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Houillères de Ronchamp

Les houillères de Ronchamp sont des mines de charbon situĂ©es dans l'est de la France exploitant la partie occidentale du bassin houiller stĂ©phanien sous-vosgien, sous l'administration de diffĂ©rentes compagnies minières. Elles s'Ă©tendent sur trois communes, Ronchamp, Champagney et Magny-Danigon, dans le dĂ©partement de la Haute-SaĂ´ne. Elles ont produit entre 16 et 17 millions de tonnes pendant plus de deux siècles, du milieu du XVIIIe siècle jusqu'au milieu du XXe siècle pour alimenter les industries saĂ´noises et alsaciennes. Leur exploitation a profondĂ©ment marquĂ© le paysage du bassin minier de Ronchamp et Champagney avec ses terrils, citĂ©s minières et puits de mine, mais aussi l'Ă©conomie et la population locale (immigration polonaise et traditions minières notamment). Une forte camaraderie et une conscience de classe se dĂ©veloppent, notamment avec l'arrivĂ©e des Fressais, favorisant plusieurs grèves et mouvements sociaux.

Houillères de Ronchamp
logo de Houillères de Ronchamp
Logo de la SCHR.
Logo des Houillères et photos multiples d'installations industrielles de plusieurs époques.
De haut en bas et de gauche Ă  droite : le puits Saint-Louis, le puits Saint-Joseph, la cokerie-lavoir du Chanois, le chevalement du puits Arthur-de-Buyer et le chevalement du puits Sainte-Marie.

Création 1854
Dates clés 1744 : découverte du charbon.

1757 : accord des deux concessions de Ronchamp et de Champagney.
1768 : fusion des deux concessions.
1843 : relance de l'exploitation.
1847 : concurrence entre les deux compagnies Ronchamp et Éboulet.
1862 : accord de la concession d'Éboulet.
1866 : fusion des concessions d'Éboulet et de Ronchamp.

Disparition 1946 : nationalisation, le bassin est confié à EDF.
1958 (arrĂŞt de l'exploitation)
Forme juridique 1757-1792 : mines privées,
1792-1801 : bien national,
1801-1843 : mines privées,
1843-1854 : Société civile Demandre, Bezanson et Cie,
1854-1919 : SCHR (Société civile des houillères de Ronchamp),
1919-1946 : SAHR (Société anonyme des houillères de Ronchamp),
1946-1958 : société nationalisée[1].
Siège social Champagney, Mulhouse puis Ronchamp
Drapeau de la France France
Activité Houille, électricité

L'exploitation a dĂ©marrĂ© dans des galeries Ă  flanc de coteaux avant que ne soit creusĂ© le puits Saint-Louis en 1810. Il est le premier vĂ©ritable puits d'extraction du bassin minier. Les couches de charbon s'enfonçant de plus en plus, les puits se succèdent et sont de plus en plus profonds jusqu’à ce que la compagnie (la SociĂ©tĂ© civile des houillères de Ronchamp) finisse par creuser deux fois de suite le puits le plus profond de France ; le puits du Magny (694 mètres) en 1878 et le puits Arthur-de-Buyer (1 010 mètres) en 1900. Ă€ la nationalisation des mines en 1946, les puits en activitĂ© et la centrale thermique sont confiĂ©s Ă  ÉlectricitĂ© de France. Cette exploitation est aussi marquĂ©e par des catastrophes minières, en particulier des coups de grisou.

Après la fermeture en 1958, les sites miniers sont mis en sécurité, les infrastructures sont pour la plupart démolies et les ouvriers sont convertis à d'autres activités. Dans les années 1970 et 1990, le musée de la mine Marcel-Maulini et deux associations sont créés pour préserver la mémoire de ce passé minier ; plusieurs sites sont réaménagés pour devenir visitables.

GĂ©ographie

Localisation de Ronchamp, à l'est du département de la Haute-Saône.
Ronchamp
Localisation de la Haute-SaĂ´ne en France
Localisation de Ronchamp, à l'est du département de la Haute-Saône.

Situation

La zone exploitée et influencée par les houillères correspond au bassin minier de Ronchamp et Champagney qui est situé au cœur des bassins houillers des Vosges et du Jura, à l'est du département de la Haute-Saône, dans le nord de la région française de Bourgogne-Franche-Comté, à proximité de l'Alsace et des industries de Mulhouse. Les houillères sont donc une source d'énergie importante et incontournable pour les deux régions. La zone de chalandise alsacienne se situe entre les villes de Mulhouse, Thann et Cernay[2].

La concession de Ronchamp, Champagney et Éboulet, oĂą sont exploitĂ©es les mines, mesure 4 503 hectares et inclut les communes de Ronchamp, Champagney, Magny-Danigon, Clairegoutte, Andornay, Palante et La CĂ´te (seules les trois premières accueillent des charbonnages). Elle est entourĂ©e par la concession de Mourière au nord-ouest, la concession de Saint-Germain Ă  l'ouest et la concession de Lomont au sud mais aussi par des travaux de recherches Ă  l'est.

GĂ©ologie

Un bloc de roches volcanique au milieu de morceaux de schistes
Exemple de roches constituant les terrils de Ronchamp.
Schémas montrant comment l'érosion amène les débrits végétaux dans un lac avant que ceux-ci ne soit recouvert par les sédiments.
La formation du gisement de Ronchamp.

Le charbon a entamĂ© sa formation il y a moins de 300 millions d'annĂ©es, pendant le StĂ©phanien. La transformation des dĂ©bris vĂ©gĂ©taux a eu lieu sur une pĂ©riode de 20 millions d'annĂ©es pour former la houille. Pendant cette phase, les sĂ©diments organiques se rassemblent dans une cuvette et sont recouverts par des alluvions, ils perdent ensuite leur oxygène et leur hydrogène Ă  cause d'une Ă©lĂ©vation de la tempĂ©rature et de la pression[3].

Le gisement fait partie du bassin houiller stéphanien sous-vosgien, situé sur un synclinal est-ouest Permo-Carbonifère[4]. Il est ici composé de deux couches de charbon (dont l'épaisseur varie de quelques centimètres à trois mètres), parfois séparées par une couche intermédiaire, s'étendant sur une surface de cinq kilomètres de longueur sur deux kilomètres de largeur avec une forme de coque de bateau[i 1]. Ce gisement est perturbé par plusieurs soulèvements géologiques du socle ; les soulèvements de l’Étançon, de Saint-Joseph, d'Éboulet, du Magny, de Sainte-Barbe ou encore le grand soulèvement sud[5] - [i 1].

Il s'appuie sur le versant méridional du massif des Vosges avec un pendage de 20° vers le sud-ouest. Celui-ci est presque immédiatement recouvert par du grès rouge et divers types d'argile. Le charbon n'affleure que sur une fine bande au nord du gisement en pleine forêt, ce qui explique sa découverte tardive[A 1] - [6].

Les roches stériles retrouvées dans les différents terrils sont majoritairement des schistes ou de la pyrite de fer. Ces deux roches se trouvent barrées dans les couches de houille ou autour de ces dernières, ce qui rend l'exploitation difficile et impose de laver le charbon avant sa commercialisation[A 1]. Les terrils du basin minier recèlent de nombreux fossiles témoignant de l'époque du Carbonifère dont la particularité est de regrouper à la fois des plantes vivant dans un environnement sec et montagnard (Épine noire, Fougères, Cordaites et les premières plantes à fleurs qui sont présentes uniquement dans les couches les plus récentes) et dans des milieux de plaines marécageuses (renoncule flottante Lepidodendron, sigillaire, Calamites, Sphenophyllum) ainsi que des poissons d'eau douce (présence d'un grand lac)[A 2].

