Pays impliqués dans la Première Guerre mondiale
La Première Guerre mondiale a vu s'affronter un nombre important de pays, comptant principalement des puissances européennes et leurs dépendances puis, dans la seconde phase du conflit, des pays extra-européens. Outre les belligérants clairement identifiés à un camp ou un autre, de nombreux pays ont vu leur histoire fortement influencée par le conflit, notamment les États ayant pu accéder à l'indépendance à cette occasion.
Alliés
- République démocratique d'Arménie (1918)
- Belgique
- Brésil (1917-1918)
- République de Chine (entre en guerre au côté des alliés le )
- Costa Rica
- Cuba
- États-Unis (entre en guerre au côté des alliés le )
- France (Empire colonial français)
- Royaume de Grèce (entre en guerre au côté des alliés le )
- Guatemala
- Haïti
- Honduras
- Royaume d'Italie (Empire colonial italien) (entre en guerre au côté des alliés le )
- Empire du Japon
- Liberia
- Royaume du Monténégro
- Népal
- Nicaragua
- Pologne (1918)
- Portugal (Empire colonial portugais)
- Panama
- Royaume de Roumanie
- Empire britannique : Royaume-Uni + Colonies et protectorats de l'Empire britannique + dominions (au moment de la Première Guerre mondiale les dominions n'avaient pas droit à une politique étrangère indépendante et une déclaration de guerre par la Grande-Bretagne les liait : ils ne sont donc pas à compter comme étant des États indépendants)
- Protectorat d'Aden (protectorat sur plusieurs royaumes et seigneuries du sud de l'Arabie)
- Afrique du Sud (Dominion membre de l'Empire britannique)
- Afrique orientale britannique
- Australie (Dominion membre de l'Empire britannique)
- Canada (Dominion membre de l'Empire britannique)
- Côte-de-l'Or britannique
- Établissements des détroits (c'est-à-dire le détroit de Malacca et le détroit de Singapour)
- Koweït (protectorat)
- Malte
- Mascate et Oman
- Maurice
- Nigeria
- Nouvelle-Zélande (Dominion membre de l'Empire britannique)
- Nyassaland
- Ouganda
- Raj britannique
- Rhodésie du Nord
- Rhodésie du Sud
- Soudan anglo-égyptien (protectorat)
- Sultanat d'Égypte (protectorat)
- Terre-Neuve (Dominion membre de l'Empire britannique)
- Empire russe devenu le 16 mars 1917 la République russe (période du gouvernement provisoire incluse) jusqu'au 23 janvier 1918 (la RSFS de Russie signa une paix séparée avec les empires centraux en mars 1918)
- Saint-Marin
- Royaume de Serbie
- Siam
Les dépendances coloniales citées ci-dessus le sont parce qu'elles ont fourni des unités séparées (par exemple les régiments marocains dans l'armée française ou les divisions ANZAC de l'armée britannique), ont été le théâtre de combats ou ont servi de base pour un théâtre d'opérations (par exemple la Côte-de-l'Or a servi de base pour la campagne du Togo et le Congo belge pour celle de l'Afrique de l'Est).
Déclarations de guerre
Précisions :
- Au total 23 États souverains internationalement reconnus ont déclaré la guerre aux empires centraux ou se sont vu déclarer la guerre par ceux-ci. Un 24e, Saint-Marin, n'a déclaré la guerre qu'à l'Autriche-Hongrie. Ces 24 États sont appelés généralement les Alliés.
- La mention Royaume-Uni ci-dessus inclut toutes les composantes de l'Empire britannique : le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, les dominions (Afrique du Sud, l'Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, Terre-Neuve), les colonies et les protectorats. Ces composantes ont fourni des unités formées selon leurs provenances.
- De même l'entrée en guerre de la France a entrainé celle de ses protectorats (Maroc, Tunisie, Cambodge, Laos, Annam, Tonkin, Wallis-et-Futuna).
- Diverses sources secondaires affirment que le Népal aurait déclaré la guerre aux empires centraux en août 1914 mais cela est contredit par d'autres sources. Quoi qu'il en soit, l'armée népalaise n'a pas combattu contre les empires centraux durant la Première Guerre mondiale, mais l'armée britannique recruta plus de 200 000 népalais dont la moitié servit sur les fronts de l'Ouest, du Proche-Orient et de Gallipoli dans les régiments de gurkhas (le reste maintint l'ordre dans les colonies). Environ 20 000 gurkhas furent tués durant la Première Guerre mondiale.
