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Microbiote intestinal humain

Le microbiote intestinal humain, — du grec mikrĂłs « petit Â», et biĂŽtĂłs, adjectif verbal de bióÎ « vivre Â»[1] — anciennement appelĂ© flore intestinale humaine, est l'ensemble des microorganismes (archĂ©es, bactĂ©ries et levures — et les virus qui les infectent) du tractus digestif humain, c'est-Ă -dire le microbiome intestinal et de tout le systĂšme gastrointestinal (estomac, selles). Il constitue le plus grand rĂ©servoir du microbiote de l'organisme humain et un rĂ©servoir d’activitĂ©s enzymatiques essentiel pour la digestion et la physiologie humaines. À ce titre, il influe sur la santĂ©.

RÎles du microbiote intestinal : il protÚge contre des pathogÚnes, synthétise des vitamines, participe au développement et à la maturation du systÚme immunitaire, promeut l'angiogenÚse, participe à la prise de poids, fermente les fibres en AGCC (acides gras à chaßnes courtes), module le SNC (systÚme nerveux central).

Ce microbiote et son hĂŽte humain sont un exemple de symbiose mutualiste (coopĂ©ration entre diffĂ©rentes sortes d’organismes impliquant un avantage pour chacun) et de commensalisme. Le microbiote peut rĂ©guler l’expression de certains gĂšnes de l'hĂŽte, ce qui fait Ă©voquer des relations symbiotiques avancĂ©es[2] - [3].

Chez un individu en bonne santé, l'activité métabolique de ce microbiote en fait l'équivalent d'un organe à part entiÚre dans la physiologie humaine. Il est impliqué dans la maturation du systÚme immunitaire et de l'épithélium intestinal de l'hÎte[4]. Il intervient dans de nombreuses voies métaboliques fondamentales comme la fermentation des sucres et des protéines ainsi que le métabolisme des acides biliaires et des xénobiotiques[5].

En matiÚre de nutrition, il permet aux systÚmes digestifs de fermenter les fibres alimentaires et il synthétise des vitamines essentielles[6] - [7].

En cas de dysbiose, c’est‐à‐dire de changement dans la composition ou la stabilitĂ© des populations bactĂ©riennes de l’intestin, le microbiote peut ĂȘtre associĂ© Ă  des maladies mĂ©taboliques telles que le diabĂšte de type 2, l'obĂ©sitĂ© ou les maladies cardiovasculaires. Par ailleurs, certaines composantes du microbiote ont Ă©tĂ© associĂ©es aux maladies inflammatoires chroniques de l'intestin telles que la maladie de Crohn ou la rectocolite hĂ©morragique[8] - [9] - [10], mais aussi au dĂ©veloppement d'allergies[11] et au cancer colorectal[12].

Bien que les recherches aient progressĂ© depuis les annĂ©es 2000, grĂące aux techniques de sĂ©quençage haut dĂ©bit du matĂ©riel gĂ©nĂ©tique, la connaissance dans ce domaine est encore exploratoire et scientifiquement incomplĂšte. Ces hypothĂšses scientifiques ouvrent des pistes prometteuses, que la vulgarisation scientifique et mĂ©diatique simplifie parfois sous le terme de « deuxiĂšme cerveau »[13]. Les relations de cause Ă  effet de corrĂ©lations observĂ©es doivent toutefois ĂȘtre gĂ©nĂ©ralement mieux Ă©tablies.

Structure et Ă©cologie du microbiote intestinal

Hétérogénéité du microbiote intestinal le long du tractus digestif.
Répartition de la quantité de bactéries le long du tractus digestif.
Escherichia coli, une des nombreuses espÚces de bactéries présente dans la flore intestinale.

L'intestin d'un humain adulte abrite environ kg de bactĂ©ries actives sur une surface dĂ©veloppĂ©e de 32 m2 (correspondant aux villositĂ©s et microvillositĂ©s). La mention d'une surface de 260 Ă  300 m2, Ă©quivalent Ă  celle d'un terrain de tennis, a longtemps prĂ©valu mais provenait de mesures rĂ©alisĂ©es sur des tissus morts[14]. La culture en laboratoire Ă©tant difficile, ce sont les techniques de biologie molĂ©culaire associĂ©es Ă  des outils bioinformatiques qui ont permis de dĂ©crire l'Ă©cologie et la structure du microbiote intestinal humain[15].

Dans un article paru dans l'American Journal of Clinical Nutrition en 1972[16], le nombre de cellules microbiennes Ă©tait estimĂ© Ă  10 fois le nombre de cellules humaines[17], soit cent mille milliards de microorganismes (1014)[18]. En tenant compte d'un vaste corpus de donnĂ©es expĂ©rimentales rĂ©centes, des chercheurs israĂ©liens estiment plutĂŽt que le nombre total de bactĂ©ries hĂ©bergĂ©es par « l'individu de rĂ©fĂ©rence » (un ĂȘtre humain ĂągĂ© de 20 Ă  30 ans, pesant 70 kg et mesurant 1,70 m) est de 3,9 Ă— 1013, Ă  peu prĂšs autant que le nombre de cellules humaines, avec une marge d’erreur de 25 %[19].

De plus, le nombre des gĂšnes du microbiote, le mĂ©tagĂ©nome, est au moins 150 fois plus important que celui du gĂ©nome humain, 22 000 pour ce dernier contre 3,3 millions pour le premier dĂ©compte publiĂ© sur le microbiome intestinal. Tout au long du tractus digestif, il existe un gradient de concentration en bactĂ©ries. La densitĂ© maximale est atteinte dans notre cĂŽlon distal avec 1011 bactĂ©ries pour un gramme de contenu[20] - [21].

L’intestin bĂ©nĂ©ficie d’une protection immunitaire tout en Ă©vitant une rĂ©ponse inflammatoire alors que la muqueuse intestinale est constamment exposĂ©e Ă  deux entitĂ©s allogĂšnes, les aliments et le microbiote. C'est pourquoi il est considĂ©rĂ© par les chercheurs comme un paradigme central du concept d’organe immunoprivilĂ©giĂ©[22].

Saisonnalité et environnement

Saisonnalité

L'alimentation influe fortement sur le microbiote. Chez nos ancĂȘtres chasseurs-cueilleurs — au moins dans les environnements aux saisons marquĂ©es —, le microbiote du tube digestif (et peut-ĂȘtre de la peau) devait Ă©voluer saisonniĂšrement avec des profils bactĂ©riens, s'adaptant aux saisons sĂšches et humides ; ensuite, l'expansion de l'agriculture l'a probablement stabilisĂ©[23].

Cette hypothĂšse a Ă©tĂ© rĂ©cemment confirmĂ©e en 2017 par l'Ă©tude du microbiote de 188 membres du peuple Hadza parmi le millier environ vivant encore prĂšs du lac Eyasi dans la vallĂ©e du Rift en Tanzanie. Cette population a encore un mode de vie trĂšs traditionnel de chasseurs-cueilleurs, Ă©vitant presque l'agriculture pour vivre essentiellement de la chasse et de la cueillette[23]. En 2014, des anthropologues ont constatĂ© que beaucoup de Hadza abritaient une population bactĂ©rienne intestinale bien plus variĂ©e que celle des Occidentaux modernes (et l'Ă©tude a montrĂ© au passage que les Hadza ne souffrent ni de cancer du cĂŽlon, ni de colite ni de la maladie de Crohn)[23]. Les bactĂ©ries intestinales des Hadza semblaient aussi s'ĂȘtre spĂ©cialisĂ©es dans la rĂ©duction de leur alimentation riche en fibres. L'alimentation des Hadza varie fortement selon les saisons : en saison humide, les baies et le miel dominent, alors que la viande (phacochĂšre, antilope et girafe notamment) domine en saison sĂšche, mais certains tubercules ou fruits (celui du baobab par exemple) sont consommĂ©s toute l'annĂ©e[23]. Les analyses ARN de leur microbiote intestinal ont montrĂ© que sa biodiversitĂ© augmente beaucoup en saison sĂšche (par rapport Ă  celle de la saison des pluies) avec des bactĂ©ries du genre Bacteroides alors particuliĂšrement abondantes. C'est la premiĂšre Ă©tude qui prouve un cycle saisonnier dans le microbiome humain. Les enzymes biosynthĂ©tisĂ©s par ces bactĂ©ries (qui rendent digestibles les glucides vĂ©gĂ©taux) sont plus abondantes en saison sĂšche, ce qui semble contre-intuitif car les Hadza mangent alors plus de viande et moins de plantes[23].

