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Sagrada FamĂ­lia

La Sagrada Família, Temple Expiatori de la Sagrada Família de son nom complet en catalan, ou Templo Expiatorio de la Sagrada Familia en espagnol (en français : « temple expiatoire de la Sainte Famille ») est une basilique de Barcelone dont la construction a commencé en 1882.

Sagrada FamĂ­lia
Image illustrative de l’article Sagrada Família
La Sagrada Família fin 2021, toujours en chantier, la tour de la Vierge surmontée d'une étoile est terminée, les autres tours centrales sont en construction, ainsi que la façade sud.
Présentation
Culte Catholique romain
Type Temple expiatoire - Basilique mineure
DĂ©but de la construction 1882
Fin des travaux Date non communiquée[1] - [2]

fin du gros-Ɠuvre prĂ©vue pour 2026 et dĂ©corations pour 2032[3], prĂ©visions d'avant la crise du Covid[note 1],

Architecte Antoni GaudĂ­
Style dominant Art nouveau
H × L × l = 115 m × 90 m × 45 m
Protection Classée BIC (1969)
Site web https://sagradafamilia.org/es/
GĂ©ographie
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Communauté autonome Drapeau de la Catalogne Catalogne
Province Drapeau de la province de Barcelone Province de Barcelone
Commune Barcelone
CoordonnĂ©es 41° 24â€Č 12″ nord, 2° 10â€Č 28″ est

C’est l’un des exemples les plus connus du modernisme catalan et un monument emblĂ©matique de la ville. ƒuvre inachevĂ©e de l'architecte Antoni GaudĂ­, la Sagrada FamĂ­lia est situĂ©e dans le quartier du mĂȘme nom (district de l’Eixample). L’architecte a conçu une minutieuse symbologie qui fait de cet Ă©difice un poĂšme mystique. Il a Ă©galement fait preuve d'une grande audace de construction formelle, telle que la maniĂšre de concevoir la structure d’arc en chaĂźnette[note 2] ou la combinaison des traitements sculpturaux naturalistes et de l’abstraction des tours. Selon les donnĂ©es de l’annĂ©e 2004, la Sagrada FamĂ­lia est le monument le plus visitĂ© d’Espagne, dĂ©passant l’Alhambra de Grenade et le musĂ©e du Prado Ă  Madrid[4] : en 2012, elle a attirĂ© plus de 3,2 millions de visiteurs[5]. La partie du monument rĂ©alisĂ©e du vivant d’Antoni GaudĂ­, la crypte et la façade de la NativitĂ©, a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©e patrimoine de l’humanitĂ© par l’Unesco en 2005[6].

Puisqu'il s'agit d’un temple expiatoire, les travaux sont exclusivement financĂ©s grĂące Ă  l’aumĂŽne. En consĂ©quence, il n’a pas Ă©tĂ© possible de construire simultanĂ©ment les diffĂ©rentes parties du monument lorsqu’il l’eĂ»t fallu, mais depuis les annĂ©es 1990, l’affluence de visiteurs et le renom mondial de l’Ɠuvre ont fait Ă©voluer la situation Ă©conomique.

La basilique a Ă©tĂ© consacrĂ©e par le pape BenoĂźt XVI le . Le siĂšge de l’archevĂȘchĂ© de Barcelone reste toutefois la cathĂ©drale Sainte-Eulalie, Ă©difice construit Ă  l’époque mĂ©diĂ©vale et situĂ© au cƓur du quartier gothique.

Histoire

Projet initial

Projet néogothique de Francisco de Paula del Villar y Lozano.

Le , Josep Maria Bocabella, mandatĂ© par « l’association des dĂ©vots de Saint-Joseph », acquiert avec de l’argent collectĂ© par l’aumĂŽne l’ülot de maisons compris entre les rues Mallorca, Marina, Provença, et Sardenya pour 172 000 pesetas. L’objectif est d’y Ă©lever une Ă©glise dĂ©diĂ©e Ă  la Sainte Famille (Saint Joseph, la Vierge Marie et JĂ©sus). En plus de l’église, le projet prĂ©voit la construction d’écoles. Le premier architecte nommĂ© est Francisco de Paula del Villar y Lozano. Il Ă©labore un projet d’église de style nĂ©ogothique comprenant une nef de trois vaisseaux fermĂ©e par un chƓur Ă  dĂ©ambulatoire. Le jour de la Saint-Joseph de 1882, l’évĂȘque JosĂ© Maria de Urquinaona y Vidot en pose la premiĂšre pierre[9] en accord avec la proclamation du concile Vatican I qui fait de saint Joseph le patron de l’Église universelle[10] - [11].

L’idĂ©e de Bocabella est de faire de l’édifice une rĂ©plique du sanctuaire de Lorette que l’on suppose ĂȘtre la maison de Joseph et de Marie Ă  Nazareth[12]. Francisco de Paula del Villar refuse cette approche. Les dĂ©saccords se multiplient entre lui, Bocabella et son assesseur, l’architecte Joan Martorell i Montells. Ce dernier recommande en 1883 son ancien apprenti GaudĂ­, porteur d’un projet plus ambitieux[Bassegoda2 1].

Nouvel architecte : Antoni GaudĂ­

Plan en coupe de la Sagrada FamĂ­lia.

Le projet prĂ©sentĂ© par GaudĂ­, alors ĂągĂ© de 31 ans, constitue un changement total par rapport Ă  celui de Villar. Il prĂ©voit la construction d’un temple Ă  l’architecture issue de son imagination personnelle, de tendance naturaliste-moderniste, formĂ© de cinq nefs, une croisĂ©e, une abside, un dĂ©ambulatoire extĂ©rieur, trois façades et dix-huit tours, dont douze pour symboliser les apĂŽtres, quatre pour les ÉvangĂ©listes (haute de 135 mĂštres), une pour la Vierge Marie (127,50 mĂštres surmontĂ©e de l'Étoile du matin) et la plus haute (de 172,5 mĂštres)[13], au centre, pour symboliser JĂ©sus-Christ. Ce nouveau projet augmente sensiblement les dimensions de l’église. Les rĂ©fĂ©rences mystico-religieuses ont une grande importance dans l’Ɠuvre de GaudĂ­, tant du point de vue strictement iconographique que du point de vue symbolique[bassegoda 1]. Il souhaitait que le temple reflĂšte l'histoire et les mystĂšres de la foi chrĂ©tienne. Ainsi, les trois façades reprĂ©sentent trois Ă©tapes de la vie du Christ, la NativitĂ©, la Passion et la Gloire. La croisĂ©e renvoie Ă  la JĂ©rusalem cĂ©leste symbolisant la paix.

GaudĂ­ voulait faire de cette Ă©glise l'Ă©difice le plus haut de Barcelone. Pour soutenir la charge, il introduit de nouveaux moyens, comme l'arc en chaĂźnette et les voĂ»tes hyperboloĂŻdes. La longueur est de 120 m et la largeur de 45 m. La superficie totale sera de 4 500 mĂštres carrĂ©s pour une capacitĂ© d'accueil de 14 000 personnes. Les proportions sont calculĂ©es Ă  partir d'un quadrilatĂšre de 7,5 m par 7,5 m. Toutes les mesures sont des multiples de ce quadrilatĂšre.

Le nouvel architecte est acceptĂ© avec un grand enthousiasme par le promoteur. Gaudi dĂ©die le reste de sa vie Ă  cette Ɠuvre et consacre ses quinze derniĂšres annĂ©es exclusivement Ă  sa rĂ©alisation.

En dĂ©cembre 1884, GaudĂ­ signa le projet dans la chapelle Saint-Joseph, dans l’abside de la crypte, en prĂ©sence de ses disciples Llorenç Matamala i Piñol et Carles Mani[14]. La crypte fut inaugurĂ©e le . Cette annĂ©e-lĂ  une Ă©quipe comprenant huit manƓuvres, dix tailleurs de pierres, douze sculpteurs et un nombre indĂ©terminĂ© de charpentiers et de serruriers travailla au chantier[15].

En 1891 les travaux de la façade de la Nativité commencÚrent[16].

GaudĂ­ prĂ©sente les travaux du temple aux reprĂ©sentants du Vatican (1915). À cette occasion, Mgr Francesco Ragonesi qualifie GaudĂ­ de « Dante de l’architecture »[17].

GaudĂ­ comprit qu’il ne verrait jamais son Ɠuvre achevĂ©e et qu’à sa mort, le projet risquait d’ĂȘtre amputĂ© par manque de financements ou d’intĂ©rĂȘt. Il pensait que s’il construisait d’abord la nef centrale pour ensuite l’agrandir progressivement avec l’érection des tours, de l’abside, et de ses façades, le projet pourrait ĂȘtre modifiĂ© et le chantier s’arrĂȘter dĂšs que l’église pourrait remplir sa fonction de lieu de culte. Pour cette raison, il dĂ©cida d’élever au maximum de leurs hauteurs des parties significatives mais peu fonctionnelles et extĂ©rieures au temple. De cette maniĂšre, il rendit impossible la modification de la hauteur prĂ©vue : les parties construites ne trouveraient leur utilitĂ© que lorsque le temple serait intĂ©gralement terminĂ©[16]. Chose plus importante encore, il laissa une marque importante de son style architectural trĂšs personnel, ce qui servit de guide Ă  sa mort pour la poursuite du chantier. GaudĂ­ ne vit construites que la façade de la NativitĂ©, la tour Saint-BarnabĂ© et une partie du cĂŽtĂ© extĂ©rieur du mur de l’abside[16].

En 1906, une fois les travaux de la « casa MilĂ  » achevĂ©s, GaudĂ­ se concentra presque exclusivement au projet de la Sagrada FamĂ­lia, en concevant les plans du temple et en dirigeant la construction. Ce chantier occupa toute sa carriĂšre durant un quart de siĂšcle. Il mourut Ă  cette tĂąche alors mĂȘme que l'Ă©glise Ă©tait Ă  peine commencĂ©e[18].

Renversé par un tramway, Antoni Gaudí décéda le [19]. Il est enterré dans la crypte[20], dans la chapelle dédiée à la MÚre de Dieu des Carmes le .

  • La crypte en 1886.
    La crypte en 1886.
  • L’abside en 1893.
    L’abside en 1893.
  • Façade de la NativitĂ© en 1908.
    Façade de la Nativité en 1908.
  • La Sagrada FamĂ­lia en 1928.
    La Sagrada FamĂ­lia en 1928.

HĂ©ritage du maĂźtre

Sagrada FamĂ­lia en construction en 1930. Photographie de Walter Mittelholzer, ETH-Bibliothek.

De 1926 Ă  1936, l’assistant de GaudĂ­, DomĂšnec Sugrañes acheva les travaux des trois tours qui restaient Ă  construire pour terminer l’ensemble de la façade de la NativitĂ©[21].

Le , la majeure partie de l’atelier de GaudĂ­ fut incendiĂ©e par des anticlĂ©ricaux catalans[7]. En raison de la destruction des Ă©bauches, des maquettes, des modĂšles du temple et d’informations sur la maniĂšre de travailler tout Ă  fait particuliĂšre de GaudĂ­, il ne resta aucun plan directeur indiquant comment terminer l’ouvrage[22]. Aussi, quand en 1944, on reprit la construction de la Sagrada FamĂ­lia, il fallut dĂ©finir dans un premier temps comment procĂ©der pour la poursuite du chantier, tout en restant le plus fidĂšle possible aux idĂ©es de GaudĂ­[22]. Les architectes Francesc Quintana, Isidre Puig i Boada et LluĂ­s Bonet i GarĂ­ s’acquittĂšrent de cette tĂąche difficile et Jaume Busquets rĂ©alisa ce travail pour les sculptures.

L’association des dĂ©vots de Saint-Joseph vota la construction de la façade de la Passion en 1953[7]. Les travaux de fondation commencĂšrent l’annĂ©e suivante[7], les tours furent achevĂ©es et inaugurĂ©es pour le cinquantiĂšme anniversaire de la mort de GaudĂ­ en 1976[7]. La construction de la crypte s’acheva en 1958[7] et le musĂ©e ouvrit en 1961[7].

Josep Maria Subirachs commença en 1986 le statuaire de la façade de la Passion[8]. L’installation des premiĂšres statues en 1990[7] provoqua de nombreuses polĂ©miques en raison de leur style contemporain et aride, trĂšs diffĂ©rent de celui que GaudĂ­ appliqua Ă  sa façade de la NativitĂ©. Les travaux des voĂ»tes des nefs commencĂšrent en 1995 par les collatĂ©raux, suivis en 2000[7] par la nef centrale. La couverture du temple a Ă©tĂ© complĂ©tĂ©e en 2010.

