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Crise anglophone au Cameroun

La crise anglophone au Cameroun (en anglais : Anglophone Crisis), aussi appelĂ©e guerre d'Ambazonie[11] ou guerre civile camerounaise[12], est un conflit armĂ© opposant Ă  partir de 2017 l'armĂ©e camerounaise Ă  des groupes armĂ©s sĂ©paratistes dans les deux rĂ©gions anglophones du pays – le Nord-Ouest et le Sud-Ouest (NOSO). Elle intervient dans le contexte des manifestations de 2016-2017 au Cameroun, qui voient les revendications corporatistes des avocats et enseignants basculer progressivement vers des revendications sĂ©cessionnistes fortes en raison des rĂ©ponses jugĂ©es insuffisantes du gouvernement camerounais, du refus d'ouvrir un dĂ©bat sur le retour au fĂ©dĂ©ralisme et de nombreuses violations des droits humains par les forces de sĂ©curitĂ© camerounaises.

Crise anglophone au Cameroun
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
  • Territoire camerounais incontestĂ©
  • Partie du Cameroun revendiquĂ©e par les sĂ©paratistes comme Ă©tant l'Ambazonie
  • Informations gĂ©nĂ©rales
    Date [1] - en cours
    (5 ans, 9 mois et 25 jours)
    Lieu Région du Nord-Ouest et Région du Sud-Ouest (ancien Cameroun méridional), Cameroun
    (Avec des débordements occasionnels dans la région du Littoral et la région de l'Ouest[2])
    Casus belli Assassinat de six militaires et policiers dans la Manyu dans la région du Sud-Ouest du pays, attribué aux séparatistes[3].
    Issue En cours
    Forces en présence
    12 500 hommes, 9 000 milices (effectif total de l'armĂ©e)[6]2 000 Ă  4 000 hommes (en mai 2019)[7]
    Pertes
    800 à 1 000 morts (à partir de février 2020)[8]~ 1 000 morts (à partir de juin 2019)[9]
    Civils : plus de 4 000 morts
    700 000 déplacés internes
    63 800 réfugiés au Nigeria (à compter de mars 2021)[10]

    ProblĂšme anglophone au Cameroun

    Batailles

    Batailles et opérations


    Attentats


    Massacres


    La réaction répressive du gouvernement aux manifestations radicalise le mouvement sécessioniste, qui entre en rébellion en septembre 2017. Le , les séparatistes des régions du NOSO déclarent symboliquement l'indépendance de ces régions sous le nom de République fédérale d'Ambazonie.

    Le , en réaction à l'assassinat de six militaires et policiers dans la région du Sud-Ouest par des séparatistes présumés, le président Paul Biya déclare dans une allocution que « le Cameroun est victime des attaques à répétition d'une bande de terroristes se réclamant d'un mouvement sécessionniste » et assure que « toutes les dispositions sont prises pour mettre hors d'état de nuire ces criminels »[13]. Cette déclaration est suivie d'une annonce deux jours plus tard par le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, d'opérations militaires massives à venir pour combattre les séparatistes dans les régions anglophones[14].

    DĂ©clenchĂ© sous la forme d'un conflit de basse intensitĂ© (en), il s'Ă©tend Ă  la plupart des rĂ©gions anglophones en l'espace d'un an[15]. À l'Ă©tĂ© 2019, le gouvernement contrĂŽle les grandes villes et une partie de la campagne, tandis que les sĂ©paratistes tiennent une partie de la campagne et apparaissaient rĂ©guliĂšrement dans les grandes villes[7]. Des milliers de personnes sont tuĂ©es dans le conflit, et plus d'un demi-million sont forcĂ©es Ă  fuir leurs domiciles[7]. Le gouvernement camerounais est soutenu par l'administration Muhammadu Buhari au Nigeria[16], tandis qu'au moins un groupe sĂ©paratiste est alliĂ© au Biafra[17].

    En septembre 2019, le président Paul Biya annonce la convocation dÚs la fin du mois d'un « grand dialogue national » visant à resoudre le conflit[18]. Il s'ouvre le au Palais des congrÚs de Yaoundé[19] et s'achÚve le avec l'accord d'un statut spécial pour les régions anglophones[20]. Le conflit s'intensifie dans les semaines qui suivent le dialogue[21].

    Les pourparlers menés sous la médiation de la Suisse en 2019 échouent, et la crise du leadership ambazonien complique tout processus diplomatique[22]. Les dirigeants séparatistes qui ont été extradés du Nigeria en 2018 sont condamnés à la prison à vie par un tribunal militaire en 2019. Face à la pression internationale croissante en faveur d'un cessez-le-feu, le Cameroun entame en juillet 2020 des négociations avec ces leaders incarcérés[23], entre Sisiku Julius Ayuk Tabe et d'autres dirigeants emprisonnés et des représentants du gouvernement camerounais. Les pourparlers définissent une série de conditions que le gouvernement camerounais devait accepter et qui, selon Sisiku Julius Ayuk Tabe, créeraient un « environnement propice » à des négociations substantielles[24]. Ces pourparlers échouent et les combats se poursuivent[25].

    Contexte historique et politique

    Colonisation britannique de la baie d'Ambas et Kamerun (1858-1916)

    Monument Ă©rigĂ© Ă  l'occasion du 150e anniversaire de l'Ă©tablissement de Victoria sur la baie d'Ambas, d'oĂč le nom « Ambazonie ».

    Le nom « Ambazonie » provient de la baie d'Ambas et d'Ambozes, le nom local de l'embouchure du fleuve Wouri[26]. C'est là que la langue anglaise est établie de façon permanente pour la premiÚre fois au Cameroun méridional, lorsque le missionnaire Alfred Saker fond une colonie d'esclaves libérés sur la baie d'Ambas en 1858, qui est ensuite rebaptisée Victoria (aujourd'hui Limbé)[27]. En 1884, la région devient le Protectorat britannique de la baie d'Ambas, avec Victoria comme capitale. La Grande-Bretagne cÚde la région au territoire allemand du Kamerun en 1887. L'Allemagne a quelques difficultés à établir son contrÎle sur l'arriÚre-pays de Victoria et mÚne les guerres du Bafut contre les fondoms locales jusqu'en 1907.

    Division du Kamerun et mandats (1916-1961)

    AprÚs la PremiÚre Guerre mondiale et le traité de Versailles, le Kamerun allemand est divisé entre un mandat français et un mandat britannique de la Société des Nations. Le mandat français, connu sous le nom de Cameroun français, comprend la majeure partie de l'ancien protectorat allemand. Le mandat britannique est une bande de terre allongée le long de la frontiÚre de la colonie et protectorat du Nigeria, comprenant le Cameroun septentrional et le Cameroun méridional, y compris le protectorat historique de la baie d'Ambas. Ce territoire prend le nom de Cameroun britannique[28].

    Les Britanniques administrent le territoire par le biais de l'indirect rule, permettant aux autorités indigÚnes de diriger leurs populations selon leurs propres traditions. En 1953, lors d'une conférence à Londres, la délégation du Cameroun méridional demande la création d'une région distincte. Les Britanniques acceptent et le Cameroun méridional devient une région autonome dont la capitale reste Buéa. Des élections sont organisées en 1954 et le parlement se réunit le 1er octobre 1954, avec Emmanuel Mbela Lifafe Endeley comme Premier ministre[29].

    Référendum au Cameroun britannique (1961)

    Les Nations unies organisent un référendum au Cameroun britannique le 11 février 1961, qui propose deux options à la population locale : l'union avec le Nigeria ou l'union avec le Cameroun. La troisiÚme option, l'indépendance, est rejetée par le représentant britannique au Conseil de tutelle des Nations unies, Andrew Cohen, et n'a donc pas été inscrite sur la liste. Lors du référendum, 60 % des électeurs du Cameroun septentrional votent pour l'union avec le Nigeria, tandis que 70 % des électeurs du Cameroun méridional optent pour l'union avec le Cameroun[30]. Les résultats s'expliquent en partie par la crainte d'une domination du Nigeria, beaucoup plus grand[31]. Emmanuel Mbela Lifafe Endeley est battu aux élections du 1er février 1959 par John Ngu Foncha[32].

    Rattachement du Cameroun méridional à la République du Cameroun et République fédérale (1961-1972)

    Le Cameroun méridional se fédÚre au Cameroun le 1er octobre 1961 et prend le nom de « Cameroun occidental » au sein de la République fédérale du Cameroun, avec John Ngu Foncha comme Premier ministre.

    Le 11 novembre 1961, Ahmadou Ahidjo invite les autres partis de l'AssemblĂ©e Ă  rejoindre l'Union camerounaise (UC) pour fonder un parti unique camerounais afin de dĂ©velopper la sociĂ©tĂ© et l'Ă©conomie camerounaises : « Je dis tout de suite qu’il est souhaitable qu’au Cameroun il y ait un grand parti unifiĂ©. En tout cas, moi, je le souhaite personnellement aprĂšs une entente entre les diffĂ©rents partis qui existent. Un grand parti national unifiĂ© au sein duquel entreraient librement, aprĂšs ĂȘtre convaincus, les Camerounais. Un parti au sein duquel existe une dĂ©mocratie, la libertĂ© d’expression, la libertĂ© de discussion ; un parti au sein duquel peuvent exister plusieurs tendances, Ă©tant entendu que la minoritĂ© se rallie aux avis de la majoritĂ© ». L'Union des populations du Cameroun de ThĂ©odore Mayi Matip, le Parti socialiste camerounais de Charles Okala et le Parti des dĂ©mocrates camerounais de AndrĂ©-Marie Mbida refusent cette proposition et dĂ©crivent une dĂ©rive autoritaire du PrĂ©sident[33].

    Le 27 avril 1962, John Ngu Foncha et Ahmadou Ahidjo forment le « Groupe d’unitĂ© nationale » qui comprend tous les dĂ©putĂ©s de l'AssemblĂ©e fĂ©dĂ©rale et le ComitĂ© de coordination UC-KNDP dont le but est d'Ă©liminer le pluralisme politique dans les deux États fĂ©dĂ©rĂ©s[34].

    Suppression de l'État fĂ©dĂ©ral et transition vers un État unitaire (1972)

    À la suite d'un rĂ©fĂ©rendum constitutionnel organisĂ© par le prĂ©sident Ahmadou Ahidjo le 20 mai 1972, une nouvelle constitution est adoptĂ©e au Cameroun, remplaçant l'État fĂ©dĂ©ral existant par un État unitaire et accordant davantage de pouvoirs au prĂ©sident[35]. Le Cameroun occidental perd son statut d'État fĂ©dĂ©rĂ© et est divisĂ© en deux rĂ©gions : le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Les groupes sĂ©paratistes affirment que cela viole la constitution, la majoritĂ© des dĂ©putĂ©s du Cameroun occidental n'ayant pas consenti Ă  lĂ©gitimer les changements constitutionnels[36].

    État unitaire et mĂ©contentement croissant de la minoritĂ© anglophone (1972-2015)

    Manifestation d'indépendantistes anglophones, le .

    En 1975, le gouvernement supprime l'une des deux Ă©toiles du drapeau, autre symbole de la fĂ©dĂ©ration entre deux États, et crĂ©e un nouveau drapeau avec une seule Ă©toile[37].

    Le 6 novembre 1982, Ahmadou Ahidjo dĂ©missionne et cĂšde le pouvoir Ă  Paul Biya qui poursuit les politiques d'Ahidjo et, aprĂšs un diffĂ©rend avec Ahidjo et une tentative de coup d'État par les partisans d'Ahmadou Ahidjo, consolide le pouvoir[38].

    En février 1984, Paul Biya change le nom officiel du pays de la République unie du Cameroun qui est le nom adopté aprÚs l'unification avec l'ancien Cameroun méridional en République du Cameroun. Ce nouveau nom correspond à celui pris par le Cameroun français aprÚs son indépendance. Paul Biya déclare qu'il prend cette mesure pour affirmer la maturité politique du Cameroun et pour démontrer que le peuple est capable de surmonter ses barriÚres linguistiques et culturelles. Cependant, de nombreux habitants de l'ancien Cameroun méridional voient dans cette politique, la volonté d'effacer leur culture et leur histoire distinctes. Ce changement est mal perçu par la population anglophone qui y voit une « annexion » ainsi qu'un « processus de francophonisation forcée » par le nouveau président en place[39].

    Dans un mémorandum daté du 20 mars 1985, l'avocat et président du barreau du Cameroun, Fongum Gorji Dinka écrit que le gouvernement camerounais dirigé par Paul Biya est inconstitutionnel et annonce que l'ancien Cameroun méridional devrait devenir indépendant en tant que République d'Ambazonie. Fongum Gorji Dinka est incarcéré au mois de janvier suivant sans jugement[40]. Trois ans plus tard, il s'échappe au Nigeria[41].

    En 1993, des reprĂ©sentants de groupes anglophones convoquent la premiĂšre confĂ©rence anglophone (All Anglophone Conference - AAC1) Ă  BuĂ©a. La confĂ©rence publie la « DĂ©claration de BuĂ©a », qui appelle Ă  des amendements constitutionnels pour restaurer la fĂ©dĂ©ration de 1961. La deuxiĂšme confĂ©rence anglophone (AAC2) se tient Ă  Bamenda en 1994. Cette confĂ©rence publie la « DĂ©claration de Bamenda », qui stipulait que si l'État fĂ©dĂ©ral n'Ă©tait pas restaurĂ© dans un dĂ©lai raisonnable, l'ancien Cameroun mĂ©ridional dĂ©clarerait son indĂ©pendance. La confĂ©rence anglophone est rebaptisĂ©e ConfĂ©rence des peuples du Cameroun mĂ©ridional (SCPC), puis Organisation des peuples du Cameroun mĂ©ridional (SCAPO), avec le Conseil national du Cameroun mĂ©ridional (SCNC) comme organe exĂ©cutif. De jeunes militants forment la Ligue des jeunes du Cameroun mĂ©ridional (SCYL) Ă  BuĂ©a le 28 mai 1995. Le SCNC envoie une dĂ©lĂ©gation, dirigĂ©e par John Ngu Foncha, aux Nations unies, qui est reçue le 1er juin 1995 et prĂ©sente une pĂ©tition contre l'« annexion » de l'ancien Cameroun mĂ©ridional par le Cameroun. Cette pĂ©tition est suivie d'un rĂ©fĂ©rendum signĂ© la mĂȘme annĂ©e, qui, selon les organisateurs, donne lieu Ă  un vote de 99 % en faveur de l'indĂ©pendance, avec 315 000 votants[42].

    Les activitĂ©s du SCNC sont rĂ©guliĂšrement perturbĂ©es par la police[43]. Le 23 mars 1997, une dizaine de personnes sont tuĂ©es lors d'un raid sur un camp de gendarmes Ă  Bamenda. La police arrĂȘte entre 200 et 300 personnes, pour la plupart des partisans du SCNC, mais aussi des membres du Front social dĂ©mocrate, un parti d'opposition bĂ©nĂ©ficiant d'un soutien important dans les rĂ©gions anglophones[44]. Lors des procĂšs qui ont suivi, Amnesty International et le SCNC trouvent des preuves substantielles d'aveux par la torture et la force[43]. Le raid et le procĂšs entraĂźnent l'arrĂȘt des activitĂ©s du SCNC[45] et, en avril 1998, une petite faction Ă©lit Esoka Ndoki Mukete, un membre haut placĂ© du Front social dĂ©mocrate, Ă  la prĂ©sidence du SCNC. En octobre 1999, lorsque de nombreux accusĂ©s sont reconnus coupables dans le procĂšs de 1997, la faction dirigĂ©e par Esoka Ndoki Mukete s'affirme. Le 1er octobre 1999, des militants s'emparent de Radio Buea pour proclamer l'indĂ©pendance de l'ancien Cameroun mĂ©ridional, mais n'y parviennent pas avant l'intervention des forces de sĂ©curitĂ©[46]. La direction et de nombreux membres du SCNC sont ensuite arrĂȘtĂ©s[45]. AprĂšs des affrontements avec la police, le SCNC est officiellement dĂ©clarĂ© illĂ©gal par les autoritĂ©s camerounaises en 2001[47]. En 2006, une faction du SCNC proclame Ă  nouveau l'indĂ©pendance de l'ancien Cameroun mĂ©ridional sous le nom de RĂ©publique d'Ambazonie[45].

