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Northrop B-2 Spirit

Le Northrop B-2 Spirit, Ă©galement surnommĂ© Stealth Bomber (en français : bombardier furtif), est un bombardier de l'US Air Force (USAF) dĂ©veloppĂ© par l'avionneur amĂ©ricain Northrop durant la guerre froide. Avion emblĂ©matique appartenant Ă  la catĂ©gorie très restreinte des ailes volantes, le B-2 Spirit est l'un des plus cĂ©lèbres avions furtifs existants. PrĂ©sentĂ© comme le plus performant au monde dans sa catĂ©gorie, il est propulsĂ© par quatre turborĂ©acteurs General Electric F118, d'une poussĂ©e unitaire de 77 kN, et dispose de deux soutes pouvant recevoir une charge maximale thĂ©orique d'environ 35 tonnes de bombes et missiles divers.

Northrop B-2A Spirit
Vue de l'avion.
Un B-2 Spirit au-dessus de l'océan Pacifique le 30 mai 2006.

Constructeur Northrop
Rôle Bombardier stratégique furtif et bombardier de technologie avancée
Statut En service
Premier vol
Mise en service
Date de retrait Prévu pour 2058
Investissement ~ 45 milliards de dollars US en 1996 (

73 milliards d’aujourd'hui)

CoĂ»t unitaire ~ 2,2 milliards de dollars US en 1998 (

3 milliards d’aujourd'hui)

Nombre construits 21 exemplaires
Motorisation
Moteur General Electric F118
Nombre 4
Type Turboréacteur sans post-combustion General-Electric F.118.GE.100 développant une poussée de l'ordre de 8 116 kgp
Poussée unitaire 77 kN
Dimensions
vue en plan de l’avion
Envergure 52,43 m
Longueur 21,03 m
Masses
Ă€ vide 45 360-49 900 kg
Avec armement 158 760 kg
Maximale 158 760 kg
Performances
Vitesse de croisière 870 km/h
Vitesse maximale 1 010 km/h (Mach 0.95)
Plafond 15 200 m
Rayon d'action 11 000 km
Charge alaire 329 kg/m2
Armement
Interne (prévus) Capacité de 16 missiles SRAM 2 ou AGM.129 ou bombes nucléaires B61 et B83

En 1978, l'USAF avait émis la demande d'un bombardier de pénétration stratégique qui serait le complémentaire, voire le remplaçant, du Rockwell B-IB alors en essais[1].

Le B-2 Spirit est Ă©galement l'aĂ©ronef le plus onĂ©reux du XXe siècle, avec un coĂ»t global unitaire (recherche, dĂ©veloppement et essais inclus) estimĂ© en 2020 Ă  3 milliards de dollars US[2] - [3]. C'est une des raisons pour lesquelles sa conception a Ă©tĂ© sujette Ă  controverse au Congrès des États-Unis et parmi le Joint Chiefs of Staff. Alors que 132 exemplaires devaient initialement ĂŞtre construits, seuls 21 l'ont Ă©tĂ©, ce qui explique en partie leur coĂ»t unitaire si Ă©levĂ©.

Le vol inaugural du premier B-2 Spirit, le Spirit of America, s'est déroulé le [4] et le premier avion opérationnel a été réceptionné par l'USAF à la fin de l'année 1993. Destiné à l'origine au bombardement stratégique à l'arme conventionnelle ou nucléaire de cibles soviétiques durant la guerre froide, le B-2 Spirit a finalement réalisé sa première intervention en Serbie, durant la guerre du Kosovo en 1999, puis est intervenu lors des guerres d'Afghanistan en 2001, d'Irak en 2003, ainsi qu'en Libye en 2011 et en 2017.

Contexte : le début des ailes volantes

Photo en noir et blanc d'une aile volante XB-35 en vol, dotée de plusieurs moteurs à hélice.
Le XB-35, lointain ancĂŞtre du B-2 Spirit.

Dès la fin des années 1930, l'ingénieur américain Jack Northrop, fondateur de l'entreprise Northrop, est intéressé par le concept d'aile volante. En 1940, après dix ans de recherches, il expose son premier modèle, dénommé Northrop N-1M, et organise un vol de démonstration destiné à présenter les performances possibles de cette configuration[5].

De leur côté, en Allemagne, les frères Horten poursuivent dans les années 1930 des recherches sur des ailes volantes, qui sont des planeurs pour les premiers modèles, à partir de 1933, mais déboucheront en 1944 sur le premier vol du Horten Ho 229, une aile volante dotée de deux turboréacteurs Junkers Jumo 004.

L'armĂ©e amĂ©ricaine, durant le dĂ©but de la Seconde Guerre Mondiale (annĂ©es 1940) s’intĂ©resse Ă  ce projet. L'United States Army Air Forces (ancĂŞtre de l'US Air Force), passe commande auprès des constructeurs aĂ©ronautiques pour un bombardier disposant d'une distance franchissable de 10 000 milles, afin d'anticiper les problèmes que poserait la capitulation du Royaume-Uni face Ă  l'Allemagne. Il lui faudrait alors bombarder l'Europe sous domination nazie depuis l'AmĂ©rique du Nord et frapper l'empire du Japon depuis les bases Ă©loignĂ©es du théâtre d'opĂ©rations du Pacifique. Northrop propose un avion fondĂ© sur ce concept et, le , confirme le dĂ©veloppement du B-35.

Fin 1942, Northrop construit le Northrop N-9M, un avion monoplace pouvant voler Ă  400 km/h qui sert de base pour la rĂ©alisation du XB-35, un bombardier d'une envergure de 52 mètres disposant de quatre turbopropulseurs et huit hĂ©lices contrarotatives. Cependant, le premier appareil sort d'usine seulement en 1946 en raison de problèmes de stabilitĂ© et de sortie de vrille ; de plus, l'apparition des premiers avions Ă  rĂ©action durant ce conflit rendit obsolète la motorisation Ă  hĂ©lice. Onze des treize exemplaires du Northrop N-9M durent donc ĂŞtre modifiĂ©s en les Ă©quipant de huit turborĂ©acteurs : il s'agit du projet XB-49 dont le premier appareil vola en 1947.

L'aile volante XB-49 en vol, au-dessus du désert.
Le XB-49, concept « révisé » du XB-35.

Les essais du XB-49 se révèlent néanmoins décevants, un appareil ayant été perdu et un deuxième ayant évité le crash de peu. Les points faibles de tels appareils étaient en effet leur comportement en décrochage, leur instabilité en vol et surtout le fait que leurs soutes à bombes ne pouvaient pas contenir les premières générations de bombes atomiques telles les Fat Man. Finalement, le Strategic Air Command nouvellement créé choisit des bombardiers avec des formes plus conventionnelles, comme le B-36 Peacemaker et le Boeing B-47 Stratojet ; les XB-49 sont quant à eux envoyés à la destruction entre 1949 et 1953. La sortie du XB-49 est cependant glorieuse, avec une apparition dans le film La Guerre des mondes, sorti en 1953.

Conception et développement

C'est lors des essais en vol du Northrop XB-49 que les militaires américains ont découvert fortuitement la furtivité. En effet, à chaque fois que l'aile volante approchait de l'aérodrome constituant sa destination, sa faible surface équivalente radar faisait que les radars avaient beaucoup de mal à la détecter. Cette capacité est d'un grand intérêt pendant la guerre froide car, à partir des années 1970, la défense antiaérienne de l'URSS était devenue si performante, que les appareils alors en service dans les forces armées des États-Unis avaient peu de chance de pénétrer à l'intérieur de son territoire. L'armée américaine avait alors ressenti le besoin de posséder un bombardier à signature radar minimale ; l'aile volante s'est alors imposée comme la solution la plus efficace.

Travail de conception

En , Lockheed et Northrop se virent chacun chargés de concevoir un démonstrateur furtif – l’Experimental Survivable Testbed (XST). Le programme de Lockheed, qui a tiré profit du travail de Kelly Johnson sur le SR‑71, a bénéficié d’un avantage certain grâce à l’expérience acquise dans le domaine des revêtements furtifs. Il a, pour refléter l’énergie électromagnétique dans des directions autres qu’en retour vers le radar d’origine, utilisé un design extérieur « à facettes ». Lockheed a remporté le contrat et son démonstrateur Have Blue a finalement intégré le programme, hautement secret, F‑117 Nighthawk.