Histoire

DĂ©buts modestes

Un trou sous la roche dans la forĂŞt en hiver.
Une galerie du XVIIIe siècle.

Des gisements de houille sont découverts à Ronchamp au milieu du XVIIIe siècle. L'activité minière constitue une ressource complémentaire pour une population dont l'activité est alors majoritairement agricole. En 1744, deux galeries de recherche ainsi que diverses fouilles en surface sont creusées, mais ces travaux n'ont rien d'officiels[A 1]. En 1749, le sieur de Gensanne, propriétaire de mines de Plancher-les-Mines et de plusieurs mines d'Alsace, envoie un morceau de charbon dans un laboratoire de Besançon afin d'effectuer des analyses[A 1]. C'est en 1751 que plusieurs demandeurs d'exploitations se font connaître. Parmi eux, deux industriels locaux : le sieur de Gensanne et François Guy, propriétaire d'une grande forge de Magny-Vernois. Finalement aucun d’entre eux n’obtiendra de concession[7].

Deux concessions sont finalement accordées en 1757[A 1] - [8]:

L'arrêté du accorde aux barons de Ronchamp et consorts l'exploitation exclusive, pendant l'espace d'une trentaine d'années, de toutes les mines de charbon de terre qui se trouvent dans l'étendue de la baronnie de Ronchamp. Les deux concessions n'en font qu'une seule, et elles sont exploitées à frais communs par les deux concessionnaires, qui demandent une seule et même concession. Celle-ci est accordée par l'arrêté du [A 1].

Gravure en noir et blanc : le bâtiment de la mine est doté d'une cheminée et tour pyramidale au milieu d'un paysage champêtre.
Le puits Saint-Louis, principal puits de la première moitié du XIXe siècle.

Sur une petite bande de quelques centaines de mètres, quelques dizaines de galeries et de petits puits intĂ©rieurs sont creusĂ©s et exploitĂ©s entre 1760 et 1810. Mais la production est faible (de 2 000 Ă  4 000 tonnes par an[9]) et les conditions de travail sont pĂ©nibles. Ă€ la RĂ©volution, les mines deviennent des « biens de l'État » et sont par la suite exploitĂ©es par des institutions Ă©tatiques, puis diverses sociĂ©tĂ©s privĂ©es. Ă€ la fin du XVIIIe siècle est crĂ©Ă© le hameau de la Houillère avec des logements pour les ouvriers et le directeur, des places Ă  charbon et des bâtiments de triage. Des petites usines sont Ă©galement construites sur le site, comme une fabrique d'alun, une usine de noir de fumĂ©e ou encore une verrerie[9]. En 1810, le fonçage du puits Saint-Louis est entrepris, premier d'une sĂ©rie de vingt-sept[A 3]. Deux ans plus tard, les houillères sont acquises par la sociĂ©tĂ© Dollfus-Mieg et Compagnie appartenant Ă  une famille industrielle alsacienne qui Ă©tait alors la principale cliente des mines de charbon de Ronchamp[10].

De 1815 Ă  1832, huit puits se succèdent. D'abord le puits Henri IV (1815 ; profondeur : 61 mètres), très proche voisin du puits Saint-Louis, il sert peu Ă  l'extraction principalement utile Ă  l'exhaure[A 3] et Ă  l'aĂ©rage de son voisin, plus profond et plus productif[11]. Le puits Samson (1822 ; profondeur : 19 mètres) est creusĂ© Ă  l'ouest du hameau dans une zone marĂ©cageuse du bois de la Tançon est rapidement abandonnĂ© Ă  cause de la mauvaise qualitĂ© du charbon et de l’affluence de l'eau[A 3].

Ă€ l'est du hameau, dans le bois du Chevanel sont creusĂ©s quatre puits qui connaitrons une activitĂ© extractive n'excĂ©dants pas une dĂ©cennie. Il s'agit du puits no 1 (1825 ; profondeur : 164 mètres), du puits no 2 (1825 ; profondeur : 156 mètres), du puits no 3 (1825 ; profondeur : 38 mètres) et du puits no 4 (1829, profondeur : 45 mètres). Les deux premiers sont Ă©quipĂ©s de machine d'extraction Ă  vapeur, mais les deux derniers se contente d'un baritel[A 3].

Plus lointain, au sud-est, le puits no 5 (1830 ; profondeur : 74 mètres) est creusĂ© dans le bois des Époisses, il rencontre un soulèvement de terrain sans dĂ©pĂ´t houiller et manque de peu la zone qui sera exploitĂ© trois dĂ©cennies plus tard par les puits Sainte-Pauline et Sainte-Barbe[12].

Le puits no 6 (1832) — creusĂ© au sud du puits Samson — descend toutefois, Ă  66 mètres, sur un soulèvement et le puits Saint-Louis est en fin d'exploitation, car les deux couches qu'il exploite ont disparu[10]. Le creusement du puits no 7 est donc entrepris en 1839 afin de trouver de nouvelles veines de charbon. Comme la compagnie est en faillite, la concession est mise en vente et le fonçage du puits arrĂŞtĂ©. L'histoire des houillères de Ronchamp aurait pu s'arrĂŞter lĂ [i 2].

Épopée industrielle

Une petite concession au nord-ouest (Mourière) avec deux puits, une grande concession au nord ou se trouve tous les puits anciens entre Ronchamp et Campagney ; une autre grande concession au sud comprenant surtout des puits récents creusés autour d'Éboulet et de Magny-Danigon.
Évolutions des concessions (1757-1950).

En 1843, Charles Demandre, propriĂ©taire de forges Ă  Saint-Loup et Ă  Aillevillers et Joseph Bezanson, filateur Ă  Breuches, achètent la concession de Ronchamp pour 520 000 francs[13]. Après l'achat de la concession par la sociĂ©tĂ© alsacienne Demandre-Bezanson et Cie, le fonçage du puits no 7 reprend et le charbon est finalement atteint Ă  une profondeur de 205 mètres, dans une nouvelle cuvette plus vaste et plus riche. Une machine d'extraction Ă  vapeur est installĂ©e en surface afin de favoriser l'exploitation[13]. Fin 1843, beaucoup de puits ferment : seuls subsistent le puits Henri IV, le petit puits intĂ©rieur du Cheval et les puits nos 3, 6 et 7. En 1845 est creusĂ© le puits Saint-Charles, premier puits vraiment extractif des houillères de Ronchamp, qui atteint une profondeur de 315 mètres. Cette mĂŞme annĂ©e, les travaux aux puits Henri IV, du Cheval et no 3 en sont Ă  leur phase finale. Le dĂ©pilement des derniers massifs houillers est effectuĂ©, le puits no 6 est fermĂ©, tandis que le puits no 7 continue d'extraire jusqu'en 1849[14]. Ă€ partir de 1847, les houillères de Ronchamp vont connaĂ®tre la concurrence des houillères d’Éboulet qui obtiennent une concession en 1862, exploitĂ©e par un unique puits d'extraction : le puits Notre-Dame[15] - [16].

