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Botmeur

Botmeur [bɔtmĆ“Ê] est une commune française du dĂ©partement du FinistĂšre et de la rĂ©gion Bretagne ; elle fait partie de Monts d'ArrĂ©e CommunautĂ©.

Botmeur
Botmeur
La rue principale de Botmeur en 2020.
Blason de Botmeur
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Bretagne
DĂ©partement FinistĂšre
Arrondissement ChĂąteaulin
Intercommunalité Monts d'Arrée Communauté
Maire
Mandat
Éric Prigent
2020-2026
Code postal 29690
Code commune 29013
DĂ©mographie
Gentilé Botmeuriens
Population
municipale
222 hab. (2020 en augmentation de 4,23 % par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 16 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 48° 23â€Č 04″ nord, 3° 54â€Č 58″ ouest
Altitude Min. 225 m
Max. 384 m
Superficie 13,62 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
DĂ©partementales Canton de Carhaix-Plouguer
LĂ©gislatives SixiĂšme circonscription
Localisation
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Botmeur
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Botmeur

    Toponymie

    Botmeur vient du breton « bod » (résidence) et « meur » (grand). Botmeur, ancienne chapelle domestique, doit son nom au manoir ou chùteau de Botmeur, propriété des seigneurs du Botmeur, puis de la Marche, en la paroisse de Berrien. Le territoire de Botmeur s'étend sur le versant sud de la montagne d'Arrée, entre Roc'h Trevezel, Torgen-Sant-Mikel (mont Saint-Michel de Brasparts) et le marais du Yeun Elez.

    GĂ©ographie

    Description

    • voir la lĂ©gende ci-aprĂšs
      Carte topographique de la commune de Botmeur.

    La commune se trouve dans le massif armoricain, plus prĂ©cisĂ©ment au cƓur des monts d'ArrĂ©e, au pied du Mont Saint-Michel de Brasparts, du MĂ©nez Kador et du Roc'h Trevezel, dominant le marais du Yeun Elez dont une bonne partie est situĂ©e sur le territoire communal, de mĂȘme que le lac Saint-Michel RĂ©servoir de Saint-Michel, dit aussi lac de Brennilis, espace naturel remarquable et paradis des randonneurs et des pĂȘcheurs. La commune est situĂ©e en Cornouaille, mais Ă  la limite du LĂ©on dont elle est sĂ©parĂ©e par la ligne de crĂȘte des monts d'ArrĂ©e, qui la sĂ©pare aussi des communes limitrophes de PlounĂ©our-MĂ©nez, Commana, Sizun et Saint-Rivoal ; au sud la riviĂšre Ellez la sĂ©pare de Brasparts mais son cours est dĂ©sormais en partie ennoyĂ© sous les eaux du lac-rĂ©servoir de Saint-Michel, Ă  l'est, le Roudouhir, dont le cours aval est aussi dĂ©sormais ennoyĂ©, la sĂ©pare de La FeuillĂ©e[1]. L'omniprĂ©sence de l'eau explique les nombreux lavoirs et puits, le plus souvent communautaires, rĂ©partis dans les divers villages de la commune.

    D'une superficie de 1 362 ha (13,62 km2), la commune est assez accidentĂ©e, formant un plan inclinĂ© vers le sud-est allant de la ligne de crĂȘte de l'ArrĂ©e d'une altitude de 382 mĂštres au Tuchen Kador Ă  celle de 225 mĂštres dans la partie du marais du Yeun Elez dĂ©sormais ennoyĂ©e, selon les donnĂ©es de l'Institut national de l'information gĂ©ographique et forestiĂšre. Le bourg est sur un replat exposĂ© au sud vers 255 mĂštres d'altitude, Ă©tirĂ© sur plus d'un kilomĂštre le long de la dĂ©partementale le reliant Ă  La FeuillĂ©e. Une dizaine de hameaux (dĂ©nommĂ©s ici « villages ») sont implantĂ©s pour la plupart sur le replat, entre « montagne » et marais, le plus Ă©levĂ© Ă©tant celui de Roz-Du ; celui de Kernevez dit aussi Ty ar Yun, peuplĂ© seulement au XIXe siĂšcle, forme une vĂ©ritable Ăźle dans la marais. Certains « villages » sont plus peuplĂ©s que le bourg (Balanec-Ber). Celui de Botcador est longtemps restĂ© trĂšs isolĂ©, mal reliĂ© Ă  Botmeur ; il a d'ailleurs longtemps dĂ©pendu de la paroisse, puis de la commune de Brasparts, un moment de la trĂšve de Saint-Rivoal, en dĂ©pit de l'Ă©loignement aggravĂ© par le franchissement obligatoire de la ligne de crĂȘte pour se rendre dans ces bourgs. DĂ©jĂ  Cambry Ă©crivait : « Le village de Botcador, le dernier que l’on rencontre en approchant de Saint-Michel, devroit appartenir au district de Carhaix ; il n’auroit pas Ă  traverser les montagnes pour verser ses denrĂ©es au chef-lieu Ă  ChĂąteaulin ; il lui seroit facile d’arriver Ă  la FeuillĂ©e par le chemin de Landerneau »[2].

    • Le mont Saint-Michel de Brasparts vu de Botmeur.
      Le mont Saint-Michel de Brasparts vu de Botmeur.
    • Le lac-rĂ©servoir de Saint-Michel et le mont Saint-Michel-de-Brasparts vus depuis la route du Libist Ă  Botmeur.
      Le lac-réservoir de Saint-Michel et le mont Saint-Michel-de-Brasparts vus depuis la route du Libist à Botmeur.
    • Le Tuchen Kador vu depuis Croix-CassĂ©e.
      Le Tuchen Kador vu depuis Croix-Cassée.
    • Le lavoir du Lapig, entourĂ© de pierres de schistes ardoisiers.
      Le lavoir du Lapig, entouré de pierres de schistes ardoisiers.

    Pendant de nombreuses années, le Tuchen Kador ou Ménez Kador (« signal de Toussaines » en français), situé dans cette commune pour son versant oriental et dans celle de Sizun, section de Saint-Cadou, pour son versant occidental, a été considéré comme le point culminant du Massif Armoricain, mais de récentes mesures topographiques effectuées par le service des ImpÎts de Morlaix et grùce à la précision du GPS, et cela pour la numérisation du cadastre, lui a fait perdre définitivement ce palmarÚs en faveur de Roc'h Ruz dans la commune de Plounéour-Ménez.

    La majeure partie du territoire communal est formé de granite à deux micas dit de La Feuillée, roche plutonique comme le granite à cordiérite du Huelgoat[3] ; seules les pentes de l'Arrée étant constituées de schistes et quartzites de l'époque dévonienne.

    La commune fait partie du parc naturel rĂ©gional d'Armorique[4] et deux parties importantes de son territoire, l'une, la « Montagne de Botmeur »[5] a Ă©tĂ© classĂ©e zone naturelle d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique par un arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral de protection de biotope en date du [6] et protĂ©gĂ©e par la directive Natura 2000[7] et visant Ă  protĂ©ger des espĂšces vĂ©gĂ©tales comme le rossolis Ă  feuilles rondes, le rossolis Ă  feuilles intermĂ©diaires, le lycopode sĂ©lagine, la sphaigne de la Pylaie, et des espĂšces animales dont le busard Saint-Martin[8]; l'autre est « Landes tourbeuses du Roudouhir et du Libist »[9] crĂ©Ă©e par un arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral de protection du biotope en date du [10] pour protĂ©ger les espĂšces vĂ©gĂ©tales suivantes : le lycopode inondĂ©, le rossolis Ă  feuilles rondes (Drosera rotindifolia), le rossolis Ă  feuilles intermĂ©diaires (Drosera intermedia), la littorelle des Ă©tangs (littorella uniflora[11]), la pilulaire Ă  globules (Pilularia globulifera), la linaigrette engainĂ©e et la sphaigne de la Pylaie ainsi que plusieurs espĂšces animales comme le busard des roseaux et la loutre d'Europe[12]. HĂ©las, des incendies ravagent pĂ©riodiquement la lande (parfois aussi le marais), les derniers ayant eu lieu en 1983, 1989, 1996 (deux), 2010[13].

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[14]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en premiÚre approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[15].

    Les paramĂštres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les tempĂ©ratures et huit pour les prĂ©cipitations, dont les valeurs correspondent Ă  la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractĂ©risant la commune sont prĂ©sentĂ©es dans l'encadrĂ© ci-aprĂšs.

    ParamÚtres climatiques communaux sur la période 1971-2000[14]

    • Moyenne annuelle de tempĂ©rature : 10,7 °C
    • Nombre de jours avec une tempĂ©rature infĂ©rieure Ă  −5 °C : 1,5 j
    • Nombre de jours avec une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  30 °C : 1,1 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 2] : 11,7 °C
    • Cumuls annuels de prĂ©cipitation[Note 3] : 1 316 mm
    • Nombre de jours de prĂ©cipitation en janvier : 16,9 j
    • Nombre de jours de prĂ©cipitation en juillet : 10,2 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont Ă©voluĂ©. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2014 par la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Énergie et du Climat[18] complĂ©tĂ©e par des Ă©tudes rĂ©gionales[19] prĂ©voit en effet que la tempĂ©rature moyenne devrait croĂźtre et la pluviomĂ©trie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations rĂ©gionales. Ces changements peuvent ĂȘtre constatĂ©s sur la station mĂ©tĂ©orologique de MĂ©tĂ©o-France la plus proche, « Brennilis », sur la commune de Brennilis, mise en service en 1977[20] et qui se trouve Ă  km Ă  vol d'oiseau[21] - [Note 4], oĂč la tempĂ©rature moyenne annuelle est de 10,6 °C et la hauteur de prĂ©cipitations de 1 508,2 mm pour la pĂ©riode 1981-2010[22]. Sur la station mĂ©tĂ©orologique historique la plus proche, « Landivisiau », sur la commune de Saint-Servais, mise en service en 1966 et Ă  22 km[23], la tempĂ©rature moyenne annuelle Ă©volue de 11 °C pour la pĂ©riode 1971-2000[24], Ă  11,2 °C pour 1981-2010[25], puis Ă  11,5 °C pour 1991-2020[26].

    Urbanisme

    La rue principale de Botmeur en 2010 (avant le réaménagement urbain survenu dans la décennie suivante).

    Typologie

    Botmeur est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5] - [27] - [28] - [29]. La commune est en outre hors attraction des villes[30] - [31].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    Le tableau ci-dessous présente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).

    Occupation des sols en 2018
    Type d’occupation Pourcentage Superficie
    (en hectares)
    Prairies et autres surfaces toujours en herbe 16,0 % 229
    SystĂšmes culturaux et parcellaires complexes 17,1 % 246
    Surfaces essentiellement agricoles interrompues par des espaces naturels importants 7,1 % 102
    Landes et broussailles 36,7 % 526
    ForĂȘt et vĂ©gĂ©tation arbustive en mutation 6,1 % 88
    TourbiĂšres 11,6 % 1 167
    Plans d'eau 5,3 % 77
    Source : Corine Land Cover[32]

    Histoire

    De la premiÚre mention à la création de la commune

    La premiĂšre mention de Botmeur est dans un texte de 1426 (rĂ©formation des fouages de l'Ă©vĂȘchĂ© de Cornouaille[33]) mĂȘme si la rĂ©gion Ă©tait habitĂ©e bien avant (la voie romaine Carhaix- (Vorgium) - Brest (Gesocribate) ou L'Aber-Wrac'h Ă©corne le territoire communal Ă  son nord-est et on a trouvĂ© des sarcophages mĂ©rovingiens prĂšs de Rozdu[34] en 1860.

    Selon un aveu du , fourni au Roi par Giles de Botmeur, seigneur du lieu, la chapelle du manoir était surnommée « La chapelle de Sainct Bot » et le petit bourg attenant aurait conservé alors le souvenir du culte (celte probablement) d'un buisson sacré (bod en breton signifie également « buisson » et meur a le sens de « grand », voire de « sacré »).

    Carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle) : le terroir de Botmeur.

    Faisant partie au Moyen Âge de la vaste paroisse de la « ploue de la montagne », nommĂ©e en breton Plouenez ou Ploumenez[35], qui englobait toute la partie centrale des monts d'ArrĂ©e, ce fief de la famille du Botmeur (les ruines du chĂąteau-manoir sont encore visibles au Salou) puis des « De la Marche » Ă  la suite du mariage de Marie Anne du Botmeur avec François Louis De la Marche en 1715, forma par la suite un « terroir » (n'ayant pas le statut de « trĂšve »), dĂ©pendant de la paroisse de Berrien, distante de plusieurs lieues (prĂšs de 20 km), et dont elle Ă©tait gĂ©ographiquement sĂ©parĂ©e par la commanderie de La FeuillĂ©e qui dĂ©pendait des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de JĂ©rusalem.

    Les dolĂ©ances rĂ©pĂ©tĂ©es des habitants, obligĂ©s de se rendre Ă  Berrien pour les cĂ©rĂ©monies religieuses et les dĂ©marches administratives, et les pĂ©titions adressĂ©es Ă  l'Ă©vĂȘque de Quimper[36] - [37], fin XVIIIe et dĂ©but XIXe siĂšcle, ainsi qu'au prĂ©fet du FinistĂšre, aboutirent Ă  la crĂ©ation de la commune de Botmeur par la loi du .

    « Les habitants du Botmeur sont tous de la paroisse de Berrien, et ils sont Ă©loignĂ©s de trois lieues de l’église paroissiale. Ils ont de plus pour s’y rendre les montagnes les plus sauvages et les plus Ă©levĂ©es de la Bretagne Ă  traverser. En hiver, elles sont souvent couvertes de neige ; dans les autres saisons elles sont frĂ©quemment enveloppĂ©es de brouillards trĂšs Ă©pais ; dans l’une et l’autre circonstance, les routes, peu battues, sont incertaines et l’on voit des gens du pays s’y Ă©garer mĂȘme pendant le jour, Ă  plus forte raison pendant la nuit. Comment serait-il possible que les habitants du Botmeur pussent frĂ©quenter pendant une grande partie de l’annĂ©e sans ĂȘtre surpris par la nuit au milieu des montagnes ? Cet inconvĂ©nient est sans doute grand pour les hommes, mais combien l’est-il davantage pour les femmes, les filles et les enfants. Aussi sont-ils en quelque sorte Ă©trangers Ă  leur paroisse. (PĂ©tition des habitants de Botmeur en 1779 adressĂ©e Ă  Mgr l'ÉvĂȘque de Quimper, comte de Cornouaille)[36] »

    Dans la mĂȘme pĂ©tition, les Botmeuriens disent « que les enfants parvenaient Ă  l'Ăąge de 7 et 8 ans et plus sans qu'il y ait de preuves qu'ils aient reçu le baptĂȘme » et promettent « de se charger du salaire de leur desservant et de l'entretien de la chapelle ». À la suite de cette dĂ©marche, l'Ă©vĂȘque permit que « baptĂȘmes et sĂ©pultures se feront dĂ©sormais dans la dite chapelle du Botmeur », (mais pas les mariages), ce qui fut pratiquĂ© entre 1780 et 1792, date Ă  laquelle la crĂ©ation des communes mit fin Ă  cette « faveur », Botmeur Ă©tant incorporĂ© alors dans la commune de Berrien oĂč les Botmeuriens durent Ă  nouveau se rendre pour leurs actes d'Ă©tat-civil.