PĂ©riode contemporaine

Maquette de la Sagrada FamĂ­lia
Les parties restant à construire sont représentées en marron sur cette maquette (2023)

Depuis 1987, les travaux sont sous la direction de Jordi Bonet i Armengol[23]. Les faiblesses dans les matĂ©riaux utilisĂ©s pour la crypte obligent Ă  procĂ©der Ă  des renforcements. Ceux-ci se terminent en 2002[24]. Cette mĂȘme annĂ©e voit le dĂ©but des travaux de la façade de la Gloire. Trois ans aprĂšs, en 2005, la partie construite sous la direction de GaudĂ­ (la crypte et la façade de la NativitĂ©) est classĂ©e au Patrimoine mondial par l’Unesco[25].

Le , la cĂ©lĂ©bration des 125 ans de la premiĂšre pierre du temple donne lieu Ă  une cĂ©rĂ©monie et Ă  une fĂȘte. Des sardanes dont La Santa Espina sont jouĂ©es au pied du temple[26]. La Sagrada Familia est ouverte au culte conformĂ©ment au souhait de Joan Rigol. En 2009, les premiĂšres structures de la tour de la Vierge apparaissent. L’église est consacrĂ©e par le pape BenoĂźt XVI le [27] - [28], avec le titre de basilique mineure[29].

Le jeudi , aprÚs 136 ans d'attente, le groupement de la Sagrada Familia et la mairie de Barcelone ont signé un accord pour que la Basilique obtienne enfin un permis de construire[30]. Le permis est délivré en [31] - [32] - [33].

D’aprĂšs des estimations basĂ©es sur les avancĂ©es des techniques modernes et la croissance des dons, la construction aurait dĂ» s’achever en 2026 (estimation d'avant le Covid-19) pour le centenaire de la mort de GaudĂ­[34]. Toutefois les travaux de finition devraient continuer encore au moins cinq ans.

Le , Ă  cause de la pandĂ©mie de Covid-19 en Espagne, la construction est arrĂȘtĂ©e et la basilique fermĂ©e[35]. C’est la premiĂšre fois que la construction est stoppĂ©e depuis la guerre civile. Les travaux essentiels ont pu reprendre le [36].

Financements

La construction de la Sagrada FamĂ­lia n’est financĂ©e que par l’aumĂŽne et les dons Ă  l’exclusion de tout fonds public[37]. Si certains mĂ©cĂšnes de GaudĂ­ sont connus comme Eusebi GĂŒell, la majoritĂ© des donateurs est anonyme et les montants inconnus.

La majeure partie des fonds provient des entrĂ©es pour la visite du temple. En 2012, 3,2 millions de personnes ont visitĂ© le temple[38]. Les tarifs des entrĂ©es individuelles s’échelonnent entre 26 â‚Ź et 37 â‚Ź[39].

AprÚs une baisse de 27 % des visiteurs en 2009, le budget alloué à la construction était de 18 millions d'euros[40].

Les fonds et le rythme de construction sont gĂ©rĂ©s par la FundaciĂł de la junta constructora del Temple Expiatori de la Sagrada FamĂ­lia, association Ă  but non lucratif autonome et privĂ©e crĂ©Ă©e en 1893 et prĂ©sidĂ©e par l'archevĂȘque de Barcelone. La direction et la coordination des travaux sont dĂ©lĂ©guĂ©es Ă  des professionnels sans intĂ©rĂȘt ecclĂ©siastique[41].

  • Façade de la nativitĂ©.1891-1936.
    Façade de la nativité.
    1891-1936.
  • Façade de la passion.1954-1976Fronton installĂ© en 2015[rĂ©f. souhaitĂ©e]Croix majestueuse en 2018[rĂ©f. souhaitĂ©e].
    Façade de la passion.
    1954-1976
    Fronton installé en 2015
    Croix majestueuse en 2018.
  • Vue de l'est, depuis la place Gaudi, avec la façade de la nativitĂ©,
    Vue de l'est, depuis la place Gaudi, avec la façade de la nativité,
  • Vue sud-ouest en 2019l'avancement de la façade de la Gloire (Ă  droite) reste Ă  l'arrĂȘt pour l'instant[Quand ?].
    Vue sud-ouest en 2019
    l'avancement de la façade de la Gloire (Ă  droite) reste Ă  l'arrĂȘt pour l'instant.
  • Façade de la Gloire en 2016.
    Façade de la Gloire en 2016.
  • La tour centrale en construction en 2014.
    La tour centrale en construction en 2014.
  • Abside en 2018
    Abside en 2018

Description du bĂątiment

Vue en plan de la Sagrada Familia
  • abside
  • dĂ©ambulatoire
  • chƓur
  • transept
  • façades
  • nef principale
  • collatĂ©raux
  • cloĂźtre
  • reconstruction de l'Ă©cole
  • NA : façade de la NativitĂ©
    PA : façade de la Passion
    GL : façade de la Gloire
    B : baptisphĂšre
    CH : chapelle de l'assomption
    P : pénitencier, ou chapelle des sacrements
    S1 : sacristie ouest
    S2 : sacristie est
    1 : tour de Mathias 98 m
    2 : tour de Jude 107 m
    3 : tour de Simon 107 m
    4 : tour de BarnabĂ© 98 m
    5 : tour de Jacques le mineur 107 m
    6 : tour de BarthĂ©lĂ©my 112 m
    7 : tour de Thomas 112 m
    8 : tour de Philippe 107 m
    9 : tour d'AndrĂ© 112 m
    10 : tour de Pierre 117 m
    11 : tour de Paul 117 m
    12 : tour de Jacques le majeur 112 m
    E1 : tour de Luc 125 m
    E2 : tour de Jean 125 m
    E3 : tour de Marc 125 m
    E4 : tour de Mathieu 125 m
    M : tour de Marie 123 m
    J : tour de JĂ©sus 170 m

    Gaudí avait de solides connaissances liturgiques, sur lesquelles il a pu appuyer ses réflexions pour définir une nouvelle architecture religieuse.

    Le plan au sol de l’édifice au-dessus de la crypte est une croix latine classique comprenant une nef de cinq vaisseaux (vaisseau central, la nef, flanquĂ© d’un double collatĂ©ral de part et d’autre) ouvrant sur un transept (formant les deux autres vaisseaux) et une abside dotĂ©e d’un trĂšs grand dĂ©ambulatoire.

    GaudĂ­ conçoit une iconographie complexe qui se base sur la fonction de temple catholique de son Ă©difice et sur le culte religieux dont il adapte tous les Ă©lĂ©ments aux rites liturgiques. À ces fins, GaudĂ­ s’inspire principalement de L’an Liturgique de Prosper GuĂ©ranger[42]. Il s’agit d’une compilation de tous les cultes et festivitĂ©s religieuses se dĂ©roulant dans l’annĂ©e comme le Missel de Rome et le CĂ©rĂ©monial de l’évĂȘque. Pour GaudĂ­, la Sagrada FamĂ­lia est un hymne Ă  Dieu dans lequel chaque pierre est une strophe. L’extĂ©rieur du temple reprĂ©sente l’Église, Ă  travers les apĂŽtres, les Ă©vangĂ©listes, la Vierge et JĂ©sus. La tour principale Lui est dĂ©diĂ©e et symbolise le triomphe de l’Église. L’intĂ©rieur est une adulation Ă  l’Église universelle. La croisĂ©e du transept est une vĂ©nĂ©ration Ă  la JĂ©rusalem cĂ©leste formant ainsi une liaison entre les deux.

    Gaudi aurait aimé changer l'orientation de l'église, mais les travaux étaient trop avancés.

    Dimensions intérieures

    Les dimensions principales du temple sont des multiples de la largeur entre les colonnes, c’est-Ă -dire multiples de 7,5 mĂštres (sauf pour l'abside) :

    • 7,5 mĂštres × 2 : largeur de chaque collatĂ©ral[gimeno 1] ;
    • 15 mĂštres × 30 mĂštres : dimensions de la croisĂ©e du transept[gimeno 1] ;
    • 15 mĂštres : largeur de la nef centrale[gimeno 1] et de chaque collatĂ©ral[gimeno 1] ;
    • 30 mĂštres : hauteur de la voute des collatĂ©raux[43] ;
    • 45 mĂštres : largeur de la nef principale (nef centrale et collatĂ©raux)[gimeno 1] -

    [bonet 1];

    • 60 mĂštres : longueur du transept (entre les façades de la Passion et de la NativitĂ©) et hauteur de la voĂ»te Ă  la croisĂ©e du transept[gimeno 1] - [43] ;
    • 75 mĂštres : point le plus haut de l’abside[43] ;
    • 90 mĂštres : longueur de l’ensemble de la façade de la Gloire Ă  l'abside[gimeno 1].

    Crypte

    Travaux de la crypte (1885).

    L'accĂšs Ă  la crypte se fait par un escalier Ă  gauche de l’abside. Elle est circulaire, de style nĂ©o-gothique de 40 × 30 mĂštres, avec les bords nervurĂ©s. La clef de voĂ»te reprĂ©sente principalement l’Annonciation. C’est l’Ɠuvre du sculpteur Joan Flotats i LluciĂ . Les sept chapelles sont dĂ©diĂ©es Ă  l’ImmaculĂ©e Conception, au SacrĂ©-CƓur et Ă  la famille de JĂ©sus. La chapelle de Joseph est au centre. L’image de saint Joseph est faite dans du bois sculptĂ© par Maximi Sala Sanchez et a Ă©tĂ© polychromĂ©e par le peintre GuixĂ .

    En face se trouvent cinq autres chapelles. Celle du centre contient l’autel principal avec une sculpture de la Sainte Famille. À ses cĂŽtĂ©s se trouvent la chapelle de la mĂšre de Dieu de Montserrat puis une autre avec un bas relief reprĂ©sentant le Christ en croix, Ɠuvre de Carles Mani i Roig. Cette derniĂšre chapelle contient la sĂ©pulture de Josep Maria Bocabella. La chapelle de Notre Dame des Carmes contient la dĂ©pouille d’Antoni GaudĂ­. La crypte est entourĂ©e par une mosaĂŻque de style roman rĂ©alisĂ©e par Mario Maragliano, oĂč sont reprĂ©sentĂ©s la vigne et le blĂ©, symboles de l’Eucharistie[44].

    À la suite d’un incendie durant la guerre d’Espagne en 1936[7], la crypte a dĂ» ĂȘtre restaurĂ©e en 1940 par l’architecte Francesc de Paula Quintana. La chapelle baptiste a Ă©tĂ© le dernier Ă©lĂ©ment de la crypte Ă  ĂȘtre construit en 1958[7]. La crypte sert d’église paroissiale.

    Nef principale et collatéraux

    • Colonnes de la nef centrale.
      Colonnes de la nef centrale.
    • Colonnes de la nef centrale.
      Colonnes de la nef centrale.
    • LumiĂšre intĂ©rieure.
      LumiÚre intérieure.
    • VoĂ»te de la nef centrale.
      Voûte de la nef centrale.
    • DĂ©tail de la voĂ»te centrale.
      Détail de la voûte centrale.
    • Vitraux intĂ©rieurs.
      Vitraux intérieurs.

    Les fondations de cette partie ont commencé en 1986, la couverture a été terminée en 2010. Toutefois la partie supérieure de la toiture n'est pas encore achevé (2022).

    La basilique peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un bĂątiment Ă  5 nefs. La nef centrale est adjacente Ă  deux nefs de mĂȘme dimension, ce sont les collatĂ©raux, sans sĂ©paration physique, Ă  part les colonnes. Les murs des collatĂ©raux sont formĂ©s d’une base de 4 mĂštres de hauteur, surmontĂ©e de fenĂȘtres de 20 mĂštres de haut. Au-dessus de chacune d’elles est posĂ©e une sĂ©rie de vitraux de 10 mĂštres de haut. Chaque fenĂȘtre est dĂ©diĂ©e Ă  un saint fondateur : Ignace de Loyola, Joseph Calasanz, Dominique de GuzmĂĄn, Pierre Nolasque, Raymond de Peñafort, saint François de Paule, ThĂ©rĂšse de Lisieux, sainte Joaquina Vedruna, Antoine Marie, Philippe NĂ©ri, Jean Bosco et Joseph Manyanet y Vives. Les frontons extĂ©rieurs sont couronnĂ©s par une grappe de fruits faite de cĂ©ramique de couleurs[boada 1].