Le protocole d'Ă©tude ne prĂ©voyait pas de dresser la liste des aliments prĂ©cisĂ©ment ingĂ©rĂ©s par chaque donneur d'Ă©chantillon d'excrĂ©ment, ce qui ne permet pas de prĂ©ciser d'autres Ă©ventuels liens entre le rĂ©gime alimentaire et le microbiote. Mais elle invite Ă  penser que nos ancĂȘtres humains avaient un microbiote Ă©voluant saisonniĂšrement (comme celui d'autres animaux). L'intestin humain pourrait avoir un « biorythme » synchronisĂ© avec le rythme d'Ă©volution de ses ressources naturelles alimentaires, et dans les zones aujourd'hui trĂšs agricoles ou industrialisĂ©es, ce microbiote pourrait Ă©ventuellement ĂȘtre dĂ©synchronisĂ© d'avec le cycle des saisons, peut-ĂȘtre (mais ce serait Ă  confirmer) en affectant notre santĂ© intestinale.

Les Hadza ne présentent pas un « microbiome ancestral » spécifique, c'est la diversité des bactéries qu'ils abritent qui est simplement plus grande et varie selon les saisons.

Les auteurs notent qu'il est de plus en plus difficile de faire ce type d'étude car les chasseurs-cueilleurs sont moins nombreux chaque année, quittant leur mode de vie pour s'intégrer dans les communautés villageoises ou urbaines voisines. En outre, les ONG et instances gouvernementales leur distribuent une aide alimentaire composée surtout de farine de blé et de maïs qui ne varie pas selon les saisons. Mieux connaßtre leur santé, leur biologie et leur état nutritionnel pourrait aider à améliorer la pertinence des aides alimentaires, plaident les auteurs.

Environnement et contexte

Une autre Ă©tude, mĂ©tagĂ©nomique, confirme en 2018 une Ă©tude de 2016[24], selon laquelle l'environnement joue un rĂŽle important dans la structuration du microbiote, et ce rĂŽle prĂ©domine largement (par rapport Ă  l'ascendance gĂ©nĂ©tique de l'hĂŽte) comme dĂ©terminant de la formation du microbiote intestinal humain. Ce travail montre aussi que plusieurs phĂ©notypes humains sont aussi fortement associĂ©s Ă  leur microbiome intestinal qu'Ă  la gĂ©nĂ©tique de l'hĂŽte[25]. Cette Ă©tude repose sur les donnĂ©es gĂ©notypiques et microbiomatiques de 1 046 sujets sains, ayant des origines ancestrales distinctes. En 2013, Song et ses collĂšgues avaient d'ailleurs dĂ©jĂ  montrĂ© que les personnes d'une famille cohabitant sous un mĂȘme toit partagent une partie de leurs microbiote intestinal, y compris avec leur chien[26]. L'Ă©tude de 2018 confirme que ceci est Ă©galement vrai pour des personnes gĂ©nĂ©tiquement non apparentĂ©es[25].

Le microbiote des coréens et des japonais comporte des particularités qui renforcent leur résistance aux cancers, obésité et maladies cardiovasculaires, parce qu'ils mangent de l'algue alimentaire. D'aprÚs une découverte réalisée à la station biologique de Roscoff en 2010, la digestion des algues de l'espÚce Porphyra venues des ingrédients culinaires Nori induit un transfert de gÚnes de bactéries marines aux bactéries du biotope intestinal. Ces bactéries permettent à l'humain de construire de meilleures défenses immunitaires. -[27].

Le rĂ©gime alimentaire, mais aussi les mĂ©dicaments (antibiotiques en particulier), jouent un rĂŽle important pour expliquer les diffĂ©rences de microbiote observĂ©s entre des personnes proches et vivant dans un mĂȘme environnement[25].
Connaitre le microbiome d'une personne améliore significativement la précision de prédiction pour de nombreux traits humains dont le taux de glucose sanguin (modulé par le microbiote[28]) et le risque d'obésité, bien mieux que les modÚles uniquement basés sur des données génétiques et sur l'environnement de l'hÎte[25].

Ces rĂ©sultats suggĂšrent qu'il doit ĂȘtre possible de manipuler le microbiote pour amĂ©liorer la santĂ©, dans diffĂ©rents contextes gĂ©nĂ©tiques[25].

Écologie et composition

Le microbiote intestinal est composĂ© dans une trĂšs large majoritĂ© de bactĂ©ries anaĂ©robies. La quantitĂ© d'Archaea et de Fungi est plus faible. La diversitĂ© des virus prĂ©sents dans le microbiote est trĂšs importante (plus de 140 000 bactĂ©riophages identifiĂ©s dans une Ă©tude mĂ©tagĂ©nomique en 2021)[29] mais elle reste Ă  ĂȘtre explorĂ©e et faible par rapport Ă  la diversitĂ© dans le sol (abritant une vingtaine de groupes diffĂ©rents de bactĂ©ries), ce qui suggĂšre que le microbiote intestinal a Ă©tĂ© « triĂ© » Ă  partir du milieu en fonction de facteurs biologiques (sexe, Ăąge) et culturels (mode de vie, hygiĂšne, alimentation)[30].

95 % du microbiote est représenté par quatre phyla bactériens[31] sachant qu'il y en a plus de 60 :

  • les Firmicutes (on y trouve notamment les genres : Ruminococcus, Clostridium, Lactobacillus (dont plusieurs souches utilisĂ©es comme probiotiques), et des Eubacterium, Faecalibacterium et Roseburia (productrices de butyrate) ;
  • les Bacteroidetes (dans ce groupe, les Bacteroides, Prevotella et Xylanibacter dĂ©gradent une grande variĂ©tĂ© de molĂ©cules complexes de glycanes) ;
  • les Actinobacteria (ce groupe inclut les genres Collinsella et Bifidobacterium (dont certaines souches de probiotiques connus) ;
  • les Proteobacteria (dont communĂ©ment des Escherichia (de la famille des Enterobacteriaceae) et des bactĂ©ries du groupe Desulfovibrio (bactĂ©ries rĂ©ductrices de soufre).

La plupart des genres bactériens cités ci-dessus (Bacteroides, Prevotella, Alistipes, Akkermansia, Oscillibacter, Clostridium, Faecalibacterium, Eubacterium, Ruminococcus, Roseburia, et Bifidobacterium) font partie du microbiote en dominance. Les genres tels que Escherichia et Lactobacillus se retrouvent en plus faible quantité. D'autres groupes bactériens rares ont aussi été détectés, tels que Fusobacterium, Lentisphaerae, Spirochaetes et TM7[32] - [33].

Les genres de Fungi actuellement connus du microbiote intestinal comprennent Candida, Saccharomyces, Aspergillus et Penicillium.

