Liaison 16
La liaison 16 (L16) est un standard de liaison de données tactiques de l'OTAN pour l'échange d'informations tactiques entre des unités militaires.
Le contenu de sa messagerie et le protocole d'Ă©mission sont dĂ©finis par le STANAG[sigle 1] 5516 pour l'OTAN et le MIL-STD-6016 pour les Ătats-Unis.
Sa mise en Ćuvre opĂ©rationnelle est dĂ©finie dans le document OTAN ADatP[sigle 2]-33[1] qui est un ensemble de procĂ©dures permettant la mise en Ćuvre d'un rĂ©seau de liaisons de donnĂ©es tactiques multiliaisons et de l'ADatP-16 propre Ă la liaison 16. L'ADatP-33 est l'hĂ©ritier du JMTOP amĂ©ricain[2] - [sigle 3].
Positionnement de la liaison 16 dans le réseau des armées
La liaison 16 est, avec la liaison 22 et la liaison J-over-IP une des trois liaisons de donnĂ©es tactiques mises en Ćuvre par les forces interarmĂ©es, utilisant les messages (c'est-Ă -dire le vocabulaire) de sĂ©rie-J. Avec ces autres liaisons tactiques, la L16 participe au Joint Data Network (en).
Aux Ătats-Unis, les liaisons de donnĂ©es tactiques de la sĂ©rie-J (rassemblĂ©es en un rĂ©seau tactique multiliaisons[trad 1] fonctionnant comme un rĂ©seau logique unique) forment le mĂ©dia de rĂ©fĂ©rence pour la transmission des donnĂ©es tactiques dans la Global Information Grid, concept Ă©laborĂ© dans le cadre du Network Centric Warfare (NCW). Les fonctions des plateformes C2[sigle 4] s'intĂšgrent pleinement dans l'architecture du C4ISR ; cela devrait se traduire Ă terme, par le regroupement des trois terminaux de communication au sein du MIDS JTRS. Aux Ătats-Unis, l'ancienne appellation « Tadil-J »[3] a Ă©tĂ© abandonnĂ©e au profit de l'appellation OTAN liaison 16.
La L16 n'est pas seulement une amélioration technique et sémantique des liaisons de données tactiques préexistantes, il s'agit bien plus de l'application au niveau tactique du principe défini par l'amiral Arthur K. Cebrowski (en) de la vitesse de commandement rendue possible par une supériorité dans le domaine de l'information[4].
Quant à la pensée du vice-amiral concernant la condition indispensable à la participation d'une plateforme aux opérations sur un théùtre d'opérations, elle est parfaitement synthétisée dans cette déclaration lorsqu'il était J6 à l'état major des armées :
« Si vous n'avez pas de capacitĂ© liaison 16, vous n'ĂȘtes pas le bienvenu sur le champ de bataille des Ătats-Unis. En fait, vous serez considĂ©rĂ© comme un gĂ©nĂ©rateur de tirs fratricides, une menace pour les forces amies ou de coalition[trad 2]. »
â Vice-amiral Arthur K. Cebrowski
L'application de ces principes mis en Ćuvre par la L16 est parfaitement dĂ©crite par Michael W. Kometer, lieutenant-colonel, USAF dans son livre Command in Air War: Centralized versus Decentralized Control of Combat Airpower[5].
En Europe, sous l'impulsion des forces de Grande-Bretagne, l'OTAN tente de promouvoir la notion de NEC (en).
Le NEC souligne la volontĂ© des EuropĂ©ens de garder lâhomme au cĆur du dispositif des systĂšmes complexes[6].
En résumé, la L16 :
- est le moyen d'identification indispensable sur le théùtre d'opération ;
- permet l'échange de données tactiques entre tous les niveaux de la chaßne de commandement ;
- autorise une rapidité de frappe rendue possible par une vue complÚte de l'image tactique partagée par tous les acteurs sur le terrain.
La mise en service de la L16 au sein des forces permet l'application d'un des principes fondateurs de la guerre en rĂ©seau : "Commandement centralisĂ© / ExĂ©cution dĂ©centralisĂ©e[7]". Les enjeux sous-tendus sont clairement exposĂ©s dans un article en français de la revue militaire canadienne intitulĂ© Le commandement et la guerre rĂ©seau centrique - ĂtĂ© 2001[8].
Le combat aĂ©rien change totalement de dimension avec la mise en Ćuvre de la L16 sur les plateformes non CÂČ. Les consĂ©quences sont telles que des avions de chasse non Ă©quipĂ©s de la L16 ne possĂšdent plus dĂ©sormais qu'une valeur militaire trĂšs faible voire nulle, s'il doit faire face Ă d'autres avions eux-mĂȘmes Ă©quipĂ©s d'un systĂšme Ă©quivalent. Cela a Ă©tĂ© mis en Ă©vidence par le NSRD de la RAND Corporation, dans le document intitulĂ© Network-Centric Operations Case Study Air-to-Air Combat With and Without Link 16[9].
Liaison J-Over-IP
Pour ĂȘtre transmis au protocole IP, les messages L16 contenant des donnĂ©es de la sĂ©rie-J sont encapsulĂ©s dans un message compatible avec le protocole Internet. Cette capacitĂ© appelĂ©e JRE [10] est dĂ©finie par une norme amĂ©ricaine (JREAP (en) C) ou MIL-STD 3011. Le JRE est trĂšs peu consommateur en termes d'utilisation de la bande passante.
La liaison J-over-IP a pour objectif :
- d'optimiser la bande passante, en utilisant des paquets IP adaptés aux réseaux terrestres IP et d'autre part ;
- d'éviter les répétitions du contenu utile pour une utilisation optimisée des formes d'ondes IP, dont certaines sont toujours en cours de développement[11] - [12]. (Voir en particulier le programme TTNT[13] - [sigle 5] bien que l'US Air Force ait préféré le MADL (en) pour sa liaison inter patrouille du F-22 Raptor[14] - [15] et du F-35 Joint Strike Fighter[16]).
Cette optimisation évite en particulier les répétitions des contenus utiles en transmettant en un seul message toutes les informations qui en liaison 16 nécessitent la transmission de plusieurs messages de trois mots maximum chacun, dans la configuration la plus sécurisée.
- Chaque message liaison 16 contient obligatoirement un en-tĂȘte[trad 3] et un mot Initial qui sont suivis des mots d'extension ou des mots complĂ©mentaires[3] - [17]. En fait, l'en-tĂȘte est attachĂ© au timeslot ; il est unique et commun Ă tous les messages transmis dans le timeslot. L'en-tĂȘte contient en particulier le numĂ©ro de piste (TN) de l'unitĂ© Ă l'origine des messages contenus dans le timeslot.
- L'ensemble des donnĂ©es associĂ©es Ă une piste pouvant nĂ©cessiter jusqu'Ă la transmission de neuf mots, la transmission de la totalitĂ© de l'information peut nĂ©cessiter une succession de cinq messages de trois mots chacun contenant obligatoirement l'en-tĂȘte et le mot initial. Cela entraĂźne donc cinq rĂ©pĂ©titions Ă l'identique, du mot Initial et de l'en-tĂȘte du message, ce qui dans le cadre du JRE s'avĂšre ĂȘtre coĂ»teux en termes de bande passante ou plus prĂ©cisĂ©ment en termes de dĂ©bit binaire.
OpĂ©rations majeures impliquant les armĂ©es françaises et mettant en Ćuvre la liaison 16
Afghanistan 2007, 2010
Le , un article du journal Le Monde[18] décrivait ainsi les conditions de départ en mission des avions de chasse :
« Les avions de la coalition se contentent de gagner le ciel afghan, attendant que le commandement au sol leur assigne une mission de surveillance, de reconnaissance photographique, de show of forceâŠ, ou de bombardement d'objectifs. »
Les avions E2-C de la Marine Nationale ont pu recevoir en temps réel, les missions qui leur étaient attribuées par le CAOC[sigle 6] situé sur la base d'Al-Udeid au Qatar[19], par l'intermédiaire de la liaison 16. L'aéronautique navale ne disposait pas de cette capacité sur les avions Dassault Rafale au standard F-1. L'attribution des missions par les E2-C vers ces plateformes non C2, étaient transmises en phonie. La mise en service des premiers Rafale au Standard F-2, à partir de , apporte cette capacité[20] - [21].
Les échanges en données de série-J, sur la perception de la situation tactique entre les différents échelons hiérarchiques, se décomposaient ainsi :
- Ăchanges entre les plateformes C2 et les plateformes non C2 (Avion de chasse, avion d'appui aĂ©rien rapprochĂ©, avion ravitailleur):
- Liaison 16, Groupe de participation AIR CONTROL
- Liaison 16, Groupe de participation SURVEILLANCE (C2 vers C2 et C2 vers non C2)
- Transmission des pistes
- Transmission des points de référence
- Transmission des points d'urgence
- Ăchanges des plateformes C2 vers le CAOC :
- Liaison 16, Groupe de participation SURVEILLANCE (en portée radio)
- JREAP-C Via satellite (hors portée radio)
- Transmission des pistes
- Transmission des points de référence
- Transmission des points d'urgence
- Ăchanges du CAOC vers les plateformes C2 :
- Liaison 16, Groupe de participation SURVEILLANCE (en portée radio)
- JREAPâC Via satellite (hors portĂ©e radio)
- Selon les ROE (Rules of engagement), les autorisations d'engagement
- Les assignations de nouvelles missions
- Ăchange du CAOC vers le Centre de Commandement
Tous ces Ă©changes, effectuĂ©s dans le mĂȘme langage (les donnĂ©es de sĂ©rie-J), permettaient Ă tous les participants, un accĂšs « sans-couture[trad 4] » Ă l'information quelle que soit la position du demandeur dans le rĂ©seau multi-liaisons.
Phases de l'opĂ©ration mettant en Ćuvre la liaison 16
Durant cette opération en Libye, la liaison 16 joue pleinement son rÎle de maintien de connectivité dans la chaßne de commandement :
- Une vingtaine d'avions a été engagée le samedi : huit Rafales, deux Mirages 2000-5, deux Mirages 2000D, six ravitailleurs et un E3F Awacs. En plus de ces moyens aériens, deux frégates de défense aérienne, le Jean Bart et le Forbin, se sont positionnées au large de la Libye. Toutes ces plateformes hormis les ravitailleurs sont équipées de la liaison 16[23].
- Les opérations menées en Libye le dimanche par les aéronefs non C2 (deux patrouilles de deux Rafales appui sol, une patrouille de deux Rafales RECO-NG et deux patrouilles de deux Mirage 2000D) ont, selon l'état-major des armées, été coordonnées par une plateforme C2 (AWACS)[24].
- L'arrivĂ©e du porte-avions Charles de Gaulle a permis la mise en place d'un rĂ©seau multi-liaisons du mĂȘme type que celui mis en Ćuvre en Afghanistan.
- Cette opération a permis le déploiement du Joint Range Extension sur le Charles de Gaulle, lui assurant ainsi une fonction permanente de Reachback (en)[22] des opérations au-dessus du territoire Libyen[25].
- Le , 21 aĂ©ronefs français, dont 16 chasseurs ont pris l'air pour intervenir en Libye : deux patrouilles (Ă deux appareils) de Mirage 2000D, deux de Rafale air, deux patrouilles mixtes Rafale/SEM, une patrouille de Rafale Marine en configuration "Reco" et un binĂŽme de Mirage 2000-5, dĂ©ployĂ© depuis la CrĂšte. Le tout, soutenu par quatre ravitailleurs et un AWACS. Le PACDG a par ailleurs effectuĂ© son premier ravitaillement Ă la mer (RAM), grĂące au pĂ©trolier ravitailleur La Meuse[26]. Dans ce contexte, il faut noter les patrouilles mixtes Rafale-M / Super Ătendard. Cette configuration met en Ă©vidence un moyen de pallier l'absence de liaison 16 Ă bord des Super Ătendards ; Le Rafale-M, seul aĂ©ronef de la patrouille connectĂ© au rĂ©seau liaison 16, assure au sein de ce type de patrouille, le maintien du lien avec l'ensemble de la chaĂźne de commandement.
- Un Embraer R-99A grec (de l'Hellenic Air Force) a Ă©tĂ© dĂ©ployĂ© en pour effectuer des missions de surveillance (AEW) et de contrĂŽle en Libye, dans le cadre du maintien de la zone d'interdiction de vol[27] - [28]. Pour la premiĂšre fois en opĂ©ration, il a intĂ©grĂ© un rĂ©seau liaison 16 de l'OTAN. Les avions français E-2C et E-3F prennent rĂ©guliĂšrement leur tour dâalerte parmi les avions de surveillance alliĂ©s. Leur mission principale est de veiller au respect de la no fly zone[29].
Du point de vue des Ătats-Unis, l'opĂ©ration en Libye appelĂ©e Odyssey Dawn, dĂ©montre l'incapacitĂ© des nouveaux aĂ©ronefs (F-22, F-35) Ă participer aux opĂ©rations de l'OTAN[30] - [31] - [32], du fait de l'absence d'une connexion liaison 16 au profit de la liaison furtive intra-patrouille MADL (en). En fait, la question qui se pose pour les Ătats-Unis, est celle de l'efficacitĂ© de la course aux nouvelles technologies dans le domaine des liaisons de donnĂ©es tactiques, si les alliĂ©s des Ătats-Unis ne peuvent se mettre Ă niveau pour des raisons de coĂ»t. La position de l'US Navy sur ce sujet, a Ă©tĂ© partiellement exprimĂ©e lors de la journĂ©e de l'industrie sur la maĂźtrise de l'information, le [33].
Les hélicoptÚres de l'Armée de terre et de la British Army
Le samedi , le ministre de la défense a indiqué à Londres :
« Des hélicoptÚres de combat sous commandement de l'Otan ont été utilisés pour la premiÚre fois le samedi 4 juin dans des opérations militaires au-dessus de la Libye, dans le cadre de l'opération Protecteur unifié", a indiqué l'Alliance atlantique dans un communiqué publié samedi à l'aube[35]. Des hélicoptÚres Apache britanniques ont participé à ces attaques aériennes, »
Les Apache britanniques sont équipés du systÚme de communication BOWMAN (en) qui permet le transfert des données de leur situation locale vers le réseau liaison 16 grùce à lImproved Data Modem (version IDM-501)[36].
Des hélicoptÚres de l'armée française de type Tigre et Gazelle ont également conduit pour la premiÚre fois dans la nuit de vendredi à samedi des frappes au sol en Libye.
« L'engagement des hĂ©licoptĂšres français en Libye, Ă partir du 3 juin, a jouĂ© un rĂŽle dĂ©terminant dans la campagne contre les forces pro-KadhafiâŠ
Les raids se composaient d'une dizaine d'hélicoptÚres (Gazelle, Tigre et Puma) et ils étaient commandés depuis un PC volant. Un Puma embarquait systématiquement une équipe de commandos de l'air (CPA 30) pour aller récupérer immédiatement les équipages qui auraient été abattus⊠L'action des Français a été trÚs différente de celles de leurs homologues de la British Army. Ceux-ci avaient déployés quatre Apaches sur un porte-hélicoptÚres, mais ne semblent jamais en avoir engagé plus de deux simultanément. Les Apaches « travaillaient » comme des avions de combat, tirant leur missiles Hellfire sur des objectifs programmés depuis une altitude élevée[37]. »
Durant cette premiÚre opération interarmées[38] et internationale, tant pour l'Armée de Terre française que britannique, « C'était la premiÚre mission opérationnelle des Apaches de l'armée britannique depuis la mer »[trad 5] - [39], les conséquences de l'absence de liaison 16 intégrée sur les systÚmes de combat des hélicoptÚres des armées de terre britannique et française, seront étudiées soigneusement par les états-majors, lors des RETEX[sigle 8]. En particulier, devraient faire l'objet d'études :
- l'absence du moyen d'identification positive offert par les informations PPLI[sigle 9] ;
- les difficultĂ©s de dĂ©conflictions entre des hĂ©licoptĂšres opĂ©rant dans le mĂȘme volume et n'utilisant pas la mĂȘme liaison de donnĂ©es tactiques ;
- l'impossibilité de mener un contrÎle numérique par les AEW&C ou le JSTARS (en) américain sur les hélicoptÚres (par contre, le JSTARS coordonne parfaitement en liaison 16 les actions contre le sol des avions Typhoon[40]) ;
- l'impossibilité pour les hélicoptÚres d'accéder à l'image tactique et unique fournie par la Surveillance liaison 16 ;
- l'absence de coordination digitale entre les hélicoptÚres et les avions de chasse chargés de leur protection ;
- l'impossibilité de mettre en place un ReachBack[22] de série-J qui est particuliÚrement nécessaire pour les opérations de RESCO[sigle 10].
Afin de disposer d'une parfaite intĂ©gration dans le rĂ©seau liaison 16, les Apaches britanniques pourraient rapidement ĂȘtre Ă©quipĂ©s de la radio MIDS JTRS dont la premiĂšre intĂ©gration a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e aux Ătats-Unis en [41]. La premiĂšre radio JTRS destinĂ©e aux AH-64D Block III de l'US Army, a Ă©tĂ© livrĂ©e par Lockheed Martin, le au laboratoire d'intĂ©gration avionique de l'US Army. Cette radio offre Ă la liaison 16 une puissance de 200 W[42].
L'intĂ©rĂȘt d'embarquer un MIDS JTRS Ă bord d'un hĂ©licoptĂšre rĂ©side dans le fait que plusieurs radios (Voice V/UHF et liaison 16) sont rĂ©unies dans un boĂźtier unique, de taille identique Ă celui d'un terminal MIDS. De ce fait, le dĂ©barquement des radios prĂ©existantes, libĂšre le poids et le volume, nĂ©cessaires Ă l'intĂ©gration du boĂźtier MIDS JTRS.
Avant le déclenchement des opérations en Libye, l'intégration d'un poste MIDS JTRS sur les hélicoptÚres français n'était pas envisagée. Or, alors que « Les opérations en Libye témoignent, pour la France, du regain des actions à partir de la mer »[43] et que la France ne dispose pas d'un corps de « Marines », l'interopérabilité entre l'Armée de Terre et la Marine Nationale devient incontournable, la convergence dans le domaine des liaisons de données tactiques ne peut éviter l'intégration de la liaison 16 à bord des hélicoptÚres de l'ALAT[sigle 11]. Les travaux de l'ALAT menés depuis 2008[44] pourraient aboutir rapidement sur une décision de mise à niveau. La pertinence des conclusions de l'ETO[sigle 12] COUGAR dont le but était de valider le besoin de liaison 16 pour l'ALAT, seront, sans doute, réévaluées[45].
Par contre, les Blackhawks de l'US Army et les MH-60 de l'US Navy, sont tous deux équipés de la liaison 16[46] - [47] - [48].
Les Atlantique 2
« Le 27 juillet 2011, les Atlantique 2 de la Marine Nationale ont atterri sur la base aérienne de La Sude en CrÚte. Avec un rythme de deux missions par jour depuis le 30 juin dernier, les Atlantique totalisent plus de 1000 heures de vol et plus de 55 guidages « hot » (avec armements réels) de chasseurs toutes nationalités confondues[49]. »
Le contrĂŽle des avions de chasse et d'assaut au sol a dĂ» ĂȘtre effectuĂ© en phonie, en l'absence de liaison 16 Ă bord des ATL2. Dans ces conditions, l'IFF pallie l'absence d'information liaison 16 PPLI ; L'IFF permet au contrĂŽleur de connaĂźtre en permanence la position et l'identitĂ© de la plateforme non C2. Pour mener un contrĂŽle optimum, il manque cependant les informations concernant la quantitĂ© de carburant et d'armes disponibles ainsi que l'Ă©tat des Ă©quipements. L'absence de moyens de guerre Ă©lectroniques des forces opposĂ©es levait les craintes de brouillage.
Mali - 2013 Opération « Serval »
Dans le contexte Franco-français de l'opĂ©ration Serval, l'ArmĂ©e de terre a dĂ©ployĂ© la numĂ©risation du thĂ©Ăątre d'opĂ©ration en mettant en Ćuvre le couple liaison 16 et JRE[50].
L'armée de terre dispose ainsi d'une architecture de réseaux infocentrée. Grùce au JRE, l'information est remontée vers le centre de commandement interarmées situé en métropole, alors que les unités sur le terrain bénéficient d'une connaissance de la situation tactique en temps réel[51].
Utilisation
La liaison 16 est utilisée par l'ensemble des pays de l'OTAN mais aussi par l'Arabie saoudite, l'Australie, la Corée du Sud, la Finlande, le Japon, Singapour, la SuÚde, la Suisse et Taïwan[52].
La Bulgarie, la Lituanie et la Roumanie devaient recevoir leur premier terminaux MIDS au début de 2012[53].
Par la possession d'avions AWACS, la France et le Royaume-Uni sont les nations ayant un rÎle majeur dans la composante AIR de l'OTAN. Ces deux pays ont été rejoints par la GrÚce au printemps 2009, avec l'entrée en service de 4 Embraer R-99, appareils déclinés de l'Embraer ERJ-145[54], dont l'interopérabilité avec le F-16 et le Dassault Rafale a été prouvée[55] - [56].
- Un total de quatre avions Boeing 737 AEW&C Peace Eagle ont été commandés par l'armée de l'air turque, avec une option de deux avions supplémentaires. Le , Turkish Aerospace Industries a terminé les modifications du second Peace Eagle[57].
- En , l'Australie recevait son premier Boeing 737 AEW&C Wedgetail[58]. Ă terme la RAAF recevra 6 appareils[59].
Le Maroc devrait rejoindre le club fermé des utilisateurs de la liaison 16 dans le cadre de l'achat de 24 F-16 Block 50/52[60].
Depuis 2006, les Ătats-Unis protĂšgent le volume aĂ©rien de l'Islande, par le systĂšme Iceland Air Defence System[61]. Les 4 stations radars situĂ©es Ă MiĂ°nesheiĂ°i (is), Bolafjall (is), Stokksnes situĂ©e prĂšs de Vestrahorn et GunnĂłlfsvĂkurfja, connectĂ©es en JREAP/C au CRC situĂ© Ă KeflavĂk, mettent en Ćuvre la liaison 16[62].
La NorvÚge a développé le systÚme NORGIL (en)[sigle 13], qui permet la couverture de l'ensemble du pays par un réseau liaison 16, dont les terminaux MIDS sont reliés à un réseau JREAP/C[63].
Généralités
Dans son standard actuel, la liaison 16 permet donc l'échange de données tactiques complexes entre unités militaires (ou plateformes) aériennes, terrestres et maritimes dans le cadre du Network Centric Warfare ou en français « Guerre en Réseau ».
Les acteurs L16 peuvent échanger leurs positions grùce aux messages PPLI[sigle 9] ; l'échange du PPLI offre une certitude d'identification AMI en raison de la nécessité de posséder, entre autres, les clés de chiffrement adéquates pour pouvoir participer au réseau.
La conception du rĂ©seau liaison 16 privilĂ©gie l'Ă©laboration d'une image « OpĂ©rative » et « Tactique » unique et cohĂ©rente. Ainsi, l'envoi via satellite[64], en temps quasi-rĂ©el de l'image vers l'arriĂšre ou Reachback[22] (c'est-Ă -dire vers le Pentagone pour les Ătats-Unis, le SHAPE pour l'OTAN, le Centre de planification et de commandement des opĂ©rations pour la France), est facilitĂ©. Le Reachback est la premiĂšre application candidate Ă la « liaison J-over-IP ».
La liaison 16 est un important facteur d'interopérabilité entre unités militaires. De par sa nature de standard, elle facilite les opérations militaires en coalition en permettant à des unités militaires de différentes nations de communiquer entre elles avec un « langage » commun (les données de série-J).
Plateformes
La liaison 16 considĂšre deux types de plateformes :
- les plateformes Command and Control ou C2[sigle 4] qui participent Ă l'Ă©laboration d'une image tactique commune (E-3, E-2C, porte-avions, centre de contrĂŽle au sol, etc.)
- les plateformesnon non C2 qui participent au réseau uniquement en tant que « senseur » et « arme » du C2 sous le contrÎle duquel ils réalisent leur mission. (Le Dassault Rafale est une plateforme non C2).
Cette considĂ©ration sur les types de plateformes mettant en Ćuvre les Liaisons de DonnĂ©es Tactiques de la sĂ©rie J, ici la liaison 16, est essentielle Ă la comprĂ©hension du CONOPS qui dirige la mise en Ćuvre opĂ©rationnelles des Forces par le mĂ©dia de la liaison 16. Dans la littĂ©rature spĂ©cialisĂ©e française, il Ă©tait possible de lire autrefois qu'un pilote de Dassault Rafale considĂ©rait un AWACS comme un radar dĂ©portĂ©[65]; le Concept d'opĂ©ration de la liaison 16 implique exactement le contraire (i.e le Dassault Rafale est le radar dĂ©portĂ© de l'AWACS). L'acceptation de ce principe de base (La plateforme C2 dirige les plateformes non C2 et Ă©labore l'image tactique qui alimente l'ensemble des plateformes) a permis l'intĂ©gration de l'ArmĂ©e française au sein des Forces de l'OTAN.
RĂŽle des plateformes C2 dans l'Ă©laboration de l'image tactique de la force
Sur le groupe de participation SURVEILLANCE, les plateformes C2[sigle 4] créent et identifient les pistes issues de leurs senseurs locaux (radars[sigle 14], sonars[sigle 15] etc.) ou déportés (Target Sorting reçus des plateformes non C2 qu'elles contrÎlent).
Il est essentiel pour le bon fonctionnement du réseau logique de série-J et particuliÚrement pour le réseau liaison 16, que l'élaboration de la piste soit effectuée par un systÚme faisant la synthÚse des contributions des différentes sources d'informations et non par les senseurs individuels (radars ou plateformes non C2) ; en effet, seul ce type de systÚme peut :
- vérifier (l'absence de ces deux vérifications avant la création d'une nouvelle piste locale, engendrerait une double désignation dont la répétition entraßnerait une exclusion du réseau par le JICO) :
- si les données des différents senseurs (radars ou plateformes non C2) fusionnent entre elles,
- si une nouvelle piste corrÚle avec une piste d'origine externe déjà en cours de diffusion sur le réseau ;
- échanger les messages de gestion des conflits (Environnement/catégorie, Identité, IFF).
Une plateforme C2, est désignée par le commandant de la force (le JFC : Joint Force Commander), pour assurer la fonction de « CDA » (Change Data Order Authority). Cette plate-forme est chargée de régler les conflits qui perdureraient entre des plateformes tierces ; elle seule, est autorisée à transmettre des « CDO » (Change Data Order). Ainsi l'unicité de l'image tactique partagée sur le groupe de participation SURVEILLANCE est assurée.
Une plateforme C2, désignée par le commandant de la force SIA[sigle 16], consolide les informations de guerre électronique, reçues sous la forme de données brutes (parametric) sur le groupe de participation EW, et les transmet consolidées (product) sur le groupe de participation SURVEILLANCE.