Le projet d’aéronef de Northrop a emprunté une autre voie. Après l’attribution du contrat XST à Lockheed, la DARPA est revenue vers Northrop. Elle souhaitait poursuivre les recherches de ce dernier dans le domaine de la furtivité et commencer à travailler sur le Battlefield Surveillance Aircraft – Experimental (BSAX), un projet ambitieux et complexe consistant à utiliser des radars aéroportés et des armes de précision pour stopper les chars russes sur le théâtre européen. S’ensuivit un travail conjoint autour du premier projet « totalement furtif » doté non seulement de propriétés d’atténuation de la SER, mais également d’une technologie à faible probabilité d'interception (en) applicable aux transmissions à large spectre et à la conception des antennes. L’effort de Northrop visait à concentrer la réflectivité du radar dans des « pointes » (spikes) plutôt que de « disperser » l’énergie, comme dans le cas du F‑117, et d’écouler l’énergie du radar autour de l’appareil. Cela donna lieu au contrat Tacit Blue, conclu en avec la DARPA[6].

Le dĂ©veloppement du Northrop B-2A Spirit a ainsi dĂ©butĂ© Ă  partir de 1978, avec pour mission d'attaquer les cibles stratĂ©giques soviĂ©tiques Ă  l'aide de bombes conventionnelles ou nuclĂ©aires. Le B-2 a en fait commencĂ© son existence dans un programme « noir » (black program), connu initialement sous le nom de « projet Senior C. J. », puis sous le nom « ATB » (Advanced Technology Bomber). Lockheed proposa Ă©galement pour ce programme un projet conçu par le bureau d'Ă©tudes Skunk Works nommĂ© Lockheed Senior Peg (en), reprenant la configuration appliquĂ©e au F-117 Nighthawk et qui aurait eu des performances moins Ă©levĂ©es de 20 Ă  30 % en termes de charge utile et de rayon d'action, mais aurait coĂ»tĂ© moins cher, avec un prix unitaire annoncĂ© de 200 millions de dollars de l'Ă©poque, contre 400 millions annoncĂ©s pour le B-2[7].

L'US Air Force a envoyé une demande de proposition en 1980, en envisagant jusqu'à 165 exemplaires et, le , Northrop remporte un contrat initial de 7,3 milliards de dollars pour produire 127 Advanced Technology Bomber[8]. En 1987, l'objectif était de 132 avions dont 120 à capacité nucléaire[9].

Après le lancement du programme, L’USAF a exigé le durcissement nucléaire de l’aéronef. En substance, le bombardier devait être en mesure de survoler le territoire russe au cours d’une guerre nucléaire, d’exécuter sa mission puis de se poser et de se régénérer pour effectuer une autre sortie en vue d’une frappe. Aucun des précédents bombardiers, B‑1 inclus, n’a été conçu pour satisfaire à une telle exigence. Tous les composants principaux, dont les commandes de vol, les moteurs, les systèmes électriques, les communications et les systèmes de navigation ont fait l’objet des modifications nécessaires. L’exigence du durcissement électronique associée à une technologie furtive novatrice explique en partie le coût extrêmement élevé du programme B‑2[6].

Nombre des caractéristiques du B-2 sont longtemps restées ultra-secrètes ; le Département de la Défense des États-Unis n'avait d'ailleurs jamais divulgué les paramètres exacts de masse et de vitesse, employant l'expression vague de « subsonique haut » pour les qualifier. Bombardier stratégique furtif, tout a été fait pour qu'il ait des signatures infrarouge, acoustique, électromagnétique, visuelle et radar minimales. De même, le projet a été caché aussi bien au public qu'aux militaires. La majorité des responsables de l'US Air Force croyaient que le bombardier Rockwell B-1B était la priorité no 1, alors que seulement une poignée d'entre eux connaissaient l'existence du projet B-2.

Northrop s'inspire largement des conceptions d'ailes volantes précédentes, et notamment celle de l'YB-49 conçu pendant les années 1940, pour réaliser le B-2 Spirit. L'avionneur bénéficie également du puissant soutien de Boeing — qui réalise une partie des composants structurels principaux, l'aile extérieure, le système de carburant, le système de délivrance d'armement et le train d'atterrissage[10] —, de Vought et de General Electric pour concevoir la forme unique du bord de fuite en forme de « W » du B-2 due à l'ajout des surfaces de contrôle et un dispositif antiturbulences nécessaire pour le vol à grande vitesse à basse altitude.

Utilisant un système de conception et de fabrication 3D assistĂ©es par ordinateur, plus de 100 000 images de surfaces Ă©quivalentes radar de maquettes de B-2 et de leurs composantes ont Ă©tĂ© analysĂ©es pour Ă©valuer leurs caractĂ©ristiques de furtivitĂ©, puis 550 000 heures d'essais en soufflerie ont Ă©tĂ© effectuĂ©s.

Mise en production

Schéma montrant une vue de dessus de l'avion avec des flèches expliquant la réflexion des ondes radar par le fuselage.
Angles de réflexions des ondes radar sur l'aile.

Le programme a nĂ©cessitĂ© le dĂ©veloppement de 900 nouvelles mĂ©thodes de conception-fabrication, incluant de nouveaux matĂ©riaux composites haute tempĂ©rature et haute rĂ©sistance et surtout, des matĂ©riaux absorbants les ondes Ă©mises par les radars, des outils de dĂ©coupe ultrasoniques, des outillages Ă  commande numĂ©rique pilotĂ©s par base de donnĂ©es 3D et des systèmes laser de dĂ©tection de criques. Plus de 3 500 sous-traitants ont travaillĂ© sur ce programme[7]. Un avion expĂ©rimental, le Northrop Tacit Blue, est Ă©galement construit Ă  la demande de l'USAF et de la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) pour tester les technologies furtives. Le prototype a volĂ© pour la première fois en et accumulĂ© 135 vols jusqu'en 1985, qui ont permis de collecter de nombreuses donnĂ©es utiles Ă  la mise au point du B-2.

Northrop est responsable de la construction de la section avant et du cockpit, Boeing de la partie centrale-avant et de la section extérieure, et Vought produit la section médiane du fuselage ainsi que les pièces en aluminium, en titane et en matériaux composites. Environ 80 % de la masse du B-2 Spirit fait appel aux matériaux composites, notamment du graphite/époxyde pour la structure en nid d'abeilles — réalisée par la filiale américaine de l'entreprise Saint-Gobain — destinée à absorber les ondes radar. L'avionneur et les industriels participant au programme ont reçu le Trophée Collier en 1991[11].

Essais en vol

Ă€ la surprise gĂ©nĂ©rale, l'US Air Force a dĂ©voilĂ© en une vue d'artiste de l'appareil, qui avait Ă©tĂ© jusque-lĂ  gardĂ© dans le plus grand secret. Le , le premier appareil, immatriculĂ© 82-1066 est sorti de l'usine Air Force Plant 42 de Palmdale, en Californie ; Northrop avait organisĂ© une cĂ©rĂ©monie inaugurale et avait pris grand soin de dissimuler les principales particularitĂ©s de la conception de l'aile, s'arrangeant pour que les 2 500 invitĂ©s ne voient l'appareil que de l'avant et depuis le sol. Un photographe astucieux a toutefois dĂ©couvert que l'on n'avait nĂ©anmoins pas interdit le survol de l'usine et a ainsi pu obtenir les premières photographies complètes de l'avion grâce Ă  un survol rapide en Cessna.

Le vol inaugural a eu lieu le (initialement prévu en 1987), lorsque cet appareil a été livré à l'USAF à la base Edwards pour commencer son programme d'essais ; le chef-pilote d'essai de Northrop, le lieutenant-colonel Bruce Hinds, en poste de 1982 à 1991, était aux commandes[12]. Prévu le 15, cet événement est retardé par une défaillance du système de carburant. Il est précédé par une série d'essais de roulage à grande vitesse avec un bref déjaugeage de la roulette de nez.