Chez les archĂ©es, un seul genre, Methanobrevibacter, et plus particuliĂšrement l'espĂšce Methanobrevibacter smithii, a d'abord Ă©tĂ© observĂ©, impliquĂ© dans la mĂ©thanogenĂšse intestinale[34]. Puis la biologie molĂ©culaire (ex. : utilisation du cistron mcrA, comme marqueur molĂ©culaire de la mĂ©thanogenĂšse et du gĂšne codant l’ARNr 16S) a montrĂ© qu'on avait sous-estimĂ© la diversitĂ© des Archaea : avant 2009, rien que dans l'intestin de 63 humains (nouveau-nĂ©s, adultes et ĂągĂ©s), de nouveaux phylotypes ont Ă©tĂ© dĂ©couverts, ne figurant dans aucun des cinq ordres mĂ©thanogĂšnes dĂ©jĂ  dĂ©crits[35]. Il pourrait s'agir de mĂ©thanogĂšnes et/ou de mĂ©thanotrophes, peut-ĂȘtre affiliĂ©s aux Thermoplasmatales ou cohabitant avec des membres encore inconnus de ceux-ci[35]. Ces phylotypes nouveaux Ă©taient d'autant plus prĂ©sents que l'hĂŽte Ă©tait ĂągĂ©, ce qui interroge quant Ă  leur origine et leur rĂŽle dans le microbiote intestinal humain[35]. Les donnĂ©es microbiologiques et les mesures de mĂ©thane faites dans l’air expirĂ© laissent penser que l’intestin humain n'est pas colonisĂ© par les mĂ©thanogĂšnes avant l’ñge de 2-3 ans (selon Bond et al. en 1971[36], selon Rutili et al. en 1996[37] ou transitoirement seulement dĂšs la premiĂšre annĂ©e de vie selon Palmer et al. en 2007[38]).

Des chercheurs envisagent le microbiote intestinal comme un organe Ă  part entiĂšre, « comme un « organe » mĂ©tabolique superbement adaptĂ© Ă  notre physiologie, qui prend en charge des fonctions que nous n'avons pas eu besoin de dĂ©velopper nous-mĂȘmes. Ces fonctions comprennent la capacitĂ© de traiter des Ă©lĂ©ments autrement indigestes de notre diĂšte, comme des polysaccharides vĂ©gĂ©taux »[39].

L'estomac et l'Ɠsophage sains sont relativement « stĂ©riles » Ă  cause de leur pH acide. Le duodĂ©num et le jĂ©junum comprennent essentiellement des bactĂ©ries aĂ©robies-anaĂ©robies facultatives (104 Ă  105/ml, surtout des streptocoques). L'ilĂ©on contient des anaĂ©robies prĂ©dominants (105 Ă  108/ml). Le cĂŽlon voit une prĂ©dominance d'anaĂ©robies stricts (109 Ă  1011/gramme de selles). La matiĂšre fĂ©cale contient 1010 Ă  1011 de bactĂ©ries vivantes et mortes/gramme de selles[40].

Structure et biodiversité

Le microbiote intestinal humain se compose de microorganismes. L'abondance de ces espĂšces diffĂšre d'un individu Ă  l'autre, mais sa composition semble rester relativement stable chez l'adulte sain. Une Ă©tude de 2014 a ainsi identifiĂ© 160 espĂšces bactĂ©riennes par individu parmi le millier d’espĂšces microbiennes qui ont pu ĂȘtre identifiĂ©es dans diffĂ©rentes cohortes humaines[41]. L'Institut national de la recherche agronomique a reconstituĂ© 238 gĂ©nomes de bactĂ©ries intestinales[42].

Avant 2014, 75 % des gĂ©nomes bactĂ©riens intestinaux Ă©taient encore inconnus[43]. Ceci donne une meilleure idĂ©e de la richesse gĂ©nĂ©tique de l'Ă©cosystĂšme bactĂ©rien de l'intestin humain : un mĂ©tagĂ©nome de plus de trois millions de gĂšnes, soit 120 fois plus que le gĂ©nome humain. Les analyses statistiques de ces communautĂ©s intestinales seront dorĂ©navant plus prĂ©cises. DĂ©but 2019, une analyse mĂ©tagĂ©nomique a ainsi rĂ©vĂ©lĂ© 2 000 espĂšces de bactĂ©ries intestinales jusqu'alors inconnues[44].

La métagénomique a mis en évidence des marqueurs de composition et de diversité du microbiome[45]

Noyau phylogénétique et fonctionnel

Chaque personne possÚde son propre microbiote, mais des chercheurs ont mis en évidence l'existence d'une centaine d'espÚces bactériennes partagées par tous qui constitueraient le noyau phylogénétique du microbiote intestinal humain. Celles-ci représentent en masse plus du tiers du microbiote intestinal[33].

Le microbiote regroupe plusieurs fonctions essentielles à son hÎte humain, également partagées par tous les individus sains[32].

Entérotypes

Les espĂšces microbiennes du microbiote semblent ne pas s'associer au hasard ; il existerait un ensemble limitĂ© de communautĂ©s possibles dites « entĂ©rotypes »[46]. À ce jour, trois types de communautĂ©s du microbiote ont Ă©tĂ© dĂ©crites, l'une Ă©tant dominĂ©e par le genre Bacteroides, l'autre par Prevotella et enfin le dernier, plus complexe et diversifiĂ©, dominĂ© par les genres microbiens appartenant Ă  l'ordre des Clostridiales tels que Ruminococcus. Ces trois grands entĂ©rotypes ne seraient pas influencĂ©s par le sexe, l'Ăąge ou l’origine gĂ©ographique[46].

Plusieurs autres Ă©tudes, rĂ©alisĂ©es sur des cohortes de patients, ont Ă©galement pu dĂ©tecter les entĂ©rotypes[47] - [48], mais l’existence mĂȘme des entĂ©rotypes reste encore discutĂ©e[49].

Par ailleurs, il a Ă©tĂ© rapportĂ© que les entĂ©rotypes pourraient ĂȘtre associĂ©s Ă  une alimentation particuliĂšre. En effet, les entĂ©rotypes dominĂ©s par les Bacteroides sont associĂ©s Ă  une alimentation riche en graisses animales et/ou en protĂ©ines. Ceux dominĂ©s par les Prevotella correspondent aux rĂ©gimes riches en glucides[47].

Une autre étude a montré qu'il existait des entérotypes similaires à ceux de l'humain chez les chimpanzés, suggérant que les entérotypes seraient issus de la coévolution entre l'hÎte et son microbiote[50].

Évolution au cours de la vie

Chez l'adulte en bonne santĂ©, les composantes principales du microbiote restent stables. En revanche, chez les bĂ©bĂ©s, le microbiote change trĂšs rapidement au cours des trois premiĂšres annĂ©es de vie avant de devenir mature, c’est-Ă -dire identique Ă  celui de l’adulte. La composition de son microbiote varie donc selon le mode de naissance, par voie basse ou cĂ©sarienne, puis selon l'environnement post-natal : antibiothĂ©rapies, alimentation au sein ou au lait de vache, etc.

Au plan quantitatif, le nouveau-né se constitue rapidement un microbiote aussi complexe que celui des adultes, notamment au cours de la diversification alimentaire lors du sevrage. Ce microbiote atteint un équilibre fonctionnel au bout de deux ou trois années[51].

L'allaitement contribue à assurer un microbiote intestinal équilibré à l'enfant.

La composition de l'alimentation de l'enfant et de l'adolescent influe fortement sur celle du microbiote. Ainsi, le microbiote fĂ©cal d'enfants africains ruraux ayant une alimentation plus riche en fibres et produits vĂ©gĂ©taux prĂ©sente moins de Firmicutes et un taux plus Ă©levĂ© de Bacteroidetes (Prevotella et Xylanibacter surtout) alors que les enfants italiens ayant une alimentation plus sucrĂ©e et carnĂ©e ont un microbiote plus riche en Enterobacteriaceae (Escherichia surtout[52]). Le microbiote semble dans les deux cas s'ĂȘtre adaptĂ© Ă  l'alimentation de l'hĂŽte.

DÚs la diversification alimentaire, les espÚces appartenant aux phyla Bacteroidetes et Firmicutes surpassent en nombre les populations bactériennes de départ.