Missions des plateformes C2
Les plateformes C2[sigle 4] :
- transmettent leur position, l'Ă©tat de leurs Ă©quipements, leurs ressources en carburant etc. sur le groupe de participation PPLI-B.
- Ă©changent des ordres sur le groupe de participation WEAPONS MANAGEMENT and COORDINATION.
- contrÎlent les non C2 qui leur sont affectés sur le groupe de participation CONTROL (uplink).
La mission des plateformes C2 est dépendante de celle du commandant de la force (JFC : Joint Force Commander) à laquelle elles participent.
Plateformes C2 françaises
En France, la liaison 16 est mise en Ćuvre sur les plateformes C2 suivantes :
Plateformes C2 de l'Armée de l'air
- Avions radar AWACS[sigle 17] ou SystÚme de détection et de commandement aéroporté
- Le Centre de Commandement de ContrĂŽle et de Conduite Mobile (C3M)
- Le Centre de DĂ©tection et de ContrĂŽle-DĂ©ployable (CDC-D)[66]
- Les CARS[sigle 18] de l'ACCS[sigle 19] en particulier celui de la Base aérienne 942 Lyon-Mont Verdun.
Plateformes C2 de la Marine nationale
- Avions radar E-2C Hawkeye,
- Le porte-avions Charles de Gaulle ;
- Les frégates de défense aérienne (FDA) de la Classe Horizon Forbin et Chevalier Paul ;
- Les Portes-hélicoptÚres amphibie (PHA) de la Classe Mistral (Mistral, Tonnerre et Dixmude). Ils disposent en particulier, tout comme le porte-avions Charles de Gaulle, des structures permettant de déployer une cellule JICO, cellule intégrée à un état major tactique embarqué.
- Les FREMM - Frégates multi-missions - de la classe Aquitaine[67].
- Les FREDA - Frégates de Défense Aérienne - de la classe Alsace.
Bien que le RETEX de l'action des ATL2 lors de l'opĂ©ration Harmattan en souligne l'utilitĂ©, l'Atlantique 2 n'a pas Ă©tĂ© Ă©quipĂ© de la liaison 16 durant la phase de rĂ©novation Ă mi-vie (2015)[68]. De mĂȘme, il n'est pas prĂ©vu d'en Ă©quiper les hĂ©licoptĂšres embarquĂ©s type NH 90, ou le futur hĂ©licoptĂšre interarmĂ©e lĂ©ger HIL.
L'Atlantique 2 ne peut pas non plus bĂ©nĂ©ficier de la mise en Ćuvre de liaison J-Over IP ou JRE, indispensable pour le renvoi de l'image tactique vers la mĂ©tropole (Reachback) ou les autoritĂ©s de conduite des opĂ©rations (embarquĂ©es ou Ă terre) ainsi que pour les opĂ©rations de police maritime (dans le cadre de l'action de l'Ătat en mer) oĂč l'autoritĂ© judiciaire demande Ă ĂȘtre informĂ© en temps rĂ©el.
A contrario, les aéronefs de patrouille maritime d'autres marines en sont déjà pourvus, comme les MMA[sigle 20] Boeing P-8 Poseidon de l'US Navy, les 6 ATR 72 MP Turcs du programme MELTEM-III[69] ou des quatre ATR 72 MP, en cours de développement pour la marine italienne[70].
Plateformes C2 de l'Armée de Terre
- Certaines stations du systĂšme MARTHA[sigle 21] - [71]
- voir l'exemple du 57e rĂ©giment d'artillerie[72]. Depuis 2010, l'ArmĂ©e de terre est de plus en plus impliquĂ©e dans la problĂ©matique interarmĂ©es de la coordination dans la 3e dimension. La liaison 16 y tient une place prĂ©dominante, comme le soulignent les exercices du type NAWAS 2010. L'exercice NAWAS 2010 avait pour objectif principal d'accroĂźtre l'interopĂ©rabilitĂ© des moyens sol-air de l'ArmĂ©e de terre, de l'armĂ©e de l'air et de la Marine nationale. Dans un environnement opĂ©rationnel rĂ©aliste et avec la participation d'artilleurs sol-air de l'armĂ©e belge, cet exercice a combinĂ© des manĆuvres et des tirs rĂ©els coordonnĂ©s grĂące Ă la chaĂźne MARTHA[73].
- Le systĂšme MARTHA, Ă©tape 2 et ses systĂšmes dâinformation associĂ©s dont la liaison 16 consacrent avec lâarrivĂ©e du deuxiĂšme niveau de coordination (NC2), appelĂ© aussi Centre de Niveau Haut MARTHA, la cohĂ©rence « globale » tant attendue de la chaĂźne de coordination 3D au proïŹt du chef interarmes. MARTHA Ă©tape 2 comprend le rĂ©trofit de 39 NC1 (niveau de coordination 1), la rĂ©alisation de 14 CNHM (centre de niveau haut MARTHA) et de 34 VPC (vĂ©hicules poste de commandement) ainsi que du logiciel associĂ© SIRASA[74].
- En 2010, le 54e rĂ©giment d'artillerie quant Ă lui, bĂ©nĂ©ficiait dĂ©jĂ dâune bonne acculturation Marine grĂące Ă sa spĂ©cificitĂ© « amphibie » et aux saisies dâopportunitĂ©s d'entraĂźnement liaison 16 avec les frĂ©gates anti-aĂ©riennes CASSARD et JEAN BART[75].
- Les régiments d'artillerie suivants sont également équipés de la liaison 16 intégrée à MARTHA :
- 402e régiment d'artillerie[76]. Ce régiment spécialisé dans la défense sol-air avec ses batteries Hawk en particulier, a été le régiment d'expérimentation du systÚme MARTHA et du SAMP/T. à la suite du transfert de la moitié des équipements du SAMP/T à l'Armée de l'Air qui assume désormais les missions de défense SOL-AIR moyenne portée, il a été dissout le , ne laissant plus que le seul 54e RA équipé du systÚme MARTHA.
- En 2013, l'ArmĂ©e de terre devrait disposer de la liaison 16 sur lâhĂ©licoptĂšre HMPC[sigle 22] (Commandement en vol). Il s'agit d'un hĂ©licoptĂšre de manĆuvre dotĂ© dâun poste de commandement qui permettra de commander un groupe aĂ©romobile au plus prĂšs du thĂ©Ăątre dâopĂ©rations[77].
L'ALAT doit intégrer le réseau liaison 16 afin de participer à la gestion en temps réel, de l'espace de combat interalliés dans la troisiÚme dimension. Cet espace inclut les aéronefs, l'artillerie, les moyens de défense sol/air et mer/air.
La volontĂ© de l'ArmĂ©e de Terre de mettre en Ćuvre la liaison 16 sur ses hĂ©licoptĂšres, s'est concrĂ©tisĂ©e en par la mise en place d'un Ă©quipement d'accueil d'un terminal MIDS Ă bord d'un hĂ©licoptĂšre AS-532 COUGAR. En mettant en Ćuvre la liaison 16, l'ArmĂ©e de Terre assurera le raccordement bilatĂ©ral de ses propres plateformes Ă©quipĂ©es de liaisons de donnĂ©es tactiques propres (la liaison H[78]) et celles des autres armĂ©es qui utilisent la liaison 16. Celle-ci offrant comme principale caractĂ©ristique d'ĂȘtre une liaison standardisĂ©e de l'OTAN[79]. En attendant, lors de l'exercice ACTI L16 qui s'est dĂ©roulĂ© du 1er au , L'ArmĂ©e de Terre a Ă©valuĂ© la capacitĂ© d'interconnexion de ses hĂ©licoptĂšres Ă©quipĂ©s liaison H avec les plateformes de l'ArmĂ©e de l'Air Ă©quipĂ©es de la liaison 16[80].
RĂŽle des plateformes non C2 dans l'Ă©laboration de l'image tactique de la force
Les plateformes non C2 partagent les informations de leurs détections radar, par l'échange de messages appelés « Target Sorting » :
- au sein de la patrouille (pour les aéronefs) dans le groupe de participation NonC2-to-NonC2 appelé aussi Fighter-to-Fighter
- au sein du groupement de radars pour les batteries de missiles Sol/Air
Un second groupe de participation Non-C2-to-Non-C2 permet l'Ă©change de dĂ©tections avec d'autres patrouilles travaillant dans le mĂȘme espace ; c'est particuliĂšrement le cas dans le cadre de la COMAO. La COMAO[81] - [sigle 23] est l'exemple parfait des missions rĂ©alisĂ©es en conditions dĂ©gradĂ©es (conduites en l'absence d'une plate-forme C2), dĂ©crites plus loin.
Les plateformes non C2 descendent leurs détections radar et de guerre électronique par la transmission de message "Target Sorting" vers la plateforme C2 qui les contrÎle. La plate-forme C2 vérifie si les détections radar fusionnent avec les plots de ses propres radars.
- S'il y a fusion de détections, la plate-forme C2 remonte le lien entre la piste diffusée sur le groupe de participation Surveillance et les Target Sorting
- S'il n'y a pas de fusion possible, la plateforme C2 crée la piste et la diffuse sur le groupe de participation Surveillance et remonte le lien entre la piste diffusée et le "Target Sorting"
Les plateformes non C2 ont accÚs à l'image tactique en mémorisant dans leur base de données (appelée en France « table des pistes »), les pistes élaborées par les plateformes C2 et échangées sur le groupe de participation Surveillance. L'écran d'un avion non C2 ne peut présenter raisonnablement au pilote qu'un maximum de 50 pistes ; au-delà , l'acquisition de l'information par le pilote, s'avÚre impossible. Cependant, dans le concept de guerre en réseau, la base de données des plateformes non C2 doit mémoriser l'ensemble des pistes échangées sur le groupe de participation Surveillance. Ainsi,
- Lorsque le C2 contrĂŽleur poussera la visualisation d'une piste d'intĂ©rĂȘt (HIT : High Interest Track), celle-ci sera immĂ©diatement visualisĂ©e sur l'Ă©cran ; dans le cas contraire, le dĂ©lai de visualisation pourrait atteindre 12 secondes, dĂ©lai excessif pour un avion de chasse[82].
- De mĂȘme, un message d'alerte sur une piste non visualisĂ©e sur l'Ă©cran sera immĂ©diatement prĂ©sentĂ© au pilote ainsi que le symbole de la piste concernĂ©e.
- Enfin, toute cible objet d'un engagement d'une tierce partie sera également immédiatement présentée, si l'avion porteur "OwnShip" décidait d'entrer dans le domaine d'engagement.
Comme cela est décrit ci-dessus, lorsqu'un avion non C2 agit en tant que « radar du C2 » qui le contrÎle, le pilote est informé des mises à jour d'une de ses détections (Identification, IFF, Menace etc.), par la réception des messages-piste correspondants à cette détection, sur le groupe de participation SURVEILLANCE. Le rÎle du SystÚme de direction de combat de la plate-forme C2 est simplement d'informer le systÚme de mission de la plate-forme Non-C2, du lien de correspondance entre la détection et la piste.
La création et la mise à jour des informations concernant une piste est donc un privilÚge appartenant aux C2 ; les échanges de pistes ne sont réalisés que sur le groupe de participation SURVEILLANCE et par conséquent uniquement par les plateformes C2 ; les plateformes non C2 quant à elles, s'échangent des détections (Target sorting), sur le NPG Non-C2-to-Non-C2.
Les opĂ©rations en Libye en 2011 ont pour la premiĂšre fois, permis aux RAFALE de l'ArmĂ©e de l'Air de mettre pleinement en Ćuvre les capacitĂ©s offertes par la liaison 16[83].
La nĂ©cessitĂ© de disposer d'un radar Ă bord d'un avion de chasse est de plus en plus contestĂ©e. Cela est exprimĂ© de plus en plus souvent aux Ătats-Unis :
« nous devrions nous intĂ©resser Ă un dĂ©veloppement important qui a lentement pris de lâampleur au cours de la derniĂšre dĂ©cennie et dont les implications sont trĂšs larges. De plus en plus, les avions de combat sont interconnectĂ©s via des liaisons de donnĂ©es telles que la liaison 16, standard de lâOrganisation du traitĂ© de lâAtlantique nord. Autrefois, nous concevions et construisions des chasseurs air-air autour de leurs radars. En gĂ©nĂ©ral, des portĂ©es de dĂ©tection plus longues permettent un usage plus rapide des armes contre les aĂ©ronefs ennemis, mais sur un champ de bataille interconnectĂ©, le capteur nâa pas besoin dâĂȘtre sur le chasseur utilisant les armes[84]. »
Les avions ravitailleurs sont Ă©galement des plateformes non C2.
Dans le concept de la guerre en réseau, une plateforme non C2 travaille toujours sous le contrÎle d'une plate-forme C2. Les frappes dans la profondeur par des unités non C2 isolées, qui étaient admises à l'époque de la guerre froide, ne sont donc plus d'actualité depuis les opérations en Irak et en Afghanistan en 2003.
Missions des aéronefs non C2
L'interopĂ©rabilitĂ© exige que toutes les plateformes non C2 de mĂȘme type soient interchangeables (par exemple un Dassault Rafale et un F/A-18) ; Cela exclut l'utilisation hĂ©tĂ©rogĂšne des ressources temporelles du rĂ©seau liaison 16 par des plateformes diffĂ©rentes. Un rĂ©seau liaison 16 n'est en aucun cas conçu pour une plate-forme donnĂ©e (un Dassault Rafale ou un F-18) mais pour une force composĂ©e de types de plateformes C2 (des AEW&C, des porte-avions) et non C2 (des bombardiers, des batteries de missiles sol-air (SAM), des avions CAS ou des Chasseurs)
En pratique, les missions des aéronefs non C2 sont de deux types,
- les missions en conditions nominales qui s'effectuent sous le contrÎle d'une unité C2,
- Les missions en conditions dégradées qui s'effectuent en l'absence d'un C2. Ce type de mission important en nombre à la fin de la décennie 2000 devrait diminuer fortement à l'avenir.
Le frein Ă la planification des missions en conditions nominales, outre les rĂ©ticences des pilotes Ă accepter d'ĂȘtre sous contrĂŽle en permanence, est essentiellement le coĂ»t de mise en Ćuvre des plateformes C2.
Durant les premiers jours de la campagne de guerre, la COMAO restait en 2009, la mission en conditions dĂ©gradĂ©es, la plus courante exĂ©cutĂ©e par les aĂ©ronefs non C2. Cela est dĂ» au fait, que les infrastructures objets des frappes sont connues et rĂ©pertoriĂ©es. Cependant, pour faire face Ă toute menace nouvelle, il est prĂ©fĂ©rable qu'une autoritĂ© embarquĂ©e sur une plate-forme C2 de type SDCA assure en temps rĂ©el, au nom du JFACC[85] le retasking Ă©ventuel ; cette autoritĂ© possĂšde plus d'Ă©lĂ©ments et de personnels que le MC (Mission Commander) de la COMAO pour prendre la bonne dĂ©cision sur la conduite Ă tenir ; le rang de cette autoritĂ© doit ĂȘtre supĂ©rieur Ă celui du MC pour permettre un exercice du commandement optimal.
Plateformes non C2 françaises
En France, la liaison 16 est installée sur les plateformes non C2 suivantes :
Plateformes non C2 de l'Armée de l'air
- Le Dassault Rafale
- Les Mirage 2000 D/-5F VI
(En 2009, la liaison 16 concernait 50 appareils. Lâensemble de la flotte Rafale, Mirage 2000D et Mirage 2000-5 sera Ă©quipĂ©e avant 2015[86].)
- Le SAMP/T Non-C2[sigle 24], qui met en Ćuvre le missile ASTER appelĂ© Ă©galement MAMBA. L'escadron de dĂ©fense sol-air (EDSA) 4/950 « Servance », de la Base aĂ©rienne 116 Luxeuil-Saint Sauveur, a Ă©tĂ© le premier Ă©quipĂ©. En , l'EDSA « Sancerre » de Avord « a validĂ© son premier tir opĂ©rationnel sur le systĂšme dâarme «Mamba», lors dâune campagne de tir multi-systĂšme sur le site dâessais missile des Landes, Ă Biscarosse⊠LâEDSA 2/95 «Sancerre» dâAvord est donc le nouvel escadron opĂ©rationnel sur "Mamba". Il a dĂ©montrĂ© le parfait fonctionnement du systĂšme dans une chaine de commandement complĂšte sous L16 »[87]. Il reste quatre EDSA Ă ĂȘtre dotĂ©s du MAMBA: l'EDSA "Servance" de Luxeuil, l'EDSA "Crau" de Istres, l'EDSA "BARROIS" de Saint-Dizier et l'EDSA "Tursan" de Mont-de-Marsan[88].
- Un Avion ravitailleur Ă©quipĂ© de la liaison 16 (plate-forme Non-C2) est un atout essentiel pour la conduite des missions aĂ©riennes. Cela est clairement indiquĂ© dans les dĂ©bats du livre blanc de la dĂ©fense nationale[89] (page 27) et lors du Projet de loi relatif Ă la programmation militaire pour les annĂ©es 2009 Ă 2014[90] oĂč l'on peut lire : « En Afghanistan, lorsque vous ĂȘtes avec un Mirage 2000D, de nuit, avec quelquâun qui hurle Ă la radio quâil a besoin dâune bombe et que vous nâavez plus de pĂ©trole, vous devez ravitailler et trouver avec vos seules jumelles de vision nocturne, un ravitailleur qui est tous feux Ă©teints et ne parle pas. Nous nâavons en effet aucun autre moyen autonome de perception de la situation. »
AprÚs une action de frappe, seule la liaison 16 permet à un bombardier de trouver sans recherche son avion ravitailleur grùce à la réception du message PPLI de ce dernier ou du point de référence indiquant le centre de son orbite ; la plupart de nations majeures ne se sont pas privées de ce moyen précieux[91].
Dans les années 2000 à 2014, il manquait donc à l'armée de l'air des avions ravitailleurs de type Airbus A310-MRTT ou Airbus A330-MRTT équipés de la liaison 16. Ce point faible de la force aérienne française, mis en évidence lors des opérations en Libye, sera supprimé à partir de 2014 par l'acquisition de 14 Airbus 330 MRTT[92]. - L'hélicoptÚre Eurocopter EC-725 Caracal de l'armée de l'air, dans sa version « forces spéciales[93] »Plate-forme Non-C2 : EC-725 CARACAL
Plateformes non C2 de la Marine nationale
- Le Dassault Rafale Marine
Plateformes non C2 de l'Armée de terre
- Les stations MIDS-Terre
Drones
La demande des nations de l'OTAN de mettre en Ćuvre la liaison 16 sur les drones de combat s'affirme de plus en plus. C'Ă©tait le cas du drone Talarion (Advanced UAV) dont la part française de dĂ©veloppement Ă©tait de l'ordre de 33 % (Partenariat avec l'Allemagne et l'Espagne).
Ce drone aurait été équipé d'un radar.
Sa charge d'emport interne de 800 kg, (1 000 kg sous voilure et 500 kg sous fuselage) lui permettait l'emport d'un terminal MIDS allégé[94].
Mais en , Tom Enders, le président exécutif d'EADS annonçait : « Talarion est mort. Le programme est fini »[95].
Aux Ătats-Unis, la rĂ©flexion sur la mise en Ćuvre des liaisons de donnĂ©es tactiques sur les drones est bien avancĂ©e :
« Si nous avions un appui illimitĂ© de Predator et de Reaper armĂ©s, et si le spectre de la frĂ©quence pouvait prendre en charge les liaisons de donnĂ©es, alors nous aurions une bonne chance de rĂ©duire significativement le nombre dâactifs Ă voilure fixe pilotĂ©s, sur le thĂ©Ăątre. Une mission menĂ©e par un Predator peut fournir jusquâĂ 12 heures de couverture continue, sans ravitaillement, alors quâil faudrait quatre formations de deux Ă©quipages dâavions pilotĂ©s volant par fenĂȘtres de trois heures, et utilisant 113 000 kilos dâessence pour couvrir la mĂȘme plage horaire. Nous pourrions, au moins, largement rĂ©duire le nombre dâheures de vol des actifs Ă voilure fixe pilotĂ©s, rĂ©duisant ainsi de façon significative le nombre de ravitaillement en vol[84]. »
Dans le BEM-48[sigle 25] intitulé "Les drones aériens dans l'action maritime", l'émergence du besoin d'un drone MALE[sigle 26] aéromaritime est souligné :
« Le capteur MALE aĂ©romaritime doit ĂȘtre pensĂ© au sein d'un systĂšme de systĂšmes⊠Le milieu maritime exige des charges utiles spĂ©cifiques⊠Un vrai radar de surveillance maritime, un systĂšme Ă©lectro-optique performant, un rĂ©cepteur AIS[96]. »
La liaison 16 est le moyen naturel de transmettre les données issues de ces senseurs, à la force navale via la plate-forme C2 contrÎlante.
Dans ce mĂȘme bulletin, dans l'article intitulĂ© "Les besoins de la Marine en drones aĂ©riens", il est indiquĂ© qu'un drone SA2R[sigle 27] peut tenir le rĂŽle de relais de communication et donc de relais liaison 16, si cela s'avĂšrerait nĂ©cessaire.
Armes
En 2010, le JSTAR[sigle 28] a dĂ©montrĂ© la capacitĂ© de mettre en Ćuvre des armes via la liaison 16[97].
L'utilisation du logiciel "Link 16 Network Enabled Weapon" a permis l'échange de messages de ciblage, de commande et de contrÎle, d'identification et d'information d'armes en vol[trad 6]. Pendant trois jours le JSTAR a effectué avec succÚs 13 séquences de tests avec deux F/A-18, deux bombes à longue portée tirée à distance de sécurité[trad 7] et deux cibles instrumentées[trad 8].
Les terminaux de la liaison 16
La liaison 16 est mise en Ćuvre par des Ă©quipements spĂ©ciaux, appelĂ©s terminaux liaison 16. Le terminal liaison 16 cumule dans un seul Ă©quipement, les fonctions de MODEM, d'Ă©quipement de cryptologie, et d'Ă©metteur UHF.
Les caractéristiques techniques des terminaux liaison 16 sont définis dans le STANAG 4175
Terminaux liaison 16 en service
Les principaux terminaux liaison 16 sont :
- Le terminal JTIDS (en) puissance d'Ă©mission de 200 watts (JTIDS 2M) pouvant ĂȘtre poussĂ©e Ă 1 kW en temps de guerre (JTIDS 2H)[98].
- Il dispose de deux voies phonie (2,4 et 16 kbit).
- Le terminal MIDS LVT[sigle 29] 1 puissance d'Ă©mission de 200 watts pouvant ĂȘtre poussĂ©e Ă 1 kW en temps de guerre[99].
- Il dispose d'une capacité TACAN (AIR-AIR) et de deux voies phonie (2,4 et 16 kbit).
- Il peut ĂȘtre connectĂ© au systĂšme hĂŽte par Ethernet (Platform D).
- On notera la capacité de mobilité disponible pour ce terminal[100], grùce à son intégration dans un caisson transportable ne dépassant pas un poids total (Caisson + Terminal) de 102 kg (227 livres).
- Les terminaux MIDS ci-dessous sont identiques au LVT1 avec les Ă©carts suivants :
- Le MIDS LVT4 ne dispose pas de TACAN[sigle 30],
- Le MIDS LVT5 est utilisé par les plateformes maritimes C2[101], ne dispose pas de TACAN mais est intégré dans le "MIDS-On-Ship" de l'US Navy. Il dispose d'émetteurs grande puissance.
- Le MIDS LVT6 ne dispose pas de phonie,
- Le MIDS LVT7 ne dispose ni de TACAN, ni de phonie.
- Le terminal MIDS LVT2 utilisĂ© par l'US Army (puissance d'Ă©mission de 1,20 ou 50 watts)[102] ; il est fourni dans un caisson d'accueil. Certains aĂ©ronefs le mettent Ă©galement en Ćuvre.
- Le MIDS LVT11 également appelé MIDS LVT 2/11 est identique au MIDS LVT2, mais contrairement au MIDS LVT2, il dispose de phonie.
- Le terminal MIDS LVT3 appelĂ©, aussi "Fighter Data Link[103]", est mis en Ćuvre sur les F-15 et est proposĂ© Ă l'export par les Ătats-Unis sur les F-16 ; ce terminal ne possĂšde pas de capacitĂ© de mise en Ćuvre des groupes de participation VOICE. Sa puissance d'Ă©mission est limitĂ©e Ă 50 watts[104]
- Le terminal MIDS J ou MIDS JTRS qui en , durant la confĂ©rence intitulĂ©e "Joint Warfighting qui s'est dĂ©roulĂ©e les 11, 12 et , au centre de convention de Virginia Beach Va, a dĂ©montrĂ© son intĂ©ropĂ©rabilitĂ© avec les terminaux MIDS en service[105]. Le MIDS JTRS inclut toutes les capacitĂ©s du MIDS-LVT plus les fonctions Link-16 Enhanced Throughput (ET), Frequency Remapping (FR)[106]. Depuis 2010, les Ătats-Unis dĂ©ploient simultanĂ©ment le MIDS JTRS avec le systĂšme Common Link Integration Processing (CLIP) dans un ensemble appelĂ© "Fully Integrated Data Link" (FIDL) qui intĂšgre Ă©galement le JREAP (en)[107] - [sigle 31]. En juin de 2010, le CLIP a accompli son premier vol d'essai comme composant du programme de modernisation du "B-1B Lancer" avec la liaison de donnĂ©es complĂštement intĂ©grĂ©e. Cette plate-forme transmet en temps rĂ©el sa position et Ă©change des pistes, via le rĂ©seau liaison 16 et le rĂ©seau de Satellite Joint Range Extension. Les opĂ©rations incluaient l'utilisation de la liaison 16 pour allouer une cible objet de l'attaque et pour le lancement d'une arme JDAM[sigle 32] simulĂ©e pour permettre l'attribution de mission[108]. Ă terminaison du programme, 66 B-1 et 76 B-52 devraient ĂȘtre Ă©quipĂ©s de ce systĂšme[109].
- En , consĂ©cutivement Ă un memorandum de dĂ©cision dâacquisition d'une production limitĂ©e[trad 9] signĂ© le , la production de 42 MIDS JTRS par ViaSat (en) et Data Link Solution (en)[110], a commencĂ© pour Ă©quiper les premiers F-18 de l'US NAVY, EC-130H de l'US AIR FORCE et RC 135 River Joint[111]. Les F-18 devraient recevoir leurs premiers MIDS JTRS durant le dernier trimestre 2011[112].
De 2015-2020, tous les MIDS LVT sont planifiĂ©s pour subir une mise Ă jour majeure, connue sous lâappellation "block Upgrade 2". La mise Ă jour "block 2" fournira la nouvelle cartographie de sauts de frĂ©quences, une bande passante amĂ©liorĂ©e, la modernisation cryptographique et d'autres mises Ă jour logicielles significatives pour assurer que la prĂ©Ă©minence opĂ©rationnelle des terminaux MIDS dans les annĂ©es Ă venir[113].
