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Bassin minier de Ronchamp et Champagney

Le bassin minier de Ronchamp et Champagney est un territoire situé dans le département de la Haute-Saône et la région française de Bourgogne-Franche-Comté ; marqué économiquement, socialement, paysagèrement, écologiquement et culturellement par l'exploitation intensive de la houille présente dans son sous-sol entre le XVIIIe siècle et le XXe siècle. Il se compose des trois principales communes de Ronchamp, Champagney et Magny-Danigon ainsi que de plusieurs hameaux et autres villages voisins.

Multiples images montrant la variété paysagère et architecturale du bassin minier de Ronchamp et Champagney.
Variété paysagère du bassin minier.

GĂ©ographie

Carte des communes de Haute-SaĂ´ne, du Territoire de Belfort et du haut-Rhin.
Le bassin houiller stéphanien sous-vosgien.
  • Bassin minier de Ronchamp et Champagney : exploitation industrielle
  • Tentative artisanale
  • InexploitĂ©e
Carte des communes.
Étendue du bassin minier sur la carte des communes de Haute-Saône.
  • Communes exploitĂ©es
  • Autres communes
Vue d'une carte en couleur représentant les étapes de développement du bâti.
DĂ©veloppement urbain du bassin minier.

Localisation

Le bassin minier est situé dans le département de la Haute-Saône et la région de Bourgogne-Franche-Comté dans l'Est de la France, non loin de la frontière Suisse et du Territoire de Belfort. Il est au cœur des bassins houillers des Vosges et du Jura.

GĂ©ologie

Le territoire est situé sur le plateau de Haute-Saône dans la dépression sous-vosgienne[1] et s'appuie sur le versant méridional du massif des Vosges[2]. Le gisement est composé de deux couches de charbon (dont l'épaisseur varie de quelques centimètres à trois mètres) s'étendant sur une surface de cinq kilomètres de longueur sur deux kilomètres de largeur[3]. Ce gisement est recouvert par du grès rouge et divers types d'argile[4].

Le charbon a entamé sa formation il y a 300 millions d'années, pendant le carbonifère. La transformation des débris végétaux a eu lieu sur une période de 20 millions d'années pour former de la houille. Pendant cette phase, les sédiments organiques se rassemblent dans une cuvette et sont recouverts par des alluvions[5].

Communes

Le bassin minier regroupe les communes de Ronchamp, Champagney et Magny-Danigon ainsi que les hameaux environnants : Grattery, Recologne, Mourière, La Selle, Le Rhien, Le Montchauveau, La Houillère, Le Magny et Éboulet[6].

Le bassin minier compte également des communes non exploitées et restées en dehors des concessions, mais qui sont habitées par des mineurs et influencées démographiquement et économiquement par l'exploitation des mines et ses traditions. Ce sont les villages de Fresse, Ternuay, Mélisey, Saint-Barthélemy, Malbouhans, La Côte, Palante, Lyoffans, Magny-Jobert, Andornay, Clairegoutte et Frédéric-Fontaine. Parmi tous ces villages, c'est Fresse qui connaît la plus grande influence des mines et qui a le plus marqué l'histoire des compagnies minières ; le village exploitait déjà de l'argent au XVIe siècle[7]. Au début du XIXe siècle, ce sont les villages situés au nord de Ronchamp qui fournissent le plus de main d'œuvre, mais l'éloignement des puits de mines qui sont creusés de plus en plus vers le sud va, dès la fin du XIXe siècle, faire basculer la population vers les villages bordant Magny-Danigon[8].

  • La Sainte Barbe de Fresse.
    La Sainte Barbe de Fresse.
  • Outillage de mineur Ă  La CĂ´te.
    Outillage de mineur Ă  La CĂ´te.
  • Une berline Ă  Clairegoutte.
    Une berline Ă  Clairegoutte.

Paysage

La partie nord est fortement vallonnée du fait de la présence du massif des Vosges, tandis que la partie sud est plus plane, l'agriculture y est fortement développé.