Cinq puits sont creusĂ©s dans les annĂ©es 1850, pour pallier une mauvaise gestion des moyens d'extraction de la compagnie qui s'est contentĂ©e d'utiliser un seul puits (Saint-Charles), Ă©quipĂ© d'un système d'extraction complexe et dĂ©fectueux (la machine Ă  taquets)[17]. Tout d'abord, le puits Saint-Joseph, ouvert en 1855 Ă  la profondeur de 453 mètres. Il devient le puits le plus productif des Houillères de Ronchamp, secondant le puits Saint-Charles. En 1854, Charles Demandre et Joseph Bezanson dĂ©cident de crĂ©er — avec des mĂ©tallurgistes haut-saĂ´nois et des industriels alsaciens — la « SociĂ©tĂ© civile des Houillères de Ronchamp » avec un capital de cinq millions de francs pour concurrencer Éboulet et financer le fonçage de trois puits la mĂŞme annĂ©e puis un quatrième l'annĂ©e suivante. Le puits Sainte-Barbe ouvre en 1860 avec une profondeur de 324 mètres. Le puits Sainte-Pauline ouvre l'annĂ©e suivante avec 546 mètres de profondeur. Le puits Saint-Jean, entrepris au mĂŞme moment que les deux prĂ©cĂ©dents est abandonnĂ© en 1856 Ă  la profondeur de 51 mètres alors qu'il aurait pu seconder le puits Sainte-Pauline pour l'extraction d'un grand massif houiller. Le puits de l'EspĂ©rance, creusĂ© en 1855, hĂ©rite de la machinerie du puits Saint-Jean. Il est abandonnĂ© Ă  103 mètres de profondeur[15] - [18].

LimitĂ© par la prĂ©sence de la concession d'Éboulet au sud dans les annĂ©es 1860, les Houillères de Ronchamp entreprennent le fonçage de deux puits aux extrĂ©mitĂ©s du bassin : le puits Sainte-Marie, foncĂ© Ă  l'ouest et achevĂ© en 1867 Ă  une profondeur de 359 mètres, qui exploite un peu plus de mille tonnes dans une couche de mĂ©diocre qualitĂ© avant de devenir puits d'aĂ©rage en 1869 ; le puits Saint-Georges, foncĂ© Ă  l'est et achevĂ© en 1868 Ă  une profondeur de 470 mètres, qui exploite près de l'aval-pendage du puits Sainte-Pauline, avant de fermer en 1873[A 3] - [19]. En 1857, une grève Ă©clate Ă  la suite de deux violents coups de grisou, la compagnie en profite pour renvoyer les Fressais, trop revendicatifs. En 1862, la crise cotonnière touche d'importants clients alsaciens ce qui affecte la production et provoque une pĂ©riode de chĂ´mage[17].

Vers 1865, les houillères de Ronchamp entrent dans leur pĂ©riode d'apogĂ©e et de prospĂ©ritĂ© Ă©conomique qui dure jusqu'Ă  la fin du siècle avec le creusement du puits Arthur-de-Buyer. La production s'Ă©lève Ă  environ 200 000 tonnes de houille par an avec un personnel aux alentours de 1 500 personnes[4].

En 1866, les sociétés de Ronchamp et d'Éboulet fusionnent pour des raisons économiques (les deux sociétés sont exsangues et la concurrence étrangère inquiète) mais aussi pragmatiques (facilité l'aérage et facilité l'extraction à la limite des deux concessions)[20], le puits Notre-Dame est alors modernisé. Dans le même temps, la houille, qui est commercialisée principalement auprès des industries de Mulhouse, de Belfort — notamment au moyen de chariots tirés par des bœufs et des chevaux empruntant la route Ronchamp-Belfort (RD 619), appelée alors la « route du charbon » — et de Haute-Saône, commence à être transformée pour partie en coke dès 1862 grâce à des fours à coke verticaux de grand volume sur le carreau du puits Saint-Joseph, puis des fours belges horizontaux. Ils sont ensuite remplacés par des fours plus perfectionnés près de l'atelier de lavage-criblage[A 3]. Après 1870, la société des houillères de Ronchamp doit amorcer un nouveau virage. Les anciens puits sont en fin d'exploitation et leur équipement est dépassé. La compagnie doit donc creuser de nouveaux puits pour les remplacer[21]. Deux scientifiques sont consultés pour évaluer les ressources restantes du bassin minier de Ronchamp. En 1883, l'ingénieur général des mines vient mener une recherche sur la direction des couches de charbon et effectuer des sondages aux alentours du gisement exploité[22]. En 1906, c'est le géographe français Pierre Termier qui donnera son avis sur le bassin de Ronchamp. Tous deux ont constaté que le bassin de Ronchamp est fortement perturbé par des failles et des soulèvements, que vers le sud, la profondeur est un handicap fort et que vers l'est et l'ouest, les couches sont trop dispersées et inexploitables. Néanmoins, ils recommandent aux dirigeants d'effectuer des recherches plus lointaines, là où d'autres cuvettes pourraient exister[22].

Grand bâtiment blanc à trois étages et toit à quatre pans et petit baraquements en bois ou à colombage surmonté d'une cheminée en brique rouge.
Les ateliers et les grands bureaux du service administratif.

Ces recherches sont effectuées. À l'est, il n'y a rien de vraiment concluant même si de petites veines de houille sont découvertes à Étueffont et Roppe, villages du Territoire de Belfort, situés à une trentaine de kilomètres de Ronchamp. En revanche, les recherches effectuées à l'ouest se montrent très concluantes avec des couches puissantes découvertes à Lure et à Saint-Germain, bien que profondes et assez faillées[23]. Au sud également, du côté de Lomont, les découvertes sont satisfaisantes[24]. Ces gisements sont conservés comme réserves et font même l’objet de demandes de concession. Mais à la fermeture des mines, ces gisements jugés non rentables n'ont pas été exploités[25].

En 1869, l'ingénieur Mathet organise l'aérage des chantiers du fond en deux groupes de puits. Le premier groupe se compose des puits Saint-Charles, Saint-Joseph et Sainte-Marie, les deux premiers servent à l'entrée d'air neuf, tandis que le dernier sert à l'évacuation de l'air vicié. Le second groupe est composé du puits Sainte-Pauline et du puits Sainte-Barbe, respectivement entrée et sortie d'air[26].

En 1873, deux nouveaux puits sont en cours de fonçage, tous deux au sud-ouest du bassin minier : le puits du Magny, terminĂ© Ă  la profondeur de 694 mètres en 1878, et le puits du Chanois, profond de 588 mètres, mais qui n'est achevĂ© qu'en 1895 en raison d'infiltrations d'eau. Ce dernier accueille ensuite les nouvelles installations de lavage-criblage et cokerie Ă  la fermeture du puits Saint-Joseph. En 1906, une centrale Ă©lectrique est construite et alimente les alentours jusqu'en 1958[A 4]. En 1884, le puits Sainte-Pauline est arrĂŞtĂ© tandis que le fonçage de deux nouveaux puits est lancĂ© : le puits du Tonnet, foncĂ© Ă  l'est, qui est achevĂ© Ă  la profondeur de 546 mètres et exploite un peu de charbon avant de fermer en 1888 ; le puits no 10, foncĂ© au nord du puits Saint-Charles et profond de 247 mètres, qui sert de puits d'aĂ©rage pour celui-ci en attendant qu'il puisse ĂŞtre utilisĂ© Ă  son tour pour l'extraction. Il ferme toutefois en 1896 sans remplir cette mission ; la mĂŞme annĂ©e trois des principaux puits du bassin ferment : les puits Saint-Charles, Saint-Joseph et Notre-Dame d'Éboulet[A 3].