    Les loups ajoutaient à l'insécurité liée aux difficultés des transports et aggravées par le banditisme qui sévissait alors sur les chemins de la région. En 1806 encore, un contrat de pùturage signé à Botmeur prévoit que le paysan chargé de la garde d'un troupeau de moutons doit veiller à leur bonne santé « fors de mort du loup et de maladies naturelles »[38].

    Se nommant antérieurement « Rudeval » ou « Rutenval » (« Rue obscure » en français), le bourg pris le nom de Botmeur seulement en 1837 lors de la création de la paroisse par l'ordonnance royale du . Jusque-là, l'église n'était que la seule chapelle domestique des seigneurs du lieu. Son premier curé est Louis Graveran.

    La loi du crée la commune de Botmeur, enfin séparée de Berrien, création qui prend effet le .

    Par le décret du , le territoire de la commune s'agrandit avec l'annexion du village de Botcador, qui dépendait antérieurement de la trÚve de Saint-Rivoal, paroisse de Brasparts. L'indépendance communale longtemps revendiquée explique sans doute le fort « patriotisme communal » encore actuellement ressenti à Botmeur et le maintien de l'indépendance communale malgré sa faiblesse démographique et fiscale.

    Les seigneurs de Botmeur

    Les restes d'un des piliers de justice au manoir de Botmeur.
    Arbre généalogique des seigneurs de Botmeur.
    Les ruines de l'Ă©curie du manoir de Botmeur au Salou.

    La famille seigneuriale du [de] Botmeur a longtemps possĂ©dĂ© en fief le territoire de la commune Ă  laquelle elle a donnĂ© son nom. Le premier « Du Botmeur » connu est Maurice Botmeur, devenu De Botmeur (1426-1456), puis Anceau Botmeur, Ă©cuyer, indiquĂ© comme seigneur de Botmeur en 1481[39] « archer en brigandine, et dampuis a remonstrĂ© le procureur de Cornouailles, Ă  messieurs les commissaires, que le dict Botmeur tenoit heritage de six Ă  sept vingt livres de rente, en cet eveschĂ©, sans comprendre l’outre plus, et l’avoit trouvĂ© par enqueste, sur quoy a estĂ© enjoinct audict de Botmeur absence, avoir homme de deffense en sa compaignie et commander le luy intimer »[40]. Ces nobles avaient comme blason « EcartelĂ© aux I et IV d’or au lion de gueules et aux II et III d’argent au lion de gueules ». Leur devise Ă©tait : « DĂ©livrez-moi de la gueule des lions »[40].

    Le manoir, lieu de haute justice, est attestĂ© entre 1426 et 1636, pĂ©riode pendant laquelle il appartient aux seigneurs de Botmeur (Maurice de Botmeur en 1426, Jehan de Botmeur en 1536, Gilles de Botmeur[41] en 1562, Tanguy de Botmeur en 1636. En 1670, l'une des branches de la famille habite toujours Botmeur, l'autre est indiquĂ©e comme habitant Morlaix. En 1617, la « maison de Botmeur » avait ses armoiries Ă  la maĂźtresse vitre de l'Ă©glise de La FeuillĂ©e[42]. En tant que sĂ©nĂ©chal de la Cour de justice, ils rendaient la justice dans le champ appelĂ© « Parc ar Pez » (un bĂątiment se trouvait dans ce champ) , oĂč on a construit depuis l’école et l’ancienne mairie du XIXe siĂšcle[43]. En 1626, les juges de la sĂ©nĂ©chaussĂ©e du Huelgoat (par la suite regroupĂ©e avec celles de ChĂąteauneuf-du-Faou et Landeleau) enquĂȘtent sur la juridiction de Botmeur ; ils visitĂšrent la prison dĂ©crite ainsi : « un bĂątiment large de 14 pieds et long de treize, attenant au chĂąteau ; dans la cuisine, on voyait une fenĂȘtre avec deux barres de fer par oĂč les prisonniers demandaient leurs vivres et nĂ©cessitĂ©s qui leur Ă©taient administrĂ©es par autre endroit » et les « patibulaires » (potences placĂ©es sur la montagne d’ArĂ©e, en bas du chemin qui mĂšne au mont Cador[44] ; c’était des piliers en pierre de taille, rĂ©unis par des barres transversales auxquelles Ă©taient pendus les condamnĂ©s de la juridiction du Salou. En 1626, il n'en restait dĂ©jĂ  que des vestiges[45]).

    En 1720, Jacques de Botmeur[46] est indiqué comme habitant « Berien treve de Locmaria Uhelgoat »[47]. Le chùteau de Botmeur a été incendié vers 1675 lors de la révolte du papier timbré mais un manoir fut reconstruit par la suite. Selon René Delaporte[48] « La seigneurie de Botmeur s'étendait selon un document de 1749 sur toute l'enclave de ce nom », mais « la seigneurie de Botmeur semble avoir eu une existence intermittente ». Elle est maintenue dans ses droits de haute justice par la sentence de la sénéchaussée de Chùteauneuf-du-Faou du , interdite par une autre sentence du et pourtant toujours en activité au XVIIIe siÚcle[49]! Aux plaids généraux de 1733, la juridiction de la sénéchaussée de Chùteauneuf-du-Faou reproche toutefois aux seigneurs de Botmeur d'exercer leur justice sur le territoire de la paroisse voisine de La Feuillée qui est hors de leur juridiction[50]. La justice rendue était semble-t-il souvent si médiocre qu'en 1718 on défendit aux habitants du Huelgoat de donner un local aux officiers de la justice seigneuriale de Botmeur pour y exercer leur juridiction, à peine de 10 livres d'amende !

    Mur en « pierres debout » (schistes ardoisiers).
    LongĂšre traditionnelle au Creisquer.
    Maison granite et schiste à toit surmonté d'un lignolet.

    Ces nobles Ă©taient de tous temps voyers hĂ©rĂ©ditaires de Cornouaille et avaient la responsabilitĂ© de l’entretien des routes, en particulier « An end Meur », axe Morlaix-Quimper, parce qu’ils Ă©taient issus d’ancienne chevalerie, occupant aussi des postes de sĂ©nĂ©chal de la cour de justice, et ceci avant 1191 (date Ă  laquelle le titre fut remplacĂ© par celui de bailli), ce qui laisse supposer que des nobles se trouvaient dĂ©jĂ  Ă  Botmeur avant cette date. Ils avaient aussi la responsabilitĂ© du chemin de Compostelle venant de MoguĂ©riec, via Saint-Sauveur et Commana, passant par Corn-Cam et Ty Sissou, passait tout prĂšs du manoir de Botmeur. Par un aveu du , la famille De La Marche est dite « seigneurie fĂ©odale de toutes les terres de Botmeur ». AprĂšs la RĂ©volution de 1789, cette juridiction fut suspendue.

    Le mariage de Marie Anne de Botmeur nĂ©e vers 1695 (lieu inconnu, probablement Botmeur), mariĂ©e le Ă  François Louis de La Marche[51] (nĂ© le Ă  ErguĂ©-GabĂ©ric), « seigneur de Kerfort [Kerfors] et de Lesquiriou » dans la chapelle seigneuriale de Botmeur, est conservĂ© dans les archives. L'inventaire du chĂąteau effectuĂ© en 1730 Ă  la demande de Dame Magdeleine Du Botmeur, alors ĂągĂ©e de 25 ans et rĂ©sident au dit-chĂąteau illustre, en dĂ©pit de ses lacunes, une relative aisance, citant entre autres « 12 douzaines de serviettes communes de lin et de chauvre, 40 livres d'estain [Ă©tain], 16 piĂšces d'argenterie dont un sucrier, six cuillers et six fourchettes... ». Marie Anne du Botmeur vivait en 1745 « paroisse de Berrien le Botmeur » [...] et Ă©tait alors veuve, elle dĂ©cĂ©da le ĂągĂ©e de 67 ans et fut inhumĂ©e par permission spĂ©ciale du sĂ©nĂ©chal le mĂȘme jour dans l'Ă©glise des Cordeliers Ă  Quimper « comme elle le demandoit par son testament, signĂ© de sa main». Elle aurait eu 16 enfants (incertain), mais huit sont identifiĂ©s avec certitude. Parmi eux, Jean-François de la Marche.

    Jean-François de La Marche[52] nĂ© le Ă  ErguĂ©-GabĂ©ric, Ă©tait le plus jeune des huit enfants connus de Françoys Louis De La Marche et Marie Anne Du Botmeur, mariĂ©s en 1715 Ă  Botmeur. Lieutenant de Dragons de 1745 Ă  1747 lors de la guerre de Succession d'Autriche, puis capitaine, il donna sa dĂ©mission de l'armĂ©e et entra dans les ordres. Le , il entra au petit sĂ©minaire, puis est ordonnĂ© prĂȘtre Ă  Conflans le et nommĂ© chanoine auprĂšs de la cathĂ©drale de TrĂ©guier. Il devint vicaire gĂ©nĂ©ral Ă  30 ans. Le , il devient Ă©vĂȘque-comte de LĂ©on. Cet Ă©vĂȘchĂ© Ă©tant supprimĂ© le , il fut donc le dernier Ă©vĂȘque de Saint-Pol-de-LĂ©on, il fut surnommĂ© « Escop ar patates » (« ÉvĂȘque des patates »)[53] car il contribua au dĂ©veloppement de la culture de la pomme de terre dans le LĂ©on dĂšs 1783, deux ans avant Antoine Parmentier. Il obtint le de l'Ă©vĂȘque de Quimper le droit de cĂ©lĂ©brer le culte paroissial Ă  Botmeur. ÉmigrĂ© en Angleterre pendant la RĂ©volution, il dĂ©cĂ©da Ă  Londres le . Sa dĂ©pouille fut inhumĂ©e en grande pompe dans la cathĂ©drale de Saint-Pol-de-LĂ©on soixante ans plus tard le . Son tombeau en granit et marbre blanc s'y trouve.

    Un manuscrit de cantiques en langue bretonne, conservé à la bibliothÚque de la Marine à Brest, a été recopié au XVIIIe siÚcle par « M. du Botmeur, en son manoir de Botmeur en Berrien »[54] : il contient un trÚs grand nombre de cantiques et de gwerziou pieuses relatives à des saints et à des saintes, dont une version originale du célÚbre cantique en langue bretonne Ar Baradoz (« Le Paradis ») différente de celle reprise par Théodore Hersart de La Villemarqué dans son Barzaz Breiz[55].

    Désormais le fief de Botmeur appartient donc à la famille De La Marche, originaire de Bodriec désormais en Loqueffret. Cette famille était implantée au manoir de Kerfort, puis au chùteau de Lézergué[56] que François Louis de la Marche (fils), fils d'Anne de Botmeur et François Louis de la Marche (pÚre) fait reconstruire entre 1751 et 1772, les deux situés en Ergué-Gabéric[57], avant d'émigrer en Guadeloupe pendant la Révolution française.

    Le manoir de Botmeur était situé sur une éminence, il était protégé au nord par un gradin surplombant un terrain marécageux transformé partiellement en étang desséché de nos jours. Le domaine incluait la chapelle Saint-Eutrope devenue église paroissiale en 1837, l'étang mentionné ci-dessus, des métairies et un moulin à eau. Le manoir est vendu comme bien national le 18 thermidor an IV (en 1796) à JérÎme Tourmel (1760-1814), de Ty Labous en Lannédern. L'inventaire des biens de « l'émigré De La Marche » alors réalisé en donne le descriptif suivant : « Une maison principale couverte d'ardoises ayant de long dehors vingt-huit pieds, large à deux pignons quinze pieds, sur dix-huit pieds compensé de hauteur, ayant un corridor en son endroit d'occident, avec un salon en son endroit d'orient, une cave à son bout du nord, chambre et grenier, une soule à pourceaux en son endroit d'orient, une écurie ayant de long vingt-six pieds (...), une crÚche en ruine (...), une autre crÚche couverte de chaume (...), le four avec son angard, un angard sur l'aire avec un ancien colombier et un failli pavillon (...) sous cour, aire à battre, issue à paille, jardin, courtils et verger (...), quatre cents cordes de terres chaudes, de frostage [ = terres froides] cent soixante cordes, de prés prÚs quatre cents quarante cordes »[58]. Cette description donne l'impression que le manoir était alors en assez piteux état.

    Louis de Lestang du Rusquec, qui demeurait au chùteau de Kérézellec, commune de Tréflévénez, héritier des biens de la famille De La Marche, récupÚre dans des circonstances inconnues pour l'instant la propriété de la « maison manale », qui constitue ce qui reste de l'ancien manoir de Botmeur et d'une dizaine d'hectares de terres : il vend le tout le à Jeanne Pichon, veuve d'Olivier Bothorel, alors occupante des lieux[59].

    Le cadastre de 1836 fait état d'un ensemble bùti à cour fermée. Les derniers vestiges significatifs ont disparu en 1929. Il ne reste aujourd'hui que les vestiges de l'écurie datant du XVIIe siÚcle, situées à son extrémité sud.

    Parmi les dĂ©pendances du chĂąteau de Botmeur se trouvait la « MĂ©tairie » (Veridi) : dans son conte « Riwall le sonneur », François Abgrall en fait la description suivante: « La mĂ©tairie, dĂ©pendance du chĂąteau de Botmeur, Ă©tait bien la plus belle terre de la contrĂ©e. Deux barriĂšres robustes, sinon monumentales, fermaient les deux extrĂ©mitĂ©s de la route desservant cette pittoresque bĂątisse aux allures de bas castel. De la chaussĂ©e moussue de l'Ă©tang aux bĂątiments courait une allĂ©e de hĂȘtres magnifiques. La mĂ©tairie avait puits et four, mais point de moulin ». L'allĂ©e en question se nomme encore hent ar veridi. La mĂ©tairie fut achetĂ©e le 18 thermidor an IV () par JĂ©rome Tourmel Ă©galement.

    Des paysans prompts Ă  se rebeller

    En , Pierre Chaton et Michel Guillou, fermiers généraux, portent plainte contre des paysans de « la terre de Botmeur » qui avaient agressé des commis de la ferme générale ; ceux-ci parvinrent à se dégager en tirant en l'air, mais les paysans rattrapÚrent l'un des cavaliers, le désarçonnÚrent, le frappÚrent à tour de bras, s'emparÚrent de ses pistolets et répliquÚrent aux coups de feu des autres commis; on releva des blessés dans les deux camps[60].