    Transepts

    Les plafonds du transept ont été achevés en 2010.

    • Nef latĂ©rale est ou transept nord-est.
      Nef latérale est ou transept nord-est.
    • Nef latĂ©rale ouest ou transept sud-ouest.
      Nef latérale ouest ou transept sud-ouest.
    • Nef latĂ©rale est ou transept nord-est.
      Nef latérale est ou transept nord-est.
    • Nef latĂ©rale ouest ou transept sud-ouest.
      Nef latérale ouest ou transept sud-ouest.
    • LumiĂšre intĂ©rieure.
      LumiÚre intérieure.

    Transept nord-est

    Seul le mur nord-est a été construit du temps de Gaudi, c'est l'intérieur de la façade de la Nativité, cette partie est dédiée à St Joseph.

    Transept sud-ouest

    Le mur sud-est est l'intérieur de la façade de la Passion, cette partie est dédiée à Marie mÚre de Jésus.

    Croisée du transept

    • Le chƓur, l'autel, le ciborium et la coupole.
      Le chƓur, l'autel, le ciborium et la coupole.
    • Vue panoramique de la croisĂ©e du transeptL'abside est en bas, l'est Ă  droite, l'ouest Ă  gauche.
      Vue panoramique de la croisée du transept
      L'abside est en bas, l'est Ă  droite, l'ouest Ă  gauche.
    • Vue panoramique de la voĂ»te.L'abside est en bas. La nef est en haut.
      Vue panoramique de la voûte.
      L'abside est en bas.
      La nef est en haut.

    La croisée du transept symbolise la Jérusalem céleste, symbole mystique de la paix[gimeno 2];

    Ciborium

    Le ciborium est l'ouverture au-dessus de la croisĂ©e et du chƓur, surmontĂ©e par les tours de JĂ©sus et de Marie; il a Ă©tĂ© dĂ©fini ainsi par GaudĂ­ : « le ciborium est l’exaltation du temple. Il a une vie extĂ©rieure, il doit donner la lumiĂšre de l’autel ; puisque la croisĂ©e est le lieu le plus sombre du temple, au-dessus de lui il doit y avoir le couronnement de l’édifice pour accentuer sa forme pyramidale[45]. »

    ChƓur

    Le chƓur accueille le maĂźtre-autel au-dessus duquel se trouve un crucifix avec un baldaquin. La tour de Marie se trouve juste au-dessus et forme un puits de lumiĂšre qui Ă©claire le tout.

    Orgues

    En 2010 un orgue a Ă©tĂ© installĂ© par le facteur d'orgue catalan Albert Blancafort (ca) de Montserrat. L'instrument possĂšde 1 492 tuyaux. Pour parer Ă  l'acoustique particuliĂšre de l'Ă©glise, plusieurs autres orgues devraient ĂȘtre installĂ©es, chacun Ă©tant Ă©quipĂ© d'une console mobile. Cela porterait le nombre de tuyaux Ă  8 000. Elles pourraient ĂȘtre jouĂ©es sĂ©parĂ©ment ou simultanĂ©ment; dans ce dernier cas, en Ă©tant jouĂ©es d'une console unique[46].

    • Orgue vu du chƓur
      Orgue vu du chƓur
    • Orgue vu du dĂ©ambulatoire
      Orgue vu du déambulatoire

    DĂ©ambulatoire

    Le dĂ©ambulatoire entoure le chƓur, relie le transept nord-est au transept sud-ouest et permet l'accĂšs aux sept chapelles rayonnantes polygonales de l'abside et aux deux escaliers en colimaçon donnant accĂšs Ă  la partie supĂ©rieure du chƓur[47].

    Abside

    L’abside en construction en 2008.

    L’abside donne sur la rue Provença. Elle occupe la partie antĂ©rieure du temple. GaudĂ­ a dĂ©diĂ© l’ensemble de l’abside Ă  la vierge Marie de qui il Ă©tait un grand dĂ©vot.

    L’abside est la partie la plus nĂ©o-gothique de la Sagrada FamĂ­lia puisque, avec la crypte sur laquelle elle est construite, elle fut rĂ©alisĂ©e lors des premiĂšres phases de construction entre 1890 et 1893. Trois vitraux ornent chacune des sept chapelles formant l’abside[48] et consacrĂ©es au culte de Saint Joseph.

    LĂ©zard sur un pilier de l'abside.

    On trouve aux pinacles des piliers, Ă  mi-hauteur, des gargouilles en forme d’animaux (escargot, grenouille, salamandre, lĂ©zard, camĂ©lĂ©on) que GaudĂ­ prĂ©fĂ©ra aux animaux imaginaires des cathĂ©drales gothiques. Au bout des lanternes des chapelles seront symbolisĂ©es les invocations au Messie. Une tribune de gradins sera construite dans la partie intĂ©rieure, Ă  cĂŽtĂ© du presbytĂšre, le long et autour de l’abside. Elle servira Ă  accueillir les chƓurs d’enfants et sera couverte par la tour dĂ©diĂ©e Ă  la vierge Marie d’une hauteur de 120 mĂštres.

    L'ornement extĂ©rieur est inspirĂ© de la nature. Les pinacles reprĂ©sentent des Ă©pis de blĂ© (symbole eucharistique), de la lavande, des feuilles de palme, d'olivier et de cyprĂšs. Les Ă©pis mesurent 1,80 m de haut afin d'ĂȘtre visibles de loin. Les reptiles et les amphibiens utilisĂ©s pour les gargouilles sont traditionnellement associĂ©s au mal. Parmi les autres ornements, on retrouve l'anagramme du Christ (les symboles alpha et omĂ©ga) et celui de Marie (son initiale et sa couronne).

    L’abside aura un grand nombre de sculptures. On y trouvera des statues dĂ©diĂ©es aux saints fondateurs de diffĂ©rents ordres religieux (saint Antoine, BenoĂźt de Nursie, sainte Scolastique, saint Bruno le Chartreux, saint François d’Assise, sainte Claire et saint Éloi), ainsi que les monogrammes de JĂ©sus, Marie et Joseph. Les initiales de JĂ©sus seront entourĂ©es d’une couronne d’épines, celles de la Vierge d’une couronne de la Reine du Ciel et de la terre et celles de saint Joseph de narcisses, fleur qui Ă©voque la puretĂ© et la chastetĂ©. On trouvera de nombreux Ă©lĂ©ments reprĂ©sentatifs de la nature, notamment des herbes (principalement du blĂ©, symbole de l’Eucharistie) et des animaux (serpents, camĂ©lĂ©ons, escargots, lĂ©zards, grenouilles, salamandres, etc.)[49].

    JHS : Monogramme trilitĂšre du nom grec de JĂ©sus

    Les rambardes hautes des chapelles porteront des dĂ©corations florales dĂ©crites dans l’antienne du Petit office de la bienheureuse vierge Marie : cĂšdres, palmiers, cyprĂšs, lauriers, rosiers, oliviers et impatientes. Les lanternes des chapelles porteront les symboles des antiennes de la derniĂšre semaine de l’Avent, connues comme antiennes O[boada 2] :

    • O Sapientia : la sagesse, avec un lion et un agneau comme union de la force et de la mansuĂ©tude ;
    • O Adonai : une invocation hĂ©braĂŻque de Dieu reprĂ©sentĂ© avec une couronne ducale et un sceptre ;
    • O Radix JessĂ© : la racine de JessĂ© ;
    • O Clavis David : la clef comme signe de domination ;
    • O Oriens : le soleil comme symbole de justice ;
    • O Rex Gentium : la pierre angulaire ; la pierre est figurĂ©e avec le monogramme de JĂ©sus et la couronne royale ;
    • O Emmanuel rex : le roi et lĂ©gislateur ; ils sont figurĂ©s par le manteau royal, l’épĂ©e et la table des lois.

    Extérieur

    Façade de la Nativité

    Façade de la Nativité et nef en construction en 2008.

    La façade de la NativitĂ©, Ă©galement dite « du Levant », est la seule Ă  avoir Ă©tĂ© construite du vivant de GaudĂ­. Les travaux du temple ont continuĂ© Ă  partir de cette porte, puisque, comme GaudĂ­ le dit : « [
] si au lieu de faire cette façade dĂ©corĂ©e, ornĂ©e, ampoulĂ©e, j’avais commencĂ© par celle de la Passion, dure, aride, comme faite d’os, les gens se seraient plaints[15]. »

    La façade donne sur la rue Marina, et possĂšde trois grands portails. Ils reprĂ©sentent, de gauche Ă  droite, l’EspĂ©rance, la CharitĂ©, et la Foi[50]. En plein centre, sur la porte principale et entre les quatre tours, se trouve un cyprĂšs symbolisant l’arbre de la vie. Il est surmontĂ© d’une croix en forme de T : tau. C’est le symbole de Dieu le PĂšre. Deux diagonales le recouvrent en forme de X, chi, symbole du Christ. Enfin, une colonne avec deux ailes ouvertes est une allusion Ă  l’Esprit saint[51].

    Construite entre 1894 et 1932, la façade relate la partie humaine et familiale de Jésus. Gaudí voyait dans la Nativité le symbole de la vie et de la création, inspirant du coup l'ornementation exubérante et chargée. Des animaux et des outils se mélangent aux symboles comme l'arbre de vie, couronné de 21 colombes. Placé sous cet arbre un pélican est représenté, autre symbole de l'Eucharistie.

    Porte de l'Espérance

    Un ensemble de sculptures dans la partie centrale figure sur la porte de l’EspĂ©rance, reprĂ©sentant les noces de Joseph et de Marie Ă  l’intĂ©rieur d’une grotte. Divers symboles sont Ă©galement sculptĂ©s : le monogramme de saint Joseph, celui de JĂ©sus Ă  l’Ɠuvre de Nazareth, le massacre des Innocents, la fuite en Égypte, la flore de la Palestine et la reprĂ©sentation de la montagne de Montserrat[52].

    On peut aussi observer sur cette porte de nombreux animaux domestiques comme des oies et des canards, allusions Ă  la faune du Nil et Ă  la flore d’Égypte. Le portique est surmontĂ© par un grand pinacle ressemblant aux falaises de Montserrat. Il est surmontĂ© de l’inscription Salvanos. Une autre sculpture est celle d'une barque dans laquelle prend place saint Joseph, symbole de l'Église qu'il dirige. Joseph est reprĂ©sentĂ© avec le visage de GaudĂ­, hommage des ouvriers aprĂšs la mort de l'architecte[53].

    Porte de la Charité

    La porte centrale et les colonnes qui l’encadrent reprĂ©sentent la MĂšre de Dieu et saint Joseph, tel qu’on peut les voir sur les inscriptions Ă  mi-hauteur. La Sainte Famille se dresse sur un pilier en forme de cyprĂšs avec JĂ©sus venant de naĂźtre. Deux tortues sont sculptĂ©es Ă  la base, l’une de mer (cĂŽtĂ© littoral) et une de terre (cĂŽtĂ© montagne) (Barcelone Ă©tant un port, la ville fait depuis le Moyen Âge la liaison entre l'Ă©tranger et l'intĂ©rieur des terres) : au Moyen Âge, il Ă©tait habituel de reprĂ©senter la ville de JĂ©rusalem par une tour posĂ©e sur une tortue, symbole de longĂ©vitĂ©. À la Renaissance la tour fut remplacĂ©e par des trompettes de la renommĂ©e, comme on peut le voir au parc Orsini de Bomarzo (Italie)[54].

    Tortue soutenant une des colonnes de la porte de la Charité

    La partie supĂ©rieure des colonnes porte des feuilles de palmiers reprĂ©sentant l’arbre gĂ©nĂ©alogique de JĂ©sus. Chaque feuille porte le nom d’un de ses ancĂȘtres. Les colonnes qui sĂ©parent la porte de la CharitĂ© des autres portails soutiennent deux anges jouant de la trompette et qui annoncent la NativitĂ©.

    Le groupe de sculptures de la NativitĂ© est l’Ɠuvre de Jaume Busquet, rĂ©alisĂ©e en 1959. C’est Ă©galement le cas des sculptures de l’Annonciation, rĂ©alisĂ©es en 1966. Le chƓur des anges enfants, dĂ©truit durant la guerre d’Espagne, a Ă©tĂ© re-sculptĂ© par Esturo Sotoo. Les anges soutiennent une inscription qui dit « Iesus est natus. Venite, adoremus ». En face du message, des oiseaux se dirigent au pied du berceau, selon la chanson populaire catalane el cant dels ocells[boada 3].