- Diverses sources secondaires affirment que la principauté d'Andorre aurait déclaré la guerre à l'Allemagne en août 1914 (la date n'est jamais précisée) et n'ayant pas participé aux combats aurait été oubliée lors de la conférence de la paix. Elle n'aurait conclu d'accord de paix avec l'Allemagne qu'en septembre 1939 ou septembre 1958 selon les sources qui rapportent cette affirmation.
- Le 2 août 1914 au matin, une patrouille de cavalerie allemande entra en territoire français à Joncherey (Territoire de Belfort) alors sur la frontière germano-française. Les huit cavaliers allemands rencontrèrent une sentinelle que leur chef sabra sans la tuer puis à 9h 59 le caporal Jules André Peugeot et le leutnant Albert Mayer s'entretuèrent : ce furent les premiers morts enregistrés sur le front de l'Ouest, la veille de la Première Guerre mondiale, car l'Allemagne ne déclara la guerre à la France que le lendemain.
- Bien que le Portugal ne soit officiellement entré dans la guerre qu'en mars 1916, des incidents de frontières opposèrent dès le 25 août 1914 des troupes allemandes et portugaises aux frontières de leurs colonies respectives avec au cours des mois qui suivirent des tentatives d'infiltration allemande en Angola depuis l'actuelle Namibie (alors Sud-Ouest africain allemand)[3].
- En tant que calife, le sultan de l'Empire ottoman Mehmed V promulgua une fatwa contre la Russie, la Grande-Bretagne et la France le 14 novembre 1914[4]. Cette déclaration n'eut quasiment aucun écho en dehors de l'Empire ottoman. L'Empire ottoman avait commencé les hostilités par une attaque sans déclaration de guerre contre les ports russes de Odessa, Sébastopol, Théodosie et Novorossiisk le 29 octobre 1914. Inversement, les Britanniques commencèrent leurs opérations contre l'Empire ottoman dès le bien que la guerre ne fût officiellement déclarée que le 5 novembre[5].
- Bien qu'alors officiellement neutre, la Grèce fut impliquée dans la guerre dès l'automne 1915 (formation du front de Salonique et retraite des débris de l'armée serbe à Corfou). D'où une situation intérieure et diplomatique compliquée où un « gouvernement provisoire de défense nationale » mené par Venizélos contestant l'autorité du roi Constantin Ier déclara la guerre à l'Allemagne et la Bulgarie le 7 décembre 1916 (calendrier julien : 24 novembre) avant que les Alliés ne contraignent Constantin Ier à abdiquer, permettant à Venizélos de prendre le pouvoir sur l'ensemble du pays et de déclarer la guerre à l'ensemble des empires centraux le 27 juin 1917.
- Les empires centraux se virent aussi déclarer la guerre en juillet 1918 (date précise non indiquée par le document source[6]) par la confédération iroquoise, plus précisément par la tribu des Onondaga puis celle des Sénéca dont certains membres étaient alors mobilisés dans les troupes britanniques (canadiennes) et américaines.
Champs de bataille
- Les triples astérisques signalent les théâtres d'opération des sous-marins
- La mention "Balkans" concerne les combats de la Serbie et du Monténégro contre les armées allemandes, austro-hongroises et bulgares d'août 1914 à janvier 1916. Les participants aux opérations ultérieures menées à partir de la fin 1915 à partir du port de Salonique ou en Albanie sont mentionnés à la ligne "front de Salonique".
- Les croiseurs Göben et Breslau ont en grande partie conservé leur équipage allemand bien qu'ils aient été mis sou pavillon ottoman par l'acte de cession du 16 août 1914 (en outre le contre-amiral allemand Souchon prit le commandement de la flotte ottomane). On peut aussi signaler la présence de sous-marins allemands en Mer Noire à partir de novembre 1915.
- Les Senoussis sont les membres d'une confrérie musulmane très importante en Libye. Elle était dirigée par une prestigieuse lignée d'imams qui s'est illustrée par sa conduite de la résistance au colonisateur italien et a ensuite donné à l’indépendance une famille royale au pays.