    Un isolat humain

    Le terroir Ă©tait un vĂ©ritable isolat humain, coincĂ© entre la montagne et le marais, en raison de l'Ă©loignement et de chemins difficilement praticables, surtout en pĂ©riode hivernale. L'insĂ©curitĂ© des routes, la peur du loup (les derniers n'ont disparu de la rĂ©gion qu'aux alentours de 1900), les craintes superstitieuses liĂ©es aux lĂ©gendes du lieu aggravaient l'isolement. Ceci explique une trĂšs forte endogamie, entraĂźnant une forte consanguinitĂ©, longtemps pratiquĂ©e (d'oĂč la frĂ©quence de certains noms de famille typiquement botmeuriens : Mallegol, Berrehar, Lagadec, MĂ©nez, Bothorel par exemple), plus forte encore dans les hameaux restĂ©s longtemps les plus isolĂ©s : Ty-ar-Yun et Botcador.

    « Au milieu d’un rĂ©seau de montagnes arides, isolĂ©e du reste de l’univers, une peuplade s’est crĂ©Ă©e une petite patrie : c’est de Botmeur, ses usages, ses mƓurs, son industrie le distinguent de ses voisins. C’est un peuple Ă  part, c’est Ă  proprement parler une mĂȘme famille, car il est peu d’exemples de l’alliance d’un habitant de Botmeur avec une personne Ă©trangĂšre au bassin de ses montagnes. Industrielle par nĂ©cessitĂ©, attendu l’ingratitude du terrain, cette peuplade ne s’occupe que de l’éducation [sic] de la race ovine et de trafic. Tout homme Ă  Botmeur naĂźt colporteur et son univers est de Nantes Ă  Brest. La mendicitĂ©, flĂ©au de tous ses voisins, n’y a jamais Ă©tĂ© connue"[61]. »

    Un rapport du Conseil gĂ©nĂ©ral du FinistĂšre indique en que Botmeur fait partie des 27 communes de plus de 500 habitants du FinistĂšre qui n'ont encore aucune Ă©cole de filles[62].

    Du domaine congéable à la privatisation des « terres vaines et vagues »

    Femmes de Botmeur ou La Feuillée filant la quenouille (début XXe siÚcle).

    Sous l'Ancien RĂ©gime, le seigneur du lieu possĂ©dait toutes les terres qui Ă©taient exploitĂ©es par les paysans dans le cadre de convenants de domaine congĂ©able. Aux XVIIe et XIIIe siĂšcles, la quĂ©vaise Ă©tait la forme d'exploitation la plus pratiquĂ©e localement, variante du domaine congĂ©able, mode de tenure prĂ©dominant en Basse-Bretagne. C'est un systĂšme hybride qui partage la propriĂ©tĂ© en deux : le fonds pour le seigneur foncier, les Ă©difices et superficies pour le domanier. Ce dernier est donc Ă  la fois un paysan-propriĂ©taire et un paysan-locataire, qui paie une rente convenanciĂšre, payĂ©e en partie en nature (grains, poules, ..) et le reste en argent. Il peut ĂȘtre congĂ©diĂ© par le propriĂ©taire du sol. Les domaines congĂ©ables survivent Ă  la RĂ©volution française : par exemple le un contrat de domaine congĂ©able est encore signĂ© Ă  ChĂąteaulin entre les deux frĂšres Joseph Hyacinthe et Joseph Louis RenĂ© Marie De La Marche, hĂ©ritiers des anciens seigneurs et restĂ©s propriĂ©taires d'une partie des terres du terroir de Botmeur et une quarantaine de paysans du village de Botcador principalement et d'autres hameaux voisins pour les autres[63]. Les convenants de l'« enclave de Botmeur » Ă©taient tenus Ă  l'usement « du terroir et quanton de Poeher »[64], c'est-Ă -dire qu'ils Ă©taient soumis aux lois traditionnelles en vigueur dans le Poher.

    Affiche concernant la mise en vente de terres vaines et vagues en 1853 Ă  Botmeur.

    Le reste des terres est d'usage collectif : « Marais du Yeun et montagnes de l’ArrĂ©e occupent plus des 2/3 du terroir de Botmeur : de temps immĂ©morial, ces terres Ă©taient « vaines et vagues », considĂ©rĂ©es comme des terres d’usage communautaire oĂč les habitants faisaient paĂźtre leurs troupeaux, de moutons surtout, gardĂ©s par des pĂątres. Ces terres appartenaient pour l'essentiel au seigneur du Botmeur comme l'illustre l'aveu du , parfois Ă  des ordres religieux (Abbaye du Relec, Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de JĂ©rusalem Ă  La FeuillĂ©e) qui en laissaient la jouissance aux fermiers et domaniers »[65].

    Ces pratiques agricoles de nature communautaire ont longtemps persistĂ©, Ă  la fois dans le marais et sur les landes de la montagne : une premiĂšre vente d'une portion de terres de la « montagne » Ă  usage communautaire jusque-lĂ  et appartenant Ă  l'abbaye du Relec, mais devenue bien national, est achetĂ©e le par un groupe d'habitants de Botmeur et les anciens convenants sont vendus par lots peu aprĂšs (en 1816 pour les deux convenants Goaschezet et Laurent, redevenus aprĂšs la RĂ©volution propriĂ©tĂ© de l'ancienne famille seigneuriale) mais la famille Le Roy possĂ©dait alors les deux-tiers des terres cultivables de la commune qu'elle avait rachetĂ© comme biens nationaux pendant la RĂ©volution française. Les « terres vaines et vagues », jusque-lĂ  considĂ©rĂ©es comme terres communes dĂ©sormais propriĂ©tĂ© de la commune de Botmeur qui s'est substituĂ© Ă  l'ancien propriĂ©taire seigneurial Ă  l'Ă©poque de l'Ancien RĂ©gime depuis leur confiscation pendant la RĂ©volution française, « oĂč les habitants faisaient leur provision de tourbe pour l'hiver, oĂč ils Ă©taient libres de prendre la litiĂšre pour leur bestiaux, de les faire paĂźtre, de prendre Ă  volontĂ© la bruyĂšre pour allumer leur feu »[66], mais la loi du permit leur vente aux enchĂšres publiques Ă  des particuliers en lots de propriĂ©tĂ© individuelle, ce que dĂ©cida la commune en 1854 et qui fut fait en trois temps entre 1854 et 1862. Par exemple en 1855, le sieur Yves QuĂ©mĂ©ner, de VĂ©ridy, provoque par une requĂȘte devant le tribunal de ChĂąteaulin, la vente d'une partie de ces terres, non sans contestations, car certains particuliers qui avaient antĂ©rieurement enclos une partie de ces terres tentaient de se les approprier sans bourse dĂ©lier. Ces ventes permettront Ă  la commune de faire face aux dĂ©penses engagĂ©es pour diffĂ©rents travaux.

    Le maire de Botmeur de l'Ă©poque, Louis Lagadec, est trĂšs rĂ©ticent Ă  l'Ă©gard de ces ventes auxquelles la commune est contrainte, il Ă©crit : « Tous les habitants de la commune font dans le Yeun Ellez leur provision de tourbe pour l'hiver (...), tout individu est libre de prendre oĂč il veut la litiĂšre pour ses bestiaux, de les faire paĂźtre oĂč il lui plaĂźt, de prendre Ă  volontĂ© la bruyĂšre pour allumer son feu, tous avantages immenses (...). Tous les habitants prĂ©tendent qu'ils retirent actuellement plus de profit de ces terres que si elles Ă©taient partagĂ©es.(...) Le partage sera l'objet de disputes. Qui nourrira les pauvres? »[67]. La fin du XIXe siĂšcle verra la multiplication des ventes et la fin du partage des communs.

    Vers 1830, l'Ă©levage des moutons sur les terres communes Ă©tait encore important comme le dĂ©crit Jean-François Brousmiche : « Dans les landes rases, sur les bruyĂšres de la montagne de La FeuillĂ©e Ă  Commana, on voit des troupeaux de moutons assez nombreux, des bƓufs en assez grande quantitĂ© ; la taille des uns et des autres est mĂ©diocre. Le mouton de ce canton n'est pas renommĂ© ; il n'en est pas de mĂȘme des petits bƓufs de la montagne qui ont de la rĂ©putation »[68]. L'Ă©levage des moutons, jusque-lĂ  important, dĂ©clina alors, car ces terres auparavant non closes et communes Ă  tous offraient des parcours de transhumance pour les moutons depuis des siĂšcles. Ce systĂšme ancestral, pratiquĂ© depuis un temps immĂ©morial, prit donc fin[66].

    FĂ©lix Benoist dĂ©crit ainsi les habitants de Botmeur en 1865 : « Les montagnards sont uniformĂ©ment vĂȘtus de bure d’un brun jaunĂątre, c’est-Ă -dire de la couleur fauve de leurs montagnes. Ils portent, sous leur habit, un long gilet descendant jusqu’aux reins, en peau de mouton, la laine en dehors. Aussi sauvages que le pays oĂč ils habitent, ils attribuent un pouvoir surnaturel Ă  certains individus, surtout lorsque ces individus vivent isolĂ©ment et avec singularitĂ©, et ils ont une confiance entiĂšre dans les guĂ©risseurs de bestiaux, qui passent plus ou moins pour sorciers
 »[69]. Il poursuit: « Le vallon de Botmeur, oĂč quelques langues de terres cultivĂ©es, quelques cabanes entourĂ©es de bouquets de bois, se dĂ©tachent comme des oasis d’Égypte au milieu des bruyĂšres pourprĂ©es et des tapis de mousse jaunĂątre que broutent de maigres troupeaux de vaches et de moutons. Sous les pieds sont des marais trĂšs dangereux, remplis de fondriĂšres, une croĂ»te verdoyante Ă  la surface recouvre leur fond bourbeux nommĂ© youdig (« petite bouillie ») oĂč disparaissent parfois (selon la lĂ©gende) bestiaux et bergers »[69].

    Louis Le Guennec fait de Botmeur vers 1900 la description suivante : « Le bourg, qui est assez considĂ©rable, est situĂ© dans un bas-fond, prĂšs d'un Ă©tang couvert de plantes aquatiques. L'Ă©glise, situĂ©e Ă  l'ouest de l'agglomĂ©ration, est une construction pauvre et mesquine, qui semble ĂȘtre de la fin du XVIIe siĂšcle »[70].

    L'appropriation individuelle des terres, l'emploi qui se gĂ©nĂ©ralise d'amendements (maĂ«rl) et d'engrais, permettent dans le dernier tiers du XIXe siĂšcle et les premiĂšres dĂ©cennies du XXe siĂšcle la progression des cultures (sarrasin, seigle, pomme de terre et mĂȘme peu Ă  peu blĂ©) et, grĂące au drainage d'une partie des marais et Ă  l'irrigation des prairies naturelles, de l'Ă©levage bovin.

    Les descriptions de Botmeur au XIXe siÚcle sont souvent lugubres. Dans le Pater de Saint-Rivoal, chapitre de la « Chanson du cidre »[71], Frédéric Le Guyader écrit :

    Saint-Rivoal et Botmeur, perdus dans la montagne,
    Sont bien les bourgs les plus tristes de Bretagne. (...)
    Quant Ă  Botmeur, il semble, avec ses toits de chaume,
    Un village lacustre, au bord d'un lac-fantĂŽme,
    Mais d'un lac desséché depuis des milliers d'ans.
    Ce n'est plus qu'un marais funĂšbre; et lĂ -dedans,
    Sous la tourbe mouvante, effrayamment profonde,
    Repose une forĂȘt, vieille comme le monde.
    Quand on voit, de plus prĂšs, non sans Ă©motion,
    Ce noir Marais, pays de désolation,
    OĂč la mort plane, oĂč rien ne peut vivre, oĂč tout souffre,
    On rĂȘve de Sodome, et de sa mer de soufre;
    Et peut-ĂȘtre qu'au lieu d'arbres ensevelis,
    C'est un peuple de morts qui dort lĂ , sous ces plis.(...)

    Le gĂ©ographe Maurice Le Lannou fait du hameau de Balanec-ber la description suivante vers 1930 : « Balanec-Ver est un de ces petits hameaux Ă©tablis sur la crĂȘte des Roz, entre les pentes qui mĂšnent au Roc TrĂ©vĂ©zel et le marais tourbeux. Quelques arbres, quelques champs de blĂ©, de seigle et de pommes de terre. Engageons-nous Ă  droite (Ă  pied seulement) par le petit chemin boueux entre les pignons Ă  demi Ă©croulĂ©s des vieilles maisons. La Bretagne n’a pas de hameau plus misĂ©rable ! La tristesse du lieu s’exprime dans le costume des femmes : tout est noir, mĂȘme la coiffe ample et sans dentelle, qui retombe sur le cou »[72].

    Toutefois, Gustave Geffroy en 1903 donne une description presque idyllique de l'« oasis » de Botmeur, qui tranche singuliĂšrement avec l'impression des autres voyageurs prĂ©citĂ©s : « Botmeur, qui est l'oasis des monts d'ArrĂ©e. Humble oasis, accrochĂ©e Ă  la pente aride, avec ses rues qui grimpent, qui dĂ©valent, ses maisons plantĂ©es de guingois, ses quelques jardins, ses arbres, ses chemins couverts. En somme, tel qu'il est, ce Botmeur est l'endroit dĂ©licieux des monts d'ArrĂ©e, c'est la ville d’eaux et la station d’hiver (...). J'ai la sensation singuliĂšre d'un village mĂ©ridional, et je m'attend, Ă  chaque instant, Ă  voir les enguirlandements de la vigne et les feuilles luisantes du figuier contre quelque muraille exposĂ©e au soleil de midi »[73]. En ce dĂ©but du XXe siĂšcle, l'isolement de Botmeur reste grand si l'on en juge par d'autres propos de ce mĂȘme auteur : chemins difficiles (« la voiture cahote, va comme elle peut, Ă  travers les ruelles pierreuses et les chemins dĂ©foncĂ©s »); Ă©tonnement de la population comparĂ©e Ă  ...une peuplade d'Afrique centrale (!) face au passage du voyageur (« jamais un explorateur arrivant dans une bourgade de l’Afrique centrale n’a Ă©tĂ© plus entourĂ©, et jamais population de noirs n’a manifestĂ© plus bruyamment son Ă©tonnement et sa joie »).

    La pauvreté des terres et la petitesse des exploitations agricoles a rendu nécessaire depuis longtemps la recherche d'un travail en dehors de la commune. Avec La Feuillée, Botmeur a été une terre de pilhaouers (26 sont dénombrés dans la commune en 1856 et encore 18 en 1905), mais aussi de marins d'état et d'enseignants. Du coup, le préfet du FinistÚre indique dans un rapport de que « la population parle le français » [le breton restant toutefois la langue usuelle], ce qui n'était pas le cas dans beaucoup de communes rurales finistériennes à l'époque[74].