Un programme d'essais de 3 600 heures de vol a Ă©tĂ© fixĂ©, dĂ©butant avec seize vols (67 heures) de certification et d'essais de maniabilitĂ©. TerminĂ©s Ă  la mi-, ces essais comprenaient Ă©galement le premier ravitaillement en vol avec un KC-10A, le . Une deuxième sĂ©rie d'essais a dĂ©butĂ© en , portant principalement sur les caractĂ©ristiques furtives en taille et conditions de vol rĂ©elles. On a pu ainsi dĂ©couvrir que le B-2 ne tenait pas exactement ses promesses en matière de discrĂ©tion radar.

Vue du face d'un B-2 sur une piste d'atterrissage.
Un B-2 Spirit sur le tarmac de l'Andersen Air Force Base.

En , les défauts de furtivité ont été révélés, et il a été admis qu'il pouvait être détecté par des radars au sol de détection avancée à haute puissance ; la Russie a également affirmé qu'il serait vulnérable aux systèmes de missiles sol-air nouvelle génération tel le S-300PMU (SA-10/A « Grumble ») et le S-300V-9M82/83 (SA-12A/B « Gladiator »). Les vols suivants ont été interrompus pour effectuer des modifications sur le 82-1066, tels un ensemble de « traitements » sur les bords d'attaque et les surfaces portantes pour réduire la signature de l'appareil dans certaines gammes de fréquences. Les essais de furtivité se sont poursuivis en 1993, pendant que le 82-1067 effectuait des essais de charge et des performances. Le troisième appareil (82-1068) a effectué son premier vol le et a été le premier modèle à être intégralement équipé du nouveau système d'avionique, incluant le radar Hughes AN/APQ-181 à faible probabilité d'interception.

Le premier largage d'armes a Ă©tĂ© effectuĂ© par le quatrième appareil (82-1069), qui avait pris l'air pour la première fois le . Le , il a larguĂ© une seule bombe inerte Mk 84 de 907 kg. DestinĂ© Ă  recevoir d'autres armes et Ă  effectuer des essais climatiques et de furtivitĂ©, le cinquième B-2 (82-1070) a pris son envol le , suivi par le 82-1071 le . Ă€ la fin de cette annĂ©e, le programme avait accumulĂ© 1 500 heures de vol. Ă€ la fin de l'annĂ©e 1997, les 40 000 heures de vol qui Ă©taient programmĂ©es avaient Ă©tĂ© accomplies.

Descriptif technique

Vue d'ensemble

Vue latérale d'un B-2 en vol.

Le B-2 Spirit est dĂ©veloppĂ© pour rĂ©aliser les missions, vitales pour l'USAF, de pĂ©nĂ©tration profondes dans le territoire ennemi afin d'effectuer une frappe offensive, Ă©ventuellement nuclĂ©aire[13]. Le B-2 est une aile volante, c'est-Ă -dire qu'il ne dispose ni de fuselage ni d'empennage[13] ; sa forme très aĂ©rodynamique et ses capacitĂ©s furtives lui donnent un gros avantage par rapport aux bombardiers prĂ©cĂ©dents, de mĂŞme que sa grande capacitĂ© d'emport de bombes. Sa faible signature radar lui donne une grande libertĂ© d'action Ă  haute altitude, permettant ainsi d'accroĂ®tre son rayon d'action et le champ de vision des systèmes embarquĂ©s. Selon l'USAF, la distance franchissable de l'avion est de 11 000 km et elle peut ĂŞtre augmentĂ©e par l'usage du ravitaillement en vol[14] - [15] ; Ă  son altitude de croisière, le B-2 se ravitaille toutes les six heures, remplissant Ă  chaque fois ses rĂ©servoirs de 45 tonnes de carburant[16].

En raison de ses caractĂ©ristiques de vol complexes et de la nĂ©cessitĂ© d'avoir une faible signature de tĂ©lĂ©dĂ©tection, le dĂ©veloppement et la construction du B-2 nĂ©cessitent l'utilisation de la conception et de la fabrication assistĂ©es par ordinateur[13] - [17]. En apparence, le B-2 ressemble aux bombardiers YB-35 et YB-49 de l'avionneur, tous deux des ailes volantes dont le programme a Ă©tĂ© abandonnĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1950, prĂ©tendument pour des raisons politiques[18] - [19]. Les ressemblances ne se limitent toutefois pas Ă  l'apparence puisque le B-2 est de taille semblable au YB-49 et les deux avions ont la mĂŞme envergure (52,4 m) ; l'YB-49, en raison de sa forme, a Ă©galement une faible signature radar[20] - [21].

Le cockpit dispose de deux sièges éjectables Douglas/Weber ACES II s'évacuant vers le haut[22], d'une toilette chimique et d'un coin cuisine et offre suffisamment d'espace pour un troisième membre d'équipage ou pour « un sac de couchage pour les longues missions » selon l'USAF. Le pilote contrôle l'ordinateur de mission qui gère la désignation des cibles ou leur redésignation en vol. La navigation et le tir de l'armement sont la responsabilité de l'officier des systèmes d'armes (en anglais : Warfare Systems Officier, ou WSO), assis sur le siège de droite. Les deux postes d'équipage disposent chacun de quatre écrans multifonctions couleur. L'appareil est équipé d'un système quadruple de commandes de vol électriques numériques contrôlant les gouvernes de bord de fuite des ailes, combinant les fonctions d'aileron, de gouverne de profondeur et de volets qui représentent 15 % de la surface de l'aile. Un embryon d'empennage horizontal sert de compensateur de profondeur ainsi que d'amortisseur de rafales en coopération avec les ailerons. Il est à noter qu'en raison de son profil plat et lisse, typique des ailes volantes, l'appareil serait très certainement très difficile, voire impossible à piloter s'il n'était pas équipé de ses ordinateurs de bord. Ce problème avait d'ailleurs affecté sérieusement la mise en œuvre des ailes volantes des années 1950, et de petites dérives verticales avaient dû être ajoutées pour conserver une certaine stabilité en lacet.

Furtivité

L'USAF a commandé à Northrop et ses associés 132 B-2A dont 120 seront dotés d'armes nucléaires. En forme d'aile volante sans dérive verticale, le B-2A fait appel à une technologie L.O. (low observables) de pointe, qui l'a fait surnommer "Stealth Bomber" (bombardier furtif). Sa structure alvéolaire et son revêtement en matière radar-absorbante, composée essentiellement de fibre de carbone (graphite et époxy), le rendraient invisible[1].

Vue de face d'un B-2 en vol. L'appareil est particulièrement plat
Vue du cockpit et de l'entrée d'air des turboréacteurs modèle GE F118.

Le bord d'attaque en flèche (33°) et le bord de fuite en dents de scie piègent pour leur part les ondes radar. La technique employée pour l'application des divers angles donnés aux bords d'attaque et de fuite s'appelle l'alignement des plans. Elle permet de n'offrir à un radar ennemi que deux positions possibles de l'avion pour lesquelles la réflectivité radar est maximale, ce qui limite énormément les probabilités de détection (cette technique de conception est aussi très facile à déceler sur le Lockheed Martin F-22 Raptor, dont les plans sont tous inclinés selon les mêmes pentes et avec les mêmes angles). D'autres contre-mesures de détection passives incluent des prises d'air incurvées en forme de « S » (désignées « S-ducts » en anglais) et des panneaux diélectriques furtifs recouvrent le radar à synthèse d'ouverture et empêchent son antenne de refléter les ondes radar, tout en permettant son fonctionnement normal.

Le Northrop B-2 Spirit est propulsĂ© par quatre turborĂ©acteurs Ă  double flux General Electric F118-GE-100 sans postcombustion, dĂ©rivĂ©s de la famille F110 qui Ă©quipent les Rockwell B-1B, Grumman F-14, McDonnell Douglas F-15 et General Dynamics F-16, d'une masse Ă  sec unitaire d'environ 1 450 kg et d'une poussĂ©e maximale de 84,5 kN[23]. Pour rĂ©duire leur signature infrarouge, les gaz d'Ă©chappement des rĂ©acteurs sont Ă©vacuĂ©s par des tuyères en forme de « V » montĂ©es au-dessus et en retrait, pour masquer ces sources thermiques aux dĂ©tecteurs terrestres. De l'acide chlorofluorosulphonique, dĂ©rivĂ© de l'acide sulfonique, est par ailleurs injectĂ© dans le sillage d'Ă©chappement pour empĂŞcher la formation de traĂ®nĂ©es de condensation.