Enfin chez les personnes ĂągĂ©es, l'Ă©cosystĂšme intestinal permet plus d'aĂ©robiose. De ce fait, on y trouve une proportion plus importante de protĂ©obactĂ©ries, dont l'espĂšce Escherichia coli. En parallĂšle, la population de bifidobactĂ©ries dĂ©cline et leur diversitĂ© s'affaiblit. Les changements de composition du microbiote peuvent ĂȘtre dus Ă  une altĂ©ration partielle du tractus intestinal et peuvent ĂȘtre Ă  l’origine de la malnutrition des personnes ĂągĂ©es[53].

Plus gĂ©nĂ©ralement, ce sont les pratiques culturelles, les styles de vie, les modes alimentaires Ă  l’échelle locale voire mondiale qui entreraient en jeu dans l’interaction entre le microbiote et la santĂ©[54].

Effets de l'exercice

Il a récemment été mis en évidence un lien entre microbiote intestinal et exercice physique. Les interactions entre le microbiote intestinal et les performances physiques dépendent notamment de l'intensité de l'exercice et du niveau d'entraßnement[55].

RĂŽles du microbiote intestinal

Certains auteurs suggĂšrent de considĂ©rer le microbiote en tant qu’entitĂ© ou qu’organe mĂ©tabolique associĂ© Ă  l’organisme de leur porteur ; un organe composĂ© d’un nombre d’organismes pouvant atteindre 1013 individus, dominĂ©s par des bactĂ©ries anaĂ©robies, et pouvant comprendre 500 Ă  environ 1 000 espĂšces dont le gĂ©nome collectif est estimĂ© contenir 100 fois plus de gĂšnes que le gĂ©nome humain. Dans la littĂ©rature scientifique, on distingue trois grandes « fonctions » du microbiote intestinal humain :

  • fonction physiologique : Modifications histologiques, l'Ă©paisseur et le renouvellement de la muqueuse de l'intestin, la taille des villositĂ©s et de la bordure en brosse, l'angiogenĂšse sont corĂ©gulĂ©s par le microbiote[56] ;
  • fonction immunitaire : sans microbiote, le systĂšme immunitaire est moins actif. Le microbiote est impliquĂ© dans certaines maladies inflammatoires et allergiques[57]. La diversitĂ© biologique des bactĂ©ries microbiotes Ă©vite ainsi la pullulation d'une seule espĂšce bactĂ©rienne ou la colonisation du tube digestif par d'autres microorganismes qui seraient pathogĂšnes[58] ;
  • fonction digestive : les matĂ©riaux alimentaires non digestibles (ex. : fibres de polysaccharides vĂ©gĂ©taux) sont dĂ©gradĂ©s par les microbiotes, via la fermentation colique (fonction de digestion) qui produit des acides gras volatils ; ces gaz fermentaires ne couvrent que 5 Ă  10 % (et non 80 % comme chez les ruminants) des besoins Ă©nergĂ©tiques totaux[59]. Le microbiote produit des acides aminĂ©s essentiels (tryptophane, tyrosine et histidine en particulier), des vitamines (K, B9, B12...), des bioconversions de substances en micronutriments assimilables bĂ©nĂ©fiques pour la santĂ©[60] ou influençant le stockage de graisses[61]. Sans microbiote intestinal, l’organisme humain ne peut utiliser les polysaccharides complexes tels que les fibres alimentaires car les cellules humaines ne possĂšdent pas les enzymes nĂ©cessaires Ă  leur dĂ©gradation[62] - [63].

L'exploration du mĂ©tagĂ©nome, association du gĂ©nome humain de l'hĂŽte et de celui, bien plus riche, du gĂ©nome du microbiote, permet rĂ©guliĂšrement de dĂ©couvrir, au sein de cette population intestinale de microorganismes essentiellement constituĂ©e de bactĂ©ries, des microbes qui semblent avoir un rĂŽle important. Tel est le cas de la bactĂ©rie Akkermansia muciniphila : grĂące Ă  son action d'hydrolyse de la mucine au niveau de la muqueuse intestinale, elle empĂȘche le mucus de s'accumuler, module la permĂ©abilitĂ© intestinale et a des effets sur l'inflammation au niveau du tube digestif, mais aussi au niveau hĂ©patique et sanguin[64].

Stimulation du systĂšme immunitaire

Le systĂšme immunitaire est responsable de la reconnaissance et de la rĂ©ponse Ă  apporter Ă  la prĂ©sence de molĂ©cules Ă©trangĂšres ou locales. Il apparaĂźt que certaines de ses fonctions sont liĂ©es au rapport qu’a l’hĂŽte humain avec son microbiote[65]. Quelques espĂšces bactĂ©riennes symbiotiques ont montrĂ© une capacitĂ© Ă  prĂ©venir le dĂ©veloppement de maladies inflammatoires. Le microbiote contient Ă©galement des microorganismes capables de susciter l’inflammation sous certaines conditions[66] - [67]. Le microbiote a donc la possibilitĂ© de commander des rĂ©ponses pro- et anti-inflammatoires. La composition du microbiote intestinal pourrait ĂȘtre liĂ©e Ă  son bon fonctionnement[66] - [68] - [69].

Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin

Le rĂŽle du microbiote intestinal humain dans les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin reste encore Ă  explorer. Cependant, certaines composantes bactĂ©riennes semblent ĂȘtre associĂ©es avec la maladie de Crohn. En effet, les groupes de bactĂ©ries faisant partie des Clostridiales comme Faecalibacterium Ă©taient appauvris chez les malades atteints par cette maladie[70]. Par ailleurs, il a Ă©tĂ© montrĂ© que l'espĂšce Faecalibacterium prauznitzii pourrait ĂȘtre un marqueur de la rĂ©cidive chronique chez les malades de Crohn[70] et qu'elle pourrait avoir un rĂŽle protecteur par ses propriĂ©tĂ©s anti-inflammatoires[71].

Fonction métabolique

Le microbiote intestinal est l'Ă©quivalent d'un organe supplĂ©mentaire qui a une activitĂ© mĂ©tabolique globale Ă©gale Ă  celle d’un organe comme le foie[72]. Mieux comprendre le fonctionnement des interactions entre le microbiote et son hĂŽte devrait donc permettre d'amĂ©liorer le diagnostic, le pronostic et le traitement de maladies mĂ©taboliques (probiotique, prĂ©biotique, greffe de microbiote, etc.).

Obésité

L’augmentation des Firmicutes et la chute des Bacteroidetes s’accompagneraient d’une facultĂ© du microbiote Ă  stocker plus facilement l’énergie apportĂ©e par l’alimentation. Ceci constituerait un facteur de risque pour l’obĂ©sitĂ©[73] - [74] - [75]. Cependant, ces rĂ©sultats restent encore controversĂ©s et n’ont pas Ă©tĂ© reproduits par d'autres Ă©tudes[63]. En effet, le microbiote serait lui-mĂȘme en grande partie controlĂš par le systĂšme immunitaire[76]. Du point de vue pratique, on peut mettre en Ă©vidence des probiotiques qui incitent Ă  la prise de poids et d'autre ayant l'effet inverse. Par ailleurs, une autre Ă©tude a permis de corrĂ©ler les paramĂštres mĂ©taboliques avec la richesse en gĂšnes dans le microbiote intestinal. Cette richesse en gĂšnes Ă©tant modĂ©lisable en traçant une dizaine d’espĂšces microbiennes seulement[77]. D'autre part, cette richesse en gĂšnes du microbiote est associĂ©e Ă  la perte de poids sous un rĂ©gime hypocalorique. En effet, ce sont les individus plus riches en gĂšnes qui ont perdu du poids et cela mĂȘme aprĂšs une phase de stabilisation[78].

