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Puits Sainte-Barbe

Le puits Sainte-Barbe est un ancien puits des houillères de Ronchamp situé à proximité des ballastières de Champagney (département de la Haute-Saône), dans l'Est de la France. Le puits est creusé à partir de 1854, il exploite la houille de 1860 à 1872 et sert à l'aérage du puits Sainte-Pauline de 1869 à 1884 avant d'être remblayé. Sa longévité et sa productivité sont moins importantes que celles des principaux puits d'extraction de la compagnie.

Puits Sainte-Barbe
Le puits avant sa fermeture vers 1884.
Le puits avant sa fermeture vers 1884.
Puits d'extraction
CoordonnĂ©es 47° 41′ 54″ nord, 6° 39′ 30″ est
Début du fonçage
Mise en service 1860
Profondeur 324 mètres
Section 5,1 Ă— 2,5 mètres
Diamètre 3,2 mètres (sous 26 m)
ArrĂŞt 1872 (extraction)
1884 (aérage)
Remblaiement ou serrement 1884
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
DĂ©partement Haute-SaĂ´ne
Commune Champagney
Caractéristiques
Compagnie Houillères de Ronchamp
Ressources Houille

GĂ©olocalisation sur la carte : bassin minier de Ronchamp et Champagney
(Voir situation sur carte : bassin minier de Ronchamp et Champagney)
Puits Sainte-Barbe
GĂ©olocalisation sur la carte : Haute-SaĂ´ne
(Voir situation sur carte : Haute-SaĂ´ne)
Puits Sainte-Barbe
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
(Voir situation sur carte : Bourgogne-Franche-Comté)
Puits Sainte-Barbe
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Puits Sainte-Barbe

Le site du puits accueille des installations de sablière dans la seconde moitié XXe siècle. Un éphémère centre équestre a existé au début du XXIe siècle. Un panneau explicatif installé en 2017 évoque l'histoire des puits Sainte-Pauline et Sainte-Barbe.

Fonçage

Le fonçage du puits commence le Ă  835 mètres du puits Saint-Charles avec une section de 5,1 mètres sur 2,5 mètres[M 1]. En , la profondeur est de 93,60 mètres. L’épuisement de l’eau (arrivĂ©e de 20 m3 par heure) se fait grâce Ă  une machine Ă  vapeur, composĂ©e d'un cylindre horizontal et d'engrenages, d'une puissance de dix chevaux[M 1] - [M 2]. Cette machine permet de mouvoir les pompes et de remonter les bennes de dĂ©blais tandis qu'un manège Ă  chevaux sert Ă  la descente du matĂ©riel et aux diverses manĹ“uvres. Un cuvelage est installĂ© dans la partie rectangulaire. Ă€ 25,70 mètres, le puits est de section circulaire de 3,20 mètres de diamètre. En , une machine Ă  vapeur Ă  traction directe de 12 chevaux accompagnĂ©e de pompes est commandĂ©e au Creusot pour l’épuisement ; ce matĂ©riel est opĂ©rationnel en et le fonçage reprend. La machine d'Ă©puisement fonctionne Ă  un rythme de sept ou huit coups par minute, mais est capable d’atteindre douze coups par minute en cas de besoin. L'eau est remontĂ©e par des tuyaux en tĂ´le de 24 centimètres de diamètre[M 2].

En , la pose du cuvelage dodĂ©cagonal, composĂ© de faces de 94 centimètres de large et d'une hauteur totale de 98,50 mètres est achevĂ©e[M 3]. Mais ce cuvelage est fragile, il finit par laisser passer de l'eau, une petite pompe actionnĂ©e par une machine Ă  vapeur de quatre chevaux est installĂ©e Ă  104 mètres de la surface, en . Elle recueille entre 100 et 120 m3 d'eau par jour dans un batardeau[M 4].

Exploitation

plan du puits Sainte-Barbe
Plan des installations avant la construction du ventilateur Lemielle.

Le , Ă  249 mètres de profondeur, le puits Sainte-Barbe rencontre la première couche de houille de 1,66 mètre d'Ă©paisseur qui repose presque sur le terrain de transition. Une galerie de liaison est Ă©tablie avec le puits Saint-Charles pour l’aĂ©rage, des travers-bancs avec les puits Sainte-Pauline et Saint-Joseph sont forĂ©s. L'aĂ©rage se fait par le ventilateur installĂ© au puits no 7[M 5].

