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Puits Saint-Charles

Le puits Saint-Charles (ou puits no 8) est l'un des principaux charbonnages des houillères de Ronchamp. Il est situé à Ronchamp en Haute-Saône, dans l'Est de la France. Ce puits permet d'exploiter d'importantes couches de charbon au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, et contribue ainsi à l'âge d'or de la compagnie.

Puits Saint-Charles
Les installations de surface du puits.
Les installations de surface du puits.
Puits no 8
CoordonnĂ©es 47° 42′ 11″ nord, 6° 38′ 56″ est[BRGM 1]
Début du fonçage
Mise en service
Profondeur 315 mètres
Section 4,64 Ă— 2,14 mètres
Étages des accrochages 226, 260 et 315
ArrĂŞt 1895 (extraction)
Remblaiement ou serrement 1896
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
DĂ©partement Haute-SaĂ´ne
Commune Ronchamp
Caractéristiques
Compagnie Houillères de Ronchamp
Ressources Houille

GĂ©olocalisation sur la carte : bassin minier de Ronchamp et Champagney
(Voir situation sur carte : bassin minier de Ronchamp et Champagney)
Puits Saint-Charles
GĂ©olocalisation sur la carte : Haute-SaĂ´ne
(Voir situation sur carte : Haute-SaĂ´ne)
Puits Saint-Charles
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
(Voir situation sur carte : Bourgogne-Franche-Comté)
Puits Saint-Charles
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Puits Saint-Charles

Saint-Charles est ouvert pendant plus de cinquante ans, ce qui représente une grande longévité par rapport aux autres puits ouverts dans le bassin minier ronchampois. Il a également connu des catastrophes minières telles que des incendies et des coups de grisou. Ce puits se distingue par son système d'extraction révolutionnaire utilisant une machine à taquets. Ce procédé, trop complexe, est finalement abandonné à la suite de déboires techniques.

Après la fermeture, les bâtiments de la fosse sont convertis en logements ; les terrils sont même ré-exploités pendant l’entre-deux-guerres, car encore riches en charbon. Ces mêmes terrils, devenus décharge pour une usine voisine, s'embrasent à la fin du XXe siècle, causant la frayeur des populations locales.

Situation avant le fonçage

Après le creusement du puits Saint-Louis au hameau de la Houillère en 1810, la compagnie creuse une série de puits proches des affleurements, d'une profondeur variant de 19 à 165 mètres. Mais les derniers puits, creusés vers 1830, ne trouvent plus de charbon. Ainsi, le puits no 5, poursuivi par sondage, ne trouve aucune trace de charbon et le puits no 6 tombe sur un soulèvement du terrain houiller[i 1] lié à une faille. Le fonçage[N 1] du puits no 7 est donc entrepris en 1839 afin de retrouver du charbon. Toutefois, la compagnie étant en faillite, la concession est mise en vente et le fonçage arrêté.

En 1843, Charles Demandre et Joseph Bezanson rachètent la concession de Ronchamp et poursuivent le fonçage du puits no 7. Ils retrouvent finalement du charbon Ă  205 mètres de profondeur, derrière le soulèvement[1]. Peu de temps après la mise en service du puits du charbonnage no 7, le sondage X est entrepris dans la plaine de Champagney et d'importantes couches de houille sont dĂ©couvertes. Le , un arrĂŞtĂ© prĂ©fectoral autorise le creusement du puits no 8[2].

Fonçage

Schéma en coupe du fonçage.
La méthode de fonçage « sous stot ».

Le fonçage du puits commence le avec une section rectangulaire de 4,64 mètres Ă— 2,14 mètres ; le compartiment destinĂ© Ă  l'extraction mesure 1,70 mètre Ă— 1,76 mètre[3]. Ă€ la fin de l'annĂ©e 1846, il atteint la profondeur de 180 mètres. Une machine Ă  vapeur de 60 ch y est installĂ©e. Le , Ă  225,80 mètres, est rencontrĂ©e la première couche avec 2,50 mètres d'Ă©paisseur de houille pure[2].

Afin d'exploiter immédiatement la première couche, la compagnie utilise la technique de creusement « sous stot » : un second puits est creusé parallèlement au puits principal à partir de la première couche. Une fois la couche intermédiaire atteinte, une galerie est creusée pour arriver sous le puits principal et poursuivre son creusement jusqu'à la seconde couche. Lorsque les deux portions sont terminées, une jonction est effectuée. Ce creusement dure de à [4].