Avionique

Pour recaler la position de l'objectif Ă  la dernière minute, le B-2A active brièvement son radar Ă  synthèse d'ouverture Hughes Aircraft (absorbĂ© par Raytheon en 1997) AN/APQ-181 qualifiĂ© de système « Ă  faible probabilitĂ© d'interception (en) », Ă©quipĂ© de contre-mesures Ă©lectroniques et possĂ©dant 21 modes de fonctionnement, dont un mode de suivi de terrain Ă©clairant une zone minimale avant de lancer son attaque. Il est Ă©quipĂ© d'un système de guerre Ă©lectronique intĂ©grant le dĂ©tecteur d'Ă©missions radar AN/APR-50 (ZSR-63) d'IBM Federals Systems, dont les essais et suivis ont Ă©tĂ© effectuĂ©s par le 16th Electronic Warfare Squadron de la base aĂ©rienne d'Eglin, en Floride. Le système de gestion dĂ©fensif (en anglais : Defensive Management System, DMS) — qui utilise des capteurs, des rĂ©cepteurs passifs et des ordinateurs pour alerter les Ă©quipages de l'emplacement des systèmes de dĂ©fense aĂ©rienne ennemis — subit des mises Ă  jour pour s'adapter aux systèmes de dĂ©fense aĂ©rienne haut-de-gamme de plus en plus mobiles et capables d'utiliser la technologie de traitement numĂ©rique en rĂ©seau, tels le S-400 Triumph[24].

Le radar est Ă  l'origine une antenne Ă  balayage Ă©lectronique passive opĂ©rant originellement en bande Ku, mais sa modernisation en radar Ă  antenne active (AESA) dĂ©place sa frĂ©quence vers une bande oĂą l'USAF est l'utilisateur principal. Cette amĂ©lioration testĂ©e Ă  partir de 2004[25], amĂ©liore sensiblement la furtivitĂ© du B-2A tout en augmentant la puissance totale du radar, devait ĂŞtre opĂ©rationnelle Ă  l'origine sur toute la flotte en 2010[26], mais fin 2009, seul neuf avions en Ă©taient Ă©quipĂ©s. Le contrat pour les treize derniers avions a Ă©tĂ© signĂ© le , pour un montant de 468 M$ avec une fin de livraison en 2012[27].

Photo prise à l'intérieur du cockpit du B-2.
Le cockpit du B-2 Spirit présenté à Dick Cheney en 2006.

Améliorations

Photo montrant la trappe d'accès au poste de pilotage, qui est située sous le ventre de l'avion, vers l'avant.
La trappe d'accès à l'habitacle se situe sous l'appareil.

En 2002, il a été décidé d'accélérer le programme d'amélioration de la maintenance, de l'électronique ainsi que la capacité d'emport de nouveaux armements[28]. Un contrat a été signé en 2004 pour moderniser son avionique, faire face à l'obsolescence de son informatique et le doter de la Liaison 16[29].

À partir de 2017, ils sont également équipés d'un système de communication à très basse fréquence nommé Common Very Low Frequency Receiver Increment 1 (CVR-1) construit par Rockwell Collins, permettant de recevoir, entre autres, des messages préformés en cas de conflit nucléaire (Emergency Action Message (en)) par le High Frequency Global Communications System (en)[30]. La fin du contrat est prévu en [31].

Pendant leur service dans l'US Air Force, qui estime leur potentiel structural Ă  40 000 heures de vol, la responsabilitĂ© de la maintenance des B-2 est assurĂ©e par l'Oklahoma City Air Logistics Center de la base de Tinker[32] pour les systèmes Ă©lectroniques, par l'Odgen Air Logistics Center de Hill AFB pour le train d'atterrissage et par Northrop-Grumman, Ă  Palmdale, pour les maintenances pĂ©riodiques. Le B-2 manquant de surfaces verticales pour les marques d'identification, celles-ci sont inscrites sur les trappes du train d'atterrissage principal, qui portent le code de la base, le numĂ©ro de sĂ©rie et, au moins sur le 88-0329, les lĂ©gendes « Spirit of Missouri » et « Follow Us » (« Suivez-nous »).

Options d'armement

Vue par dessous de la soute Ă  armements ouverte du B-2, qui n'emporte cependant pas de bombes sur cette photo.
Soute Ă  armement du B-2 ouverte.
Prise de vue en vol d'un B-2 larguant une longue série de bombes.
Exercice de bombardement réalisé en 1994.
Photo prise par dessous représentant une maquette de bombe MOAB installée dans la soute du B-2.
Une maquette de Massive Ordnance Penetrator dans la soute d'un B-2.
Photo d'un largage de la MOAB depuis la soute d'un B-2 en vol. La bombe vient juste de se détacher de son support et passe devant les porte ouvertes de la soute de l'avion.
Largage d'une MOP par un B-2.

Le Northrop B-2 Spirit est construit autour de deux grandes soutes Ă  armement, placĂ©es cĂ´te-Ă -cĂ´te dans la partie infĂ©rieure de sa partie centrale. Devant chaque baie, des petits volets s'abaissent pour produire des tourbillons garantissant une bonne sĂ©paration des munitions air-sol pendant leur largage. Des lanceurs rotatifs dans les deux soutes peuvent recevoir une charge thĂ©orique de 34 020 kg ou 35 800 kg. Toutefois, une telle charge diminuerait fortement le rayon d'action de l'appareil, la consommation de carburant Ă©tant alors multipliĂ©e par trois[33] - [2]. Elle est donc limitĂ©e en pratique Ă  18 144 kg et, selon la rĂ©glementation amĂ©ricaine de la guerre nuclĂ©aire SIOP (Single Integrated Operational Plan), aucune charge nuclĂ©aire ne doit dĂ©passer 9 072 kg[34].

La conception de ce lanceur rotatif commun (Common Rotary Launcher) au B-1, B-52 et B-2 d'un poids pouvant dépasser 35 tonnes chargé commence en 1981, il est destiné à l'origine à embarquer 8 ALCM. Il faut onze heures pour charger celui-ci de manière classique les huit missiles un à la fois et deux heures et demi dans une installation spécialisée coûtant, pour celui demandé pour la base aérienne d'Andersen a Guam en 2020, 56 millions de dollars[35].

Le B-2 est capable d'emporter jusqu'Ă  80 bombes classiques Mk 82 de 227 kg, mais il est trop prĂ©cieux pour ĂŞtre utilisĂ© comme simple « camion Ă  bombes » (un exercice plutĂ´t rĂ©servĂ© au B-52). Un exercice impliquant le largage en une seule passe de 22 secondes de 80 bombes de 227 kg « intelligentes » JDAM guidĂ©s par GPS sur une zone Ă©tendue avec une prĂ©cision de 10 mètres a eu lieu le avec succès Ă  Hill Air Force Base, dans l'Utah[36]. Pour les missions stratĂ©giques avec armement tirĂ© Ă  distance de sĂ©curitĂ©, il emporte 16 missiles de croisière AGM-158 JASSM[37] et JASSM-ER. Cette version d'une portĂ©e d'un millier de km ayant Ă©tĂ© avec succès en dĂ©cembre 2021[38].

Son cahier des charges d'origine prévoyait qu'il pouvait emporter aussi l'AGM-129A, mais ce missile ne semble pas avoir été mis en place sur le B-2 avant son retrait du service en 2007. Il devait également emporter les missiles furtifs AGM-131 SRAM II ou AGM-137 TSSAM, dont les développements ont été arrêtés respectivement en 1991[39] et 1994[40].