- La situation sur le front du Caucase de 1914 à 1917 consistait en un affrontement entre l'Empire russe et l'Empire ottoman. En 1918 de petits États apparurent qui, à l'exception de la République démocratique d'Azerbaïdjan, combattirent l'armée ottomane, et plus tard l'Armée rouge. Les britanniques intervinrent pour les aider. Ainsi, quoi qu'en dise l'historiographie soviétique (qui les présente comme des satellites des empires centraux), les éphémères états du Caucase n'ont pas été en guerre contre les Alliés, mais entre eux et contre la Russie soviétique après que celle-ci soit devenue neutre.
- Toutefois, à la mi-mai 1918, la République démocratique de Géorgie en passe d'être envahie par l'armée ottomane, demanda au Reich de freiner les ambitions de son allié ottoman. Cela conduisit le 10 juin 1918 à un bref affrontement entre troupes allemandes et ottomanes dans la ville de Batoumi.
- Des survivants du génocide arménien ont formé une légion sous pavillon français sur le front du Proche-Orient.
- Les drapeaux sont placés de façon à donner une idée de l'ordre chronologique d'intervention des armées sur tel ou tel front.
Rupture des relations diplomatiques
La rupture des relations diplomatiques, c'est-à-dire l'expulsion et le renvoi dans leur pays des diplomates d'une nation par l’État qui les accueillait, est une marque très nette d'hostilité à un État. Cependant, un tel acte ne conduit pas nécessairement à la guerre (mais une déclaration de guerre entraîne nécessairement la rupture des relations diplomatiques). Ne sont mentionnées ci-dessous que les ruptures n'ayant pas été suivies d'une déclaration de guerre ou ayant été suivies d'une déclaration de guerre plus tardive.
Date | Expulseur | Expulsé |
---|---|---|
1914 | ||
26 juillet | Autriche-Hongrie | Royaume de Serbie |
30 octobre | Royaume-Uni France (ne prit effet qu'au ) |
Empire ottoman |
31 octobre | Empire russe | Empire ottoman |
6 novembre | Empire ottoman | Belgique |
1915 | ||
24 mai | Empire allemand | Royaume d'Italie |
5 octobre | Empire russe | Royaume de Bulgarie |
1917 | ||
3 février | États-Unis | Empire allemand |
5 février | États-Unis | Autriche-Hongrie |
14 mars | République de Chine | Empire allemand |
10 avril | Royaume de Bulgarie | États-Unis |
11 avril | Brésil | Empire allemand |
13 avril | Bolivie | Empire allemand |
20 avril | Empire ottoman | États-Unis |
27 avril | Guatemala | Empire allemand |
5 mai | Libéria | Empire allemand |
17 mai | Honduras | Empire allemand |
18 mai | Nicaragua | Empire allemand |
11 juin | République dominicaine | Empire allemand |
16 juin | Haïti | Empire allemand |
21 septembre | Costa Rica | Empire allemand |
6 octobre | Pérou | Empire allemand |
7 octobre | Uruguay | Empire allemand |
7 décembre | Équateur | Empire allemand |
Alliés nominaux
- Les déclarations de guerre de Saint-Marin, de Cuba, de Panama, du Guatemala, du Nicaragua, du Costa Rica, de Haïti et du Honduras furent purement symboliques : ces États ne combattirent pas. Toutefois Cuba prévoyait d'envoyer un corps expéditionnaire de 25 000 hommes en France en 1919 (décision annulée lors de l'armistice de Rethondes)[12].
- Le Liberia s'était proclamé neutre au début de la guerre. Mais le blocus de l'Allemagne par les Alliés et la guerre sous-marine livrée par les Allemands à ceux-ci réduisirent à néant le commerce extérieur de ce petit pays d'Afrique occidentale, provoquant une grave crise financière et économique. Espérant un prêt avantageux des États-Unis, le Libéria rompit ses relations diplomatiques avec l'Allemagne le 5 mai 1917 (en raison de son isolement la nouvelle ne fut connue en Europe et à New York que le 9 mai). Le 4 août, il lui déclara la guerre afin de s'emparer des biens des ressortissants allemands relativement nombreux, car l'Allemagne était le premier partenaire du Libéria avant 1914 (la nouvelle ne fut connue en Europe et à New York que le 7 août). Le 10 avril 1918, un sous-marin allemand pénétra dans le port de Monrovia, coula l'unique navire de la marine libérienne (un voilier), bombarda la ville dans le but de détruire les stations de radio et du télégraphe tuant plusieurs civils, puis quitta la place quand un bateau à vapeur britannique alerté par radio s'approcha[13].