    D’autres symboles sont Ă©galement reprĂ©sentĂ©s tels que le lit d’enfant, l’étoile de BethlĂ©em, l’Eucharistie et le couronnement de la Vierge. Le tout est surmontĂ© d’un cyprĂšs en cĂ©ramique portant des colombes de couleur. Conçu par GaudĂ­, il a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par Domenec Sugrañes.

    Porte de la Foi

    La porte de la Foi reprĂ©sente la Visitation, JĂ©sus et les docteurs du Temple, Sa prĂ©sentation au Temple, l’ImmaculĂ©e Conception, la sainte TrinitĂ©, la vĂ©gĂ©tation de la Palestine et JĂ©sus charpentier. Le Temple est marquĂ© par un relief en forme de grotte.

    On retrouve ici des Ă©lĂ©ments d’ornementation prĂ©sents sur les trois autres portes. C’est le cas des animaux : reptiles, lĂ©zards, coquillages, poules, oiseaux, canards, aigles, escargots, tortues, etc. La flore est Ă©galement reprĂ©sentĂ©e et plus d’une trentaine d’espĂšces de plantes de Terre sainte sont sculptĂ©es. Il s’agit d’une flore mĂ©diterranĂ©enne ressemblant Ă  celle de Catalogne : roses, amandiers, orangers, cyprĂšs, algues, mousses, etc. Les anges aux trompettes sont un symbole de l’annonciation de la naissance de JĂ©sus[gimeno 3]. C’est l’Ɠuvre du sculpteur Llorenç Matamala i Piñol. On note Ă©galement des inscriptions significatives comme Sanctus, Sanctus, Sanctus sur les campaniles et un Salva-nos sur la barque de saint Pierre[bassegoda 2].

    Le portail est riche de nombreuses autres sculptures : les figures de saint Jean Baptiste, de saint Zacharie, le cƓur de JĂ©sus couvert d’épines et d’abeilles mystiques qui pompent son sang. La Providence est reprĂ©sentĂ©e par une main avec un « Ɠil qui voit tout », et l’Eucharistie est figurĂ©e par des raisins et des Ă©pines.

    Ces Ɠuvres sont le fruit du travail de Cales Mani et de Joan Matamala i Flotats. De nombreuses piĂšces ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es Ă  partir du moulage de modĂšles vivants, humains comme animaux. Le sculpteur japonais Etsuro Sotoo a rĂ©alisĂ© certaines des sculptures de la façade de la NativitĂ©.

    Les quatre tours campaniles commencĂ©es en 1903 sont dĂ©diĂ©es Ă  saint BarnabĂ©, saint Simon, saint Jude et saint Matthieu. Elles se finissent par les attributs des Ă©vĂȘques : le bĂąton, la mitre, l’anneau et la croix. Ils sont rĂ©alisĂ©s sous forme d’une mosaĂŻque de couleurs. La tour Saint-BarnabĂ© a Ă©tĂ© achevĂ©e en 1925. Les trois autres campaniles et le cyprĂšs central furent achevĂ©s en 1930[bassegoda 3].

    • Porte de la CharitĂ©.
      Porte de la Charité.
    • Porte de l’EspĂ©rance.
      Porte de l’EspĂ©rance.
    • Porte de la Foi.
      Porte de la Foi.
    • Arbre de la Vie.
      Arbre de la Vie.
    • Massacre des Saints Innocents.
      Massacre des Saints Innocents.
    • Fuite en Égypte.
      Fuite en Égypte.
    • Adoration des Mages.
      Adoration des Mages.
    • Couronnement de Marie.
      Couronnement de Marie.

    Façade de la Passion

    Façade de la Passion. Croquis de Gaudí en 1911.
    Façade de la Passion en 2018.

    Comme pour la façade de la NativitĂ©, la façade de la Passion possĂšde trois portails d’entrĂ©e, Ă©galement dĂ©diĂ©s aux vertus thĂ©ologales. Le porche est fait de six colonnes ressemblant Ă  des os inclinĂ©s vers l’intĂ©rieur, et est surmontĂ© d’une corniche qui soutient une galerie couverte de dix-huit petites colonnes en forme d’osselets, rĂ©alisĂ©es en granite de Sidobre[55] par les carriĂšres Plo de Saint-Salvy-de-la-Balme[56]. Contrairement Ă  la façade de la NativitĂ©, GaudĂ­ prĂ©voit pour celle-ci une ornementation plus anguleuse et dĂ©pouillĂ©e afin d'Ă©voquer la souffrance et la mort du Christ. Les groupes de sculptures Ă©voquent la Passion du Christ.

    La façade de la Passion ou « du Ponant » est situĂ©e rue Sardenya. Pour la concevoir, GaudĂ­ a rĂ©alisĂ© en 1917 un dessin oĂč l’on voit Ă©galement l’ébauche d’un monument Ă  la mĂ©moire de Josep Torras i Bages, Ă©vĂȘque de Vic. GaudĂ­ dĂ©crivait sa conception de la façade de la Passion dans les termes suivants : « Certains trouveront cette porte trop extravagante ; moi je voulais qu’elle fasse peur, et pour y parvenir, je n’évitais pas les clairs-obscurs, les motifs entrants et sortants et tout ce qui rĂ©sulte du plus sombre effet. C’est pire. Je suis prĂȘt Ă  sacrifier cette construction, Ă  couper les colonnes pour donner une idĂ©e du cruel du sacrifice[boada 4]. » Les travaux des fondations commencent en 1954. La façade a Ă©tĂ© construite de façon trĂšs similaire Ă  celle prĂ©vue par GaudĂ­. Les quelques changements portent essentiellement sur les sculptures, ce qui contribue au dĂ©clenchement d’une grande polĂ©mique sur la poursuite des travaux[14].

    Les campaniles de la façade ont été achevés en 1976. Les tours sont dédiées à saint Jacques, saint Barthélemy, saint Thomas et saint Philippe. Les statues des saints sont installées au tiers de la hauteur des tours correspondantes. Les deux tours centrales mesurent 112 mÚtres, les deux autres sont hautes de 107 mÚtres.

    La façade a été décorée par Josep Maria Subirachs qui a signé un contrat avec le groupe responsable des travaux le . De gauche à droite, suivant la forme d'un S, les douze groupes de sculptures de Subirachs s'élÚvent sur la façade :

    Carré magique de la façade de la Passion

    Premier Ă©tage

    DeuxiĂšme Ă©tage

    TroisiĂšme Ă©tage

    À cĂŽtĂ© de la reprĂ©sentation de la Trahison de Judas figure un carrĂ© magique d’ordre quatre qui a Ă©tĂ© sculptĂ© par Josep Maria Subirachs. Il est diffĂ©rent du carrĂ© magique d’Albrecht DĂŒrer, qui contient les nombres de 1 Ă  16 en un seul exemplaire chacun. La somme des chiffres dans quelque sens que ce soit (ligne, colonne, diagonale) est 33, l’ñge du Christ Ă  sa mort. Il y a 310 combinaisons[57].

    • Le jugement de JĂ©sus.
      Le jugement de JĂ©sus.
    • La Flagellation sur fond d’Alpha et d’OmĂ©ga.
      La Flagellation sur fond d’Alpha et d’OmĂ©ga.
    • Le reniement de saint Pierre.
      Le reniement de saint Pierre.
    • La crucifixion et calvaire.
      La crucifixion et calvaire.
    • DĂ©position et lamentation.
      DĂ©position et lamentation.
    • Sainte VĂ©ronique.
    • L'Ascension.
      L'Ascension.

    La statue de l’Ascension du Seigneur a Ă©tĂ© installĂ©e en 2005. C’est un bronze installĂ© Ă  une hauteur de 60 mĂštres[58].

    Flagellation

    La premiĂšre sculpture installĂ©e sur la façade de la Passion a Ă©tĂ© la Flagellation. Comme les sculptures Ă  meneau traditionnelles, elle est situĂ©e Ă  la base du pilier central du portail. RĂ©alisĂ©e en pierre calcaire de VĂ©lez de Benaudalla (Grenade), elle fait 5 mĂštres de haut depuis le bas du socle jusqu’au sommet de la colonne. Cette sculpture avec un Christ de 2,60 mĂštres est prĂȘte en 1987. Selon Subirachs, la symbologie de cette Ɠuvre est : « 
 les trois Ă©tages reprĂ©sentent les trois jours de marche jusqu’à la RĂ©surrection au travers de la Passion et de la mort. Deux Ă©lĂ©ments trĂšs importants sont le fouet et le nƓud qui rappellent la souffrance de la chair. La colonne est formĂ©e par quatre tambours qui symbolisent les quatre bras de la croix, et qui en mĂȘme temps reprĂ©sentent le monde ancien que le Christ a brisĂ©. Il change le cours de l’histoire et ainsi, si la colonne est l’instrument de son martyre, Il — comme un nouveau Samson — libĂšre et rompt la colonne[59]. »

    À l’endroit oĂč devraient se rejoindre le chapiteau Ă  meneau du portail et le linteau, se trouve une sculpture qui reprĂ©sente l’Alpha, symbole du dĂ©but, suivi de l’OmĂ©ga, symbole de la fin. C’est un symbole de l’infini de Dieu trĂšs courant dans le christianisme du Moyen Âge[59].

    Crucifixion

    La reprĂ©sentation de la Crucifixion se situe sur la partie la plus haute de l’atrium. Au centre est reprĂ©sentĂ© le Christ les pieds dĂ©liĂ©s. On peut observer sur la croix formĂ©e par les poutres de fer les traces du I de profil, premiĂšre lettre de INRI (Iesvus Nazarevs rex IvdĂŠrorvm). À ses pieds, Ă  cĂŽtĂ© du groupe de saint Jean, on trouve sa MĂšre ainsi que Marie-Madeleine. De l’autre cĂŽtĂ©, l’unique Ă©lĂ©ment est un crĂąne ou calvaire, qui reprĂ©sente la mort. L’ensemble est recouvert par le Vieux temple de JĂ©rusalem comme un baldaquin. C’est le symbole d’une rupture entre un avant et un aprĂšs JĂ©sus-Christ[60].

    L’inscription Veritas figure sur la croix centrale. Crux fidelis et Mors et Vita sont inscrits sur l’archivolte. Enfin, Jesus Nazarenus, rex Judeorum apparaĂźt sur le fronton. Des sculptures des croix de tous les rites et de tous les pays sont posĂ©es sur l’archivolte. Le fronton est dĂ©corĂ© avec des statues de prophĂštes IsaĂŻe, JĂ©rĂ©my, Zacharie, ÉzĂ©chiel, Daniel, Jonas et Jean le Baptiste, ainsi que les patriarches (Adam, NoĂ©, Abraham, Isaac, Jacob, Joseph, MoĂŻse, Samuel, David et saint Joseph)[60].

    Sur les acrotĂšres du fronton, on note deux prĂ©figurations bibliques de JĂ©sus : le lion de Judas et l’anneau du sacrifice d’Isaac. Les scĂšnes sur le fronton reprĂ©sentent la RĂ©surrection de JĂ©sus avec l’Ange Gardien, Marie-Madeleine, et Marie-SalomĂ©. Le cycle de la Passion du Christ ressuscitĂ© se termine par l’Ascension de JĂ©sus au niveau de la fenĂȘtre de la croisĂ©e du transept, entre les campaniles[60].

    Portes

    Porte centrale avec les lettres sculptĂ©es formant la question « Qu’est-ce que la vĂ©ritĂ© ? »
    DĂ©tail de la porte de la couronne d’épines, avec un passage de la Divine ComĂ©die de Dante.

    Le sculpteur Subirachs s’est Ă©galement chargĂ© de la rĂ©alisation des portes en bronze de la façade de la Passion[60].