Exploitation

Plan de masse du bâtiment des machines et du bâtiment du puits.
Plan des installations du puits Saint-Charles.

En 1848, une machine Ă  vapeur composĂ©e d'un seul cylindre vertical d'un diamètre de 49 centimètres et d'une course de 1,356 mètre est installĂ©e. Il s'agit d'une machine Meyer fabriquĂ©e dans les ateliers de l’Expansion avec un volant de six mètres de diamètre. Le balancier de la machine d'extraction est soutenu par deux colonnes en fonte et des glissières verticales encadrent le piston. Le système de freinage manuel est rapidement remplacĂ© par un frein Ă  vapeur plus efficace[5]. La puissance de cette machine d'Ă©lève Ă  60 ch[6]. Le compartiment d'extraction ne reçoit que deux guides et les cages glissent de chaque cĂ´tĂ© de ceux-ci. Les cages ne peuvent contenir qu'un seul chariot de 315 kg. Le roulage est rĂ©alisĂ© Ă  la brouette dans les galeries et avec des chariots sur des rails en fonte ou en bois. La mĂŞme annĂ©e est foncĂ©[N 1] un grand plan inclinĂ© d'une longueur de 700 mètres destinĂ© Ă  suivre la couche de houille[7].

Plan de masse de tout le carreau de la fosse.
Plan du carreau du puits Saint-Charles :
1. cantine et logement des porions ;
2. bascule ;
3. administration ;
4. anciennes chaudières et machine ;
5. grande cheminée ;
6. bobines ;
7. nouvelle machine ;
8. et c. chaudières ajoutées lors d’agrandissements ;
9. lampisterie ;
a. puits ;
b. canal des fumées ;
d. mur épais de séparation.

En 1850, 57 413 tonnes de houille sont extraites des entrailles du puits Saint-Charles. Ce dernier exploite parmi les veines les plus importantes des houillères de Ronchamp, notamment une couche de quatre mètres d'Ă©paisseur en 1862 et une autre de trois mètres de puissance dĂ©couverte quatre annĂ©es plus tard[s 1]. En , l'exploitation au puits Saint-Charles se fait sans interruption et permet d'extraire 2 585 tonnes de houille. Pourtant, ce n'est plus le puits le plus productif car celui de Saint-Joseph extrait 6 258 tonnes et celui de Sainte-Barbe 2 622 tonnes au cours du mĂŞme mois[8]. La production s'Ă©lève Ă  24 292,8 tonnes en 1861, 30 205,7 tonnes en 1862 et 67 036 tonnes en 1863[9].

En 1868, la partie la plus importante de la deuxième couche est exploitĂ©e et la production atteint 100 tonnes par jour. Au mĂŞme moment, la liaison avec le puits Sainte-Marie s'achève, favorisant l'aĂ©rage[10]. En 1873, toute l'extraction du puits Saint-Charles s'effectue dans la deuxième couche par les Ă©tages 260 et 315, et on songe Ă  exploiter la couche intermĂ©diaire (situĂ©e entre la première et la seconde couches[10]). Trois ans plus tard, au mois de janvier, 2 610 tonnes de houille, 550 mètres cubes d'eau et 673 tonnes de dĂ©blais sont remontĂ©s du puits[10]. En 1877, un tĂ©lĂ©phone est installĂ© pour communiquer avec le fond du puits[11].

La machine Ă  taquets

Trois plans.
Plans du fond du puits. 1: plan de masse des galeries, 2: plan des barrages en brique, 3: plan en coupe du puits.

En 1849, l'exploitation du puits Saint-Charles s'étend progressivement en plus en direction du sud, de l'est et de l'ouest. La compagnie pense alors creuser un autre puits (le puits Saint-Joseph dont le fonçage commencera l'année suivante), mais le fonçage d'un puits peut durer de cinq à six ans et la compagnie a besoin de ressources immédiates[12]. Elle décide alors de creuser, en même temps que le puits Saint-Joseph, un plan incliné qui doit atteindre la zone à exploiter plus rapidement. Le percement de cette galerie descendante débute en . Elle est d'abord équipée d'un manège à chevaux, mais ce système n'est pas assez performant, si bien que les ingénieurs réfléchissent à un nouveau système d’exploitation : la machine à taquets[12].