    Forces en présence

    Forces armées camerounaises

    Le général de corps d'armée René Claude Meka, chef de la défense du Cameroun, visite les troupes de l'armée camerounaise à Buéa, le .

    Les Forces armĂ©es camerounaises (FAC) sont constituĂ©es de 12 500 hommes, ce qui correspondent Ă  l'effectif total de l'armĂ©e[48].

    Groupes d'autodéfense

    Depuis le début du conflit, plus de groupes d'autodéfense ont vu le jour, ils émergent suite à une hausse des enlÚvements contre rançon et des vols à main armée. Les autorités camerounaises appellent les communautés à former leurs propres groupes d'autodéfense et à collaborer avec l'armée. Elles apportent un soutien financier et matériel aux groupes « pour lutter contre les atrocités des séparatistes ». Selon les autorités, ces groupes assurent la protection des personnes et de leurs biens[4].

    Milices

    En réaction aux nombreuses attaques des séparatistes[49], les chefs traditionnels des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest créent en octobre 2020 des milices armées pour se protéger contre ces derniers. Les autorités camerounaises appellent ces milices à collaborer avec l'armée[50].

    Forces séparatistes

    Les forces séparatistes, surnommées les « Amba Boys », « Amba Fighters » ou « Ambazoniens » (de l'« Ambazonie », nom qu'elles donnent aux régions anglophones)[51] - [52] - [53] sont divers groupes armés et milices souvent concurrentes, et avec des allégeances politiques changeantes[54] - [55]. Les milices varient généralement en taille, allant de petits groupes à des alliances comptant des centaines de membres[56] - [57] - [58] - [59].

    Prélude

    Mancho Bibixy (en jaune), un des leaders de la contestation anglophone, en 2017 Ă  Bamenda haranguant la foule lors des manifestations.

    Le 6 octobre 2016, le Consortium de la société civile anglophone du Cameroun, une organisation composée de syndicats d'avocats et d'enseignants dans les régions anglophones, lance une grÚve[60]. Menés par Felix Agbor Balla, Fontem Neba et Tassang Wilfred, ces protestations s'opposent à la nomination de juges francophones dans les régions anglophones[61]. Les protestataires considÚrent que ces nominations menacent le systÚme de la common law dans ces régions[62], et contribuent de façon générale à la marginalisation des anglophones. Les grÚves se déroulent pacifiquement dans les villes de Bamenda, Buéa et Limbé.

    Les manifestants demandent la protection du systÚme juridique de la common law pour les régions anglophones et s'opposent au droit romano-civiliste, utilisé par le magistrat francophone, afin qu'il ne soit pas remplacé par le droit romain. Ils demandent également que plusieurs lois soient traduites en anglais et que le droit anglo-saxon soit enseigné à l'Université de Buéa et de Bamenda[63].

    En réponse, le gouvernement camerounais déploie les forces de sécurité pour réprimer les manifestations. Les manifestants sont aspergés de gaz lacrymogÚne. Certains d'entre eux ainsi que des avocats auraient été agressés par des soldats[64]. Tout au long du mois de novembre 2016, des milliers d'enseignants des régions anglophones rejoignent la grÚve des avocats. Toutes les écoles des régions anglophones sont alors fermées[65].

    Deux semaines aprĂšs le dĂ©but des manifestations, plus de 100 manifestants sont arrĂȘtĂ©s et six seraient morts. Des vidĂ©os non confirmĂ©es, diffusĂ©es sur les rĂ©seaux sociaux, montrent diverses scĂšnes de violence, notamment le passage Ă  tabac de manifestants par des policiers[66].

    En janvier 2017, le gouvernement camerounais met en place un comitĂ© afin d'entamer un dialogue avec les avocats qui manifestent. Ces derniers refusent de discuter, exigeant que tous les manifestants arrĂȘtĂ©s soient libĂ©rĂ©s avant tout dialogue. En outre, les avocats soumettent un projet d'État fĂ©dĂ©ral au gouvernement. Celui-ci s'y oppose, en interdisant purement et simplement leur mouvement. Les manifestants sont dĂ©sormais considĂ©rĂ©s comme une « menace pour la sĂ©curitĂ© » par le gouvernement camerounais, et d'autres arrestations ont lieu[67]. Le gouvernement procĂšde Ă©galement Ă  la coupure d'Internet dans les rĂ©gions anglophones[68].

    À ce stade, la crise commence Ă  provoquer des rĂ©actions internationales. Plus de 13 000 Camerounais anglophones vivant dans le Maryland protestent contre la rĂ©pression du gouvernement camerounais. Le , Anthony G. Brown, membre du CongrĂšs amĂ©ricain, dĂ©pose une pĂ©tition auprĂšs du SecrĂ©taire d'État amĂ©ricain, Rex Tillerson, pour demander au gouvernement camerounais de prendre en compte immĂ©diatement les enjeux de la situation et de parvenir Ă  une rĂ©solution de la crise en cours[69]. Les États-Unis condamnent les morts pertes civiles ainsi que la brutalitĂ© contre les manifestants anglophones[70]. De plus, de nombreux sĂ©paratistes et fĂ©dĂ©ralistes espĂšrent que la rĂ©pression conduira Ă  une intervention militaire internationale contre le gouvernement camerounais[71].

    À la fin de l'Ă©tĂ© 2017, la rĂ©pression gouvernementale des manifestations contribue Ă  la gĂ©nĂ©ralisation des mouvements sĂ©paratistes tandis qu'a l'automne, l'idĂ©e d'une lutte armĂ©e ou d'une « autodĂ©fense » Ă©merge au sein de ces derniers, prĂ©sageant l'imminence d'une insurrection armĂ©e[72].

    DĂ©roulement

    2017 : Insurrection séparatiste et début des affrontements

    Début septembre 2017, le Conseil de gouvernement de l'Ambazonie (AGovC), un mouvement séparatiste créé en 2013, par la fusion de plusieurs groupes[7], officiellement déploie les Forces de défense de l'Ambazonie (FDA) dans les régions anglophones du Cameroun.

    Les rues de Buéa le jour de la ville fantÎme, le 30 septembre 2017.

    Le 9 septembre, les FDA entrent en action en attaquant une base militaire à Besongabang, dans le département de la Manyu, dans la région du Sud-Ouest du pays. Trois soldats camerounais sont tués dans l'attaque, tandis que les FDA affirment que leurs hommes ont réussi à retourner dans leur base sans essuyer de pertes[73]. Tout au long du mois de septembre, les séparatistes mÚnent deux attentats à la bombe ; l'un visant les forces de sécurité à Bamenda[74], et l'autre visant des officiers de police. Si le premier attentat échoue, le second blesse trois policiers[75]. Le 22 septembre, des soldats camerounais ouvrent le feu sur des manifestants, faisant au moins cinq morts et de nombreux blessés[76].

    Le 1er octobre, le Front uni du consortium Ambazonie-Cameroun mĂ©ridional (FUCACM), un mouvement de coordination composĂ© de plusieurs mouvements sĂ©paratistes, dĂ©clare unilatĂ©ralement l'indĂ©pendance des rĂ©gions anglophones, sous le nom de RĂ©publique fĂ©dĂ©rale d'Ambazonie. Cette dĂ©claration est suivie de manifestations de masse dans les rĂ©gions anglophones. Les sĂ©paratistes choisissent stratĂ©giquement cette date, car c'est le jour de la rĂ©unification du Cameroun. Le FUCACM se transformera plus tard en gouvernement intĂ©rimaire de l'Ambazonie. Plusieurs mois aprĂšs le dĂ©but du conflit, le gouvernement intĂ©rimaire de l'Ambazonie rejette l'idĂ©e d'une lutte armĂ©e, prĂ©fĂ©rant une campagne diplomatique et la dĂ©sobĂ©issance civile. Cette position finit par changer[77]. Le mĂȘme jour, l'armĂ©e camerounaise commence Ă  rĂ©agir dans les rĂ©gions anglophones afin de combattre les sĂ©paratistes et rĂ©primer les manifestations. Au cours de la journĂ©e, au moins huit manifestants sont tuĂ©s Ă  BuĂ©a et Bamenda[78]. L'armĂ©e camerounaise envoie Ă©galement des renforts Ă  la frontiĂšre nigĂ©riane, et le 9 octobre, elle affirme avoir empĂȘchĂ© des « centaines de combattants nigĂ©rians » de passer la frontiĂšre camerounaise[79].

    Au mois de novembre, huit soldats, au moins 14 civils et cinq fugitifs sont tués dans les affrontements[80]. Les séparatistes tuent également deux gendarmes à Bamenda au cours de la premiÚre semaine du mois[81]. Les deux derniers jours de novembre, cinq soldats et cinq policiers sont tués dans deux attaques séparatistes distinctes, prÚs de Mamfé[82].

    Le 1er décembre, le gouvernement camerounais ordonne l'évacuation de 16 villages du département de la Manyu, en prévision d'une offensive militaire[83], et le 4 décembre, il déclare officiellement la guerre aux séparatistes[84]. Le 7 décembre, l'armée camerounaise entre dans le département de la Manyu, reprenant deux villages[85] et sécurise Mamfé le 15 décembre, en partie avec des troupes d'élite[86]. Pendant l'offensive, les FDA mÚnent des attaques de guérilla contre l'armée camerounaise[87], tuant au moins sept soldats tout au long du mois de décembre[88]. Le 18 décembre, en représailles, l'armée camerounaise commence à détruire des dizaines de maisons de civils et tue plusieurs personnes[45]. L'offensive de décembre implique également des débordements occasionnels à la frontiÚre nigériane[89].

    À la fin de 2017, plusieurs milices sĂ©paratistes Ă©mergent, les FDA apparaissant comme la plus importante[90]. Pendant la campagne de guĂ©rilla dans les dĂ©partements de la Manyu et de la Mezam, elles affrontent l'armĂ©e Ă  treize reprises[91]. Les sĂ©paratistes Ă©tendent leur emprise Ă  la fin de l'annĂ©e et sont actifs dans cinq dĂ©partements[15].

    2018 : Extradition et arrestation des leaders séparatistes et extension du conflit

    Les sĂ©paratistes subissent un revers important au dĂ©but de l'annĂ©e 2018. Le 5 janvier, des membres du gouvernement intĂ©rimaire de l'Ambazonie sont arrĂȘtĂ©s par les autoritĂ©s nigĂ©rianes qui procĂ©dĂšnt Ă  leur extradition au Cameroun[92]. Au total, 69 dirigeants et activistes sont extradĂ©s au Cameroun, puis arrĂȘtĂ©s, dont Sisiku Julius Ayuk Tabe. Comme la plupart des individus prĂ©sentent des demandes d'asile[93], leur expulsion est controversĂ©e car elle viole potentiellement la constitution du Nigeria[94]. Ils passent 10 mois dans un quartier gĂ©nĂ©ral de la gendarmerie, avant d'ĂȘtre transfĂ©rĂ©s dans une prison de haute sĂ©curitĂ© Ă  YaoundĂ©[94]. Samuel Ikome Sako est alors nommĂ© prĂ©sident par intĂ©rim de l'Ambazonie le 4 fĂ©vrier, remplaçant Sisiku Julius Ayuk Tabe[95].

    Le mois de janvier est marqué par une escalade des attaques de guérilla contre des cibles symboliques[96], ainsi que par des débordements répétés au Nigeria[97]. Les séparatistes commencent à s'en prendre aux chefs de village traditionnels, ainsi qu'aux administrateurs locaux qu'ils accusent de soutenir les forces armées camerounaises[98]. Les attaques contre les gendarmes s'intensifient[99] et les séparatistes ciblent également des écoles pour imposer un boycott scolaire[100].

    Le 24 février, les séparatistes enlÚvent le représentant régional du gouvernement pour les affaires sociales, dans la région du Nord-Ouest, cherchant à l'échanger contre des combattants séparatistes emprisonnés[101].

    Le 3 mars, une bataille a lieu Ă  Batibo[102], provoquant des pertes sans prĂ©cĂ©dent des deux cĂŽtĂ©s[103] et forçant plus de 4 000 habitants Ă  fuir[104].

    Le 20 mars, les soldats camerounais libÚrent deux otages camerounais et un tunisien dans le département de la Meme[103]. Une opération similaire permet la libération de sept otages suisses, six camerounais et cinq italiens le 4 avril. Ainsi, les FDA déclarent qu'elles ne prendraient plus aucune personne en otage et ne viseraient pas les étrangers[105]. Le 25 avril, les séparatistes forcent l'armée camerounaise à se retirer de la ville de Belo[106].

    Tout au long du mois de mai, de violents affrontements ont lieu Ă  Mbonge[107] et Muyuka, faisant de nombreuses victimes[108]. Le 20 mai, dans le but de boycotter les cĂ©lĂ©brations de la FĂȘte nationale camerounaise, les sĂ©paratistes mĂšnent des opĂ©rations dans plusieurs villages des rĂ©gions anglophones, notamment Ă  Konye, Batibo et Ekona Mbenge[109], et enlĂšvent le maire de Bangem[110]. Le 24 mai, des soldats camerounais tuent au moins 30 personnes, en prenant d'assaut un hĂŽtel Ă  Pinyin[111]. Fin mai, l'armĂ©e camerounaise reprend partiellement Belo, avec des combats qui se poursuivent autour de la ville. Cette ville est presque entiĂšrement abandonnĂ©e par ses habitants[112].

    À la mi-juin, les sĂ©paratistes commencent un blocus de l'autoroute Kumba-BuĂ©a Ă  Ekona Mbenge, une ville situĂ©e Ă  environ 10 kilomĂštres de BuĂ©a. Un assaut militaire contre les sĂ©paratistes dans la ville ne permet pas de lever le blocus[113]. Bien que les pertes liĂ©es Ă  la bataille d'Ekona ne soient pas confirmĂ©es, le gouvernement camerounais dĂ©clare plus tard que plus de 40 soldats et policiers sont morts dans la seconde moitiĂ© du mois de juin, dans toutes les rĂ©gions anglophones[114]. Le conflit s'Ă©tend alors Ă  BuĂ©a, les sĂ©paratistes Ă©rigeant des barrages routiers et attaquant les soldats de l'armĂ©e camerounaise le 29 juin[115].

    En juillet, les attaques à Buéa s'intenfisient, avec plusieurs offensives, une a lieu le 1er juillet[116], une autre le 9 juillet[117] et une derniÚre le 30 juillet[118].

    Le 16 août, des séparatistes attaquent un convoi transportant un membre du parlement à Babungo, dans le département du Ngo-Ketunjia, tuant au moins quatre soldats. Un civil pris entre deux feux est également tué[119]. Huit jours plus tard, une attaque des séparatistes tue deux gendarmes et blesse un commandant de brigade, dans le village de Zhoa, dans la région du Nord-Ouest[120]. En réponse, l'armée camerounaise brûle le village[121].