    L'Ă©migration a Ă©tĂ© forte dans la seconde moitiĂ© du XIXe et la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle vers les carriĂšres de TrĂ©lazĂ©, vers la rĂ©gion parisienne et mĂȘme vers l'Ă©tranger. On trouve des descendants de Botmeuriens en AmĂ©rique du Nord, en Argentine, etc. L'exploitation de la tourbe dans le marais du Yeun Elez a longtemps procurĂ© un revenu d'appoint non nĂ©gligeable pour la population locale. Cette exploitation a pris fin au dĂ©but de la dĂ©cennie 1950.

    Les meuniers de Botmeur au XIXe siĂšcle

    Les deux moulins de Botmeur Ă©taient propriĂ©tĂ© seigneuriale avant la RĂ©volution française (la famille Rolland Ă©tait alors locataire depuis 1723 des deux moulins et l'est encore en 1816) : l'un, « Ar Vilin Ven », Ă©tait implantĂ© juste en aval de la « chaussĂ©e » (digue) retenant les eaux de l'Ă©tang de Lost an Lenn, le second reconstruit au dĂ©but du XIXe siĂšcle, nommĂ© « Ar Vilin Rouz », situĂ© plus en aval. En 1816, Louis De Lestang du Rusquec, hĂ©ritier des De La Marche, et qui a rĂ©cupĂ©rĂ© la propriĂ©tĂ© des moulins les vend Ă  Jean MĂ©vel, marĂ©chal-forgeron et Jeanne Martin sa femme, demeurant au lieu de RudĂ©val, terroir de Botmeur, en la commune de Berrien, et Olivier Botorel et RenĂ©e Martin son Ă©pouse, cultivateur, demeurant au lieu de Botcador, qui les achĂštent chacun pour moitiĂ©[75]. Toute une lignĂ©e de meuniers considĂ©rĂ©s parmi les familles les plus riches de la commune (surnommĂ©s « Ar Vilin » « Ceux du moulin »), MĂ©vel (Jean-Marie MĂ©vel par exemple en 1822 est le meunier) et SalaĂŒn (François SalaĂŒn par exemple est meunier en 1900), firent tourner les deux moulins, puis le seul moulin subsistant, jusqu’au dĂ©but du XXe siĂšcle, le dernier meunier Ă©tant Olivier MĂ©vel jusqu'en 1910. Le moulin servait Ă  moudre le blĂ©. Parfois il avait des problĂšmes en Ă©tĂ© dus au faible tirant d'eau des eaux provenant de l’étang de Lost ar Lenn situĂ© en amont et alimentĂ© par le ruisseau dit de Botmeur (ar steir ar vilin ven) qui prend sa source au pied du Roc'h an Haden avant d'aller plus en aval rejoindre le Roudouhir en passant par le Libist (la « route du Libist », qui permet d'accĂ©der au lac le traverse par un petit pont, le pont ar c'hi dour)[76].

    Un premier effondrement de la « chaussée » survint en 1867, provoquant la disparition du moulin Ar Vilin Ven emporté par les eaux lors d'une rupture brutale de ladite « chaussée » : l'ampleur de la crue subite fut telle que des éléments du moulin furent retrouvés jusqu'à Chùteaulin ! Un lavoir, le « Steir ar Vilin Ven » (« Lavoir du moulin blanc ») occupe depuis son emplacement. L'autre moulin, Ar Vilin Rouz, détruit également lors de cette crue subite, fut reconstruit par la famille Salaun, des communs étant rajoutés en 1869 ; une autre rupture de la digue survint en 1910, provoquant une nouvelle crue, moins grave toutefois, détruisant en partie le moulin subsistant. Les bùtiments furent ensuite loués à la famille Pichon et ses bùtiments, rénovés, existent encore mais c'est désormais une maison d'habitation. L'étang demeure asséché depuis une autre rupture de la digue survenue en 1919.

    De l'ancienne chapelle seigneuriale Ă  l'Ă©glise actuelle

    L'ancienne église de Botmeur, détruite vers 1909.
    L'ancienne église de Botmeur, détruite au début du XXe siÚcle.

    Au dĂ©but du XXe siĂšcle, l'ancienne chapelle seigneuriale construite en 1755 par le seigneur De La Marche, qui tenait lieu d'Ă©glise paroissiale, implantĂ©e au cƓur du cimetiĂšre, Ă©tait beaucoup trop petite pour contenir les fidĂšles. Une comptine disait :

    « I parraz Boneur
    Pa vézé deg en ilis
    A vézé tregond ar Vered »

    (« Les fidĂšles assis sur les tombes Ă©coutaient l’office comme ils pouvaient et bavardaient entre eux »).

    Nicolas Brenner fut recteur [curĂ©] de Botmeur aux alentours de 1850. Originaire de LopĂ©rec, l'on disait de lui : « Sa messe dure deux heures, son brĂ©viaire encore plus » vu « sa lenteur en toutes choses ». Il se retira en 1855 et mourut le ĂągĂ© de 87 ans Ă  la maison de retraite pour prĂȘtres de Saint-Joseph Ă  Saint-Pol-de-LĂ©on[77].

    L'église actuelle de Botmeur, construite en 1909, restaurée en 1935 aprÚs l'incendie, et son clocher en bùtiÚre.

    L'Ă©glise de Botmeur Ă©tait vers 1900 dans un Ă©tat calamiteux: « Nous connaissons tous, chez nous, ces « pillaouers » qui traversent nos villes, parcourent nos campagnes, exerçant leur nĂ©goce peu rĂ©munĂ©rateur. Ils retournent pĂ©riodiquement dans leurs foyers, auxquels ils restent trĂšs attachĂ©s, et se retrouvent dans leur Ă©glise paroissiale, hĂ©las plus misĂ©rable que la derniĂšre chapelle de hameau qu’ils ont rencontrĂ© dans leurs courses errantes »[78]. Selon un rapport datĂ© de 1906: « L'Ă©glise de Botmeur, situĂ©e dans un bas fond du bourg, au-dessous du chemin qui le traverse, a reçu toutes les eaux qui se dĂ©versent des alentours, les murs ont Ă©tĂ© minĂ©s dĂšs leur base par l'humiditĂ©, ils sont dans un Ă©tat de dislocation irrĂ©parable et dangereux. Les charpentes totalement pourries et rongĂ©es s'affaissent, les grosses ardoises qui recouvrent le toit ne tiennent plus et tombent Ă  chaque coup de vent »[79]. Le presbytĂšre de l'Ă©poque, situĂ© prĂšs de la mairie, est dans le mĂȘme Ă©tat.

    Cette situation rend nĂ©cessaire la construction d'une nouvelle Ă©glise, projetĂ©e dĂšs 1875 (premiĂšre souscription lancĂ©e par le Conseil de fabrique) mais diffĂ©rĂ©e par manque d'argent; le projet est relancĂ© par une nouvelle dĂ©libĂ©ration du Conseil de fabrique en date du et la construction permise par une nouvelle souscription, qui est inaugurĂ©e le [80], permise en partie par la vente des « communs ». Cela permet dĂšs 1910 la destruction de l'ancienne Ă©glise: « les boiseries et une partie des moĂ«llons serviraient Ă  rĂ©parer le presbytĂšre, une autre Ă  l’entretien des chemins vicinaux. (
) Au surplus, la dĂ©molition de l’ancienne Ă©glise permettrait l’élargissement du chemin vicinal trĂšs Ă©troit et qui a un tournant trĂšs dangereux en cet endroit ainsi que l’agrandissement du cimetiĂšre trop petit »[81].

    Malheureusement détruite par un incendie le [82], elle est reconstruite ensuite avec l'ajout d'un clocher dÚs 1935[83] car il n'en existait pas dans l'église construite en 1909, le clocher de l'ancienne chapelle seigneuriale, qui avait été conservé, en tenant lieu.

    Un fief laïque et républicain

    Comme la plupart des autres communes des monts d'Arrée, Botmeur est de tradition laïque et un fief de la gauche, avec une étonnante permanence dans le temps. Lors des élections législatives de 1895, la gauche radicale obtient 80 % des voix, record du FinistÚre[84] ; un siÚcle plus tard, Botmeur a été la commune de Bretagne la plus favorable à SégolÚne Royal, candidate socialiste, au deuxiÚme tour des élections présidentielles de 2008.

    Une partie des Botmeuriens toutefois, lors des querelles entre l'Église et l'État au dĂ©but du XXe siĂšcle, soutiennent leur clergĂ© : le , le Conseil de fabrique condamne la loi de sĂ©paration des Églises et de l'État qui « foule les droits que l'Église a acquis Ă  des titres multiples et en vertu mĂȘme du Concordat ». Une pĂ©tition en faveur du maintien du Concordat est signĂ©e par de nombreux hommes de la paroisse : 109 Ă©lecteurs la signent sur un total de 260 Ă©lecteurs[67]. Le mĂȘme document montre que 41 des 109 hommes pĂ©titionnaires ne savent pas signer leur nom.

    En 1912, une violente polémique éclate à propos d'un double mariage civil célébré dans la commune qui entraßne des controverses pendant plusieurs mois dans la presse locale, opposant en particulier un hebdomadaire catholique Le Courrier du FinistÚre[85] et une publication socialiste de Morlaix: l'Eteignoir.

    En 1929, le recteur de la paroisse, Prigent, Ă©crit : « Le peuple pourtant croyant a dĂ©laissĂ© les pratiques religieuses, une quinzaine de personnes assistent Ă  la messe le dimanche ». Le vieux presbytĂšre menace ruine: « La cheminĂ©e fume, les murs sont noirs et trĂšs humides, les murs de clĂŽture n'existent pas, pas de porte, ni de barriĂšre sur la rue » Ă©crit le mĂȘme recteur Prigent[86]. La visite d'Adolphe Duparc, Ă©vĂȘque de Quimper le (un Ă©vĂ©nement rarissime, peut-ĂȘtre unique Ă  Botmeur!) et la Mission du 5 au (la « Croix de Mission » commĂ©morant celle-ci se trouve dans le cimetiĂšre) ne suffisent pas Ă  ranimer une foi vacillante, surtout chez les hommes : selon le curĂ© (recteur), si 257 communions de femmes ont Ă©tĂ© comptabilisĂ©es, seulement 93 d'hommes l'ont Ă©tĂ© (et 43 d'enfants). Ce double Ă©vĂ©nement religieux a toutefois permis l'amĂ©nagement du chemin montant Ă  l'Ă©glise (qui n'Ă©tait avant la venue de l'ÉvĂȘque qu'un sentier envahi par les ronces) et la construction de l'escalier allant de la route Ă  l'Ă©glise, ainsi que du mur de soutĂšnement bordant la route.

    Botmeur et les guerres

    Le monument aux morts.
    Le « puits du déserteur » construit en 1815 au Creisquer.

    La tradition rapporte que, pendant la RĂ©volution française, Jean François Fer[87], nĂ© Ă  La FeuillĂ©e le , fut dĂ©serteur : n'ayant pas rejoint l'armĂ©e de 300 000 hommes levĂ©e en l'an II, il se cacha dans la ferme du Kreisker jusqu'au 5 frimaire de l'an XI (il fut amnistiĂ© par la loi du 24 florĂ©al an X). Il a gravĂ© sur l'une des pierres du puits[88] ses initiales, un calvaire, un ostensoir et le symbole IHS (qui symbolise le Christ). La tradition rapporte que cet ex-dĂ©serteur vĂ©cut ensuite chez son neveu François Fer au Creisquer en Botmeur et qu'il y creusa en 1812 un puits surnommĂ© depuis « le puits du dĂ©serteur » et qui existe toujours. MariĂ© Ă  Anna Fer, mais n'ayant pas d'enfants, il lĂ©gua sa ferme du Creisquer Ă  ses neveux. Il dĂ©cĂ©da le au Creisquer.

    Deux Botmeuriens sont morts pour la France pendant les guerres du second Empire[89] : l'un, Thomas Bronnec, de Balanec-ber, né le , mourut le à l'hÎpital de Varna (Empire ottoman à l'époque, Bulgarie actuellement), probablement du choléra. Carabinier, il a participé à la guerre de Crimée (1854-1855) ; l'autre, Jean François Marie Prigent, né le à Plounéour-Ménez, vivait à la Métaierie en Botmeur. Il était zouave et a participé à l'expédition française au Mexique (1861-1867) : il est décédé le à Zacapocz (Mexique) des suites de ses blessures.

    Selon le monument aux morts de Botmeur, Ă©difiĂ© par Jean Le Rumeur, granitier au Huelgoat et achevĂ© le : 41 Botmeuriens sont morts pour la France pendant la PremiĂšre Guerre mondiale et 5 pendant la Seconde Guerre mondiale. Parmi ces derniers, deux Botmeuriens : François Bothorel, Ă©tudiant en mĂ©decine et Henri Kerjean firent partie des 18 rĂ©sistants tuĂ©s le dans les combats d'Irvillac contre une colonne allemande revenant de Brasparts. Ils Ă©taient membres de la compagnie Jean Riou, commandĂ©e par Jean Plassart. Par ailleurs, Jean MĂ©nez[90] est tuĂ© d'une balle le Ă  Botmeur par un militaire allemand[91].

    La liste complÚte des morts pour la France de Botmeur est consultable dans la boßte déroulante ci-dessous :

    Botmeur : guérite allemande datant de la Seconde Guerre mondiale au carrefour de la « route de la montagne » avec la route Morlaix-Quimper.

    De plus, Roger Duigou, nĂ© Ă  Botmeur le , mĂȘme s'il vĂ©cut une partie de son enfance Ă  Bar-sur-Aube, fut rĂ©sistant. Pris par les Allemands, il fit partie du convoi de dĂ©portĂ©s du au dĂ©part de CompiĂšgne Ă  destination du camp de concentration de Buchenwald (Allemagne), matricule 40485, puis Ă  Dora[96] ; il est dĂ©cĂ©dĂ© le en un lieu inconnu en Allemagne[97].