Une machine à taquets a déjà été installée au fond de la fosse Davy de la Compagnie des mines d'Anzin à La Sentinelle, dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, et les houillères ont décidé d'employer ce système à Ronchamp. Au départ, un seul et même circuit doit partir du puits Saint-Joseph puis emprunter le plan incliné avant de remonter par le puits Saint-Charles[13].

Plan montrant une machine avec poulie au-dessus du puits.
La machine Ă  taquet.

En 1850, Ă  plus de 200 mètres sous la surface, une machine Ă  vapeur et deux chaudières sont installĂ©es dans une grande salle, Ă  proximitĂ© des couches de charbon. Celle-ci se trouve Ă  50 mètres du puits, mesure 17 mètres de long, 8 mètres de large et 4 mètres de haut et est soutenue par une charpente massive en chĂŞne dont certaines pièces atteignent 40 cm de cĂ´tĂ©. Cette machine Ă  vapeur sert au fonctionnement de la machine Ă  taquets installĂ©e dans le plan inclinĂ© de 700 mètres. Les machines et chaudières souterraines sont fournies par la maison Sthelier de Thann, comme le moteur et tout l'appareillage Ă  taquets du puits vertical. Ces Ă©lĂ©ments sont installĂ©s et prĂŞts Ă  l'emploi le . Jusqu’en 1853, d'importants problèmes mĂ©caniques de fonctionnement sont rencontrĂ©s, mais ils sont rĂ©solus au fur et Ă  mesure des essais. L’ingĂ©nieur Schutz est l'un des instigateurs de cette initiative, la machinerie ayant Ă©tĂ© inventĂ©e par M. Mehu[s 1]. Ă€ l'inverse, l’ingĂ©nieur Mathet, arrivĂ© dans la compagnie en 1855, se montre très critique sur ce système et son adoption, le trouvant dangereux pour la vie des mineurs en raison de l'appel d'air qui peut perturber l'aĂ©rage voire provoquer un coup de grisou. Il dĂ©crit Ă©galement la fragilitĂ© du boisage et les hautes tempĂ©ratures que les chauffeurs doivent supporter[14]. Le , les chaudières souterraines sont allumĂ©es mais, aussitĂ´t, le feu, attisĂ© par la cheminĂ©e d'appel de 250 mètres de haut, aspire tout l'air de la mine. Il en rĂ©sulte de grandes difficultĂ©s d'aĂ©rage et l'envahissement des chantiers par le grisou. C'est le qu'est mise en marche la machine Ă  taquets du plan inclinĂ©. Les eaux accumulĂ©es au bas de la grande descenderie sont Ă©vacuĂ©es grâce Ă  un grand nombre de pompes Ă  bras Ă©tablies du haut en bas du plan inclinĂ© sur une longueur d'environ 200 mètres. Ces pompes sont mises en marche par des femmes. Mais le , malgrĂ© les prĂ©cautions, un dĂ©but d’incendie se dĂ©clare dans les boisages Ă  proximitĂ© des chaudières[s 1].

En 1855 puis en 1856, le puits Saint-Charles obtient une production de 54 081 tonnes de charbon grâce Ă  la machine Ă  taquets. Cependant, l'abandon de cette machine est dĂ©cidĂ©e la mĂŞme annĂ©e. Au mĂŞme moment, les femmes sont renvoyĂ©es de la mine[s 1]. L'annĂ©e suivante, la machine est dĂ©montĂ©e et remplacĂ©e par une machine d'extraction Ă  molettes. Celle-ci met en mouvement deux câbles, l'un montant, l'autre descendant et vice-versa. Ces câbles sont guidĂ©s chacun par deux longrines parallèles en bois[15].

Parallèlement Ă  la machine Ă  taquet du plan inclinĂ©e, une seconde machine du mĂŞme type mais verticale et mise en service sur toute la hauteur du puits en en remplacement de la machine Ă  bobine Meyer. Elle aussi connait de nombreuses pannes et nĂ©cessite des arrĂŞts frĂ©quents pour rĂ©ajuster diverses pièces pendant plusieurs mois, mais aussi dans les annĂ©es qui suivent. Finalement le conseil d’administration dĂ©cide de revenir au système d'extraction par câble le et la machine Ă  taquet verticale est dĂ©montĂ©e en 48 jours Ă  partir du suivant. Un chevalement en bois de 9 mètres de haut est construit au-dessus du puits et la machine Meyer est rĂ©novĂ©e[16].