    Au cours du mois de septembre, les sĂ©paratistes subissent plusieurs revers, l'armĂ©e camerounaise ayant lancĂ© des offensives dans les zones rurales qu'ils contrĂŽlent[43]. De violents combats ont lieu Ă  Muyuka, oĂč l'armĂ©e camerounaise lance une opĂ©ration[122]. L'armĂ©e camerounaise rencontre un certain succĂšs en dĂ©truisant les camps sĂ©paratistes. Lors d'un raid particuliĂšrement meurtrier, le 4 septembre, les soldats camerounais tuent 27 sĂ©paratistes prĂ©sumĂ©s prĂšs de Zhoa[123]. Un autre raid contre les camps sĂ©paratistes, prĂšs de Chomba, tue au moins 15 sĂ©paratistes[124].

    Véhicules brûlés aprÚs des affrontements à Buéa le 11 septembre 2018.

    Dans le mĂȘme mois, les sĂ©paratistes connaissent Ă©galement des succĂšs : le 9 septembre, plus de 50 sĂ©paratistes mĂšnent trois attaques coordonnĂ©es, sur des cibles multiples Ă  Oku, brĂ»lant le commissariat de police, dĂ©truisant les biens de l'officier divisionnaire adjoint, volant un fourgon de police et enlevant trois officiers de police[125]. Le 11 septembre, les sĂ©paratistes prenennt le contrĂŽle de deux quartiers de BuĂ©a, bloquant les principales entrĂ©es de la ville et tuant un soldat du Bataillon d'intervention rapide (BIR)[126]. Une tentative d'enlĂšvement du Fon de BuĂ©a a Ă©galement lieu[127]. Le 27 septembre, les sĂ©paratistes forcent la police et la gendarmerie Ă  se retirer de Balikumbat[128]. MalgrĂ© les offensives de l'armĂ©e camerounaise en septembre, les sĂ©paratistes continuent de contrĂŽler de nombreuses zones rurales et urbaines[43].

    Le 30 septembre, en prĂ©vision du premier anniversaire de la dĂ©claration d'indĂ©pendance des rĂ©gions anglophones le 1er octobre, les autoritĂ©s imposent un couvre-feu de 48 heures, dans toutes les rĂ©gions anglophones. Cette mesure vise Ă  empĂȘcher la reconduction de manifestations de masse qui ont eu lieu l'annĂ©e derniĂšre. Ainsi, il est interdit de se dĂ©placer au-delĂ  des limites des subdivisions et les rassemblements de quatre personnes ou plus en public sont interdits. Les entreprises et les parcs automobiles sont fermĂ©s. Dans le mĂȘme temps, en prĂ©vision de l'Ă©lection prĂ©sidentielle camerounaise de 2018, les sĂ©paratistes commencent Ă  imposer leur propre couvre-feu, bloquant les principales routes, avec des arbres ou des Ă©paves de voitures. Tout au long de la journĂ©e, l'armĂ©e camerounaise et les sĂ©paratistes s'affrontent Ă  BuĂ©a, Bamenda et dans d'autres villes[129].

    Un policier et un gendarme camerounais patrouillent à Lysoka, prÚs de Buéa, le

    En octobre, le conflit s'Ă©tend Ă  la majeure partie des rĂ©gions anglophones. À elles seules, les FDA affrontent l'armĂ©e camerounaise 83 fois[91]. Les milices sĂ©paratistes sont dĂ©sormais prĂ©sentes dans douze dĂ©partements et les attaques sont plus meurtriĂšres[15]. Selon un analyste de l'International Crisis Group (ICG), en octobre, le conflit est dans l'impasse, l'armĂ©e Ă©tant incapable de vaincre les sĂ©paratistes, et ces derniers ne sont pas assez forts militairement pour expulser l'armĂ©e[91]. D'autres analystes dĂ©crivent les sĂ©paratistes comme Ă©tant gravement dĂ©sarmĂ©s et au bord de la dĂ©faite, principalement en raison de leur manque d'accĂšs Ă  des armes[130]. Le 7 octobre, le jour de l'Ă©lection prĂ©sidentielle, des affrontements ont lieu dans plusieurs endroits Ă  travers les rĂ©gions anglophones, les deux parties se rejetant la faute. Le gouvernement camerounais prĂ©tend que les sĂ©paratistes sont intervenus pour empĂȘcher une « Ă©lection Ă©trangĂšre » dans les rĂ©gions anglophones[131]. Quant aux sĂ©paratistes, ils accusent le gouvernement d'ĂȘtre Ă  l'origine des violences. Le taux de participation est donc trĂšs faible, car « plus de 90 % des habitants » ont fui les violences dans certaines localitĂ©s et, dans de nombreux cas, aucun fonctionnaire ne s'est prĂ©sentĂ© pour tenir les bureaux de vote[12]. Pendant les affrontements, deux sĂ©paratistes sont tuĂ©s par les troupes camerounaises alors qu'ils attaquaient un bureau de vote[132]. AprĂšs les Ă©lections, deux personnes originaires de Kumba sont assassinĂ©es pour avoir votĂ©[133]. Le 17 octobre, la maison du chef du Front social dĂ©mocrate, John Fru Ndi, Ă  Bamenda, est incendiĂ©e par des hommes armĂ©s[134]. Le 23 octobre, l'armĂ©e camerounaise lance des offensives simultanĂ©es contre plus de sept camps sĂ©paratistes, dans la rĂ©gion du Nord-Ouest, dĂ©clenchant des combats qui durent plus de 24 heures. Au moins 30 sĂ©paratistes sont tuĂ©s, ainsi qu'un nombre inconnu de soldats camerounais[135].

    DĂ©but novembre, 79 Ă©lĂšves et quatre membres du personnel sont enlevĂ©s dans une Ă©cole de Nkwen, prĂšs de Bamenda[136]. Les 79 Ă©lĂšves sont libĂ©rĂ©s sans rançon trois jours plus tard[137]. Le Conseil d'autodĂ©fense de l'Ambazonie, organisation regroupant plusieurs groupes sĂ©paratistes, affirme qu'il n'est pas Ă  l'origine des enlĂšvements et qu'il a mĂȘme envoyĂ© ses propres hommes pour tenter de retrouver les enfants[138].

    Le mois de novembre est également marqué par plusieurs affrontements majeurs. Le 11 novembre, selon les séparatistes, 13 soldats camerounais et deux séparatistes sont tués lors d'une embuscade réussie[139]. Le lendemain, des soldats camerounais tendent une embuscade et tuent au moins 13 séparatistes présumés, dans le Donga-Mantung[140], puis 25 autres prÚs de Nkambé[141]. Le 22 novembre, environ 40 combattants séparatistes et des civils non armés sont tués, à Bali, par des soldats camerounais, qui ont ensuite mis le feu à leurs cadavres. En l'absence de toute trace de blessure par balle sur les corps, des rapports non confirmés font état de l'utilisation de produits chimiques par les soldats[142]. Le 28 novembre, des séparatistes bloquent l'autoroute Buéa-Kumba[143].

    Au cours de ce mĂȘme mois, plusieurs dĂ©bordements importants sont constatĂ©s dans d'autres rĂ©gions du Cameroun. Le 29 novembre, au moins 30 personnes sont enlevĂ©es par dix hommes armĂ©s, non identifiĂ©s, Ă  Bangourain, dans la rĂ©gion de l'Ouest, et transportĂ©es dans des canoĂ«s Ă  travers le rĂ©servoir du lac Bamendjing[144]. Un mois plus tard, deux sĂ©paratistes prĂ©sumĂ©s sont lynchĂ©s par des villageois, et l'armĂ©e camerounaise lance une offensive Ă  proximitĂ©[145]. La commune de Bangourain est attaquĂ©e une nouvelle fois le 22 dĂ©cembre, ce qui conduit les sĂ©paratistes Ă  accuser le gouvernement de mener une opĂ©ration sous fausse banniĂšre pour obtenir le soutien des Camerounais francophones[146]. À Kembong, au sud de MamfĂ©, un vĂ©hicule militaire heurte un engin explosif improvisĂ© ; aucun soldat n'est mort, mais le vĂ©hicule est dĂ©truit[147].

    Au cours du mois de décembre, de nouvelles maisons sont incendiées par des soldats camerounais à Romajia[148], Kikiakom et Ekona Mbenge[148]. Le 15 décembre, au moins cinq séparatistes sont sommairement exécutés, probablement par d'autres séparatistes[149]. Le 21 décembre, le commandant des Forces de défense de l'Ambazonie (FDA), Ivo Mbah, est tué lors d'un raid de l'armée à Teke, une localité proche de Kumba[150].

    Des soldats camerounais sur un pont, en direction de Wum, en décembre 2018.

    Le 31 dĂ©cembre, le prĂ©sident camerounais Paul Biya et le prĂ©sident de l'Ambazonie autoproclamĂ©e Samuel Ikome Sako Ă©voquent le conflit en cours dans leurs discours de fin d'annĂ©e. Le chef d'État camerounais Paul Biya promet de « neutraliser » tous les sĂ©paratistes qui refuseraient de se rendre, tout en soulignant que toute personne qui dĂ©poserait les armes pourrait ĂȘtre rĂ©intĂ©grĂ©e dans la sociĂ©tĂ©[151]. Le prĂ©sident intĂ©rimaire de l'Ambazonie, Samuel Ikome Sako, dĂ©clare que les sĂ©paratistes passeront d'une stratĂ©gie dĂ©fensive Ă  une stratĂ©gie offensive dans le conflit, et annonce qu'un escadron mobile sera crĂ©Ă©, pour capturer des territoires et vaincre les milices pro-gouvernementales. Il condamne Ă©galement les enlĂšvements de civils, et promet de prendre des mesures contre toute personne impliquĂ©e dans de telles pratiques[152]. La mĂȘme nuit, des combattants sĂ©paratistes attaquent le convoi du gouverneur de la rĂ©gion du Nord-Ouest, blessant au moins un soldat camerounais[153]. L'armĂ©e camerounaise annonce Ă©galement l'assassinat d'Oliver Lekeaka, chef de la milice sĂ©paratiste Red Dragon, dans le Lebialem. L'annonce de la mort est dĂ©mentie par le gouvernement intĂ©rimaire de l'Ambazonie[154], ainsi que par des sources au sein de l'armĂ©e camerounaise. Oliver Lekeaka refait surface dans une vidĂ©o une semaine plus tard, prouvant que les rapports sur sa mort sont faux[155].

    2019 : Attention internationale et escalade du conflit, condamnation des leaders séparatistes et Grand dialogue national

    En 2019, le gouvernement camerounais connaßt une vague de désertions parmi les fonctionnaires en poste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays[156].

    Le 6 janvier, les Camerounais anglophones de la diaspora organisent des manifestations pour marquer le premier anniversaire de l'arrestation des leaders sĂ©paratistes. Tout au long de la journĂ©e, des affrontements ont lieu Ă  Muyuka, Bafut. Mundum et MamfĂ©[157]. À MamfĂ©, deux gĂ©nĂ©raux sĂ©paratistes sont tuĂ©s lorsque leurs camps sont attaquĂ©s par le Bataillion d'intervetion rapide (BIR)[158].

    Le 24 janvier, le commandant des Forces de défense du Cameroun méridional (FDCM), Andrew Ngoe est tué à Matoh[159].

    Au cours de ce mois, des procĂšs Ă  l'encontre de dirigeants sĂ©paratistes ont lieu. Sisiku Julius Ayuk Tabe est Ă©galement jugĂ©, aprĂšs avoir passĂ© un an en prison. Les tribunaux rejettent le fait que les dirigeants sĂ©paratistes ont dĂ©cidĂ© d'abandonner leur nationalitĂ© camerounaise pour ne pas ĂȘtre jugĂ©s. En outre, les dirigeants refusent d'ĂȘtre jugĂ©s par des juges francophones. Le 1er mars, le procĂšs prend une tournure diplomatique : un tribunal nigĂ©rian juge que l'expulsion des dirigeants sĂ©paratistes Ă©tait inconstitutionnelle et ordonne leur retour au Nigeria. NĂ©anmoins, le procĂšs reprend[160].

    S'agissant de l'application des couvre-feux, les sĂ©paratistes sont plus rigoureux. Le jour du procĂšs, les rues de BuĂ©a sont presque entiĂšrement dĂ©sertes[161]. Le 4 fĂ©vrier, en prĂ©vision de la FĂȘte de la Jeunesse du 11 fĂ©vrier, les sĂ©paratistes dĂ©crĂštent un couvre-feu de 10 jours, demandant aux habitants de toutes les rĂ©gions anglophones, de rester chez eux du 5 au 14 fĂ©vrier[162]. Cependant, le couvre-feu fait l'objet d'une controverse entre les sĂ©paratistes. Un porte-parole des Forces de dĂ©fense de l'Ambazonie (FDA) affirme qu'il sera contre-productif[163]. Le lendemain, une majeure partiee de BuĂ©a est inacessible, tandis que des affrontements ont lieu Ă  Muea et Muyuka. La majeure partie de Bamenda est Ă©galement dĂ©serte et des affrontements de moindre intensitĂ© ont lieu[164]. À Muyuka, un « colonel » sĂ©paratiste est tuĂ© aux cĂŽtĂ©s de deux autres combattants sĂ©paratistes[165]. À Mbengwi, deux sĂ©paratistes sont tuĂ©s en attaquant le bureau divisionnaire de la ville[166]. À Bamenda, le gouverneur de la rĂ©gion du Nord-Ouest, Adolph LĂ©lĂ© Lafrique, est escortĂ© par des soldats afin d'assister Ă  une cĂ©lĂ©bration. L'escorte militaire essuie des tirs alors qu'elle se rend Ă  la cĂ©rĂ©monie, faisant probablement des victimes. Les cĂ©lĂ©brations sont boycottĂ©es dans la plupart des grandes villes des rĂ©gions anglophones, notamment BuĂ©a, Kumbo, Belo, Ndop, Ndu, Wum, Muyuka, MamfĂ©, Tombel et Mundemba, tandis qu'il y a une participation relativement importante Ă  NkambĂ©[167].

    DĂ©but mars, deux enlĂšvements ont lieu : l'un sur l'autoroute Kumba-BuĂ©a, qui est rapidement dĂ©jouĂ© par le Bataillon d'intervention rapide (BIR)[168], et l'autre Ă  l'universitĂ© de BuĂ©a, oĂč plus de 15 Ă©tudiants sont enlevĂ©s, battus, puis libĂ©rĂ©s[169]. Les sĂ©paratistes mettent en place plusieurs barrages routiers, y compris une mission nocturne au cours de laquelle la milice sĂ©paratiste Seven Karta bloque l'autoroute Bafut-Bamenda, avec des murs en bĂ©ton[170]. Le 14 mars, les soldats camerounais brĂ»lent plusieurs maisons dans le Donga Mantung et dans le Menchum, et tuent au moins 12 personnes (dont certaines sont brĂ»lĂ©es vives)[171]. Une semaine plus tard, des sĂ©paratistes mĂšnent un raid militaire Ă  Penda Mboko, dans la rĂ©gion du Littoral, et blessent trois gendarmes[172], au mĂ©pris des directives du gouvernement intĂ©rimaire de l'Ambazonie[173].

    Le 31 mars, divers mouvement séparatistes s'unissent pour former le Conseil de libération du Cameroun méridional (SCLC), un front uni composé de séparatistes et de fédéralistes[174].