L'US Navy a développé le MIDS On Ship[114] qui permet aux systÚmes de combat conçus initialement pour fonctionner face à un terminal JTIDS, de pouvoir travailler avec un MIDS LVT1. Le , l'US Navy a accordé un contrat de maintenance des terminaux JTDIS, à Iowa's Data Link Solutions, une joint venture Rockwell Collins et BAE Systems, pour porter leur fin de vie en 2035[115]. Cependant, l'US Navy développe pour ses futures plateformes, le systÚme NGC2P/CDLMS[sigle 33] - [116].
Un équipement léger (de l'ordre de 9 kg[117]) appelé "Small Tactical Terminal" (STT)[118] permet de faire le pont entre le réseau liaison 16 et les forces au sol, travaillant en UHF[sigle 34] (LOS : Line-of-sight (en)) (MIL-STD-188-220 B/C/D) avec les PRC-117, PRC-152, ARC-210 (RT-1824), Improved Data Modem (IDM)[119]
- Le dĂ©veloppement du SMTT[sigle 35] est la premiĂšre Ă©tape dans l'Ă©tablissement d'un lien de sĂ©rie-J entre les aĂ©ronefs et les forces au sol. Le SMTT pourrait bien ĂȘtre le successeur des Ă©quipements IDM[120] et pallier l'incapacitĂ© actuelle, pour les forces au sol, d'accĂ©der Ă la totalitĂ© de l'information. Le concept d'opĂ©ration[121] du SMTT prĂ©cise que la principale fonction est l'identification AMI des forces au sol.
Terminaux liaison 16 en projet
- Le LMT2 (Link 16 Missile Tactical Terminal)[122]
- Ce concept envisage une petite radio tactique, dĂ©veloppĂ©e par VIASAT[123], qui est basĂ©e sur la technologie de la liaison 16. Ce terminal pourrait ĂȘtre installĂ© dans les missiles de croisiĂšre et d'autres munitions guidĂ©es pour leur donner un systĂšme de navigation prĂ©cis, un moyen de mises Ă jour des cibles mobiles et une capacitĂ© d'Ă©valuation des dommages. Ce concept amĂ©liorerait aussi la perception de la situation AIR en permettant Ă tous les missiles et aux munitions guidĂ©es d'ĂȘtre inclus dans l'image tactique.
- Le Small Adaptable Form Factor Terminal utilise les derniÚres technologies pour assurer l'interopérabilité des véhicules au sol, des UAV et des aéronefs[124].
- La France envisage d'intĂ©grer la liaison 16 dans son futur systĂšme de communication tactique. La Direction gĂ©nĂ©rale de l'Armement a notifiĂ© le le marchĂ© DEPORT (DĂ©monstrateur Reprogrammable de Radio Tactique) Ă la sociĂ©tĂ© Thales. Il couvre les Ă©tudes dâĂ©laboration du futur systĂšme de communications tactiques interarmĂ©es CONTACT (Communications numĂ©risĂ©es Tactiques et de ThĂ©Ăątre), prĂ©parant la nouvelle gĂ©nĂ©ration dâĂ©quipements radio[125]. CONTACT prend en compte la liaison 16[126] car : le nouveau rĂ©seau tactique haut dĂ©bit, sĂ©curisĂ© et interopĂ©rable avec l'OTAN doit remplacer Ă terme les systĂšmes PR4G, SATURN, CARTHAGE et MIDS[127].
Terminal liaison 16 en réception multinets
En 2009, la société Hypres Inc a développé avec le support de la société Viasat, un récepteur liaison 16 digital multinets.
Ce prototype a été développé avec le soutien de l'Office of Naval Research, Washington, D.C., et du Space and Naval Warfare Systems Command, PMW-150[128].
Ce type de Terminal est indispensable Ă la conduite du rĂ©seau liaison 16 en temps rĂ©el par la cellule JICO, car elle permet le contrĂŽle simultanĂ© de l'utilisation des diffĂ©rents canaux d'un mĂȘme Network Participating Group ; Ce contrĂŽle est nĂ©cessaire Ă la prise de dĂ©cision de redistribution en temps rĂ©el des timeslots.
Les fréquences utilisées par la liaison 16
Les fréquences utilisées par la liaison 16 en 2010
Les terminaux liaison 16 utilisaient au début 2010, 51 fréquences dans la partie de la bande UHF allant de 960 MHz à 1 215 MHz.
En fait, ils utilisent 3 "sous-bandes" :
- 969 - 1 008 MHz,
- 1053 - 1 065 MHz, et
- 1113 - 1 206 MHz
Les fréquences utilisées par la liaison 16 aprÚs 2010
La bande de fréquences UHF utilisée par la liaison 16 est partagée
- dans le domaine militaire, avec l'IFF (ou Radar secondaire) et par le TACAN
- dans le domaine aéronautique civil, avec les stations sol DME[sigle 36] qui sont appariées à celles des VOR[sigle 37] et des ILS[sigle 38]
Des travaux de redistribution des fréquences vont limiter le nombre de fréquences utilisées[130]. Cette redistribution pourrait entraßner jusqu'à l'abandon des 14 des 51 fréquences utilisées par la liaison 16[131]. Ces fréquences sont situées entre 960 et 1 030 MHz[132]
Le MIDS JTRS intÚgre cette évolution[trad 10] ; une mise à jour des terminaux MIDS est en développement[trad 11] - [133].
Aux Ătats-Unis, le DoD[sigle 39] s'est engagĂ© Ă ce que tous les terminaux MIDS soient mis Ă niveau au plus tard en 2020[134].
Les terminaux JTDIS ne sont pas concernés par l'accord passé entre le DoD et le DoT[sigle 40].
Le Time Slot Duty Factor
Les travaux de partage des fréquences s'effectuent en parallÚle avec ceux préparant l'évolution des accords interministériels définissant le nombre d'impulsions émises dans l'air et appelé Time Slot Duty Factor. Le TSDF peut référer au nombre d'impulsions émises par une seule plate-forme ou dans une zone géographique[132].
Les systĂšmes antennaires des terminaux liaison 16
La majorité des plateformes disposent de deux antennes liaison 16.
- Les aéronefs disposent
- d'une antenne supérieure qui, en particulier assure aux avions de chasse, la connectivité avec les AWACS ou les E-2 Hawkeye, qui par définition, orbitent à un niveau de vol supérieur au leur.
- d'une antenne inférieure qui leur assure la connectivité avec le sol ou les navires de guerre.
- Les navires disposent d'une antenne principale, Ă©mettrice et rĂ©ceptrice, situĂ©e en tĂȘte de mĂąt, et en gĂ©nĂ©ral d'une antenne secondaire uniquement affectĂ©e Ă la rĂ©ception. La hauteur de l'antenne secondaire, par rapport au niveau de l'eau, se situe au 2/3 de la hauteur de l'antenne principale afin que les deux antennes ne subissent pas en mĂȘme temps le "zĂ©ro" signal, obtenu par la rĂ©ception simultanĂ©e du mĂȘme signal, en opposition de phase ou en dĂ©phasage, l'un en direct, l'autre aprĂšs rĂ©verbĂ©ration sur la surface de l'eau. Les frĂ©gates AEGIS de l'US NAVY possĂšdent une antenne en Ă©mission et deux antennes, en rĂ©ception seule[135].
Les caractéristiques de l'antenne AS-4127A sont[136] :
- Bandes de fréquences 960 MHz à 1215 MHz
- Puissance de transmission 1200 watts en pic et 140 watts en moyenne
- Gain typique 3,0 dB
- Omnidirectionnelle
- avec ou sans TACAN
- Poids 45 kg
Des antennes multifonctions comme l'AT 4125 de AEROMARITIME, ont Ă©tĂ© adaptĂ©es pour la mise en Ćuvre de la liaison 16 Ă bord des sous-marins[137]
La mise en place de filtres Notch ou Filtre coupe-bande, entre le terminal et l'aérien émetteur/récepteur, permet d'éviter les interférences avec les systÚmes d'identification et de navigation, en réduisant la diffusion d'énergie dans des bandes de fréquences étroites bien définies[138], en particulier celles utilisées par l'IFF. Voir à titre d'exemple le filtre Model Number L5992 (LINK-16) MIDS/ARC-210 Dual Bandpass Filter de Delta Microwave[139].
La Cryptographie
Le terminal MIDS contient un élément de cryptographie. L'élément de cryptographie intégré dans les terminaux de l'US navy est le KGV-8[140]
Le fonctionnement du Terminal MIDS nécessite l'entrée de clés dans cet élément de cryptographie.
Les clés sont entrées par un KOI-18 (en) dans le CYZ-10 (en).
Le KOI-18 permet de lire les clés sur un ruban perforé (paper tape) à 8 pistes (8 trou par colonne, soit un octet).
Le CYZ-10 est un ordinateur personnel portable, supportant des logiciels applicatifs développés spécifiquement pour le chargement des clés cryptographiques.
Les clés de cryptographie sont un élément déterminant dans la loi de sauts de fréquences.
Un programme de modernisation des éléments de cryptographie[trad 12] - [141] a été financé dans les budgets 2010 et 2011 du département de la défense US[142].
Cette nouvelle cryptographie programmable du terminal MIDS-LVT (appelĂ©e "LINK 16 Common Crypto Module" (CCM)[143]) s'inscrit parmi d'autres Ă©volutions Ă lâĂ©tude[144], pour intĂ©grer
- le haut débit (1Mb/s)[trad 13]
- la gestion dynamique du réseau[trad 14]
- le multi-réseaux en opérations concurrentes[trad 15] et
- la fonction de redistribution des frĂ©quences[trad 16] dans le cadre de la gestion du spectre frĂ©quentiel avec lâaviation civile[145].
Les pays qui disposent de terminaux MIDS ou JTIDS sont soumis au contrĂŽle de la National Security Agency des Ătats-Unis d'AmĂ©rique pour l'utilisation des clĂ©s de cryptologie. Aucun autre pays ne dispose de la capacitĂ© de crĂ©er et de gĂ©rer de maniĂšre autonome les clĂ©s de cryptologie. La gestion des clĂ©s utilisĂ©es par les nations de l'OTAN est placĂ©e sous la tutelle des Ătats-Unis.
Description du mode de fonctionnement
La liaison 16 est basée sur le principe du TDMA[sigle 41] ou « accÚs multiple à répartition dans le temps ».
Elle est sĂ©curisĂ©e par des clefs de chiffrement et rĂ©sistante aux contre-mesures grĂące Ă ses 77 000 sauts de frĂ©quence par seconde (mise en Ćuvre de l'Ă©vasion de frĂ©quences ou Frequency-hopping spread spectrum). Les donnĂ©es sont transmises par onde radio en bande UHF.
La liaison 16 est souvent qualifiĂ©e de rĂ©seau, car elle permet la connexion simultanĂ©e de plusieurs unitĂ©s militaires, chacune d'entre elles est appelĂ©e participant au rĂ©seau ou « JU » (JTIDS Unit, ce nom, bien que devenu impropre, a Ă©tĂ© conservĂ©) et dans le cadre du rĂ©seau logique unique et multi-liaisons, c'est-Ă -dire, mettant en Ćuvre plusieurs liaisons de donnĂ©es tactiques, « IU » (Interface Unit).
Les « TimeSlots », la « FRAME » et l'« Ăpoque »
La liaison 16 découpe le temps en subdivisions appelées TimeSlot (les TimeSlots ou créneau de temps).
- Il y a 128 TimeSlots par seconde.
- Il y a donc 1536 TimeSlots par 12 secondes que l'on appelle FRAME.
- Dans une FRAME (12"), les TimeSlots sont répartis en trois ensembles (Sets) de 512 TimeSlots chacun : les sets « A », « B » et « C ».
Chaque TimeSlot est affecté à une fonction tactique ou NPG (voir plus bas). Dans le temps, la répartition des TimeSlots est entrelacée :
- Les TimeSlots se succÚdent en passant d'un Set à l'autre comme suit : A1, B1, C1⊠A512, B512, C512.
- Si un total de 512 TimeSlots par 12 secondes, est affecté à un seul NPG, Les 512 TimeSlots seront affectés à un seul set, par exemple le set A ; ainsi les TimeSlots de ce NPG ne seront jamais consécutifs.
Chaque TimeSlot permet (généralement) à un seul participant du réseau liaison 16 d'envoyer des données sur le réseau, les autres participants au réseau liaison 16 reçoivent ces données pendant la durée de ce 'TimeSlot'.
Les donnĂ©es de sĂ©rie-J, sont formatĂ©es dans des messages prĂ©dĂ©finis dans le STANAG 5516 (appelĂ©s messages J). Chaque JU possĂšde une table d'allocation qui dĂ©finit l'ensemble des TimeSlots d'Ă©mission et de rĂ©ception qui lui sont allouĂ©s. Cette table est rĂ©currente et est dĂ©finie pour une pĂ©riode appelĂ©e Ăpoque de 12 min 48 s.
Les « Nets »
Les 1536 TimeSlots par 12 secondes, du rĂ©seau liaison 16, peuvent ĂȘtre empilĂ©s sur 127 nets.
Un NumĂ©ro de Net diffĂ©rent peut ĂȘtre attribuĂ© Ă chaque groupe de participation (NPG). Cela veut dire que les frĂ©quences attribuĂ©es Ă chacun des TimeSlots de ce NPG seront attribuĂ©es en fonction de lois de sauts de frĂ©quences liĂ©es au NumĂ©ro de Net.
Lors de la conception du rĂ©seau, un fonctionnement en multinet peut ĂȘtre nĂ©cessaire pour optimiser l'utilisation des TimeSlots. Dans ce cas, certains groupes de participation fonctionneront en parallĂšle ; par exemple, les Plateformes C2 travailleront sur le groupe de participation EW, alors que les plateformes non C2 travailleront sur le groupe de participation Non-C2 to Non-C2 appelĂ© aussi "Fighter-to-Fighter".
Les « Network Participating Groups » (NPG) â GĂ©nĂ©ralitĂ©s
Le rĂ©seau est organisĂ© par fonctions, nommĂ©es groupe de participation. Chaque JU peut ĂȘtre abonnĂ©e Ă un ou plusieurs groupes de participation. Les plus utilisĂ©s sont :
- PPLI (Precise Participant Location and Identification) (groupes de participation 5 et 6),
- SURVEILLANCE : partage des détections avec les centres de commandement (groupe de participation 7),
- CONTROL : ContrĂŽle et assignation de mission (groupe de participation 9)
- Electronic Warfare & Coordination (groupe de participation 10).
- Fighter-to-Fighter : communication intra patrouille (groupe de participation 19).
Les « Network Participating Groups » (NPG) empilés
Certains groupes de participations peuvent ĂȘtre empilĂ©s[trad 17]. Cela permet Ă des groupes d'unitĂ©s indĂ©pendantes de travailler de maniĂšre simultanĂ©e sur un plan de saut de frĂ©quences diffĂ©rent; ainsi lorsque plusieurs patrouilles d'avion de chasse (unitĂ©s Non-C2) travaillent sur un mĂȘme thĂ©Ăątre, plusieurs unitĂ©s appartenant Ă des groupes diffĂ©rents peuvent Ă©mettre simultanĂ©ment.
Le nombre de Nets disponibles dans un réseau liaison 16 est de 127. Du Net « 0 » au Net « 126 » ; la valeur par défaut du Net Control des plateformes non C2 est positionnée à "127". Lors de la prise de contrÎle par une plate-forme "C2[sigle 4]", le systÚme de mission du Non-C2 positionne la valeur du Net CONTROL du terminal MIDS, sur celle du Net CONTROL de la plate-forme C2.
En pratique, pour un groupe de participation donnĂ© (NPG), il est possible de mettre en Ćuvre jusqu'Ă 20 nets sans risque de brouillage.
Les principaux groupes de participations utilisés de maniÚre empilée sont :
- PPLI-A (Precise Participant Location and Identification) (groupe de participation 5),
L'empilement de ce NPG permet d'attribuer en Ă©mission Ă chaque JU Non-C2 d'une mĂȘme patrouille, environ 1 timeslot par seconde, afin d'effectuer un Ă©change rapide de position au sein de cette patrouille et permettre ainsi Ă chaque plate-forme, une capacitĂ© de corrĂ©lation rapide entre une nouvelle dĂ©tection radar et un PPLI ; cela permet d'Ă©viter un tir fratricide lorsque des chasseurs AMI et HOSTILE sont engagĂ©s dans le mĂȘme volume aĂ©rien.
- CONTROL : ContrĂŽle et assignation de mission (groupe de participation 9)
Chaque unité C2 contrÎlante possÚde son net de contrÎle. Les unités Non-C2 changeant d'unité contrÎlante, changent donc de net.
- Fighter-to-Fighter : communication intra patrouille (groupe de participation 19).
Chaque patrouille possÚde son propre net, en particulier, pour effectuer une fusion des plots de détection radar avant de la transmettre (sur le groupe de participation CONTROL) à l'unité contrÎlante qui créera et diffusera sur le groupe de participation SURVEILLANCE, la piste correspondante.
- Deux groupes de participations VOICE (groupes de participation 12 et 13) peuvent ĂȘtre empilĂ©s. Ils peuvent ĂȘtre mis en Ćuvre, par exemple, pour le contrĂŽle des unitĂ©s Non-C2 en phonie (un net est affectĂ© Ă chaque plate-forme C2).
Dans l'environnement radio totalement brouillĂ© par la mise Ćuvre de la liaison 16 en mode "Combat" (puissance d'Ă©mission jusqu'Ă 1 kW et saturation des frĂ©quences), les groupes de participation VOICE peuvent s'avĂ©rer indispensables dans les premiers jours de la Campagne de guerre. Il faut donc noter que les avions de chasse Ă©quipĂ©s de terminaux Fighter Data Link qui n'offrent pas de capacitĂ© de phonie, ne pourront pas participer pleinement Ă cette premiĂšre phase de la Campagne de guerre. Cependant, dĂšs que les principales forces d'opposition sont neutralisĂ©es, les groupes de participation VOICE sont abandonnĂ©s pour dĂ©gager de la bande passante au profit, en particulier, des aĂ©ronefs en soutien des forces au sol (appui aĂ©rien rapprochĂ©)
Le débit de transmission
Le débit de la liaison dépend de la configuration utilisée, Il peut théoriquement atteindre 107,520 Kbit/s.
Amélioration de la Bande passante
La volontĂ© de gagner de la bande passante dans le rĂ©seau liaison 16, pourrait amener certaines nations Ă exclure les groupes de participation CONTROL et Fighter-to-Fighter du rĂ©seau liaison 16, au profit de rĂ©seaux nationaux Ă trĂšs hauts dĂ©bits. Lors des opĂ©rations menĂ©es par l'OTAN, les vols mixtes d'aĂ©ronefs non-C2 et appartenant Ă des nations diffĂ©rentes, au sein d'une mĂȘme patrouille sont exceptionnels.
- La SuĂšde, nation non OTAN, mais disposant depuis peu de la liaison 16, est pionniĂšre dans le domaine. Le Gripen SuĂ©dois ne devrait pas mettre en Ćuvre ces groupes de participation.
- La France pourrait suivre la voie en dotant le Rafale de capacitĂ©s Fighter-to-Fighter non-L16 mais bien plus performantes en termes de dĂ©bits, grĂące Ă la mise en Ćuvre de radios nouvelles gĂ©nĂ©ration Ă trĂšs hauts dĂ©bits.
- L'Allemagne, les nations nordiques (NorvĂšge, Danemark, Hollande) et la GrĂšce pourraient en faire autant.
- Quant aux Ătats-Unis, les Ă©tudes d'un rĂ©seau AIR dĂ©diĂ© sous protocole Internet ont Ă©tĂ© validĂ©es par des expĂ©rimentations concluantes. D'autre part, le dĂ©veloppement du MADL (Multi-function Advanced Tactical Data Link) pour les F-22 Raptor et F-35 Joint Strike Fighter[146], rĂ©pond Ă un besoin de discrĂ©tion. Les Ă©tudes de dĂ©finition de la messagerie ont fait l'objet d'un appel d'offres durant l'Ă©tĂ© 2009[147] ; l'intĂ©rĂȘt des forces de l'OTAN est que cette nouvelle liaison appartienne Ă la famille de la sĂ©rie-J et que ces avions soient Ă©quipĂ©s parallĂšlement au MADL d'un terminal MIDS. L'opĂ©ration en Libye en 2011, a mis en Ă©vidence ce besoin d'interconnexion entre la liaison 16 et le MADL[148]. Cela pourrait ĂȘtre rĂ©alisĂ© par le dĂ©ploiement du BACN (en)[149], la pertinence de ce programme est cependant trĂšs controversĂ©e au DoD, cela illustre l'opposition entre les tenants de la guerre en rĂ©seaux impliquant la prĂ©sence des plateformes C2 dans la boucle de dĂ©cision, et ceux qui prĂŽnent les actions indĂ©pendantes des avions Non-C2.
L'US Navy, et plus particuliÚrement le SPAWAR de San Diego (en), développe le protocole « Stochastic Unified Multiple Access[150] » (SHUMA) qui permet au réseau liaison 16 d'adapter l'utilisation des TimeSlots selon la présence réelle des IU (Interface Units) dans le réseau. D'autres études sont en cours, en particulier le "Link-16 Enhanced Throughput (ET) capability" qui fournit la capacité de transmettre plus d'information dans un TimeSlot sans modifier la structure radiofréquence du signal[151]. Cependant, la poursuite de cette étude a été abandonnée dans le budget de 2011[152]
L'US Navy travaille également sur la gestion Dynamique du réseau ou DNM[153].
DNM augmente l'efficacité du réseau liaison 16, son débit et fournit au combattant, une plus grande flexibilité d'utilisation du Lien 16[trad 18].
DNM facilite l'entrée/sortie automatisée des plateformes[trad 19] DNM fournit une capacité en temps réel de régler l'allocation des timeSlots pour s'adapter aux évolutions du réseau dans le théùtre d'opération[trad 20]
DNM réduit les « sur-abonnements » au réseau et permet ainsi
- des opérations sur un réseau totalement ad hoc et dynamiques sur le Lien 16.
- des mises Ă jour et des taux de mises Ă jour variables et
- un réseau étendu grùce aux opérations en sous-réseaux[trad 21]
DNM fournit Ă©galement un soutien :
- Ă l'interconnexion des armes,
- au réseau de senseurs
- aux ciblages critiques en temps et
- aux frappes critiques en temps[trad 22].
DNM inclut les capacités suivantes :
- la RĂ©allocation de TimeSlots (TSR),
- la Réallocation de TimeSlots des Groupes de Participation Combinés (CNPG),
- le développement des réseaux empilés
- le multinetting[trad 23]
Le programme DNM (Dynamic Network Management) doit se terminer fin 2015 au plus tard.
La portée radio
La portée radio est selon l'empaquetage[trad 24] de 300 ou de 500 milles nautiques.
Conception du RĂ©seau liaison 16
Contrairement Ă la liaison 22 qui met en Ćuvre une gestion dynamique du rĂ©seau â la distribution du temps de parole (les TimeSlots) sâadapte au besoin du moment â la liaison 16 exige la mise en Ćuvre dâune phase de conception du rĂ©seau avant sa mise en Ćuvre.
Cette phase appelĂ©e « Design Phase », intervient aprĂšs que les besoins de chaque Commandant de domaine de lutte, ont Ă©tĂ© collectĂ©s (JFACC : Joint Force Air Component Commander, JFMCC : Joint Force Maritime Component Commander, JFLCC : Joint Force Land Component Commander). Ce travail est gĂ©nĂ©ralement effectuĂ© par la Cellule du JICO : Joint Interface Control Officer. Câest dans cette phase que sont effectuĂ©s les arbitrages d'affectation des TimeSlots afin de que le rĂ©seau liaison 16 puisse rĂ©pondre au mieux aux besoins de la Force le mettant en Ćuvre.
Le nombre de plateformes Ă©quipĂ©es de la liaison 16 grandissant de maniĂšre significative, le rĂ©seau liaison 16 est aujourdâhui souvent saturĂ©. Le besoin dâune gestion dynamique du rĂ©seau liaison 16 est donc devenu prioritaire. De mĂȘme, une gestion optimisĂ©e des TimeSlots est essentielle ; ainsi en temps de paix, lâutilisation dâun empaquetage double (Packing 2) a pris lâavantage sur lâempaquetage standard (Packing STD) car il double le nombre de mots Ă©changĂ©s ; en temps de guerre l'empaquetage quadruple (Packing 4) permet de quadrupler le nombre de mots Ă©changĂ©s. Cela sâeffectue au prix d'une dĂ©gradation de la sĂ©curitĂ© de transmission qui sâavĂšre acceptable aujourdâhui, en raison de la faiblesse technologique des forces opposantes.
Une autre voie s'ouvrira avec l'entrĂ©e en service des terminaux MIDS JTRS (Joint Tactical Radio System) ; l'utilisation combinĂ©e de la liaison 16 et de la liaison 22 sera alors possible. La Liaison 22 serait utilisĂ©e prioritairement pour la diffusion des pistes Ă faible taux de mise Ă jour (Pistes Surface Maritime, Pistes Surface Terrestre, Points de RĂ©fĂ©rence). Lorsqu'une de ces pistes deviendrait une cible, elle pourrait alors Ă©galement ĂȘtre diffusĂ©e en liaison 16. Ainsi la liaison 16 et la liaison 22 (et plus tard la "liaison J-over-IP") doivent ĂȘtre perçues comme des composantes d'un rĂ©seau logique unique Ă©changeant des donnĂ©es de sĂ©rie-J. Il manque Ă ce rĂ©seau logique le maillon permettant les Ă©changes de donnĂ©es de sĂ©rie-J entre les aĂ©ronefs et les forces au sol pour l'appui aĂ©rien rapprochĂ©[154]. Ce maillon est palliĂ© aujourd'hui par la mise en Ćuvre de l'IDM : Improved Data Modem[155]. En attendant son remplacement par une liaison de donnĂ©es de sĂ©rie-J, qui est un dĂ©fi devant ĂȘtre relevĂ© dans la dĂ©cennie 2010, l'US Air Force a lancĂ© en 2009 le programme TACP-M[sigle 42] qui effectue automatiquement les traductions du format VMF[sigle 43], par exemple, en donnĂ©es de sĂ©rie-J[156].
Les Interface Units, participant au RĂ©seau liaison 16
Il faut différencier :
- Les « Stations », c'est-à -dire les plateformes portant un terminal MIDS ou JTIDS
- Les « Interface Units » qui peuvent ĂȘtre :
- Une « Station »,
- Une unité participant à une liaison de Données Tactiques (liaison 11, liaison 22, Joint Range Extension) qui est relayée sur la liaison 16 par le "Dataforwarder[3]".
Sur l'aspect fonctionnel et opérationnel, il n'y a aucune différence de traitement sur les deux types de participants. Chacun peut recevoir et transmettre :
- Des ordres,
- Les Ă©tats plate-forme,
- Les Ă©tats des armes,
- Les Ă©tats d'engagement.
Les Interfaces Units peuvent ĂȘtre actives ou passives
Les Interfaces Units en Exercice
Les Interfaces Units se déclarent en exercice, si elles participent à un exercice.