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, un dĂ©tachement de soldats allemands vivait Ă  Botmeur, en raison de l'intĂ©rĂȘt stratĂ©gique des crĂȘtes proches des Monts d'ArrĂ©e oĂč des batteries de DCA Ă©taient installĂ©es (prĂšs de Roc-Tredudon d'une part, au carrefour de la voie romaine avec la route Morlaix-Quimper d'autre part, ainsi qu'aux abords du mont Saint-Michel-de-Brasparts). L'Ă©tage de l'Ă©cole fut rĂ©quisitionnĂ© pour loger les troupes allemandes, d'autres logeaient Ă  l'hĂŽtel tenu par Jeanne Le Goff dans le bourg et certains officiers chez l'habitant ; la maison de Ty ar Lenn leur servait de quartier gĂ©nĂ©ral et Ă©tait surnommĂ©e localement la kommandantur. Leur rĂŽle Ă©tait principalement de surveiller l'axe routier Morlaix-Quimper et de protĂ©ger le systĂšme de radionavigation Bernhart installĂ© au sommet du mont Saint-Michel-de-Brasparts ; une guĂ©rite en parpaing destinĂ©e Ă  leur servir d'abri lors de leurs tours de garde existe encore au carrefour de la « route de la montagne » avec l'axe routier principal. Le cafĂ© de Ty-Youenn[98] (situĂ© le long de la route Morlaix-Quimper, au carrefour de route descendant vers Commana, l'ancienne voie romaine) fut dĂ©truit par un bombardement. Les Allemands Ă©taient ravitaillĂ©s grĂące Ă  une cantine installĂ©e Ă  KerbĂ©rou en La FeuillĂ©e. Comme ailleurs en France, Botmeur a connu quelques faits de modeste collaboration (deux femmes auraient Ă©tĂ© tondues lors de la LibĂ©ration) et aussi quelques « rĂ©sistants de la vingt-cinquiĂšme heure », pas toujours les derniers Ă  procĂ©der Ă  quelques exactions pendant cette pĂ©riode troublĂ©e.

    Les pilhaouers de Botmeur

    À Botmeur, depuis au moins le XVIIe siĂšcle, sans doute bien avant, les pilhaouers furent nombreux. Lors du recensement de 1856, on en recense 68 dans la commune; lors de celui de 1905, on comptabilise 30 familles effectuant le mĂ©tier. Souvent, les hommes partaient en campagne dĂšs la fin de l’étĂ©, une fois les gros travaux (semailles, extraction de la tourbe, fenaison, moisson) terminĂ©s et revenaient au printemps ou, pour quelques-uns d’entre eux, dans le gros de l’hiver. Chacun avait son cheval, tirant le plus souvent une charrette ou un char Ă  banc. Parfois, ces hommes Ă©taient accompagnĂ©s de leur Ă©pouse ou d’un fils (par exemple Jean-Marie Kerbrat, accompagna son pĂšre jusqu’à ses 13 ans en 1897, prĂ©fĂ©rant ensuite devenir marin d’état).

    Beaucoup de pilhaouers possĂ©daient ou louaient une maison, un « quartier gĂ©nĂ©ral », avec une crĂšche pour leur cheval, dans leur secteur gĂ©ographique d’activitĂ© : Les Lagadec (Jean-Louis du Salou et son frĂšre Louis, surnommĂ© « LoĂŻzic Front ») possĂ©daient ainsi une petite maison de deux piĂšces Ă  Camaret : ils dormaient dans l’une, l’autre servait au stockage des chiffons qui Ă©taient ensuite revendus Ă  ChĂąteaulin ou Quimper. La femme restait Ă  l’entrepĂŽt du pilhaouer faire le tri des chiffons, les classer par ordre de valeur (ceux de laine, de drap et de lin Ă©taient les plus estimĂ©s), les mettre dans des sacs en jute prĂȘts pour la vente. Le chiffon Ă©tait Ă  l’époque un matĂ©riau noble, recherchĂ© pour la fabrication de papier-chiffon de premiĂšre qualitĂ© il y avait 66 moulins Ă  papier en Bretagne en 1776). Pendant la campagne des pilhaouers, les vieux parents, aidĂ©s des enfants les plus grands, s’occupaient de la ferme. Souvent, les enfants obtenaient le certificat d’études, les parents y tenaient, ceci Ă  partir des lois Jules Ferry de la dĂ©cennie 1880 surtout. Les descendants des pilhaouers ont souvent bien rĂ©ussi dans la vie, parfois mieux que les enfants des « terriens », des paysans, la profession permettait en effet de « voir du pays » et facilitait l’évolution des mentalitĂ©s.

    Chaque pilhaouer avait son secteur gĂ©ographique d’activitĂ©, un « quartier » Ă  exploiter, acquis au fil du temps, et que nul de ses compagnons ne viendra, sans forfaiture, lui disputer ; François-Marie Bothorel raconte : « Bet on bet pilhaouer er blawezh 1923 pa oa marw ma zad ha ne oan ket nemed 14 bloaz. Ma breur ha me a oamp bet hon daou e-lec’h ma vese ma zad araog, e Kraozon, terrug, Landevenneg, sant-Vig, Plodiern, toud ar c’hostezioĂčse »[99].

    Ce quartier Ă©tait transmissible de mĂąle Ă  mĂąle, Ă  un neveu ou Ă  un gendre lorsqu’il n’y avait pas de fils et celui qui en hĂ©ritait apprenait son mĂ©tier en Ă©tant parrainĂ© par le vieux pilhaouer. Cette coutume Ă©tait paraĂźt-il trĂšs ancienne et caractĂ©ristique d’une organisation qui a subsistĂ© presque jusqu’à la fin du XXe siĂšcle. « Cette profession qui Ă©tait trĂšs importante (des familles entiĂšres dans cette rĂ©gion des Monts d’ArrĂ©e) avait un rĂŽle primordial pour l’économie et constituait un complĂ©ment indispensable et vital dans cette rĂ©gion ingrate de Botmeur. Mais l’apparition des fibres synthĂ©tiques allait mettre un terme Ă  cette activitĂ© prospĂšre et originale ». Quand le mari dĂ©cĂ©dait, sa veuve parfois continuait le mĂ©tier, aidĂ©e par les enfants : ce fut le cas par exemple de Madame JĂ©zĂ©quel du bourg de Botmeur, la sƓur de ma grand-mĂšre ou encore de Marguerite Martin, veuve Manant, grand-mĂšre de Janine Manant, mais aussi de Marianna Hamon, veuve Nicolas, devenue par la suite Mme BaudrĂ©. Sa petite fille, madame Grall, se souvient : « Pa oa marwet he gwas, he doa gwraet Marianna HAMON pilhaoueres war he c’hein. Lakaad a rare ar pilhoĂč en ur gĂȘr ha goude-se e oa tud gant ur marc’h o tastum aneho »[99]. Ces femmes Ă©taient obligĂ©es de porter les sacs de chiffons sur leur dos, les laissant en dĂ©pĂŽt dans des fermes amies. Dans le cas de Mme Nicolas-BaudrĂ©, un voisin de Roc’h ar C’hezec, M. Lagadec, passait les collecter ensuite avec sa charrette.

    Le mĂ©tier de chiffonnier Ă©tait basĂ© sur le troc. Contre leurs pillous (ou pilots), les paysannes recevaient de la vaisselle en faĂŻence, des assiettes (qui trĂŽnaient dans les vaisseliers), des bols, des Ă©cuelles, des plats, des thĂ©iĂšres ; une soupiĂšre Ă©tait le lot le plus cher, mise alors en Ă©vidence sur le buffet. C’était parfois de la vaisselle de 2e catĂ©gorie, mais cela ne se voyait guĂšre. Cette vaisselle Ă©tait achetĂ©e en gros dans les magasins de Quimper, Morlaix (maison l’Ermite), ChĂąteaulin, QuimperlĂ©, Roscoff ou Brest, villes oĂč se trouvaient aussi les grossistes en chiffons qui servaient de courtiers, troquant les chiffons collectĂ©s contre de la vaisselle Ă  prix rĂ©duit et consentant aux pilhaouers une avance de fonds, remboursĂ©e par la collecte suivante. Tout le monde y trouvait son compte : grossiste, pilhaouer, paysan ayant besoin de vaisselle. Ceux qui allaient « pilhaouer » dans le Pays pagan les dĂ©posaient Ă  Landerneau ; Louis Berrehar de Ty Bout travaillait dans la Presqu'Ăźle de Crozon pour un marchand en gros de ChĂąteaulin.

    La pesĂ©e des chiffons se faisait Ă  l’aide d’un peson, le krog poueser. Il en existait de cinq ou six modĂšles. La pesĂ©e Ă©tait tout un art car les diffĂ©rentes balances Ă  main n’étaient jamais vĂ©rifiĂ©es
, elle Ă©tait trĂšs approximative et comptait moins que la nĂ©gociation avec le client, le plus souvent la cliente, qui voulait recevoir quelque chose en retour, par exemple des grands mouchoirs (« de Cholet » Ă©tait-il prĂ©cisĂ©) toujours jaunes Ă  carreaux que les vieilles femmes utilisaient trĂšs frĂ©quemment car elles avaient presque toutes une tabatiĂšre remplie de tabac Ă  priser.

    En plus des pilhous, les chiffonniers collectaient des vieux mĂ©taux (permettant le recyclage de la ferraille, ce qui servit par exemple Ă  faire des obus avant 1914, mais aussi du cuivre, du plomb...), des crins, des peaux de lapins. Ils Ă©taient aussi porteurs des nouvelles, bonnes ou mauvaises, et les chantres de toutes les traditions du pays. AprĂšs la 2e guerre mondiale, certains firent le commerce de la toile. Ils ramenaient chez eux des costumes un peu dĂ©fraĂźchis ; des dentelles, des perles, que les couturiĂšres, telle la mĂšre de Catherine Boniven du Traon arrangeaient pour en faire de beaux costumes de fĂȘtes. Du sud du FinistĂšre, nos pilhaouers ramenaient des pommes et une barrique de cidre de QuimperlĂ©, cidre trĂšs estimĂ© que le vendeur leur donnait en confiance, sachant qu’il serait payĂ© au retour. Mme Nicolas BaudrĂ© et son mari, en octobre, achetaient du cĂŽtĂ© de Brasparts des pommes et des poires qu’ils troquaient contre des chiffons lĂ  oĂč il y avait des enfants.

    Souvent, le pilhaouer, levĂ© vers 6 h 30, passait le matin Ă  cheval, pour ne pas perdre de temps, dans les fermes aux alentours de son « quartier gĂ©nĂ©ral » afin d’informer les paysans de son passage et demander aux femmes de prĂ©parer leurs tas de chiffons. Il repassait avec sa charrette l’aprĂšs-midi pour en prendre livraison et procĂ©der au troc. Lorsqu’il rentrait le soir au dĂ©pĂŽt, le char-Ă -bancs Ă©tait souvent bien chargĂ© (400 ou 500 kilos). Lorsqu’elle l’accompagnait, sa femme triait les chiffons. Il fallait Ă  un pilhaouer en moyenne 4 jours pour remplir une charrette.

    Maison Ă  apotheiz Ă  Balanec-ber.

    Les pilhaouers passaient en criant « Tam pilhou tam», « PilhoĂč d’ar pilhaouer ! », « (N’ho) peus tamm pilhoĂč ? » (« Vous n’avez pas de chiffons Ă  vendre, et des peaux de lapins »)[99] ou en se servant d’une corne ou d’une clarinette. Lorsqu’il y avait un enterrement, ils se plaçaient Ă  cĂŽtĂ© de l’église ou du cimetiĂšre et ainsi toute la paroisse Ă©tait au courant de leur venue. AprĂšs la 2e Guerre mondiale, ils prirent demi-pension (souper, nuit, petit dĂ©jeuner) Ă  l’hĂŽtel et une place de crĂšche pour leur cheval. Quelques femmes devenues veuves, telle Mme Nicolas BaudrĂ© de Botmeur, furent obligĂ©es de porter les sacs de pilhous sur leur dos, les laissant en dĂ©pĂŽt dans une ferme, un voisin les ramassant ensuite avec sa charrette. Quand elle se remaria avec M. BaudrĂ©, ils eurent un cheval et une charrette. Mais pour livrer les chiffons Ă  Morlaix Ă  la maison L’Hermite, il fallait monter la route de la montagne, qui n’était alors qu’un chemin dĂ©foncĂ©. Aussi fallait-il que leur voisin Lagadec amĂšne son cheval pour les aider, un seul cheval ne suffisant pas. Les Martin de Balanec-Ber, qui allaient dans le sud-est du FinistĂšre et dans le Morbihan mettaient leur charrette sur un bac pour franchir la LaĂŻta entre Clohars-CarnoĂ«t et Le Pouldu, au lieu-dit « Bac de Saint-Maurice », dĂ©sormais remplacĂ© par un pont. Tous ceux qui allaient vers le sud du FinistĂšre faisaient un arrĂȘt Ă  ChĂąteauneuf-du-Faou, tandis que ceux qui allaient vers la presqu’üle de Crozon et le pays bigouden s’arrĂȘtaient Ă  l’auberge de « Ty Guen » Ă  la sortie de Brasparts en direction de Pleyben (avant ou aprĂšs la traversĂ©e de la « montagne »).

    C’étaient pour la plupart des hommes rudes, durs Ă  l’ouvrage. Des accidents mortels survenaient parfois en tournĂ©e : François Marie Martin, encore jeune homme, en fut victime Ă  Malachape dans le Morbihan tout comme Louis Nicolas qui se tua dans un accident Ă  la sortie du bourg de Brasparts. François-Marie Bothorel raconte : «Louis Nicolas a zo bet lazet gant e garr en ur tont dac’h Brasparzh en ur vont trema Menez Mikel eoa un hent don. N’ouson ket, ar marc’h en deus bet aon dirag un dra bennag. Aet e-oa e-barzh un c’horn-tro ha tapet e oa bet dindan e garr »

    À Botmeur, chacun des dix « villages » (hameaux) de la commune et mĂȘme certains lieux-dits isolĂ©s comme Ty-Bout ou Ty d’an e’ch avaient leurs pilhaouers. La majoritĂ© des familles actuelles de la commune ont au moins un ancĂȘtre pilhaouer. Ils prospectaient surtout le sud du FinistĂšre et la presqu’üle de Crozon, quelques-uns cependant allaient dans le Morbihan, tels les Martin et Daniel de Balanec-Ber[100].

    L'exploitation de la tourbe

    L'exploitation de la tourbe a longtemps été trÚs importante à Botmeur.

    Porte d'entrée avec auvent en ardoise à Ty-ar-Yun.
    Lit clos réaménagé en buffet et son banc.

    Commerces et artisanats d'antan

    Au XIXe siĂšcle, Botmeur a connu des foires, mĂȘme si les archives disponibles n'en parlent guĂšre. Selon une dĂ©libĂ©ration du Conseil gĂ©nĂ©ral du FinistĂšre d', la commune obtient que les foires qui se tenaient jusque lĂ  les troisiĂšmes mercredis des mois de mai, juillet et septembre soient dĂ©sormais organisĂ©es les derniers vendredis des mĂȘmes mois. L'auberge actuelle de Croix-CassĂ©e est construite en 1903.

    Vers 1920, l'on recensait Ă  Botmeur 15 cafĂ©s, 13 Ă©piceries, des merceries et marchands de tissus, plusieurs auberges-restaurants, un boulanger, un cordonnier, un marĂ©chal-ferrant, etc., les commerces Ă©taient nombreux, chacun n’ayant qu’un chiffre d’affaires et une clientĂšle rĂ©duite bien entendu mĂȘme si la population botmeurienne Ă©tait beaucoup plus nombreuse qu’actuellement. Vers 1950, une dizaine de commerces et artisanats existaient encore. En 2010, deux commerces uniquement subsistent, l'un au bourg, l'autre Ă  Croix-CassĂ©e et quatre artisans : un garagiste, un menuisier, un carreleur et un peintre.