Le B-2 peut Ă©galement emporter 16 bombes nuclĂ©aires lisses B61 et B83, soit 16 bombes conventionnelles Mk 84 de 907 kg, 8 GBU-37 ou EGBU-28 de deux tonnes avec 8 JDAM, ou 80 mines marines Mk 62, ou des GBU-37 de 4 700 kg, dites « bunker buster » (en français : destructeurs de bunkers), ainsi que diverses autres munitions, telles des bombes Ă  sous-munitions, comme la bombe MOP (Massive Ordnance Penetrator), qui pèse 13,5 t et permet de traiter des objectifs durcis. Un nombre non prĂ©cisĂ© de B-2 sont capables de transporter deux de ces bombes MOP dans ses soutes latĂ©rales pour des missions de combat, depuis la rĂ©ception de ces munitions en [41], mais il est Ă  supposer que son autonomie est rĂ©duite lorsqu'il est armĂ© de ces bombes gigantesques[42].

En 2008, le programme de modernisation suivait son cours. Northrop Grumman a annoncĂ© le dĂ©but de l'intĂ©gration de la GBU-39 Small Diameter Bomb Incremement II. La SDB-II est une petite bombe de 125 kg, qui permettra au B-2A de jouer le rĂ´le d'avion d'attaque au sol, car cette munition pourra frapper depuis la haute altitude un objectif mobile qui a pu se dĂ©placer entre l'instant du largage et l'arrivĂ©e de l'engin sur la cible. Il sera nĂ©cessaire de moderniser le système d'armes de l'appareil. Ainsi, les Ă©crans multifonctions devront ĂŞtre capables d'afficher des donnĂ©es analogiques et numĂ©riques et il faudra qualifier de nouveaux modes radar air-sol. L'autre intĂ©rĂŞt de la relativement faible charge militaire de ces bombes est la diminution des risques de dommages collatĂ©raux lors de bombardements sur des cibles en zones urbaines ou densĂ©ment peuplĂ©es.

Dans les années 2010, Northrop prévoyait d'installer une interface universelle pour l'armement (UAI, Universal Armament Interface) destinée à réduire les coûts et le temps nécessaires pour intégrer les futures munitions guidées sur l'appareil. Cela concerne la standardisation des connexions physiques et des protocoles logiciels qui permettent la communication entre l'avion et la munition, et nécessitera la mise à jour des calculateurs d'affichage et de gestion des soutes à bombes[43].

Type Désignation Nombre emporté Masse Commentaires
Bombes Ă  chute libre
NucléaireB6116320-540 kgMax. 300 kt, certifiée opérationnelle en 1993
NuclĂ©aireB83161 090 kgMax. 1,2 mĂ©gatonne, certifiĂ©e opĂ©rationnelle en 1993
ConventionnelleMark 8280227 kg
ConventionnelleMark 8416908 kgCertifiĂ©e opĂ©rationnelle en 1998
Grenade anti-sous-marineDST Mk 3680227 kgBombe Mark 82 convertie en mines ou charges de profondeur
Mine marineMark 6280227 kgMine marine Ă  capteurs sismiques et magnĂ©tiques
Bombe incendiaireM11736340 kg
Bombe Ă  sous-munitionsCBU-8736430 kg202 projectiles formĂ© par explosion, certifiĂ©e opĂ©rationnelle en 1998
Bombe Ă  sous-munitionsCBU-89 (en)36322 kg72 mines antichars et 22 mines anti-personnelle, certifiĂ©e opĂ©rationnelle en 1998
Bombe Ă  sous-munitionsCBU-97 (en)36420 kg10 BLU-108 (en) comportant chacune quatre ogives Ă  technologie d'acquisition de cibles, certifiĂ©e opĂ©rationnelle en 1998
Bombes guidées
Guidage GPSGBU-38 JDAM80227 kgCertifiĂ©e opĂ©rationnelle en
Guidage GPSGBU-32 JDAM16454 kg
Guidage GPSGBU-368908 kgBombe Mk-84 modifiĂ©e
Guidage GPSGBU-3782 041 kgDotĂ©e d'une charge militaire de BLU-113, certifiĂ©e opĂ©rationnelle en 1998
Guidage GPSEGBU-288~2 268 kgBasĂ©e sur la GBU-28
Guidage GPSMOP213 600 kgCertifiĂ©e opĂ©rationnelle en
Guidage laserGBU-27 Paveway III81 065 kg
Guidage laserGBU-28 Paveway III82 268 kg
Bombes planantes
Bombe plananteGBU-39216192 kgIntĂ©gration dĂ©butĂ©e en 2008
Bombe plananteAGM-154 JSOW16~475 kgCertifiĂ©e opĂ©rationnelle en 1999
Missile de croisièreAGM-129 ACM161 334 kgArmement prĂ©vu Ă  l'origine, ne semble pas avoir Ă©tĂ© intĂ©grĂ© sur le B-2, annonce du retrait programmĂ© de ces armes
Missile de croisièreAGM-158 JASSM161 020 kgCertifiĂ©e opĂ©rationnelle en 2002

Maintenance

Vue de dessus d'un B-2, stationné entre un F-18 et deux F-16.
Un B-2 Spirit, stationné à l'Andersen Air Force Base entre un F/A-18 Hornet et deux F-16 Fighting Falcon.

Le point noir du B-2 est le fait qu'il est difficilement dĂ©ployable en raison de la fragilitĂ© de son revĂŞtement antiradar, ce qui lui interdit de stationner Ă  l'extĂ©rieur de ses hangars trop longtemps. Des hangars dĂ©montables pressurisĂ©s, connus sous le nom de B-2 Shelter System [B2SS] Extra Large Deployable Aircraft Hangar Systems, ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s pour surmonter cette difficultĂ© Ă  partir de 1999. Construit par American Spaceframe Fabricators Inc. fondĂ© en 1998[44], ils sont gourmands en logistique, coĂ»tent entre 2 et 2,5 millions de dollars pièce et nĂ©cessitent 29 sorties de C-130 pour leur transport[45].

Sa maintenance courante a été longtemps impossible en dehors de son unique base de Whiteman, à cause des soutiens logistiques très spécifiques qu'il nécessite, qui n'étaient disponibles que sur cette base jusqu'à la création de ces hangars démontables et la construction de bâtiments pouvant recevoir l'avion sur les bases d'Andersen Air Force Base sur l'île de Guam dans l'océan Pacifique, de Diego Garcia dans l'océan Indien et de la base de la Royal Air Force de RAF Fairford en Angleterre. Depuis 2018, il est également déployé régulièrement depuis la base aérienne de Hickam-Pearl Harbor a Hawaï[46].

Des amĂ©liorations portant sur le revĂŞtement furtif du B-2 le rendant plus rĂ©sistant Ă  l'humiditĂ© et nĂ©cessitant une maintenance allĂ©gĂ©e, grâce notamment Ă  un système de diagnostic des revĂŞtements furtifs, ont eu lieu. Ainsi, dĂ©but 2008, une nouvelle technique passant par la projection d'un spray de revĂŞtement furtif sĂ©chant en moins d'une heure a permis de rĂ©duire de 64 %, pour les avions qui en ont bĂ©nĂ©ficiĂ©, le nombre d'heures de maintenance pour l'entretien de la furtivitĂ©[47]. En , il fallait 124 heures de maintenance pour une heure de vol, l'objectif Ă  cette date Ă©tait de le faire baisser Ă  60 voire 50 heures[48]; en 2014, il fallait 47 heures de maintenance pour une heure de vol[49].

Sa lourde maintenance fait qu'au maximum la moitiĂ© de la flotte de B-2 peut ĂŞtre utilisĂ©e au mĂŞme moment en opĂ©rations. Lors de la rĂ©ception des premiers avions, il fallait faire une rĂ©vision gĂ©nĂ©rale toutes les 200 heures de vol. En 1999, ce dĂ©lai a Ă©tĂ© portĂ© Ă  600 heures. Le B-2 reste cependant un appareil nĂ©cessitant une maintenance très poussĂ©e et assez intensive. Un mĂ©canicien dispose de 750 manuels techniques de rĂ©fĂ©rence pour rĂ©parer l'avion[49].