L'état « Exercice » d'une IU :
- est transmis dans le message PPLI de l'unité concernée, l'état « Exercise » du OwnShip est mis en évidence sur les écrans tactiques par la présence, par exemple, d'un X orange derriÚre le symbole du OwnShip,
- est mis en Ă©vidence sur l'Ă©cran tactique des autres IUs par un attribut qui peut ĂȘtre, par exemple, un X de couleur orange derriĂšre le symbole de l'IU.
Sur les écrans tactiques d'une IU en exercice, les pistes dont l'identité est en « Exercice » sont présentées sur l'écran tactique, avec l'identité Exercice échangée sur l'interface (L'état « Exercice » est mis en évidence).
Sur les écrans tactiques d'une IU qui ne participe pas à l'exercice, les pistes dont l'identité est en « Exercice » sont présentées sur l'écran tactique en tant que piste AMI GENERAL.
DÚs qu'une piste HOSTILE apparaßt sur le réseau, ou lors de la réception du message « Exercise Status Change », l'état de la plate-forme quitte automatiquement l'état Exercice. Cela se traduit sur les écrans tactiques par :
- Le passage automatique de toutes les pistes et IU en Exercice, à l'Identité AMI GENERAL,
- la suppression automatique de tous les états d'engagements, impliquant des pistes précédemment à l'état « Exercice ».
Les Interfaces Units Actives
Ce sont les IUs qui transmettent au minimum leur position sur l'interface. Une IU active (plateforme C2) peut assurer opérationnellement le contrÎle d'une IU passive (plateforme non C2).
Les Interfaces Units Passives
Les Interfaces Units peuvent n'avoir jamais émis de messages sur l'interface. C'est la raison pour laquelle, il a été prévu de permettre à un terminal MIDS de se synchroniser passivement sur le réseau liaison 16.
Les Interfaces Units passives peuvent cependant ĂȘtre destinataires d'ordres adressĂ©s, dans ce cas, l'attitude de la plate-forme permet de s'assurer que l'ordre a bien Ă©tĂ© reçu.
Si une IU passive est détectée par une Interface Unit (plateforme C2) active, celle-ci :
- affectera manuellement à la piste correspondant à l'IU passive, le Track Number qui lui aura été attribué dans le message OPTASK Link, (Les opérateurs peuvent attribuer manuellement, n'importe lequel des TN hors de la plage des TN affectée à leur plateforme),
- diffusera la piste sur l'interface,
- cessera la diffusion si l'IU devient active.
Les IUs passives sont, Ă titre d'exemple, :
- Les avions ravitailleurs qui pour des raisons de sécurité n'émettent pas durant les ravitaillements,
- Les avions en cours de ravitaillement (pour les mĂȘmes raisons),
- Les avions en approche de zone de frappe, par souci de discrétion[157],
- les sous-marins à l'immersion périscopique ou en immersion de sécurité et à l'écoute des informations forwardées depuis la liaison 16, en liaison 11 ou en liaison 22.
Configurations d'une plate-forme C2, équipée liaison 16
En bref, chaque systĂšme de mission d'une plate-forme C2 qui met en Ćuvre la liaison 16, possĂšde deux Ă©tats de la fonction "liaison de donnĂ©es tactiques" (LDT), qui dĂ©finissent le contenu des donnĂ©es Ă©mises vers le terminal MIDS:
- LDT "NORMAL", dans cet état, toutes les données éligibles pour la transmission sont transmises au terminal MIDS et mises à jour en permanence.
- LDT "SILENCE", dans cet Ă©tat, seules les donnĂ©es sĂ©lectionnĂ©es par l'opĂ©rateur sont transmises ponctuellement au terminal MIDS. Une fois Ă©mises ces donnĂ©es sont automatiquement dĂ©-sĂ©lectionnĂ©es pour ne pas ĂȘtre rĂ©Ă©mises lors de l'action opĂ©rateur suivante.
Les configurations standards d'une plate-forme équipée liaison 16 (JTIDS Unit) sont :
- MIDS en transmission de donnĂ©es "AUTORISĂ" et SystĂšme de mission en LDT « NORMAL »,
- MIDS en transmission de données "RADIO SILENCE" et SystÚme de mission en LDT « SILENCE ».
- Dans ce cas aucune donnée n'est émise
Il existe une autre configuration utilisée réguliÚrement
- MIDS en transmission de données "INTERDIT" et SystÚme de mission en LDT « NORMAL ».
Dans cette configuration, sur action opĂ©rateur, le MIDS du sous-marin Ă l'immersion pĂ©riscopique, ou de l'avion de patrouille maritime remontant Ă une altitude Ă©levĂ©e, est positionnĂ© ponctuellement (12 secondes ou 1 FRAME) en transmission de donnĂ©es "AUTORISĂ", et transmettent ainsi toute leur situation tactique (SITREP[sigle 44]).
Enfin, la configuration
- MIDS en transmission de donnĂ©es "AUTORISĂ" et SystĂšme de mission en LDT « SILENCE ».
- Dans ce cas le terminal continue de transmettre l'identité et la position de la JU,
- Généralement, par souci d'économie de timeslots, l'émission s'effectuera en contention
permet à l'opérateur d'une plate-forme C2 donnée, d'émettre ponctuellement une information ou un ordre indispensable, sans pour autant participer en permanence à l'élaboration de la situation tactique.
Les fonctions de la liaison 16
Elles sont partagĂ©es par toutes les liaisons de donnĂ©es tactiques mettant en Ćuvre des donnĂ©es de sĂ©rie J. Le choix d'utiliser une liaison de donnĂ©es plutĂŽt qu'une autre est guidĂ© par les contraintes suivantes :
- Le besoin de taux de mise à jour des données. La liaison 16 répond à un besoin de rafraichissement rapide. C'est lors de la phase de conception du réseau liaison 16, qu'il est pris en compte la nécessité de limiter le délai entre l'envoi d'un ordre et son acceptation sur la plate-forme destinataire à un maximum d'une seconde.
- Les distances de connectivité. La liaison 16 répond à un besoin de connectivité limitée à la portée optique
- La protection des données. La liaison 16 offre le niveau le plus haut de protection
Il existe un lien fort entre les Groupes de Participation de la liaison 16, et les fonctions des trois Liaisons de Données Tactiques utilisant les données de série-J. Ce lien spécifique à la liaison 16, ne se retrouve pas dans les autres Liaisons ; les Groupes de Participation sont spécifiques à la liaison 16.
Les principales fonctions des liaisons de Données Tactiques de série-J sont listées ci-dessous :
L'identification
L'identification est supportée par les Groupes de Participation PPLI-A et PPLI-B. La présence d'une plate-forme sur l'un de ces NPG (le PPLI-B) suffit à son identification AMI. Le PPLI-A est essentiellement utilisé pour l'émission de la position des avions de chasse à un taux élevé, afin d'éviter les tirs fratricides en combat rapproché.
- L'identification d'une plate-forme C2[sigle 4] est précisée, dans le message PPLI, par la transmission de son indicatif phonie, de sa fréquence de contrÎle ou du Numéro de Net VOICE attribué à cette fonction, de son Numéro de Net CONTROL
- L'identification d'une plate-forme Non-C2 est précisée, dans le message PPLI, par la transmission de son indicatif phonie, de la fréquence de contrÎle ou du N° de Net VOICE, du Numéro de Net CONTROL, sur lesquels elle est positionnée.
Cette fonction est la fonction essentielle de la liaison 16. L'identification AMI donnée par la liaison 16 est la meilleure garantie contre les tirs fratricides.
L'identification est complétée par l'état de la plate-forme. Ainsi, sur le Groupe de Participation, PPLI-B,
- chaque plate-forme d'Environnement AIR transmet des informations générales sur le déroulement de sa mission, par exemple, le temps restant à passer sur zone, la quantité de carburant disponible, le nombre d'armes disponibles immédiatement (Hot Weapons) et le nombre d'armes se trouvant en soute (Cold Weapons) etc.
Cette information permet aux Commandants de lutte de vérifier, en temps réel, la capacité d'une plate-forme, C2 ou Non-C2, a réaliser une nouvelle mission, sans devoir intervenir en phonie et ainsi, en évitant de perturber les opérateurs menant des actions tactiques. Il est essentiel que ces informations soient mises à jour automatiquement.
En cas de nécessité, une plate-forme AIR peut de plus, transmettre les états d'urgence[trad 25] comme l'éjection du pilote[trad 26], ou l'amerrissage[trad 27].
- chaque plate-forme d'environnement SURFACE transmet les mĂȘmes informations gĂ©nĂ©rales avec de plus, pour les plateformes Ă©quipĂ©es de pont d'envol, la couleur de celui-ci (Rouge, Orange, Vert)
En cas de nécessité, une plate-forme SURFACE peut aussi, transmettre un état d'urgence[trad 25].
La navigation
La navigation est essentiellement supportée par le Groupe de Participation, PPLI-B
La liaison 16 entretient pour chaque plate-forme, une navigation relative et une navigation absolue. Les navigations, relative et absolue, que la liaison 16 offre sont inégalées sur un théùtre d'opération dont l'environnement est fortement brouillé.
Le référentiel de la navigation liaison 16 est le WGS 84 (World Geodetic System 1984 : SystÚme géodésique mondial, révision de 1984)
Dans le réseau liaison 16, les distances sont exprimées en data mile (en) (0,987 du mile nautique ou mile marin)
La surveillance
La surveillance est la fonction premiĂšre des plateformes C2[sigle 4] ; elle n'est pas liĂ©e Ă la prĂ©sence d'une liaison de donnĂ©es tactiques, mais la prĂ©sence de cette derniĂšre lui permet dâaccĂ©der Ă la finalitĂ© de son Ă©laboration : sa diffusion et le partage de sa perception.
ĂquipĂ©es de senseurs, les plateformes Ă©laborent, Ă partir de donnĂ©es brutes (les plots radar, les dĂ©tections reçues des plateformes Non-C2, par exemple), des pistes dont les symboles reprĂ©sentent sur les Ă©crans, les informations cinĂ©matiques et de localisation dans l'espace, des mobiles dĂ©tectĂ©s.
Dans le thĂ©Ăątre d'opĂ©ration trĂšs connectĂ© des annĂ©es 2010, il est indispensable que ces informations soient Ă©laborĂ©es au sein des plateformes C2, dans un format apte Ă ĂȘtre immĂ©diatement transmis vers les autres Ă©lĂ©ments de la force.
Il est Ă©galement nĂ©cessaire qu'en amont, les capteurs fournissent des informations, dans un format de donnĂ©es, immĂ©diatement utilisable localement et Ă distance par l'Ă©change de donnĂ©es tactiques ; c'est pourquoi les donnĂ©es de sĂ©rie-J dĂ©crites Ă l'identique dans les stanag 5516 et 5522, sont gĂ©nĂ©ralement le format de donnĂ©es en sortie des capteurs, imposĂ© par les architectes des systĂšmes de combat et de mission. Cependant, ces capteurs ne fournissent que des donnĂ©es brutes ; l'Ă©laboration des donnĂ©es consolidĂ©es que sont les pistes, doit rester de la responsabilitĂ© exclusive du systĂšme de la plate-forme C2 ; cela est indispensable Ă la mise en Ćuvre d'une capacitĂ© de poursuite multisenseurs efficace.
à bord des plateformes C2, sont distinguées :
- les données techniques dont l'exploitation est à usage exclusivement interne
- les données tactiques dont l'exploitation est réalisée en interne et sur les autres plateformes.
Seules les informations échangées, par l'intermédiaire des liaisons de données, ont droit au qualificatif de tactiques.
Le format d'échange retenu par les forces de l'OTAN et françaises, est celui des données de série-J.
But de la surveillance
L'échange de données consolidées sur le Groupe de participation surveillance, permet aux plateformes C2 d'élaborer une image tactique unique et partagée par tous les participants au réseau. Les données tactiques consolidées sont :
- Les Pistes (« Temps réel » (TR) et « non temps réel » (NTR) en particulier les pistes de catégorie « SURFACE », issues de l'AIS[sigle 46])
- Les points, lignes, surfaces et volumes de référence qui permettent en particulier de définir l'espace aérien, les chenaux maritimes et les rails de navigation maritime en particulier ceux appartenant aux dispositifs de séparation du trafic comme le rail d'Ouessant
- Les points d'urgence
- Les fixes (positions en latitude, longitude et Ă©ventuellement altitude)
- Les relĂšvements (latitude, longitude et azimut)
Le Groupe de participation surveillancepermet Ă©galement aux plateformes C2, d'Ă©changer des messages dont le but est de clarifier l'image tactique, en supprimant :
- les doubles désignation (Un objet du monde réel faisant l'objet de deux pistes)
- les conflits de TN (le mĂȘme numĂ©ro de piste (TN) dĂ©signant des objets diffĂ©rents)
- les conflits d'environnement (par exemple, un objet est évalué par une unité comme appartenant à l'environnement Surface maritime et il est évalué par une autre unité comme appartenant à un autre environnement - Air par exemple).
- les conflits d'identité (écart d'identité)
- les conflits d'IFF (Ă©cart d'IFF)
Conçue initialement pour la lutte dans la troisiÚme dimension et la lutte antiaérienne, la fonction SURVEILLANCE de la liaison 16 s'est imposée dans les domaines de lutte SURFACE, maritime et terrestre, et sous-marine.
Le Groupe de Participation, surveillance permet aux plateformes C2 de transmettre des liens entre deux objets de l'image tactique, par la transmission de messages d'association et de PAIRING[3]
Association et appariement
L'association et l'appariement ne sont pas des fonctions propres aux liaisons de donnĂ©es tactiques en gĂ©nĂ©ral, ou Ă la liaison 16 en particulier. Les systĂšmes de mission et de combat, associent et appairent les pistes, mĂȘme en l'absence de connexion au rĂ©seau afin d'Ă©claircir ou de prĂ©ciser l'image tactique.
Une fois la plate-forme connectée à l'interface, la liaison 16 permet la transmission de ces informations.
Association
L'association indique que les objets concernĂ©s sont relatifs au mĂȘme objet du monde rĂ©el
Par exemple,
- Un relĂšvement de Guerre Ălectronique est associĂ© Ă une piste AIR, si les informations captĂ©es (par exemple les Ă©missions d'un radar), sont issues de la piste AIR.
- Deux pistes sous-marines sont associĂ©es, si elles dĂ©signent le mĂȘme sous-marin (les pistes sous-marines ne peuvent pas ĂȘtre corrĂ©lĂ©es).
Sur les écrans, l'association est généralement représentée, lors de la sélection d'une des pistes associées, par un trait de couleur Jaune la reliant aux autres pistes associées.
Appariement
L'appariement se dit dans le langage commun PAIRING.
Le PAIRING précise le déroulement de la mission d'une piste AMI en décrivant son activité.
Par exemple,
- la piste d'un avion AMI retournant à sa base (RTB[sigle 47]) fera l'objet d'un PAIRING avec la base devant accueillir l'aéronef.
- un avion ravitailleur AMI fera l'objet d'un PAIRING avec le point de référence de ravitaillement autour duquel il orbite.
Le message PAIRING peut ĂȘtre Ă©mis par une plate-forme C2 :
- pour préciser sa propre activité, par exemple RTB : je retourne à la base dont le Track Number est indiqué,
- pour préciser l'activité d'une plate-forme Non-C2 qui est sous son contrÎle, par exemple RTB : l'aéronef que je contrÎle retourne à la base dont le Track Number est indiqué.
Sur les écrans, l'appariement est généralement représentée, lors de la sélection d'une des pistes appariées, par un trait de couleur Bleue la reliant à la seconde piste objet de l'appariement.
Nombre d'objets tactiques échangés
La fonction surveillance de la liaison 16 permet d'Ă©changer plusieurs milliers de d'objets tactiques.
Le concept de Guerre en réseau ou NCW impose que l'ensemble des objets soient mémorisés dans la base de données (Table des pistes) des plateformes C2 et non C2.
Les systÚmes de combats aux débuts du XXIe siÚcle permettaient de gérer généralement 2000 objets. C'est particuliÚrement le cas du porte-avions Charles de gaulle[158] et de l'E-2C[159]. Depuis, la capacité des systÚmes en gestion du nombre de pistes a été augmentée, particuliÚrement pour les E-2D[160] américains et les E-3 de l'OTAN[161].
Visualisation des objets tactiques reçus
La mise en Ćuvre de la liaison 16 est fortement liĂ©e Ă l'interface homme-machine. La force de ce lien est actĂ©e depuis l'Ă©dition 6 du STANAG 5516 qui dĂ©finit prĂ©cisĂ©ment les conditions de l'acquisition de l'information par les opĂ©rateurs.
Grille de visualisation
La visualisation des objets s'effectue sur une grille orthogonale en coordonnées cartésiennes. Cette grille permet :
- techniquement, le positionnement précis des pistes issues des plots radar,
- opérationnellement, aux contrÎleurs aériens d'effectuer un contrÎle serré des aéronefs en indiquant des routes correctement visualisées sur leurs écrans
La grille est centrée sur le porteur et est recalée environ toutes les minutes pour un avion et toutes les dix minutes pour un navire.
Il est important de noter qu'Ă l'Ă©chelle d'une zone tactique, les Ă©carts de distance entre :
- une route loxodromique ou Loxodromie, représentée sur une carte marine ou aéronautique en projection de Mercator par une ligne droite et qui ne représente pas la distance la plus courte entre deux points
- et la route la plus courte, appelée route orthodromique ou orthodromie, représentée sur une carte marine ou aéronautique en projection de Mercator par une courbe,
sont négligeables.
La route d'une piste échangée sur la liaison 16 est déterminée à partir du méridien de référence de la position de cette piste (le nord à la position de la piste). La route présentée sur les écrans tactiques sera quant à elle référencée au méridien de référence du porteur. En résumé :
- la route présentée sur les écrans diffÚre d'un porteur à l'autre et est référencée au Nord de la position du Porteur
- la route mémorisée en base de données est identique sur toutes les plateformes et est référencée au Nord de la position de la piste
Certains systÚmes présentent les objets sur une projection cartographique au détriment de la facilité d'emploi opérationnel ; à titre d'exemple, contrairement à une grille orthogonale en coordonnées cartésiennes orthonormé,
- la direction du nord n'est vers le haut de l'écran qu'à la position de la plateforme ; sinon, la direction du nord diffÚre un peu, en fonction de l'écart de la position de l'objet par rapport à la position du porteur. La différence est d'autant plus sensible que le porteur se trouve à une latitude élevée.
- les distances nord/sud et est/ouest sont diffĂ©rentes pour un mĂȘme Ă©cart sur l'Ă©cran, selon le type de projection cartographique. En projection de Mercator, la distance en milles nautiques en est/ouest = nombre de minutes en longitude Ă Cosinus de la latitude du lieu.
- en bref, la précision des positions des cibles transmises aux armes moyenne et longue portée est fortement altérée, si elles sont déterminées à partir d'une projection cartographique au lieu d'une grille orthogonale en coordonnées cartésiennes orthonormé.
Objets visualisés - Visualisation Forcée[trad 28] et Visualisation d'urgence[trad 25]
Les opĂ©rateurs des plateformes mettent en place des filtres de visualisation, afin de ne prĂ©senter sur les Ă©crans que l'information dĂ©sirĂ©e ; cependant, si nĂ©cessaire, tout objet peut ĂȘtre "poussĂ©" sur les Ă©crans d'une autre plateforme ou « tirĂ© » sur ses propres Ă©crans.
- Les plateformes C2 forcent la visualisation d'un objet tactique sur les autres plateformes C2 par l'envoi d'un message "ForceTell" transmis sur la surveillance. (Les plateformes non C2 n'interprĂštent ni ce message, ni le champ "Force Tell" inclus dans les messages pistes (J3.X) et Interface Unit (J2.X)).
- Les plateformes C2 forcent la visualisation d'un objet tactique sur les plateformes Non-C2 qu'elles contrĂŽlent par un message "HIT" (High Interest Track) Ă©mis sur le groupe de participation CONTROL.
- Les opérateurs des plateformes C2 et non C2 disposent d'un message systÚme qui leur permet de forcer la visualisation et la prise en contrÎle opérateur (HOOK[162]), d'un objet dont ils saisissent le Link Track Number. (« CALL TN » - « AANNN »)
Sur les Ă©crans tactiques, les pistes en « Force Tell » et en « Emergency » sont affectĂ©es d'un identifiant particulier afin que l'opĂ©rateur comprenne d'un coup d'Ćil pourquoi une piste appartenant Ă une catĂ©gorie ou une identitĂ© filtrĂ©e est prĂ©sente sur son Ă©cran.
Objets visualisés - Plateforme non C2 - High Interest Track
Pour permettre la visualisation immĂ©diate de toute information "forcĂ©e" ou "appelĂ©e", la capacitĂ© de mĂ©morisation de la table des pistes d'un avion de chasse doit ĂȘtre la mĂȘme que celle des plateformes C2 qui le contrĂŽlent. En l'absence de cette capacitĂ© sur les plateformes Non-C2, le dĂ©lai de visualisation de la piste pourrait prendre jusqu'Ă 12 secondes pour une piste AIR ou SURFACE marquĂ©e HIT ; ce dĂ©lai est inacceptable en situation de combat.
Le HIT permet Ă une plateforme C2 de pousser l'information ponctuellement utile sur l'Ă©cran du cockpit d'une plateforme Non-C2.
Opérationnellement, avant l'envoi d'un ordre d'engagement vers une plateforme Non-C2 qu'elle contrÎle, la plateforme C2 positionnera la piste de la cible en "High Interest Track". Elle s'assure ainsi que la cible est visualisée sur l'écran du destinataire et que rien ne s'oppose à ce que l'ordre soit exécuté sans délai.
Objets visualisés - Choix de visualisation
Au dĂ©but 2010, grĂące aux puissances de calcul et aux capacitĂ©s de mĂ©morisation, la technologie n'impose plus (au donneur d'ordre ou Ă l'industriel) d'effectuer des choix sur le traitement Ă priori des informations devant ĂȘtre visualisĂ©es par l'utilisateur opĂ©rationnel.
L'expérience a montré que certaines informations considérées inutiles à priori, devenaient indispensables dans certains contextes. à titre d'exemple, les pistes sous-marines ne sont pas utiles à la conduite des missions des avions de chasse. En exercice simulé, il a été démontré qu'en cas d'éjection d'un pilote au-dessus de la mer, la visualisation du symbole d'un sous-marin AMI sur l'écran d'un avion de chasse, devenait, à cet instant précis, l'information indispensable pour permettre au pilote de s'éjecter au plus prÚs d'un sous-marin AMI présent sur zone, qui pourra ainsi rapidement le récupérer.
Les conséquences qui ont été tirées de ces simulations, se résument ainsi :
Sur une plateforme donnée,
- Aucune information ne doit ĂȘtre Ă priori rejetĂ©e ; toutes les informations circulant sur le rĂ©seau doivent ĂȘtre mĂ©morisĂ©es en table des pistes.
- Il est de la responsabilitĂ© unique des opĂ©rateurs de dĂ©cider quelles informations doivent ĂȘtre prĂ©sentĂ©es en permanence sur leurs Ă©crans (mise en Ćuvre des filtres en visualisation).
- La symbologie associĂ©e aux objets considĂ©rĂ©s de moindre intĂ©rĂȘt, pour la plateforme considĂ©rĂ©e et donc pratiquement jamais visualisĂ©s, peut ĂȘtre un symbole gĂ©nĂ©rique dont l'utilitĂ© est de pouvoir prĂ©senter une position, en Ă©conomisant le coĂ»t de dĂ©veloppement de tous les symboles NTDS ou des APP-6A/MIL-STD-2525A-B.
Objets visualisés - Symbologie NTDS
Les pistes
La surveillance permet aux unités de Commandement et de ContrÎle (C2) d'élaborer une image tactique. Cette fonction leur permet d'échanger
- les messages de transmission des pistes (informations élaborées à partir de leurs senseurs) et
- les messages de gestion afin de régler tout conflit d'environnement :
- Espace,
- Air,
- Surface Terrestre,
- Surface Maritime,
- Sous-Marin
- d'identification :
- Hostile,
- Suspect,
- Neutre,
- Présumé Ami,
- Ami
- de type de plateforme (lié à l'environnement)
- Porte-avion
- AEW
- âŠ
- d'activité plateforme
- de participation Ă un exercice
et de permettre à une unité donnée, de compléter les informations transmises par une autre.
Une piste échangée en liaison 16 est :
- soit, temps réel, sa position en latitude, longitude, mesurée par un senseur, a été extrapolée au moment de son émission
- soit, non temps réel, à sa position en latitude, longitude, est associée une heure d'observation (l'ùge maximum de l'observation est de 23 heures, 59 minutes)
La création des pistes
Seules les unités C2 peuvent créer des pistes.
Une piste s'appelle
- "LOCAL" dans le systÚme qui l'a créé.
- "REMOTE" dans les systÚmes qui l'auront reçue
- Les pistes de catégorie air ou surface, sont créées à partir de plots issus des radars primaires ou de l'IFF (Identification Friend or Foe) appelé aussi Radar secondaire. De la fusion de plots, issus de plusieurs radars, le systÚme de chaque plateforme ne crée qu'une seule piste LOCAL (i.e. Les senseurs ne doivent pas créer de pistes)
- Une piste de catĂ©gorie air ou surface est unique. Cependant, elle peut ĂȘtre LOCAL sur plusieurs plateformes, pour cela, elle aura dĂ» faire l'objet d'une ou plusieurs corrĂ©lations.
- Une piste LOCAL reçue sur la liaison 16 (La plateforme ne possÚde pas la responsabilité de report sur l'interface liaison 16), est toujours considérée comme étant LOCAL, mais est appelée Common LOCAL Track.
- Les pistes de catĂ©gorie surface (maritime) peuvent ĂȘtre Ă©galement crĂ©Ă©es Ă partir des informations fournies par le SystĂšme d'identification automatique appelĂ© communĂ©ment AIS (Automatic Identification System) ; dans ce dernier cas, l'AIS est considĂ©rĂ© (du point de vue militaire) comme un senseur qui Ă©labore des donnĂ©es brutes non-temps rĂ©el (i.e. Position, route, vitesse et heure d'observation), et dont les informations d'identification doivent ĂȘtre consolidĂ©es par d'autres moyens[164]. Vue de la plateforme la diffusant sur le rĂ©seau liaison 16, une piste AIS est donc une piste LOCAL Non Temps RĂ©el. Les plateformes de surveillance maritimes, utilisent les messages Free-Text pour diffuser en liaison 16, les informations recueillies par l'AIS. Le format des donnĂ©es AIS diffusĂ©es en Free-Text, n'Ă©tait pas standardisĂ© en 2010. Dans le cadre de l'accĂ©lĂ©ration de son programme FORCE NET, l'US Navy considĂšre l'AIS comme un moyen de renseignement Ă faible coĂ»t. Elle considĂšre qu'avec l'AIS, les navires auront une capacitĂ© de perception des navires de commerce deux fois supĂ©rieure sur la COP[165] - [sigle 48].