    Le recul de l'agriculture

    Une bonne partie des terres reste inculte, aussi bien dans la « montagne » (lande) que dans le marais (tourbiĂšres). Dans une monographie sur Botmeur[101] Ă©crite en 1989, les auteurs Ă©crivent: « Une grande partie des terres est inculte (friches, landes, zones marĂ©cageuses, prairies inaccessibles couvertes de joncs, d’aulnes, de ronces
). De plus, la surface agricole exploitable est morcelĂ©e Ă  l’extrĂȘme (beaucoup de petites parcelles provenant de la succession des hĂ©ritages), malgrĂ© une tentative de remembrement faite aprĂšs la deuxiĂšme guerre mondiale. Cela pose un problĂšme d’exploitation, mais aussi d’ordre juridique. Ainsi, quand un agriculteur dĂ©sire se porter acquĂ©reur d’un lot, il est bien souvent difficile d’en retrouver le propriĂ©taire. Cela explique en partie la dĂ©population dont souffrent Botmeur et les communes avoisinantes ». DĂ©sormais il ne subsiste plus qu'une seule exploitation agricole en activitĂ© Ă  Botmeur.

    En 1955, la commune comptait encore 112 exploitations agricoles, la taille moyenne des exploitations Ă©tant infĂ©rieure Ă  4 hectares ! Elles n'Ă©taient plus que 50 en 1967, avec un taille moyenne de 10,2 hectares[102]. En 2009, il n'en subsistait plus qu'une, Ă  Roz-du ; de grande taille certes. Mais l'abandon des terres, tant dans la « montagne » que dans le « marais », a entraĂźnĂ© un enrĂ©sinement dans les dĂ©cennies 1960-1970 et l'essor de la friche sociale depuis.

    L'enrĂ©sinement des terres agricoles abandonnĂ©es dans les dĂ©cennies 1950-1960 a pris fin. RetraitĂ©s et migrants pendulaires forment dĂ©sormais une part importante de la population en raison du manque d'emplois sur place. La commune mise sur l'Ă©cotourisme ou tourisme vert (gĂźtes, randonnĂ©es) et est redevenue attractive, y compris pour les Anglais (plusieurs familles ont des rĂ©sidences secondaires dans la commune et une anglaise est mĂȘme conseillĂšre municipale) ; les anciennes longĂšres en ruines sont rĂ©novĂ©es, des maisons neuves se construisent. Bref, la commune connaĂźt un regain de dynamisme dans un cadre naturel prĂ©servĂ©.

    Vers la modernité

    En , une épidémie de variole semble avoir sévi à Botmeur et La Feuillée si l'on en juge par les réclamations faites par le médecin venu à huit reprises dans ces deux communes pour soigner les « varioleux » en leur injectant de la vaccine[103].

    À deux reprises au moins, en 1876 et 1877, le Conseil gĂ©nĂ©ral du FinistĂšre refuse la crĂ©ation, demandĂ©e par le Conseil municipal, de trois foires annuelles Ă  Botmeur « en raison du nombre dĂ©jĂ  suffisant de foires Ă©tablies dans la rĂ©gion »[104].

    L'école publique de Botmeur fermée en 2010 (désormais transformée en mairie).

    Une Ă©cole de garçons existe dĂ©jĂ  vers 1870, installĂ©e dans une maison louĂ©e, mais elle manque de bancs, de tableau, etc. En , un rapport du conseil gĂ©nĂ©ral du FinistĂšre demande la crĂ©ation d'une Ă©cole de filles Ă  Botmeur, le conseil municipal en refuse l'ouverture dans une dĂ©libĂ©ration de 1882, mais elle a ouvert quelques annĂ©es plus tard. En 1884 56 Ă©lĂšves frĂ©quentent l'Ă©cole sur un total de 142 enfants ayant de 5 Ă  13 ans. La mĂȘme annĂ©e est achetĂ© un terrain pour construire une Ă©cole des garçons, qui ouvre en 1890. Elle compte 93 Ă©lĂšves en 1904 pour une seule salle de 49 m2 et comprend seulement 7 tables Ă  7 places chacune[67]! Elle est agrandie en 1906 pour permettre la crĂ©ation d'une deuxiĂšme classe. En 1914 la crĂ©ation d'une classe enfantine annexĂ©e Ă  l'Ă©cole des garçons est refusĂ©e par le Conseil municipal, mais acceptĂ©e en 1919 « pour dĂ©charger la classe unique de l'Ă©cole des filles »[105]. L'Ă©cole est devenue mixte en 1945, mĂȘme si une Ă©cole des filles subsiste jusqu'en 1947. En 1964, les Ă©lĂšves ne sont plus que 21, mais le conseil municipal demande « le maintien de la deuxiĂšme classe » dont la fermeture est pourtant effective peu aprĂšs. En 1965, un ramassage scolaire en direction du collĂšge d'enseignement gĂ©nĂ©ral de Commana est mis en place. Un regroupement pĂ©dagogique intercommunal (RPI) est crĂ©Ă© en association avec la commune voisine de La FeuillĂ©e pendant la premiĂšre dĂ©cennie du XXIe siĂšcle, ce qui permet la survie de l'Ă©cole pendant quelques annĂ©es, mais, en dĂ©pit des efforts pour la maintenir ouverte, l'Ă©cole ferme en 2010 (7 enfants botmeuriens seulement Ă©taient scolarisĂ©s dans le cadre du RPI alors existant, quelques enfants de la commune allant par ailleurs Ă  l'Ă©cole Diwan ou Ă©tant scolarisĂ©s dans des Ă©coles d'autres communes). Depuis la rentrĂ©e 2010, les enfants sont scolarisĂ©s Ă  Commana, un ramassage scolaire Ă©tant organisĂ© en direction de l'Ă©cole primaire et du collĂšge de cette commune.

    Les traditions restent plus vivaces qu'ailleurs, comme l'illustre cet extrait du journal La DĂ©pĂȘche de Brest du parlant des costumes portĂ©s par les hommes lors d'une fĂȘte au Huelgoat: « Plus de moutons, plus de laine et moins d'effets en pillou. Ceux-ci sont [dĂ©sormais] si peu portĂ©s qu'aux rĂ©centes fĂȘtes de cette ville on ne pouvait voir que deux paysans vĂȘtus de l'antique costume en gloan rouz. Les deux Ă©taient de Botmeur. Et nous devons dire que s'ils Ă©taient regardĂ©s, ils Ă©taient loin d'ĂȘtre admirĂ©s. Eun habit gloan est rĂ©sistant mais guĂšre beau : il n'est pas seulement archaĂŻque, il est disparate »[106].

    L'auberge de Croix-Cassée en 1937 : la route menant à Botmeur n'est pas encore bitumée mais l'électrification est en cours (poteau électrique couché, pas encore en place).

    Une premiĂšre demande de raccordement au rĂ©seau tĂ©lĂ©phonique est faite en 1913 « considĂ©rant les nombreux services que le tĂ©lĂ©phone pourrait rendre Ă  une population de marchands comme celle de Botmeur et dans une rĂ©gion Ă©loignĂ©e de toute voie de communication rapide »[107], mais elle n'aboutit pas. Une nouvelle demande est faite en 1921, la commune s’engageant « Ă  mettre un local gratuitement pour la cabine tĂ©lĂ©phonique et Ă  supporter les frais de gĂ©rance et de distribution des tĂ©lĂ©graphes et des avis d’appel tĂ©lĂ©phonique »[108]. La premiĂšre recette tĂ©lĂ©phonique fut alors installĂ©e dans le commerce « Chez AngĂšle ». Ce n'est qu'en 1977 que le tĂ©lĂ©phone desservit la mairie, ainsi que l'Ă©cole, et en 1979 qu'une cabine tĂ©lĂ©phonique publique est installĂ©e.

    Le conseil municipal refuse en 1930 la construction d’un rĂ©seau communal de distribution Ă©lectrique en raison de son coĂ»t Ă©levĂ© « considĂ©rant que l’amortissement d’un emprunt aussi Ă©levĂ© serait une lourde charge pour un faible budget »[109], l'Ă©lectrification commence en dĂ©cembre 1936 (Ă©glise et presbytĂšre) et s'achĂšve rapidement : Botmeur a Ă©tĂ© la premiĂšre commune du FinistĂšre Ă  ĂȘtre totalement Ă©lectrifiĂ©e avant mĂȘme la seconde guerre mondiale. La construction d'une nouvelle mairie (la prĂ©cĂ©dente se trouvait dans un bĂątiment mitoyen de 'angle sud-ouest de l'Ă©cole), implantĂ©e au carrefour de la route de la « Montagne », est dĂ©cidĂ©e en 1936[110] ; cette mairie est dĂ©saffectĂ©e depuis la fin de l'annĂ©e 2010.

    Botmeur ne fut jamais desservi par le rail, mais le Conseil municipal soutient en 1909 la création de la voie ferrée allant de Rosporden à Plouescat via La Feuillée et demande en 1910 la création d'une halte ferroviaire à Roc'h Trevezel car « la gare prévue à La Feuillée se trouve à une distance de km du bourg de Botmeur et la partie sud-ouest de la commune en est encore plus éloignée»[111] et proteste en 1930 contre le projet de fermeture de la ligne.

    Le dĂ©senclavement routier de la commune se fit progressivement : en 1936, l'empierrement suivi du bitumage de la seule route dĂ©partementale desservant Botmeur, la D 42 allant de Saint-Rivoal Ă  La FeuillĂ©e, permet au conseil municipal de demander le passage de cars par Botmeur pour la ligne Brest-Huelgoat-Carhaix ainsi qu'un arrĂȘt obligatoire Ă  Croix-CassĂ©e pour la ligne Quimper-Morlaix de la compagnie SATOS « considĂ©rant que Botmeur n’est desservi par aucune ligne » jusqu’à prĂ©sent. La ligne Huelgoat-Brest ferma dĂšs 1960, l'autre en 1968.

    Longtemps les hameaux (« villages » dans le vocabulaire local) n'ont Ă©tĂ© desservis que par de trĂšs mauvais chemins se transformant souvent en vĂ©ritables bourbiers. Des routes Ă  chaussĂ©e empierrĂ©e et Ă  profil modernisĂ© sont peu Ă  peu construites: en 1930 est prise la dĂ©cision de construite la route menant Ă  KernĂ©vez « pour faciliter les transports et aussi pour la propretĂ© du village et l’hygiĂšne »[112]; en 1932, le Conseil municipal approuve le projet de construction d'une route reliant Balanec-ber Ă  Botcador, permettant Ă  ce dernier village d'ĂȘtre enfin convenablement raccordĂ© au reste de la commune. Les autres routes donnant accĂšs aux diffĂ©rents villages sont progressivement bitumĂ©es dans les dĂ©cennies 1960-1970, ainsi que la « route de la montagne » permettant un accĂšs plus rapide en direction de Morlaix et la « route du Libist » donnant accĂšs au lac RĂ©servoir de Saint-Michel. Par contre le projet de construction d'une route reliant directement Botmeur Ă  Brennilis pour remplacer celle qui a Ă©tĂ© ennoyĂ©e lors de la crĂ©ation du lac n'a jamais abouti, malgrĂ© les demandes rĂ©itĂ©rĂ©es du Conseil municipal en ce sens[113].

    En 1959, la création d'un réseau d'adduction d'eau est décidée[114] selon un programme triennal, avec un captage d'eau communal et la construction d'un chùteau d'eau.

    En 1974 est crĂ©Ă© le terrain communal de camping-caravaning. Une convention d’occupation du camping est signĂ©e par la sociĂ©tĂ© des patronages laĂŻques municipaux de Brest avec la commune de Botmeur, ce qui permet aussi la construction de la salle municipale Fanch Abgrall. Des chalets, servant de gĂźtes, sont construits en 1999 par la communautĂ© de communes du Yeun-Elez prĂšs du camping municipal et un bĂątiment d'accueil pour les randonneurs et les pĂȘcheurs inaugurĂ© Ă  proximitĂ© en 2010.

    Pendant l'été 1976 un grave incendie brûla la végétation des Monts d'arrée et du Yeun Elez, notamment sur la commune de Botmeur; un autre incendie est survenu en juin 1996.

    En 1997 (réseau électrique) et 1999 (réseau téléphonique) est décidée la mise en souterrain de ces réseaux dans le bourg de Botmeur. Une premiÚre tranche d'un réseau d'assainissement collectif, avec construction d'une station d'épuration, a été mise en service en 2010.

    Les incendies de l'été 2022

    Les incendies de l'Ă©tĂ© 2022 ont ravagĂ© la partie des Monts d'arrĂ©e avoisinant Botmeur ainsi que le marais du Yeun Elez. Dans la nuit du 18 au la population de la commune dĂ»t ĂȘtre Ă©vacuĂ©e ; des Ă©carts comme celui de Croix-CassĂ©e et des hameaux, notamment celui de Bot-Cador, furent particuliĂšrement menacĂ©s[115].

    HĂ©raldique

    Blason de Botmeur Blason
    D'argent au lion de gueules, accompagné de quatre mouchetures d'hermine de sable posées une en chef, une à dextre, une à senestre, et une en pointe.
    DĂ©tails
    En janvier 2008, le maire a fait part de la dĂ©cision du conseil municipal de crĂ©er un blason communal inspirĂ© en partie des armoiries de la famille de Botmeur (qui portait "EcartelĂ© aux I et IV d’or au lion de gueules, et aux II et III d’argent au lion de gueules" et avait pour devise « DĂ©livrez-moi de la gueule des lions »), reprĂ©sentant « un lion de gueules sur fond argentĂ© avec quatre hermines »[116]. Ce blason a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par AndrĂ© Martin.
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Politique et administration

    La mairie et l'ancien presbytĂšre (disparu depuis) vers 1937. L'Ă©lectrification est alors en cours.
    La mairie jusqu'en 2010.
    Les maires successifs
    PĂ©riode IdentitĂ© Étiquette QualitĂ©
    1935 1964 Louis Bothorel (Kreisker) agriculteur né vers 1895-1896 à Botmeur
    1964 mars 1977 François Isaac SFIO→PS Marine nationale (KernĂ©vez)
    mars 1977 fĂ©vrier 1979 Georges AndrĂ© Électricien (Kerbarguen)
    fĂ©vrier 1979 juin 1983 Henri Laurent Marin d'État (Salou)
    juin 1983 mars 1989 Bernard Solliec Cadre d'entreprises (Creisquer)
    mars 1989 mars 2008 André Martin PS Enseignant (Salou)
    mars 2008 mars 2014 Georges Isaac DVG Fils de François Isaac (maire de 1964 à1977) ; fonctionnaire (Kernévez)
    mars 2014 En cours
    (au 26 mai 2020)
    Éric Prigent [117]
    RĂ©Ă©lu pour le mandat 2020-2026
    DVG Président de la Communauté de Communes (2017-2020)
    Les données manquantes sont à compléter.