- La République de Chine déclara la guerre à l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie le 14 août 1917, se plaçant ainsi dans le même camp que le Japon, qui dut renoncer à ses projets impérialistes (vingt-et-une demandes). Excepté à Qingdao, l'armée chinoise ne combattit pas contre les empires centraux mais 140 000 à 145 000 travailleurs chinois sous contrat furent engagés pour travailler dans les ports, les usines d'armement et des tâches de construction, de réparation ou de terrassement dans les pays Alliés. Environ 2 000 Chinois furent tués lors de la grande guerre dont un tiers environ repose au cimetière chinois de Noyelles-sur-mer.
- Le Brésil déclara la guerre à l'Allemagne le 26 octobre 1917. Ses contributions furent minimes : des aviateurs et une mission médicale furent envoyés en France tandis qu'une escadre patrouilla dans l'océan Atlantique. Aucun Brésilien ne fut tué au combat durant la Grande Guerre : les pertes furent le fait de la grippe espagnole. La guerre prit fin avant l'envoi d'un corps expéditionnaire brésilien en France.
- La Thaïlande alors appelée Siam a déclaré la guerre à l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie le 22 juillet 1917. Elle envoya une brigade et des élèves-pilotes en France en 1918 qui n'eurent pas le temps de vraiment combattre. 19 Thaïs périrent durant la Grande Guerre[14].
États non reconnus
Cette sous-partie traite des États existant de fait en 1914 mais qui n'étaient pas reconnus par les Européens ou les États des Amériques :
- Vatican - Les États de l'Église avaient cessé d'exister de fait en 1870 et l'État du Vatican n'existait pas encore de jure : il ne fut créé qu'en 1929 par les accords de Latran. Toutefois le Saint-Siège disposait d'une grande influence politique et morale, et les belligérants cherchèrent son soutien. Ainsi la France envoya un émissaire officieux en prélude au rétablissement des relations diplomatiques avec le Vatican en 1921 (elles avaient été rompues lors de la crise ayant mené à la loi de séparation des Églises et de l’État). Le pape Benoît XV fut élu le 3 septembre 1914 : dès sa première encyclique le il appela à des négociations de paix et le 7 décembre à une trêve de Noël : aucun de ces appels ne fut suivi d'effets. Il lança le 4 mai 1916 la formule du "suicide de l'Europe" qui a souvent été utilisée depuis pour décrire la Première Guerre mondiale[15]. Benoit XV essaya de maintenir l'Italie en dehors de la guerre puis en 1917 fit une offre de paix générale : ces efforts et sa volonté d'être impartial lui valurent d'être appelé le "pape boche" en France et le "pape français" en Allemagne ou encore "Pilate XV" par Léon Bloy. L'article XV du pacte de Londres par lequel l'Italie s'était engagée à entrer en guerre, excluait le Saint-Siège de la conférence de la paix. Le pape condamna autant les torpillages sans avertissement, les déportations de civils belges en Allemagne et le génocide arménien, que le blocus imposé par l'Entente et les bombardements aériens. Son œuvre humanitaire auprès des prisonniers de guerre et des populations civiles en Lituanie, en Syrie et au Liban fut importante au point de vider les caisses du Saint-Siège (plus de 80 millions de lires auraient été dépensées).
- L'État Derviche se dressa dans la corne de l'Afrique contre les Alliés. De 1898 à 1920 Mohammed Abdullah Hassan surnommé par les Britanniques "le mollah fou" mena une lutte armée contre les Éthiopiens, les Britanniques et les Italiens. Ses succès lui permirent de créer un État dans l'intérieur des terres de la Corne de l'Afrique non reconnu internationalement. Durant la Première Guerre mondiale, les Britanniques repliés sur les côtes de la Somalie Britannique luttèrent dans le désert par des patrouilles de chameliers contre les forces du "Mollah fou". En janvier 1920, la RAF détruisit par des bombardements aériens les forts et la capitale de celui-ci mettant fin à l'État Derviche.
- Le Royaume du Hedjaz combattit en Arabie aux côtés des Alliés. En juin 1916 le chérif de la Mecque, gardien des lieux saints de l'Islam, Hussein Ben Ali déclencha la révolte arabe contre l'Empire ottoman et se proclama roi du Hedjaz. Son royaume alors seulement reconnu par les Britanniques et les Français chassa peu à peu les Turcs d'Arabie (sauf Médine dont la garnison ne se rendit qu'en janvier 1919) puis participa en 1917-1918 à la campagne de Palestine, ses cavaliers commandés par le prince Faisal et « Lawrence d'Arabie » allant jusque Damas.
