesmet.

    Services publics

    • Watten dispose d'un bureau de poste.
    • Le marché a lieu le vendredi matin.
    • Sécurité : une gendarmerie.
    • Une caserne des pompiers, qui est également centre de secours. Le centre de secours a également une école de jeunes pompiers.
    • La gare SNCF propose environ un départ par heure en direction de Saint-Omer / Hazebrouck / Lille ou de Calais / Boulogne-sur-Mer. On peut aussi noter qu'il y a deux TGV directs par jour en direction de Paris au départ de Saint-Omer.
    • Des bus (3/ jour / direction) relient la gare de Dunkerque à Saint-Omer.

    Équipements sportifs

    • Deux salles multi-sports permettent la pratique du basket, tennis et jujitsu.
    • Il y a deux stades à Watten : le stade Lengagne, où évolue l'équipe de football, le Club sportif de Watten et le terrain dit « Terrain rouge », rebaptisé stade François-Decreton en avril 2007, qui s'est transformé en terrain synthétique aux normes internationales, depuis 2012.
    • Une perche de tir à l'arc, située route de la montagne, permet la pratique du tir à l'arc flamand (sur perche verticale).
    • Un terrain d'activités avec jeux pour enfants, terrain multisports et skate park a également ouvert en 2002.
    • Une association vélo touriste accueille de nombreux licenciés.
    • Un city stade à l'Overstel depuis 2008.

    Hébergement

    • Plusieurs chambres d'hôtes et gîtes ruraux.
    • Un terrain de camping (le camping du Val Joly) accueille les touristes l'été.

    Festivités et traditions

    Haut-relief du chœur de l'église Saint-Gilles à Watten (2008).
    • Le carnaval d'été a lieu à Watten le lundi de Pentecôte de chaque année. Il s'agit d'un défilé de chars, harmonies et majorettes (annulé depuis quelques années).
    • Le 14 juillet, outre le feu d'artifice, on peut voir des joutes nautiques dans le quartier de l'Overstel.
    • Le premier week-end d'août a lieu la ducasse, ou foire aux manèges, qui dure trois jours.
    • En novembre, comme ailleurs en Flandre, le défilé de Saint-Martin voit défiler les enfants, afin d'aider saint Martin à retrouver son âne. Pour cela, chacun amène sa lanterne, en papier ou creusée dans une betterave.
    • Début juin et début septembre ont lieu des brocantes.
    • Le géant Gilles Dindin est le protecteur de Watten. Il est issu d'une complainte flamande.

    Notes et références

    Notes

    1. Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
    2. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    3. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
    4. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    5. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    6. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Références

    1. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    2. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    3. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
    4. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    5. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    6. « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - », sur www.observatoireclimat-hautsdefrance.org (consulté le )
    7. « Fiche du Poste 59647001 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    8. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    9. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    10. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    11. « Unité urbaine 2020 de Saint-Omer », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    12. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    13. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    14. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Dunkerque », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques (consulté le ).
    15. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    16. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    17. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    18. Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904. Tome VII, 1re partie, Année 1225.
    19. Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904. Tome IV, Année 1227
    20. A. Wauters, op. cit., Tome IV, Année 1228.
    21. A. Wauters, op. cit., Tome IV, Année 1245.
    22. A. Wauters, op. cit., Tome V, Année 1245.
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    Pour approfondir

    Bibliographie

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    • E. de Coussemaker, « Extraits du cartulaire de l'abbaye de Watten », dans Annales du Comité Flamand de France, 1860, p. 297, lire en ligne.
    • « Note sur un manuscrit relatif à l'abbaye de Watten », dans Bulletin historique trimestriel de la Société des antiquaires de la Morinie, 1861, p. 307, lire en ligne.
    • L. Cousin, « Annales de l'église de Watten », dans Mémoires de la Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, 1853, p. 157, lire en ligne.
    • GRAAL (Groupe de recherches archéologie et archives du littoral), 2001.
    • « Le littoral Nord-Ouest du Royaume franc aux temps des Mérovingiens », dans Bulletin des Amis du Vieux Watten et de sa Région, n°29, 1995.
    • H. Claerebout, G. Gamblin, « Le passé militaire de Watten », dans Bulletin des Amis du Vieux Watten et de sa Région, n°26, 1993.
    • P. Decroix, « L'abbaye de Watten », dans Bulletin des Amis du Vieux Watten et de sa Région, 1998.
    • « L’église Saint Gilles », dans Bulletin des Amis du Vieux Watten et de sa Région, n°36, 2003.
    • Antoon Sanderus, Flandria illustrata, , tome 1, p. 86.
    • Archives du génie de Vincennes :
      • Plan du fort de Watten, 1644, lire en ligne.
      • Plan du poste de Watten pris le 9 août 1644 sur les espagnols et comme il a été fortifié après sa prise.
      • Plan du fort de Watten en 1644 et carte de gouvernement, 1662.
      • Plan du village de Watten, levé des masses, 1728.
      • Plan du reste des fortifications de Watten, 1794.
    • Archives du Consulat :
      • Plan de l’ancienne abbaye de Watten, 1817.

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