DiabĂšte

Le microbiote intestinal est un facteur clĂ© dans l'insulino-rĂ©sistance[79]. Par ailleurs, des chercheurs ont rĂ©ussi Ă  classer des patients atteints de diabĂšte de type 2 en fonction de leur microbiote intestinal[79]. Chez ces patients, une baisse significative de bactĂ©ries produisant du butyrate et une hausse de bactĂ©ries opportunistes causant un Ă©tat inflammatoire chronique ont Ă©tĂ© observĂ©es[79]. Environ 60 000 gĂšnes du microbiote intestinal seraient associĂ©s avec le statut diabĂ©tique (type 2) du patient[79].

Une Ă©tude sur des patients obĂšses ayant d’une part un diabĂšte de type 2 et ayant d’autre part subi une opĂ©ration de chirurgie bariatrique a montrĂ© que leur microbiote s'adapte Ă  leurs paramĂštres mĂ©tabolique et inflammatoire[80].

Digestif

La digestion des sucres complexes s’effectue au niveau du cĂŽlon sous l'action d’une grande variĂ©tĂ© d’enzymes. Le microbiote est essentiel Ă  digestion de nombreux aliments au niveau de l'intestin ou du colon. En effet jusqu'Ă  10 000 enzymes digestives (glycoside-hydrolases (GH) et les polysaccharide-lyases (PL) ne sont produites que par les bactĂ©ries (alors que le gĂ©nome humain ne code que 17 gĂšnes pour la digestion du lactose, du saccharose et de l’amidon). Cependant, l'humain de rĂ©cupĂ©rerait qu'environ 10 % des calories provenant de la dĂ©composition bactĂ©rienne[81]. Une modification du microbiote peut ĂȘtre observĂ©e dans le cas d'une colonisation bactĂ©rienne chronique de l'intestin grĂȘle (SIBO), dĂ©celable par une analyse des gaz expirĂ©s, qui peut ĂȘtre un des facteurs de nombreux troubles gastrointestinaux fonctionnels[82].

Chirurgie gastrique

Le bypass gastrique est une des procĂ©dures les plus efficaces pour traiter l’obĂ©sitĂ© morbide. Elle permet, en plus d'une perte de poids, des modifications des paramĂštres inflammatoires. Il a Ă©tĂ© observĂ© que le microbiote s’adapte Ă  ces nouvelles conditions digestives. certains groupes bactĂ©riens, comme Feacalibacterium, Ă©tant associĂ©s aux paramĂštres inflammatoires tandis que d'autres comme Bacteroides Ă©taient associĂ©s Ă  la prise alimentaire[83]. Sur cette mĂȘme cohorte, il a Ă©tĂ© observĂ© avec une approche mĂ©tagĂ©nomique ciblĂ©e sur les gĂšnes de l'ARN 16S que la diversitĂ© bactĂ©rienne augmentait aprĂšs le bypass gastrique et que la composition du microbiote Ă©tait corrĂ©lĂ©e aprĂšs bypass avec l'activitĂ© des tissus adipeux[84].

Développement cérébral

Non seulement le fonctionnement du cerveau humain serait sous l'influence du microbiote intestinal, et ce de façon trÚs précoce, mais aussi de son développement[85].

Autisme

30 Ă  50 % des personnes autistes souffrent de problĂšmes gastrointestinaux chroniques, comme des douleurs abdominales, diarrhĂ©e et constipation. La cause Ă©tant un dĂ©sĂ©quilibre entre « bonnes » et « mauvaises » bactĂ©ries dans l'intestin et l’absence de certaines souches bĂ©nĂ©fiques comme Bifidobacteria et Prevotella. Cette altĂ©ration du microbiote intestinal peut provoquer de l'irritabilitĂ© et affecter nĂ©gativement la capacitĂ© d'attention, les capacitĂ©s d'apprentissage et le comportement des personnes autistes (TSA).

Selon Robel et al., il n'est pas dĂ©montrĂ© que la frĂ©quence des troubles digestifs serait plus Ă©levĂ©e chez les enfants autistes que chez les enfants neurotypiques, ce qui « suggĂšre qu'il s’agit de l’association fortuite de deux troubles, plutĂŽt qu’un phĂ©nomĂšne impliquĂ© dans la physiopathologie de l'autisme »[86].

En 2019, une étude publiée dans Scientific Reports a suggéré des effets positifs à long terme la thérapie de transfert du microbiote (MTT) chez les enfants autistes[87].

Des greffes fécales personnalisées de microflore intestinale ont été effectuées sur 18 enfants ùgés de 7 à 17 ans souffrant de problÚmes gastrointestinaux, dans le but de rétablir la diversité bactérienne dans le tube digestif[87].

Deux ans aprÚs le traitement, les chercheurs observent concernant les troubles du comportement lié au TSA que[87] :

  • la sĂ©vĂ©ritĂ© des symptĂŽmes typiques est diminuĂ©e de 47 % (contre 20 % au bout de 2 mois) ;
  • 17 % des participants sont diagnostiquĂ©s autistes graves contre 83 % avant le traitement ;
  • 83 % sont considĂ©rĂ©s avoir un TSA lĂ©ger ou modĂ©rĂ© contre 17 % avant le traitement.

Les parents ont également signalé une réduction lente mais constante des symptÎmes du TSA pendant le traitement. Le traitement a augmenté considérablement la diversité microbienne intestinale des sujets et deux ans aprÚs la greffe fécale, celle-ci était encore plus élevée et les bactéries essentielles Bifidobacteria et Prevotella étaient toujours présentes[87].

En raison de la petite taille de l'Ă©chantillon utilisĂ©, des recherches supplĂ©mentaires sont nĂ©cessaires pour vĂ©rifier l'utilitĂ© thĂ©rapeutique du traitement par transfert de microbiote. L’équipe de recherche envisage de continuer le suivi ces 18 enfants et de rĂ©aliser prochainement un essai sur des adultes et une autre population placebo.

La Revue mĂ©dicale suisse nuance fortement les conclusions portĂ©es dans la presse grand public, notant que « les matiĂšres fĂ©cales sont actuellement portĂ©es au firmament par la communautĂ© scientifique » et que « Chaque mois, d’autres indications thĂ©rapeutiques de la transplantation fĂ©cale viennent s’ajouter Ă  la longue liste des vertus fantasmĂ©es »[88].

Quelques études ont tenté de comparer les microbiotes de personnes autistes et non autistes : des changements en composition bactérienne peuvent significativement apparaßtre mais cela n'a pas été confirmé dans toutes les études. De plus, il est difficile d'établir si ces changements sont une cause ou une conséquence de l'autisme[89].

Schizophrénie

Des études mettent en avant la possibilité d'un rÎle clé du microbiote intestinal dans la pathogénie de la schizophrénie[90].

État psychique, stress, anxiĂ©tĂ© et addiction

Le microbiote sĂ©crĂšte des vitamines et produit ou dĂ©grade de trĂšs nombreuses molĂ©cules dont certaines ont une importance pour le cerveau. Il varie cependant d'une population Ă  une autre, ce qui rend difficile l'interprĂ©tation de certaines diffĂ©rences statistiques ou Ă©pidĂ©miologiques. Un nombre croissant d'Ă©tudes sur le modĂšle animal, puis sur l'Homme (mais avec un petit nombre de patients), laissent penser qu'il existe une connexion bidirectionnelle microbiome-cerveau (peut-ĂȘtre via le nerf vague qui relie directement l'intestin et le cerveau). Ainsi, le microbiome pourrait agir sur l'humeur ou le stress et le comportement, et inversement peut-ĂȘtre.

Il a par exemple Ă©tĂ© montrĂ© que des souris axĂ©niques (sans microbiote) prĂ©sentaient une altĂ©ration de la rĂ©ponse au stress et avaient, par consĂ©quent, une baisse de l'anxiĂ©tĂ© en comparaison avec des souris conventionnelles (avec microbiote)[91]. A contrario, des chercheurs ont montrĂ© que des rats dĂ©pourvus de microbiote sont plus susceptibles au stress et Ă  l’anxiĂ©tĂ© (selon des travaux menĂ©s par l’UnitĂ© Micalis de Jouy-en-Josas).