    Le portail central est constituĂ© par deux grandes portes, chacune d’elles est formĂ©e par deux battants couverts de haut en bas par deux mille lettres sculptĂ©es en relief. Elles reproduisent des parties des Évangiles selon saint Matthieu et selon saint Jean, respectivement sur la porte de gauche et de droite. Des lettres en relief se dĂ©tachent des paroles ou des phrases dorĂ©es, telles que la question de Ponce Pilate : « Qu’est-ce qu’est la vĂ©ritĂ© ? »

    Le portail nord reprĂ©sente le jardin de GethsĂ©mani avec JĂ©sus priant, les apĂŽtres, Jean, Jacques et le PĂšre endormi. On y trouve Ă©galement le texte de l’évangile relatif Ă  cet Ă©pisode. La Lune est figurĂ©e sur la partie supĂ©rieure, et sur la partie infĂ©rieure, un polygone est sculptĂ© avec gravĂ© : La Malenconia, d’Albrecht DĂŒrer.

    Le portail sud est dĂ©diĂ© Ă  la couronne d’épines. Il reprĂ©sente JĂ©sus couronnĂ© et frappĂ©. La partie centrale reprĂ©sente la mĂȘme scĂšne inversĂ©e, comme par un jeu de miroirs qui montre JĂ©sus devant HĂ©rode Ă  gauche, et, Ă  droite, devant Pilate. Les textes proviennent du passage de l’évangile qui dĂ©crit le Couronnement, de plusieurs fragments de la Divine ComĂ©die de Dante ainsi qu’une partie du poĂšme de La pell de brau de Salvador Espriu[60].

    Autres éléments

    Là comme ailleurs, des éléments symboliques enrichissent le thÚme :

    • le labyrinthe : Ă  droite du portail, symbole des cathĂ©drales mĂ©diĂ©vales et rappelant le parcours de JĂ©sus aprĂšs sa capture ;
    • l’aigle romain : placĂ© prĂšs du gouverneur Pilate, sur une colonne oĂč est inscrit TibĂšre, empereur de Rome ;
    • le serpent : derriĂšre la statue de Judas, image du mal qui symbolise le dĂ©mon qui pousse Judas Ă  trahir JĂ©sus.

    Façade de la Gloire

    • Maquette du Temple achevĂ©e, la façade de la Gloire au premier plan.
      Maquette du Temple achevée, la façade de la Gloire au premier plan.
    • Autre maquette, montrant l'entrĂ©e principale telle que voulue par Gaudi.
      Autre maquette, montrant l'entrée principale telle que voulue par Gaudi.
    • Maquette au niveau du sol, montrant la rue Majorque devenue souterraine.
      Maquette au niveau du sol, montrant la rue Majorque devenue souterraine.
    • Façade de la Gloire en construction en 2022.
      Façade de la Gloire en construction en 2022.
    • Façade de la Gloire vue de l'intĂ©rieur.
      Façade de la Gloire vue de l'intérieur.
    • Projet de façade exposĂ©, en 2008, sur le site.
      Projet de façade exposé, en 2008, sur le site.

    Les travaux de la façade de la Gloire ont commencĂ© en 2002 et sont peu avancĂ©s. Il est prĂ©vu que ce soit la plus grande et la plus monumentale des trois. Elle est conçue pour ĂȘtre la façade principale et pour donner sur la nef centrale. DĂ©diĂ©e Ă  la Gloire cĂ©leste de JĂ©sus, c’est un chemin montant jusqu’à Dieu : la Mort, le Jugement Final, la Gloire mais aussi l’Enfer. Les campaniles restant Ă  construire sont dĂ©diĂ©s Ă  saint AndrĂ©, saint Pierre, saint Paul, et Jacques d’AlphĂ©e. GaudĂ­ n’a fait qu’ébaucher les grandes lignes de cette façade tant il Ă©tait conscient qu’elle ne serait pas rĂ©alisĂ©e de son vivant : « Le fragment de la maquette de la façade principale, je ne le terminerai pas et ne le complĂšterai pas. J’ai dĂ©cidĂ© de la laisser en chantier pour qu’une autre gĂ©nĂ©ration collabore au Temple, comme cela se voit dans l’histoire des cathĂ©drales, dont les façades ont non seulement des architectes diffĂ©rents, mais Ă©galement des styles diffĂ©rents[61]. »

    Pour accĂ©der au portique de la Gloire, GaudĂ­ a prĂ©vu un escalier monumental avec une terrasse oĂč se trouveraient des monuments au Feu et Ă  l’Eau. Ses plans mentionnent un cratĂšre avec du feu reprĂ©sentant la colonne guidant le Peuple Élu ainsi qu’un jet d’eau de 20 mĂštres de haut divisĂ© en quatre cascades qui symboliserait les fleuves du paradis terrestre d’une part et les fontaines de l’Apocalypse d’autre part[bassegoda 4].

    Entrée sud de la basilique

    L'entrée sud de la basilique reste à construire; les bases des colonnes sont ébauchées, deux portes en bronze sont déjà posées.
    Voir aussi le chapitre "Parvis de la façade de la Gloire", un peu plus bas dans la section « Implantation dans la ville et environnement ».

    L'entrĂ©e sud devra ĂȘtre l'entrĂ©e principale du bĂątiment, celle donnant en direction de la mer. Le portique est muni de sept grandes colonnes dĂ©diĂ©es aux sept dons de l’Esprit saint. Les sept pĂȘchĂ©s capitaux sont reprĂ©sentĂ©s Ă  sa base, alors que les sept vertus figurent sur les chapiteaux.

    Cette façade ouvre sur cinq portails correspondant aux cinq nefs du temple. La porte centrale est subdivisĂ©e en trois et s’ouvre sur la nef principale. Ce sont donc sept ouvertures qui permettent d’accĂ©der au temple. Ces portes sculptĂ©es du Notre PĂšre[62] en cinquante langues, reprĂ©sentent les 7 sacrements :

    • BaptĂȘme : Pater noster, qui es in cĂŠlis sanctificetur nomen tuum ;
    • Confirmation : Adveniat regnum tuum ;
    • Eucharistie : Fiat voluntas tua sicut in cĂŠlo et in terra ;
    • PĂ©nitence : Panem nostrum quotidianum da nobis hodie ;
    • Ordre sacerdotal : et dimitte nobis debita nostra sicut et nos dimittimus debitoribus nostris ;
    • Mariage : et ne nos inducas in tentationem ;
    • Onction des malades : sed libera nos a malo.

    La premiĂšre et la derniĂšre de ces portes — BaptĂȘme et PĂ©nitence — s’appuient sur deux chapelles latĂ©rales de la façade de la Gloire et donnent sur le cloĂźtre. Des reprĂ©sentations des bĂ©atitudes et des Ɠuvres de la MisĂ©ricorde corporelle et spirituelle figurent sur cette façade.

    Portes de la façade de la Gloire avec le Notre PÚre en catalan.

    Dans le statuaire prĂ©vu, figurent Adam et Ève, symboles de l’origine du genre humain ; saint Joseph et sa tenue de charpentier, la Foi et l’EspĂ©rance. La charitĂ© est reprĂ©sentĂ©e par l’Arche d’alliance, l’Arche de NoĂ© et la maison de Nazareth. Viennent ensuite : la Vierge, la hiĂ©rarchie des anges, JĂ©sus lors du Jugement Dernier avec l’Esprit saint reprĂ©sentĂ© sous la forme d’un rosaire. Enfin, Dieu le pĂšre achĂšve la sainte TrinitĂ©.

    Sur les maquettes, la façade est complĂ©tĂ©e par de grands nuages illuminĂ©s qui portent en grandes lettres le Credo (Credo in unum Deum Patrem Omnipotentem, creatorem cƓli et terrĂŠ) et la GenĂšse. Elles se situent au-dessus de seize lanternes organisĂ©es par ordre ascendant. Les tours sont les plus hautes des trois façades et sont dĂ©diĂ©es Ă  saint Pierre, saint Paul de Tarse, saint AndrĂ© et Jacques d’AlphĂ©e.

    Le la statue de saint Georges a été posée sur la rambarde du jubé, sur le cÎté interne de la façade de la Gloire. Cette date correspond à la fois au 550e anniversaire de la proclamation de Georges (Jordi) comme saint patron de Catalogne et à la célébration du 125e anniversaire de la pose de la premiÚre pierre du temple[63]. La statue signée par Subirachs est un bronze de trois mÚtres de haut et est inspirée de saint Georges de Donatello[64].

    Portes

    En , deux portes sculptées par Subirachs[62] de la façade ont été montées, elles sont en bronze et pÚsent deux tonnes chacune.

    Tours

    Une fois achevĂ©e, la basilique comptera dix-huit tours ou flĂšches ayant un profil parabolique et disposent d’escaliers hĂ©licoĂŻdaux.

    • Tours de la façade de la NativitĂ© de la Sagrada FamĂ­lia.
      Tours de la façade de la Nativité de la Sagrada Família.
    • Pinacle en mosaĂŻque vĂ©nitienne des tours des apĂŽtres.
      Pinacle en mosaïque vénitienne des tours des apÎtres.
    • La croix de la Sainte TrinitĂ©.
      La croix de la Sainte Trinité.
    • Autres pinacles.
      Autres pinacles.
    • Pinacle des tours de la façade de la Passion.
      Pinacle des tours de la façade de la Passion.
    • Pinacle reprĂ©sentant des fruits.
      Pinacle représentant des fruits.
    • Escaliers hĂ©licoĂŻdaux Ă  l’intĂ©rieur des tours.
      Escaliers hĂ©licoĂŻdaux Ă  l’intĂ©rieur des tours.

    Selon la typologie du maĂźtre, plusieurs symbologies sont utilisĂ©es. Les Ă©lĂ©ments reprĂ©sentant les apĂŽtres sont disposĂ©s sur les sommets. Ce sont des mosaĂŻques de Venise polychromes, des blasons, ainsi que la croix et des sphĂšres blanches qui symbolisent la mitre Ă©piscopale. On peut Ă©galement y voir l’anneau et le bĂąton Ă©piscopaux suivis des inscriptions Hosanna, Excelsis et Sanctus, Sanctus, Sanctus, rĂ©pĂ©tĂ©s trois fois pour la sainte TrinitĂ© : le jaune est associĂ© au PĂšre pour la lumiĂšre, le rouge est associĂ© au Fils symbole du martyr, et la couleur de l’Esprit saint est l’orange, union des deux prĂ©cĂ©dentes[boada 5]. Chaque tour porte le nom latin d’un apĂŽtre suivi du mot Apostolus et d’une sculpture qui le reprĂ©sente. On peut Ă©galement apprĂ©cier d’autres inscriptions telles que : Jesus, Maria, Joseph ; Sursum corda ; Gratia plena ; Ora pro nobis ; les sĂ©ries aurum, thus, myrrham (en latin, or, encens et myrrhe) ainsi que les mots en catalan oraciĂł, sacrifici, almoina (priĂšre, sacrifice, aumĂŽne en français)[gimeno 4].

    Il a Ă©tĂ© proposĂ© d’installer Ă  l’intĂ©rieur de ces tours des cloches tubulaires, actionnĂ©es par la force du vent[65]. GaudĂ­ a rĂ©alisĂ© des Ă©tudes acoustiques et lumineuses poussĂ©es pour obtenir une sonoritĂ© et un Ă©clairage parfaits Ă  l’intĂ©rieur du temple. Treize ascenseurs permettront de monter dans les tours de la Sagrada FamĂ­lia. Le plus haut permettra d’accĂ©der Ă  la tour de JĂ©sus[66].

    Tour des apĂŽtres

    (huit sont terminées, quatre sont en projet)

    À chacun des douze apĂŽtres sera dĂ©diĂ©e l’une des quatre tours des trois portails. Pour les tours des apĂŽtres, les clochers, le pinacle est surmontĂ© d'un motif en mosaĂŻque vĂ©nitienne. Chaque apĂŽtre est identifiĂ© par une initiale sous la croix. Les motifs symbolisent les attributs des Ă©vĂȘques, la croix, la crosse, la mitre et l'anneau.

    Les deux apÎtres qui sont aussi évangélistes sont remplacés par St Paul et St Barnabé, pour éviter qu'ils aient deux tours.

    Tour des évangélistes

    (2 sont achevĂ©es, 2 autres devraient l'ĂȘtre en 2023)

    Les Ă©vangĂ©listes seront associĂ©s aux quatre campaniles de 125 mĂštres entourant le ciborium central et la tour centrale. Leurs pinacles seront couronnĂ©s par les symboles des Ă©vangĂ©listes : un homme ailĂ© pour saint Matthieu, le lion ailĂ© pour saint Marc, le taureau ailĂ© pour saint Luc et l’aigle pour saint Jean.