    Le 4 avril, les séparatistes imposent un couvre-feu de 10 jours à Buéa[175]. Le 9 avril, le Conseil de libération du Cameroun méridional déclare une fin anticipée du couvre-feu, mettant en évidence qu'il impacte principalement les civils. Cependant, le Conseil d'autodéfense de l'Ambazonie, la branche armée du gouvernement intérimaire de l'Ambazonie, déclare que le Conseil de libération du Cameroun méridional n'a aucune autorité pour mettre fin au couvre-feu, sans le consulter au préalable[176].

    Le 14 avril, quatre soldats camerounais et trois combattants sĂ©paratistes sont tuĂ©s Ă  Bali[177]. À Ekona Mbenge, au moins six personnes sont tuĂ©es lors d'une offensive de l'armĂ©e camerounaise[178]. Le lendemain, les forces armĂ©es camerounaises procĂšdent Ă  des arrestations massives Ă  BuĂ©a, Ă  la recherche de bases sĂ©paratistes[179]. Le 24 avril, des hommes armĂ©s brĂ»lent la maison du maire de Fundong[180]. Le 27 avril, le chef du Front social dĂ©mocrate, John Fru Ndi est enlevĂ© Ă  Kumbo par des sĂ©paratistes, mais est finalement libĂ©rĂ© le mĂȘme jour. John Fru Ndi se rend Ă  Kumbo pour assister aux funĂ©railles de Joseph Banadzem, le chef du groupe parlementaire du Front social dĂ©mocrate. Les combattants sĂ©paratistes locaux autorisent le dĂ©roulement des funĂ©railles Ă  condition qu'aucun Camerounais francophone n'y assiste[181]. Le 30 avril, des soldats de l'armĂ©e camerounaise tuent une personne et brĂ»lent au moins 10 maisons Ă  Kikaikelaki, dans le dĂ©partement du Bui[182].

    Des soldats camerounais Ă  Bamenda en mai 2019.

    Au cours du mois de mai, la crise anglophone au Cameroun reçoit une attention internationale. Le 5 mai, Ă  la suite d'appels du Parlement europĂ©en, le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies dĂ©cide d'Ă©voquer ce conflit[183]. Quelques jours plus tard, le gouvernement camerounais annonce qu'il est prĂȘt pour un dialogue « inclusif » oĂč tous les sujets pourront ĂȘtre Ă©voquĂ©s et discutĂ©s, exceptĂ© l'indĂ©pendance des rĂ©gions anglophones[184]. Pendant ce temps, une crise du leadership Ă©clate au sein du gouvernement intĂ©rimaire de l'Ambazonie, forçant les mouvements sĂ©paratistes Ă  choisir leur loyautĂ©[185].

    En juin, les sĂ©paratistes annoncent qu'ils commencent Ă  produire leurs propres armes. Peu de temps aprĂšs, un engin explosif improvisĂ© de fabrication locale tue quatre policiers et en blessĂ© six autres Ă  MamfĂ©[186], ce qui a confirmĂ© le fait que les sĂ©paratistes disposent encore d'armes[187]. Le mĂȘme mois, le gouvernement du Cameroun et les mouvements sĂ©paratistes annoncent qu'ils vont entamer des nĂ©gociations[188]. Le 27 juin, John Fru Ndi est enlevĂ© pour la deuxiĂšme fois en deux mois[189].

    Transport d'enfants déplacés de la région du Nord-Ouest à Bamendjing, le 13 juillet 2019.

    De violents combats ont lieu en juillet. Le 3 juillet, des séparatistes attaquent un bateau de l'armée transportant 13 soldats camerounais, sur la riviÚre Ekpambiri, dans le département de la Manyu. Trois soldats réussissent à s'échapper, deux sont secourus, un est retrouvé mort cinq jours aprÚs, et sept sont portés disparus. L'armée camerounaise déclare qu'elle sait de quelle base proviennent les assaillants et qu'une opération sera lancée pour la neutraliser[190]. Le 8 juillet, au moins deux gendarmes sont tués et plusieurs autres sont blessés, dans une embuscade à Ndop[191]. Le 11 juillet, au moins sept combattants séparatistes sont tués à Esu[192]. Le lendemain, des hommes armés enlÚvent 30 passagers d'un bus passant par Belo, mettant en évidence des luttes intestines entre milices séparatistes locales[193]. Un soldat camerounais et trois séparatistes sont tués à Buéa le 14 juillet[194], et au moins un soldat camerounais et au moins cinq séparatistes sont tués à Mbiame, trois jours plus tard[195].

    Les forces de police se déploient à la prison centrale de Kondengui, à Yaoundé, lors des émeutes carcérales de juillet 2019 au Cameroun.

    À la fin du mois de juillet, deux Ă©meutes majeures ont lieu dans les prisons de YaoundĂ© et de BuĂ©a. Le 22 juillet, des dĂ©tenus sĂ©paratistes de la prison centrale de Kondengui participent Ă  une manifestation contre les conditions de dĂ©tention. La manifestation dĂ©gĂ©nĂšre en Ă©meute, qui est finalement violemment rĂ©primĂ©e. Une protestation et une rĂ©pression similaires ont lieu Ă  la prison centrale de BuĂ©a quelques jours plus tard[196]. Plus de 100 dĂ©tenus sont dĂ©placĂ©s vers des lieux de dĂ©tention non divulguĂ©s[197], dont certains subissent de la torture[198]. Certaines rumeurs font Ă©tat de morts pendant les Ă©meutes. Le gouvernement intĂ©rimaire de l'Ambazonie exige du gouvernement camerounais qu'il rende compte de la disparition des dĂ©tenus, menaçant d'imposer un couvre-feu, sur l'ensemble des rĂ©gions anglophones[199]. Le couvre-feu dĂ©bute le 29 juillet[200]. Le 31 juillet, vers minuit, les dix membres dĂ©tenus du gouvernement intĂ©rimaire de l'Ambazonie, dont Sisiku Julius Ayuk Tabe, entament une grĂšve de la faim quant aux condamnĂ©s disparus.

    Le 4 août, des combattants séparatistes tendent une embuscade et tuent un soldat et son chauffeur à Penda Mboko, dans la région du Littoral, la deuxiÚme attaque depuis mars. Le 14 août, dans le but de saboter la nouvelle année scolaire, les séparatistes annoncent la mise en place des couvre-feux dans toutes les régions anglophones du 2 au 6 septembre et du 9 au 13 septembre, couvrant les deux premiÚres semaines de l'année scolaire[201]. Le 15 août, au moins sept soldats du Bataillon d'intervention (BIR) sont blessés lorsque leur véhicule est sorti de la route à Kumba. Les séparatistes revendiquent l'opération alors que l'armée affirme qu'il s'agit simplement d'un accident de la route.

    Le 20 aoĂ»t, les dix membres du gouvernement intĂ©rimaire de l'Ambazonie dĂ©tenus, dont Sisiku Julius Ayuk Tabe, sont condamnĂ©s Ă  la prison Ă  vie, par le tribunal militaire de YaoundĂ©[202]. Cette condamnation est suivie d'une escalade du conflit et d'une sĂ©rie de couvre-feux, mettant fin aux espoirs d'une rentrĂ©e scolaire normale dĂ©but septembre. En l'espace d'une semaine, les violences et l'incertitude poussent des dizaines de milliers de personnes Ă  fuir les rĂ©gions anglophones[203]. En raison de l'escalade du conflit, les efforts mis en Ɠuvre par le gouvernement pour rouvrir au moins 4 500 Ă©coles avant le 2 septembre Ă©chouent finalement[204].

    En septembre, le président Paul Biya convoque un Grand dialogue national, un dialogue visant à mettre fin au conflit qui se tiendra avant la fin du mois[205]. Alors que les séparatistes rejettent rapidement l'initiative, mettant en évidence les récentes condamnations à perpétuité des leaders séparatistes[206], les partis d'opposition au Cameroun se montrent intéressés par l'initiative et commencent à soumettre des propositions[207].

    Pendant ce temps, le conflit continue ; le 20 septembre, les combattants sĂ©paratistes lancent une attaque contre un hĂŽtel de Bamenda oĂč se trouvent plusieurs reprĂ©sentants du gouvernement. Pendant que le Grand dialogue national se dĂ©roule, un nombre important de Camerounais anglophones cĂ©lĂšbrent le troisiĂšme jour de la dĂ©claration d'indĂ©pendance des rĂ©gions anglophones le 1er octobre. Neuf personnes sont tuĂ©es dans des affrontements Ă  travers les rĂ©gions anglophones[208], tandis qu'Oliver Lekeaka, de la milice Red Dragon, profite de l'occasion pour se dĂ©clarer « souverain suprĂȘme du dĂ©partement du Lebialem ».

    Au cours du mois d'octobre, le commandant séparatiste Polycarp Ekeom se rend et est finalement assassiné par d'autres séparatistes[209]. Les séparatistes commencent également à ouvrir des « écoles communautaires » dans les régions anglophones, offrant une alternative aux écoles publiques qu'ils boycottent depuis des années[210].

    Le 1er décembre, des combattants séparatistes mÚnent leur premiÚre attaque contre un avion, en tirant sur un avion de ligne de la compagnie aérienne Camair-Co alors qu'il atterrissait à l'aéroport de Bamenda. Aucune personne n'est blessée dans cette attaque, bien que plusieurs balles aient pénétré dans la cabine. Cet incident, le premier du genre, pourrait indiquer que les séparatistes s'attaquent à des cibles gouvernementales plus importantes[211]. Le gouvernement intérimaire de l'Ambazonie annonce que la compagnie aérienne en question, transportait souvent des soldats et qu'il considérait donc ces avions comme des cibles légitimes[212].

    Les sĂ©paratistes lancent Ă©galement une campagne de sabotage pour les Ă©lections lĂ©gislatives camerounaises de 2020. En l'espace d'une semaine, ils enlĂšvent une quarantaine d'hommes politiques, dont deux maires et au moins 19 conseillers municipaux[213]. Une attaque sĂ©paratiste contre un camion civil escortĂ© par des militaires fait trois morts parmi les civils Ă  Ekona Mbenge le 19 dĂ©cembre[214]. L'armĂ©e camerounaise lance Ă©galement une sĂ©rie d'opĂ©rations dans le Mezam, le Boyo, le Donga Mantung, le Bui et le Ngo-Ketunjia qui, en six jours, forcent environ 5 500 personnes Ă  fuir leurs foyers[215]. Dans leurs discours de nouvel an respectifs du 31 dĂ©cembre, le prĂ©sident camerounais Paul Biya et le prĂ©sident de l'Ambazonie non reconnue Samuel Ikome Sako promettent tous deux d'intensifier le conflit en 2020[216] - [217].

    2020 : Déclaration unilatéral de cessez-le-feu et opérations de l'armée

    Des gendarmes camerounais arrivent à Buéa, le 9 janvier 2020.

    Les sĂ©paratistes commencent l'annĂ©e 2020 en dĂ©clarant un couvre-feu de cinq jours pour le mois de fĂ©vrier, destinĂ© Ă  empĂȘcher la tenue des prochaines Ă©lections parlementaires dans les rĂ©gions anglophones[218]. Des affrontements ont lieu Ă  BuĂ©a et Ă  Muyuka, oĂč les sĂ©paratistes brĂ»lent le bureau de l'officier divisionnaire[219]. Le 6 janvier, aprĂšs avoir refusĂ© d'Ă©couter les demandes de ses frĂšres d'armes de ne pas menacer les civils, le commandant sĂ©paratiste « GĂ©nĂ©ral Divine » est assassinĂ© par ses propres hommes[220]. À la suite de soulĂšvements populaires contre les sĂ©paratistes Ă  Balikumbat et Ă  Babungo, les FDA ordonnent Ă  ses hommes de prendre des mesures contre toute personne surprise Ă  terroriser les civils. Le mois de janvier est Ă©galement marquĂ© par de graves diffĂ©rends internes entre les sĂ©paratistes. Les Forces de dĂ©fense du Cameroun mĂ©ridional (loyales au gouvernement intĂ©rimaire de l'Ambazonie) enlĂšvent 40 combattants des FDA, dont six sont retrouvĂ©s tuĂ©s[221]. Le commandant sĂ©paratiste « gĂ©nĂ©ral Chacha » responsable de l'enlĂšvement, est capturĂ© et sommairement exĂ©cutĂ© par des soldats camerounais une semaine plus tard[222].

    Des élections législatives ont lieu en février et sont marquées par une escalade sans précédent du conflit. Des centaines de soldats supplémentaires sont déployés pour lutter contre les tentatives des séparatistes de saboter l'élection. Ces derniers enlÚvent 120 politiciens dans les deux semaines précédant l'élection. Les efforts déployés par le gouvernement camerounais pour éviter une nouvelle débùcle semblable à celle de l'élection présidentielle de 2018 échouent finalement car le taux de participation dans les régions anglophones est trÚs faible. Les séparatistes affirment que 98 % de la population a boycotté l'élection et saluent cette abstention comme une grande victoire[223]. Les résultats dans 11 circonscriptions sont annulés en raison des activités séparatistes, déclenchant une réélection partielle en mars. Les nouveaux résultats sont largement identiques, avec une participation marginale et des affrontements tout au long de la journée[224]. Moins d'une semaine aprÚs l'élection de février, des soldats camerounais, épaulés par des milices Mbororos commettent le massacre de Ngarbuh, tuant au moins 23 civils, dans le quartier de Ngarbuh à Ntumbaw, dans la région du Nord-Ouest. Ce massacre provoque une condamnation internationale[225].

    Le 1er mars, des soldats camerounais violent 20 femmes, tuent un homme, brĂ»lent et pillent des maisons Ă  Ebam. 36 personnes sont emmenĂ©es dans un camp militaire, oĂč nombre d'entre elles sont sĂ©vĂšrement battues et torturĂ©es. Une personne meurt en captivitĂ©. Les autres sont libĂ©rĂ©es entre le 4 et le 6 mars, aprĂšs que leurs familles ont versĂ© de l'argent[226].

    Le 7 mars, une vingtaine de combattants sĂ©paratistes mĂšnent des attaques contre un poste de police et une gendarmerie Ă  Galim, tuant deux gendarmes, deux policiers et quatre civils. Il s'agit de la troisiĂšme attaque sĂ©paratiste dans la rĂ©gion de l'Ouest[227]. Le lendemain, un engin explosif improvisĂ© tue un soldat et blesse quatre autres, deux policiers et un civil Ă  Bamenda[228]. L'armĂ©e camerounaise mĂšne par la suite une offensive dans le Ngo-Ketunjia, oĂč elle affirme avoir dĂ©truit 10 camps sĂ©paratistes et tuĂ© au moins 20 combattants sĂ©paratistes, dont certains ont participĂ© Ă  l'attaque de Galim[229].

    Soldats camerounais entrant dans une ville en avril 2020.

    Le 26 mars, les Forces de dĂ©fense du Cameroun mĂ©ridional (FDCM) dĂ©clarent un cessez-le-feu de deux semaines pour permettre Ă  la population civile de se faire tester pour le COVID-19[230]. Cette initiative est saluĂ©e par les Nations unies[231]. Le gouvernement intĂ©rimaire de l'Ambazonie et le Conseil de gouvernement de l'Ambazonie dĂ©clarent ĂȘtre prĂȘts Ă  faire de mĂȘme Ă  condition que les soutiens internationaux au gouvernement camerounais et les forces armĂ©es camerounaises soient confinĂ©es dans leurs bases[232]. Le jour de l'entrĂ©e en vigueur du cessez-le-feu unilatĂ©ral des FDCM est aussi celui du premier cas de COVID-19 confirmĂ© dans les rĂ©gions anglophones. Samuel Ikome Sako dĂ©clare alors la fermeture des frontiĂšres des rĂ©gions anglophones, la restriction des dĂ©placements et des rassemblements publics afin de limiter la propagation du virus, Ă  compter du 1er avril[233]. La veille de la dĂ©claration de Samuel Ikome Sako, des sĂ©paratistes attaquent un vĂ©hicule blindĂ©, tuant un soldat et 11 fonctionnaires, dont deux maires adjoints Ă  Oku[234].