En 2019, une Ă©tude publiĂ©e dans Nature Microbiology ayant portĂ© sur deux grands groupes d’EuropĂ©ens a conclu que certaines espĂšces de bactĂ©ries intestinales sont absentes de l'intestin de personnes souffrant de dĂ©pression, sans pouvoir encore dire s'il s'agit d'une cause ou d'une consĂ©quence de la dĂ©pression[92]. Les auteurs estiment que certaines bactĂ©ries intestinales pourraient produire des molĂ©cules affectant le systĂšme nerveux, voire l'humeur. Des essais de greffe fĂ©cale notamment prĂ©vues par l'UniversitĂ© de BĂąle (Suisse) devraient montrer s'il est ainsi possible de restaurer ou de modifier le microbiome intestinal de personnes dĂ©primĂ©es[93]. En Belgique, le microbiologiste Jeroen Raes, de l'UniversitĂ© catholique de Louvain et son Ă©quipe ont examinĂ© un panel de 1 054 personnes recrutĂ©es pour l'Ă©tude de leur microbiome[94] ; dans ce groupe, 173 personnes Ă©taient dĂ©pressifs ou estimaient avoir une qualitĂ© de vie mĂ©diocre. Leur microbiome a Ă©tĂ© comparĂ© Ă  ceux des autres membres du groupe et il est apparu que deux types de microbes (Coprococcus et Dialister) manquaient dans les microbiomes des sujets dĂ©primĂ©s, alors qu'ils Ă©taient toujours prĂ©sents dans l'intestin de ceux qui affirmaient jouir d'une bonne qualitĂ© de vie[93]. Cette diffĂ©rence persistait mĂȘme aprĂšs la prise en compte de l'Ăąge, du genre, d'utilisation d'antidĂ©presseurs (trois facteurs connus pour influencer tout microbiome). Cette Ă©tude a aussi montrĂ© que le microbiome des dĂ©pressifs contenait plus de bactĂ©ries impliquĂ©es dans la maladie de Crohn, Ă©voquant un phĂ©nomĂšne inflammatoire associĂ© (cause ou consĂ©quence possible)[93]. Les auteurs de cette Ă©tude ont aussi examinĂ© les rĂ©sultats d'un autre panel de 1064 NĂ©erlandais dont le microbiome avait Ă©tĂ© Ă©chantillonnĂ© ; dans ce groupe, les deux mĂȘmes espĂšces Ă©taient absentes chez les dĂ©pressifs et notamment chez sept sujets diagnostiquĂ©s pour dĂ©pression clinique grave. Une relation de cause Ă  effet n'est pas encore certaine et d'autres Ă©tudes sont nĂ©cessaires pour la prouver et la comprendre le cas Ă©chĂ©ant, mais les indices plaident pour une relation liant l'humeur aux microorganismes intestinaux[93].

Depuis les annĂ©es 2010, des mĂ©decins et entreprises explorent certains probiotiques (en prise orale le plus souvent) pour traiter la dĂ©pression, mais n'incluaient pas les microbes intestinaux manquants identifiĂ©s dans cette Ă©tude. AndrĂ© Schmidt (un neuroscientifique de l'UniversitĂ© de BĂąle, en Suisse) est responsable d'un essai clinique de greffe fĂ©cale chez 40 personnes dĂ©primĂ©es, et Ă  l'Institut Karolinska (Stockholm, en SuĂšde) le biologiste Sven Pettersson suggĂšre aux cliniciens de la santĂ© mentale d'envisager le profilage du microbiome de leurs patients. Raes et al. ont dĂ©jĂ  listĂ© 56 molĂ©cules produites ou dĂ©gradĂ©es par les microbes de l'intestin humain, toutes nĂ©cessaires au bon fonctionnement du systĂšme nerveux[93]. Les bactĂ©ries du genre Coprococcus semblent par exemple influer sur le systĂšme dopaminergique (la dopamine est une molĂ©cule essentielle pour le fonctionnement cĂ©rĂ©bral et elle est impliquĂ©e dans la dĂ©pression). Mais les chercheurs ignorent encore s'il est possible - et comment - maitriser le microbiote pour protĂ©ger de la dĂ©pression. Le mĂȘme Coprococcus sĂ©crĂšte aussi un anti-inflammatoire (le butyrate) et il est connu que des processus inflammatoires peuvent contribuer Ă  la dĂ©pression[93].

Sur la base de ces dĂ©couvertes, d’autres Ă©tudes ont Ă©tĂ© menĂ©es sur les possibles impacts du microbiote sur l’addiction Ă  l’alcool. Les chercheurs ont identifiĂ© deux groupes parmi des patients qui venaient de suivre une cure de dĂ©sintoxication : un premier Ă©chantillon dont les individus prĂ©sentaient une grande permĂ©abilitĂ© de l’intestin due Ă  un dĂ©sĂ©quilibre du microbiote et un deuxiĂšme dont la permĂ©abilitĂ© de l’intestin et la flore bactĂ©rienne des individus Ă©tait normale. Ils ont ensuite comparĂ© l’état psychique de ces individus aprĂšs la cure et ont constatĂ© que les individus du premier groupe exprimaient davantage le dĂ©sir de consommer de l’alcool. Leur taux de rechute Ă©tait Ă©galement beaucoup plus important, laissant supposer qu’un microbiote sain pourrait aider Ă  surmonter certaines addictions[95].

En 2017, les scientifiques de l'Université de Cork, Irlande[96], ont étudié la relation entre le microbiote intestinal et l'amygdale (une région dans notre systÚme nerveux central qui joue un rÎle dans le traitement des émotions et la modulation du comportement) en utilisant des rats axéniques (sans microbiote). Chez ces rats, il a été démontré que l'absence de microbiote augmente le comportement de type anxieux. Pour confirmer l'hypothÚse, ils ont effectué une greffe de microbiote fécal des rats déprimés à des rats en bonne santé, et la greffe a pu augmenter les comportements anxieux et dépressifs chez les rongeurs récepteurs.

La recherche sur cette relation est relativement nouvelle. NĂ©anmoins, elle semble prometteuse et pourrait ĂȘtre utile pour traiter des troubles liĂ©s Ă  l'amygdale.

Des Ă©tudes plus approfondies sont nĂ©cessaires pour dĂ©terminer si tout ces rĂ©sultats pourraient ĂȘtre appliquĂ©s Ă  l'humain, et si les corrĂ©lations trouvĂ©es sont bien des relations de cause Ă  effet, dans un domaine la multiplication des Ă©tudes aux mĂ©thodologies souvent faibles trouve toutefois une large mĂ©diatisation et acceptation par le grand public[97].

Grossesse

Une Ă©tude publiĂ©e dans la revue Cell en , 91 femmes enceintes ont Ă©tĂ© suivies afin de caractĂ©riser plus prĂ©cisĂ©ment l'Ă©volution du microbiote intestinal pendant la grossesse[98]. Il s’avĂšre que la composition du microbiote change fortement. Des Ă©chantillons de matiĂšre fĂ©cale du 1er puis du 3e trimestre ont Ă©tĂ© comparĂ©s, permettant de dĂ©crire une Ă©volution menant vers une plus grande inflammation et une perte d'Ă©nergie. Au cours de la mĂȘme Ă©tude, ces observations ont Ă©tĂ© confirmĂ©es par transplantation de microbiote dans des souris axĂ©niques, c’est-Ă -dire dĂ©pourvues de microbiote[98].

Impact des antibiotiques

Les traitements par antibiotiques affectent l’écologie du microbiote intestinal et ses rapports avec l’hĂŽte humain. Il a Ă©tĂ© montrĂ© que la ciprofloxacine avait un effet important et rapide sur le microbiote intestinal[99] avec une perte de la diversitĂ© bactĂ©rienne et un changement de la composition de la communautĂ© en 3-4 jours aprĂšs la prise de l'antibiotique.