Accidents et catastrophes

Un groupe d'hommes posent avec leurs tenues et outils de travail.
Des mineurs du puits vers 1880.

Trois coups de grisou se produisent en 1857 : huit mineurs périssent le , deux le , et deux le [s 1]. Le suivant, tous les ouvriers se mettent en grève à la suite de ces catastrophes. Le puits est jugé trop dangereux, car mal aéré et équipé de matériel défectueux. La direction porte plainte pour délit de coalition, mais la préfecture de Haute-Saône donne raison aux mineurs et l'ingénieur est condamné à la prison pour manquements flagrants à la sécurité[17].

Le , un incendie se déclare dans la chambre des chaudières souterraines. Les orifices des puits no 7 et Saint-Charles sont fermés hermétiquement. Le , de l'année suivante un chien et une lampe allumée descendent jusqu’au fond du puits afin de tester la présence de grisou. Le , les orifices des deux puits sont rouverts. Toutefois, la ventilation énergique ranime le feu dans la houille. En 1859, l’eau envahit la mine à la suite d'une inactivité de plus de six mois[s 1].

En 1886, le puits est maçonnĂ© de haut en bas avec un diamètre de 3,30 mètres. Au fond sont installĂ©s, pour la première fois Ă  Ronchamp, des cadres mĂ©talliques sur un kilomètre de galerie. Malheureusement en juin de la mĂŞme annĂ©e, un nouveau coup de grisou fait vingt-trois morts[s 1].

La fin

Après la catastrophe de 1886, une bonne partie des galeries et du chantier est détruite. De plus, les quarante ans d’exploitation intensive ont beaucoup épuisé le gisement ; le puits se retrouve donc quasiment abandonné. Mais trois ans plus tard, la forte demande de charbon pousse la compagnie à remettre l'intégralité du site en état pour reprendre l'exploitation[18].

En 1891, la fosse est amĂ©nagĂ©e pour accueillir une centaine d'ouvriers, mais deux ans plus tard, les travaux sont de nouveau arrĂŞtĂ©s, et seule l'eau est remontĂ©e du puits[19]. L'annĂ©e suivante, l’exploitation est reprise pour Ă©vacuer des restes de panneaux houillers[N 2], dont le poids est estimĂ© Ă  10 000 tonnes. Ils sont dĂ©houillĂ©s au rythme de 100 tonnes par jour par une centaine d'ouvriers[19]. En , les ouvriers terminent le dĂ©pilage[N 3] et procèdent au dĂ©boisage[N 4]. Ces travaux sont achevĂ©s en dĂ©cembre de la mĂŞme annĂ©e. Le puits est ensuite remblayĂ©[19].

Reconversion

Le puits est remblayé de janvier à avec un rythme d'une dizaine de wagons de schiste par jour. En mai, un bouchon d'argile et de béton de huit mètres d'épaisseur est installé pour rendre le puits étanche[20]. Les installations de surface sont démolies, mis à part le bâtiment des machines reconverti en habitation et un autre bâtiment qui accueille des logements et le magasin « La Ruche »[21]. Ce magasin adjacent est démoli en 2005 après avoir été ravagé par un incendie[i 2].

Au début du XXIe siècle subsistent encore plusieurs bâtiments de la fosse, dont le bâtiment de la machine d'extraction, très bien conservé et repeint en blanc, ainsi que le grand bâtiment de logement des maîtres-mineurs et la cantine. Tous ces bâtiments sont devenus des logements[i 3].

  • Vue de deux immeubles de logements, l'un bâtiment Ă  2 Ă©tages (Ă  gauche) et l'autre plus trapu (Ă  droite) au toit Ă  4 pans.
    Le carreau du puits Saint-Charles en 2015.
  • Un parc derrière une haie non loin de l'ancien bâtiment des machines, transformĂ© en maison.
    Zone oĂą se situe le puits.