En 1892, le creusement du puits no 11 dĂ©bute ; les travaux se poursuivent jusqu'en 1900 et atteignent la profondeur de 1 010 mètres au moyen d'Ă©normes chevalements mĂ©talliques. BaptisĂ© puits Arthur-de-Buyer, cet ouvrage est alors le plus profond de France[27]. En 1901, les trois puits en activitĂ© emploient au total 1 437 ouvriers, dont 373 mineurs Ă  l’abattage[A 3]. La centrale thermique de Ronchamp est construite entre 1906 et 1907[A 4]. En 1916, le puits du Magny cesse provisoirement l'extraction pour devenir puits de service pour le puits Arthur-de-Buyer et le puits du Chanois. Les houillères de Ronchamp ont connu leur apogĂ©e pendant la seconde moitiĂ© du XIXe siècle, mais le dĂ©clin s'amorce dès le dĂ©but du XXe siècle.

Derniers investissements

Bâtiment carré surmonté d'une tour en béton équipée de deux bigues de contrefort.
Le chevalement en béton du puits Sainte-Marie, et inscrit aux monuments historiques en 2001.
Le grand chevalement devant laquelle se trouve un bâtiment aux grande verrières.
Le chevalement dédoublé du puits Arthur-de-Buyer et le bâtiment abritant la nouvelle machine d'extraction électrique.

Les années 1920 représentent la dernière période d'investissement pour les houillères de Ronchamp. Leur déclin a commencé en même temps que le XXe siècle, avec le creusement du puits Arthur-de-Buyer qui montre les limites techniques de l'extraction à grande profondeur. La concurrence est toujours plus rude et la Première Guerre mondiale a profondément affaibli la compagnie minière de Ronchamp[28]. Entre 1910 et 1924, la centrale électrique du Chanois bénéficie de nombreux agrandissements pour la rendre plus puissante et plus performante, notamment pat l'ajout de chaudières et de turboalternateurs[A 4].

En 1925, la compagnie investit dans l’acquisition de marteaux-piqueurs. Les houillères avaient déjà tenté de mettre en place ce dispositif en 1906 puis en 1918, mais les mineurs s'y étaient fortement opposés en raison du dégagement de poussière et bruit lors de leur utilisation, sans oublier leur poids et leur encombrement[29].

Le puits du Magny reprend l'exploitation en 1927, ce qui implique la restauration des bâtiments qui avaient Ă©tĂ© laissĂ©s sans entretien pendant onze ans[30]. L'annĂ©e suivante, en 1928, c'est le puits Arthur-de-Buyer qui est modernisĂ© : le grand chevalement de 41 mètres de haut du puits A est dĂ©doublĂ© symĂ©triquement et les molettes sont dĂ©placĂ©es pour s'aligner sur la nouvelle machine d'extraction. Un nouveau bâtiment pour machine d'extraction est Ă©difiĂ© Ă  l’opposĂ© de l'ancien. Il possède une architecture assez proche des autres bâtiments, mais dans un style modernisĂ©, plus annĂ©es 1920. La nouvelle machine Ă©lectrique Alsthom comportant un tambour bicylindroconique et un moteur de 1 960 chevaux est installĂ©e dans le nouveau bâtiment. Les ventilateurs sont retirĂ©s (l'aĂ©rage Ă©tant concentrĂ© Ă  Sainte-Marie). Toutes les chaudières sont supprimĂ©es, sauf celle qui alimente les douches[31]. En 1924, le puits Sainte-Marie reçoit un chevalement de bĂ©ton armĂ© et deux puissants ventilateurs Ă©lectriques. Il devient dĂ©sormais le siège de concentration de l'aĂ©rage des houillères de Ronchamp[32].

Le puits Notre-Dame du hameau d'Éboulet renaît lui aussi de ses cendres. Il devient un siège d'exhaure grâce à de puissantes pompes. En effet l'eau qui a envahi les anciens puits menace le puits du Magny et ses voisins[33]. De plus, un ancien massif houiller qui avait été abandonné pour faire barrage aux infiltrations d'eau va pouvoir être exploité[34]. Le dénoyage va durer presque deux ans, mais cela permettra de relier le puits Notre-Dame au puits du Chanois par la bowette Cameroun et d'exploiter ce massif houiller[35].

Crise et fin

Depuis le dĂ©but du siècle, les houillères de Ronchamp avaient commencĂ© Ă  dĂ©cliner pour plusieurs raisons. Dans un premier temps, l'extraction Ă  grande profondeur pose de nombreux problèmes pour l'aĂ©rage (la tempĂ©rature peut atteindre 47 °C Ă  1 000 mètres de profondeur[36]). Ensuite, l’absence de moyens de transport capables d'acheminer les quantitĂ©s de charbon extrait. En effet le transport de marchandises par route et voie ferrĂ©e (via un rĂ©seau spĂ©cifique) n'Ă©tait pas suffisamment efficace. Le canal de la Haute-SaĂ´ne aurait dĂ» ĂŞtre le moyen de transport privilĂ©giĂ© que voulait la compagnie pour rĂ©duire le prix de revient du charbon, mais cet ouvrage ne fut jamais achevĂ©[37].

La qualité du charbon de Ronchamp est un autre facteur de ce déclin. Celle-ci s'est dégradée avec l’approfondissement des couches, les clients se plaignaient, et malgré l’installation d'un centre de triage-lavage au puits du Chanois, la situation continue de se dégrader[38]. Dès 1878, du charbon de meilleure qualité, extrait dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, dans le bassin houiller de la Loire ainsi que dans la Sarre concurrence les houillères de Ronchamp grâce à des réseaux de chemins de fer et de canaux établis jusqu'en Alsace[17]. La crise des années 1930 frappe particulièrement la petite houillère de Ronchamp. Une concurrence toujours plus rude, un bassin qui s'épuise ainsi que l'arrivée d'une nouvelle énergie, le pétrole, défavorisent les mines ronchampoises dont le déclin s'amorce inexorablement[39]. Le charbon s'accumule sur le carreau des puits, la production tourne au ralenti et la cokerie du Chanois ferme. Durant la Seconde Guerre mondiale, la période de l'occupation allemande aggrave la situation, puisque l'occupant allonge les horaires de travail et veut augmenter la productivité. Malgré tout, la production reste dérisoire. En 1944, les combats pour la Libération sont très forts autour de Ronchamp et entraînent l'arrêt de l'extraction et le noyage des mines. Ensuite, les bombardements ont provoqué des dégâts sur les installations de surface[40].

Petit chevalement métallique entouré de bâtiments en parpaings.
Le puits de l'Étançon, dernier puits creusé dans le bassin minier.
Sur la droite se trouve un treuil, sur la gauche se trouve une entrée de mine.
Le fonçage de l'Est et son treuil. Avec d'autres galeries, il permettait d'extraire la deuxième couche de la cuvette de l'Étançon.