Traitement des maladies et désordres liés au microbiote intestinal humain

Prébiotique et probiotique

Un prébiotique est un ingrédient non digestible qui a des effets bénéfiques sur la santé en stimulant sélectivement la croissance ou l'activité d'une bactérie spécifique (ou d'une population bactérienne restreinte) du cÎlon. Selon l'OMS/FAO, un probiotique « est un microorganisme vivant qui, ingéré en quantité suffisante, produit des effets bénéfiques sur la santé de celui qui le consomme »[100].

Bactériothérapie fécale

La bactĂ©riothĂ©rapie fĂ©cale, Ă©galement appelĂ©e greffe microbienne fĂ©cale, consiste Ă  utiliser le microbiote d’un individu sain, qui agit comme donneur de selles, comme le traitement d’un patient dont le microbiote intestinal est perturbĂ©[101]. Cette technique est pour le moment principalement utilisĂ©e pour le traitement des infections rĂ©currentes par Clostridium difficile, mais est Ă©galement envisagĂ©e pour le traitement d’autres maladies[102].

Recherche

Catalogage et caractérisation taxonomique et fonctionnelle du microbiote intestinal humain

Grùce aux progrÚs de la mises en culture[103] - [104] - [105] (mais on ignore encore comment cultiver de nombreux microbes, intestinaux notamment), grùce à un travail collaboratif entre équipes de recherche (Human Microbiome Project Consortium[106], grùce aux observations microscopiques et aux progrÚs du séquençage génétique et de la métagénomique[107] - [108] la science progresse dans la constitution du catalogue bactérien du microbiote intestinal humain[109]. Cependant cet inventaire est encore en 2019 trÚs incomplet[110]. Il est également confirmé que le microbiote intestinal est chez la femme (et donc chez le nouveau-né) en partie lié avec celui de la vessie et du vagin[111].

Étude du microbiote Ă  l'aide d'animaux axĂ©niques

Un des moyens d'en étudier les propriétés et fonction et interactions avec la physiologie et le métabolisme de l'hÎte est de coloniser de maniÚre contrÎlée le tube digestif de rats ou souris axéniques (c'est-à-dire nés et élevés sans exposition à des microbes vivants). Ces animaux sont colonisés par une flore microbienne sélectionnées d'une ou plusieurs espÚces, ou de communautés entiÚres provenant de murins normaux ou malades ou d'humains. Les chercheurs peuvent alors examiner la transmissibilité de phénotypes supposés physiologiques et/ou pathologiques, et tester le rÎle du microbiote pour un ou plusieurs phénotypes particuliers. On a ainsi récemment montré que le microbiote intestinal contrÎle ou régule chez les souris ainsi testées la masse osseuse[112], le stockage des graisses corporelles[113], l'angiogenÚse intestinale[114] - [115] et le bon développement de la réponse immunitaire[116].

On a aussi montré chez les souris axéniques que la flore intestinale semble jouer un rÎle majeur dans le métabolisme énergétique avec des liens possibles avec au moins une partie des formes d'obésité.

Le microbiote se montre mĂȘme capable de rĂ©guler l'expression de certains gĂšnes de l'hĂŽte, ce qui pourrait Ă©voquer des relations symbiotiques avancĂ©es[117].

Par la production de substances similaires aux neurotransmetteurs, les bactĂ©ries de l'intestin humain pourraient ĂȘtre en communication, via le systĂšme cardiovasculaire et nerveux, avec le cerveau[118]. Cette constatation ouvre une porte Ă  de nouvelles recherches sur le microbiote intestinal comme organe ayant une influence sur le comportement.

Étude du microbiote par l'approche mĂ©tagĂ©nomique

La mĂ©tagĂ©nomique est le sĂ©quençage et l’analyse de l’ADN des microorganismes prĂ©sents dans les Ă©chantillons de divers environnements (ocĂ©an, sols, air, corps humain
) sans que la culture de ces microorganismes soit requise. Cette technique a reprĂ©sentĂ© une avancĂ©e majeure dans la comprĂ©hension du microbiote intestinal humain, environnement dans lequel 75 % des bactĂ©ries ne sont pas aujourd'hui considĂ©rĂ©e comme cultivables en laboratoire. Le est lancĂ© le projet europĂ©en MetaHIT[119]. CoordonnĂ© par l'INRA, il a pour but d'Ă©tudier le gĂ©nome de l'ensemble des bactĂ©ries constituant la flore intestinale humaine afin de caractĂ©riser ses fonctions et ses implications sur la santĂ©.

Les premiers résultats de MetaHIT :

  • en 2010, une premiĂšre salve de donnĂ©e montre qu'Ă  l'Ăąge adulte, chaque personne hĂ©berge dans son tube digestif 170 espĂšces bactĂ©riennes connues diffĂ©rentes (ce qui reprĂ©sente dĂ©jĂ  un mĂ©tagĂ©nome 150 fois plus important que le gĂ©nome humain) dont une cinquantaine commune Ă  plus de 90 % des individus[120]. Cette Ă©tude met en Ă©vidence 19 000 fonctions diffĂ©rentes de cette flore : dĂ©sagrĂ©gation de substances que notre propre systĂšme est incapable de dĂ©manteler, par exemple les cartilages et les molĂ©cules de cellulose ; fonctions immunitaires ; synthĂšse de substances indispensables, par exemple la vitamine K, qui joue un rĂŽle essentiel dans la coagulation sanguine ;
  • en 2011, il est confirmĂ© que les individus possĂšdent, comme pour les groupes sanguins, trois entĂ©rotypes, qui sont de vĂ©ritables « signatures bactĂ©riennes intestinales ». Cet entĂ©rotype est spĂ©cifique de chaque individu et indĂ©pendant de l'origine gĂ©ographique (pays, continent, etc.), de l'Ăąge et de l'Ă©tat de santĂ© de l'individu. Il est dĂ©fini par l'abondance de certains types bactĂ©riens et par leur « potentiel gĂ©nĂ©tique (c'est-Ă -dire par les fonctions que leurs gĂšnes codant) »[121] ;
  • en 2019, Ă  partir de prĂšs de 12 000 Ă©chantillons d'excrĂ©ments humains, 1 952 espĂšces bactĂ©riennes candidates rĂ©putĂ©es non cultivables sont identifiĂ©es, Ă©largissant trĂšs nettement le rĂ©pertoire et la diversitĂ© des espĂšces constituant notre microbiote (+281 % de la diversitĂ© phylogĂ©nĂ©tique). Ces espĂšces rĂ©cemment identifiĂ©es sont plus rares chez les populations dĂ©jĂ  bien Ă©tudiĂ©es que les gĂ©nomes d'isolats de rĂ©fĂ©rence, mais elles complĂštent l'inventaire pour les populations africaines et sud-amĂ©ricaines qui avaient Ă©tĂ© fortement sous-Ă©tudiĂ©s (de plus de 200 %). Des centaines de groupes de gĂšnes biosynthĂ©tiques ont Ă©tĂ© identifiĂ©s chez ces bactĂ©ries-candidates et qui prĂ©sentent souvent des capacitĂ©s fonctionnelles spĂ©cifiques (pouvant expliquer qu'elles aient Ă©chappĂ© aux premiers inventaires)[110].

Exemple de pathologies associées au microbiote intestinal

« Toutes les maladies commencent dans l'intestin.. »

— Citation attribuĂ©e Ă  Hippocrate[122].

Il y a depuis le début des années 2000 un consensus médical sur l'importance du microbiote pour la santé[123]. Les données acquises chez l'animal de laboratoire et chez l'humain laissent penser qu'un microbiote intestinal normal améliore le métabolisme de son hÎte en accroissant le rendement énergétique et la qualité de la digestion[123]. Le microbiote intervient aussi en modifiant certains composés dérivés de l'hÎte et certaines voies métaboliques, et en améliorant l'immunité[123].