- Les pistes de catĂ©gorie air peuvent ĂȘtre Ă©galement crĂ©Ă©es Ă partir des informations fournies par le systĂšme automatique de surveillance appelĂ© communĂ©ment ADS-B (Automatic dependent surveillance-broadcast).
- Les pistes de catégorie sous-marines sont créées à partir
- des données issues des sonars
- de bouées acoustiques (en anglais Sonobuoy)
- éventuellement de radar (sous-marin en surface ou à l'immersion périscopique)
Les avions Non-C2 (fighters, BombersâŠ) en tant que senseur dĂ©portĂ© du C2 qui les contrĂŽle, n'Ă©laborent donc que des plots qui sont redescendus vers le C2 sous forme de messages "Target Sorting". Sur rĂ©ception de ce message, l'unitĂ© C2 contrĂŽlante crĂ©e et dissĂ©mine la piste sur le Groupe de Participation SURVEILLANCE. Les Non-C2 peuvent de la mĂȘme maniĂšre transmettre des points (FIX) et des relĂšvements (LOB : Line Of Bearing) EW sur le NPG EW. Ce sont uniquement des donnĂ©es brutes (PARAMETRIC).
Les informations de SURVEILLANCE qu'une plateforme C2 est amené à diffuser, sont dépendantes des capteurs des plateformes non C2 qu'elle contrÎle. Les caractéristiques des différents capteurs embarqués sont évolutives en fonction du déploiement des nouveaux standards d'avions de chasse. Le plan d'implémentation des messages de SURVEILLANCE d'une plateforme C2 ne peut donc subir de limitation, tant en émission qu'en réception. En particulier, une plateforme C2 doit posséder la capacité de diffuser toutes les informations de guerre électronique, descendues par les plateformes non C2 travaillant sous son contrÎle.
La remontĂ©e de donnĂ©es piste directement par un C2 vers un Non-C2 qu'il contrĂŽle, au travers du Network Participating Group Control (Uplink), (pratique hĂ©ritĂ©e de la liaison 4-A), Ă©tait utilisĂ©e par des armĂ©es n'ayant pas atteint un niveau opĂ©rationnel suffisant pour travailler pleinement dans une force appliquant les concepts d'emplois dĂ©duits du Network Centric Warfare. Cette pratique entraĂźnait une confusion rĂ©sultant de la rĂ©ception de la mĂȘme information piste par deux canaux diffĂ©rents (NPG Surveillance et Control). Elle n'est plus permise en raison de la restriction du nombre de TimeSlots affectĂ©s au "Control Uplink", imposĂ©e par la saturation du rĂ©seau.
Les pistes en « Exercice »
Ă des fins d'entraĂźnement, des plateformes AMI (Air, Surface, Sub-surface) peuvent participer Ă un exercice. Ces pistes font l'objet d'une visualisation particuliĂšre ; par exemple, le fond du symbole est un X de couleur orange.
Toutes les identitĂ©s peuvent ĂȘtre affectĂ©es de l'attribut "Exercice"
- une piste "HOSTILE EXERCICE" est appelée FAKER,
- une piste "SUSPECT EXERCICE" est appelée JOKER[166].
Sur les systÚmes, toutes les pistes en "Exercice" passent automatiquement AMI, dÚs l'apparition sur le réseau d'une piste Hostile (non-exercice), ou lors de la fin de l'exercice en particulier lors de la réception du message "Exercice Status Change".
Les points d'urgence
Les points d'urgence[trad 25] sont essentiellement :
- un homme Ă la mer[trad 29],
- l'amerrissage d'urgence[trad 27] d'un aéronef,
- l'éjection du pilote[trad 30] d'un avion. Les plateformes C2 possÚdent la capacité de créer automatiquement un point d'urgence "BailOut", à la position de l'avion, lorsqu'est reçue pour la premiÚre fois l'information d'urgence "BailOut", dans le message PPLI. Un message d'association permet de connaßtre le lien entre le point d'urgence et l'aéronef concerné. Cette information est essentielle pour lancer rapidement la mission CSAR[sigle 49] qui s'impose.
- un navire en détresse[trad 31]
Les points de références
La surveillance permet également d'échanger les messages décrivant l'environnement du théùtre (comme les Points de référence : Couloirs aériens, routes maritimes, les dangers : Champs de mines, etc.).
Les points fixes et les relĂšvements
La surveillance permet aussi la diffusion des points fixes et les relĂšvements Ă©laborĂ©s par les senseurs de Guerre Ălectronique aprĂšs qu'ils ont Ă©tĂ© consolidĂ©s (EW Product)
Enfin, la Surveillance prend en compte la lutte anti-sous-marine. Elle diffuse les points fixes et les relÚvements "ASW" élaborés par les sonars et les FLIR[sigle 50]. Le tempo de la lutte anti-sous-marine ne demande cependant pas un taux de mise à jour aussi élevé que celui qui est offert par la liaison 16.
Ăchange des pistes au sein du rĂ©seau multiliaisons de donnĂ©es de sĂ©rie-J
La fonction surveillance est commune aux trois liaisons de données de la série-J, fonctionnant comme un seul réseau "logique" unique.
Dans le cadre du rĂ©seau logique unique idĂ©al, la fonction de dataforwarder n'existe pas ; tous les participants sont alors abonnĂ©s aux trois liaisons. La principale difficultĂ© empĂȘchant la mise en Ćuvre de ce rĂ©seau logique idĂ©al, rĂ©side dans les difficultĂ©s (techniques et financiĂšres) Ă intĂ©grer les trois liaisons dans certaines plateformes. C'est pourquoi de nombreuses Ă©tudes amont travaillent sur le rĂ©seau logique unique "Over-IP" ; dans ce contexte, l'utilisateur accĂšde Ă l'information qui l'intĂ©resse sans avoir Ă se soucier du chemin (de la liaison de donnĂ©es tactiques) utilisĂ©e Ă cette fin.
Corrélation sur une plateforme (Piste Locale / Piste Reçue)
La corrélation est le processus, appliqué sur chaque plateforme C2, par lequel les données d'une piste (de catégorie Air ou Surface exclusivement) issue des mesures de capteur(s) et celles d'une autre piste (Air ou Surface) reçue sur la liaison, sont fusionnées en une seule piste "locale" contenant des données "externes" (Remote). En "table des Pistes", une piste corrélée est représentée par un item unique, composé de données locales et de données externes. L'objectif de la corrélation est de garder sur la SURVEILLANCE, une image tactique commune à toutes les plateformes, à jour en temps réel.
Le processus de corrĂ©lation, rĂ©alisĂ© sur une plateforme, est la mise en Ćuvre logicielle d'une mĂ©thodologie de corrĂ©lation qui doit rĂ©soudre les ambiguĂŻtĂ©s et les informations contradictoires pour fournir aux autres plateformes, une synthĂšse des informations de surveillance utiles du point de vue opĂ©rationnel.
Les ambiguïtés possibles incluent
- les pistes manquées,
- les pistes supplémentaires,
- ou des erreurs de position et de vitesse.
Du point de vue d'une plateforme,
- La corrélation des pistes locales avec les pistes distantes (Remote) reçues sur la liaison 16, est utilisée pour déterminer l'unité chargée de la transmission, afin qu'une piste ne fasse l'objet que d'un seul report.
Cette restriction maximise l'utilisation de la capacité de la liaison. Elle élimine 'la confusion' que des reports de pistes multiples peuvent engendrer, sur les systÚmes de commandement et de contrÎle actuels (C2).
- AprÚs corrélation entre une piste locale et une piste externe (Remote),
- le Track Number le plus petit est conservé, sauf en cas d'éventuelles contraintes opérationnelles[trad 32] qui imposent la conservation du TN le plus grand.
- seuls les éléments cinématiques issus des senseurs locaux sont considérés pour la visualisation,
- les informations externes sont mémorisées et viennent le cas échéant, enrichir les données locales ; c'est particuliÚrement le cas pour les informations altitude et IFF.
- une piste est reconnue corrélée tant que la plateforme ne prend pas la Responsabilité de Report (R2); selon l'AdatP-33, elle prend l'appellation de "Common Local Track"
- Lors de la prise de R2, le lien de corrĂ©lation est cassĂ© car la plateforme ne reçoit plus de donnĂ©es "position/cinĂ©matique" externes ; selon l'AdatP-33, elle prend l'appellation de "Local Track". Cependant, l'"enrichissement" apportĂ© par les donnĂ©es externes (ID, IFFâŠ) est conservĂ©.
En résumé, une piste (Air ou Surface) est
- "Local" sur la plateforme détenant la R2,
- "Common Local" ou "Remote" sur les plateformes ne détenant pas la R2.
Décorrélation sur une plateforme
Sur une plateforme donnĂ©e, la dĂ©-corrĂ©lation, ne peut donc ĂȘtre rĂ©alisĂ©e que sur une piste Common Local Track, c'est-Ă -dire que par le systĂšme de mission d'une plateforme C2, ne dĂ©tenant pas la R2 de la piste devant ĂȘtre dĂ©-corrĂ©lĂ©e.
- Vu du réseau, la décorrélation consiste à faire cesser l'état de transmission d'une seule piste pour deux objets du mode réel.
- Vu de la plateforme à l'origine de la décorrélation, cela se résume à un changement du Track Number de la piste détenue localement. à l'issue de ce changement de Track Number, les messages de 2 pistes (une piste LOCALE et une piste REMOTE), chacune correspondant à un objet du monde réel, circulent sur le réseau.
Les messages de gestion de la situation tactique
Les plateformes ne possédant pas la R2 disposent de messages de gestion pour apporter de nouvelles données externes (autres que "position/cinématique") à l'unité possédant la responsabilité de report (R2).
La Qualité de Poursuite (TQ) et la responsabilité de report (R2)
La combinaison de la Responsabilité de Report (R2) et de la qualité de la poursuite (TQ : Track Quality) est utilisée par les liaisons de données tactiques pour entretenir la qualité de l'image tactique (en limitant des ambiguïtés) et minimiser la charge des échanges sur les liaisons[167].
La mesure de qualité de piste TQ, est utilisée pour établir l'Unité la plus appropriée pour transmettre une piste AIR ou SURFACE.
En données de série-J la valeur de la TQ des pistes temps réel va de 1 (valeur minimale) à 15 (valeur maximale). Une valeur de précision en position, définit chaque valeur de TQ, à part la valeur de TQ=0, qui définit une piste non temps réel. La plus haute valeur de TQ exige une précision supérieure à 50 pieds[168].
La TQ est une information contenue dans chaque message piste de catégorie Air ou Surface.
L'unitĂ© possĂ©dant la meilleure TQ assume alors la responsabilitĂ© du report (R2) jusqu'au moment oĂč une autre UnitĂ© possĂ©dera une TQ suffisamment plus haute pour reprendre la R2 de la piste.
La notion R2 ne se limite pas aux Pistes AIR et SURFACE auxquelles est associée la notion de TQ. Elle s'applique également aux points de référence, aux points d'urgence, aux surfaces, comme en lutte anti-sous-marine, les "NOTACK area" qui définissent une zone attribuée pour un temps donné à un sous-marin AMI et dans laquelle toute attaque est interdite.
Les numéros de piste (Track Number)
Les Numéros de Pistes (en anglais Track Number et en langage commun TN) est l'identifiant (le nom) d'une piste. Il est composé de deux termes Alphanumériques (codés sur 5 digits) et de trois termes numériques codés sur trois digits. Il se présente donc sous la forme A.A.N.N.N (N en octal).
Dans le cadre du rĂ©seau logique unique actuellement mis en Ćuvre, le dataforwarder permet l'Ă©change d'ordres de coordination entre des unitĂ©s mettant en Ćuvre des liaisons de DonnĂ©es Tactiques diffĂ©rentes. (par exemple, la Liaison 16 et la Liaison 22).
Dans un réseau logique multi liaisons, les numéros de pistes sont communs à toutes les liaisons de données tactiques. les TN inférieurs à 077778, sont appelés LowTN et sont partagés avec les TN de la série-M (liaison 11). les TN supérieurs à 077778 sont appelés HighTN ; ils ne sont disponibles que pour les liaisons de données tactiques de série-J.
Dans le monde des données de série-J, le nombre de TN permet de désigner environ 524.000 pistes, alors que dans celui des données de série-M, (celui de la Liaison 11) il est limité à 4092. C'est la raison principale de l'abandon de la Liaison 11 dans les opérations d'envergure.
USS Sides USS Vincennes USS Spruance L'inadĂ©quation du nombre de "Track Number" disponibles en Liaison 11 par rapport au besoin opĂ©rationnel, a Ă©tĂ© cruellement mis en Ă©vidence le Ă bord de l'USS Vincennes (CG-49), lorsque ce navire a abattu l'Airbus du vol 655 Iran Air. Ce jour-lĂ , de nombreuses plateformes participaient au rĂ©seau Liaison 11. Airbus A300 Iran Air 655 Le vol 655 Iran Air a Ă©tĂ© transmis par le Vincennes sur la Liaison 11 par la piste numĂ©ro 4474 (TN 4474), tandis que l'USS SIDES (FFG-14) l'a transmis avec le TN 4131[169]. AprĂšs un moment, consĂ©cutivement Ă la corrĂ©lation des deux pistes sur l'USS Vincennes, seul le TN 4131 a Ă©tĂ© conservĂ© pour le vol 655 Iran Air. Plus tard, l'USS Spruance (DD-963) croisant Ă 150 milles nautiques de lĂ , attribua le TN 4474 Ă un A6 Intruder qui Ă©tait en approche d'atterrissage loin des opĂ©rations. Cela entraĂźna une erreur dans l'apprĂ©ciation de la trajectoire de l'Airbus lorsque le commandant du Vincennes posa la question "What is 4474 doing?" en pensant que ce numĂ©ro de piste Ă©tait toujours celui attribuĂ© au vol 655 Iran Air[170]. Le fait que l'A6 Intruder Ă©tait en descente alors que l'Airbus A300 Ă©tait en montĂ©e, a participĂ© au dĂ©clenchement du drame qui devait coĂ»ter la vie Ă 290 passagers[171]. Ce retour d'expĂ©rience, et le nombre Ă©levĂ© de numĂ©ros de pistes disponibles pour les liaisons de donnĂ©es de la SĂ©rie-J, ont exclu pour la liaison 16, l'utilisation du TN POOL (plusieurs plateformes utilisent le mĂȘme bloc de numĂ©ros de piste) qui Ă©tait en vigueur dans le rĂ©seau liaison 11 lors de cet Ă©vĂšnement. Il faut remarquer cependant, qu'en dĂ©but 2010, soit 22 ans aprĂšs la tragĂ©die du vol 655 Iran Air, aucune des plateformes opĂ©rationnelles - en particulier, celles du groupe aĂ©ronaval - ne disposait de la Liaison 22. Ce n'est qu'Ă partir de la mise en Ćuvre de la Liaison 22 en complĂ©ment de la Liaison 16, que la Marine Nationale disposera d'un rĂ©seau de liaisons de donnĂ©es tactiques, homogĂšne lui permettant de dialoguer au mĂȘme niveau que le rĂ©seau multi-liaisons de l'US Navy. |
Certaines plages de TN ont des affectations particuliĂšres :
- de 000018 à 000768 : Ces numéros sont affectés à de Interfaces Units (IU prend en compte tous les participants actifs à l'un des réseaux en fonction sur le théùtre d'opération) et prioritairement au Participating Units (PU : les PUs sont les IU participant à la liaison 11-A)
- 000778 : Ce numĂ©ro est interdit en opĂ©ration. Il Ă©tait utilisĂ© aux Ătats-Unis, lors des exercices, par un AEW des forces "bleue" pour transmettre, gĂ©nĂ©ralement en liaison 11, les pistes dĂ©tectĂ©es aux forces "orange" et ainsi faire l'Ă©conomie du vol d'un second AEW au profit des forces "orange".
- de 001008 à 001758 : Ces numéros sont affectés à de Interfaces Units et prioritairement au Reporting Units (RU : les RUs sont les IU participant à la liaison 11-B)
- 001768 : Numéro réservé à l'unité effectuant la passerelle entre la Liaison 11 et la Liaison 16 (le Dataforwarder)
- 001778 : Numéro destiné à indiquer qu'un message d'ordre est diffusé (Toutes les unités sont destinataires du message)
- 077778 : Numéro réservé pour le gestionnaire du réseau
Dans le message "OPTASK LINK", le JICO attribue à chaque IU un bloc de numéro de piste, dans lequel elle prendra le TN qu'elle affectera automatiquement à une piste au moment de son émission selon la méthode First in, first out. Cependant, les opérateurs peuvent attribuer manuellement, n'importe lequel des TNs hors de la plage des TNs affectée à leur plateforme Le TN n'est en aucun cas une indication sur l'IU à l'origine de la diffusion de la piste mais uniquement sur l'unité à l'origine de sa création, si le TN a été attribué automatiquement.
Les JU (JU : IU Liaison 16) peuvent avoir n'importe quel numéro Numérique (en octal) soit N.N.N.N.N.
Dans un réseau logique qui n'est pas exclusivement de série-J, les JU Non-C2 ne peuvent avoir de TN inférieur à 0.0.2.0.08 car elles sont retransmises en Liaison 11 par le dataforwarder en tant que pistes et non en tant qu'IUs.
La guerre Ă©lectronique ou Electronic Warfare
La fonction "guerre électronique" bénéficie au maximum des taux élevés de mises à jour offerts par la Liaison 16 dans le Groupe de Participation EW. Elle offre des possibilités de recherches et d'analyses coordonnées effectuées par des plateformes dont la fonction principale ou secondaire est la guerre électronique.
Elle permet de rĂ©pondre au besoin de plus en plus fort de coordination entre les plateformes ISR[sigle 51] et les plateformes C2[172]. Entre les plateformes C2, les ordres de coordination de la Guerre Ălectronique, sont directement Ă©changĂ©s par les cellules dĂ©diĂ©es Ă cette fonction. Sur les plateformes C2 chargĂ©es de la diffusion des informations consolidĂ©es sur la surveillance, les informations d'identitĂ©, en particulier celles concernant l'HOSTILE, doivent ĂȘtre validĂ©es par une autoritĂ© habilitĂ©e avant diffusion.
RÎle des Plateformes SIGINT dans le réseau Tactique
La fonction « guerre Ă©lectronique » est mise en Ćuvre grĂące Ă l'Ă©change de messages EW bruts (EW Parametric) entre les plateformes C2 et les plateformes non C2, sur le Groupe de Participation EW.
En thĂ©orie, une seule unitĂ© C2 du rĂ©seau est chargĂ©e, Ă partir de ces donnĂ©es brutes (EW Parametric), de crĂ©er et de dissĂ©miner les informations de « Guerre Ălectronique » consolidĂ©es (EW Product) sur le Groupe de Participation SURVEILLANCE. Pour assurer cette fonction, il faut que cette plateforme porte la marque ou supporte l'autoritĂ© chargĂ©e de l'identification SIGINT ou SIA[sigle 16], et dispose des moyens techniques et humains nĂ©cessaires Ă la rĂ©alisation pratique de cette fonction. Ce besoin est exprimĂ©, de maniĂšre implicite, depuis des annĂ©es par l'armĂ©e de l'air[173].
En pratique, peu d'unités C2 possÚdent la capacité technique d'effectuer cette tache. Mais l'intégration des avions SIGINT (SIGINT sur Wikipédia en anglais (en) dans le réseau Liaison 16 devrait à partir de 2010 améliorer la fonction de "guerre électronique" du réseau Liaison 16 particuliÚrement dans les fonctions ELINT (ELINT en anglais (en)) et COMINT (COMINT sur Wikipédia en anglais (en)). Ces plateformes permettent d'enrichir l'image tactique à partir d'un référentiel de l'Ordre de bataille préétabli.
Guerre Ălectronique et Concept d'opĂ©ration de la guerre en rĂ©seau
L'accélération de la boucle OODA[sigle 52], est la premiÚre application du concept de guerre en réseau ou NCW, elle entraßne l'obligation, pas toujours acceptée par les spécialistes de la guerre électronique, d'intégrer les aéronefs SIGINT au niveau tactique, dans le réseau Liaison 16. C'est le seul moyen de permettre une réponse quasi immédiate à une nouvelle menace EW détectée.
En 2009, il Ă©tait communĂ©ment acceptĂ© que le dĂ©lai de traitement de la menace ne devait pas excĂ©der 6 minutes pour ĂȘtre efficace[174]. Cela implique Ă©galement que les avions de chasse participent au Groupe de Participation (NPG) EW, afin d'alimenter l'aĂ©ronef C2 SIGINT en donnĂ©es brutes (Parametric data). Dans ce contexte, il est de la responsabilitĂ© unique du C2 SIGINT de dissĂ©miner les donnĂ©es Ă©laborĂ©es (Product Data) sur le Groupe de Participation Surveillance.
Ce concept d'opĂ©ration[175] est affirmĂ© aux Ătats-Unis dans l'ensemble des documents opĂ©rationnels JOINT, AIR, TERRE et MER. Au sein de l'OTAN, il prend plus de temps Ă s'appliquer en raison des besoins (rĂ©els ou imaginaires) de confidentialitĂ© des donnĂ©es SIGINT ou COMINT. Le challenge pour les nations appartenant Ă l'OTAN, est d'apporter leurs contributions dans le domaine tactique sans risquer de dĂ©voiler leur information confidentielle dans le domaine stratĂ©gique. Seule une volontĂ© politique partagĂ©e par les dĂ©cideurs nationaux permettra de lever les obstacles rĂ©manents. L'arrivĂ©e de nouvelles nations au sein de l'OTAN plus avant-gardistes que celles appartenant aux nations "historiques", pousse en ce sens, car leurs CONOPS s'alignent sur celui des Ătats-Unis.
L'intĂ©gration de la "guerre Ă©lectronique" dans les rĂ©seaux tactiques est le grand dĂ©fi de la dĂ©cennie 2010. Elle entraĂźne en particulier de revoir complĂštement l'architecture des systĂšmes d'information des plateformes (avions, navires et vĂ©hicules terrestres) en permettant en particulier, la connexion directe des sous-systĂšmes de Guerre Ălectroniques des plateformes C2 au groupe de participation EW pour Ă©changer des informations brutes (EW Parametric) ; les systĂšmes de direction de combat ne traitent que les informations consolidĂ©es (EW Product).
La chaĂźne de commandement est fortement impliquĂ©e dans la prise en compte de la Liaison 16 dans la Guerre Ălectronique. Les responsabilitĂ©s doivent dĂ©sormais ĂȘtre partagĂ©es entre les Commandants tactiques chargĂ©s du traitement immĂ©diat de l'information et les ContrĂŽleurs opĂ©ratifs chargĂ©s de la collecte, de la mĂ©morisation et de la consolidation de la mĂȘme information.
Plateformes C2 de Guerre Ălectronique
En France, la question de disposer d'un avion SIGINT connectĂ© au rĂ©seau tactique au travers de la liaison 16, voire de la Liaison 22, se pose pour le remplacement des deux C-160G Gabriel programmĂ© pour 2017, alors que le projet d'avions de surveillance Ă©lectronique C-160 SE n'a pas Ă©tĂ© retenu. Le PEA (Plan d'Ă©tude amont) MATRICE[176] commandĂ© par la DGA (Direction gĂ©nĂ©rale de l'Armement) devrait apporter des solutions de connexion Liaison 16[177] au profit des plateformes de Guerre Ălectroniques interarmĂ©es.
Sur le champ de bataille, la capacité de disposer d'une unité capable d'évaluer en temps réel[178], les données collectées par ses moyens propres et enrichies des données collectées par des moyens performants externes de type SPECTRA, embarqué sur le Dassault Rafale, et reçues au travers du Groupe de Participation EW, serait un atout majeur dans les domaines de lutte tant AIR/AIR qu'AIR/SURFACE.
Cette capacitĂ© permettrait la mise en Ćuvre sur le thĂ©Ăątre d'opĂ©ration de l'autoritĂ© d'identification SIGINT (SIA[sigle 16]). Cela implique que l'ArmĂ©e de l'Air accepte ou que l'Ă©tat-major des armĂ©es impose, que le transall Gabriel migre du statut exclusif de collecteur d'information Ă celui d'avion de guerre Ă©lectronique polyvalent (avion collecteur d'information et avion tactique de guerre Ă©lectronique).
Plateformes non C2 de Guerre Ălectronique
La Marine envisage lâacquisition de drones aĂ©riens embarquĂ©s, Ă vocation tactique, affectĂ©s aux missions SA2R[sigle 27] dont lâemploi sera complĂ©mentaire des hĂ©licoptĂšres embarquĂ©s. Le systĂšme de drone sera considĂ©rĂ© comme un capteur dĂ©portĂ© du navire (dĂ©finition exacte d'une plateforme non C2), Ă la main du commandant dâunitĂ© ou de la force navale.
Sâagissant des drones, le programme phare de la Marine est le projet SDAM, qui prĂ©voit, Ă lâhorizon 2016-2019, dâĂ©quiper en drones aĂ©riens certains types de bĂątiments et des bases aĂ©ronavales. Un objectif dâĂ©tat-major a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© dans ce sens par lâĂ©tat-major de la Marine en 2004[179]
Command&Control
Le Command&Control se décompose en trois fonctions principales :
- Entre plateformes C2
- La coordination des armes
- L'Ă©change d'ordres au niveau tactique
- Entre une plateforme C2 et les plateformes non C2 qu'elle contrĂŽle
- Le contrĂŽle de plateformes non C2
Le destinataire d'un ordre de Command&Control peut ĂȘtre prĂ©sent passivement sur l'interface. Dans ce cas, seule l'attitude de la plateforme apportera l'information de la bonne rĂ©ception de l'ordre.
Ergonomie d'Ă©laboration des messages de Command&Control
Sur les plateformes C2, l'élaboration des messages de Command&Control doit répondre à des contraintes fortes
- un message doit pouvoir ĂȘtre lancĂ© par un opĂ©rateur en moins de 5 secondes, en particulier sous condition de stress
- une rĂ©ponse Ă un ordre doit pouvoir ĂȘtre lancĂ©e en moins d'une seconde.
C'est pourquoi, les systÚmes de combat effectuent l'acquisition automatique des numéros de pistes. La saisie manuelle des numéros de pistes est exclue sous les conditions de stress.
Généralement, les rÚgles de construction des messages s'appliquent de la maniÚre ordonnée suivante :
- La cible est hookée[trad 33]
- Le destinataire de l'ordre ou l'arme devant exécuter l'ordre, est désigné
- L'ordre est lancé, généralement en une seule action (action sur un bouton)
- Le systÚme effectue l'acquisition automatique des numéros de pistes
- TN de la Cible,
- TN du destinataire
- ou TN de l'arme et le TN du destinataire étant celui de l'unité contrÎlante
- Le message est Ă©mis sur la liaison
La coordination des armes
La fonction "coordination des armes" permet aux unitĂ©s C2 d'Ă©changer les messages nĂ©cessaires pour Ă©viter l'engagement dupliquĂ© sur une mĂȘme cible (Dual Designation).