En temps normal, seize des vingt appareils restants sont censés être opérationnels en permanence, les quatre autres étant en entretien ou servant à des tests. Le taux de disponibilité, qui était de 54,7 % en 2010, est passé à 46,8 % en 2013, à la suite de coupes budgétaires dans le budget fédéral des États-Unis (75 % de disponibilité pour le B-52, 58 % pour le B-1B)[50] - [51]. Au , douze étaient déployés, huit non-déployés et un de ces derniers servait pour des tests[52].

Fraude du constructeur, affaires d'espionnage et problèmes de sécurité

Vue rapprochée du côté du poste de pilotage, montrant un carré dans le revêtement abritant l'antenne du radar APQ-181.
Un radar AN/APQ-181 construit spécifiquement pour le B-2.

En 1985, Northrop aurait menti au gouvernement concernant les progrès de la conception du système de brouillage des ondes radar SP-3/ZSR 62 et, en consĂ©quence, l'USAF lui a attribuĂ© un contrat de 254 millions de dollars pour le construire. Après avoir obtenu le contrat, Northrop est soupçonnĂ© d'avoir prĂ©sentĂ© des rĂ©sultats concernant des Ă©quipements de contrĂ´le et des procĂ©dures dĂ©passĂ©s et inutiles, en prĂ©tendant que ces divers circuits Ă©taient opĂ©rationnels alors que Northrop savait que, comme pour le produit fini, ils ne l'Ă©taient pas. Après deux ans de financement supplĂ©mentaires, l'USAF a stoppĂ© ce projet. La sociĂ©tĂ© est Ă©galement accusĂ©e de surfacturations diverses sur plusieurs programmes militaires. En 2005, elle a payĂ© 63 millions de dollars Ă  la justice amĂ©ricaine pour que l'on abandonne les charges contre elle[53].

En 1984, un employé de Northrop, Thomas Cavanaugh (en), a été arrêté pour avoir tenté de vendre des informations classifiées à l'Union soviétique, qui, apparemment, ont été sorties clandestinement de l'usine de Pico Rivera[54]. Cavanaugh a finalement été condamné à la prison à perpétuité puis libéré sous condition en 2001.

Noshir Gowadia, un des principaux ingĂ©nieurs ayant conçu le B-2, notamment le système de propulsion et le système de dĂ©fense contre les missiles Ă  auto-directeurs infrarouges, est arrĂŞtĂ© en 2005. Travaillant chez Northrop puis au Laboratoire national de Los Alamos avant de fonder sa propre entreprise en 1999, Il est accusĂ© d'avoir livrĂ© des informations confidentielles sur celui-ci Ă  plusieurs Ă©tats (incluant l'Allemagne, la rĂ©publique populaire de Chine, IsraĂ«l, l'Iran, l'Inde et la Suisse) Ă  partir de 1999[55]. Il est condamnĂ©, le , Ă  32 ans de prison[56] - [57].

La version AN/APQ-181 à antenne active développée à partir de 2002 n'a pu être mise en œuvre telle que prévue. La fréquence sur laquelle elle fonctionnait ayant été vendue par la Federal Communications Commission en 2008 par inadvertance à une société civile dirigée par un citoyen malien éduqué en Russie. Le coût de la modification des vingt radars, selon un article de 2009, pourrait jusqu’à approcher le milliard de dollars[58].

Financement

Le budget initial Ă©tait prĂ©vu pour une flotte de 132 exemplaires, dont les prototypes, mais par la suite, ce nombre avait Ă©tĂ© rĂ©duit Ă  75[59]. La fin de la guerre froide Ă©limina la nĂ©cessitĂ© de pĂ©nĂ©tration furtive, principale mission prĂ©vue pour le B-2. En raison de contraintes budgĂ©taires et de l'opposition du Congrès, le prĂ©sident George H. W. Bush annonça en 1992, dans son discours sur l'Ă©tat de l'Union, que la production du B-2 serait limitĂ©e Ă  20 appareils[60]. En 1996, cependant, l'administration Clinton, bien qu'initialement engagĂ©e Ă  limiter la production Ă  20 exemplaires, autorisa la conversion d'un 21e bombardier, un prototype, qui sera portĂ© au standard Block 30 et deviendra pleinement opĂ©rationnel, pour un coĂ»t de 500 millions de dollars[61].

Après les six premiers avions commandĂ©s en 1982, trois autres ont pu ĂŞtre financĂ©s lorsque le B-2 Ă©tait encore un projet « noir ». En 1989, des fonds ont Ă©tĂ© dĂ©bloquĂ©s pour trois autres unitĂ©s, puis deux en 1990 et enfin deux autres en 1991. Le Congrès a ensuite bloquĂ© les acquisitions Ă  ces seize (quinze pour l'USAF) appareils. L'USAF a alors affirmĂ© qu'elle ne pouvait garantir une capacitĂ© opĂ©rationnelle efficace avec moins de vingt appareils. Ainsi, en 1993, le financement de cinq B-2 supplĂ©mentaires a Ă©tĂ© approuvĂ©. Cette autorisation du financement Ă©tait assortie de la condition que les problèmes de furtivitĂ© soient rĂ©solus pour que la production puisse dĂ©buter. Le coĂ»t par avion (prĂŞt au vol) Ă©tait alors de 2,22 milliards de dollars ( 4 milliards aujourd'hui).

En 1987, les estimations initiales du programme pour 75 avions s'Ă©levaient Ă  un total de 64,7 milliards de dollars amĂ©ricains ( 146 milliards aujourd'hui) ; en 1996, l'US General Accounting Office estimait que le coĂ»t du programme, avec les 21 appareils construits, Ă©tait de 44,785 milliards de dollars ( 73 milliards aujourd'hui). Il n'est pas impossible que certaines parties du budget colossal du B-2 aient Ă©tĂ© consacrĂ©es Ă  d'autres projets secrets.

Coût du programme en dollars courants en 1996
DĂ©veloppement (en M$) SĂ©rie (en M$)
Part Northrop 21 217 Prix des avions 13 969
Moteurs (GE) 569 CoĂ»ts fixes 1 718
Armements 125 Rechanges 1 488
Simulateurs de vol 561 Équipements, entraĂ®nement 1 653
Préparation de mission 338 Rétrofit 162
Essais officiels 793 Maintenance 513
Autres dépenses 580 Maintenance logiciels 353
Divers 446 Bâtiments et divers 299
Total R&D 24 629 Total acquisitions 20 155
Source : Air et Cosmos no 1586,

Le maintien en condition des 21 appareils et leur modernisation coĂ»te en moyenne près de 700 millions de dollars par an. Chacun des engins vaut entre deux et trois fois sa propre masse en or.

Le budget en 2022 du 509th Bomb Wing est de 2,1 milliards de dollars américains.

Une étude du Center for Defense Information sur le coût de l'heure de vol des avions de l'USAF déclare les chiffres suivant pour le B-2[62] :

Coût de l'heure de vol entre 2001 et 2010
Année 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
CoĂ»t 85 897 $ 81 627 $ 71 078 $ 89 401 $ 100 937 $ 86 402 $ 88 767 $ 135 214 $ 135 756 $ 135 182 $

Engagement

Carrière opérationnelle

Un B-2 en vol.Au-dessus de Whiteman Air Force Base, le siège de la 509th Bomb Wing.
Un B-2 en vol arrivant derrière un avion ravitailleur.
Un B-2 Spirit se préparant à être approvisionné par un KC-10 Extender au-dessus du Kansas, base Joint Base McGuire–Dix–Lakehurst.

Les 19 appareils opĂ©rationnels en 2019 dĂ©pendent du 509th Bomb Wing, l'escadre qui a effectuĂ© les deux bombardements nuclĂ©aires sur le Japon en 1945, basĂ© Ă  Whiteman Air Force Base, dans l'État du Missouri ; cette unitĂ© est passĂ©e sous le giron du Global Strike Command en [63]. Celui-ci se compose de deux escadrilles, les 325th et 393rd Bomb squadron. Un B-2 au minimum est constamment en Californie pour servir de banc d'essais. Depuis 2008, le 131st Bomb Wing (en) de la Garde nationale aĂ©rienne (ANG) du Missouri opère avec les avions du 509th[64].