    Le 8 avril, en réponse aux déclarations du gouvernement camerounais qui annoncent la fin du conflit, des séparatistes attaquent des bases militaires et détruisent des infrastructures dans des villages des régions anglophones[235].

    Alors que les Forces de défense du Cameroun méridional prolongent leur cessez-le-feu unilatéral[235], les séparatistes mÚnent des attaques coordonnées dans plusieurs villages[236], assassinent des membres d'un conseil traditionnel[237] et enlÚvent trois fonctionnaires[238].

    À la fin du mois d'avril, l'armĂ©e camerounaise lance l'opĂ©ration Free Bafut qui consiste en une sĂ©rie de raids dans et autour de Bafut, visant Ă  Ă©radiquer complĂštement la prĂ©sence sĂ©paratiste dans la commune. Le 1er mai, l'armĂ©e camerounaise annonce la mort de deux commandants sĂ©paratistes, connus sous le nom de « GĂ©nĂ©ral Alhaji » et « GĂ©nĂ©ral Peace Plant ». Les sĂ©paratistes confirment les deux pertes. L'opĂ©ration a Ă©galement causĂ© la perte de civils : une personne est tuĂ©e le premier jour de l'opĂ©ration par les forces armĂ©es camerounaises[239]. Les villageois locaux affirment que 13 civils sont tuĂ©s dans les combats. Cette affirmation est dĂ©mentie par l'armĂ©e camerounaise[240].

    Le 10 mai, des combattants sĂ©paratistes assassinent le maire nouvellement Ă©lu de MamfĂ©, Ashu Priestly Ojong[241], et quelques heures plus tard, le chef du tĂ©lĂ©centre de Bakebe, Kimi Samson[242]. Des affrontements tribaux ont lieu Ă  Ndu 1, oĂč des milices Mbororos tuent deux civils[243].

    Le 19 mai, l'un des membres incarcérés du cabinet initial du gouvernement intérimaire de l'Ambazonie, le barrister Shufai, qui avait été transféré dans un hÎpital quatre jours auparavant, est enchaßné et maltraité par des gardes. Shufai a été transféré à l'hÎpital aprÚs 10 jours de détérioration de son état de santé et arrive inconscient. Il est finalement renvoyé à la prison centrale de Kondengui bien qu'il soit immunodéprimé et risque de contracter le COVID-19 dans une prison surpeuplée. Son traitement est condamné par ses avocats et par Human Rights Watch[244].

    Le lendemain, le Cameroun cĂ©lĂšbre sa fĂȘte annuelle de l'UnitĂ©. Les sĂ©paratistes avaient annoncĂ© un couvre-feu entre le 19 et le 21 mai et ils patrouillent dans les lieux publics pendant le jour fĂ©riĂ© afin de faire respecter le couvre-feu[245]. Selon l'armĂ©e camerounaise, six personnes sont tuĂ©es dans des affrontements au cours de la semaine prĂ©cĂ©dente. Les sĂ©paratistes affirment avoir enlevĂ© neuf personnes qui avaient regardĂ© les cĂ©lĂ©brations Ă  la tĂ©lĂ©vision[246]. À Bamenda, l'armĂ©e camerounaise affirme avoir dĂ©couvert et dĂ©sarmĂ© plusieurs engins explosifs improvisĂ©s[247].

    Le 24 mai, l'armĂ©e camerounaise installe une base militaire dans le quartier de Ngarbuh afin de couper une route d'approvisionnement des sĂ©paratistes depuis le Nigeria. En l'espace d'une semaine, plus de 300 villageois fuient, craignant la prĂ©sence des soldats et la possibilitĂ© d'un nouveau massacre, semblable Ă  celui de Ngarbuh[248]. Quatre jours plus tard, des soldats camerounais tuent quatre hommes non armĂ©s Ă  BuĂ©a. Une autre personne est tuĂ©e par des soldats Ă  Mbiame. À la fin du mois de mai, des sĂ©paratistes sont accusĂ©s par Human Rights Watch d'avoir enlevĂ© et maltraitĂ© un travailleur humanitaire ainsi que des membres d'une organisation Ă  but non lucratif. Tous sont finalement libĂ©rĂ©s[249].

    Le 1er juin, au moins cinq soldats camerounais sont tuĂ©s dans une embuscade sĂ©paratiste, Ă  Otu[250]. Un nombre indĂ©terminĂ© de soldats sont Ă©galement blessĂ©s dans l'embuscade. Le lendemain, le journaliste Samuel Wazizi, qui avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© le , pour des liens prĂ©sumĂ©s avec les sĂ©paratistes, est annoncĂ© mort dans un hĂŽpital militaire, aprĂšs avoir Ă©tĂ© torturĂ© par des soldats camerounais[251]. Les autoritĂ©s camerounaises confirment la mort de Samuel Wazizi trois jours aprĂšs les rapports initiaux et rĂ©itĂšrent l'accusation initiale contre celui-ci. Elles attribuent sa mort Ă  une « septicĂ©mie sĂ©vĂšre »[252].

    À Malende, l'armĂ©e camerounaise mĂšne une opĂ©ration pour expulser les sĂ©paratistes de la localitĂ©. Selon le Cameroun, sept sĂ©paratistes sont tuĂ©s lorsque l'armĂ©e camerounaise envahit leur base[253]. Le 5 juin, des combattants sĂ©paratistes tuent un commandant de gendarmerie Ă  Njikwa[254].

    À la mi-juin, l'armĂ©e camerounaise lance deux opĂ©rations distinctes, tuant au total 24 sĂ©paratistes en quatre jours : 11 Ă  Mbokam et 13 Ă  Bali, Batibo et Widikum-Boffe. L'armĂ©e camerounaise dĂ©clare avoir eu un mort et un blessĂ© au cours des combats[255]. Pendant les quatre jours de combat, l'armĂ©e camerounaise lĂšve le blocus de la route Bamenda-Enugu, oĂč les rebelles sĂ©paratistes avaient extorquĂ© de l'argent aux voyageurs. Les sĂ©paratistes condamnent ce blocus et nient leur implication[256].

    À la fin du mois de juin, l'armĂ©e camerounaise a largement repoussĂ© les sĂ©paratistes hors de BuĂ©a (bien qu'ils se soient ensuite affrontĂ©s avec l'armĂ©e Ă  cet endroit au dĂ©but du mois de juillet)[257]), oĂč de nombreux combats ont eu lieu en 2018. À ce moment, les milices sĂ©paratistes de la rĂ©gion du Nord-Ouest subissent de lourdes pertes lors d'opĂ©rations de l'armĂ©e camerounaise. Une source au sein de l'armĂ©e camerounaise affirme que le Cameroun est « proche de gagner le conflit »[258]. D'autres sources affirment qu'aucun des deux camps n'est en mesure de l'emporter et que le mĂ©contentement interne pousse le Cameroun vers un cessez-le-feu. En outre, des appels internationaux Ă  un cessez-le-feu pour faire face Ă  la pandĂ©mie de COVID-19 sont Ă©galement constatĂ©s et exercent une pression sur le gouvernement camerounais[259].

    Le 2 juillet, des responsables camerounais rencontrent les dirigeants sĂ©paratistes incarcĂ©rĂ©s pour discuter d'un cessez-le-feu[260]. Sisiku Julius Ayuk Tabe Ă©numĂšre trois conditions pour un cessez-le-feu : il doit ĂȘtre annoncĂ© par le prĂ©sident Paul Biya, l'armĂ©e camerounaise doit se retirer des rĂ©gions anglophones et une amnistie gĂ©nĂ©rale doit ĂȘtre dĂ©crĂ©tĂ©e pour les sĂ©paratistes[261]. Selon un article du The New Humanitarian, « les deux sĂ©ries de prĂ©-pourparlers » la derniĂšre aurait eu lieu le 2 juillet se tiennent Ă  l'extĂ©rieur de la prison centrale de Kondengui oĂč Sisiku Julius Ayuk Tabe est dĂ©tenu. Ces pourparlers sont considĂ©rĂ©es comme des mesures de « renforcement de la confiance »[24].

    Dans le mĂȘme temps, les sĂ©paratistes imposent un couvre-feu de trois jours en rĂ©ponse aux plans camerounais, visant Ă  commencer la reconstruction des rĂ©gions anglophones, avec le soutien du Programme des Nations unies pour le dĂ©veloppement (PNUD), intitulĂ© « Programme prĂ©sidentiel pour la reconstruction et le dĂ©veloppement » (PPRD)[262]. De violents combats ont lieu, faisant des dizaines de victimes parmi les sĂ©paratistes[255].

    Le 2 juillet Ă©galement, deux engins explosifs improvisĂ©s explosent Ă  YaoundĂ©, ce qui laisse supposer que les sĂ©paratistes ont la capacitĂ© d'attaquer la capitale camerounaise. La police lance une alerte Ă  ce sujet en juillet. Une autre explosion au dĂ©but du mois de juillet blesse quatre personnes[263]. AprĂšs les explosions, les forces de sĂ©curitĂ© procĂšdent Ă  des descentes dans les quartiers oĂč vivent les dĂ©placĂ©s des rĂ©gions anglophones. Dans les jours qui suivent, de nombreux Camerounais anglophones accusent les autoritĂ©s d'abus[264].

    Le 7 juillet, l'armée camerounaise lance l'Opération Ngoke-Bui qui consiste en une série de raids contre les camps séparatistes du Ngo-Ketunjia et du Bui. Au cours de cette opération, 17 séparatistes et au moins un soldat camerounais sont tués[265].

    Le 13 juillet, une milice séparatiste connue sous le nom de « Gorilla Fighters »[266] et dirigée par le « général Ayeke » enlÚve 63 civils à Mmuock Leteh, dans le Lebialem. 25 d'entre eux sont libérés le lendemain, et les autres le 15 juillet. Les proches de certains civils enlevés ont dû payer une rançon pour obtenir leur libération. Un otage déclare qu'il a été maltraité[267]. Entre le 13 et le 19 juillet, l'armée camerounaise mÚne une série de raids à Awing et à Pinyin, tuant au moins 15 combattants séparatistes, dont un commandant séparatiste connu sous le nom de « Général Okoro ». Un autre commandant séparatiste « général Bush » est fait prisonnier.

    Le 14 aoĂ»t, des villageois tuent 17 combattants sĂ©paratistes Ă  Nguti, dans le KoupĂ©-Manengouba. Un chef sĂ©paratiste local identifie les personnes tuĂ©es comme Ă©tant des « sĂ©paratistes voyous »[268]. Le 19 aoĂ»t, plus de 130 ex-combattants sĂ©paratistes se sont Ă©chappĂ©s de centres de rĂ©intĂ©gration. Selon les journaux locaux, un certain nombre d'entre eux rejoingnent les rangs des sĂ©paratistes[269]. Dans le but d'empĂȘcher la production d'armes par les sĂ©paratistes, les autoritĂ©s camerounaises interdisent la vente de machettes et de barres de fer dans les rĂ©gions anglophones[270].

    Au cours du mois de septembre, une forte escalade est constatĂ©e Ă  Bamenda. Des sĂ©paratistes tuent un policier le 1er septembre[271]. Les forces de police rĂ©pondent en dĂ©truisant des magasins et en tirant sans discernement, obligeant la population civile Ă  rester chez elle. Dans les jours qui suivent, des centaines de personnes sont arrĂȘtĂ©es et les habitants accusent les militaires d'atrocitĂ©s[272].

    À Bamenda Ă©galement, des combattants sĂ©paratistes tuent un officier de police et quatre jours plus tard, les troupes camerounaises tuent le commandant sĂ©paratiste, Luca Fonteh, dans la ville[273]. Le 8 septembre, les autoritĂ©s camerounaises annoncent l'opĂ©ration Bamenda Clean pour Ă©liminer les sĂ©paratistes de la ville[274]. Cette annonce est mal accueillie par la population civile qui accuse les soldats d'extorsion[275]. Les soldats camerounais exĂ©cutent sommairement deux personnes le 14 septembre et cinq autres civils quelques jours plus tard[276]. Le 22 septembre, les soldats camerounais tuent six civils Ă  BuĂ©a, prĂ©tendument pour ne pas leur avoir montrĂ© l'emplacement de cachettes sĂ©paratistes[276].

    Le 28 septembre, l'armée camerounaise annonce qu'au cours des quatre derniers jours, elle a expulsé les combattants séparatistes d'une centaine d'écoles dans les régions anglophones afin de permettre la réouverture des écoles le 5 octobre. Au moins neuf combattants séparatistes et au moins deux soldats camerounais sont morts au cours des combats[277].

    Le 1er octobre marque le troisiĂšme anniversaire de la dĂ©claration d'indĂ©pendance des rĂ©gions anglophones. Pour la commĂ©moration, les combattants sĂ©paratistes hissent des drapeaux de l'Ambazonie dans plusieurs villes des rĂ©gions anglophones, notamment Ă  BuĂ©a. Des cĂ©lĂ©brations ont Ă©galement lieu dans le Lebialem[278]. Les rĂ©fugiĂ©s camerounais au Nigeria cĂ©lĂšbrent Ă©galement le jour de la dĂ©claration d'indĂ©pendance[279]. L'armĂ©e camerounaise dĂ©polie des renforts pour arrĂȘter les cĂ©lĂ©brations, et des affrontements sont signalĂ©s dans le Bui, le Momo et le Boyo[280]. Le 11 octobre, l'armĂ©e camerounaise lance une offensive de trois jours contre les sĂ©paratistes Ă  Wabane[281] et dans le Lebialem[282]. Deux jours plus tard, l'armĂ©e camerounaise tue le « GĂ©nĂ©ral Ayeke », commandant de la milice « Gorilla Fighters », Ă  Besali[266]. 13 otages sont libĂ©rĂ©s d'un camp sĂ©paratiste qui est finalement dĂ©truit. Un soldat camerounais est tuĂ© au cours des combats. L'opĂ©ration est dĂ©crite comme « sanglante », mĂȘme si l'ensemble des combattants sĂ©paratistes n'a pas pris les armes et s'est Ă©chappĂ© de la base. Le cadavre du « gĂ©nĂ©ral Ayeke » est transportĂ© par avion Ă  Kumba oĂč il est exposĂ© publiquement[283]. Au total, trois soldats camerounais et au moins 12 sĂ©paratistes sont morts au cours de cette offensive de trois jours[282].

    Le 24 octobre, un massacre est commis Ă  Kumba[284], 10 Ă  12 hommes armĂ©s arrivent sur trois motos devant l'Ă©cole Mother Francisca International Bilingual Academy de la ville et font irruption dans une salle de classe oĂč ils ouvrent le feu sur des Ă©lĂšves, tuant 7 enfants et blessant 13 autres avant de prendre la fuite[285]. Le massacre provoque une forte indignation Ă  l'instar de celui de Ngarbuh, survenue dix mois plus tĂŽt[286]. Personne n'a revendiquĂ© la responsabilitĂ© de l'attaque, le gouvernement camerounais et les sĂ©paratistes s'accusant mutuellement[287]. Quelques jours plus tard, le gouvernement camerounais annonce que le Bataillon d'intervention rapide (BIR) a identifiĂ© et tuĂ© un commandant sĂ©paratiste, responsable du massacre[288].