Elle permet d'échanger les messages nécessaires à l'utilisation optimisée des armes tant celles qui sont embarquées que celles qui sont contrÎlées (Plateformes non C2). Par exemple, si un avion de chasse prépare une frappe sur une cible déjà engagée, la plateforme C2 déjà engageante, s'adressera à l'unité C2 contrÎlant l'avion de chasse, pour lever le conflit d'engagement.
De nombreuses études portent sur l'aide à la frappe, apportée par la Liaison 16 pour les missiles. Les travaux portent sur le développement d'un terminal léger en termes de poids, de volume et de prix embarquable à bord d'un missile[180] (Bae System).
Les ordres (COMMAND)
Les messages d'ordres ne sont échangés qu'entre plateformes C2.
Il s'agit des ordres :
- de coordination, dans la conduite de la mission comme l'ordre d'assurer un tùche donnée: "Assume Duty" ou celui de pendre le contrÎle d'une unité Non-C2: "Assume Control"
- d'identification, comme de l'ordre d'identifier visuellement un mobile: "Visual Ident"
- de sécurité, pour éloigner une plateforme d'un secteur dangereux: "Salvo"
- d'engagement, comme celui d'engager une cible avec un avion de chasse: "Engage with Aircraft"
Le contrĂŽle (CONTROL)
Les messages de contrÎle ne sont échangés qu'entre la plateforme C2 et les plateformes non C2 qu'elle contrÎle.
La fonction CONTROL permet l'Ă©change d'information et d'ordres entre une unitĂ© C2 et les unitĂ©s Non-C2 qu'elle contrĂŽle (essentiellement des avions de chasse, des bombardiers, des aĂ©ronefs de renseignement et de Guerre Ălectronique, des aĂ©ronefs Ă voilure tournante). Elle est surtout mise en Ćuvre par la Liaison 16. Cependant, il n'est pas exclu qu'Ă l'avenir cette fonction soit disponible pour la Liaison 22 et la liaison J-over-IP.
La fonction CONTROL devient essentielle du fait que les aéronefs Non-C2 partent de plus en plus souvent en mission sans connaßtre leurs cibles, mais doivent frapper rapidement la cible aprÚs sa localisation. à titre d'exemple en 2003, lors de l'opération liberté irakienne, 40 % des sorties des B2 voyaient leurs cibles changées en vol[181], la Liaison 16 est le meilleur moyen de conduire un changement de mission des aéronefs Non-C2 en vol. Le but affiché par les commandants tactiques est de frapper les cibles sensibles en moins de 10 minutes[174] aprÚs localisation et identification.
CONTROL a Ă©tĂ© mise en Ćuvre en premier par l'US Navy ; C'Ă©tait l'une des fonctions de la Liaison 4.
Les plateformes Non-C2 étaient des avions de chasse (essentiellement des F-14), qui « descendaient » leurs informations vers les bùtiments de la force navale. Ces derniers "remontaient" vers les avions, les pistes et les points de référence de la situation tactique. C'est pourquoi :
- les échanges des plateformes Non-C2 vers les plateformes C2, sont appelés DownLink
- les échanges des plateformes C2 vers les plateformes Non-C2, sont appelés UpLink
La fonction CONTROL n'est pas limitée au contrÎle des aéronefs, elle s'applique également au contrÎle des stations missiles Sol-Air.
L'allocation des TimeSlots du groupe de participation CONTROL est partagée par les échanges du contrÎle DownLink et ceux du contrÎle UpLink,
ContrĂŽle DownLink
Les détections des plateformes Non-C2 sont « descendues » vers les plateformes C2. Elles seules ont la responsabilité de créer et de mettre à jour les pistes, aprÚs avoir effectué des tentatives de fusion des détections reçues des Non-C2 avec celles de leurs propres senseurs.
Les hélicoptÚres de lutte anti sous-marine « descendent » vers la plateforme C2 qui les contrÎle,
- les détections de bouées acoustiques (relÚvements, cercles de détection, « relÚvements + distances »).
- les détections issues des sonars « trempés ».
C'est le cas des EH101 HM.1 de la Royal Navy ; aucune décision n'avait été prise dans ce sens en 2009, pour les NH-90 de la Marine nationale.
Les plateformes non C2 « descendent » les réponses aux ordres d'engagement et de guidage, ainsi que les états d'engagement.
ContrĂŽle UpLink
Les plateformes C2 « remontent » vers les plateformes Non-C2, le lien entre leurs détections et les pistes disséminées sur le groupe de participation SURVEILLANCE.
Les plateformes C2 « remontent " également, les ordres d'engagement, les ordres de guidage et les plans de vol.
Changement d'unité contrÎlante - Handover
Le Handover est une phase essentielle des opĂ©rations mettant en Ćuvre des plateformes C2 et des plateformes non C2. Le Handover permet Ă une plateforme non C2 de changer de plateforme C2 contrĂŽlante, sans Ă©changer le moindre mot en phonie.
Le Handover illustre bien, l'utilisation des différents NPG, ainsi que le concept d'emploi de la Liaison 16 dans le contrÎle des aéronefs non C2.
On distingue :
- Le Handover qui consiste en des Ă©changes de messages entre la plateforme C2 perdante (celle qui abandonne le contrĂŽle) et la plateforme gagnante (celle qui prend le contrĂŽle) ;
- Le Handshake qui consiste en des Ă©changes de messages entre la plateforme C2 perdante ou gagnante et la plateforme non C2 objet du Handover.
Handover Ă l'initiative de la plateforme C2 perdante
NPG "Mission Management" :
La plateforme C2 perdante indique qu'elle contrĂŽle la plateforme non C2.
DĂ©but de Handover
NPG "Mission Management" :
La plateforme C2 perdante demande Ă la plateforme C2 gagnante de prendre le contrĂŽle de la plateforme non C2.
HandShake 1
NPG "Control"
- AprĂšs acceptation de la plateforme C2 gagnante, la plateforme C2 perdante :
- ordonne à la plateforme non C2 de changer d'unité ContrÎlante ;
- lui transmet les informations relatives à l'unité C2 gagnante :
- le numéro de Net du NPG Control,
- le Canal phonie du NPG Voice-A ou Voice-B, ou la fréquence phonie,
- le « Voice Call Sign ».
HandShake 2
NPG « Control »
- Lors de l'acceptation de l'ordre par le pilote, le systĂšme de la plateforme non C2 :
- Ordonne au terminal MIDS de se caler sur le N° de NET (NPG CONTROL) de la plateforme C2 gagnante ;
- Transmet Ă la plateforme C2 gagnante une demande de prise sous contrĂŽle ;
- La plateforme C2 gagnante accepte (ou refuse) la demande.
Fin de Handover
NPG "Mission Management" :
AprĂšs acceptation de la plateforme C2 gagnante,
- Celle-ci indique qu'elle contrÎle la plateforme non C2, dans le message « Controlling Report »
- sur réception du message de contrÎle "Controlling Report", émis par le gagnant, la plateforme C2 perdante cesse d'émettre le sien.
Handover Ă l'initiative de la plateforme non C2
Cette phase est généralement déclenchée par un avion non C2
- AprÚs décollage ou catapultage
- Lors de l'arrivée dans un théùtre d'opération éloigné
Elle se limite en fait Ă un HandShake entre la plateforme non C2 et la plateforme C2 gagnante.
HandShake
NPG "Control"
- Sur ordre du pilote, le systĂšme de la plateforme non C2 :
- Ordonne au terminal MIDS de se caler sur le N° de NET (NPG CONTROL) de la plateforme gagnante (Information obtenue dans le message PPLI) ;
- Transmet Ă la plateforme gagnante une demande de prise sous contrĂŽle ;
- La plateforme gagnante accepte (ou refuse) la demande.
Fin de Handover
NPG "Mission Management" :
AprĂšs acceptation de la plateforme C2 gagnante,
- Celle-ci indique sur le NPG "Mission Management" qu'elle contrĂŽle la plateforme non C2
Description Technique
L'architecture et le contenu de cette partie est trÚs largement tirée du document intitulé
"Link 16 Operations for the Air force Wing and Unit Manager"
Ce document a été édité en et écrit par Paul S Rempfer de MITRE Corporation. Il est complété par des retours d'expérience (RETEX) collectés durant les années 2000.
L'entrée en réseau
Généralités
Chaque terminal JTIDS/MIDS possĂšde une horloge. Cependant, les horloges ne fournissent pas aux terminaux une prĂ©cision commune suffisante de l'heure rĂ©seau pour faire fonctionner le rĂ©seau de la Liaison 16 (c'est-Ă -dire, une prĂ©cision qui permet Ă tous les terminaux de partager les mĂȘmes "frontiĂšres" temporelles des timeslots).
Il y a deux approches fondamentales pour permettre au participant de partager une heure réseau avec une précision suffisante.
- La premiĂšre approche consiste Ă utiliser une base de temps relative. Avec une base de temps relative, un et seulement un participant est dĂ©signĂ© rĂ©fĂ©rence de temps du rĂ©seau (NTR : Net Time Reference). On considĂšre alors que l'horloge du NTR possĂšde le temps de rĂ©seau parfait. Les participants Non-NTR du rĂ©seau corrigent leurs horloges afin de se synchroniser avec l'horloge du NTR. Lâheure du NTR peut ĂȘtre imprĂ©cise en termes absolus, mais seule est exigĂ©e une prĂ©cision suffisante de l'heure rĂ©seau commune Ă tous les participants, pas une prĂ©cision dâheure en absolu.
- La deuxiĂšme approche est, pour chaque participant, d'utiliser une base de temps Ă©tablie auprĂšs d'une rĂ©fĂ©rence de temps externe. La rĂ©fĂ©rence de temps externe utilisĂ©e pour la Liaison 16 est le temps GPS. On considĂšre que l'heure rĂ©seau est l'heure du GPS. Les participants au rĂ©seau se synchronisent Ă la rĂ©fĂ©rence de temps externe (ETR) en s'interfaçant face Ă un rĂ©cepteur GPS. De cette façon, les participants obtiennent une bonne prĂ©cision de l'heure rĂ©seau et de l'heure absolue. Ce sont les mĂȘmes heures.
La base de temps relative offre de multiples avantages dont celui d'ĂȘtre complĂštement indĂ©pendant du systĂšme GPS. Il est aussi parfaitement possible ainsi de se synchroniser avec une rĂ©fĂ©rence de temps dĂ©calĂ©e. Dans cette configuration, plusieurs rĂ©seaux Liaison 16 peuvent travailler simultanĂ©ment mais avec des rĂ©fĂ©rences temporelles diffĂ©rentes et dĂ©calĂ©es de 5 ou 10 min par exemple. Ces Ă©carts de rĂ©fĂ©rences temporelles entraĂźnent une sĂ©paration physique des rĂ©seaux et de leurs participants. Ce type de configuration a permis dans un passĂ© rĂ©cent, la sĂ©paration d'un grand thĂ©Ăątre d'opĂ©rations en diffĂ©rentes sous zones. Cependant, cela rĂ©pondait Ă un besoin ponctuel qui s'oppose au concept de guerre en rĂ©seau, oĂč tous les participants doivent ĂȘtre en mesure d'accĂ©der Ă toute l'information. C'est pourquoi, les travaux sur la mise en Ćuvre d'un rĂ©seau multiliaisons au sein d'un rĂ©seau logique unique, ont Ă©tĂ© engagĂ©s au dĂ©but de la dĂ©cennie 2010.
La synchronisation relative consiste pour le Terminal d'un nouvel entrant dans le réseau :
- à recevoir un message J0.0 afin de connaßtre grossiÚrement la position temporelle du TimeSlot A-0. Cette étape étant réalisée, le Terminal est en "Coarse Synch".
- à échanger des messages RTT dans les TimeSlots des NPG RTT-A et RTT-B qui ont été réservés à cet effet durant la phase de conception du réseau afin d'aligner sa référence de temps sur celle du réseau. à l'issue de ce processus, le Terminal est en "Fine Synch".
Entrée du réseau de la plate-forme référence de temps (NTR)(Fine Synch)
Pour commencer le processus de synchronisation de réseau, l'opérateur de la plate-forme référence de temps (NTR)
- initialise son terminal en tant que NTR,
- ajuste l'horloge de son terminal à l'heure désirée
- envoie ensuite au terminal, une commande d'entrée dans le réseau.
Puisque le terminal est NTR, l'heure de l'horloge de son terminal devient l'heure du réseau. Le terminal se déclare immédiatement synchronisé et commence à fonctionner sur le réseau (il transmet et il reçoit). L'un des premiers messages que le NTR transmet est un message « Initial Entry ». Le message « Initial Entry » est envoyé une fois par 12" sur le net 0 dans un TimeSlot réservé que l'on appelle le TimeSlot « Initial Entry ».
Le modĂšle de sauts de frĂ©quences est fonction des clĂ©s de chiffrement et du numĂ©ro de net. Cependant, le fait d'utiliser le mĂȘme chiffrement tous les jours et pour tous les TimeSlots augmenterait la vulnĂ©rabilitĂ© du systĂšme. Donc, le terminal change le chiffrement utilisĂ© pour le modĂšle de sauts de frĂ©quences et pour le chiffrement des messages aprĂšs chaque pĂ©riode de 24 heures : Les clĂ©s de chiffrement sont changĂ©es, pour que les mĂȘmes modĂšles de chiffrement/et de sauts ne soient jamais rĂ©pĂ©tĂ©s.
Synchronisation grossiĂšre (Coarse Synch) d'un terminal entrant
Pour se synchroniser au réseau, l'opérateur du terminal d'une plate-forme entrante,
- ajuste son horloge le plus précisément possible de l'heure réseau,
- fournit une Ă©valuation de l'incertitude temps et
- transmet une commande « Initial Entry » au terminal.
Le terminal attend la réception du prochain message « Initial Entry » émis par le NTR. Il évalue l'heure de transmission en tenant compte de l'incertitude. Le Terminal entrant commence donc à chercher le modÚle de sauts de fréquences et le message "Initial Entry" associé au prochain TimeSlot « Initial Entry ». Le message "Initial Entry" recherché sera reçu si l'incertitude réelle de l'horloge du terminal est inférieure à la valeur indiquée par l'opérateur. Lorsque le terminal entrant reçoit le message Initial Entry, il mesure l'heure d'arrivée, référencée à son heure horloge. Il connait l'heure à laquelle le message a été transmis, référencée au temps de réseau. Il peut alors :
- calculer l'erreur entre l'heure de son horloge et celle du rĂ©seau en tenant compte du retard de propagation entre le NTR et lui-mĂȘme,
- corriger lâheure de son horloge et se dĂ©clarer en synchronisation grossiĂšre « COARSE SYNCH ».
Le terminal connait de maniÚre suffisamment précise l'heure réseau pour interpréter les messages - empaquetés en Standard ou en P2SP - de tous les autres participants et poursuivre le processus de synchronisation.
La synchronisation fine (Fine Synch) d'un terminal entrant
Une fois atteint la synchronisation grossiĂšre (Coarse Synch), le terminal entrant commence Ă transmettre les messages d'interrogation Round Time Timing (RTT) au NTR. Les messages RTT sont des messages Particuliers car l'unitĂ© NTR transmet un message de rĂ©ponse (RTT-R) dans le mĂȘme TimeSlot que celui oĂč il a reçu l'interrogation (RTT-I).
- Sur le NPG RTT-A, les messages RTT sont adressés à l'unité qui possÚde la meilleure la Qualité de Temps (TQ) parmi tous les messages PPLI reçus (la plupart du temps, il s'agit de l'unité NTR qui seule possÚde une TQ = 15)
- Sur le NPG RTTB-B, les messages RTT sont diffusés vers toutes les unités sur le Numéro de net du PG RTT-B correspondant à la valeur TQ la plus haute reçue par le terminal. Si le terminal entrant est en portée radio du NTR, il se positionnera donc sur le Net 15 du NPG RTT-B, sinon, il se positionnera sur le Net de (ou des) IEJU (voir plus loin) en portée radio possédant la meilleure TQ.
- Le NTR (ou une IEJU) reçoit le message d'interrogation (RTT-I). Le terminal du NTR (ou de l'IEJU) mesure l'heure de l'arrivĂ©e du RTT-I - rĂ©fĂ©rencĂ©e au temps rĂ©seau - et le terminal transmet une rĂ©ponse (RTT-R) dans le mĂȘme TimeSlot.
La rĂ©ponse contient l'heure de rĂ©ception de l'interrogation et sa transmission sâeffectue donc dans le mĂȘme timeslot et commence Ă un temps fixĂ© aprĂšs le dĂ©but du TimeSlot. Le terminal entrant reçoit le message de rĂ©ponse RTT-R et mesure son heure d'arrivĂ©e rĂ©fĂ©rencĂ©e Ă son horloge. Le terminal entrant calcule prĂ©cisĂ©ment l'erreur entre le temps de son d'horloge et le temps de rĂ©seau du NTR. Il connaĂźt :
- l'heure de réception mesurée par le NTR référencée dans l'heure réseau (TI),
- l'heure à laquelle la réponse a été transmise référencée à l'heure réseau (TD) et
- l'heure d'arrivée de la réponse référencée à son horloge (TR).
Il calcule l'erreur pour commencer à construire un modÚle mathématique d'erreur entre l'heure de son horloge et l'heure réseau. Il continue à émettre des interrogations RTT-I et pour chaque réponse RTT-R reçue, il fait un nouveau calcul d'erreur et améliore ainsi son modÚle d'erreur d'horloge. Lorsque le modÚle d'erreur de son heure horloge est suffisamment précis pour permettre au terminal de prévoir l'heure jusqu'à 15 minutes en l'absence de messages de réponse RTT-R, il se déclare en synchronisation fine "FINE SYNCH". Les messages RTT sont alors périodiquement échangés afin de maintenir un modÚle d'horloge précis.
En rĂ©alitĂ©, mĂȘme aprĂšs qu'il a atteint une synchronisation fine, le terminal continue Ă amĂ©liorer le modĂšle d'erreur de son horloge. Ce modĂšle dĂ©pend de la stabilitĂ© de l'horloge. Au dĂ©marrage l'heure horloge est moins stable. La dĂ©rive de l'horloge varie non linĂ©airement lors de la montĂ©e en tempĂ©rature de l'Ă©quipement. Une fois que l'horloge est stabilisĂ©e en tempĂ©rature, la dĂ©rive du temps horloge Ă©volue beaucoup plus lentement avec le temps. Le terminal obtient un modĂšle stable de l'erreur de son horloge avec une trĂšs faible erreur rĂ©siduelle. Ainsi, l'heure interne du terminal peut rester synchronisĂ©e avec l'heure rĂ©seau mĂȘme s'il n'est plus en portĂ©e optique du NTR. La durĂ©e de la conservation de cette synchronisation dĂ©pend de la durĂ©e de fonctionnement dans le rĂ©seau.
Synchronisation â RĂ©Ă©metteur du message "Initial Entry" (IEJU)
La plupart des participants de réseau, sauf le NTR, sont initialisés en tant que IEJU. Cette fonction est définie en phase de conception du réseau.
Processus
Le processus prĂ©cĂ©demment dĂ©crit est efficace si la plate-forme entrante est en portĂ©e optique du NTR, mais cela ne peut pas toujours ĂȘtre le cas. Tous les terminaux peuvent ĂȘtre initialisĂ©s en tant que re-Ă©metteur de message "Initial Entry" ; les plateformes ainsi configurĂ©es sont appelĂ©es IEJU pour "Initial Entry JTIDS Unit". Une fois atteint l'Ă©tat de "synchronisation fine", le terminal de la plate-forme IEJU commencera Ă re-transmettre le message d'entrĂ©e initial reçu du NTR. La retransmission est effectuĂ©e alĂ©atoirement dans le TimeSlot "Net Entry", une fois toutes les 24 secondes.
Lorsqu'une UnitĂ© IEJU est en portĂ©e optique du NTR et qu'une autre unitĂ© ne l'est pas, l'unitĂ© IEJU entre dans le rĂ©seau comme dĂ©crit prĂ©cĂ©demment via le NTR. La seconde UnitĂ© attend la rĂ©ception d'un message "Initial Entry" et le recevra de l'unitĂ© IEJU puisqu'elle ne voit pas le NTR. Comme de nombreux participants sont configurĂ©s IEJU, leurs terminaux peuvent tous transmettre le message "Initial Entry" dans les mĂȘmes TimeSlots. Le terminal de la plate-forme entrante ne recevra que le message de la plate-forme la plus proche.
Lorsque la plate-forme entrante est en portée optique d'une seule Unité IEJU, celle-ci peut ne pas transmettre dans le TimeSlot attendu par la plate-forme entrante puisqu'elle transmet le message "Initial Entry" seulement une fois tous les deux TimeSlot "Initial Entry". En cas d'échec, le terminal entrant se met en attente du TimeSlot "Initial Entry" suivant et essaye de nouveau. L'entrée en réseau par l'intermédiaire d'une IEJU plutÎt que par le NTR peut prendre plus de temps, en raison de la possibilité de devoir faire face à quelques échecs.
Qualité de temps
Les terminaux entretiennent une évaluation de leur précision de temps (c'est-à -dire, une évaluation de leur erreur résiduelle). Cette précision est transmise dans leur message PPLI, c'est la qualité de temps. La valeur de qualité de temps la plus haute est "15" et seul le NTR possÚde cette qualité de temps. Une fois en synchronisation grossiÚre (Coarse Synch), le terminal entrant essaye d'obtenir synchronisation fine (Fine Synch). Il commence à recevoir les messages PPLIs des autres unités, et entretient une table des terminaux qu'il reçoit avec la qualité de temps la plus haute. Il interroge (RTT-I) alors le terminal, qui possÚde la qualité de temps la plus haute dans sa table, pas nécessairement le NTR. S'il échoue à obtenir une réponse, il transmet un message RTT-I à la meilleure source suivante dans sa table, etc. De cette façon, les terminaux (sauf celui du NTR) entretiennent automatiquement la meilleure qualité de temps possible.
Synchronisation â ImplĂ©mentation particuliĂšre
Le JTIDS Classe 2 et le terminal FDL ont une incertitude de temps qui est de 6 secondes multiplié par le nombre de jours écoulés depuis la derniÚre synchronisation. Cette valeur calculée d'incertitude de temps est utilisée pour l'entrée en réseau à moins que l'opérateur n'entre manuellement l'heure de l'horloge du terminal. Lorsque l'opérateur entre l'heure, il peut aussi entrer l'incertitude avec une valeur minimale de 6 secondes et jusqu'à 60 secondes. Six secondes d'incertitude est court et, si le temps de l'horloge est en avance de plus de 6 secondes sur le temps du réseau, le terminal ne peut jamais réaliser la synchronisation grossiÚre (c'est-à -dire, le temps imparti pour l'attente du TimeSlot est dépassé). Ainsi pour entrer en réseau, il est recommandé pour l'opérateur d'entrer l'heure et d'utiliser une 1 minute d'incertitude (sur les E-3, l'incertitude est généralement de 36 secondes). Bien sûr, cela allonge le temps d'entrée en réseau puisque le terminal attend le TimeSlot "Initial Entry" pendant au moins une minute. Cependant, cela augmente la probabilité d'entrer en réseau.
La situation parfaite pour ne pas entrer l'heure et laisser le terminal utiliser l'incertitude par dĂ©faut de 6 secondes se prĂ©sente lorsqu'une plate-forme quitte un rĂ©seau et souhaite immĂ©diatement rentrer dans ce mĂȘme rĂ©seau (un ArrĂȘt â Marche peut sauver bien des situations!). Le pilote sait que le temps corrigĂ© de son horloge est excellent, et qu'une incertitude basse prĂ©cipitera le processus de rentrĂ©e. Une fois que le terminal a commencĂ© Ă entrer dans le rĂ©seau, l'opĂ©rateur verra l'Ă©tat de synchronisation passer de "PENDING" Ă "COARSE SYNCH". Le processus de synchronisation fine sera amorcĂ© et devrait ĂȘtre atteint en 30 secondes donc l'opĂ©rateur devrait voir l'Ă©tat de synchronisation passer Ă "FINE SYNCH".
Comme nous l'avons vu prĂ©cĂ©demment, une fois en "COARSE SYNCH", les participants doivent Ă©changer des messages RTT pour acquĂ©rir et entretenir l'Ă©tat "FINE SYNCH". Les messages RTT sont normalement Ă©changĂ©s dans les groupes de participation (NPGs) 2 ou 3 basĂ© sur les qualitĂ©s de temps reçues dans les messages PPLIS. La diffĂ©rence entre les deux NPG n'est pas importante pour les opĂ©rateurs. Cependant, dans les rĂ©seaux qui sont limitĂ©s en capacitĂ©, comme ceux conçus sous les contraintes de compatibilitĂ© Ă©lectromagnĂ©tiques en temps de paix, les NPG RTT peuvent ĂȘtre absents. Les terminaux effectueront alors par prĂ©emption les Ă©changes RTT dans un TimeSlot PPLI occasionnel. Cela doit ĂȘtre connu des pilotes des avions de chasse parce qu'il affecte le taux de mise Ă jour des PPLI. Par exemple pour les F-15, les PPLIs sont normalement Ă©changĂ©s toutes les 3 secondes. De temps en temps, un TimeSlot PPLI est dĂ©jĂ prĂ©emptĂ© par un message "Platform and System Status" qui fournit les rĂ©serves en carburant, l'Ă©tat des armements, etc. S'il n'y a aucun NPG RTT d'assignĂ©, environ toutes les 48 secondes, un TimeSlot PPLI sera Ă©galement prĂ©emptĂ© pour l'Ă©change de messages RTT.
Synchronisation â External Time reference (ETR)
Donc sur le réseau liaison 16, un terminal est désigné comme Référence du Temps de Réseau (NTR). Le NTR peut recevoir la Référence de Temps d'une source externe (par ex. le GPS). Ce terminal est alors appelé Terminal ETR/NTR. Il est la source du temps de référence auprÚs duquel tous les participants au réseau liaison 16 obtiendront l'heure nécessaire pour atteindre et maintenir la synchronisation au sein du réseau[182].
Dans un rĂ©seau liaison 16, auquel participent des plateformes synchronisĂ©es Ă une rĂ©fĂ©rence horaire externe et des plateformes sans rĂ©fĂ©rence, le NTR doit impĂ©rativement ĂȘtre ETR/NTR.
Synchronisation â Changement de NTR
Un réseau de base de temps relatif ne doit avoir qu'une et une seule référence de temps (NTR).
C'est pourquoi, lors d'un changement de NTR, il est nĂ©cessaire de passer par une Ă©tape oĂč aucun NTR n'est prĂ©sent pour une courte pĂ©riode de temps. Les terminaux ont la capacitĂ© de rester synchronisĂ© pendant une longue pĂ©riode de temps en l'absence d'Ă©change de messages RTT. En consĂ©quence, la QualitĂ© de Temps du rĂ©seau entier diminuera en l'absence de NTR, mais il faudra attendre de nombreuses minutes avant de perdre toute communication. Cela ne veut cependant pas dire qu'un rĂ©seau doit pouvoir fonctionner longtemps sans NTR.