Lors de la nationalisation des houillères françaises en 1946 sous l'impulsion du Gouvernement provisoire menĂ© initialement par Charles de Gaulle, le bassin minier de Ronchamp est confiĂ© Ă  ÉlectricitĂ© de France (EDF), parce qu'il est trop Ă©loignĂ© des autres grands bassins miniers et qu'il possède une importante centrale thermique[41]. L'appauvrissement du gisement et sa faible rentabilitĂ© conduisent Ă  effectuer des recherches aux affleurements de charbon, notamment Ă  l'endroit oĂą une première couche avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© exploitĂ©e par les anciens travaux avec galeries, mais oĂą une deuxième avait Ă©tĂ© dĂ©daignĂ©e par manque de moyens techniques. De 1949 Ă  1950, est ainsi creusĂ© un petit puits dans la forĂŞt de l'Étançon : le puits de l'Étançon d'une profondeur de 44 mètres[A 3]. C'est Ă  cette Ă©poque que sont Ă©galement creusĂ©s la galerie 780, le fonçage Robert, le fonçage de l'Est, le plan Grisey no III, la galerie Datout et la galerie Fourchit. C'est un retour Ă  l'artisanat des dĂ©buts que connaĂ®t cette mine pendant sa dernière dĂ©cennie d'existence[42]. La production se chiffre alors Ă  20 000 tonnes par an et les conditions de travail n'ont rien Ă  voir avec celles des grands bassins miniers de l'Ă©poque. Ă€ Ronchamp les mineurs ont toujours leurs lampes Ă  la main, leur barrette en cuir et emploient toujours le marteau-piqueur et la pelle[43].

Dès 1950, EDF tente d’abandonner l’exploitation du charbon Ă  Ronchamp, mais les mineurs constituent un comitĂ© de dĂ©fense de la mine qui se bat pour prolonger la durĂ©e de vie de l'exploitation. Ils suggèrent notamment de relancer le puits du Tonnet, d'exploiter l'Ă©tage 1 000 du puits Arthur-de-Buyer, de mener des recherches dans le secteur situĂ© entre les puits Sainte-Marie et de l’Étançon, de moderniser la centrale Ă©lectrique et mĂŞme de dĂ©marrer l'exploitation du bassin de Saint-Germain ; rien ne sera fait[44] - [45]. Les derniers puits ferment les uns après les autres : le puits du Chanois en 1951, le puits Arthur-de-Buyer en 1954, le puits de l'Étançon en 1958. Et finalement, le samedi , la dernière berline en provenance du panneau Clovis remonte par le puits du Magny, le dernier encore en activitĂ©, qui ferme Ă  son tour. Le , un arrĂŞtĂ© accepte la renonciation aux concessions de Ronchamp et Éboulet Ă  ÉlectricitĂ© de France[46].

Reconversion

Après la fermeture des houillères en 1958, tout le patrimoine immobilier est revendu, tandis qu'il faut sécuriser les sites miniers et reconvertir les mineurs[40]. Ces derniers sont souvent allés travailler dans d'autres mines (notamment aux mines de potasse d'Alsace et aux houillères de Blanzy). Mais d'autres ont travaillé pour la MagLum ou pour EDF[40]. Les infrastructures sont démantelées et la plupart des bâtiments sont démolis, hormis certains qui sont convertis (puits Arthur-de-Buyer) ou conservés pour le patrimoine (puits Sainte-Marie). Les entrées de mine (puits et galeries) doivent être condamnées. Les galeries sont généralement murées. Entre 1997 et 2013, les amis du musée de la mine ont mis en sécurité cinq entrées de galeries[A 5]. Quant aux puits fermés en 1958, ils sont comblés avec des schistes, une dalle en béton est coulée. Une borne présente sur la dalle indique son nom, sa profondeur et son diamètre. Les puits comblés avant la fin XIXe siècle étaient souvent remblayés avec de la terre[40] - [47].

  • Une entrĂ©e de mine rĂ©novĂ© avec des cadres en bois.
    La galerie 780, murée en 1999 par les AMM.
  • Une dalle en bĂ©ton circulaire surmontĂ© d'une borne est entourĂ© par la vĂ©gĂ©tation composĂ© de broussailles et d'arbustes.
    Le puits Saint-Georges comblé en 1958 (on distingue bien la borne au milieu de la dalle en béton).
  • Grand trou d'eau en entonnoir recouvert de quelque troncs et branche d'arbres, en pleine forĂŞt.
    Le puits no 5 comblé avant le XXe siècle (il s'affaisse en formant un entonnoir rempli d'eau).
  • Photo hivernale montrant deux bâtiments en ruine sans toiture et envahi par la vĂ©gĂ©tation dont l'un Ă©ventrĂ©e ainsi qu'une cheminĂ©e d'usine tronquĂ©e.
    Le puits Arthur-de-Buyer est devenu une friche industrielle puis une ruine après des reconversions ratées.

Les terrils laissés par l'activité minière représentent des millions de mètres cubes de stériles qui sont souvent exploités comme matériau routier[A 6]. Certains terrils connaissent une combustion interne spontanée pendant plusieurs dizaines d'années leur donnant une couleur rouge[i 3]. Ceux qui restent intacts sont rapidement envahis par les bouleaux[A 7] et les saules. Une végétation spécifique s'y développe, notamment lichen, Drosera et Rubus. Plusieurs espèces rares issues de la mycoflore sont recensées telles que le Pisolithus arhizus, le Lactarius fuscus et le Stropharia rugosoannulata démontrant l’intérêt de conserver ces terrils. Le , le conseil municipal de Ronchamp annonce officiellement la conservation de la partie nord-ouest des terrils de la plaine du Chanois ainsi que le terril du puits de l'Étançon[A 8] - [A 9].

MĂ©moire de la mine

Après la fermeture, la reconversion a été rapide, notamment grâce à la MagLum et la population décide de tourner la page[40]. Mais le docteur des mines, Marcel Maulini, décide de préserver ce passé minier en conservant des documents et des objets de l'époque. Il défend également le patrimoine immobilier, notamment le chevalement du puits Sainte-Marie. L'amicale des Houillères est créée en octobre 1976 à l’initiative de Marcel Maulini pour conserver le patrimoine social et culturel issu de la mine (notamment la fête de la sainte Barbe)[A 10] - [48]. En 1994, une autre association (les amis du musée de la mine) voie le jour avec comme objectifs de conserver les vestiges laissés par l'exploitation et de faire des recherches historiques pour la publication de plusieurs livres et d'un site internet[A 11]. L’histoire et les vestiges de l'activité minière sont inscrits le à l'inventaire général du patrimoine culturel[A 12].