Pays restés neutres
- l'Abyssinie (nom alors souvent donné à l’Éthiopie) resta neutre bien qu'elle reçût une mission diplomatique allemande essayant de la persuader d'agir contre les Britanniques.
- Afghanistan - L'Émirat d'Afghanistan resta neutre bien qu'il reçût une mission germano-turque tentant de le convaincre d'agir contre les Britanniques (conspiration indo-allemande + troisième guerre anglo-afghane).
- L'Albanie créée par traité en 1913 était en difficulté au déclenchement des hostilités : l’Épire du Nord (à majorité grecque, au Sud de la principauté) avait fait sécession et réclamait son rattachement à la Grèce, tandis que le centre était tenu par une révolte paysanne et que diverses bandes armées parcouraient le pays. La principauté n'avait pas d'armée mais une gendarmerie internationale, à dominante italienne et austro-hongroise, dont les officiers rentrèrent chez eux en août 1914. Le 3 septembre le souverain arrivé moins de six mois plus tôt Guillaume de Wied quitta son "royaume" et n'y retourna plus ; trois jours plus tard la commission internationale de contrôle chargée de superviser la transition (vers un État indépendant) se sépara. Entre octobre et décembre les armées de la Grèce, de la Serbie, du Monténégro et de l'Italie occupèrent la majeure partie du pays (les Grecs entrèrent en Épire du Nord le 27 octobre, les Italiens débarquèrent à Valona appelée aujourd'hui Vlorë le 26 décembre), le reste étant tenu par un "émirat islamique d'Albanie" pro-ottoman. L’Italie lors de la rédaction du pacte de Londres se fit promettre l'annexion de Valona et un protectorat sur une Albanie résiduelle une fois les volontés annexionnistes de la Serbie, du Monténégro et de la Grèce satisfaites. Après l'entrée en guerre de la Bulgarie, la Serbie s'effondra : son armée, son gouvernement, son roi et plusieurs milliers de civils rejoignirent Corfou et Brindisi en passant par l'Albanie. Lancées à leur poursuite, arrivèrent les armées de l'Autriche-Hongrie, qui y avaient gardé des attaches (c'est l'Autriche-Hongrie qui avait le plus contribué à la création de l'Albanie à l'issue des guerres balkaniques, grâce à son agent Franz Nopcsa). Les austro-hongrois occupèrent/libérèrent (selon les points de vue) les deux tiers du pays en janvier-février 1916. L'Albanie devint alors un champ de bataille entre des contingents français, italiens et austro-hongrois.
- Argentine
- Bolivie - Rompit ses relations diplomatiques avec les empires centraux le . En raison de cette rupture la Bolivie fit partie des signataires du traité de Versailles bien qu'elle ne fit pas partie des belligérants.
- Bhoutan
- Chili - La bataille de Coronel eut lieu au large de la ville du même nom, un port du centre du Chili. Après la bataille, la flotte du vice-amiral Von Spee se réfugia à Valparaiso puis navigua le long de la côte chilienne avant de passer dans l'Atlantique où elle fut détruite lors de la bataille des Falklands. Le croiseur Dresden ayant réchappé de ce désastre se fit corsaire puis se réfugia dans une baie de l'île Robinson Crusoé alors appelée Más a Tierra (donc dans les eaux territoriales chiliennes) où il fut détruit par la Royal Navy le 14 mars 1915.
- Colombie
- Danemark - Commerça avec les deux camps. Des mines furent placés dans l'Øresund de facto dirigées contre les Britanniques puisque la marine allemande utilisait le canal de Kiel. Toutefois 722 marins et pêcheurs danois furent tués en raison des torpillages de navires même neutres par les sous-marins allemands.
- Équateur - Rompit ses relations diplomatiques avec les empires centraux le 7 décembre 1917. En raison de cette rupture l’Équateur fit partie des signataires du traité de Versailles bien qu'il ne fît pas partie des belligérants.