Le moteur de 60 ch[1] qui entraĂ®ne la machine d'extraction provient de la machine Ă  taquets de Saint-Charles, il actionne les bobines par l'intermĂ©diaire d'engrenages[M 5]. En , une voie ferrĂ©e dite des « nouveaux puits » est construite et permet de relier le puits au rĂ©seau ferrĂ© des houillères[2]. La production de charbon s'Ă©lève Ă  26 292,5 tonnes en 1861 et 8 000 tonnes en 1863[3].

En 1863, le puits est approfondi pour creuser un travers-banc. La production annuelle est comprise entre 20 000 et 24 000 tonnes de houille environ. Mais le puits rencontre un gisement de piètre qualitĂ©, limitĂ© au nord et Ă  l'est par des soulèvements, Ă  l'ouest et au sud par les travaux des puits Saint-Charles et Saint-Joseph. Finalement, de grandes rĂ©serves sont dĂ©couvertes dans la deuxième couche bien que la qualitĂ© du charbon y soit mĂ©diocre[M 6]. Dès , l’exploitation cesse au puits Sainte-Barbe.

AĂ©rage

Afin de ne pas surcharger le ventilateur du puits no 7, un ventilateur Lemielle est mis en service au puits Sainte-Barbe en . Ce ventilateur fournit un dĂ©bit de 12 m3/s, ce qui est suffisant pour les travaux de Sainte-Pauline peu Ă©tendus et peu grisouteux. Le puits Sainte-Barbe servant de sortie d'air, son orifice est fermĂ© par des clapets mobiles qui sont soulevĂ©s par les cages d'extraction lorsque celles-ci atteignent la recette de surface. Après l'arrĂŞt de l'extraction en 1872, le puits reste ouvert pour l'aĂ©rage des travaux de Sainte-Pauline[M 7] - [M 5].

Le puits ferme en 1884 en même temps que son voisin (Sainte-Pauline), il est alors remblayé avec du schiste.

Vestiges

Au début du XXIe siècle, le puits est localisé dans une clairière proche des ballastières de Champagney, en bordure du bois des Époisses[i 1]. Un centre équestre y a ouvert vers 2010 avant de fermer [4] - [5].

Le tracé de l'ancienne voie ferrée est un chemin traversant le bois des Époisses[i 2]. Ce chemin fait partie du parcours de santé de ce bois. Un panneau explicatif évoquant l'histoire des puits Sainte-Pauline et Sainte-Barbe est installé à l'automne 2017 au début du parcours[6].

  • Panneau explicatif en bois Ă  l'entrĂ©e d'un sentier forestier.
    Le panneau évoquant le puits à l'entrée du parcours de santé.
  • Un pâturage avec en arrière-plan la forĂŞt.
    Vue générale du site du puits (point de vue similaire à la photo de 1884).
  • Photo similaire avec un angle plus resserrĂ©.
    L'emplacement du puits Sainte-Barbe.
  • Long sentier en ligne droite dans la forĂŞt.
    L'ancienne voie ferrée.

Terril

Un terril plat s’étendait autour du puits. Après l’abandon de ce dernier, il est progressivement colonisé par la forêt avant d’accueillir des installations d'une sablière entre la fin des années 1960 et le début des années 1990, ce qui l'a profondément remanié et aplani. Au début du XXIe siècle, il sert de pâturage[5].

Notes et références

Ouvrages

  • François Mathet, MĂ©moire sur les mines de Ronchamp
  1. p. 582.
  2. p. 583.
  3. p. 584.
  4. p. 585.
  5. p. 588-589.
  6. p. 586-587.
  7. p. 635.

Illustrations

Autres

Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Michel Godard, Enjeux et impacts de l'exploitation minière du bassin houiller de Romchamp (1810-1870), UTBM, (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • François Mathet, MĂ©moire sur les mines de Ronchamp, SociĂ©tĂ© de l'industrie minĂ©rale, (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Jean-Jacques Parietti, Les Houillères de Ronchamp, vol. I : La mine, Vesoul, Éditions Comtoises, , 87 p. (ISBN 2-914425-08-2)
  • Jean-Jacques Parietti, Les Houillères de Ronchamp, vol. II : Les mineurs, Noidans-lès-Vesoul, fc culture & patrimoine, , 115 p. (ISBN 978-2-36230-001-1)
  • SociĂ©tĂ© de l'industrie minĂ©rale, Bulletin trimestriel, Saint-Étienne, (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Édouard Thirria, Manuel Ă  l'usage de l'habitant du dĂ©partement de la Haute-SaĂ´ne, (lire en ligne), p. 182-186. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
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