    Sommet de la tour de Marie

    Tour de Marie

    (achevée)

    La Tour de Marie situĂ©e sur l’abside, d'une hauteur de 120 mĂštres, de section pentagonale ici, symbolise la Vierge. Selon le «Works Report» 2005 du site officiel du projet, des dessins signĂ©s par GaudĂ­ et rĂ©cemment trouvĂ©s dans les archives municipales, indiquent que la flĂšche de la Vierge Ă©tait en fait destinĂ©e par GaudĂ­ Ă  ĂȘtre un peu moins haute que celle des Ă©vangĂ©listes. La hauteur de la flĂšche suit l'intention de GaudĂ­, qui selon ce rapport se base sur les fondations existantes.

    Monogramme de Marie.

    La tour culmine avec l'Ă©toile de la vierge lumineuse, de 7,5 m de diamĂštre[67], avec 12 pointes ayant un Ă©clairage particulier, dispositif Ă©quipĂ© de piĂšces situĂ©es Ă  l'intĂ©rieur de l'Ă©toile oĂč sont disposĂ©s des Ă©clairages, et le tout est doublĂ© de verre pouvant s'illuminer. L'assemblage de l'Ă©toile, dernier Ă©lĂ©ment de la tour, est terminĂ© en dĂ©cembre 2021[68], la nuit, elle illumine dĂ©sormais le ciel de Barcelone. La tour est inaugurĂ©e officiellement le [69] avec une cĂ©rĂ©monie grandiose.

    Tour de JĂ©sus

    (construction bien avancĂ©e, devrait ĂȘtre terminĂ©e en 2026[1])

    Au centre de la basilique, le ciborium doit ĂȘtre surmontĂ© d’une grande tour lanterne de 172,5 mĂštres dĂ©diĂ©e au Christ. Elle sera situĂ©e au-dessus de la croisĂ©e et surmontĂ©e d’une « croix de GaudĂ­ » tridimensionnelle[61]; sa hauteur totale sera de un mĂštre moindre que le mont MontjuĂŻc, la crĂ©ation de Gaudi ne doit pas surpasser celle de Dieu. Avec cette tour, la basilique sera plus haute que Église principale d'Ulm qui dĂ©tient actuellement le record de hauteur[70] et la basilique deviendra le plus haut Ă©difice religieux chrĂ©tien d'Europe[71].

    Sommet surmonté de mosaïques en forme de fruits.

    Quelques éléments intérieurs

    Colonnes

    Gaudi a Ă©tĂ© le premier Ă  utiliser la forme de la chaĂźnette dans une Ă©glise[note 2]. La forme utile est obtenue Ă  partir d'une maquette en suspendant des petits sacs chargĂ©s de sable Ă  des cordes pour tenir compte des charges ponctuelles sur la colonne. Gaudi prenait ensuite une photo et, en la retournant, obtenait la forme de la colonne. Cette technique, qu'il dĂ©signe par nĂ©ogothique, a l'avantage de ne pas nĂ©cessiter des contreforts associĂ©s Ă  des piliers souvent massifs pour encaisser la poussĂ©e horizontale des voĂ»tes en tĂȘte des colonnes. Ici, les efforts de compression restent compris dans la section de la colonne inclinĂ©e. Les façades latĂ©rales s'en trouvent allĂ©gĂ©es, selon le but poursuivi dans le Temple de Gaudi, comme il dĂ©signe souvent son Ɠuvre. Il complĂšte cette technique en ramifiant les colonnes trĂšs en dessous des voĂ»tes. Les piliers de la nef centrale ressemblent ainsi Ă  des arbres trĂšs lĂ©gĂšrement inclinĂ©s et qui se ramifient en branches et en feuilles. Les troncs des colonnes intĂ©rieures sont rĂ©alisĂ©s par des intersections successives de polygones en Ă©toile[72]. Ils se terminent par un chapiteau en forme de nƓud elliptique d’oĂč sortent des colonnes plus fines qui forment les branches. Les colonnes soutenant le transept et l’abside sont faites de porphyre[73], un matĂ©riau trĂšs rĂ©sistant en provenance d’Iran.

    Les pierres sont, selon les colonnes, des pierres de MontjuĂŻc, du granite, du basalte et du porphyre. Comme au parc GĂŒell, GaudĂ­ a utilisĂ© du bĂ©ton armĂ© pour les pointes des campaniles de la façade de la NativitĂ© oĂč il a validĂ© l’usage du ciment Portland[bonet 2].

    Les colonnes intĂ©rieures ont diverses symbologies : les quatre de la croisĂ©e de transept sont dĂ©diĂ©es aux Ă©vangĂ©listes, et les douze qui entourent cette croisĂ©e sont dĂ©diĂ©es aux apĂŽtres. Saint Pierre et Saint Paul sont Ă  cĂŽtĂ© de l’autel. Le reste des colonnes est dĂ©diĂ© aux diocĂšses qui ont continuĂ© l’Ɠuvre des apĂŽtres : dans la croisĂ©e, ceux de Catalogne (Barcelone, Tarragone, LĂ©rida, GĂ©rone, Vic, Urgell, Solsona, Tortosa et Perpignan), et dans la nef centrale, ceux du reste de l’Espagne (Majorque, Valence, Saragosse, Grenade, Burgos, SĂ©ville, Valladolid, TolĂšde et Saint-Jacques-de-Compostelle). Les collatĂ©raux (les nefs latĂ©rales) sont dĂ©diĂ©s aux cinq continents. Chaque colonne porte un saint patron du diocĂšse qu’elle reprĂ©sente[boada 6].

    Voûtes

    Plafond de la nef centrale avec ses clefs de voûte perforées.

    Les voĂ»tes possĂšdent des clefs de voĂ»te perforĂ©es de forme hyperboloĂŻde pour permettre l’arrivĂ©e de chaleur naturelle. Un Ă©lĂ©ment central dans la conception gaudienne de la structure architecturale de l’édifice est l’arc en chaĂźnette[74], Ă©galement nommĂ© funiculaire de forces, qui est considĂ©rĂ© comme l’élĂ©ment le plus adĂ©quat pour supporter les contraintes. Au moyen de simulations avec plusieurs poly-funiculaires expĂ©rimentaux, GaudĂ­ dĂ©termine la forme optimale de la structure pour supporter la pression des arcs et des voĂ»tes. L’architecte avait dĂ©jĂ  appliquĂ© cette technique dans la crypte de la colonie GĂŒell avant de la mettre en Ɠuvre Ă  la Sagrada FamĂ­lia. Il dĂ©veloppe une technique de modĂ©lisation respectant les Ă©chelles de distances et de poids Ă  partir de fils entrelacĂ©s sous lesquels sont suspendus de petits sacs de lests. Les fils ainsi lestĂ©s reprĂ©sentent la voĂ»te inversĂ©e et reproduisent la forme optimale de la structure en traction. Lors de l’inversion du modĂšle, c’est-Ă -dire quand le bas du fil devient le sommet de la voĂ»te, on obtient la structure correspondante pour travailler en compression pour le poids correspondant au lest[75] - [76]. GaudĂ­ a nommĂ© cette technique « stĂ©rĂ©ostatique » ; il Ă©crit Ă  propos de son procĂ©dĂ© : "la structure qu’aura la Sagrada FamĂ­lia, je l’ai d’abord expĂ©rimentĂ©e Ă  la colonie GĂŒell. Sans ce premier essai, je n’aurais pas pu l’adapter au Temple[77].".

    Les nefs centrales du temple couvertes par ces clefs de voĂ»te sont terminĂ©es en 1993 par l’architecte Jordi Bonet et Armengo[78]. La couverture de la nef centrale est construite Ă  base de voĂ»tes catalanes d’un bloc plan fixĂ©es Ă  une hauteur de 45 mĂštres, munies d’une piĂšce triangulaire de verre de Venise. Dans ses espaces intermĂ©diaires, celui-ci est vert et dorĂ© Ă  la façon des mosaĂŻques ; il reprĂ©sente alors une feuille de palmier.

    GaudĂ­ modifie sa conception du temple au fil du temps, et ce d’autant plus que les interruptions des travaux pour motif Ă©conomique lui donnent plus de temps pour imaginer de nouvelles solutions structurelles. Il profite de ses expĂ©rimentations sur d’autres projets pour incorporer Ă  la Sagrada FamĂ­lia ses innovations les plus rĂ©ussies : la crypte de la colonie GĂŒell et les galeries et les viaducs du parc GĂŒell ont servi pour adopter de nouvelles solutions architecturales basĂ©es sur des hyperboloĂŻdes, des paraboloĂŻdes et des colonnes hĂ©licoĂŻdales. De mĂȘme, les tours de la Sagrada FamĂ­lia sont inspirĂ©es d’un projet non rĂ©alisĂ© pour une mission catholique franciscaine Ă  Tanger en 1892 dont Ă©tait chargĂ© le marquis de Comillas[78].

    Comme pour la partie extĂ©rieure de l’édifice, l’intĂ©rieur a une grande signification religieuse : la coupole de l’abside est couverte d’une mosaĂŻque reprĂ©sentant les habits de Dieu couvrant la voĂ»te cĂ©leste. Depuis le triforium supĂ©rieur de l’abside tombent sept rayons de lumiĂšre qui symbolisent l’Esprit saint. L’autel est dĂ©marquĂ© par un arc de triomphe qui porte le calvaire de JĂ©sus, complĂ©tant ainsi la sainte TrinitĂ©. L’arc triomphal porte le chant du Gloria de la messe, tel un baldaquin couronnĂ© par une croix de laquelle sort une figure qui couvre l’ensemble de son ombre, et un lampadaire de cinquante lampes Ă  huile inspirĂ© de la basilique Saint-Jean-de-Latran[boada 7].

    Mobilier et luminaires

    GaudĂ­ a Ă©galement conçu les luminaires, le mobilier et les objets liturgiques de la Sagrada FamĂ­lia : armoires de sacristie, bancs des officiants, trĂŽnes, confessionnaux, tĂ©nĂšbres, pupitres, cierges pascals, etc.[boada 1] Cet ensemble s’organise autour des trois façades dĂ©diĂ©es Ă  la NativitĂ©, Ă  la Passion et Ă  la Mort, et Ă  la RĂ©surrection ou Ă  la Gloire. Chacune a une importante iconographie. L’artiste Joan Vila i Grau a Ă©tĂ© chargĂ© des vitraux.

    FenĂȘtres

    Partie infĂ©rieure et supĂ©rieure des fenĂȘtres.

    Les grandes fenĂȘtres qui forment les murs du temple ont Ă©tĂ© conçues par GaudĂ­ de formes diffĂ©rentes afin de rĂ©aliser une progression entre le style nĂ©o-gothique des premiers ensembles et ses derniers travaux reflĂ©tant pleinement sa conception de l’architecture et de son projet final[bonet 3].

    On peut vĂ©rifier que le niveau infĂ©rieur au chƓur est de style nĂ©o-gothique avec des moulures classiques dĂ©jĂ  remplacĂ©es par des formes arrondies. Cette partie a Ă©tĂ© dessinĂ©e par les architectes aidant GaudĂ­. Celles qui sont au-dessus des chƓurs, jusqu’à 30 mĂštres dans les collatĂ©raux, sont essentiellement constituĂ©es d’hyperboloĂŻdes elliptiques, entourĂ©es de quatre cercles sur une frise de section rectangulaire. Ce second type de fenĂȘtres est l’Ɠuvre de l’architecte nĂ©o-zĂ©landais Mark Burry qui avait Ă©tĂ© employĂ© comme stagiaire sur le chantier de la cathĂ©drale de GaudĂ­ de 1979 Ă  1980, et qui en a fait une Ă©tude informatique. Ces fenĂȘtres s’allongent avec un fronton terminal en mosaĂŻque en forme de fruit. Le troisiĂšme type de fenĂȘtre en correspondance avec la nef centrale ressemble Ă  la prĂ©cĂ©dente avec l’hyperboloĂŻde elliptique, mais possĂšde seulement deux hyperboloĂŻdes sur les quatre ouvertures rectangulaires. Des Ă©lĂ©ments Ă©tirĂ©s et arrondis sur la partie supĂ©rieure complĂštent ces fenĂȘtres. Elles portent en leur centre des lettres du mot Gloriam[bonet 3].

    BĂątiments annexes

    CloĂźtre

    Cloütre, sacristies et chapelle de l’Assomption, en bas à gauche de la maquette.