Plusieurs monuments fixes et décorations urbaines rendent hommage à l'exploitation du charbon. La commune de Ronchamp possède un monument aux morts de la guerre de 1870, érigé sur le square du Souvenir français et de la Résistance. Ce monument, inauguré en 1904 par François-Xavier Niessen, fondateur du Souvenir français, possède la particularité d'être à la fois dédié aux victimes de guerre et à celles du travail[A 13] - [49]. Le Cube des Prêles, construit en 1990 dans le centre-ville, évoque la formation du charbon[A 14]. De l'autre côté de l'église, un bas-relief qui rend hommage au travail des mineurs est installé par Agnès Descamps en 2002. Aux affleurements se trouve le mémorial de la mine qui représente les puits du bassin minier. Il est installé en 2004 et inauguré le . Sa forme de trou de serrure évoque la « clé » du développement économique de Ronchamp qu'est l'extraction du charbon[A 15]. Une stèle est installée en 2008 pour le cinquantenaire de la catastrophe de l'Étançon, en mémoire des victimes[A 16]. Un monument est installé en 2012 en face du puits Saint-Louis, au hameau de la Houillère et rappelle les premiers travaux miniers[A 17]. Des wagonnets de mine achetés par la municipalité de Ronchamp auprès de la ville de Montceau-les-Mines sont disposés le long de la RD 619, à proximité de lieux importants de la commune et sur les anciens site miniers[49].

Puits des houillères de Ronchamp

De 1760 Ă  1810, les houillères de Ronchamp extrayaient le charbon de terre par galeries et petits puits intĂ©rieurs. De 1810 Ă  1900 sont creusĂ©s 26 puits de plus en plus profonds. La compagnie creuse deux fois de suite le puits le plus profond de France ; le puits du Magny (694 mètres) en 1878 et le puits Arthur-de-Buyer (1 010 mètres) en 1900. En 1950 est creusĂ© le 27e puits, dans la forĂŞt de l'Étançon. Chacun des vingt-sept puits possède son histoire et ses caractĂ©ristiques propres. La durĂ©e de vie des puits est très variable, les puits rencontrant des accidents de terrain ou des difficultĂ©s techniques sont abandonnĂ©s quelques annĂ©es après le dĂ©but de leur fonçage. Les puits qui rencontrent des couches importantes peuvent durer plusieurs dĂ©cennies, mais la plupart du temps avec une exploitation irrĂ©gulière.

Liste des grands puits ayant été en activité
FonçageNomProfondeurActivitéFonctionAutres fonctions
1810puits Saint-Louis135 m1823 – 1842extraction
1815puits Henri IV61 m1816 – 1835extraction
1822puits Samson19 m1824extraction
1825puits no 1164 m1827 – 1833extraction
1825puits no 2156 m1828 – 1833extraction
1825puits no 338 m1826 – 1828extraction
1829puits no 445 m1830 – 1833extraction
1830puits no 574 m1832sondage
1832puits no 666 m1834 – 1836extractionaĂ©rage 1839 – 1855
1839puits no 7205 m1843 – 1849extractionaĂ©rage 1849 – 1872
1845puits Saint-Charles / no 8315 m1847 – 1895extraction
1850puits Saint-Joseph453 m1855 – 1895extraction
1851puits Notre-Dame d'Éboulet564 m1859 – 1896extractionexhaure 1896 – 1958
1854puits Saint-Jean51 m1856recherche
1854puits Sainte-Barbe324 m1860 – 1872extractionaĂ©rage du puits Sainte-Pauline 1869 – 1884
1854puits Sainte-Pauline546 m1861 – 1884extraction
1855puits de l'EspĂ©rance103 m1858recherche
1864puits Sainte-Marie359 m1866 – 1869extractionaĂ©rage 1869 – 1896 puis 1924 – 1958
1866puits Saint-Georges470 m1868 – 1873extraction
1873puits du Magny694 m1878 – 1958extractionservice 1916 – 1930
1873puits du Chanois588 m1895 – 1951extraction
1883puits du Tonnet / no 9574 m1886 – 1888recherche
1884puits no 10247 m1886 – 1896aĂ©rage
1894puits Arthur-de-Buyer / no 111 010 m1900 – 1954extraction
1949puits de l'Étançon / no 13 bis44 m1950 – 1958extraction

Effectif et production

Évolution de l’exploitation charbonnière aux puits de Ronchamp [A 18]
18001810182018301840185018601870188018901900191019201930194019501958
Effectif (approximatif) du personnel100100100200283628962158913691383149911291211107488668633
Production (approximative) en milliers de tonnes31714181968681931872032451559211789696


  • Histogramme
  • Entre 1810 et 1958 avec un pic important entre 1860 et 1900.

La production connait son apogĂ©e entre les annĂ©es 1860 et la Première Guerre mondiale avec deux pics notables vers 1870 et 1900. Au total, c'est entre 16 et 17 millions de tonnes qui sont extraites dans le bassin minier[A 1].

Autres houillères et gisements

De nombreuses sociétés et de nombreuses concessions autres que celle de Ronchamp ont réalisé des travaux de recherches et d'extraction dans des territoires plus ou moins proches et que ce soit pour le même gisement, ou l'un des trois autres, répartis autour des massifs du Jura et des Vosges. Les deux concessions les plus proches sont celles de Mourière et d'Éboulet, cette dernière fusionnant avec Ronchamp le après avoir été sa plus sérieuse concurrente.

Aspects Ă©conomiques et sociaux

Pendant plus de deux siècles, l'activitĂ© minière rythme la vie de la commune : chaque annĂ©e près de 200 000 tonnes de charbon sont extraites. La communautĂ© polonaise, qui reprĂ©sente une part importante des mineurs, se retrouve le pour la fĂŞte de la Sainte-Barbe, patronne de la corporation[A 19].

Patronat

Portrait noir et blanc 3/4 d'un homme âgé portant un longue barbe
Arthur de Buyer, président de 1876 à 1900.

Sous le Second Empire, les actionnaires des houillères sont particulièrement exigeants sur la production et la rentabilité de la société. Ainsi le conseil d'administration se montre autoritaire avec ses ouvriers et exige toujours de meilleurs résultats du directeur[50]. Sous l'impulsion de l'ingénieur Mathet, directeur des houillères entre 1856 et 1875, la production va quadrupler et le rythme d'extraction continue d’augmenter jusqu’en 1930[51].

En 1928 puis en 1936, la direction tente d'imposer un système de chronométrage, mais il est rapidement abandonné face à la forte opposition des employés. Après 1945, le gisement arrivant à épuisement, la société ne lutte plus contre la baisse du rendement[50].

Bien qu’exigeants, les dirigeants paternalistes du XIXe siècle restent compréhensifs et soucieux à l'égard de leurs ouvriers. Ils luttent activement contre le mal-logement, la malnutrition, la précarité et sont particulièrement concernés par l'éducation, la santé, l'hygiène, le mode de vie et la discipline. C'est aussi par la personnalité du directeur que se traduit la relation entre les ouvriers et la compagnie, François Mathet, Léon Poussigue et Armand Egerman seront assez populaires et ont marqué l'histoire de la société[52].

La compagnie est également très présente dans la vie sociale et festive du bassin minier. Elle possède une harmonie, organise la fête de la sainte Barbe et s’investit dans les associations sportives, culturelles et religieuses[53]. Elle subventionne les écoles, les églises (catholiques) et les temples protestants du bassin minier[54].

Milieu ouvrier

Photographie noir et blanc montrant un groupe de mineurs au visage noirci posant devant un bâtiment en briques.
Un groupe de mineurs devant la recette du puits Arthur-de-Buyer vers 1905.