Quelques plateformes sont trÚs dépendantes de la navigation des terminaux de la Liaison 16 et la Qualité de Navigation est directement liée à celle de la Qualité de Temps. Il est donc nécessaire de garder une Qualité de Temps aussi haute que possible pour garantir une capacité de navigation Liaison 16 maximale. Un réseau Liaison 16 ne devrait pas fonctionner sans NTR plus que quelques minutes.
La fonction navigation de la Liaison 16, est la raison principale pour laquelle l'absence de NTR pour plus que quelques minutes n'est pas souhaitée. Une synchronisation perturbée résultant de la présence de deux NTRs dans le réseau met en péril la navigation Liaison 16.
En rĂ©sumĂ©, le changement de NTR doit ĂȘtre soigneusement coordonnĂ© pour s'affranchir du risque de la prĂ©sence de plusieurs NTRs. Il est prĂ©fĂ©rable de n'avoir aucun NTR pendant quelques minutes.
Le nouveau NTR devrait ĂȘtre la JU possĂ©dant la meilleure QualitĂ© de Temps du moment afin d'Ă©viter de perturber toutes les plateformes synchronisĂ©es.
Synchronisation â DifficultĂ©s souvent rencontrĂ©es
Si une plate-forme entre dans un rĂ©seau et atteint l'Ă©tat « FINE SYNCH » sans recevoir de messages en provenance des participants de rĂ©seau, cela peut ĂȘtre la consĂ©quence de la prĂ©sence de multiples NTRs comme dĂ©crit ci-dessus. Si la plate-forme entrante ne peut atteindre « COARSE SYNCH », cela est gĂ©nĂ©ralement dĂ» Ă l'entrĂ©e d'une mauvaise valeur du temps courant ou Ă une erreur de clĂ©s de chiffrement.
Lorsqu'un terminal entre dans un réseau, Il attend la réception du message « INITIAL ENTRY » émis par le NTR ou par une « IEJU ». Le terminal cherche la réception du prochain TimeSlot « Initial Entry » en fonction de son temps horloge et des clés de chiffrement du jour. Le TimeSlot INITIAL ENTRY doit réellement apparaitre dans le réseau dans un temps inférieur à la valeur d'incertitude. Si le Terminal ne rentre pas en COARSE SYNCH, il faut donc vérifier :
- L'heure
- L'incertitude
- Les Clés de chiffrement
Le JTIDS Classe 2 et les terminaux MIDS utilisent le TimeSlot INITIAL ENTRY pour atteindre COARSE SYNCH indépendamment des données d'initialisation. Donc, une conception de réseau incorrecte ou une erreur de chargement des fichiers d'initialisation ne sont pas normalement la cause d'un échec de passage en COARSE SYNCH.
Une difficultĂ© de synchronisation peut ĂȘtre due Ă une erreur de la plate-forme entrante ou du NTR lors du dĂ©marrage du rĂ©seau. Il est indispensable que chaque participant utilise les clĂ©s de chiffrement du jour. Si les clĂ©s sont correctes, il faut vĂ©rifier l'heure. Par exemple, il se peut que le NTR ou que la plate-forme entrante, aient utilisĂ© une horloge de rĂ©fĂ©rence possĂ©dant une erreur de temps absolue significative (par exemple, une minute ou plus) pour entrer l'heure dans l'horloge du terminal. Si cette erreur de temps est supĂ©rieure Ă l'incertitude de temps utilisĂ©e (une minute pour le Terminal JTIDS), la plate-forme entrante ne peut pas passer en COARSE SYNCH. Si un participant ne peut pas atteindre FINE SYNCH, il se peut que ce soit un problĂšme liĂ© aux NPG RTT qui ne possĂšdent pas les mĂȘmes TimeSlots dans des rĂ©seaux diffĂ©rents.
Synchronisation â Radio silence, synchronisation passive et limitations en distance
Il peut y avoir des circonstances lors desquelles l'Ă©mission de signaux Liaison 16 est dangereuse pour une plate-forme.
- Le terminal FDL (Fighter Data Link) possÚde un mode de transmission nommé "Radio Silence". Dans ce mode, le terminal reçoit des données.
- Les terminaux JTIDS Classe 2 et MIDS possÚdent deux modes liés.
- Le mode "Data Silence" qui est l'Ă©quivalent au "Radio Silence" du FDL.
- Le mode "Radio Silence" qui interdit la transmission des données et de la voix.
Dans chacun de ces deux derniers modes, il est nĂ©cessaire que le terminal maintienne l'Ă©tat FINE SYNCH, afin qu'il puisse recevoir des messages et ĂȘtre prĂȘt Ă transmettre rapidement dĂšs le retour Ă l'Ă©tat de transmission "NORMAL". Le maintien en FINE SYNCH doit d'effectuer sans envoyer de messages d'interrogation RTT-I et donc en mettant en Ćuvre une synchronisation passive.
Pratiquement, tous les systĂšmes hĂŽtes des plateformes fournissent leurs positions aux terminaux Liaison 16. Chaque terminal transmet donc la position de sa plate-forme dans le message PPLI.
Un terminal en "Radio Silence" ou en "Data Silence" est capable d'atteindre "COARSE SYNCH" sans devoir Ă©mettre. Une fois en "COARSE SYNCH",
- le terminal est synchronisé, à l'erreur prÚs du temps de propagation du message INITIAL ENTRY reçu.
- Il utilise normalement les messages RTT pour Ă©liminer le retard de propagation et calculer l'erreur de synchronisation
- Mais, en l'absence de messages RTT, il peut utiliser sa propre position propre reçue du systÚme hÎte et celles des participants déjà dans le réseau, reçues dans leurs messages PPLI, pour évaluer la distance, et donc le retard dû au délai de propagation et en déduire l'erreur d'horloge d'une maniÚre proche de celle utilisant les RTT.
C'est juste un peu plus imprĂ©cis (par exemple, l'hĂŽte ne peut pas connaĂźtre sa position avec la mĂȘme prĂ©cision en consĂ©quence, le dĂ©lai de propagation retenue est donc moins prĂ©cis).
Les terminaux Liaison 16 sont normalement initialisĂ©s comme âPRIMARY USERâ. Cela est dĂ©fini en conception de rĂ©seau. Un âPRIMARY USERâ essaye d'atteindre et de maintenir la meilleure QualitĂ© de Temps en utilisant le mieux possible les messages RTT. Cependant, puisqu'un Ă©change de RTT s'effectue dans un mĂȘme TimeSlot, la portĂ©e est limitĂ©e Ă environ 300 milles nautiques. Ceci est compatible du mode "Normal Range".
Si le rĂ©seau est conçu en "Extended Range", une plate-forme initialisĂ©e âPRIMARY USERâ et qui est positionnĂ©e Ă plus de 300 milles nautiques des participants avec qui elle essaye d'entrer en "FINE SYNCH", Ă©chouera Ă Ă©changer des messages RTT et verra lentement dĂ©croĂźtre sa QualitĂ© de Temps. Pour Ă©viter cela, il est nĂ©cessaire que la plate-forme soit Ă©tablie en tant que "SECONDARY USER". Un terminal "SECONDARY USER" peut employer tant la mĂ©thode de synchronisation passive employĂ©e en "Radio Silence" que la mĂ©thode RTT employĂ©e par un âPRIMARY USERâ. Cependant, un "SECONDARY USER" n'Ă©change des messages RTT que si cela permet d'amĂ©liorer la QualitĂ© de Position de la solution de la navigation de son terminal. L'Ă©change de messages RTT ne peut avoir pour but que le maintien d'une meilleure QualitĂ© de Temps ; En consĂ©quence, un "SECONDARY USER" ne peut pas aider les autres participants Ă amĂ©liorer leur QualitĂ© de Temps.
En résumé :
- les participants sont normalement initialisĂ©s comme âPRIMARY USERâ.
- Un "SECONDARY USER" qui ne peut Ă©changer de messages RTT peut atteindre et maintenir sa synchronisation passivement
- dans un réseau conçu en "Extended Range", les participants (hors le NTR) sont initialisés en "SECONDARY USER".
Si un participant s'approche d'un réseau fonctionnant en "Normal Range", qu'il est positionné à plus de 300 milles nautiques des autres participants du réseau, et qu'il commence son entrée en réseau alors qu'il se trouve en portée optique d'un participant, il peut atteindre l'état "COARSE SYNCH", malgré une erreur de temps considérable (le terminal considÚre à tort, qu'il se trouve à une distance inférieure à 300 milles nautiques).
- S'il est "SECONDARY USER" et atteint l'Ă©tat "FINE SYNCH", il recevra de plus en plus mal les autres participants puis il ne les recevra plus, en raison d'une mauvaise Ă©valuation de l'erreur de propagation.
- S'il est "PRIMARY USER" (condition habituelle des participants à un réseau conçu en mode "Normal Range"), il n'atteindra pas "FINE SYNCH" car il est trop éloigné pour l'échange des messages RTT.
En résumé, un participant s'approchant d'un réseau fonctionnant en mode "Normal Range", et atteignant l'état "COARSE SYNCH" sans pouvoir atteindre "FINE SYNCH", doit vérifier s'il est à moins de 300 milles nautiques d'un participant avec qui il peut échanger des messages RTT. Sinon, il doit attendre d'atteindre cette distance pour entrer en réseau.
Synchronisation â Avions en positions rapprochĂ©es
Lorsqu'ils ne fonctionnent pas en mode ETR[sigle 53], plusieurs participants en positions rapprochĂ©es, (avec la mĂȘme erreur de synchronisation) peuvent devoir faire face Ă des problĂšmes pour former un rĂ©seau. Nous avons vu prĂ©cĂ©demment que si deux participants transmettent dans le mĂȘme TimeSlot, le Terminal en rĂ©ception ne recevra que le participant le plus proche. Cela n'est vrai que si les participants se situent Ă des distances diffĂ©rentes du rĂ©cepteur. Si la distance sĂ©parant les Ă©metteurs entre eux, est d'environ 70 mĂštres, le rĂ©cepteur n'en recevra aucun. C'est une situation rare, mais pouvant ĂȘtre rencontrĂ©e par une patrouille d'avions tentant d'entrer en rĂ©seau lors de l'attente du dĂ©collage sur le RunWay ou sur le pont d'envol d'un porte-avions.
Si quatre avions stationnent sur un RunWay et essayent de former un réseau en entrant les uns aprÚs les autres, la procédure à appliquer est la suivante :
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En effet, lorsque le deuxiĂšme participant commence l'entrĂ©e en rĂ©seau et cherche Ă recevoir un message "INITIAL ENTRY". Le premier participant Ă©tant initialisĂ© en IEJU, le NTR et lui-mĂȘme transmettent tous deux un message INITIAL ENTRY dans le mĂȘme TimeSlot.
Si les distances sĂ©parant le deuxiĂšme participant du NTR et du premier participant, sont identiques Ă 70 mĂštres prĂšs. Le rĂ©cepteur du deuxiĂšme participant ne recevra aucun des messages INITIAL ENTRY transmis dans le mĂȘme TimeSlot. Comme une IEJU ne transmet de message INITIAL ENTRY qu'une fois sur deux, le troisiĂšme entrant possĂšde 50 % de chance de recevoir le message INITIAL ENTRY Ă©mis par le NTR. En moyenne, le troisiĂšme entrant devrait attendre 3 minutes pour atteindre l'Ă©tat FINE SYNCH au lieu de une minute normalement.
Le participant suivant aura lui 25 % de chance de recevoir le message INITIAL ENTRY Ă©mis par le NTR. Son temps d'attente peut atteindre 7 minutes avant l'acquisition de l'Ă©tat FINE SYNCH
- C'est pourquoi, dans le cas d'avions devant entrer en réseau alors qu'ils se trouvent en situation rapprochée (RunWay ou pont d'envol d'un porte-avions), il est conseillé que les avions se synchronisent un à un avec le NTR, puis passent en « Radio Silence » jusqu'à ce que l'ensemble de la patrouille soit synchronisé.
Mode de fonctionnement
Dans ce chapitre, sont décrits :
- Le mode dâopĂ©rations en distance (Range Mode) qui s'applique Ă l'ensemble du rĂ©seau
- Le mode d'accÚs en Transmission (Access Mode) qui est défini et qui s'applique NPG par NPG (NPG : Network Participation Group)
- La limite d'Empaquetage (Packing Limit) qui est définie et qui s'applique NPG par NPG
Les impulsions
Un message Liaison 16 est transmis comme une série de symboles de cinq bits. Chaque symbole est transmis sur une fréquence porteuse différente (f), que nous appellerons une impulsion, une variation brÚve et rapide d'un état électrique.
LâĂ©mission des impulsions sâeffectue durant une premiĂšre partie du TimeSlot. AprĂšs la transmission des impulsions, une pĂ©riode de temps dans le TimeSlot est laissĂ©e libre afin de permettre au "train" dâimpulsions dâatteindre les terminaux de rĂ©ception avant la fin du TimeSlot et ainsi permettre une nouvelle transmission. Sâil en Ă©tait autrement, un terminal Ă©loignĂ© pourrait dĂ©clencher lâĂ©mission dâun nouveau train dâimpulsions avant que celui du TimeSlot prĂ©cĂ©dent, n'ait eu le temps nĂ©cessaire pour l'atteindre.
Le temps de propagation
Le temps de propagation dans un TimeSlot standard est suffisant pour supporter une distance de propagation de 300 NM (Nautical Mile). Cependant, il y existe une option pour Ă©tendre cette distance Ă 500 NM.
La synchronisation dans le TimeSlot
Le terminal en rĂ©ception doit se synchroniser avec le « train » d'impulsions reçues, pour qu'il puisse prendre en compte les sauts de frĂ©quences, impulsion par impulsion. Ainsi, il peut sâaffranchir du brouillage Ă©ventuel apportĂ© par dâautres terminaux travaillant sur un autre Net. Le terminal Ă©metteur commence par transmettre des impulsions dont les donnĂ©es et les sauts de frĂ©quences sont connus de tous ; Ces impulsions ne contiennent donc pas de donnĂ©es rĂ©elles. Le « train » connu d'impulsions permettant la synchronisation, est appelĂ© prĂ©ambule. Le terminal en rĂ©ception met en Ćuvre ses multiples rĂ©cepteurs pour chercher le modĂšle connu. Cette recherche commence au dĂ©but du TimeSlot. Une fois le modĂšle trouvĂ©, il peut interprĂ©ter les impulsions restantes, qui contiennent les donnĂ©es rĂ©elles.
La résistance au brouillage ou "jitter"
Les impulsions transmises ne commencent pas au dĂ©but du TimeSlot. Une pĂ©riode de temps, varie de TimeSlot en TimeSlot en fonction des clĂ©s en transmission (TSEC). Cette pĂ©riode variable est appelĂ©e "Jitter". Elle est destinĂ©e Ă contrecarrer un brouilleur spĂ©cial conçu pour le prĂ©ambule de synchronisation. Si le brouilleur peut empĂȘcher la synchronisation, le terminal brouillĂ© ne peut pas recevoir les donnĂ©es. Un brouilleur intelligent permet thĂ©oriquement de concentrer la puissance durant la pĂ©riode de synchronisation. En pratique, l'efficacitĂ© gagnĂ©e ne compense pas les limitations et la complexitĂ© associĂ©e Ă ce type de brouilleur, la probabilitĂ© de rencontrer un tel brouilleur est faible.
Portées normale et étendue
Comme il est souvent demandĂ© de pouvoir Ă©changer des donnĂ©es entre plateformes Ă©loignĂ©es de plus de 300 NM, on considĂšre qu'une portĂ©e limitĂ©e Ă 300 NM est le mode de transmission "NORMAL", mais les terminaux offrent aussi un mode de transmission de portĂ©e "ĂTENDUE" de 500 NM avec moins de Jitter.
Le choix entre un mode "NORMAL" ou "ĂTENDU" est transmis au terminal dans ses paramĂštres d'initialisation.
Contraintes pour la navigation
Dans un paragraphe suivant, la navigation Liaison 16 sera dĂ©crite en dĂ©tail, mais une premiĂšre approche est nĂ©cessaire Ă ce stade. La navigation Liaison 16 est critique pour quelques plateformes comme les avions de chasse, qui ne recevront pas de GPS[sigle 54]. La fonction Navigation d'un terminal Liaison 16 met en Ćuvre un Filtre de Kalman qui utilise la rĂ©ception des PPLIS provenant des terminaux des autres plateformes du rĂ©seau pour positionner prĂ©cisĂ©ment sa propre plateforme. Ce positionnement s'effectue en premier relativement aux positions reçues des autres plateformes. Ă cette fin, la fonction Navigation du Terminal mesure le temps d'arrivĂ©e (TOA[sigle 55]) de chacun des PPLI.
Puisque tous les terminaux ont une connaissance parfaite du tempo de chaque TimeSlot, la fonction Navigation du Terminal connaĂźt avec prĂ©cision le moment oĂč le PPLI reçu a Ă©tĂ© transmis, ainsi elle dĂ©termine le TOA.
Puisque le message PPLI contient la localisation en trois dimensions du terminal émetteur, la fonction Navigation du Terminal récepteur peut obtenir une correction unidimensionnelle (le rayon d'un cercle) de sa position par rapport à l'autre participant de réseau.
Avec plusieurs de ces corrections, le filtre de Kalman effectue des prĂ©dictions de plus en plus prĂ©cises qui comparĂ©es aux observations successives, permettent de positionner la plate-forme dans toutes les dimensions. Cependant, pour connaĂźtre avec prĂ©cision le moment oĂč le PPLI a Ă©tĂ© transmis, la fonction Navigation du Terminal doit tenir compte du mode de transmission du terminal Ă©metteur.
La fonction Navigation du Terminal suppose que le terminal Ă©metteur utilise le mĂȘme mode de transmission que le sien. Donc, tous les terminaux fonctionnant dans un rĂ©seau doivent mettre en Ćuvre le mĂȘme mode de transmission en distance (Range Mode - "NORMAL" ou "ĂTENDU"); sinon la navigation des terminaux sera erronĂ©e.
Changement de mode
Le mode de transmission en distance "NORMAL" ou "ĂTENDU" est choisi en phase de Conception de RĂ©seaux (Design Phase). Il est transmis aux terminaux dans les paramĂštres d'initialisation. Certaines plateformes permettent Ă l'opĂ©rateur de changer le mode de transmission. Cette capacitĂ© n'a Ă©tĂ© laissĂ©e que pour supporter un changement de rĂ©seau coordonnĂ©. Aucune plate-forme ne doit changer individuellement le mode de transmission (Range Mode) pour des besoins propres.
La portée radio
La capacitĂ© d'utiliser le mode de transmission "ĂTENDU" est limitĂ©e par la nĂ©cessitĂ© pour le rĂ©cepteur d'ĂȘtre en portĂ©e radio (LOS : Line-of-sight (en)) de l'Ă©metteur. La portĂ©e radio dĂ©pend de la courbure de la terre. Le mode de transmission utilisable est fonction des effets atmosphĂ©riques parce que l'atmosphĂšre a tendance Ă courber le chemin des ondes hertziennes.
On estime que la portée maximum (R) d'une plate-forme aéroportée à une altitude en pieds (h) vers une plateforme positionnée en surface en exprimée ainsi :
Le portĂ©e maximum entre deux plateformes aĂ©roportĂ©es est simplement la somme des portĂ©es maximums par rapport Ă la surface de la terre de chacune d'entre elles. Par exemple, un AEW Ă 29 000 pieds serait en portĂ©e radio d'une plate-forme de surface jusqu'Ă environ 200 NM. Il pourrait Ă©changer des informations avec un autre AEW Ă 29 000 pieds jusqu'Ă 375 NM. Donc la limite maximum de la portĂ©e « ĂTENDU » de 500 NM ne serait pas atteinte.
Les plateformes positionnĂ©es Ă plus de 300 NM du cĆur du rĂ©seau Liaison 16 doivent faire face Ă des difficultĂ©s de synchronisation et Ă des limitations en navigation lorsque le mode "ĂTENDU" est utilisĂ© ; elles seront prĂ©sentĂ©es en dĂ©tail ultĂ©rieurement.
En raison de ces limitations et du fait que le mode « NORMAL » répond généralement aux besoins, les réseaux sont nominalement conçus en mode Range « NORMAL ».
Mode de fonctionnement â Mode d'accĂšs en transmission
Le Mode de Transmission dédié ou contention est défini NPG par NPG pendant la phase de conception du réseau.
Mode de fonctionnement â Mode d'accĂšs en transmission dĂ©diĂ© (Dedicated Access)
Prenons l'exemple de l'attribution d'un bloc de TimeSlots propre à chaque Non-C2 pour la transmission de messages PPLIS. Dans un réseau de 4 Non-C2, l'attribution serait typiquement un bloc unique (TSB : Time Slot Block) de 4 TimeSlots par 12 secondes pour une émission toutes les 3 secondes d'intervalle. Chaque Non-C2 possÚde son propre TSB. L'attribution du TSB sera transmise dans les paramÚtres d'initialisation du terminal du Non-C2. Cette façon d'avoir d'attribuer les TSB en transmission est appelée « mode de transmission d'accÚs dédié ». Il existe un autre mode de transmission en contention. Chacun de ces modes d'accÚs présente des avantages et des inconvénients.
Pour mettre en Ćuvre le mode d'accĂšs dĂ©diĂ©, chaque plate-forme doit utiliser un jeu de paramĂštres d'initialisation diffĂ©rent de celui des autres plateformes, contenant des TSB propres Ă la plate-forme considĂ©rĂ©e.
Si, par accident, deux plateformes L16 (JU) utilisent les mĂȘmes paramĂštres d'initialisation, cela aboutira qu'elles transmettront en mĂȘme temps dans les mĂȘmes TimeSlots. Les impulsions de chaque transmission se propageront Ă partir des deux plateformes.
Les terminaux en réception se synchroniseront sur le premier train d'impulsions reçues. Les impulsions de la seconde plate-forme plus éloignée, arrivant plus tard, ne seront pas calées sur les fréquences attendues par le récepteur, elles seront simplement filtrées. Nous sommes dans une configuration identique à celle obtenue lors de la réception d'impulsions d'une autre plate-forme travaillant sur un autre net.
En rĂ©sumĂ©, quand une ou plusieurs plateformes transmettent dans le mĂȘme TimeSlot sur le mĂȘme Net, un terminal en rĂ©ception ne recevra que les donnĂ©es de la plate-forme la plus proche. C'est le principe de capture qui est utilisĂ© pour le mode de transmission d'accĂšs en contention.
Mode de fonctionnement â Mode d'accĂšs en transmission en contention (Contention Access)
L'alternative au mode de transmission dĂ©diĂ© avec lequel un terminal peut avoir accĂšs au rĂ©seau, est appelĂ© le mode de transmission en contention. Dans ce mode d'accĂšs, les participants se voient attribuer un mĂȘme Pool de TimeSlots.
Par exemple, pour le NPG PPLIs les 4 Non-C2 JUs pourraient se voir assigner un pool de bloc de 64 TimeSlots par 12 secondes.
Chaque participant se voit assigner un intervalle d'accÚs en transmission, qui représente le taux moyen auquel il peut en réalité transmettre son message PPLI.
Le terminal en transmission choisit alĂ©atoirement son TimeSlot dans l'intervalle qui lui est allouĂ©. Par exemple, les Non-C2s peuvent se voir assigner un intervalle d'accĂšs de 1,5 seconde. Avec 64 TimeSlots par 12 secondes, Chaque Non-C2 utilisera 8 TimeSlots. Alors, toutes les 1,5 seconde, le terminal de transmission choisira alĂ©atoirement, un des 8 TimeSlots pour une transmission. Le rĂ©sultat est que plusieurs JUs Non-C2 peuvent utiliser le mĂȘme TimeSlot.
On ne recommande pas d'utiliser l'accĂšs en contention pour la transmission d'informations cruciales comme le message PPLI
Mode de fonctionnement â Mode d'accĂšs en transmission â DĂ©diĂ© versus contention
Lorsque l'accÚs dédié est utilisé pour un NPG, chaque JU possÚde son propre jeu d'attribution de TimeSlots. Par exemple, sur le NPG "CONTROL" en accÚs dédié, chaque Non-C2 doit utiliser ses propres Time Slot Blocks en transmission.
Une raison de l'utilisation de l'accĂšs en contention peut ĂȘtre la volontĂ© d'une utilisation plus efficace de la capacitĂ© du rĂ©seau. Une illustration est le NPG Control en BackLink (Des Non-C2 vers le C2).
En Control BackLink, gĂ©nĂ©ralement, seul le leader de la patrouille est autorisĂ© Ă transmettre. Il peut redescendre l'Ă©tat d'engagement sur une cible toutes les 6 secondes. De temps en temps, il devra rĂ©pondre Ă une assignation de mission. En accĂšs dĂ©diĂ©, l'allocation serait probablement de 4 TimeSlots par 12 secondes. Cela offre un intervalle de 3 secondes entre deux TimeSlots ce qui peut se traduire par un dĂ©lai de 3 secondes pour la transmission de l'acceptation (WILCO) ou le refus (CANTCO) de la mission. Cela signifie que le contrĂŽleur devrait attendre jusqu'Ă 3 secondes pour visualiser le compte-rendu.. Cette attribution de 4 TimeSlots par 12 secondes doit ĂȘtre faite Ă chaque Non-C2 sur le NPG Control puisque le rĂŽle de leader peut changer en vol. Si l'on considĂšre qu'un C2 peut contrĂŽler jusqu'Ă 5 patrouilles de 4 avions, on obtient une capacitĂ© BackLink de 80 TimeSlots par 12 secondes.
Supposons qu'avec 5 patrouilles, nous prévoyons que 3 d'entre elles peuvent engager simultanément. Ainsi, 3 leaders peuvent transmettre l'état d'une cible en utilisant chacun 2 TimeSlots par 12 secondes sur le BackLink. Supposons que nous assignons en BackLink 32 TimeSlots par 12 secondes avec un intervalle de 1,5 seconde. Cela aboutit à un accÚs identique à celui obtenu en mode dédié (c'est-à -dire, une moyenne de 1,5 seconde avec 3 secondes dans le cas le plus défavorable).
Avec trois avions de chasse engagés, la probabilité pour l'unité C2, de recevoir la réponse à un ordre d'engagement adressé à un quatriÚme leader, est d'environ 82 %. Mais la réponse est automatiquement envoyée jusqu'à trois fois par le terminal, si l'unité C2 ne la reçoit pas ; cela augmente la probabilité de réception à plus de 99 %.
Donc la performance BackLink est en réalité tout à fait bonne avec moins de la moitié des TimeSlots exigés en mode dédié. Cela illustre que l'accÚs en contention est idéal lorsqu'il est appliqué à des NPGS dans lequel les participants ont à transmettre de maniÚre aléatoire, des volumes de données faibles et exigeant un temps de réponse rapide. C'est particuliÚrement le cas pour les NPG "CONTROL" et "NonC2-to-NonC2".