- Espagne - Resta neutre en raison de la division de l'opinion publique (la gauche soutenant les Alliés, la droite soutenant les empires centraux) et des liens du roi Alphonse XIII avec des dynasties dans les deux camps. Alphonse XIII établit dans son palais un "bureau des prisonniers de guerre" qui recensait les prisonniers des deux camps et cherchait à transmettre leurs correspondances avec leurs familles. Le roi proposa aussi en décembre 1917 une paix séparée austro-britannique. La neutralité profita à l'Espagne qui put vendre ses produits triplant son encaisse-or et remboursant la quasi-totalité de sa dette (mais les élites conservatrices espagnoles commirent l'erreur de placer leurs capitaux dans des banques allemandes où elles disparurent pendant l'hyperinflation de la République de Weimar). En 1918, Alphonse XIII tomba malade au cours de la pandémie de grippe qui sévissait alors : l'Espagne étant neutre et ne censurant pas ses journaux, le monde eut l'impression à tort qu'elle était le pays le plus touché d'où le nom de "grippe espagnole".
- Le Liechtenstein resta officiellement neutre durant la Première Guerre mondiale mais était en union monétaire et douanière avec l'Autriche-Hongrie. Des sujets de la principauté dont plusieurs princes de la famille régnante furent volontaires dans l'armée austro-hongroise. 27 d'entre eux furent tués au combat. Les princes Von Liechtenstein se considéraient comme des vassaux des Habsbourg continuateurs du Saint-Empire romain germanique, possédaient des domaines en Autriche-Hongrie et vivaient à Vienne plus que dans leur petit État de sorte qu'ils servirent "naturellement" en tant qu'officiers dans les forces austro-hongroises. En représailles le pays fut soumis au blocus par l'Entente. Après la fin de la grande guerre, le Liechtenstein remplaça son union avec l'Autriche-Hongrie par une union semblable avec la Suisse.
- Le Luxembourg ne déclara pas la guerre aux empires centraux mais cela n'empêcha pas l'invasion et l'occupation de son territoire par l'Allemagne le 2 août 1914.
- Mexique - Entre 1910 et 1920 le Mexique était pris dans les évènements de la Révolution mexicaine. En 1917 il refusa une alliance avec l'Allemagne qui l'aurait conduit à déclarer la guerre aux États-Unis (affaire du Télégramme Zimmermann).
- Principauté de Monaco
- Norvège - Fournit une assistance navale au Royaume-Uni
- Paraguay
- Royaume des Pays-Bas
- La Perse fut malgré sa neutralité le théâtre d'opérations militaires impliquant les armées turques, russes et britanniques.
- Pérou - Le Pérou rompit ses relations diplomatiques avec les Empires centraux le 5 octobre 1917. C'est pourquoi il figure parmi les signataires du traité de Versailles bien qu'il n'ait pas fait partie des belligérants.
- République dominicaine - Quelques sources secondaires affirment que la République dominicaine rompit ses relations avec les Empires centraux le 11 juin 1917. Si cela est exact, la décision n'a pu être prise que par le gouvernement militaire institué par les Américains après avoir occupé ce pays en 1916. La République dominicaine n'a pas déclaré de guerre et ne figure pas parmi les signataires du traité de Versailles contrairement à la Bolivie, à l’Équateur, au Pérou et à l'Uruguay.
- Suède - soutien financier à l'Allemagne. Fournit ses services télégraphiques à la diplomatie allemande (le télégramme Zimmermann fut envoyé au Mexique par un fil télégraphique suédois). Le 2 juillet 1915, la bataille de l'île de Gotland s'est déroulée en partie dans les eaux territoriales suédoises. Un croiseur allemand s'échoue sur les rives de cette île de la mer Baltique et son équipage ne fut pas interné, mais rejoignit l'Allemagne.
- Suisse - mobilisa son armée et proclama l'état de siège.
- Salvador - Le Salvador resta neutre tout en précisant en 1917 après l'entrée en guerre des États-Unis que sa neutralité était "amicale" et offrit l'usage de ses ports à cette puissance.
- Venezuela - Fournit du pétrole aux Alliés.
- - L'Uruguay rompit ses relations diplomatiques avec l'Allemagne le 7 octobre 1917. C'est pourquoi il fit partie des signataires du traité de Versailles bien qu'il ne fit pas partie des belligérants.
Pays devenu neutre
- : la RSFS de Russie se retire du conflit, retrait entériné par une paix séparée signée avec les empires centraux en mars 1918.
Accords de paix
- : un armistice est signé par l'Allemagne.
- : traité de Versailles signé par l'Allemagne.
- : traité de Saint-Germain-en-Laye signé par l'Autriche.
- : traité de Neuilly signé par la Bulgarie.