Cité minière et commerces

Schématisation des installations du puits, des terrils et cités minière.
L’environnement du puits Saint-Charles et de ses installations annexes.
SĂ©rie de maisons mitoyennes identiques.
La cité Saint-Charles.
47° 42′ 08″ N, 6° 38′ 41″ E

En 1866, un magasin de denrées alimentaires et de vêtements est construit sur le carreau du puits Saint-Charles, à côté des bureaux. Il est ensuite enrichi d'une boulangerie et d'une boucherie, le commerce est alors nommé « La Ruche ». Ce magasin est géré par la compagnie et les achats des mineurs sont directement déduits de leur salaire grâce à leur carnet de commande et de paye. Après la Seconde Guerre mondiale, le magasin devient une société anonyme coopérative avec des actions en bourse[21].

Afin de loger l'importante main-d'Ĺ“uvre employĂ©e au puits Saint-Charles, une citĂ© minière est construite en 1872 Ă  quelques dizaines de mètres du carreau de fosse. Elle se compose de quatre maisons construites en moellons de grès crĂ©pi, qui disposent chacune d'un Ă©tage et sont couvertes de toits Ă  longs pans en tuile mĂ©canique[22] - [s 2] - [i 4]. Bien qu'au dĂ©part les houillères aient voulu construire 24 logements, elles doivent y renoncer pour des raisons financières[23]. Chaque maison est divisĂ©e en quatre logements comprenant deux chambres, une cuisine, une cave, un grenier et un jardin par famille[22] - [23]. Les maisons sont classĂ©es le Ă  l'inventaire gĂ©nĂ©ral du patrimoine culturel[s 2].

Le terril

47° 42′ 06″ N, 6° 39′ 01″ E

Le terril du puits Saint-Charles est un terril plat assez étendu où les stériles se sont entassés pendant un demi-siècle. Entre 1926 et 1931, les schistes du terril sont triés au centre de lavage des houillères pour en extraire le charbon restant, qui sert de combustible aux chaudières de la centrale électrique installée dans la plaine du Chanois[24].

En , l'ancien terril de 15 mètres de haut, contenant 35 000 m3 de schiste, prend feu. Une usine voisine (la MagLum) y enfouissait auparavant ses dĂ©chets tels que du zinc, du cyanure, du nickel, du soufre, de la mousse de polyurĂ©thane, de l'hydrogène sulfurĂ©, des phĂ©nols et des dĂ©rivĂ©s d'hydrocarbure. Une Ă©paisse fumĂ©e noire se dĂ©gage au-dessus des communes de Ronchamp et de Champagney, entraĂ®nant l’inquiĂ©tude et la mobilisation de la population. Des analyses de gaz et des suivis sanitaires des enfants sont effectuĂ©s (27 d'entre eux se plaignent de diffĂ©rents symptĂ´mes : vomissements, nausĂ©es, maux de tĂŞte, irritations de la gorge ou des yeux). Les analyses rĂ©vèlent une teneur en mĂ©taux lourds (dont aluminium) 750 fois supĂ©rieure Ă  la norme, mais aussi des traces de trichlorĂ©thylène et de vapeurs de nitrate. MalgrĂ© l’intervention des pompiers et la mise en place de tranchĂ©es et de barrières coupe-feux, l’incendie perdure pendant des mois[i 5] - [24] - [s 3]. Il faut alors dĂ©placer une partie du terril en 1994 pour l'Ă©teindre. Le terril sert ensuite de remblais pour une route[i 6]. Le puits Saint-Charles possède toujours un vaste terril mĂŞme si une grande partie en a Ă©tĂ© retirĂ©e au cours de l'incendie[i 7].

  • Zone forestière au sol noir entourĂ©e de quelques bâtiments.
    Vue aérienne générale du terril, des bâtiments du puits et des grands bureaux.
  • Un grand terril noir bordĂ© d'arbres.
    Vue sur le terril.
  • Arbres poussant sur des roches noires.
    Le sommet.

Les ateliers et bureaux

Photo noir et blanc montrant un bâtiment rectangulaire en pierre entouré de petits bâtiments en bois ou maçonnés.
Les grands bureaux et les ateliers.
47° 42′ 09″ N, 6° 39′ 11″ E

Peu après l'ouverture du puits et ses bons résultats, la compagnie décide l'installation de ses ateliers centraux et de ses bureaux à côté du puits et établit une liaison avec le réseau ferré. Ces installations resteront le centre névralgique des houillères jusqu'à leur fermeture en 1958[s 4]. Le site est reconverti en usine de sous-traitance en construction automobile avant d'être désaffecté en 2008. Au début du XXIe siècle, les lieux servent aux expositions et aux jeux de tirs.