Un déséquilibre du microbiote intestinal peut induire ou permettre le développement de pathologies telles que l'obésité, les maladies cardiovasculaires et certains syndromes métaboliques (diabÚte de type 2 notamment), notamment via la production d'inflammasomes[123].

Un dĂ©sĂ©quilibre du microbiote peut entraĂźner l'augmentation drastique de certaine espĂšce bactĂ©riennes comme C. difficile, normalement prĂ©sente en quantitĂ© trĂšs faible dans le microbiote sain. Cette affection provoque des diarrhĂ©es extrĂȘmement dĂ©bilitantes. Le traitement le plus efficace Ă  ce jour est la transplantation fĂ©cale qui supplante les antibiotiques dans ce cas prĂ©cis[124].

Cependant, la grande complexité de cette communauté microbienne, virale et fongique fait que les liens de cause à effet sont encore mal compris. Des techniques récentes permettent de déduire la nature du microbiote individuel par analyse de l'haleine[125].

Les Ă©tudes actuelles montrent que :

  • pour la maladie de Crohn, le microbiote intestinal des patients atteints montre une modification du rapport Firmicutes/Bacteroidetes, avec un rapport qui s’échelonne de 1/1 Ă  3/1 au lieu de 10/1 chez le sujet sain. On constate un dĂ©ficit marquĂ© du groupe Firmicutes, Ă  la fois en nombre d’espĂšces et en proportion[126] ;
  • pour le syndrome mĂ©tabolique une altĂ©ration de la richesse en espĂšce et en gĂšne a Ă©tĂ© observĂ©e[127] ;
  • pour le syndrome du cĂŽlon irritable une diminution des symptĂŽmes est constatĂ©e lors de l'administration de probiotiques ou d'un placebo[128]. Une altĂ©ration de la microflore est retrouvĂ©e chez les patients. Leur biofilm est moins diversifiĂ© que celui des sujets sains avec une prĂ©dominance de clotridies et d'eubactĂ©ries[129] ;
  • un individu obĂšse aurait un dĂ©sĂ©quilibre de son microbiote avec un ratio Firmicutes/Bacteroidetes de l’ordre de 100/1 (associĂ© Ă  un fort dĂ©ficit en Bacteroidetes). La perte de poids semble liĂ©e Ă  l’augmentation de la proportion de Bacteroidetes avec un changement du ratio qui Ă©volue vers 10/1[126] ;
  • la durĂ©e d'une diarrhĂ©e infectieuse aigĂŒe[130] ou d'une diarrhĂ©e persistante chez l'enfant[131] est diminuĂ©e par absorption de probiotiques ;
  • gastro-entĂ©rite, ulcĂšre gastro-duodĂ©nal et autres pathologies intestinales d'origine infectieuse ou inflammatoire sont Ă©troitement liĂ©s Ă  un dĂ©sĂ©quilibre du microbiote[132] - [133] - [134] ;
  • les personnes souffrant de constipation ont une augmentation de la composante mĂ©thanogĂšne et bifidogĂšne de leur microbiote intestinal[135]. La production de mĂ©thane semble ĂȘtre associĂ©e Ă  un ralentissement du transit intestinal[136] ;
  • dans le cas du cancer colorectal une Ă©tude israĂ©lienne[137] a explicitĂ© en , un processus qui expliquerait l'inhibition des cellules immunitaires par la bactĂ©rie Fusobacterium nucleatum. La bactĂ©rie Escherichia coli prĂ©sente en quantitĂ© favoriserait le dĂ©veloppement de tumeurs existantes par la production d'une toxine, la colobactine[138]. Une Ă©tude française a montrĂ© un microbiote spĂ©cifique des malades atteints de ce type de cancer, ce qui pourrait avoir des effets sur la prĂ©vention, voire le traitement[139]. Certaines bactĂ©ries secrĂštent en effet des substances qui ont un pouvoir cancĂ©rigĂšne[140].
  • dans le cas du cancer de l'estomac la bactĂ©rie Helicobacter pylori, inhibe entre autres la protĂ©ine protĂ©ine P53, ce qui permet aux cellules cancĂ©reuses de prolifĂ©rer[141] ;
  • dans le cas des AVC, la flore bactĂ©rienne jouerait un rĂŽle clef dans les mĂ©canismes de formation[142].
  • Dans les cancers on peut trouver des modifications des microbiotes qui pourraient avoir une influence sur l'efficacitĂ© des traitements anticancereux[143].

Mieux comprendre le fonctionnement des interactions entre le microbiote et son hÎte devrait donc permettre d'améliorer les traitements de maladies métaboliques (probiotiques, prébiotiques, bactériothérapie fécale, etc.). L'exploration du métagénome (association du génome humain de l'hÎte et de celui, bien plus riche du génome du microbiote) pourrait y contribuer[123].

Interactions avec les médicaments

Les bactĂ©ries intestinales, en « digĂ©rant » certains mĂ©dicaments, peuvent interfĂ©rer avec certains traitements mĂ©dicaux. Et comme le microbiote varie selon les individus, il affecte diffĂ©remment l'efficacitĂ© de certains mĂ©dicaments selon le patient. Ainsi, en , un article de la revue Science constate que deux bactĂ©ries de notre microbiote intestinal, Enterococcus faecalis et Eggerthella lenta, dĂ©gradent l’essentiel du principal mĂ©dicament utilisĂ© contre la maladie de Parkinson, la LĂ©vodopa (L-dopa), qui doit arriver au cerveau pour y ĂȘtre converti en dopamine. E faecalis transforme le mĂ©dicament en dopamine trop tĂŽt, dans l’intestin au lieu du cerveau ; mĂȘme avec le Carbidopa (composĂ© censĂ© inhiber la rĂ©action de transformation dans l’intestin), jusqu'Ă  56 % de la L-dopa ne parvient pas au cerveau, avec des variations selon les patients[144]. Le gĂšne et les enzymes bactĂ©riens responsables de cette biodĂ©gradaĂ©tion prĂ©coce du mĂ©dicament ont Ă©tĂ© identifiĂ©s en 2019[144]. Une nouvelle molĂ©cule (AFMT), mille fois plus efficace in vitro que le carbidopa, a pu ĂȘtre mise au point. De plus, il semble que E. faecalis convertisse le mĂ©dicament en dopamine, puis que bactĂ©rie (E. lenta) convertisse cette dopamine mĂ©ta-tyramine (en) qui semble avoir des effets toxiques (troubles gastrointestinaux graves et arythmies cardiaques)[144].

Notes et références

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    « Tous les patients ayant une barriĂšre intestinale altĂ©rĂ©e prĂ©sentaient Ă©galement une dysbiose intestinale caractĂ©risĂ©e par des changements microbiens et des modifications de mĂ©tabolites bactĂ©riens. Par exemple, une diminution drastique de la famille des Ruminoccoccaceae, de l’espĂšce Faecalibacterium prausnitzii, une bactĂ©rie connue pour ses propriĂ©tĂ©s anti-inflammatoires, et des BifidobactĂ©ries jouant un rĂŽle clĂ© dans le renforcement de la fonction barriĂšre de l’intestin, a Ă©tĂ© observĂ©e chez les patients avec haute permĂ©abilitĂ© intestinale. [
] De maniĂšre remarquable, Ă  la fin du sevrage d’alcool, les patients atteints d’une dysbiose intestinale prĂ©sentaient des scores plus sĂ©vĂšres de dĂ©pression, d’anxiĂ©tĂ© et d’envie d’alcool comparĂ©s au groupe de patients n’ayant pas d’altĂ©rations intestinales »
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Voir aussi

Bibliographie

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Articles connexes

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