Les premiers mineurs de Ronchamp sont issus du milieu agricole, ils sont 42 en 1768 et le travail Ă  la mine reste un second emploi[55]. Les « mineurs-paysans » sont caractĂ©ristiques du bassin minier de Ronchamp et cela les distingue des autres grands bassins français. Mais progressivement, la majoritĂ© des ouvriers dĂ©laisse le travail des champs et se consacre uniquement Ă  la mine[56]. Entre 1820 et 1850, la surpopulation rurale permet aux houillères de recruter du personnel issu des villages voisins, en particulier de Fresse, un village isolĂ© dont les habitants reprĂ©sentent la moitiĂ© de l'effectif de la compagnie au milieu du XIXe siècle. Ces derniers, qui vivent et travaillent ensemble Ă  Ronchamp, dĂ©veloppent ainsi une forte camaraderie et une conscience de classe et dĂ©clenchent plusieurs grèves. L'une d'entre elles, survenue illĂ©galement en , cause le renvoi de certains ouvriers. Ă€ la fin du siècle, l'Ă©loignement des puits de mines qui sont creusĂ©s de plus en plus vers le sud, oblige de nombreux mineurs du village Ă  dĂ©mĂ©nager. En 1886, l'effectif des houillères s'Ă©lève Ă  1 600 ouvriers dont 150 seulement vivent Ă  Fresse[57].

Femmes et enfants

Comme dans de nombreux bassins miniers à travers le monde et à différentes époques, des femmes et des enfants sont employés par la mine, y compris au fond. Plusieurs lois sont promulguées au fil du temps pour endiguer progressivement ce phénomène à l'échelle nationale. En 1813, un décret impérial de Napoléon Ier interdit le travail des enfants de moins de 10 ans. En 1841, sous Louis-Philippe, le temps de travail des enfants de moins de douze ans est limité à 8 heures ; puis le travail de nuit leur est interdit par Napoléon III en 1868. Six ans plus tard, le gouvernement du président de la République, Patrice de Mac Mahon, pousse la limite d'âge à 12 ans, limite le temps de travail à 8 heures pour les moins de 16 ans et interdit le travail des femmes au fond de la mine. En 1895, 1906 puis 1910, des réglementations plus restrictives sont publiées, notamment sur le travail de nuit et sur les postes occupés (ceux demandant le moins d’efforts physiques)[58].

À Ronchamp, la compagnie ferme les yeux lorsqu'en 1854, un ingénieur constate que des femmes et des enfants sont employés clandestinement au fond de la mine pour aider les pères de famille, sans être rémunérés. Deux ans plus tard, l'ingénieur-directeur Mathet considère cette pratique comme immorale et peu efficace, il décide donc de renvoyer toutes les femmes du fond[58].

En 1901 la compagnie compte 1 392 salariĂ©s dont 59 galibots de plus de 16 ans travaillant au fond et 127 femmes et enfants employĂ©s au jour[58].

En 1920, le travail des jeunes de moins de 16 ans est exceptionnel au fond. Pourtant, avec la crise des années 1930, la Seconde Guerre mondiale et la reconstruction, le manque d'effectif fait que des enfants de 13 ou 14 ans sont employés au fond de la mine. Les femmes et les enfants restent actifs en surface, notamment au triage du charbon, certaines femmes travaillent au secrétariat des grands bureaux de l'entreprise[59].

Temps de travail

Entre 1856 et 1871, les trois postes de 8 heures qui assurent l'extraction sont progressivement remplacés par deux postes de 12 heures pour tout le personnel. Cette mesure permet d’augmenter la production d'un quart et de réduire les coûts des descentes des ouvriers d'un quart. En 1906, la loi fait passer le temps de travail à 9 heures par jour puis à 40 heures par semaine en 1936 sous l'impulsion du Front populaire. En 1946, le statut du mineur stipule que la journée de travail est de 8 heures[60] - [A 20].

Salaires

En 1823, les mineurs sont payĂ©s Ă  la journĂ©e. En 1857, le système Ă©volue : les abatteurs sont payĂ©s au mètre cube tandis que les manĹ“uvres qui s'occupent du chargement et du transport sont toujours payĂ©s Ă  la journĂ©e de travail. En 1861, pour encourager la production de blocs volumineux, la compagnie paye 60 francs le mètre cube de blocs contre 20 francs pour le mĂŞme volume en menu. Quatre ans plus tard, une prime de 30 francs par berline est ajoutĂ©e au système de paiement des manĹ“uvres[61]. Ă€ cĂ´tĂ© du salaire, les ouvriers bĂ©nĂ©ficient de plusieurs avantages tel que le chauffage gratuit, un loyer bas, les pensions pour les veuves et les anciens employĂ©s ainsi qu'une caisse de secours subventionnĂ©e par la compagnie[62].

Il existe des Ă©carts importants entre le salaire des mineurs Ă  l’abattage et celui des manĹ“uvres. Ainsi en 1900, un piqueur gagne 6,17 francs par jour quand un chargeur gagne 3,23 francs. L'Ă©cart se creuse davantage comparĂ© aux ingĂ©nieurs des mines ; en 1910, un manĹ“uvre gagne environ 900 francs par an quand un ingĂ©nieur en retraite touche une pension de 4 000 francs chaque annĂ©e[63]. Ă€ son arrivĂ©e Ă  la direction des houillères de Ronchamp en 1891, LĂ©on Poussigue se voit offrir un salaire de 12 000 francs par an avec une prime de 1,5 % puis % sur les bĂ©nĂ©fices de l'entreprise[64] - [65].

À partir de 1936, les salaires restent stables et ne dépendent plus de la production.

Salaire journalier en 1936[66]
MĂ©tier(s)Montant
Mineur de fond29 F
Aide-manĹ“uvre et <16 ans (fond)23 F
Machiniste, manĹ“uvre, mĂ©canicien, lampiste24 F
Enfant-manĹ“uvre, femme au triage17 F
>16 ans (jour)13 F
<16 ans (jour)10 F
Électricien, responsable aux installations annexesF/heure
Minimum garanti Ă  la tâche27 F

Grèves

Les premiers mineurs de Ronchamp sont des agriculteurs locaux qui peuvent se permettre de quitter le travail de la mine s'ils n'y voient pas suffisamment d'avantages. Les populations immigrées, très mobiles, peuvent fréquemment changer d'employeur et ainsi quitter la compagnie. Pendant la majeure partie du XIXe siècle, les ouvriers n'ont aucun moyen efficace de revendication face au patronat, alors très puissant, ce qui explique ce phénomène de mobilité qui se retrouve dans une grande partie de la population active de l'époque. La compagnie veille d'ailleurs à étouffer tous les mouvements de protestation dans le bassin minier notamment par les renvois des « meneurs » et favorise les réclamations individuelles[67].

La première grève notable éclate le au puits Saint-Charles, où tous les manœuvres cessent de travailler pour protester contre l'augmentation du temps de travail, paralysant ainsi toutes les activités du charbonnage pendant huit jours. Dix mineurs sont arrêtés par les gendarmes et d'autres sont renvoyés de la mine. Le suivant, ce sont tous les ouvriers qui se mettent en grève, à la suite de trois coups de grisou successifs tuant une douzaine de mineurs au puits Saint-Charles. Le puits est jugé trop dangereux, car mal aéré et équipé de matériel trop défectueux. La direction porte plainte pour délit de coalition mais la préfecture de Haute-Saône donne raison aux mineurs et l'ingénieur est condamné à la prison pour les manques flagrants à la sécurité[68].