Le premier bombardier opĂ©rationnel est le Spirit of Missouri, rĂ©ceptionnĂ© sur la base de Whiteman le , le 90e anniversaire du premier vol des frères Wright. L'escadre est quant Ă  elle opĂ©rationnelle après la livraison de ses 20 avions en . Le dernier des avions opĂ©rationnel est le prototype Spirit of America le qui n’avait jamais Ă©tĂ© prĂ©vu de faire partie de la flotte de 20 aĂ©ronefs de la Force aĂ©rienne. La dĂ©cision de l'intĂ©grer dans la flotte d'active a lieu au dĂ©but de 1996 lorsque la Force aĂ©rienne a dĂ©cidĂ© de porter sa flotte de B-2 Ă  21 exemplaires[4].

L'USAF annonce que des missions de 50 heures sont possibles, avec toutefois une bonne prĂ©paration et plusieurs ravitaillements en vol, ce qui veut dire que ces appareils peuvent frapper n'importe quel point de la planète. Les pilotes de B-2 volent sur des avions d'entraĂ®nement supersoniques T-38 Talon pour maintenir les heures de vol nĂ©cessaires pour rĂ©pondre Ă  leurs exigences de mission.

Ils effectuent régulièrement des missions de dissuasion et de démonstration de force dans les zones sensibles tels la péninsule de Corée[65] et l'Europe[66].

Fin 2006, l'USAF a indiqué que le B-2 Spirit devrait rester en service jusqu'en 2058[67] - [24], et a lancé en un appel d'offres pour trouver un successeur aux B-52 et B-1, via le programme Long Range Strike Bomber (LRSB)[68]. Le Northrop Grumman B-21 Raider, qui a été retenu pour ce programme, reprend le concept d'aile volante et partage, au début du programme, de nombreuses caractéristiques communes avec celles du B-2[69]. Mais en 2018, on annonce qu'avec l'arrivée du B-21 prévu pour la seconde moitié des années 2020, le retrait aurait lieu « au plus tard en 2032 »[70].

Opérations de combat

Un B-2 en vol, aux côtés d'un B-1B et d'un B-52.
De bas en haut : un B-2 accompagné par un B-1B et un B-52.
Vue en noir et blanc de la base libyenne de Ghardabiya après un bombardement par des B-2.
La base aérienne libyenne de Ghardabiya après le bombardement des B-2 le 20 mars 2011.

Son baptĂŞme du feu a eu lieu durant la guerre du Kosovo oĂą sur les 21 appareils, un groupe de neuf a participĂ© Ă  l'opĂ©ration Allied Force, et un maximum de six simultanĂ©ment. Ils auraient d'ailleurs Ă  cette occasion Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s et suivis pendant leur mission par le radar trans-horizon français Nostradamus, implantĂ© près de Dreux[71]. Le , deux B-2 ont lâchĂ© leurs bombes sur des cibles yougoslaves, au cours d'une mission de 31 heures.

Après onze semaines d'opĂ©rations, ils ont effectuĂ© un total de 49 sorties, en dĂ©collant et atterrissant de leur base de Whiteman sans escale, pour des missions de 28 Ă  32 heures, 45 largages de bombes JDAM guidĂ©es par GPS, dont ce fut la première utilisation au combat, rĂ©parties en 609 JDAM de 907 kg Mk 84 (GBU-31v1), 43 JDAM de 907 kg BLU-109 antibunkers (GBU-31v3), et quatre GBU-37 de 2 131 kg[72], soit 11 % des munitions larguĂ©es pour moins d'un pour cent de l'ensemble des raids de bombardements aĂ©rien menĂ©s par l'OTAN. La destruction des cibles aurait atteint 80 % dès la première passe[73].

Ses cibles ont été diverses : bases aériennes et terrestres, ponts, bâtiments administratifs, mais cette campagne a été marquée par le bombardement de l'ambassade de la république populaire de Chine à Belgrade, le à minuit (heure locale) ; officiellement, cette bavure serait due à une erreur d'adresse, le bâtiment ayant auparavant appartenu au ministère de la défense Yougoslave[74].

Six B-2 ont participé aux trois premiers jours de l'opération Enduring Freedom, l'intervention américaine en Afghanistan fin 2001, exécutant des frappes dès les premières heures du conflit le dimanche . Ils participèrent entre autres aux raids sur Rhino et Gecko.

Un B-2 dĂ©tient le record de la plus longue sortie de combat d'un avion, dans l'histoire aĂ©rienne, la mission ayant durĂ© 44 heures (un dirigeable Zeppelin effectua une mission de 95 heures en 1917). Un B-2 a dĂ©collĂ© de Whiteman Air Force Base, dans le Missouri, volĂ© jusqu'en Afghanistan et attaquĂ© une cible. Il s'est posĂ© sur la base de Diego Garcia, dans l'OcĂ©an Indien, pour une escale technique : rĂ©approvisionnement en combustible et armement, changement d'Ă©quipage, les moteurs tournant au ralenti. Le B-2 est retournĂ© attaquer une cible en Afghanistan. Finalement cet avion a terminĂ© sa mission en retournant Ă  Whiteman. La majoritĂ© des missions partaient toutefois de l'Ă®le de Diego Garcia.

Six B-2 ont Ă©galement participĂ© Ă  l'opĂ©ration LibertĂ© irakienne, durant près de trois semaines en 2003. Pour la première fois, les B‑2 Ă©taient employĂ©s en « split operations » – un escadron effectuant les missions depuis Whiteman sur le territoire des États-Unis tandis que l’autre opĂ©rait depuis le lieu de dĂ©tachement a Diego Garcia -. Le premier jour, dans la nuit du 19 au , six B‑2 survolèrent Bagdad, emportant 96 armes pour 96 cibles[6]. Au total, ils ont larguĂ© 583 JDAM[75].

Le , trois B-2 ont frappĂ© une base aĂ©rienne de l'armĂ©e de l'air libyenne contrĂ´lĂ©e par les forces pro-Kadhafi, dans le cadre de la mise en place d'une zone d'exclusion aĂ©rienne au-dessus de la Libye sous le mandat de l'Organisation des Nations unies. 45 bombes d'une tonne ont Ă©tĂ© larguĂ©es, lors de cette mission d'une durĂ©e de 25 heures, sur cette cible situĂ©e Ă  environ 9 200 km de leur base[76].

Le , deux B-2 ayant dĂ©collĂ© de Whiteman Air Force Base ont bombardĂ© deux camps d'entraĂ®nement de l'État islamique, situĂ©s Ă  environ 45 kilomètres au sud-ouest de Syrte, en Libye[77] lâchant 108 JDAM[78]. L'opĂ©ration a Ă©tĂ© suivie d'attaques de drones de combat Reaper tuant au total, selon les estimations officielles, entre environ 80 et 100 membres de l'État islamique[79].

Accidents

Photographie des restes calcinés du Spirit of Kansas après son accident.
Le Spirit of Kansas après son accident.

Le vendredi Ă  10 h 45 heure locale (UTC+10) (soit le samedi Ă  0 h 45 UTC), un B-2 s'est Ă©crasĂ© pendant son dĂ©collage depuis l'Andersen Air Force Base situĂ©e sur l'Ă®le de Guam[80]. Ses deux pilotes sont parvenus Ă  s'Ă©jecter de l'avion et sont sains et saufs, a annoncĂ© le porte-parole de l'Air Combat Command[81], mais l'un d'entre eux a dĂ» ĂŞtre hospitalisĂ©, tandis que la flotte de B-2 a Ă©tĂ© interdite de vol le temps d'une inspection[82]. L'appareil dĂ©truit Ă©tait l'AV-12 Spirit of Kansas, numĂ©ro de sĂ©rie 89-0127[83]. Le coĂ»t de la perte de l'appareil a Ă©tĂ© estimĂ© par l'USAF Ă  1,4 milliard de dollars[84].

L'accident serait dû à une défaillance de trois capteurs due à l'humidité[85], qui ont fait que les ordinateurs de bord ont exécuté des calculs de vol inadaptés à la situation réelle ; le bord de l'aile gauche a touché la piste, l'avion s'est écrasé au sol et un grave incendie s'est déclenché[86].