  • Des bâtiment en longueur le long d'une route.
    Le hameau du puits du Magny.
  • Groupe de maison au milieu de collines boisĂ©es.
    Le hameau de la Houillère.
  • Un village dans une vallĂ©e.
    Village de Magny-Danigon.
  • Une grande plaine de champs derrières laquelle se trouve des collines.
    Paysage de la plaine située au Sud du bassin minier où les ruines du puits Arthur-de-Buyer sont visibles.
  • La ville de Ronchamp dominĂ©e par une colline au-dessus de laquelle se trouve la chapelle Notre-Dame-du-Haut.
    Vue générale de Ronchamp, où le paysage est très vallonné avec la colline de Bourlémont.

Exploitation

Une petite concession au nord-ouest (Mourière) avec deux puits, une grande concession au nord ou se trouve tous les puits anciens entre Ronchamp et Campagney ; une autre grande concession au sud comprenant surtout des puits récents creusés autour d'Éboulet et de Magny-Danigon.
Plan du bassin minier et des trois concessions établis au milieu du XIXe siècle.

Ce bassin minier a Ă©tĂ© exploitĂ© pour son sous-sol riche en houille pendant deux siècles, du milieu du XVIIIe siècle jusqu'au milieu du XXe siècle. L'exploitation a dĂ©marrĂ© dans des galeries Ă  flanc de coteaux avant que ne soit creusĂ© le puits Saint-Louis en 1810. Il est le premier vĂ©ritable puits d'extraction du bassin minier. Les couches de charbon s'enfonçant de plus en plus, les puits se succèdent et sont de plus en plus profonds jusqu’à ce que la compagnie finisse par creuser deux fois de suite le puits le plus profond de France ; le puits du Magny (694 mètres) en 1878 et le puits Arthur-de-Buyer (1 010 mètres) en 1900. Ă€ la nationalisation des mines en 1946, les puits en activitĂ© et la centrale thermique sont confiĂ©s Ă  ÉlectricitĂ© de France. Un petit gisement situĂ© vers le hameau de Mourière est exploitĂ© entre 1844 et 1891 mais de façon artisanale avec des couches de faible Ă©paisseur et de piètre qualitĂ©.

Culture et aspects sociaux

L'exploitation minière a profondément marqué le paysage avec ses terrils, cités minières et puits de mine, mais aussi l'économie et la population locale (immigration polonaise et traditions minières notamment).

Certaines communes du bassin minier sont considérées par l'INSEE comme faisant partie d'un même bassin de vie[9].

SĂ©quelles

Deux terrils semi-coniques, l'un de teinte rouge et l'autre noir sont en partie couvert d'arbres dans une plaine.
Paysage du bassin minier avec les terrils du Chanois et les Vosges.

Après la fermeture en 1958, les sites miniers sont mis en sécurité, les infrastructures sont pour la plupart démolies et les ouvriers sont convertis à d'autres activités. Plus tard, un musée et deux associations sont créés pour préserver la mémoire de ce passé minier ; plusieurs sites sont réaménagés pour devenir visitables.

Hommages

Carte du bassin minier avec des éléments subsistants mis en valeurs.
Carte des vestiges du bassin minier.

Outre le musée de la mine Marcel-Maulini et le chevalement du puits Sainte-Marie, plusieurs monuments fixes et décoration urbaines rendent hommage à l'exploitation du charbon. Aux affleurements se trouve le mémorial de la mine qui représente les puits du bassin minier, il est installé en 2004 et inauguré le . Sa forme de trou de serrure évoque la « clé » du développement économique de Ronchamp qu'est l'extraction du charbon[10]. La stèle installée en 2008 pour le cinquantenaire de la catastrophe de l'Étançon, rend hommage aux victimes[11].

  • Monuments fixes
  • Le mĂ©morial de la mine.
    Le mémorial de la mine.
  • La stèle de la catastrophe de l'Étançon.
    La stèle de la catastrophe de l'Étançon.
  • Plaque du musĂ©e.
    Plaque du musée.

La commune de Ronchamp possède un monument aux morts de la guerre de 1870, érigé sur le square du Souvenir français et de la Résistance. Ce monument, inauguré en 1904 par François-Xavier Niessen, fondateur du Souvenir français, possède la particularité d'être à la fois dédié aux victimes de guerre et à celles du travail[12] - [13].

Le Cube des Prêles est construit en 1990 dans le centre-ville pour évoqué la formation du charbon[14]. De l'autre côté de l'église, un bas-relief rendant hommage au travail des mineurs est installé par Agnès Descamps en 2002.