Pour chaque grève, la compagnie refuse le dialogue et l'arrêt du travail. En 1884, les syndicats sont légalisés par la Loi Waldeck-Rousseau. Six ans plus tard, les mineurs peuvent élire leur délégués mineurs, chargés de défendre les droits ouvriers et de surveiller la sécurité du travail. La voie du dialogue s'ouvre alors entre les employés et les administrateurs[69]. Le se tient la première assemblée publique des mineurs à Recologne qui permet la création, le suivant de la « chambre syndicale des ouvriers mineurs du bassin de Ronchamp » qui obtient la révision du versement des salaires et de l'organisation du travail en 1906 à l'issue d'une grève[54].

Immigration polonaise

Après la Première Guerre mondiale, les houillères de Ronchamp ont des problèmes de main-d’œuvre, entrainant le recours à des émigrés polonais pour l'exploitation du site[A 21]. Trois vagues d'immigration successives peuvent être distinguées. La première se produit en 1919, juste après la guerre, cent douze Polonais arrivent aux mines de Ronchamp, mais ils préfèrent partir travailler dans des fermes[70]. La seconde commence en 1921 avec des ouvriers polonais auparavant employés en Allemagne et qui s'installent à Ronchamp ; ce sont de vrais mineurs appréciés par la direction[71]. Enfin, la dernière dure de 1924 à 1931, c'est la plus grande vague d'immigration de Polonais à Ronchamp. En 1934, ils sont 580, soit la moitié de l'effectif des houillères[71].

Pendant une douzaine d'années, ces Polonais vont s’intégrer à la population locale, y apporter leurs coutumes et leur savoir-faire. Ils travaillent avec les autres mineurs au puits du Chanois, au puits du Magny et au puits Arthur-de-Buyer ; leur intégration est rapide[71].

Cités minières et autres logements

Les premiers bâtiments édifiés pour loger les mineurs datent du début du XIXe siècle, ils sont installés au hameau de la Houillère[72]. Certains de ces bâtiments existent toujours aujourd'hui[A 22]. Afin d’accueillir les familles de mineurs, la compagnie doit construire de vraies maisons aménagées de façon correcte, les mineurs se plaignant de leurs conditions de vie[73]. Les houillères de Ronchamp avaient déjà tenté de remédier à ce problème en achetant des maisons particulières, mais cette solution s'était avérée insuffisante[73].

Les propriétaires des mines avaient déjà fait construire des cités ouvrières pour loger la main-d’œuvre de leurs usines textiles de Mulhouse. Ils décident donc de réutiliser le concept pour les mineurs de Ronchamp[73]. La première véritable cité ouvrière est construite vers 1854[73], il s'agit de la cité de la plateforme[i 4]. D'autres cités minières suivent :

  • Deux rangĂ©s d’anciennes maisons ouvrières.
    La cité de La plateforme.
  • Une grande maison mitoyenne et deux autres plus petites, simples.
    La cité Saint-Jean.
  • SĂ©rie de maisons mitoyennes identiques.
    La cité Saint-Charles.
  • SĂ©rie de maisons mitoyennes identiques.
    La cité des Époisses.
  • Groupe de maisons au pied d'une colline boisĂ©e.
    La cité du Magny.
  • Grande maison mitoyenne.
    La cité des chefs de poste.
  • Deux maisons mitoyenne derrière des clĂ´tures.
    La cité du Morbier.
  • SĂ©rie de maisons mitoyennes identiques.
    La cité d’Éboulet.
Grand bâtiment à deux étages.
Le château d'Éboulet.

D'autres logements de type dortoir sont construits près des puits :

La compagnie minière possĂ©dait un important patrimoine immobilier. En 1927, elle loge 350 familles[75]. Plus tard, en 1944, ce sont 185 bâtiments comportant 425 logements qui sont prĂ©sents sur le site[75]. Parmi ces logements, se trouvaient Ă©galement des maisons d'ingĂ©nieurs, plus importantes ainsi que le château de la Houillère qui a longtemps servi de demeure aux directeurs de la mine[75].

Catastrophes minières

Un rocher entouré de quatre mini chevalement en béton porte une plaque de marbre. Inscription : À la mémoire des 4 victimes de l’étançon le 16 décembre 1950, Billequey Louis, Demesy martial, Jenroy Marius et Kortitzko Gerard.
La stèle rendant hommage aux victimes du .

Comme dans tous les bassins miniers, celui de Ronchamp a été touché par de nombreux accidents (incendies, fortes arrivées d'eau, éboulements et coups de grisou) qui ont profondément affecté la population locale.

Les mines de Ronchamp étaient réputées comme très grisouteuses. Au total, il y eut 19 coups de grisou[76].

Liste des principaux coups de grisou mortels.
DatePuitsNombre de victimesType d’aérageCirconstances
puits Saint-Louis20 morts et 15 blessésnaturelgaz venus des anciens travaux
puits Saint-Louis28 morts et 5 blessésnaturelallumage volontaire du gaz
puits Saint-Charles8 morts et 6 blessésventilateur du puits no 7aérage insuffisant
puits Saint-Joseph29 mortsventilateur sur le puitsinvasion de grisou
puits Sainte-Marie8 morts et 3 blessésventilateur sur le puitscoup de grisou « long feu »
puits du Magny15 mortsventilateur sur le puitsmauvais aérage
puits Saint-Charles23 mortsventilateur sur le puitsexplosion

Personnalités liées aux houillères

Notes et références

Références aux ouvrages en bibliographie

  1. Jean-Jacques Parietti 2001, p. 83.
  2. Michel Godard 2012, p. 6-7.
  3. PNRBV, p. 5.
  4. Michel Chevalier 1961, p. 20.
  5. Jean-Jacques Parietti 2001, p. 80.
  6. E. Trautmann 1885, p. 5.
  7. Jean-Jacques Parietti 2001, p. 8.
  8. E. Trautmann 1885, p. 6.
  9. Jean-Jacques Parietti 2001, p. 9.
  10. Jean-Jacques Parietti 2001, p. 16.
  11. Michel Godard 2012, p. 91.
  12. François Mathet 1882, p. 129 et 130.
  13. Jean-Jacques Parietti 2001, p. 17.
  14. Jean-Jacques Parietti 2001, p. 22-23.
  15. Jean-Jacques Parietti 2001, p. 18.
  16. Jean-Jacques Parietti 1999 (4), p. 8.
  17. Jean-Jacques Parietti 2010, p. 67.
  18. Jean-Jacques Parietti 1999 (4), p. 5.
  19. Jean-Jacques Parietti 1999 (4), p. 10.
  20. Jean-Jacques Parietti 1999 (4), p. 10-11.
  21. Jean-Jacques Parietti 2001, p. 38.
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Illustrations

Sauf indication contraire, ces liens web renvoient au site internet des Amis du muée de la mine de Ronchamp

Autres sources

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Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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  • Michel Chevalier, Tableau industriel de la Franche-ComtĂ©, 1960-1961, Presses Univ. Franche-ComtĂ©, (lire en ligne), p. 20-22. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Michel Bregnard, Les Vosges saĂ´noises de A Ă  Z, Saint-Cyr-sur-Loire, Éditions Alan Sutton, , 144 p. (ISBN 978-2-8138-0168-5). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • [PDF] Michel Godard, Enjeux et impacts de l'exploitation minière du bassin houiller de Ronchamp (1810-1870), UTBM, (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
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