Accueil🇫🇷Chercher

Cokerie-lavoir du Chanois

La cokerie-lavoir du Chanois est un complexe industriel des houillères de Ronchamp qui réunit les installations de triage-criblage, de lavage et de cokefaction de la houille sur un site voisin du puits du Chanois, à Magny-Danigon, en Haute-Saône, dans la région française de Bourgogne-Franche-Comté.

Cokerie-lavoir du Chanois
Les installations pour le traitement du charbon dans la plaine du Chanois.
Installations
Type d'usine
Fonctionnement
Opérateur
Date d'ouverture
1898
Date de fermeture
1958
Destination actuelle
Localisation
Situation
Coordonnées
47° 41′ 30″ N, 6° 37′ 28″ E
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
(Voir situation sur carte : Bourgogne-Franche-Comté)
GĂ©olocalisation sur la carte : bassin minier de Ronchamp et Champagney
(Voir situation sur carte : bassin minier de Ronchamp et Champagney)

Les ateliers de triage-lavage-criblage sont construits en 1898, en remplacement des petits ateliers du puits du Magny. Une cokerie est construite de 1900 Ă  1920, pour remplacer les fours du puits Saint-Joseph, elle ferme en 1933 tandis que le reste des installations fonctionnent jusqu'Ă  la fermeture des mines en 1958.

Des vestiges de ces installations subsistent au début du XXIe siècle, notamment une trémie en béton armé.

Localisation

Le complexe est situĂ©e Ă  Magny-Danigon, Ă  la limite de Ronchamp dans le dĂ©partement de la Haute-SaĂ´ne en rĂ©gion française de Bourgogne-Franche-ComtĂ©. Il est implantĂ© dans la plaine du Chanois, traversĂ© par le Beuveroux et le Rahin. Sa position forme un triangle avec le puits du Chanois et la centrale thermique de Ronchamp, tous deux situĂ©s Ă  200 mètres.

Schématisation des installations du puits du Chanois, de la cokerie, du lavoir, des terrils et cités minière.
L’environnement du puits du Chanois et de ses installations annexes en 1949.
  • ForĂŞts
  • Terrils
  • Bâtiments miniers
  • CitĂ© minière
  • Plans d'eau
  • Autres construction
  • Voies ferrĂ©es

Le triage-criblage et le lavage

En 1888, le puits du Magny est mis en communication avec le centre du Chanois grâce à une voie de chemin de fer ; celle-ci est étendue en 1900 en direction du puits Arthur-de-Buyer qui entre alors en exploitation[1].

Les ateliers centraux sont installés à proximité du puits du Chanois en 1898[2] et permettent de traiter tout le charbon extrait à Ronchamp grâce à un réseau ferré établi entre les puits[1]. Les wagons déversent la houille dans la partie supérieure de l'atelier. Elle est alors criblée pour être séparée en deux catégories : les plus petits fragments sont envoyés au lavoir au moyen de bandes transporteuses tandis que les plus grands morceaux sont triés à la main par des femmes pour être directement expédiés aux clients[1]. En revanche, s'il n'est pas suffisamment débarrassé des stériles, il est concassé pour former des gaillettes de moins de sept centimètres avant d'être envoyé au lavoir.

  • Le grand bâtiment de criblage-lavage.
  • Un haut bâtiment maçonnĂ© Ă  quatre Ă©tages entourĂ© de bâtiment plus petits.

Le lavoir du Chanois est un lavoir Ă  charbon de type Baum qui permet de traiter 50 Ă  60 tonnes de charbon Ă  l'heure[1]. Après traitement, le charbon donne plusieurs produits diffĂ©rents :

  • les fines Ă  coke qui sont Ă©gouttĂ©es puis stockĂ©es dans un silo ;
  • des gaillettes dont la taille varie entre 15 et 60 mm ;
  • les mixtes de lavages qui doivent ĂŞtre traitĂ©s Ă  nouveau car ils contiennent encore du charbon ;
  • les schistes qui sont Ă©vacuĂ©s sur les terrils ;
  • les schlamms qui sont les boues rĂ©siduelles obtenues après lavage[1].
  • Les diffĂ©rents produits issus du lavoir-criblage.
  • De gauche Ă  droite : 0-8 mm (menue lavĂ©), 8-12 mm (grains), 12-25 mm (grains), 25-40 mm (noix), 40-55 mm (noix), >55 mm (gaillettes criblĂ©es).
    De gauche à droite : 0-8 mm (menue lavé), 8-12 mm (grains), 12-25 mm (grains), 25-40 mm (noix), 40-55 mm (noix), >55 mm (gaillettes criblées).