- : traité de Trianon signé par la Hongrie.
- : traité de Sèvres signé par l'Empire ottoman.
Autres
Divers conflits collatéraux eurent lieu pendant la Première Guerre mondiale.
Dès la fin 1914, l'idée fut lancée d'une unité recrutée parmi les juifs émigrés de l'empire russe en Palestine qui combattrait l'Empire ottoman et attirerait ainsi le soutien de l'Empire britannique à la cause sioniste. C'est ainsi que fut créée à Alexandrie en mars 1915 le Zion Mule Corps, une unité de muletiers chargée de transporter eau et ravitaillement aux régiments britanniques combattant sur le front de Gallipoli : la première unité militaire purement juive depuis la Révolte de Bar Kokhba en 132-135 ap J-C. Dissoute en mai 1916, elle donna naissance à une Légion juive qui combattit avec les Britanniques durant la campagne de Palestine. La déclaration Balfour en 1917 promit le soutien de la Grande-Bretagne à l'établissement d'un "foyer national juif" en Palestine, ce qui conduisit trente ans plus tard à la création d'Israël.
En Afrique, fin janvier 1915, un pasteur baptiste appelé John Chilembwe dirigea un soulèvement anti-britannique dans le protectorat du Nyassaland (aujourd'hui le Malawi). Bien qu'il fût vite maîtrisé, ce soulèvement est resté dans les mémoires locales et John Chilembwe est commémoré par une fête nationale malawite chaque 15 janvier.
En novembre 1915, des villageois dans ce qui est aujourd'hui le Burkina Faso se révoltèrent contre les recrutements forcés de conscrits et de travailleurs par l'armée française : ce fut le début de la guerre du Bani-Volta qui unit plusieurs peuplades contre les Français, dura un an environ et embrasa ce qui est appelé aujourd'hui le Burkina Faso et le Mali.
En mars 1916, les Britanniques convaincus que le sultanat du Darfour, une monarchie autonome au sein du Soudan anglo-égyptien, s'apprêtait à envahir le Soudan directement contrôlé par l'Empire britannique, lancèrent une expédition pour l'occuper. À la fin de l'année, le dernier sultan du Darfour fut tué et cet État dissous.
En Irlande, les Pâques sanglantes de Dublin ne sont généralement pas considérées comme un épisode de la Première Guerre mondiale bien que les nationalistes irlandais aient tenté de se procurer des armes auprès de l'Allemagne. Le ressentiment contre la répression de ce soulèvement manqué, la loi martiale et la tentative en 1918 d'introduire la conscription en Irlande conduisit à la guerre d'indépendance irlandaise.
En 1916, une tentative d'introduire la conscription en Asie centrale russe déclencha la Révolte basmatchi. D'abord écrasée, la révolte put repartir en raison de l'effondrement des autorités tsaristes à la suite de la Révolution de février et jouer un rôle important dans la guerre civile russe.
La révolte arabe de 1916-1918, aidée par les Alliés, aboutit à la perte par l'Empire ottoman de ses possessions dans la péninsule Arabique, notamment sur le territoire de l'actuelle Arabie saoudite. Le Liban, la Syrie, l'Irak et la Palestine (dont l'actuelle Jordanie) passent sous mandat de la Société des Nations à la suite du traité de Sèvres de 1920, consécutif à la guerre.
La Première Guerre mondiale est à l'origine d'autres guerres issues de ce conflit, comme la guerre civile russe, la Guerre hungaro-roumaine de 1919 ou la guerre gréco-turque, de sorte que si la « Grande Guerre » proprement dite a duré d'août 1914 au 11 novembre 1918, les combats ont continué jusqu'en 1924 dans certains pays (Caucase, Ukraine, Extrême-Orient russe, Mongolie). La Première Guerre mondiale est l'une des causes principales de la Révolution russe, qui entraîna en 1917-1918 l'indépendance (éphémère ou durable) des provinces de l'ancien Empire russe : Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne orientale, République populaire ukrainienne, République démocratique moldave, République démocratique de Géorgie, République démocratique d'Arménie, République démocratique d'Azerbaïdjan. L'Ukraine, la Géorgie et l'Arménie furent reconquises par la Russie soviétique au cours de la guerre civile russe, pour être ensuite incluses dans l'URSS. Les États baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie) furent absorbés par l'URSS nettement plus tard, par le pacte germano-soviétique, au début de la Seconde Guerre mondiale.
Sources
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