    La construction du cloĂźtre commence en 1895[Bassegoda2 2] et n’est pas achevĂ©e. Il est conçu pour faire le tour du temple comme une sorte de dĂ©ambulatoire. GaudĂ­ Ă©tant un fervent dĂ©vot du rosaire, il en a disposĂ© dans le cloĂźtre pour pouvoir prier sur ce chemin. Le cloĂźtre est voĂ»tĂ© sur croisĂ©es d’ogives. Entre chacune d’elles se trouve une rosace de trois ogives.

    Les maquettes et schĂ©mas de GaudĂ­ indiquent qu’une porte dĂ©diĂ©e Ă  la Vierge doit ĂȘtre construite Ă  chaque intersection du cloĂźtre avec les façades. La Vierge de Montserrat et celle du Rosaire seront sur la façade de la NativitĂ©, et les Vierges de la Merced et de la Douleur seront contre la façade de la Passion. La Vierge du Rosaire a Ă©tĂ© conçue par GaudĂ­ et a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par le sculpteur Llorenç Matamala i Piñol. La scĂšne centrale est une Vierge Ă  l’enfant au cĂŽtĂ© desquels se trouvent saint Dominique et sainte Catherine de Sienne. Sur le cĂŽtĂ© gauche de la porte sont reprĂ©sentĂ©s les rois David et Salomon alors que le cĂŽtĂ© droit porte Isaac et Jacob. Le portail fut terminĂ© en 1899.

    Les plans du maĂźtre mentionnent Ă©galement des groupes de trois obĂ©lisques de part et d’autre du cloĂźtre, Ă  l’extĂ©rieur. Le plus grand des obĂ©lisques des groupes serait au centre. Chaque groupe est prĂ©vu pour ĂȘtre orientĂ© vers un point cardinal et pour porter ses propres reprĂ©sentations et symboles[79].

    Point cardinal Saison Jeûne Ordre sacerdotal Vertus cardinales Symbole de Jésus
    NordHiverPĂ©riode de l’AventOrdres mineursPrudence
    (tirelire et serpent)
    Emmanuel
    EstPrintempsPĂ©riode de CarĂȘmeSous diacreTempĂ©rance
    (poireau et couteau qui coupe le pain)
    Croix et INRI
    SudÉtĂ©PĂ©riode de PentecĂŽteDiacreJustice
    (épée et balance)
    Soleil et croix
    OuestAutomnePĂ©riode de septembreSacerdoceForce
    (cuirasse et Ă©cu)
    Son monogramme

    Sacristies

    De part et d’autre de l’abside se trouveront les deux sacristies. D’une hauteur de 35 mĂštres, avec une coupole Ă  douze faces, elles auront toutes les deux douze rosaces triangulaires par oĂč entrera la lumiĂšre extĂ©rieure[80]. Celle de l'ouest est dĂ©jĂ  achevĂ©e, tandis que la construction de son pendant n'a pas encore dĂ©butĂ©.

    Chapelle de l'Assomption

    D’aprĂšs les maquettes, la chapelle de l’Assomption est orientĂ©e vers le nord-ouest. Elle est situĂ©e au pied de l’abside au milieu du cloĂźtre reliant la façade de la NativitĂ© et la façade de la Passion. De plan carrĂ© elle possĂšde deux entrĂ©es directes depuis la rue ainsi que deux ouvertures latĂ©rales sur le cloĂźtre dont elle assure la continuitĂ©. Comme pour la section du cloĂźtre dont elle fait partie, les travaux de la chapelle de l’Assomption n’ont pas encore commencĂ©.

    Les plans prĂ©voient qu’elle soit couverte avec une voĂ»te hyperboloĂŻde et un ciborium de 30 mĂštres de haut. La coupole reprĂ©sentera la MisĂ©ricorde et aura la forme d’un manteau soutenu par quatre anges fixĂ©s au pinacle. Elle portera l’inscription Salve, Regina, Mater misericordiĂŠ. La chapelle aura la forme d’un linceul de pierre, Ă©voquant le linceul avec lequel est faite la procession de la Vierge d’aoĂ»t de la cathĂ©drale Sainte-Marie de GĂ©rone. GaudĂ­ s’est inspirĂ© de l’Ɠuvre de Luis Bonifaç du siĂšge Ă©piscopal de cette ville. Il en a reproduit des dĂ©tails comme des rideaux, la couronne, les piliers et les anges[boada 8].

    À l’intĂ©rieur, la coupole de la chapelle sera ornĂ©e de la sainte TrinitĂ©. Sur la galerie figureront douze anges correspondant aux douze Ă©toiles de la couronne de la Vierge ainsi que les fruits de l’Esprit saint. Au bas de la galerie seront reprĂ©sentĂ©es la mort de la Vierge, celle de saint Joseph, la prĂ©sentation de Marie au Temple par saint Joachim, sainte Anne et les noces de Cana. Les portails recevront les saints barcelonais saint Roch et saint Joseph Oriol.

    BaptistĂšre

    Le baptistÚre sera situé à gauche de la Façade de la Gloire, il sera un peu plus haut que les sacristies et sera identique à son pendant la Chapelle du sacrement, il sera entouré au sud et à l'ouest par une partie du cloßtre. Les fondations ont débuté en [43].

    Chapelle du sacrement

    La chapelle du Sacrement sera un bùtiment destiné aux pénitents, avec les confessionnaux et les vertus théologales : Foi, Espérance, et Charité. Elle sera située à droite de la Façade de la Gloire. Elle sera entourée à l'est et au sud par une partie du cloßtre. En attendant cette construction, les confessionnaux déjà livrés sont actuellement installés dans les transepts.

    Penitencia est le nom que Gaudi avait noté sur son plan d'ensemble, mais Chapelle du Sacrement (ou des Sacrements) apparait sur la plupart des documents récents[81].

    Écoles

    Des Ă©coles ont Ă©tĂ© construites par Gaudi, puis dĂ©truites et incendiĂ©es pendant la guerre civile. Le bĂątiment a Ă©tĂ© reconstruit Ă  l'identique en 2002, un peu plus loin, aux abords de l’intersection des rues Sardenya et Mallorca prĂšs de la façade de la Passion[82] et accueille une partie des collections du musĂ©e.

    Musée

    Antoni Gaudi par Josep Subirachs 1989
    Projet pour Tanger réutilisé par Gaudí pour le Temple.

    La Sagrada FamĂ­lia dispose depuis 1961[7] d’un espace utilisĂ© comme musĂ©e. Il est situĂ© dans le souterrain du temple, sous la croisĂ©e du transept, oĂč se situaient prĂ©cĂ©demment les ateliers de l’édifice. Le musĂ©e a Ă©tĂ© agrandi en rĂ©utilisant l’espace libĂ©rĂ© par les Ă©coles de la Sagrada FamĂ­lia.

    Le musĂ©e expose des maquettes, des plans, des dessins anciens et originaux, des photographies sur l’évolution des travaux, ainsi que des outils destinĂ©s aux Ă©tudes prĂ©paratoires conçus par GaudĂ­, dont les cordelettes lestĂ©es de petits sacs utilisĂ©s pour la crypte de la Colonie GĂŒell. On y trouve enfin des maquettes des sculptures de la façade de la Passion de Josep Maria Subirachs i Sitjar.

    Le visiteur peut Ă©galement visionner un film montrant les diverses relations du temple avec son environnement et retraçant l’évolution des travaux dans le temps.

    Implantation dans la ville et environnement

    Une Ă©tude du maĂźtre de 1916 dĂ©taille les concepts d’un escalier souterrain passant sous la rue Majorca reprĂ©sentant l’Enfer. L’étude prĂ©voit une dĂ©coration Ă  base de dĂ©mons, d’idoles, de faux dieux, d’hĂ©rĂ©sies, etc. Il est prĂ©vu des chapelles munies de deux portes et donnant directement sous le portail principal. Une porte est orientĂ©e vers l’intĂ©rieur et l’autre vers le cloĂźtre. L’iconographie envisagĂ©e est inspirĂ©e du verset « au travers de la RĂ©demption jusqu’à la Gloire ».

    Place de l'Estelada

    Projet de la place de l’Estelada pour la Sagrada Família (1916).

    Un des points qui a suscitĂ© la plus grande des controverses au sujet de la Sagrada FamĂ­lia reste son implantation urbaine dans Barcelone[gimeno 5]. Quand les travaux dĂ©butent, le site se trouve sur des terrains vagues mais l’église est rapidement rattrapĂ©e par l’urbanisation de la ville.

    En 1902, la Veu de Catalunya publie un dessin du temple rĂ©alisĂ© par Joan RubiĂł i Bellver[Bassegoda2 3], collaborateur de GaudĂ­ dont le nom est Le rĂȘve rĂ©alisĂ©. Ce dessin sera complĂ©tĂ© par la prĂ©sentation au Grand Palais de Paris du au , d’une maquette polychrome Ă  l’échelle 1:25 de la façade de la NativitĂ© ainsi que de dessins de la Place de l’Estelada que GaudĂ­ avait proposĂ©e Ă  la mairie de Barcelone. Son projet montre les distances nĂ©cessaires pour obtenir une bonne vue du temple avec un angle de 30 degrĂ©s horizontalement et verticalement, et ainsi pouvoir voir les deux façades Ă  la fois. Sa proposition n’a pas Ă©tĂ© acceptĂ©e[Bassegoda2 3].

    En 1905, GaudĂ­ propose un projet pour englober la Sagrada FamĂ­lia dans le Plan Jaussely — le plan d’amĂ©nagement des quartiers nord et est de Barcelone conçu pour organiser et contenir la croissance de la ville. GaudĂ­ dessine alors un schĂ©ma mettant son Ă©glise catholique au centre d’une place en Ă©toile octogonale plantĂ©e d’arbres. Cette organisation donne un recul suffisant pour apprĂ©cier le temple dans son intĂ©gralitĂ©. Cependant, en raison du coĂ»t des terrains, le projet est rĂ©duit Ă  une Ă©toile Ă  quatre branches[gimeno 5].

    Les archives municipales conservent des plans de 1916 prĂ©sentĂ©s par GaudĂ­ lors des dĂ©bats du conseil municipal portant sur l’amĂ©nagement des alentours du temple. L’amĂ©nagement final ne retient aucune des propositions de l’architecte[bonet 4].

    Cependant, le plan de GaudĂ­ n’est pas complĂštement oubliĂ©. En 1975, la mairie de Barcelone rĂ©alise une Ă©tude urbaine qui prĂ©voit une zone en forme de croix autour de la Sagrada FamĂ­lia, avec quatre places amĂ©nagĂ©es en parcs[gimeno 6]. Seulement deux de ces places ont Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©es et la crĂ©ation des deux nouvelles suppose la dĂ©molition de nombreux bĂątiments. Le projet est reportĂ© sine die.

    En 1981, la place Gaudí, en face de la Sagrada Família est aménagée avec un projet de jardins de Nicolau Maria Rubió i Tudurí[83]. Le bassin du jardin est conçu pour refléter le temple.

    Parvis de la façade de la Gloire

    La situation actuelle pose problĂšme, si les bĂątiments au sud de la basilique sont conservĂ©s, la façade de la Gloire se trouverait proche d'eux et la vue serait rĂ©duite sur ce qui doit ĂȘtre la façade principale. Le grand nombre de visiteurs pose un problĂšme de stationnement. Plusieurs solutions sont envisagĂ©es, destruction totale de deux pĂątĂ©s de maisons[84], Gaudi voulait qu'on puisse admirer l'Ă©difice de tous cĂŽtĂ©s, avec crĂ©ation de jardins, gradins, fontaines et statues animĂ©es ; cette option nĂ©cessiterait l'expulsion de 3 000 habitants et de magasins. Des solutions moins radicales existent, percement d'une avenue de 60 mĂštres de large sur un ou sur deux pĂątĂ©s de maisons[85]. Pour que la basilique puisse avoir une entrĂ©e adĂ©quate, la rue Majorque, axe majeur de la ville, devrait ĂȘtre enterrĂ©e; le niveau de la dalle sur le parvis Ă©tant plus haut que celui de la rue et il n'y aurait pas besoin de creuser, il faudrait simplement la recouvrir[86]. Aucune dĂ©cision ne devrait intervenir avant qu'une solution ne soit proposĂ©e en mai 2023[87].

    Principaux collaborateurs

    Reproduction de l’atelier de GaudĂ­ Ă  la Sagrada FamĂ­lia, dĂ©truit en 1936 et reproduit d’aprĂšs photographies.