    DĂ©mographie

    L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă  travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1851. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă  elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[118]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2004[119].

    En 2020, la commune comptait 222 habitants[Note 6], en augmentation de 4,23 % par rapport Ă  2014 (FinistĂšre : +1,25 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1851 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891
    605690744796808819840794806
    1896 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946
    807818811787706687619557500
    1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006
    417333277236196191214227230
    2009 2014 2019 2020 - - - - -
    228213218222-----
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[120] puis Insee Ă  partir de 2006[121].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Selon la pĂ©tition de 1779 adressĂ©e Ă  l'Ă©vĂȘque de Quimper, les Botmeuriens Ă©taient alors plus de 250 communiants, chiffre trĂšs incertain et difficile Ă  interprĂ©ter[122].

    La commune de Botmeur n'ayant Ă©tĂ© dĂ©tachĂ©e de Berrien qu'en 1851, la population n'est recensĂ©e qu'Ă  partir de cette date. Auparavant, les habitants Ă©taient dĂ©nombrĂ©s en tant qu'habitants de Berrien. Lors du recensement de 1856, Botcador est le village le plus peuplĂ© de la commune avec 113 habitants, devançant Balanec-ber (104), Creisquer (102), Ty ar Yun (87), le bourg qui n'arrive qu'en 5e position avec 80 habitants, devançant Roc'h ar C'hĂ©zec (40), Traon (39), Kerbarguen (39), Roz Du (29), le Salou (22), Ty Bout (18), le Manoir (10) et enfin la MĂ©taierie (7).

    AprĂšs avoir s'ĂȘtre accrue de 30 % de 1851 Ă  1881, annĂ©e d'apogĂ©e dĂ©mographique avec 840 habitants, la commune subit un important exode rural tout au long du XXe siĂšcle, perdant les trois-quarts de sa population entre 1891 et 1990.

    Le minimum démographique étant atteint en 1990, une légÚre reprise démographique est constatée depuis.

    La densitĂ© de population Ă  Botmeur n'est que de 16,9 habitants par km2 en 2006[123] (contre 20,3 en 1968).

    D'aprĂšs le recensement de 2006, 33,9 % des femmes et 20,8 % des hommes de Botmeur Ă©taient ĂągĂ©s de 65 ans et plus ; 24,1 % des Botmeuriennes et 22,6 % des Botmeuriens avaient de 0 Ă  19 ans. Le vieillissement de la population est ainsi nettement perceptible. De 1998 Ă  2007, Botmeur a connu 27 dĂ©cĂšs et 20 naissances et enregistre donc un solde naturel nĂ©gatif, en partie compensĂ© par un solde migratoire positif depuis 1975 alors qu'il Ă©tait rĂ©guliĂšrement nĂ©gatif antĂ©rieurement[123].

    Église paroissiale : statue de saint Eutrope.

    La faiblesse démographique explique la fermeture de l'école - classe unique depuis plusieurs années - en 2010 en dépit des efforts vains pour la maintenir ouverte.

    Monuments et sites

    L'Ă©difice actuel a remplacĂ© l'ancienne chapelle seigneuriale en forme de croix latine, datant du XVIe siĂšcle, qui occupait le cimetiĂšre Ă  la place de l'actuelle entrĂ©e. Sa bĂ©nĂ©diction fut faite le . AprĂšs l'incendie du , l'Ă©glise a Ă©tĂ© restaurĂ©e et consacrĂ©e le . Cette Ă©glise moderne est due aux plans de Charles Chaussepied et comprend une nef de quatre travĂ©es avec bas-cĂŽtĂ©s et clocher-mur et un chƓur accostĂ© de deux chapelles. Le maĂźtre-autel semble ĂȘtre du XVIIIe siĂšcle. L'autel de droite est dĂ©diĂ© Ă  saint Eutrope. À l'autel de gauche, on voit un tableau sur bois de la Sainte Vierge, tenant l'Enfant JĂ©sus. On y trouve des statues anciennes de saint Eutrope et de la Vierge-MĂšre. La chaire Ă  prĂȘcher possĂšde un abat-voix en granit. Un ancien bĂ©nitier en granit a aussi Ă©tĂ© conservĂ©.

    Un « Christ en croix », Ɠuvre du sculpteur landernĂ©en Roland DorĂ© et datant de 1640 y est conservĂ© (il fut offert en 1909 lors de l'inauguration de l'Ă©glise par le comte de Bourbon-Parme qui habitait alors au chĂąteau de Quillien en Pleyben. Le grand crucifix en bois date de la fin du XVIIe ou du dĂ©but du XVIIIe siĂšcle : il se trouvait dans la salle du rĂ©fectoire du sĂ©minaire de Quimper et fut offert Ă  la paroisse de Botmeur vers 1976 lors de la fermeture de ce sĂ©minaire[125].

    • L'Ă©glise de Botmeur (vue depuis Croix-CassĂ©e).
      L'église de Botmeur (vue depuis Croix-Cassée).
    • Le portail ouest de l'Ă©glise paroissiale.
      Le portail ouest de l'Ă©glise paroissiale.
    • Escalier menant Ă  l'Ă©glise.
      Escalier menant Ă  l'Ă©glise.
    • L'Ă©glise paroissiale : le chƓur.
      L'Ă©glise paroissiale : le chƓur.
    • L'Ă©glise paroissiale : chaire Ă  prĂȘcher.
      L'Ă©glise paroissiale : chaire Ă  prĂȘcher.
    • BanniĂšres de procession (saint Isidore et sainte ThĂ©rĂšse de l'Enfant JĂ©sus).
      BanniÚres de procession (saint Isidore et sainte ThérÚse de l'Enfant Jésus).
    • Pardon prĂšs de la croix du XVIIe siĂšcle en 2009.
      Pardon prĂšs de la croix du XVIIe siĂšcle en 2009.
    • Les vestiges du manoir de Botmeur (XVe siĂšcle) au Salou, ancienne propriĂ©tĂ© de la famille seigneuriale des Botmeur, puis des De La Marche. Le bĂątiment subsistant est en fait l'Ă©curie du manoir.
    • La croix du bourg, situĂ©e sur le parking prĂšs de la mairie, devant le terrain de camping, en granite, date du XVIIe siĂšcle.
    • La croix du cimetiĂšre (mission de 1933) est en pierre de kersanton.
    • Lavoirs et fontaines (XIXe siĂšcle) : Balanec-Ber ; Kerbaguen ; Traon (Lapig) ; Bodcador...
    • Le « puits du dĂ©serteur » au Creisquer (1815).
    • Les villages (hameaux dans le vocabulaire local) : Ty-ar-Yun ; Balanec-ber ; Kreisker ; Roc'h-ar-C'HĂ©zec ; Botcador ; Roz-Du ; Kerbarguen.
    • Une croix, disparue, existait aussi au carrefour du chemin de Brasparts Ă  Morlaix avec le chemin menant Ă  Botmeur. DĂ©nommĂ©e « La Croix Bothorel » en 1540 par Jehan de Botmeur, elle se trouvait trĂšs exactement au carrefour du chemin menant au MĂ©nez Kador. Pendant la RĂ©volution française probablement, la croix fut brisĂ©e, puis disparut complĂ©temant, mais le lieu-dit a conservĂ© son souvenir (« Croix-CassĂ©e », Croas-Torred)[67].

    L'Association Addes[126], dont le siÚge est désormais dans l'ancienne mairie de Botmeur, propose de nombreuses randonnées commentées et animées, sur des thÚmes environnementaux ou s'inspirant des légendes locales.

    L’association Yeun Iliz[127], fondĂ©e en , Ɠuvre pour la restauration et la mise en valeur de l’église, celle-ci ayant souffert de problĂšmes d’humiditĂ© et nĂ©cessitant donc quelques travaux.

    ÉvĂ©nements

    FĂȘte locale (pardon de Saint-Eutrope) : 3e dimanche de juillet.

    La commune de Botmeur a accueilli l'Ă©dition 2014 du Multison, l'un des plus importants rassemblements des amateurs de musique tekno du Grand Ouest.

    LĂ©gendes

    Le veneur infernal[128] raconte l'histoire du Sire de Botmeur, de la création de la cuvette du Yeun Elez et de la chapelle du sommet du mont Saint-Michel de Brasparts.

    Personnalités liées à la commune

    Portrait de François [Fanch] Abgrall.
    La tombe de Fanch Abgrall et les quatre buis l'entourant, symboles des bardes.
    • Jean-François de La Marche, nĂ© en 1727, peut-ĂȘtre Ă  Botmeur, Ă©tait le plus jeune des huit enfants de Françoys Louis De La Marche et Marie Anne Du Botmeur. Dernier Ă©vĂȘque de Saint-Pol-de-LĂ©on, il fut surnommĂ© Escop ar patates car il contribua au dĂ©veloppement de la culture de la pomme de terre dans le LĂ©on. Il obtint le de l'Ă©vĂȘque de Quimper le droit de cĂ©lĂ©brer le culte paroissial Ă  Botmeur. ÉmigrĂ© en Angleterre pendant la RĂ©volution française.
    • François Abgrall (Fanch Abgrall), poĂšte, barde et Ă©crivain de langue bretonne et française, nĂ© Ă  Botmeur en 1906 et dĂ©cĂ©dĂ© Ă  Botmeur en 1930 Ă  l'Ăąge de 23 ans.
    • Xavier Grall, a fait de nombreux sĂ©jours brefs Ă  Balanec-ber en Botmeur. Il parle de Botmeur et du Yeun Elez dans plusieurs de ses poĂšmes, par exemple dans « Marais de Yeun Elez ».

    Notes et références

    Notes

    1. Les normales servent Ă  reprĂ©senter le climat. Elles sont calculĂ©es sur 30 ans et mises Ă  jour toutes les dĂ©cennies. AprĂšs les normales 1971-2000, les normales pour la pĂ©riode 1981-2010 ont Ă©tĂ© dĂ©finies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font rĂ©fĂ©rence en Europe et dans le monde[16].
    2. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critÚre de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    3. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphÚre. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomÚtres[17].
    4. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    5. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    6. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Références