    Le 4 dĂ©cembre, les sĂ©paratistes commencent Ă  appliquer un couvre-feu de quatre jours, visant Ă  perturber l'Ă©lection rĂ©gionale du 6 dĂ©cembre[289]. Tout au long de la journĂ©e Ă©lectorale, des affrontements ont lieu Ă  Bamenda. Plusieurs personnes sont blessĂ©es par balle et un conseiller du Rassemblement dĂ©mocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir, est tuĂ© aprĂšs avoir Ă©tĂ© pris entre deux feux, lors d'une fusillade entre combattants sĂ©paratistes et forces de police[290]. À Kumbo, des combattants sĂ©paratistes entrent dans une Ă©glise et prennent les occupants en otage. Des affrontements ont Ă©galement lieu Ă  BuĂ©a[291]. À Babessi, un combattant sĂ©paratiste tombe dans une embuscade et est tuĂ© Ă  son domicile par des soldats[292].

    Dans un discours de fin d'année, Samuel Ikome Sako, membre du gouvernement intérimaire de l'Ambazonie, déclare qu'une conférence pour la rédaction d'une constitution de l'Ambazonie, se tiendra au cours de l'année 2021. Il fait savoir que les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun seront réorganisées en zone équatoriale, zone du milieu et zone de la savane. Il annonce également que les séparatistes achÚteront davantage d'armes et que la lutte armée se poursuivra[293]. Entre-temps, le président camerounais, Paul Biya, remercie la population des régions anglophones d'avoir aidé le gouvernement, dans son combat contre les séparatistes et appelle les autres pays à lutter contre les activités séparatistes de la diaspora[294].

    2021 : Recours aux engins explosifs improvisés par les séparatistes et lourdes pertes au sein de l'armée

    Des soldats camerounais se tiennent devant une cachette de séparatistes capturée à Bamenda en 2021.

    Début 2021, les séparatistes commencent à utiliser des engins explosifs improvisés lors de leurs embuscades, ce qui entrapine de lourdes pertes au sein de l'armée camerounaise[10].

    Le 6 janvier, des séparatistes tendent une embuscade au convoi de l'officier divisionnaire supérieur du département de la Momo, prÚs de Njikwa[295]. Cinq soldats et un civil sont tués[296]. Deux jours plus tard, des séparatistes tuent trois gendarmes, un policier et deux civils, à un poste de contrÎle à Matazem. Quatre autres personnes sont également blessées[297].

    À la mi-janvier, les sĂ©paratistes tentent de saboter le Championnat d'Afrique des nations de football 2020, qui se tient Ă  LimbĂ©, et qui avait Ă©tĂ© reportĂ©. Le 14 janvier, des explosions sont entendues Ă  l'extĂ©rieur du Stade de LimbĂ©. Une milice sĂ©paratiste appelĂ©e Fako Action Forces, revendique les attaques[298]. Le lendemain, des sĂ©paratistes prĂ©sumĂ©s brĂ»lent un camion des Boissons du Cameroun chargĂ© de biĂšre Ă  Likomba. Les forces armĂ©es camerounaises partent Ă  la recherche des assaillants, dĂ©clenchant une fusillade qui fait deux morts parmi les sĂ©paratistes prĂ©sumĂ©s[299].

    Des soldats camerounais donnant des interviews aprÚs la libération de civils enlevés par des séparatistes à Bamenda en février 2021.

    Le 25 janvier, au moins trois policiers sont blessés par l'explosion d'un engin explosif improvisé en bordure de route à Limbé[300].

    Le 1er février, les soldats camerounais « neutralisent » deux séparatistes armés à Bamenda et capturent un commandant séparatiste, connu sous le nom de Général Sweet Tuma[301].

    Le 8 février, deux soldats sont tués à Bamenda[302].

    Le 9 février, les commandants séparatistes Augustine Ambe (Général Above the Law) et Celestine Wanche (T-Boy) sont tués lors d'un raid sur leur camp à l'extérieur de Kumba. Des affrontements ont lieu à Ediki et Mbalangi, le long de la route Buéa-Kumba[303].

    Le 14 février, trois officiers de la marine nationale sont tués et un autre blessé, dans une embuscade tendue par les séparatistes à Bekora, dans le département du Ndian[304]. Le jour suivant, un capitaine de l'armée camerounaise est tué dans une embuscade tendue par les séparatistes à Kumbo[305].

    Le 18 février, sept soldats sont tués dans une attaque à l'engin explosif improvisé à Babessi[280]. Le 24 février, au moins deux soldats sont tués et cinq autres sont blessés lors d'une embuscade à Kumbo, à l'aide d'engins explosifs improvisés, suivis de coups de feu[306].

    Le 23 février, dans le département du Bui, l'armée camerounaise lance une opération de huit jours contre les séparatistes baptisée Opération Bui 1. L'armée débute l'opération en délogeant les camps séparatistes à Yelum, Vekovi, Tatum, Kumbo et Nkor qui disposait d'un camp d'entraßnement. Au cours de l'opération, une douzaine de combattants séparatistes sont tués et de nombreux autres blessés, selon le colonel Charles Alain Matiang, commandant de la 51e brigade d'infanterie motorisée. L'armée camerounaise, quant à elle, déplore trois morts et sept blessés[307]. Deux combattants séparatistes sont tués à Bambili[308].

    Le 24 février, au moins deux soldats sont tués et au moins cinq autres sont blessés, dans une embuscade tendue par les séparatistes à Kumbo[306].

    Des soldats camerounais montrent des armes saisies aux séparatistes à Bamenda, le .

    Le 4 mars, un soldat est tué à Kumbo.

    Le 7 mars, le Cameroun affirme avoir tué au moins 23 combattants séparatistes au cours de la semaine précédente, dont 15 dans le cadre de l'opération Bui 1. Les habitants affirment que ce chiffre incluait des civils non armés[309].

    Le 8 mars, un commandant séparatiste connu sous le nom de Général Nokia a été capturé par des soldats camerounais à Konye[310].

    Le 10 mars, au moins deux soldats camerounais sont tués lorsque des séparatistes tendent une embuscade à un poste de contrÎle militaire à Bamenda[310] ; des affrontements sont également enregistrés ailleurs dans la ville.

    Le 18 mars, un commandant séparatiste connu sous le nom de Général Spirito est tué lors d'un raid du Bataillon d'intervention rapide (BIR) dans le Meme, aux cÎtés de cinq autres combattants séparatistes[311].

    Le 4 avril, un officier de police est tué sur la route Bamenda-Bali dans une embuscade tendue par des séparatistes présumés[312]. Le 9 avril, Le Conseil de gouvernement de l'Ambazonie s'allie officiellement au Peuple indigÚne du Biafra, dirigé par Nnamdi Kanu[313]. Selon le chef adjoint de la défense des FDA, Daniel Caapo, cela permettra des opérations et des bases militaires conjointes, un effort mutuel pour saisir la frontiÚre commune et assurer une libre circulation des armes et des combattants[314]. Les FDA proposent de former les militants du Peuple indigÚne du Biafra dans des camps situés sur les territoires contrÎlés par les séparatistes[315]. L'alliance est dénoncée par le gouvernement intérimaire de l'Ambazonie ainsi que par d'autres groupes séparatistes biafrais[316].

    Le 11 avril, le commandant séparatiste Général Blink est tué à Bambelle[317].

    Le 16 avril, le commandant séparatiste Général Idi Amin Dada est tué à Guneku[317].

    Le 17 avril, les soldats camerounais libĂ©rent neuf otages qui Ă©taient dĂ©tenus dans un camp sĂ©paratiste Ă  Santa. Deux combattants sĂ©paratistes sont tuĂ©s au cours de l'opĂ©ration, tandis que 20 se sont Ă©chappĂ©s. Les otages affirment avoir Ă©tĂ© torturĂ©s et que trois d'entre eux avaient rejoint les rangs des sĂ©paratistes. Pendant le raid, les forces armĂ©es camerounaises arrĂȘtent et torturent des civils dans les villes voisines[318].

    Le 19 avril, le commandant séparatiste Général Cobra et quatre de ses combattants sont capturés à Bamenda[317].

    Le 23 avril, un ancien politicien du Front social dĂ©mocrate est enlevĂ© Ă  Bamenda[319]. À Bafut, des combattants sĂ©paratistes attaquent le convoi de l'officier divisionnaire, blessant au moins quatre personnes.

    Le 24 avril, la milice du Red Dragon, tend une embuscade à un véhicule de l'armée camerounaise, à Alou, à l'aide d'engin explosif improvisé. Les 24 et 25 avril, les séparatistes tuent un nombre indéterminé de soldats camerounais à Kumbo et à Bafut[317].

    Le 29 avril, la milice des Bambalang Marine Forces, mĂšne un raid Ă  Ngalim, dans la rĂ©gion de l'Ouest, tuant quatre soldats et capturant plusieurs armes, sans subir la moindre perte[320]. Un mois plus tard, la mĂȘme milice tue cinq soldats, dans une attaque contre un avant-poste de l'armĂ©e dans le dĂ©partment du Bui[321].

    Les 8 et 9 mai, des affrontements sont signalés à Kumbo[322].

    Le 9 mai, trois civils sont tués lorsqu'un bus heurte un engin explosif improvisé à Sabga. Les séparatistes endossent leur responsabilité et déclarent que l'engin explosif improvisé visait des cibles militaires[323].

    Le 11 mai, les troupes camerounaises tuent le commandant séparatiste Général Njayoh à Mbonge[317].

    Le 14 mai, huit séparatistes présumés sont tués à Konye et prÚs de Buéa[317].

    Le 16 mai, 14 séparatistes présumés sont tués à Bambalang[317].

    Le 24 mai, l'armée camerounaise affirme avoir tué le commandant séparatiste « Général Akwaba » et un nombre indéterminé de combattants séparatistes, lors d'un raid sur leur camp à Kumbo[321]. Le lendemain, cinq soldats camerounais, dont un commandant de brigade, sont tués par la milice des Bambalang Marine Forces dans l'arrondissement de Noni. Les séparatistes s'emparent également d'armes et d'équipements[321].

    Le 26 mai, deux soldats sont tuĂ©s dans une embuscade sĂ©paratiste Ă  l'aide d'engins explosifs improvisĂ©s Ă  Ekondo-Titi[324], tandis que d'autres ont fui sous les tirs, laissant leurs vĂ©hicules derriĂšre eux. Le 31 mai, des personnes manifestent devant le palais du Fon de Nkwen, dĂ©fiant un couvre-feu imposĂ© par les sĂ©paratistes[325]. Des soldats camerounais arrĂȘtent trois personnes et les tuent par la suite Ă  Jakiri.

    Le 30 mai, des hommes armés non identifiés tuent deux civils à Babadjou lors d'un possible raid transfrontalier de séparatistes dans la région de l'Ouest[326].

    Le 5 juin, l'armée camerounaise affirme avoir tué cinq combattants séparatistes et en avoir capturé trois autres à Bafanji[327].

    Le 14 juin, les Fako Action Forces attaquent un camion militaire et les forces de police à Buéa, deux officiers de police sont abattus[328].

    Le 19 juin, trois ou quatre[329] gendarmes sont tués lorsque les Bambalang Marine Forces prennent d'assaut un poste de contrÎle militaire à Bamali.

    Le 21 juin, cinq soldats camerounais sont tués lors d'un raid des Bambalang Marine Forces contre une brigade de gendarmerie à Lassin, Noni, dans le Bui. Les séparatistes s'emparent de toutes leurs armes avant de se retirer[330]. Dans le Lebialem, le Red Dragon tend une embuscade à deux véhicules militaires à l'aide d'engins explosifs improvisés et enchange des coups de feu avec des soldats camerounais pendant dix minutes, tuant un nombre indéterminé de personnes. La bataille est filmée[331].

    Le 26 juin, les séparatistes attaquent la brigade de gendarmerie de Kossala à Kumba à l'aide de lance-roquettes, tuant au moins dix gendarmes[332].

    Le 11 juillet, 11 combattants séparatistes sont tués à Big Babanki et Banga Bakundu[333].

    Le 14 juillet, deux gendarmes sont tuĂ©s et un autre blessĂ© par des sĂ©paratistes vĂȘtus d'uniformes militaires camerounais Ă  Babadjou dans la rĂ©gion de l'Ouest, Ă  proximitĂ© du Lebialem. Les gendarmes morts sont dĂ©capitĂ©s[334].

    Le 16 juillet, des combats entre l'armée camerounaise et les Bambalang Marine Forces à Balikumbat font environ 15 morts parmi les séparatistes et cinq parmi les soldats camerounais[335].

    Le 18 juillet, cinq policiers sont tués lorsque des séparatistes tendent une embuscade à leur véhicule à l'aide d'un engin explosif improvisé à Bali[336] - [337].

    Le 19 juillet, des combattants séparatistes sont filmés en train de démembrer un soldat camerounais à Bamenda[338].

    Le 4 août, deux soldats camerounais sont tués dans une attaque séparatiste à l'engin explosif improvisé à Kumbo[339].

    Le 19 août, l'armée camerounaise déclare la conclusion d'une offensive d'une semaine contre les séparatistes à Bali, et déclare qu'elle a tué 11 combattants séparatistes dans deux batailles distinctes. Parmi les victimes des séparatistes figurent deux commandants[340].

    Le 28 août, au moins deux soldats camerounais sont tués et deux autres blessés dans une embuscade tendue par les séparatistes à un poste de contrÎle à Lipenja[341].

    Le 11 septembre, au moins sept soldats camerounais sont tués lorsque des séparatistes tendent une embuscade à un convoi militaire à Kikaikilaiki, entre Ndu et Kumbo[342]. La milice séparatiste Bui Warriors revendique l'attaque[342] ; deux soldats sont également tués à Misaje dans le Donga Mantung, et un officier de police est tué à Bamenda[343].

    Le 12 septembre, au moins quatre combattants séparatistes sont tués à Bamenda[344].

    Le 13 septembre, l'armée camerounaise mÚne des raids à Kumbo au cours desquels elle affirme avoir tué 13 combattants séparatistes. Les habitants affirment que les militaires ont tué plusieurs civils[345].

    Le 16 septembre, 15 soldats sont tués et deux véhicules blindés détruits par les Bambalang Marine Forces et les Jaguars de Bamessing lors d'une embuscade à Bamessing[346] - [347]. Les séparatistes utilisent des roquettes antichars sophistiquées, probablement importées du Nigeria[348]. Les séparatistes dirigés par le général No Pity se sont filmés en train de célébrer à cÎté des véhicules en flammes, puis ont pris la fuite avec des armes. Il s'agit de l'une des attaques uniques les plus meurtriÚres à ce jour[349].

    Le 19 septembre, des séparatistes menés par le général Inches et le commandant Api attaquent un véhicule blindé à l'aide d'un engin explosif improvisé à Bafut, tuant probablement toutes les personnes à bord. L'attaque est filmée[350].

    Le 23 septembre, les Bui Warriors attaquent une prison Ă  Kumbo, tuant un soldat et en blessant plusieurs autres sans subir de pertes[351].

    Le 25 septembre, un soldat camerounais est tué et huit autres ont été blessés lors d'une attaque séparatiste à l'engin explosif improvisé à Kumbo. Leur véhicule est complÚtement détruit. Les Bui Warriors revendiquent l'attentat[352].