Le , un incendie au sol a très gravement endommagĂ© l'AV-11 Spirit of Washington, numĂ©ro d'identification 88-0332, sur l'Andersen Air Force Base. Des morceaux de matĂ©riau furtif se sont brisĂ©s, se sont mĂ©langĂ©s au carburant, puis se sont enflammĂ©s quand l'un des quatre moteurs de l'avion s'est mis en marche[49]. Après 18 mois de travaux ayant coĂ»tĂ© 67,9 millions de dollars sur place, l'avion a pu redĂ©coller pour l'Air Force Plant 42, Ă  Palmdale, le , et terminer ses rĂ©parations[87] pour un coĂ»t de 37,2 millions de dollars. Après le remplacement de plus de mille pièces[49], il a repris le service dĂ©but 2012[88].

Le , l'AV-14 Spirit of Georgia est touché par un incendie à la suite d'un atterrissage d'urgence à Whiteman Air Force Base. L'étendue des dégâts n'était pas connue dans l'immédiat[89].

Liste des avions

Liste des bombardiers B-2
Désignation No d'identification Nom formel Nom informel Année de commande Réception par l'USAF Arrivée à Whiteman AFB Statut
AV-182-1066Spirit of AmericaFatal Beauty1987n/cEn service
AV-282-1067Spirit of ArizonaShip From Hell, Murphy's Law, Grave Diggern/cEn service
AV-382-1068Spirit of New YorkNavigator, Ghost, Afternoon Delightn/cEn service
AV-482-1069Spirit of IndianaChristine, Armageddon Expressn/cEn service
AV-582-1070Spirit of OhioFire and Ice, Toadn/cEn service
AV-682-1071Spirit of MississippiBlack Widow, Penguin, Arnold the Pign/cEn service
AV-788-0328Spirit of TexasPirate Ship1987En service
AV-888-0329Spirit of Missouri 1987En service
AV-988-0330Spirit of California 1988En service
AV-1088-0331Spirit of South Carolina 1988En service
AV-1188-0332Spirit of Washington 1989Endommagé par un incendie le
A repris le service actif début 2012
AV-1289-0127Spirit of Kansas 1989DĂ©truit dans un accident le
AV-1389-0128Spirit of Nebraska 1990En service
AV-1489-0129Spirit of GeorgiaThe Dark Angel1990En service
AV-1590-0040Spirit of Alaska 1991En service
AV-1690-0041Spirit of Hawaii 1991En service
AV-1792-0700Spirit of Florida 1992En service
AV-1893-1085Spirit of OklahomaSpirit of San Francisco1993En service
AV-1993-1086Spirit of Kitty Hawk 1993n/cEn service
AV-2093-1087Spirit of PennsylvaniaPenny the Pig1993n/cEn service
AV-2193-1088Spirit of Louisiana 1993n/cEn service
AV-22 – AV-165Abandonné
Sources : Fiche de présentation de la Federation of American Scientists[2], Joe Baugher[90] - [91] - [92] - [93] - [94] - [95]

Versions

Block 10

Les appareils AV-7 Ă  AV-16 avaient Ă©tĂ© construits suivant la configuration standard Block 10 (B-2A-NO). Cette configuration limitait le B-2 Ă  transporter 16 bombes B83 ou Mk 84, et restreignait son utilisation Ă  des missions de deux Ă  trois appareils partant de Whiteman, mais avec l'option de regagner une autre base de l'Air Force. L'AV-12 jusqu'au AV-16 ont Ă©tĂ© mis au standard Block 20 en 1996 et 1997[2].

Block 20

Les appareils AV-17 Ă  AV-19 avaient Ă©tĂ© construits au standard Block 20[2]. La configuration Block 20 permettait Ă  l'appareil d'emporter 36 bombes ou 16 900 kg de bombes JDAM. En parallèle avec le JDAM, le GPS-Aided Targetting System (GATS) a aussi Ă©tĂ© installĂ©.

Block 30

L'AV-20 et l'AV-21 ont Ă©tĂ© construits suivant la configuration finale, le Block 30[2]. Ce dernier permet l'emport de 80 bombes Mk 82 de 227 kg et mines Mk 62 ou 37 Mk 117 de 340 kg. Un système de communication par satellite (Milstar) a Ă©tĂ© ajoutĂ©, et le système de planification de mission y est entièrement fonctionnel, ainsi qu'une liaison 16 (Intranet militaire). De 1995 Ă  , tous les B-2 ont Ă©tĂ© portĂ©s Ă  ce standard, y compris le prototype, qui est depuis opĂ©rationnel et peut effectuer des missions de combat.

B-2C

Une nouvelle version du B-2A, connue sous le nom de B-2C (conventionnel), basĂ©e Ă©troitement sur le B-2A Block 30 a Ă©tĂ© proposĂ©e fin 2001, elle aurait eu de nouveaux ordinateurs et radars beaucoup moins coĂ»teux que ceux actuels, et son Ă©lectronique aurait Ă©tĂ© remplacĂ©e par les processeurs commerciaux disponibles immĂ©diatement. Ce plan impliquerait la production de 40 B-2C supplĂ©mentaires sur une pĂ©riode de dix ans, pour un coĂ»t total de 28 milliards de dollars. Cela est restĂ© sans suite.

Spécifications techniques (B-2A Block 30)

Plan trois vues du Northrop B-2.

Données de USAF Fact Sheet[96], B-2 Spirit: The Most Capable War Machine on the Planet[97], The Great Book of Modern Warplanes: B-2 Spirit[98] et Globalsecurity[33]

Caractéristiques générales

Performances

Armement

Culture populaire

Le Northrop B-2 Spirit apparaît dans diverses œuvres de fiction et a inspiré la création d'une moto.

Moto furtive

Photographie de la Stealth Bike pendant une exposition.
La Stealth Bike de Northrop Grumman, exposée devant un B-2 Spirit.

Le , pour les vingt ans du premier vol de l'appareil, Northrop Grumman dévoile une moto nommée « Stealth Bike » à Whiteman Air Force Base. L'engin reprend les formes du cockpit de l'aile volante et incorpore des pièces en titane. Conçue par l'entreprise aérospatiale, elle est construite par Orange County Choppers[101].

Littérature

  • (en) Timothy Rizzi, Chasseur fantĂ´me [« Nightstalker »], Bruxelles, Lefrancq, (ISBN 2-87153-346-6).

Cinéma

Jeux vidéo

  • Il apparait dans le jeu Conflict of Nations: WW3. Il figure notamment dans le logo.
  • Dans le jeu vidĂ©o Act of War: Direct Action et son extension High Treason, le B-2 est le bombardier lourd de l'ArmĂ©e amĂ©ricaine.
  • Le B-2 est Ă©galement le bombardier lourd des États-Unis dans l'extension Heure H du jeu Command and Conquer: Generals.
  • Il apparait dans le jeu Rise of Nations.
  • Dans le jeu vidĂ©o Civilization V, le joueur peut acquĂ©rir des bombardiers ressemblant fortement au B-2 mais portant le simple nom de « Bombardier furtif ».
  • Dans les multijoueurs des jeux vidĂ©o Call of Duty: Modern Warfare 2, Modern Warfare II et Modern Warfare 3, le B-2 peut ĂŞtre dĂ©bloquĂ© en commettant une sĂ©rie d'Ă©liminations, ou dans un colis stratĂ©gique, afin de lancer une frappe aĂ©rienne sur la carte.
  • Dans le jeu vidĂ©o de stratĂ©gie Empire Earth, le joueur peut construire des bombardiers B-2 durant l'ère atomique - Moderne. Il est l'amĂ©lioration du bombardier B-17 et il peut ĂŞtre amĂ©liorĂ© en bombardier B-122 (avion fictif) durant l'ère numĂ©rique.
  • Dans le jeu vidĂ©o U.N Squadron, le B-2 est un boss de fin de niveau.

Notes et références

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Voir aussi

Image externe
Vue en coupe du B-2 Spirit (en couleurs).

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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Articles connexes

Liens externes

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