La cokerie

Une première série de fours sont construits avant 1900.

  • La construction des fours.
    La construction des fours.
  • Le refroidissement du coke incandescent.
    Le refroidissement du coke incandescent.
  • Un haut bâtiment industrielle sur la gauche, d'autres plus petit Ă  droite surmontĂ©s d'une haute cheminĂ©e.
    La cokerie à ses débuts.

En 1913, est entreprise la construction d’une batterie de 28 fours Ă  coke horizontaux Ă  proximitĂ© du triage-lavage. Les travaux sont retardĂ©s par la Première Guerre mondiale et la mise en route ne se fait qu'en 1920[1].

La cokerie fournit plus de 130 tonnes de coke par jour Ă  partir de 175 tonnes de charbon gras. Le coke incandescent est dĂ©versĂ© sur un plan inclinĂ© oĂą il est refroidi par des jets d'eau avant d'ĂŞtre dĂ©versĂ© dans des wagons. Cette distillation de la houille permet de rĂ©cupĂ©rer du benzol, du sulfate d'ammonium (pour l’agriculture, dans des ateliers spĂ©cifiques)[3], du goudron et du gaz distillĂ© utilisĂ© pour chauffer les fours[1]. La cokerie ferme ses portes en 1933.

  • Un ensemble industriel surmontĂ© de deux trĂ©mies en bĂ©ton et de quatre hautes cheminĂ©es.
    La cokerie à son apogée.
  • Vue gĂ©nĂ©rale au dessus de la cokerie.
    Vue générale au dessus de la cokerie.
  • Une structure mĂ©tallique sur une maçonnerie inclinĂ©e et des wagons.
    Les fours à coke et le plan incliné.
  • Bâtiment gris en ruine dans la verdure jaunie par l'hiver.
    La cokerie en ruine.

Vestiges

En 2013, la cokerie ainsi que quelques petits bâtiments avoisinants sont en ruine et recouverts par la végétation[i 1]. L'une des deux trémies est toujours debout[i 2] tandis que la seconde a été dynamitée par l'armée dans les années 1960 et laissée sur place[i 3]. Les bâtiments annexes à la cokerie, notamment des cuves à benzols, sont en ruine sauf une partie qui avait été convertie en habitation et qui possède toujours un toit en bon état[i 4]. En revanche le grand lavoir-criblage et d'autres bâtiments de la même époque ont été démolis sans laisser de trace[4]. Les vestiges de la cokerie sont défrichés au début de l'année 2015.

  • Un site dĂ©frichĂ© avec des tronc d’ares au premier plan et les ruines des bâtiments au second avec deux trĂ©mies de bĂ©ton Ă  l'arrière, l'une debout, l'autre sur le flanc.
    Vue générale des installations en 2015.
  • Un bâtiment industriel dont une partie est converti en habitation et l'autre restĂ© sans toiture et sans fenĂŞtre.
    L'ancien bâtiment des sous-produits côté Sud.
  • Une grande trĂ©mie en bĂ©ton Ă  six dĂ©versoir.
    La trémie en béton toujours debout.
  • Grand bloque de trĂ©mie en bĂ©ton couchĂ© sur le flan.
    L'autre trémie écroulée.

Notes et références

Références

  1. « Les ateliers dans la plaine du Chanois », sur Les Amis du Musée de la Mine (consulté le ).
  2. Jean-Jacques Parietti 2001, p. 83.
  3. « Le puits du Chanois », sur Les Amis du Musée de la Mine (consulté le ).
  4. Jean-Jacques Parietti 2001, p. 4.

Illustrations

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Jean-Jacques Parietti, Les Houillères de Ronchamp vol. I : La mine, Vesoul, Éditions Comtoises, , 87 p. (ISBN 2-914425-08-2). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Jean-Jacques Parietti, Les Houillères de Ronchamp vol. II : Les mineurs, Noidans-lès-Vesoul, fc culture & patrimoine, , 115 p. (ISBN 978-2-36230-001-1)
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.