    Le 26 septembre, la milice Seven Karta et un autre groupe sĂ©paratiste basĂ© Ă  Mankon attaquent et pillent la brigade de gendarmerie d'Agyati Ă  Bafut. Au moins un soldat camerounais est tuĂ© dans l'attaque[353]. À Ndu, un soldat camerounais est tuĂ© lors d'un affrontement avec des combattants sĂ©paratistes[354].

    Le 30 septembre, au moins trois soldats camerounais sont tués dans une embuscade tendue par les séparatistes à Bamali[355]. Les séparatistes armés auraient ouvert le feu sur les soldats qui patrouillaient à Bamali[356].

    Le 18 octobre, un soldat camerounais est tué à Wum. Les troupes camerounaises et les militants peuls ont ensuite envahi le quartier pendant 48 heures, tuant sept civils et brûlant 13 maisons[357].

    Le 21 octobre, l'armée camerounaise déclare avoir repoussé une autre embuscade contre un convoi militaire dans un village nommé Shuk, et avoir tué sept combattants séparatistes et en avoir blessé des dizaines d'autres. Un soldat camerounais a également été blessé au cours de l'affrontement[358].

    Le 29 octobre, le commandant des FDA, Général Cross et Die et cinq autres séparatistes sont tués lors de deux opérations distinctes à Bamenda et à Bali[359].

    Le 3 novembre, Au moins deux soldats camerounais sont tués dans une embuscade à Ekondo Titi[360].

    Le 13 novembre, des séparatistes tendent une embuscade à un convoi militaire à Santa, tuant cinq policiers, trois gendarmes et un civil[361].

    Le 15 novembre, deux séparatistes sont été tués lors d'une fusillade avec les forces de police à Bamenda[362].

    Le 24 novembre, les forces armées camerounaises tuent le commandant séparatiste Général King Commando dans le département du Momo[363].

    Le 3 décembre, des séparatistes attaquent un avant-poste militaire à Jakiri, tuant au moins trois soldats camerounais[364].

    Le 9 décembre, les séparatistes tendent une embuscade à une patrouille du Bataillion d'intervention rapide (BIR) à l'aide d'un engin explosif improvisé à Mbengwi, tuant un soldat[365]. Une embuscade similaire a lieu à Bamenda, et les combats qui s'en sont suivis ont vu la mort de quatre combattants séparatistes[366].

    2022 : Offensives de l'armée à Bambui

    Le 3 janvier, des séparatistes actionnent un engin explosif improvisé, dans la ville de Limbé, qui doit accueillir des matchs de la Coupe d'Afrique des nations de football 2021. Les combattants séparatistes s'engagent à perturber la compétition dans la ville et annoncent sur les réseaux sociaux qu'ils sont responsables de l'attaque. Ils affirment qu'il s'agit d'un « signe avant-coureur de ce qu'ils feront pendant la CAN »[367]. Les autorités camerounaises déploient des troupes supplémentaires dans ces villes, tandis que les séparatistes mettent en garde la Confédération africaine de football contre la tenue du tournoi[368].

    Le 12 janvier, l'équipe du Mali de football suspend son entraßnement avant un match contre la Tunisie à la suite d'affrontements entre séparatistes et forces armées camerounaises à Buéa, faisant deux morts[369]. Trois policiers sont également blessés par une bombe artisanale[370].

    Lors d'un autre incident prÚs de Buéa, un soldat camerounais est tué dans une embuscade, tendue par des séparatistes. Les Forces de défense de l'Ambazonie (FDA) revendiquent l'attaque[371]. La Fédération tunisienne de football décide d'annuler la séance de récupération d'aprÚs-match de l'équipe nationale de football tunisienne en raison de « menaces terroristes »[372].

    Le 7 février, un soldat camerounais est abattu par des combattants séparatistes à Kumba[373].

    Le 14 février, un soldat camerounais est mort aprÚs avoir eu la jambe coupée par une embuscade séparatiste à Sabga, dans la région du Nord-Ouest[374].

    Le 16 février, des affrontements entre les FDA et les FRA (dirigée par Oliver Lekeaka, chef de la milice Red Dragon) ont fait plusieurs morts parmi les séparatistes[375]. Les affrontements ont eu lieu dans six villes différentes, les combats à Kumbo étant décrits comme particuliÚrement sanglants[375].

    Le 2 mars, a lieu l'attentat d'Ekondo-Titi. Sept personnes, dont un officier divisionnaire et un maire sont tués dans une embuscade, tendue par des séparatistes, à Ekondo-Titi. Les FDA revendiquent l'attaque[376].

    Le 5 avril, les séparatistes attaquent l'université de Bamenda en raison du non-respect d'un couvre-feu, imposé par ces derniers[377]. Dans la Manyu, au moins sept soldats camerounais sont tués et sept autres sont blessés, dans une attaque séparatiste contre quatre postes de contrÎle de l'armée.

    Le 6 avril, des séparatistes enlÚvent des manifestants anti-séparatiste présumés, à Oku[378].

    Le 7 avril, des sĂ©paratistes mettent le feu Ă  un nombre indĂ©terminĂ© de maisons qui appartiendraient au peuple Mbororos, Ă  Ndu[379]. Le mĂȘme jour, 33 sĂ©minaristes sont enlevĂ©s par des sĂ©paratistes Ă  MamfĂ©, puis sont libĂ©rĂ©s 24 heures aprĂšs leur enlĂšvement avec le versement de rançons[380] - [381].

    Le 20 mai, de multiples affrontements entre l'armĂ©e camerounaise et des sĂ©paratistes ont lieu dans les rĂ©gions anglophones du Cameroun, lors de la fĂȘte nationale. L'armĂ©e camerounaise affirme qu'au moins 28 sĂ©paratistes sont tuĂ©s au cours de ces combats, tandis que les FDA affirment que 24 soldats camerounais sont tuĂ©s[382].

    Le 29 mai, des sĂ©paratistes envahissent les villages d'Obonyi II et de Kajifu I dans la commune d'Akwaya, prĂšs de la frontiĂšre nigĂ©riane, dans le but d'enlever certaines personnes. Des affrontements ont lieu et de nombreux villageois traversent la frontiĂšre pour se rĂ©fugier dans les villages de Bashu et Danare Ă  Boki, dans l'État de Cross River. Les sĂ©paratistes les poursuivent en territoire nigĂ©rian, tuent au moins 20 personnes, en blesse 70 autres et incendient des dizaines de maisons. L'invasion est condamnĂ©e par la Ligue des Nations du Biafra, un groupe sĂ©paratiste biafrais qui entretient par ailleurs des relations amicales avec le mouvement sĂ©paratiste. La Ligue des Nations du Biafra menace de rĂ©agir si les dirigeants sĂ©paratistes ne condamnent pas l'invasion[383] - [384].

    À Batibo, l'armĂ©e camerounaise libĂšre plusieurs otages dĂ©tenus par les FDA, dont la sĂ©natrice Elizabeth Regina Mundi qui Ă©tait dĂ©tenue depuis le 30 avril. L'armĂ©e dĂ©clare avoir tuĂ© dix sĂ©paratistes et en avoir capturĂ© trois[385]. Les FDA nient avoir subi des pertes et dĂ©clarent que les sĂ©paratistes ont libĂ©rĂ© les otages afin de pouvoir s'Ă©chapper Ă  temps. Elles affirment Ă©galement que l'armĂ©e camerounaise a maltraitĂ© des civils lors de la recherche du sĂ©nateur[386]. À Kumbo, les soldats camerounais tuent cinq personnes[387].

    Le 7 juin, cinq gendarmes sont tués et trois autres sont blessés, lors d'une attaque séparatiste contre un poste de contrÎle, à Njitapon, dans la commune de Kouoptamo, dans la région de l'Ouest du pays. L'attaque est dirigée par le général No Pity, qui l'a revendique[388]. Plus d'une centaine de séparatistes participent à l'attaque. Les séparatistes font sauter le poste de contrÎle avec des grenades et utilisent un lance-roquettes pour détruire les véhicules de l'armée. Les renforts de l'armée camerounaise arrivent tardivement et les séparatistes ont déjà pu repartir de l'autre cÎté de la riviÚre[389].

    Le 8 juin, deux combattants séparatistes sont tués par le BIR à Kumba, dont un officier connu sous le nom de Général Deco. Leurs dépouilles sont exposées publiquement par le BIR[390].

    Le 11 juin, un gendarme camerounais est tué et décapité par des séparatistes à Bamenda, et un autre est blessé[391] - [392].

    Le 12 juin, trois combattants séparatistes sont tués à Bamali, dont un commandant connu sous le nom de Général Transporter[393].

    Le 14 juin, un gendarme et un soldat camerounais sont tués par des séparatistes dans la région du Nord-Ouest[394].

    Les 25 et 26 juin, le Bataillion d'intervention rapide (BIR) mÚne des opérations dans les villages de Banten, Mborshia, et Yere, au cours desquelles il tend une embuscade à une cachette des FDA. Il tue entre deux et cinq combattants séparatistes. Les FDA affirment que deux soldats camerounais sont tués[395].

    Le 12 juillet, Oliver Lekeaka, chef de la milice séparatiste Red Dragon, est tué à Menji. Les forces armées camerounaises récupÚrent son corps trois jours plus tard. Selon le gouvernement camerounais, Oliver Lekeka et l'un de ses gardes, sont tués lors d'un raid de l'armée camerounaise[396]. Les séparatistes, quant à eux, affirment qu'Oliver a été tué au cours de différends internes entre séparatistes. Son assassin aurait révélé l'emplacement du corps aux forces camerounaises[397].

    Le 31 juillet, l'armée camerounaise combat lors de la bataille de Bambui et lance une offensive de trois jours contre les FDA à Batibo. Deux combattants séparatistes, connus sous le nom de Colonel John et Général Rasta ainsi que 15 autres hommes des FDA sont tués par l'armée camerounaise à Bambui. 18 autres séparatistes sont capturés. L'armée camerounaise déclare qu'onze de ses hommes ont été blessées au cours des combats, tandis que les FDA affirment avoir tué « au moins deux douzaines » de soldats. Des témoins locaux font état de pertes des deux cÎtés ainsi que de décÚs de civils[398]. Les FDA confirment la mort d'onze de leurs hommes[399] et déclarent qu'elles annulent une offensive à Bamenda, impliquant 300 combattants séparatistes, en raison des pertes[400].

    À Buabua, six civils sont enlevĂ©s par les sĂ©paratistes[401].

    Le 28 aoĂ»t, de multiples attaques sĂ©paratistes ont lieu dans au moins trois localitĂ©s diffĂ©rentes des rĂ©gions anglophones. Trois soldats sont tuĂ©s et de nombreux autres sont blessĂ©s, dans une embuscade, tendue par la milice Seven Karta, Ă  Bafut. À Ngokuv, le nombre de victimes est inconnu aprĂšs que la milice Bui Unity Warriors lance une roquette contre un vĂ©hicule blindĂ© de l'armĂ©e camerounaise. À Eyumodjock, une brigade de gendarmerie est attaquĂ©e par des sĂ©paratistes. Les gendarmes parviennent Ă  s'Ă©chapper avant que l'attaque ne se produise[402] - [403].

    Le 8 septembre, les soldats camerounais tuent au moins deux combattants séparatistes, dont un commandant connu sous le nom de Général Satan[404]. Au moins quatre soldats sont tués lors d'une attaque séparatiste à Bamenda, revendiquée par le Butabu Kwifor et le Mankon Warrior[405].

    Le 11 septembre, six combattants séparatistes ont été tués lors d'affrontements avec les forces armées camerounaises à Kumbo[406].

    Le 9 octobre, l'armée camerounaise déclare qu'au moins six combattants séparatistes avaient été tués et trois autres capturés lors d'un raid sur leur camp à Djottin[407].

    Le 19 octobre, l'armée camerounaise déclare avoir tué une douzaine de séparatistes lors d'une opération contre les forces du général No Pity. L'armée déclare également avoir libéré plusieurs otages[408].

    Le 15 novembre, un soldat camerounais est abattu par des séparatistes dans la région du Nord-Ouest[409].

    Le 27 novembre, trois combattants séparatistes, dont le Général Fire de Bamuka (né Etienne Njoya), sont tués lors d'une opération lancée par les forces armées camerounaises à Ndop[410].

    Le 2 décembre, deux combattants séparatistes sont tués et plusieurs sont blessés dans un raid du Bataillon d'intervention rapide (BIR) à Mamfé[411].

    Le 9 décembre, un commandant séparatiste connu sous le nom de Général Lion est tué par les forces camerounaises dans le village de Mankon dans le Mezam. Les FDA ripostent en annonçant un blocus d'une semaine de la route de Mankon[412].

    Les 15 et 16 décembre, les séparatistes mÚnent une série d'attaques contre les forces armées camerounaises à Kumbo, Ndop, Mamfé et ailleurs, faisant un nombre indéterminé de victimes[412].

    Le 23 décembre, les forces armées camerounaises tuent un commandant du Seven Karta connu sous le nom de One Blood à Bafut, et exposent son cadavre en public[413].

    2023

    Les 1 et 2 janvier, à la suite de l'annonce faite par le président Paul Biya, dans son discours du Nouvel An, selon laquelle l'armée camerounaise écrase la rébellion séparatiste, les séparatistes prennent des mesures pour imposer des couvre-feux locaux. Les forces armées camerounaises annoncent qu'elles déploient des dizaines de soldats à Oku, Kumbo et Jakiri, dans la région du Nord-Ouest et affirment avoir tué 11 séparatistes. Les Forces de défense de l'Ambazonie (FDA) annoncent que les séparatistes étendent leur emprise territoriale et que le conflit se poursuivra[414].

    Le 21 janvier, le gouvernement canadien annonce que les parties belligérantes se sont réunies pour trouver un accord, permettant d'entamer un processus de paix. L'accord est signé par le gouvernement camerounais, le Conseil de gouvernement de l'Ambazonie (et sa branche armée, les FDA), le Mouvement de libération du peuple africain (et son bras armé, les SOCADEF), le gouvernement intérimaire de l'Ambazonie et l'équipe de coalition de l'Ambazonie[415].

    Du 1er au 3 février, les séparatistes mÚnent une série d'attaques à Bamessing, Oku, Nkambé, Kumbo et Kom, en utilisant des engins explosifs improvisés (EEI). L'armée camerounaise déclare que plusieurs civils sont tués ou enlevés. Des véhicules militaires sont détruits au cours des attaques. Le commandant des forces de restauration de l'Ambazonie, Sagon Jaguar, déclare dans une vidéo que ses hommes ont détruit cinq véhicules militaires, à Bamessing, en utilisant des engins explosifs improvisés[416].

    Le rĂŽle de la communication dans le conflit

    Visions internationales et le rÎle des réseaux sociaux

    Les mĂ©dias internationaux et en particulier les mĂ©dias français notamment Le Monde et France 24 mettent davantage l’accent sur la crise humanitaire, les violences et les dĂ©gĂąts causĂ©s par celle-ci et essaient d’expliquer pourquoi il y a un conflit sans vraiment chercher de responsable[417]. La prise de position est dĂ©licate pour les pays Ă©trangers (hors d'Afrique subsaharienne) Ă  cause du manque d’information sur les rĂ©elles circonstances du conflit, de plus prendre parti pour les anglophones serait remettre en question le gouvernement camerounais. Cela n’est pas le cas des mĂ©dias africains tels que BBC Afrique qui ont tendance Ă  remettre en cause les actions de l'État camerounais en montrant beaucoup d’images et tĂ©moignages de victimes anglophones mais pas du gouvernement au pouvoir[418].