Des wagonnets de mine achetés par la municipalité de Ronchamp auprès de la ville de Montceau-les-Mines sont disposés le long de la RD 619, à proximité de lieux importants de la commune et sur les anciens site miniers[13]. Un monument est installé en 2012 en face du puits Saint-Louis, au hameau de la Houillère et rappelle les premiers travaux miniers[15].

L'amicale des Houillères est créée en octobre 1976 à l’initiative de Marcel Maulini pour conserver le patrimoine social et culturel issu de la mine (notamment la fête de la sainte Barbe)[16] - [17].

Notes et références

  1. « La dépression sous-vosgienne », sur http://www.caue-franche-comte.fr/.
  2. [PDF] « Carte du massif des Vosges » [archive du ], sur http://www.massif-des-vosges.com/ (consulté le ).
  3. Jean-Jacques Parietti 2001, p. 80.
  4. « Le bassin houiller de Ronchamp et les concessions », sur Les Amis du Musée de la Mine (consulté le ).
  5. PNRBV, p. 5.
  6. « Présentation de Ronchamp ».
  7. Jean-Jacques Parietti 2010, p. 9-16.
  8. Jean-Jacques Parietti 2010, p. 12.
  9. « Bassin de vie 2012 de Champagney - Ronchamp (70120) », sur INSEE.
  10. « Le mémorial de la mine », sur abamm.org.
  11. « Les tragédies dans la mine », sur abamm.org.
  12. Alain Banach, « Le monument de 1870 », sur www.abamm.org (site personnel), Ronchamp, Les amis du musée de la mine (consulté le ).
  13. Arnaud Macquat et Simon Stokoe 2005, p. 105-106.
  14. « Le Cube des Prêles », sur Ronchamp tourisme (consulté le ).
  15. « Le bassin houiller refait surface », sur L'Est républicain.
  16. Yves Beurrier, « Amicale de la houillère », sur yves.beurrier.pagesperso-orange.fr (site personnel).
  17. Arnaud Macquat et Simon Stokoe 2005, p. 109.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Jean-Jacques Parietti, Les Houillères de Ronchamp vol. I : La mine, Vesoul, Éditions Comtoises, , 87 p. (ISBN 2-914425-08-2). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean-Jacques Parietti, Les Houillères de Ronchamp vol. II : Les mineurs, Noidans-lès-Vesoul, fc culture & patrimoine, , 115 p. (ISBN 978-2-36230-001-1). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • [PDF] Arnaud Macquat et Simon Stokoe, Terrain urbain Ronchamp : La dimension matĂ©rielle et les acteurs du patrimoine minier de Ronchamp, Neuchâtel, Institut de gĂ©ographie de l'UniversitĂ© de Neuchâtel (UniNE), , 124 p. (lire en ligne), p. 98 Ă  124. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Jean-Jacques Parietti, Les dossiers de la Houillère 1 : Le puits Sainte Marie, Association des amis du musĂ©e de la mine, 1999 (1) (lire en ligne)
  • Jean-Jacques Parietti, Les dossiers de la Houillère 2 : Le puits Arthur de Buyer, Association des amis du musĂ©e de la mine, 1999 (2) (lire en ligne)
  • Jean-Jacques Parietti, Les dossiers de la Houillère 3 : Le puits Saint Charles, Association des amis du musĂ©e de la mine, 1999 (3) (lire en ligne)
  • Jean-Jacques Parietti, Les dossiers de la Houillère 4 : Le puits d'Eboulet, Association des amis du musĂ©e de la mine, 1999 (4) (lire en ligne)
  • Jean-Jacques Parietti, Les dossiers de la Houillère 5 : Le puits du Magny, Association des amis du musĂ©e de la mine, 1999 (5)
  • Jean-Jacques Parietti, Le puits de l’Étançon, Ronchamp, Association des amis du musĂ©e de la mine, coll. « Les dossiers de la Houillère » (no 6),
  • PNRBV, Le charbon de Ronchamp, DĂ©chiffrer le patrimoine, Parc naturel rĂ©gional des Ballons des Vosges (ISBN 978-2-910328-31-3 et 2-910328-31-7). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
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