    1. Carte IGN au 1/25000e série bleue 0617 ouest Plonévez-du-Faou-Roc'h Trédudon
    2. Jacques Cambry, Voyage dans le FinistÚre ou état de ce département en 1794 et 1795, Tome premier, page 245, librairie du Cercle social, Paris, 1798
    3. « Huelgoat », sur chez-alice.fr (consulté le ).
    4. « Accueil - Site officiel du Parc naturel rĂ©gional d’Armorique », sur Site officiel du Parc naturel rĂ©gional d’Armorique (consultĂ© le ).
    5. http://inpn.mnhn.fr/carto/metropole/espprot/FR3800750/38
    6. Museum national d'Histoire naturelle, « INPN - Montagne De Botmeur - MenezioĂč Boneur, ArrĂȘtĂ© de protection de biotope -
 », sur mnhn.fr (consultĂ© le ).
    7. http://www.bretagne.ecologie.gouv.fr/UserFiles/File/PATRIMOINE/natura2000/FR5300013/FR5300013-docob-vol1.pdf
    8. http://inpn.mnhn.fr/docs/apb/FR380075020100324.pdf
    9. http://inpn.mnhn.fr/carto/metropole/espprot/FR3800751/38
    10. Museum national d'Histoire naturelle, « INPN - Landes Tourbeuses De Roudouhir & Du Libist », sur mnhn.fr (consulté le ).
    11. « Littorella uniflora (L.) Asch., 1864 - Littorelle à une fleur, Littorelle des étangs », sur Inventaire National du Patrimoine Naturel (consulté le ).
    12. http://inpn.mnhn.fr/docs/apb/FR380075120100324.pdf
    13. Le Télégramme, 24 et 25 mai 2010
    14. Daniel Joly, Thierry Brossard, HervĂ© Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », CybergĂ©o, revue europĂ©enne de gĂ©ographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consultĂ© le )
    15. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    16. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
    17. Glossaire – PrĂ©cipitation, MĂ©tĂ©o-France
    18. « Le climat de la France au XXIe siĂšcle - Volume 4 - ScĂ©narios rĂ©gionalisĂ©s : Ă©dition 2014 pour la mĂ©tropole et les rĂ©gions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consultĂ© le ).
    19. « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Bretagne », sur www.chambres-agriculture-bretagne.fr, (consulté le )
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    24. « Station météorologique de Landivisiau - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
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    30. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    31. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier PĂ©gaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consultĂ© le ).
    32. « Données statistiques sur les communes de Métropole; Répartition des superficies en 44 postes d'occupation des sols (métropole) », sur CORINE Land Cover, (consulté le ).
    33. HervĂ© Torchet, Yann Torchet, Jean KerhervĂ©, Annick Chauvel, RĂ©formation des fouages de 1426 : diocĂšse ou Ă©vĂȘchĂ© de Cornouaille, Ă©dition La PĂ©renne, Paris
    34. d’aprĂšs les archives diocĂ©saines de Quimper et du LĂ©on - Notice sur les paroisses - PubliĂ© vers 1900
    35. RenĂ©e LargillĂšre, Les saints et l'organisation chrĂ©tienne primitive dans l'Armorique bretonne, Rennes, Plion et Hommay, 1925, rĂ©Ă©ditiĂ© Crozon, Éditions Armeline, 1995
    36. Chanoines Jean-Marie Abgrall et Paul Peyron, « [Notices sur les paroisses] Botmeur », Bulletin de la commission diocésaine d'histoire et d'archéologie, Quimper, 3e année, 1903, p. 301-310.
    37. « Botmeur » par Michel Penven – Association des amis de François Joncour – 1992
    38. Contrat signé devant Jean Le Menn notaire à Sizun le 14 janvier 1806 par Jean Mallegoll, de Rozdu, propriétaire des moutons, et Jean Bothorel, du Creisquer, gardien du troupeau
    39. http://www.infobretagne.com/botmeur.htm
    40. «Montre de 1481 en Cornouaille » citĂ© dans « ANTIQUITÉS DE LA BRETAGNE : FINISTÈRE, PAR LE CHEVALIER DE FREMINVILLE », 1852, P. 316-378
    41. « Extrait du registre des hommages des vassaux de l’évĂȘque de Cornouaille du 11 mai 1562. », sur tudchentil.org (consultĂ© le ).
    42. Chanoine Abgrall, « Notices sur les paroisses - La Feuillée », Archives diocésaines de Quimper et du Léon, http://catholique-quimper.cef.fr/diocese/bibliotheque-1/base-de-donnee-notices-sur-les-paroisses/la-feuillee.pdf/view?searchterm=La%20Feuill%C3%A9e [archive]
    43. Celle qui précédait la mairie du haut du bourg qui a fermé en 2010
    44. René Delaporte, La sénéchaussée de Chùteauneuf-du-Faou, Huelgoat et Landeleau et les juridictions seigneuriales du ressort, Pedone, 1905, livre numérisé https://archive.org/stream/lasnchaussdecha00delagoog#page/n171/mode/2up/search/Huelgoat
    45. "René Delaporte, La sénéchaussée de Chùteauneuf-du-Faou, Huelgoat et Landeleau et les juridictions seigneuriales du ressort, Pedone, 1905, livre numérisé https://archive.org/stream/lasnchaussdecha00delagoog#page/n205/mode/2up
    46. Rolle de la capitation de la noblesse de l’évĂȘchĂ© de Quimper pour l'annĂ©e 1720
    47. http://www.tudchentil.org/IMG/pdf/Rolle_de_Repartition_Quimper_1720.pdf
    48. René Delaporte, La sénéchaussée de Chùteauneuf-du-Faou, Huelgoat et Landeleau et les juridictions seigneuriales du ressort, Pedone, 1905, livre numérisé https://archive.org/stream/lasnchaussdecha00delagoog#page/n51/mode/1up/search/Huelgoat [archive]
    49. René Delaporte, La sénéchaussée de Chùteauneuf-du-Faou, Huelgoat et Landeleau et les juridictions seigneuriales du ressort, Pedone, 1905, livre numérisé https://archive.org/stream/lasnchaussdecha00delagoog#page/n175/mode/2up
    50. René Delaporte, La sénéchaussée de Chùteauneuf-du-Faou, Huelgoat et Landeleau et les juridictions seigneuriales du ressort, Pedone, 1905, livre numérisé://www.archive.org/stream/lasnchaussdecha00delagoog#page/n167/mode/2up/search/Huelgoat
    51. La famille de La Marche est originaire de Brasparts, oĂč existe encore le moulin de la Marche, puis de Bodriec en Loqueffret si l'on en croit les rĂ©formations et montres de Cornouaille entre 1426 et 1536. DĂ©jĂ  une alliance matrimoniale entre les deux familles s'Ă©tait produite vers le milieu du XVe siĂšcle lorsque Anceau de La Marche avait Ă©pousĂ© Constance de Botmeur, voir https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5406239c/f148.image.r=Bodriec.langFR
    52. http://www.grandterrier.net/wiki/index.php?title=Jean-Fran%C3%A7ois_de_La_Marche%2C_dernier_%C3%A9v%C3%AAque_du_L%C3%A9on
    53. http://www.grandterrier.net/wiki/index.php?title=Jean-Fran%C3%A7ois_de_La_Marche,_dernier_%C3%A9v%C3%AAque_du_L%C3%A9on
    54. Ronan Calvez, Centre de recherche bretonne et celtique, Université de Bretagne occidentale, Brest, consultable http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ABPO_1153_0135
    55. J. Ollivier, « Catalogue bibliographique de la chanson populaire bretonne sur feuilles volantes », Annales de Bretagne, 1941, volume 48, page 121, consultable http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391x_1941_num_48_1_1805?_Prescripts_Search_tabs1=standard&
    56. http://grandterrier.net/wiki/index.php?title=Le_manoir_de_Lezergu%C3%A9
    57. François Louis de la Marche (fils), fut exclu de l'armée pendant la Révolution française et émigra en Guadeloupe, pays d'origine de l'épouse, Alexandrine Boyvin, de son propre fils Joseph Louis Marie de La Marche, qui demeuraient quartier de Saint-Louis du Gosier, ßle de Grande-Terre. Incapables de payer leurs dettes, leurs biens furent saisis, tant en Guadeloupe que dans le FinistÚre, y compris le chùteau de Lézergué en 1808 (voir http://grandterrier.net/wiki/index.php?title=1808_-_Saisie_du_ch%C3%A2teau_de_Lezergu%C3%A9)
    58. ProcÚs-verbal d'expertise du 12thermidor an IV cité par Michel Penven, « Botmeur », Association Les Amis de François Joncour, 1992
    59. Contrat de vente devant MaĂźtre Rumen, notaire Ă  Commana, en date du 13 avril 1816
    60. Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, citées par Jean-Yves Barzic, L'Hermine et le Soleil, Coop Breizh, Spézet, 1995, (ISBN 2-909924-44-0).
    61. Lettre au Préfet du FinistÚre du , Registre d'état-civil de Botmeur, archives départementales du FinistÚre
    62. "Rapports et délibérations / Conseil général du FinistÚre", août 1880, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5668228b/f436.image.r=Pleuven?rk=107296;4
    63. Contrat de domaine congéable enregistré à Chùteaulin le 29 février an XI
    64. Archives départementales du FinistÚre, citées par Raymond Delaporte
    65. Michel Penven - Botmeur - Association des Amis de François Joncour - 1992
    66. http://patrimoine.region-bretagne.fr/main.xsp?execute=show_document&id=MERIMEEIA29003196
    67. Michel Penven, « Botmeur », Association des Amis de François Joncour, 1992
    68. Jean-François Brousmiche, Voyage dans le Finistùre en 1829, 1830 et 1831, Éditions Morvran, 1977
    69. FĂ©lix Benoist et AurĂ©lien de Courson « La Bretagne contemporaine, Sites pittoresques, Monuments, Costumes, ScĂšnes de mƓurs, Histoire, LĂ©gendes, Traditions et Usages des cinq dĂ©partements de cette province » - Livre Ă©crit en 1865, Ă©ditions H.Carpentier, rĂ©Ă©dition de 1978
    70. Louis Le Guennec, Le FinistÚre monumental - Tome 1 - Morlaix et sa région, réédition Les Amis de Louis Le Guennec, 1979
    71. Frédéric Le Guyader, La Chanson du cidre, éditions CaillÚre Hyacinthe, 1901, nombreuses rééditions
    72. Maurice Le Lannou, Itinéraire de Bretagne, Guide géographique et touristique, publié vers 1930, Armand Colin
    73. Gustave Geffroy, Le tour du monde, Tome 45, La Bretagne du centre, 7 novembre 1903, consultable https://gallica.bnf.fr/searchInPeriodique?arkPress=cb32878283g/date&spe=Botmeur
    74. Cité par Fanch Broudic, "L'interdiction du breton en 1902", Coop Breizh, 1997, (ISBN 2-909924-78-5).
    75. Contrat de vente des deux moulins de Botmeur le , Ă©tudes de maĂźtre Pierre Rumen, notaire Ă  Commana
    76. Patrimoine des Monts d'Arrée n°11, années 1992-1993, revue publiée par Patrimoine des Monts d'Arrée, Berrien
    77. AbbĂ© Louis-François-Bernard KernĂ©, Saint-Joseph, autrefois Bel-Air, maison de repos pour les prĂȘtres ĂągĂ©s et infirmes, Ă  Saint-Pol-de-LĂ©on, 1891, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6112450m/f346.image.pagination.r=Loperec.langFR
    78. « Semaine religieuse de Quimper et Léon », juin 1900 »
    79. Rapport d'expertise effectué en novembre 1906 par Chaussepied, architecte à Quimper, à la demande du Conseil de fabrique
    80. Le ProgrĂšs du FinistĂšre, mars 1909
    81. Délibération du conseil municipal de Botmeur en février 1910
    82. Le ProgrĂšs du FinistĂšre, 23 et 30 mars 1934
    83. Le ProgrĂšs du FinistĂšre, 13 avril 1935
    84. http://www.ps29.org/filemanager/download/26/histoire%20du%20PS29.pdf
    85. Le Courrier du FinistÚre n°1671 du 27 janvier 1912, n°1672 du 3 février 1912
    86. Prigent, recteur, État de la paroisse de Botmeur, 1929
    87. Registres état civil La Feuillée et Berrien
    88. http://fr.topic-topos.com/puits-du-traon-botmeur
    89. Registre état civil de Botmeur, dépouillement effectué par Henri Moreau
    90. Aucune précision sur cette victime, probablement non originaire de la commune
    91. Éric Rondel, "Crimes nazis en Bretagne (septembre 1941 - AaĂ»t 1944)", Astoure Ă©ditions, 2012, (ISBN 978-2-36428-032-8).
    92. http://www.archeosousmarine.net/bdd/fichetech.php?id=228
    93. Le cuirassĂ© Bretagne a Ă©tĂ© dĂ©truit par la Royal Navy le Ă  Mers-el-KĂ©bir prĂšs d’Oran (AlgĂ©rie), ce qui a entraĂźnĂ© la mort de 1 012 marins. Son navire coulant, il s'est jetĂ© Ă  l'eau et a gagnĂ© la cĂŽte en nageant, mais ayant absorbĂ© du mazout, il est dĂ©cĂ©dĂ© d'une intoxication le lendemain.
    94. Memorialgenweb.org - Jean-Louis MÉNEZ
    95. SGA-MĂ©moire des Hommes/ et Memorialgenweb.org - Botmeur : monument aux morts
    96. http://assoc.pagespro-orange.fr/memoiredeguerre/deportation/29/p6-list-def.htm#deb
    97. Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. Tome 1 p 1394
    98. Ce café, tenu par Marie Duigou, était l'un des cafés, presque tous tenus par des membres de cette famille échelonnés le long de l'axe Morlaix-Quimper : Ty Sant-Mikaël, Korn-Cam, Ty-Youenn, Ty-Sissou (ce dernier au carrefour de Trédudon)
    99. Pilhouer et pillotou, Skol Vreiz N°8, juillet 1987
    100. Marie-Corentine Guen - Des Ă©chelles sous le soleil. Skeuliou dindan an heol, 1989, Ă©ditions Guen (ISBN 2-9503763-0-4).
    101. Brigitte Cadoret, Jeannick Le Du, Madeleine Direur, Monographie sur Botmeur , 1989
    102. Recensements agricoles
    103. Réclamation du docteur Lefebre, Rapports et délibérations du conseil général du FinistÚre, session d'avril 1873, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5565206k.image.hl.r=Botmeur.f201.langFR
    104. "Rapports et délibérations du Conseil général du FinistÚre", année 1877, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55645158/f363.pagination.r=Plon%C3%A9vez-du-Faou.langFR
    105. Délibérations du Conseil municipal de Botmeur en mai 1906
    106. La DĂ©pĂȘche de Brest, 13 aoĂ»t 1909
    107. Délibération du Conseil municipal de Botmeur du 29 juin 1913
    108. Délibérations du Conseil municipal de Botmeur en février 1921
    109. Délibération du conseil municipal de Botmeur du 7 décembre 1930
    110. Délibération du Conseil municipal de Botmeur du 3 septembre 1936
    111. Délibération du Conseil municipal de Botmeur du 27 mai 1910
    112. Délibération du Conseil municipal de Botmeur du 7 décembre 1930
    113. Délibérations du Conseil municipal du 19 août 1938 et du 16 octobre 1962
    114. Délibération du Conseil municipal du 20 mai 1959
    115. Jean-NoĂ«l Potin, « Six mois aprĂšs les incendies dans les monts d’ArrĂ©e : toujours blessĂ©e, Botmeur revit », Journal Le TĂ©lĂ©gramme,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
    116. Le TĂ©lĂ©gramme - Édition en ligne - 15/01/2008
    117. « RĂ©pertoire national des Ă©lus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des donnĂ©es publiques de l'État (consultĂ© le )
    118. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    119. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    120. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes Ă©tudes en sciences sociales.
    121. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
    122. Chanoines Jean-Marie Abgrall et Paul Peyron, « Notices sur les paroisses Botmeur », Bulletin de la commission diocésaine d'histoire et d'archéologie, Quimper, 3e année, 1903, p. 301-310.
    123. INSEE, "RĂ©sultats du recensement de la population - 2006"
    124. Fiche d'inventaire du patrimoine
    125. "Patrimoine des Monts d'Arrée" n°11, années 1992-1993, publié par l'association Patrimoine des Monts d'Arrée, Berrien
    126. http://www.arree-randos.com/
    127. http://sites.google.com/site/yeunilizbotmeur
    128. Conte recueilli par Ernest Du Laurens de la Barre et republiĂ© dans : « Contes populaires et lĂ©gendes de Bretagne », rassemblĂ©s par Nathalie Bernard et Laurence Guillaume ; sous la dir. de Claude Seignolle. - Paris : Presses de la renaissance, 1987. - 440 p. : ill. ; 21 cm. (ISBN 2-85616-424-2).

    Sources et bibliographie

    Sources

    • Registres des dĂ©libĂ©rations du conseil municipal de Botmeur depuis la crĂ©ation de la commune en 1851, mairie de Botmeur, dĂ©pouillement effectuĂ© par Henri Moreau.
    • Actes notariĂ©s du 16 avril 1816 (vente des Convenants) en l'Ă©tude de Pierre Rumen et HervĂ© CorvĂ©, notaires Ă  Commana.
    • Acte de partage des terres vaines et vagues, 15 juin 1855, Ă©tude de maĂźtre Raymons SĂ©rĂ©, avouĂ© Ă  ChĂąteaulin.
    • Actes notariĂ©s des 23 mai 1864 et 12 aoĂ»t 1865, Ă©tude de maĂźtre Le Coz, Huelgoat.
    • J.P. Diraison et autres auteurs, Étude et sauvegarde du patrimoine de l'ArrĂ©e et des communes environnantes, fascicule publiĂ© Ă  Berrien, 1982.
    • Archives dĂ©partementales du FinistĂšre, Quimper.
    • Chanson du pilhaouer, Texte bilingue publiĂ© dans la revue Le citoyen, mai 1935, Quimper.

    Bibliographie

    • Jacques Cambry, Voyage dans le FinistĂšre ou Ă©tat de ce dĂ©partement en 1794 et 1795, SociĂ©tĂ© archĂ©ologique du FinistĂšre, 1999.
    • Maurice Le Lannou, ItinĂ©raires de Bretagne, Guide gĂ©ographique et touristique, 1930.
    • Michel Penven, Botmeur, Association des Amis de François Joncour, 1992.
    • Pilhaouer et pillotou, Chiffonniers de Bretagne, Skol Vreizh, N°8, juillet 1987.
    • Marie-Corentine Guen, Des Ă©chelles sous le soleil. Skeuliou dindan an heol, 1989.
    • Roger Jezequel, RelevĂ© sur « les pilhaouĂšres de Botmeur », janvier 2005.
    • Alain Le Bloas, La question du domaine congĂ©able Ă  la veille de la RĂ©volution.
    • Un siĂšcle Ă  la communale de Botmeur, Association du Patrimoine de Botmeur, 1995.
    • Notice sur les paroisses, archives diocĂ©saines de Quimper, vers 1900.
    • RenĂ© Trellu, Contes des Monts d'ArrĂ©e et des Montagnes noires, Moezh ar MĂ©nez N°11, Association des Amis de l'EcomusĂ©e des Monts d'ArrĂ©e, Moulins de Kerouat, Commana.
    • Jacqueline Favreau et Jean-Louis Aquila, Pilhaouer et bonnet rouge, Letavia jeunesse, Liv' Ă©ditions.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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