Une autre raison d'utiliser le mode d'accĂšs Contention rĂ©side dans le fait que le nombre d'unitĂ©s pouvant opĂ©rer peut varier. Alors qu'un Pool de TimeSlots est taillĂ© pour supporter un certain numĂ©ro de participants, il est important de pouvoir en augmenter le nombre sans que rien de catastrophique arrive. La performance des Ă©changes en Contention se dĂ©grade quelque peu. Par exemple, la probabilitĂ© de recevoir une rĂ©ponse Ă un ordre baisserait un peu. En accĂšs dĂ©diĂ©, ce n'est pas le cas. Si tous les ParamĂštres d'initialisation prĂ©vus sont utilisĂ©s, l'arrivĂ©e d'une plate-forme supplĂ©mentaire ne peut se traduire que par la rĂ©utilisation d'un jeu de TSB dĂ©jĂ en fonction. Le principe de capture aboutit Ă un Ă©change sĂ©rieusement compromis pour les deux plateformes utilisant les mĂȘmes jeux de TSB.
Deux raisons font que l'accÚs en contention n'est pas plus souvent utilisé :
- la Liaison 16 partage sa bande radio avec la bande de radionavigation aéronautique. Les Administrations de l'Aviation Civile qui gÚrent cette bande, ont placé des contraintes significatives pour une utilisation en temps de paix par les militaires ;
- en raison des transmissions multiples dans le mĂȘme TimeSlot, l'accĂšs en Contention peut mettre en pĂ©ril la performance des moyens de navigation radio.
Aussi, il y a de nombreuses situations oĂč il n'est pas permis d'utiliser le mode d'accĂšs en Contention.
MĂȘme quand l'administration de l'aviation civile permet l'utilisation du mode d'accĂšs Contention, d'autres contraintes, en temps de paix, peuvent limiter son utilisation. Il s'agit essentiellement du nombre d'impulsions pouvant ĂȘtre Ă©mises par une plate-forme et par l'ensemble du rĂ©seau, que l'on appelle TSDF (TimeSlot Duty Factor)
Mode de fonctionnement â Limite d'Empaquetage (Packing Limit)
Il existe 4 possibilités d'empaqueter les symboles qui permettent de transmettre les messages Liaison 16. De l'empaquetage offrant le plus de sécurité de transmission à celui offrant la meilleure bande passante, ce sont :
- l'empaquetage "Standard Double Pulse" qui permet de transmettre 3 mots de 70 databits par TimeSlot ;
- l'empaquetage "Packed 2 Double Pulse" qui permet de transmettre 6 mots de 70 databits par TimeSlot ;
- l'empaquetage "Packed 2 Simple Pulse" qui permet de transmettre 6 mots de 70 databits par TimeSlot ;
- l'empaquetage "Packed 4 Simple Pulse" qui permet de transmettre 12 mots de 70 databits par TimeSlot.
La limite d'empaquetage (Packing Limit) est définie en phase Design du réseau Liaison 16 pour chaque groupe de participation de réseau (NPG). "Packing Limit" signifie que le terminal peut dégrader l'empaquetage jusqu'à la limite fixée, mais chaque fois que la possibilité de transmettre dans un "Packing" de meilleure résistance au brouillage se présentera, ce dernier sera utilisé. Autrement dit, si la limite de "Packing" est "Packed 4 Simple Pulse", le terminal pourra émettre dans un des trois autres empaquetages, s'il en a la possibilité.
La différence entre l'empaquetage « Standard Double Pulse » et l'empaquetage « Packed 2 Simple Pulse » est que dans le premier cas, chaque symbole est transmis deux fois au lieu d'une, pour l'empaquetage « Simple Pulse ».
Dans l'empaquetage « Packed Simple Pulse », Il y a donc seulement une impulsion au lieu de 2.
En consĂ©quence, dans un TimeSlot, 6 mots peuvent ĂȘtre transmis au lieu de 3.
Dans les empaquetages « Packed 2 Double Pulse » et « Packed 4 Simple Pulse », le nombre d'impulsions par TimeSlot, est augmenté (840 impulsions au lieu de 210) au détriment de la portée radio et du « Jitter ».
La navigation
La navigation â le besoin
Prenons le leader d'une patrouille de cinq avions de chasse. Sur son Ă©cran principal, il voit sa propre plate-forme (Ownship) situĂ©e au centre et les quatre membres de la patrouille, gĂ©nĂ©ralement prĂ©sentĂ©s chacun par un cercle avec le numĂ©ro de leur position dans la patrouille au centre. L'Ă©change des messages PPLIS entre les avions de chasse, permet ainsi de prĂ©senter une image oĂč l'on peut situer chaque Ă©quipier d'un simple coup d'Ćil. Cela n'est vraiment efficace que si la navigation est prĂ©cise. Cette navigation prĂ©cise est basĂ©e sur la navigation du porteur (Ownship) elle-mĂȘme basĂ©e sur l'Ă©change de messages PPLIs entre les avions de la patrouille. L'Ă©change de messages PPLIS fiables exige que la navigation des avions soit prĂ©cise.
La prĂ©cision de la navigation est Ă©galement essentielle pour l'Ă©change des dĂ©tections radar au sein de la patrouille. Chaque avion localise une dĂ©tection prĂ©cisĂ©ment par rapport Ă lui-mĂȘme (Ownship). Cependant, si deux avions cumulent des erreurs de navigation, ces erreurs se retrouvent dans les messages reportant la position absolue de la cible. La consĂ©quence est l'impossibilitĂ© de fusionner les dĂ©tections au sein de la patrouille et le C2 contrĂŽleur reportera deux pistes au lieu d'une seule.
Pour Ă©tablir s'il y a deux cibles ou une seule, chaque avion utilisera des algorithmes de corrĂ©lation des cibles qui seront basĂ©s, en partie, sur l'Ă©cart de distance sĂ©parant les positions cibles Ă©changĂ©es c'est la fenĂȘtre de corrĂ©lation. Si l'erreur de navigation est grande, la fenĂȘtre de corrĂ©lation peut ĂȘtre agrandie de sorte qu'une seule entitĂ© sera interprĂ©tĂ©e correctement. Cependant, une grande fenĂȘtre de corrĂ©lation peut mener Ă la corrĂ©lation de deux cibles espacĂ©es, chacune Ă©tant vue par un avion diffĂ©rent. De telles erreurs de corrĂ©lations peuvent entraĂźner des surprises dĂ©sagrĂ©ables particuliĂšrement lorsque des AMI sont proches d'HOSTILEs. Ainsi, une navigation imprĂ©cise entraĂźne un faible capacitĂ© de corrĂ©ler correctement.
Si malheureusement, le systĂšme inertiel de navigation (INS) de l'Avion de chasse possĂšde un taux de dĂ©rive significatif par rapport aux besoins de la Liaison 16 (par exemple, environ 0.7 nm/hr pour les F-15Cs), l'alignement INS Ă©tant effectuĂ© bien avant le dĂ©collage, une dĂ©rive importante peut ĂȘtre observĂ©e avant que les avions ne dĂ©collent. Heureusement, les terminaux de la liaison 16 offrent une capacitĂ© de navigation relative.
Le besoin d'une navigation porteur précise est aussi trÚs important pour les plateformes C2 chargées de la surveillance, qui poursuivent les pistes par rapport à leurs propres positions ; l'erreur de navigation de la plateforme venant s'ajouter celle du senseur détection lors de la diffusion des pistes sur le NPG Surveillance de la Liaison 16. Cependant, aujourd'hui, ces plateformes sont équipées de GPS.
Remarques et résumé
La navigation GĂ©odĂ©sique s'effectue en partie par la mesure des TOA (Time Of Arrival). Dans un rĂ©seau, tous les terminaux doivent utiliser le mĂȘme mode de fonctionnement en distance (Range Mode), sinon les mesures de TOA amĂšneront Ă des calculs de distance erronĂ©s.
Une autre partie de la Navigation Géodésique s'effectue grùce aux informations de position et horaire, échangées. Une Navigation géodésique efficace exige des sources externes et locales, offrant une qualité de position (Pq) et une qualité de temps (Tq) qui sont excellentes.
Description détaillée
Il existe deux modes de navigation Liaison 16. Tous les deux sont décrits dans cette section. Cependant, nous prendrons quelques libertés dans les descriptions afin de préserver la simplicité de la présentation. Cette description simplifiée, doit permettre de comprendre le fonctionnement de la navigation. Le premier des deux modes est la navigation géodésique.
Exemple :
Prenons l'exemple d'un avion en vol qui reçoit les messages PPLI de deux plateformes Terre (Land) La fonction navigation prend en compte les données de position et de vitesse, fournies, par exemple, toutes les 50 millisecondes au terminal par l'INS (Inertial Navigation System). Le terminal contient le modÚle mathématique de la dynamique avion. AprÚs l'alignement de la centrale inertielle de navigation[trad 34] (INS), le terminal prend la premiÚre position reçue de l'INS comme position initiale et commence à utiliser les données « vitesse » pour estimer la position de l'avion via le modÚle.
Par la suite, le terminal détermine l'écart entre la position fournie par la centrale inertielle de navigation[trad 34] et celle de son évaluation propre et transmet au processeur de vol les corrections toutes les 50 millisecondes. Le Terminal MIDS diffuse cette position estimée et la vitesse dans son message PPLI. La position transmise tient compte de la dérive INS pour déterminer la qualité de position (Pq) d'une maniÚre semblable à la qualité de temps (Tq).
Dans cet exemple, lorsque l'avion entre dans le réseau, il reçoit les messages PPLIs des deux plateformes LAND qui transmettent également leur position et leur Pq. Chaque site LAND fournit une qualité de position maximum (Pq=15) car la position est fixe et parfaitement connue.
Lorsque le terminal de l'avion reçoit un message PPLI, il mesure le temps d'arrivée[trad 35] (TOA) dans l'heure réseau. La fonction navigation du terminal connaßt le TimeSlot d'émission du message PPLI et, à partir du TOA mesuré, calcule la durée théorique de propagation depuis la source. Cela fournit une évaluation de la distance séparant le Terminal émetteur du Terminal récepteur.
- Le terminal récepteur détermine le TOA théorique à partir de la distance le séparant du Terminal émetteur en prenant en compte la position reçue dans le message PPLI.
- La comparaison entre le TOA mesuré et le TOA théorique, permet de calculer une erreur en distance. le terminal MIDS ajuste sa position estimée afin de réduire cette erreur si et seulement si, la qualité de Position (Pq) de la source est meilleure que la sienne.
- Ce calcul est effectué successivement pour chaque PPLI reçu, ce qui permet d'améliorer et d'entretenir l'estimation de l'erreur de position.
Pendant la réception des messages PPLIS et le traitement de leur TOA, le modÚle du terminal continue à utiliser la vitesse fournie par la centrale inertielle pour extrapoler la position de l'avion. Cependant, il y a des erreurs d'évaluation en distance. Elles dépendent de la qualité de Position de la source (Pq) et de la capacité du terminal à déterminer ses erreurs. La qualité de l'évaluation de l'erreur en distance dépend de la capacité du terminal récepteur à mesurer le TOA et de la capacité des terminaux source et récepteurs à connaßtre avec précision l'heure réseau (c'est-à -dire, leur Tqs).
La fonction navigation du terminal effectue ses corrections de position en se basant sur la position reçue et la qualitĂ© de temps[trad 36] associĂ©e dans chaque message PPLI. Si la qualitĂ© de position[trad 37] (Pq) et la qualitĂ© de Temps (Tq) reçues sont excellentes et que la propre qualitĂ© de position (Pq) est faible, la correction prendra en compte une grande partie de l'erreur calculĂ©e. Ă l'inverse, si les Qp et TQ reçues sont faibles, la correction appliquĂ©e, peut ĂȘtre faible. Donc, une navigation gĂ©odĂ©sique efficace, exige de recevoir des messages PPLI avec des qualitĂ©s de position (Pq) et de temps (Tq) excellentes.
Articles connexes
Traductions
- (en) Multi TDL
- (en) If you are not Link 16 capable, you will not be welcomed in the US battlefield and in fact, you will be considered a blue on blue engagement generator - a threat to friendly and coalition forces. Vice Admiral Arthur Cebrowski, USN, Joint Chief Of Staff, J6
- En-TĂȘte : Header, en liaison 16 chaque message est prĂ©cĂ©dĂ© d'un Header
- Seamless
- Secretary of State for Defence, Dr Liam Fox, said « This was the first operational mission flown by British Army Apaches at sea ».
- weapon-fly out information
- (en) Joint Standoff Weapons
- (en) Using the Link 16 Network Enabled Weapon software, messages were exchanged regarding targeting, command and control, identification and weapon-fly out information. During three days of testing, Joint STARS successfully completed 13 runs with two Navy F/A-18 Hornets, two Joint Standoff Weapons and two instrumented target ships
- Limited Production 2 (LP 2) Acquisition Decision Memorandum (ADM)
- Frequency Remapping included
- Frequency Remap under development
- Cryptographic Modernization (Crypto Mod)
- Enhanced Throughput (ET)
- Dynamic Network Management (DNM)
- Concurrent Multi-Netting (CMN)
- Frequency Remapping (FR)
- Net empilés : Stacked Nets
- (en) Dynamic Network Management (DNM) increases Link 16 network effectiveness and throughput and provides the warfighter greater flexibility in the use of the Link 16 network
- (en) DNM will facilitate automated net entry/exit of additional platforms
- (en) DNM will provide a real-time capability to adjust Link 16 network allocation to meet evolving network changes in the theater
- (en) DNM reduces Link 16 network oversubscription and will enable fully ad-hoc, dynamic network operations on Link 16, variable update and throughput rates, and expanded network throughput with sub-net operations
- (en) DNM also provides support for networked weapons, sensor networking, time-critical targeting, and time-critical strike
- (en) DNM includes the following capabilities: Time Slot Reallocation (TSR), TSR Combined Network Participation Groups (CNPG), expanded stacked netting and Multi-netting
- Empaquetage : Packing
- (en) EMERGENCY
- (en) Bail out
- (en) Ditching
- Force Tell
- (en) Homme Ă la mer : Man in Water
- (en) Ejection : Bail out
- (en)Navire en détresse : Distressed Vessel.
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- Multimission Maritime Aircraft
- MARTHA : maillage des radars tactiques contre les hélicoptÚres et les aéronefs à voilure fixe)
- HĂ©licoptĂšre de manĆuvre poste de commandement
- COMAO : Composite Air Operation
- SAMP/ Sol Air Moyenne Portée
- BEM: Bulletin des Ătudes de la Marine
- MALE : Moyenne Altitude Longue Endurance
- SA2R Surveillance, Acquisition d'objectif, Reconnaissance et Renseignement
- JSTAR : Joint Surveillance Target Attack Radar System
- LVT: Low Volume Terminal
- TACAN : TACtical Air Navigation
- (en)JREAP : Joint Range Extension Applications Protocol
- (en)JDAM : Joint Direct Attack Munitions
- (en) NGC2P/CDLMS : Next Generation Command and Control System/Common Data Link Management System
- UFH : Ultra haute fréquence
- SMTT : Small Tactical Terminal
- (en) DME : Distance Measuring Equipment
- (en) VOR : VHF Omnidirectional Range
- (en) ILS : Instrument Landing System
- DoD : Department of Defense
- DoT : Deparment of Transportation
- TDMA : Time Division Multiple Access
- (en) TACP-M : Tactical Air Control Party Modernization
- (en) VMF : Variable Message Format
- SITREP : SITuation REPort
- Combat Information Center
- AIS = Automatic Identification System
- RTB: Return To Base
- (en) COP : Common Operational Picture
- CSAR : Combat Search And Rescue
- FLIR = Forward looking infrared
- ISR : Information, Surveillance, Recconaissance
- OODA : Observe, Oriente, Decide, Act
- (en) ETR = External Time reference
- GPS : Global Positioning System
- TOA : Time Of Arrival
Notes et références
Références
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- [PDF] Bulletin dâĂ©tudes de la Marine no 46 d'octobre 2009, page 106
- SystĂšmes dâInformation GĂ©ographique embarquĂ©s dans les hĂ©licoptĂšres - Interview du Sous-Lieutenant Philippe LĂ©pinard Le SystĂšme dâInformation Terminal de lâALAT (SITALAT) est le plus rĂ©cent de ces systĂšmes embarquĂ©s et correspond au dernier maillon de la future chaĂźne numĂ©risĂ©e de lâALAT (NumALAT) en sâintĂ©grant dans une liaison de DonnĂ©es Tactiques (LDT) qui permet aux diffĂ©rents systĂšmes dâarme d'avoir accĂšs Ă des voies de communication normalisĂ©es fournissant des flux d'informations en temps rĂ©el. La sociĂ©tĂ© DIGINEXT sâest vu confier en novembre 2007 la rĂ©alisation dâune LDT capable de vĂ©hiculer les informations exploitĂ©es par le SITALAT via les rĂ©seaux radio de type Time Division Multiple Access 5. BaptisĂ©e Messagerie H, elle reprend globalement les mĂȘmes propriĂ©tĂ©s que la Messagerie J de la liaison 16 (LDT OTAN), c'est-Ă -dire des services dâĂ©change dâinformations. DIGINEXT doit Ă©galement dĂ©velopper un traducteur entre les messageries H et J afin que lâALAT puisse finalement sâintĂ©grer dans une manĆuvre internationale
- Air&Cosmos no 2189 du 9 octobre 2009 page 61
- Air Actualités, le magazine de l'armée de l'air no 633 page 8
- Description COMAO
- il ne faut pas confondre cette définition du HIT avec celle de l'instruction CJCSI 3151.01B du Chief of staff US : high interest tracks -- High interest tracks, designated by the joint force commander or above, are significant or carry significant information. Examples are use of a unique weapon system, VIP tracks, or special missions. Size of the track does not matter in determining its interest value.
- (en) RAFALE in Combat On y remarque cependant : Data from all on-board and off-board sensors are combined into a single tactical picture En fait, l'intégration des détections des Non-C2 avec l'image tactique est de la responsabilité des C2 et les Non-C2 y ont un total accÚs.
- 2009 - Air Power Automne 2009 - Changer lâidĂ©ologie de soutien de lâU.S. Air Force pour exploiter les armes combinĂ©es dans le combat rapprochĂ© par le lieutenant colonel Collin T. Ireton, (page 29) USAF et Lâappui aĂ©rien asymĂ©trique par le commandant Gary L. Burg, U.S. Air Force (page 65
- (en) [PDF] Command and Control for Joint Air Operations On remarquera dans ce document que pour la COMAO, si le rĂŽle du JFACC est clairement Ă©tabli, celui de la plateforme C2 Ă©ventuelle, est plus flou
- [PDF] Rapport d'exécution 2006 de la loi de programmation militaire 2003-2008
- Actu Air 04/06/2013
- Dans l'armée de l'air, Mamba va pouvoir mordre
- [PDF] livre blanc de la défense nationale
- Projet de loi relatif à la programmation militaire pour les années 2009 à 2014
- (en) Site MRTT EADS à titre d'exemple le MRTT australien équipé de la liaison 16
- la France achĂšte 14 avions ravitailleurs Ă Airbus
- [PDF] Dossier de Presse DGA Salon du Bourget 2009
- (fr)dĂ©cembre 2009 RAPPORT DâINFORMATION DĂPOSĂ PAR LA COMMISSION DE LA DĂFENSE NATIONALE ET DES FORCES ARMĂES sur les drones ET PRĂSENTĂ PAR MM. Yves VANDEWALLE et Jean-Claude VIOLLET, DĂ©putĂ©s] voir le paragraphe Charge utile
- Le figaro
- Les Besoins de la marine en drones aériens
- Joint STARS demonstrates key network-enabled weapons capability
- JTIDS Technical Paper SyntheSys Systems
- MIDS LVT1
- [PDF] http://www.viasat.com/files/assets/MIDS_LVT1_Mobile_System_datasheet_006.pdf
- [PDF]FAQ MIDS
- [PDF]MIDS LVT2
- FDL
- MIDS FAQ
- MILITARY INFORMATION TECHNOLOGY VOLUME 14, ISSUE 4 MAY 2010 JTRS for Joint War Fighting - page 18/40
- [PDF]Présentation MIDS JTRS du 05/04/2011 page 17
- [PDF]Geo Intelligence July/August 201 page 12
- Northrop Grumman Awarded Air Force Contract to Integrate CLIP on B-1B and B-52 Aircraft
- Contract extension puts communication system on U.S. bombers
- [PDF]MIDS JTRS DLS
- Multifunction Terminals Set for Takeoff
- JPEO JTRS
- [PDF]Military Information Technologie June 2011 - page 13 Multifunction Terminals Set for Takeoff
- MIDS on Ship
- U.S. Navy radio terminals get upgrade
- TESTED FOR TACTICAL COMMS Navy Completes Evaluation of Next Generation of Tactical Data Links, Clearing the Way for Production
- [PDF]STT Data Sheet
- [PDF]STT
- Small Tactical Terminal (STT) Applications/ConOps
- Small Tactical Terminal (UHF Line of Sight (LOS)/Link-16 STT Transceivers)
- govcomm.harris.com
- Naval Forces' Capability for Theater Missile Defense (2001) Chapitre "B.2.6 Link 16 Missile and Tactical Terminal/TacLink Weapons"
- ViaSat developed high-quality/low-data rate voice, integrating Link 16 with INS and GPS navigation data and the concept for a very small, low-cost missile/tactical terminal.
- [PDF] Small Adaptable Form Factor Terminal
- Défense et Sécurité Internationale
- Site DGA 17/12/2010 : La DGA lance les études du futur poste radio tactique interarmées
- [PDF]Avis de la commission de la défense nationale et des forces armées sur le projet de loi de finances 2011 no 2824 Page 244
- Hypres, ViaSat, SPAWAR Systems Center Pacific debut first all-digital multi-net Link-16 receiver
- LINK-16 SPECTRUM DECONFLICTION
- Spectrum Alert DĂ©jĂ Vu - The 15-Year JTIDS Delay
- Link-16 Network Enhancements REQUEST FOR INFORMATION Frequency remapping is required by a Memorandum of Agreement (MOA) between Department of Defense (DOD) and Department of Transportation (DOT) regarding the 960-1 215 MHz frequency band. Frequency remapping algorithm is as defined in DoD 4650.1- R1, Link 16 EMC Feature Certification process and Requirements, App 2,
- {pdf} Frequency Clearance Agreement
- « Joint Program Executive Office Joint Tactical Radio System MIDS Program Update »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?)
- 4.3.17 Plan for JTIDS TDMA Waveform Systems
- [PDF]ICD for JTIDS DDG-69 Shipboard Antenna
- [PDF] Link 16 Antenna Characteristics
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- Exhibit R-2, RDT&E Budget Item Justification: PB 2011 Navy Technical: Link 16 Network Enhanced Throughput development has been removed from this budget.
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- Projet de loi de finances pour 2009 : Défense - équipement des forces voir : B. FRAPPER à DISTANCE, 1. Le programme Rafale : une polyvalence renforcée en 2008]
- (en) « Air Force Advance »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?)
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- (fr) Porte-avions Charles de Gaulle : Le Central Opérations
- E-2 Hawkeye : Design
- voir paragraphe « Programme E2-D Advanced Hawkeye » de l'article E-2D
- Upgrade for NATO AWACS
- voir wiktionary
- Repris de Wikipédia en russe
- Exemple en temps réel d'une situation AIS
- Exploiting the Network to Empower the Warfighter: How do we Accelerate FORCEnet Pages 10-12
- voir APP-6A
- (en) [PDF] Battle Force Interoperability (BFI) Operation Advisory Group (OAG)Voir planches 9 Ă 13
- Concepts of data/information fusion for naval C2 and airborne ISR platforms
- Senate Hearing, 1988, p. 10; Fogarty, 1988, p. 29-30)
- (en) [PDF] Voir « the Vincennes Case Study »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?)
- (en) [PDF]L'étude de ce drame n'est pas si simple, des erreurs humaines ont participé à la succession d'erreurs. Le lecteur intéressé peut se reporter à la thÚse intitulée SYSTEMATIC ANALYSIS OF COMPLEX DYNAMIC SYSTEMS: THE CASE OF THE USS VINCENNES
- (en) [PDF] INCREASING TIME SENSITIVE TARGETING (TST) EFFICIENCY THROUGH HIGHLY INTEGRATED C2ISR
- Air Actualité mai 2007 page 47 "Le RENS au sol et en l'air"
- (en) [PDF] « Air Force Magazine : The goal is to put weapons on time sensitive targets in âsingle-digitâ minutes. »(Archive.org âą Wikiwix âą Archive.is âą Google âą Que faire ?)
- CONOPS
- Air et Cosmos 2196 du 27 novembre 2009 : « Seuls avions dâĂ©coute Ă©lectronique (Sigint) français, les deux C160 Transall Gabriel devraient quitter le service en 2020. Pour en prĂ©parer la succession, la DGA a attribuĂ© Ă Thales un important volet dâĂ©tudes avec le PEA "Matrice" pour rĂ©flĂ©chir aux solutions techniques qui pourraient ĂȘtre adoptĂ©es sur la prochaine gĂ©nĂ©ration dâavions Sigint. »
- Voir dernier paragraphe de l'article consacré au MPA de Bombardier qui est équipé du systÚme AMASCOS de THALES
- [PDF] Lettre Guerrelec 2000 voir "Guerre Ă©lectronique et renseignement : deux atouts maĂźtres pour lâArmĂ©e de lâAir"
- [PDF] BEM_46_AeroNavale_Marins du ciel_Part2 Drones, concept et mode dâemploi - Capitaine de frĂ©gate RĂ©mi de Monteville - AffectĂ© au collĂšge des OCEM (officier correspondant dâĂ©tat-major) Ă lâĂ©tat-major de la Marine, au sein du systĂšme de forces CMI (commandement et maĂźtrise de lâinformation) et chargĂ© du dossier drones Capitaine de corvette Marc Grozel Officier programme drone, expert drone Ă lâĂ©tat-major de la Marine
- (en) [PDF]Link 16 Aided Moving Target Engagement
- (en) « Air Command and Staff College Air University : Integrating the B-2 into Link 16 Operations (Page 11) »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?)
- Precise Time Transfer Concepts
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- [PDF] Revue d'études générales no 14 -2007. Voir l'article : La coordination 3D - aux petits échelons tactiques
- [doc],Tactical Digital Information Link-Technical Advice and Lexicon for Enabling Simulation,
- [PDF] Single Air Picture, 2005
- Recent Developments in Aircraft Wireless Networks,
- Aviateurs du champ de bataille IntĂ©gration des moyens de combat en soutien des forces dâopĂ©rations spĂ©ciales par le gĂ©nĂ©ral de corps dâarmĂ©e aĂ©rienne William Thomas « Tom » Hobbins, 2006, Air & Space Power Journal
- [PDF] Air Power in Afghanistan,
- [PDF] Electronician Volume 3 - Communications,
- [PDF], Navigation Using LINK-16 GPS-INS Integration, 2003