    À l’époque de GaudĂ­, de nombreux architectes, disciples et aides ont collaborĂ© au projet. C’est le cas de Francesc Berenguer, Josep Maria Pujol, Josep Francesc RĂ fols, Cesar Martinell, Joan Bergos, Francesc Folguera, Josep Canaleta et Joan Rubio. À la mort du maĂźtre, c’est un autre de ses disciples qui s’est chargĂ© des travaux, Domenec Sugrañes. C’est lui qui termine la construction des trois tours de la façade de la NativitĂ© qui Ă©taient alors inachevĂ©es[23].

    AprĂšs une pĂ©riode d’interruption des travaux, ceux-ci ont repris en 1944 sous la direction de Francesc Paula Quintana, Isidre Puig et Boada, Luis Bonet et Gar, et Francesc Cardoner qui a assumĂ© cette charge jusqu’en 1983. Cette Ă©quipe s’est essentiellement chargĂ©e de la construction de la façade de la Passion, en suivant les plans et les maquettes laissĂ©s par GaudĂ­, en proposant de continuer l’Ɠuvre de la maniĂšre la plus fidĂšle possible au style personnel et unique du maĂźtre[23].

    Finalement, en 1985, le directeur des travaux devient Jordi Bonet i Armengo. Il a Ă  sa charge une Ă©quipe oĂč figurent Carles BuxadĂ©, Joan Margarit et Jordi FaulĂ­ i Oller. Cette Ă©quipe se charge principalement de voĂ»ter la nef et ses collatĂ©raux. Encore une fois, elle a suivi les indications de GaudĂ­, bien qu’elle ait apportĂ© de petites innovations, essentiellement dans l’usage de nouveaux matĂ©riaux comme le bĂ©ton, l’usage de la CAO, les projections en 3D et les impressions 3D pour les maquettes.

    Au cours du chantier, les architectes dirigeant les travaux furent[23] :

    • 1882-1883 : Francisco de Paula del Villar y Lozano ;
    • 1883-1926 : Antoni GaudĂ­ i Cornet ;
    • 1926-1936 : DomĂšnec Sugrañes i Gras ;
    • 1939-1966 : Francesc de Paula Quintana i Vidal ;
    • 1966-1974 : Isidre Puig i Boada ;
    • 1971-1983 : LluĂ­s Bonet i GarĂ­ ;
    • 1983-1985 : Francesc Cardoner i Blanch ;
    • 1985-2012 : Jordi Bonet i Armengol ;
    • 2012- : Jordi FaulĂ­ i Oller.

    Visiteurs

    AccĂšs

    Les visiteurs peuvent accéder à la nef, à la crypte, au musée, à la boutique, aux tours de la Passion et de la Nativité. L'entrée des tours nécessite une réservation et l'achat préalable d'un billet. L'accÚs n'est possible que par ascenseur avec une courte marche pour les derniÚres marches et pour le pont reliant les tours. La descente se fait par un escalier en colimaçon trÚs étroit de plus de 300 marches; une mise en garde est affichée pour les personnes souffrant de problÚmes de santé[88].

    L'achat de billets en ligne est disponible. Il existe aussi un service permettant aux visiteurs d'acheter un code d'entrée soit dans les kiosques Servicaixa ATM[89]. Pendant la haute saison, de mai à octobre, une attente de réservation de plusieurs jours est courante.

    Messes

    Le diocĂšse de Barcelona tient une messe internationale, les dimanches et les jours de fĂȘte catholiques :

    • date et horaires : dimanches et jours de fĂȘte, 9 h 0 ;
    • l'entrĂ©e est gratuite, mais les places sont limitĂ©es ;
    • les visiteurs doivent ĂȘtre habillĂ©s correctement et avoir un comportement respectueux[90].

    Culture populaire

    La Sagrada FamĂ­lia est Ă©galement connue sous le nom de « CathĂ©drale des pauvres » du nom d’une toile homonyme de Joaquim Mir[91]. Salvador DalĂ­ considĂ©rait que « l’on devrait confier l’achĂšvement du temple aux chauffeurs de tramway Ă  titre expiatoire », GaudĂ­ ayant Ă©tĂ© renversĂ© par un tramway. Le peintre provençal Vincent Roux, a rendu hommage Ă  ce somptueux bĂątiment lorsqu'en il expose pour la premiĂšre fois une toile vivante et colorĂ©e de 3 mĂštres de haut Ă  la fondation Vasarely illustrant l'Espagne dans ce qu'il appelle « l'Europe des 13 ».

    Le temple apparaĂźt dans plusieurs sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es futuristes ou de science-fiction. La « tour de l’espace-temps » du film PokĂ©mon : L’Ascension de Darkrai est inspirĂ©e des campaniles de cette Ă©glise. Dans le 41e Ă©pisode de la sĂ©rie espagnole les Trois Petites SƓurs, King Kong s’échappe de Barcelone par les tours de la Sagrada FamĂ­lia comme il le fait de l’Empire State Building Ă  New York dans le film homonyme. Enfin, dans la sĂ©rie d’animation japonaise Trinity Blood, le temple apparaĂźt terminĂ© et on y trouve une arme secrĂšte mise au point par l’ordre de la Rose-Croix. La façade de la nativitĂ© apparaĂźt en construction dans la 43° nuit du manga D.Gray-man, lorsque Daisya Barry s'en sert comme point de repĂšre.

    La Sagrada FamĂ­lia fait Ă©galement l’objet d’hommages musicaux. Le groupe britannique de rock progressif The Alan Parsons Project dĂ©die une chanson au monument en 1987 dans le disque conceptuel GaudĂ­, qui rend hommage Ă  la vie et Ă  l’Ɠuvre de l’architecte. Suivant la mĂȘme dĂ©marche, le groupe barcelonais Pyramid dĂ©die son disque Gaudí’s legacy au maĂźtre et fait de nombreuses rĂ©fĂ©rences Ă  la Sagrada FamĂ­lia.

    Enfin, l’église est souvent citĂ©e dans des romans Ă  succĂšs se dĂ©roulant Ă  Barcelone tel que Le Jeu de l'ange ((es) Carlos Ruiz ZafĂłn, El juego del ĂĄngel (ISBN 978-2221111697)) ou Origine ((en) Dan Brown, Origin (ISBN 978-2709659802)).

    Controverses sur les sculptures

    Lors de leur installation sur la façade de la Passion, les sculptures de Josep Maria Subirachs dĂ©clenchent des polĂ©miques[14] en raison de leur fort contraste stylistique avec les statues naturalistes-rĂ©alistes de la façade de la NativitĂ©. Certains affirment qu’il faut respecter le style de la seule façade rĂ©alisĂ©e par GaudĂ­, d'autres rĂ©torquent que les deux façades ont des symboliques opposĂ©es : naissance et mort.

    • Saint BarnabĂ© sur la façade de la NativitĂ©.
      Saint Barnabé sur la façade de la Nativité.
    • La statue de GaudĂ­ dans le Corpus Christi, par Josep Maria Subirachs.
      La statue de GaudĂ­ dans le Corpus Christi, par Josep Maria Subirachs.

    Construction d'une ligne Ă  grande vitesse

    Le ministĂšre de l’amĂ©nagement du territoire du gouvernement espagnol a projetĂ© la construction d’un tunnel par la rue Majorque, juste sous la zone sur laquelle s’élĂšve la façade principale de l’édifice. Ce tunnel sert Ă  la ligne nouvelle Barcelone - France. Bien que le ministĂšre assure que le projet ne prĂ©sente aucun risque pour la structure du temple, des experts universitaires de diffĂ©rentes disciplines[92], le Patronat de la Sagrada FamĂ­lia[93], le Collectif pour un bon tracĂ© du TGV[94] et la plate-forme des riverains AVE pel litoral[95] s’opposaient au projet.

    La dĂ©fiance envers le projet s’est dĂ©veloppĂ©e aprĂšs l’effondrement du Carmel, lors de la construction d’une ligne de mĂ©tro[96].

    Cependant, de rĂ©centes Ă©tudes d’un collĂšge de gĂ©ologues de Catalogne concluent que les travaux ne prĂ©sentent pour le temple qu'un risque trĂšs limitĂ©[97].

    De plus le creusement du tunnel s'est déroulé sans incident.

    Protection

    La Sagrada FamĂ­lia fait l’objet d’un classement en Espagne au titre de bien d'intĂ©rĂȘt culturel depuis le [98].

    Sa crypte est classĂ©e sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO[99], au titre des Ɠuvres de GaudĂ­.

    Documentaire

    En 2022, Stefan Haupt réalise Gaudi, le mystÚre de la Sagrada Familia[100].

    Notes et références

    Notes

    1. Les travaux ont été interrompus plusieurs mois à cause du Covid 19 et aprÚs la reprise, le rythme est beaucoup plus lent.
    2. L’arc en chaĂźnette ou funiculaire de forces est la forme que prend une chaĂźne tombant entre deux points de mĂȘme hauteur et modĂ©lisĂ©e par la fonction cosinus hyperbolique.

    Notes se rapportant Ă  El temple de la Sagrada FamĂ­lia

    (ca) Isidre Puig i Boada, El temple de la Sagrada FamĂ­lia, Barcelona, Nou Art Thor, (ISBN 84-7327-135-1)

    1. op. cit., p. 66-68.
    2. op. cit., p. 82.
    3. op. cit., p. 80.
    4. op. cit., p. 44.
    5. op. cit., p. 146.
    6. op. cit., p. 98.
    7. op. cit., p. 100.
    8. op. cit., p. 52.

    Notes se rapportant Ă  La Sagrada Familia

    (es) María José Gómez Gimeno, La Sagrada Familia, Mundo Flip Ediciones, (ISBN 84-933983-4-9)

    1. op. cit. p. 26.
    2. op. cit., p. 21.
    3. op. cit., p. 64.
    4. op. cit., p. 112.
    5. op. cit., p. 22.
    6. op. cit., p. 101.

    Notes se rapportant Ă  Antoni GaudĂ­ (1852-1926)

    (ca) Joan Bassegoda i Nonell, Antoni GaudĂ­ (1852-1926) (ISBN 978-0789202208)

    1. op. cit., p. 177.
    2. Annexes : Les referĂšncies Religioses i MĂ­stiques.
    3. op. cit. p. 243
    4. op. cit. p. 222.

    Notes se rapportant Ă  L’Ășltim GaudĂ­

    (ca) Jordi Bonet i Armengol, L’Ășltim GaudĂ­, Barcelona, PĂČrtic, (ISBN 84-7306-727-4)

    1. op. cit. p. 124-126.
    2. op. cit., p. 140-143.
    3. op. cit. p. 102-105.
    4. op. cit. p. 25-27.

    Notes se rapportant Ă  Cronologia de la vida i obres de GaudĂ­

    (ca) Joan Bassegoda i Nonell, Cronologia de la vida i obres de GaudĂ­, Barcelona, FundaciĂł Caixa de Pensions, (ISBN 84-505-0683-2)

    1. op. cit. p. 235.
    2. op. cit. p. 243.
    3. op. cit. p. 242.

    Autres ouvrages cités

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    Autre bibliographie consultée

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    • (ca) Casas, NĂșria i Mateo, Lourdes, La Barcelona de GaudĂ­, Barcelona, PĂČrtic, (ISBN 84-7306-683-9)
    • (ca) Alexandre Cirici i Pellicer, Barcelona pam a pam, Barcelona, Teide, (ISBN 84-307-8187-0)
    • (ca) Francesc Fontbona, El modernisme a l’entorn de l’arquitectura, II, Barcelona, Edicions L’Isard, (ISBN 84-89931-23-2)
    • (ca) CĂ©sar Martinell i Brunet, GaudĂ­ i la Sagrada FamĂ­lia : comentada per ell mateix, Barcelone, Cossetania Edicions, (ISBN 978-84-89890-30-5)
    • (ca) DDAA., Ruta del Modernisme, Barcelone, mairie de Barcelone, (ISBN 84-934169-2-4)
    • (ca) DDAA., Gaudi. Espais sagrats, Barcelone, Lunwerg, (ISBN 84-7782-871-7)
    • (es) volume 9, Historia Universal del Arte, Siglo XX, Barcelone, Editorial Planeta, (ISBN 84-320-8909-5)
    • (ca) Volum 18, La Gran EnciclopĂšdia en catalĂ , Barcelone, Edicion 62, (ISBN 84-297-5446-6)
    • Ricardo RegĂ s, Antoni Gaudi, Dosde arte Ediciones, (ISBN 978-84-96783-40-9)

    Traduction

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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