La gare

Des passerelles surplombant des wagons.
Le chargement des wagons de charbon Ă  la sortie du puits.
47° 42′ 12″ N, 6° 39′ 12″ E

Une fois les chariots de charbon remontés du puits Saint-Charles, ils sont vidés dans de grands wagons. Ces derniers sont transférés dans une gare située à proximité du puits par une voie ferrée construite en 1858 avant que le charbon ne soit expédié aux clients de la houillère, majoritairement alsaciens, par la voie ferrée de Paris-Est à Mulhouse-Ville[25] - [s 5] - [26].

Cette gare est exploitée du milieu du XIXe siècle jusqu'en 1958, date de fermeture des mines, après quoi elle est démantelée. Au début du XXIe siècle, le site de la gare est envahi par la végétation et seuls subsistent quelques vestiges des installations et du réseau.

Notes et références

Notes

  1. Le « fonçage Â» consiste Ă  creuser un puits de mine Ă  partir de la surface. Par extension, tout creusement d'un ouvrage fortement inclinĂ© peut ĂŞtre qualifiĂ© de fonçage. Cela comprend le creusement, mais Ă©galement le dĂ©gagement des dĂ©blais ainsi que le premier revĂŞtement.
  2. Les panneaux sont des piliers de grande surface ou des quartiers de mine restés inexploités.
  3. Lors de l'exploitation d'une mine ou d'un puits, on creuse des galeries en forme de damier pour exploiter le charbon, ce qui forme des piliers naturels rĂ©guliers et carrĂ©s. Lorsque toutes les galeries sont creusĂ©es, on retire ces piliers qui contiennent beaucoup de charbon. C'est ce que l'on appelle le « dĂ©pilage Â».
  4. Lors du creusement des galeries, les piliers naturels ne suffisent pas, on installe donc des poutres en bois. Lorsque l'exploitation se termine, ils sont rĂ©cupĂ©rĂ©s. C'est ce que l'on appelle le « dĂ©boisage Â».

Références aux ouvrages

Références Internet

  1. « Histoire des puits de Ronchamp », sur Les Amis du Musée de la Mine (consulté le ).
  2. « Cité ouvrière Saint-Charles », notice no IA70000158, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. Sophie Capelle, « La psychose d'un ancien village minier face au terril en feu depuis neuf mois », L'Humanité,‎ (lire en ligne).
  4. « Les ateliers de la mine », sur abamm.org.
  5. « Page sur « Le réseau ferré installé entre les puits » », sur http://www.abamm.org/ (site des amis du musée de la mine de Ronchamp) (consulté le ).

Références aux fiches du BRGM

Le BRGM est l'organisme public français référent dans le domaine des sciences de la Terre pour la gestion des ressources et des risques du sol et du sous-sol.

Illustrations

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Jean-Jacques Parietti, Les Houillères de Ronchamp, vol. 1 : La mine, Vesoul, Éditions Comtoises, , 87 p. (ISBN 2-914425-08-2, BNF 39116001) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean-Jacques Parietti, Les Houillères de Ronchamp, vol. 2 : Les mineurs, Franche-ComtĂ© culture & patrimoine, (ISBN 978-2-36230-001-1) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean-Jacques Parietti, Le puits Saint-Charles, Ronchamp, Association des amis du musĂ©e de la mine, coll. « Les dossiers de la Houillère » (no 3), , 55 p. (BNF 37621655) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • François Mathet, MĂ©moire sur les mines de Ronchamp, SociĂ©tĂ© de l'industrie minĂ©rale, (lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • PNRBV, Le charbon de Ronchamp : circuits miniers de Ronchamp, Munster, Parc naturel rĂ©gional des Ballons des Vosges, coll. « DĂ©chiffrer le patrimoine », , 28 p. (ISBN 2-910328-31-7, BNF 37093167) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • SociĂ©tĂ© de l'industrie minĂ©rale, Bulletin trimestriel, Saint-Étienne, (lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Édouard Thirria, Manuel Ă  l'usage de l'habitant du dĂ©partement de la Haute-SaĂ´ne, (lire en ligne), p. 182-186. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • [PDF] Michel Godard, Enjeux et impacts de l'exploitation minière du bassin houiller de Ronchamp (1810-1870), UTBM, (lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
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