    Le rĂŽle des rĂ©seaux sociaux est considĂ©rable, en effet, au dĂ©but du conflit, les rĂ©seaux sociaux ont permis Ă  la population anglophone d’organiser leur rĂ©bellion et de rassembler les foules qui partagent leurs opinions. Selon les rĂ©sultats d’un sondage au sein du Cameroun, 90 % des Camerounais anglophones pensent que l’utilisation des rĂ©seaux sociaux a donnĂ© une portĂ©e plus importante que prĂ©vue Ă  leurs revendications[419]. Elle a d’ailleurs provoquĂ© l’intervention des organisations Ă©trangĂšres et a attirĂ© l’attention de la population internationale[420] - [417].

    Stratégie des bélligérants

    Stratégie militaire

    Escarmouche entre soldats camerounais et combattants séparatistes cachés dans la fÎret.
    Armes des combattants séparatistes de Bamenda, saisies par l'armée camerounaise en février 2019.

    L'armĂ©e camerounaise mĂšne une guerre contre-insurrectionnelle, visant Ă  frapper la base de soutien des sĂ©paratistes. Cela comprend l'incendie des maisons oĂč se trouvent des armes et, selon les habitants mais dĂ©menti par l'armĂ©e, la rĂ©alisation d'attaques de vengeance[421]. En aoĂ»t 2018, le ministre de la DĂ©fense du Cameroun a annoncĂ© que l'armĂ©e serait renforcĂ©e par 2 600 nouvelles recrues, dont 2 000 iraient au BIR[422]. En plus de l'expansion de l'armĂ©e, le gouvernement a soutenu les groupes d'autodĂ©fense locaux, qui Ă©taient plus de trente en octobre 2019[4]. Le gouvernement a Ă©galement mis en place des centres de rĂ©habilitation Ă  Bamenda et BuĂ©a pour rĂ©intĂ©grer les sĂ©paratistes qui se sont rendus[423]. Sans victoire militaire en vue, l'armĂ©e camerounaise a cherchĂ© Ă  au moins contenir le conflit dans les zones rurales. Fin 2018, l'armĂ©e camerounaise visait Ă  contrĂŽler toutes les zones urbaines ainsi que les points stratĂ©giques de la campagne, et ne cherchait pas Ă  reconquĂ©rir l'ensemble des rĂ©gions anglophones. Dans certains cas, cela a impliquĂ© une comprĂ©hension tacite mutuelle sur la question de savoir qui contrĂŽlait certaines zones ; les postes de contrĂŽle sĂ©paratistes et militaires sont parfois Ă  proximitĂ© les uns des autres, sans qu'aucun des deux camps n'attaque[424]. La stratĂ©gie camerounaise consistant Ă  donner la prioritĂ© aux zones urbaines a commencĂ© Ă  donner des rĂ©sultats au cours du premier semestre 2020 ; en juin, les sĂ©paratistes avaient Ă©tĂ© largement repoussĂ©s hors de BuĂ©a[258].

    Les sĂ©paratistes mĂšnent une guerre de guĂ©rilla. NumĂ©riquement et matĂ©riellement dĂ©favorisĂ©s, les sĂ©paratistes mĂšnent des tactiques du hit-and-run, des embuscades et des raids. Selon les FDA, en juin 2018, ils comptaient 1 500 combattants, rĂ©partis dans 20 camps Ă  travers les rĂ©gions anglophones du Cameroun[425]. En mai 2019, des sources indĂ©pendantes ont mesurĂ© le nombre total de combattants sĂ©paratistes entre 2 000 et 4 000, un chiffre qui comprenait de nombreux ex-soldats et ex-policiers, un nombre important de femmes combattantes et des dizaines de mercenaires nigĂ©rians. Les NigĂ©rians parmi les rebelles Ă©taient pour la plupart des criminels et d'anciens insurgĂ©s qui avaient dĂ©jĂ  pris part Ă  la crise dans le delta du Niger. De nombreuses milices sĂ©paratistes, dont les FDA et les Forces de dĂ©fense du Cameroun mĂ©ridional, sont directement commandĂ©es par des chefs de la diaspora aux États-Unis, en NorvĂšge, en Allemagne et dans d'autres pays ; les organismes d'aide ont souvent dĂ» nĂ©gocier avec ces chefs par tĂ©lĂ©phone, plutĂŽt qu'avec les sĂ©paratistes sur le terrain[426].

    Au dĂ©but du conflit, les sĂ©paratistes ont eu du mal Ă  se procurer des armes Ă  feu, devant se contenter de fusils de chasse et, dans certains cas, de pistolets Ă  un coup. Au fil du conflit, ils ont progressivement obtenu un accĂšs limitĂ© Ă  des armes plus sophistiquĂ©es, en capturant certaines armes auprĂšs de l'armĂ©e camerounaise et en achetant d'autres au Nigeria (oĂč ils ont bĂ©nĂ©ficiĂ© du soutien d'officiers de l'armĂ©e nigĂ©riane). Ils ont Ă©galement bĂ©nĂ©ficiĂ© de campagnes de collecte de fonds (y compris l'introduction de leur propre crypto-monnaie, l'AmbaCoin), lancĂ©es par des militants de la diaspora pour acheter des armes pour les milices sĂ©paratistes. Cela a commencĂ© Ă  donner des rĂ©sultats visibles au cours du premier semestre de 2019[427]. Alors qu'ils Ă©taient gravement dĂ©passĂ©s Ă  l'automne 2018[428], les sĂ©paratistes Ă©taient devenus bien armĂ©s Ă  l'Ă©tĂ© 2019[429]. Ils ont Ă©galement dĂ©clarĂ© qu'ils avaient commencĂ© Ă  produire leurs propres armes au sein des rĂ©gions anglophones, une dĂ©claration suivie de peu par une explosion Ă  MamfĂ© qui a tuĂ© quatre policiers[186]. En novembre 2020, la fabrication d'armes par les sĂ©paratistes dans les rĂ©gions anglophones Ă©tait devenue un problĂšme sĂ©rieux pour le Cameroun[430]. Les engins explosifs improvisĂ©s, en particulier, se sont avĂ©rĂ©s efficaces pour les sĂ©paratistes, et leur utilisation frĂ©quente, seule ou dans le cadre d'embuscades, a commencĂ© Ă  causer de lourdes pertes camerounaises Ă  partir du dĂ©but de 2021[10]. Le Cameroun ne dispose que d'un nombre limitĂ© de vĂ©hicules blindĂ©s protĂ©gĂ©s contre les mines antipersonnel, et les attaques par engins explosifs improvisĂ©s sont devenues de plus en plus sophistiquĂ©es (y compris la dĂ©tonation Ă  distance). Cela a provoquĂ© une grave baisse de moral parmi les soldats camerounais[431]. De plus, certaines milices sĂ©paratistes ont commencĂ© Ă  s'associer avec des sĂ©paratistes biafrais, qui les ont aidĂ©s Ă  accĂ©der au trafic d'armes au Nigeria[432]. En septembre 2021, Ă  la suite de l'embuscade de Bamessing dans laquelle 15 soldats ont Ă©tĂ© tuĂ©s et deux vĂ©hicules blindĂ©s dĂ©truits, le ministre camerounais de la DĂ©fense Joseph Beti Assomo a annoncĂ© un « changement de paradigme » dans le conflit[433].

    Les sĂ©paratistes bĂ©nĂ©ficient d'un soutien local important, les civils leur donnant de la nourriture, les informant sur les mouvements des troupes, ou les aidant carrĂ©ment Ă  mener des attaques[91]. Dans les territoires contrĂŽlĂ©s par les sĂ©paratistes, un contrat social commun veut que les civils dĂ©veloppent des liens Ă©troits avec les combattants sĂ©paratistes, qui en retour les dĂ©fendent contre les raids de l'armĂ©e[424]. Contrairement Ă  la plupart des soldats camerounais dĂ©ployĂ©s dans la rĂ©gion, les sĂ©paratistes sont des locaux, et connaissent donc mieux le terrain. Le gĂ©nĂ©ral camerounais Donatien Melingui Nouma a dĂ©clarĂ© que les sĂ©paratistes ont un avantage sur l'armĂ©e en ce qui concerne la connaissance du champ de bataille : « Ils connaissent le terrain. Ce sont des jeunes des villages locaux. Nous essayons de les chercher mais nous ne pouvons pas les trouver. Nos hommes ne sont pas familiers avec la forĂȘt ». Les autoritĂ©s camerounaises ont admis qu'elles avaient peu de contrĂŽle sur la situation sĂ©curitaire en dehors des villes[421]. Le journaliste français Emmanuel Freudenthal, qui a passĂ© une semaine avec les rebelles des Forces de dĂ©fense de l'Ambazonie (FDA) en 2018, a dĂ©clarĂ© que les sĂ©paratistes contrĂŽlaient une grande partie de la campagne parce que les infrastructures des rĂ©gions anglophones sont si peu dĂ©veloppĂ©es qu'il est difficile pour le gouvernement camerounais d'accĂ©der Ă  ces zones[425].

    Le gouvernement intérimaire de l'Ambazonie a souligné que le conflit se déroulera uniquement dans les régions anglophones, et affirme que les attaques à travers la frontiÚre ont été des opérations sous fausse banniÚre par le gouvernement camerounais[173]. Cette position n'est pas partagée par le Conseil de gouvernement de l'Ambazonie (AGovC). En mars 2019, les FDA ont annoncé qu'il porterait la lutte armée dans les régions francophones du Cameroun, défiant ainsi le gouvernement intérimaire[434]. Les FDA se sont allié au Peuple indigÚne du Biafra et à sa branche armée, le Réseau de sécurité de l'Est, en 2021, et a déclaré que cette alliance entraßnerait des opérations militaires conjointes[314]. Le leader de l'AGovC, Lucas Ayaba Cho, a résumé la stratégie des FDA de la maniÚre suivante : « 60% du PIB du Cameroun est réalisé en Ambazonie. [...] Nous devons essayer d'élever le coût de l'occupation à un niveau supérieur aux profits qu'ils obtiennent ici »[112].

    Stratégie politique, diplomatique et de propagande

    Selon Millan Atam, président du CongrÚs du peuple du Cameroun méridional, les séparatistes renforcent le soutien à leur cause en deux phases distinctes. La premiÚre phase a consisté à créer une capacité interne de résistance à l'armée camerounaise et à renforcer la foi en leur cause. Une fois qu'une partie significative de la population de l'ancien Cameroun méridional a clairement souhaité la sécession, les séparatistes ont approché la communauté internationale pour défendre leur cause[435].

    Le gouvernement camerounais a essayĂ© de limiter l'Ă©tendue des effets du conflit sur la vie quotidienne Ă  l'ancien Cameroun mĂ©ridional, et dĂ©peint le conflit comme une bataille entre le chaos et la stabilitĂ©, dans laquelle le gouvernement reprĂ©sente cette derniĂšre. À cette fin, les autoritĂ©s locales ont pĂ©nalisĂ© les entreprises qui respectaient les « villes fantĂŽmes » dĂ©clarĂ©es par les sĂ©paratistes[436]. Le gouvernement a licenciĂ© et remplacĂ© les administrateurs locaux qui avaient fui les rĂ©gions, malgrĂ© leurs craintes d'enlĂšvements[437]. Afin de lutter contre le boycott scolaire des sĂ©paratistes, selon des sources locales Ă  Ndop, les soldats camerounais ont forcĂ© les enfants Ă  aller Ă  l'Ă©cole, souvent par la violence et les menaces[438].

    Pour Ă©viter que la crise anglophone ne devienne un vĂ©ritable conflit intercommunautaire, les autoritĂ©s camerounaises ont cherchĂ© Ă  obtenir le plus de soutien possible au sein de la population anglophone. En aoĂ»t 2018, le ministre de l'Administration territoriale Paul Atanga Nji a offert l'amnistie aux sĂ©paratistes qui dĂ©posent leurs armes, affirmant qu'ils seraient « reçus comme des fils prodigues ». Le ministre a Ă©galement annoncĂ© un plan de reconstruction des infrastructures dĂ©truites en raison du conflit[439]. En fĂ©vrier 2021, le gouvernement a affirmĂ© que 4 000 Camerounais anglophones avaient demandĂ© Ă  rejoindre l'armĂ©e, dont des centaines d'anciens combattants sĂ©paratistes[440].

    Les deux parties ont utilisĂ© WhatsApp pour diffuser leur propagande[421]. Les autoritĂ©s camerounaises ont arrĂȘtĂ© des journalistes en les accusant de propager de fausses informations, la peine encourue Ă©tant de six mois Ă  deux ans de prison[441].

    Stratégies communicationnelles

    La communication au Cameroun est de par sa nature trĂšs centralisĂ©e[442], car ce sont les mĂȘmes mĂ©dias traditionnels qui monopolisent la diffusion de l’information[443]. Il n’est donc pas rare que l’information soit assez semblable entre les diffĂ©rentes maisons de presses. On constate un haut niveau d’homologie politique du journalisme, c’est-Ă -dire que les journaux montrent leur implication politique de maniĂšre explicite. Une sorte de censure est mĂȘme appliquĂ©e dans certains cas (lourde critique du gouvernement, appel Ă  la rĂ©bellion, etc.). Le cas le plus Ă©vident est l’interdiction de la diffusion de la seule chaĂźne retransmise depuis l’étranger dĂ©diĂ©e au Cameroun anglophone, SCBC TV, qui est considĂ©rĂ©e comme un outil de propagande sĂ©paratiste. L’État ayant un rĂŽle trĂšs important dans l'organisation mĂ©diatique du pays, cette crise est devenue un des principaux sujets de discussion dans les mĂ©dias camerounais et il est courant pour les citoyens camerounais de prendre position sur cette crise.

    Face Ă  la crise sociale qui est devenue une crise humanitaire, la stratĂ©gie du gouvernement consiste en trois points : rĂ©futer toute forme de persĂ©cution et de mise Ă  l’écart de la communautĂ© anglophone ; diaboliser les sĂ©paratistes et rassurer les mĂ©dias Ă©trangers ainsi que la population francophone du pays. Selon le gouvernement, les anglophones ont toujours Ă©tĂ© traitĂ©s de la mĂȘme façon que le reste des citoyens camerounais. Sur le plateau de la chaĂźne France 24, le ministre de l’administration territoriale Paul Atanga Nji, affirme que la communication avec ces groupes a Ă©tĂ© Ă©tablie depuis 2017, avant que le conflit ne se transforme en guerre civile[444]. Il nie aussi toute forme de mise Ă  l’écart de l’Ouest anglophone du pays. De plus, les allĂ©gations des sĂ©paratistes anglophones seraient mensongĂšres en tout point. Selon le gouvernement de Paul Biya, les accusations d’exactions (incendies, tortures, meurtres
) commis par les forces de sĂ©curitĂ© camerounaises sont fausses ou alors exagĂ©rĂ©es pour pouvoir les discrĂ©diter.

    La deuxiĂšme technique est de diaboliser et discrĂ©diter les sĂ©paratistes[444]. Pour dĂ©signer les rebelles sĂ©paratistes, les autoritĂ©s utilisent des termes tels que « terroristes »[445]. En novembre 2017, lorsque des mandats d'arrĂȘts internationaux sont Ă©mis contre des sĂ©paratistes anglophones, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary Ă©voque que des « terroristes ont attaquĂ© la RĂ©publique »[446].

    Selon le ministre de la communication Issa Tchiroma Bakary, lors d'une interview rĂ©alisĂ©e par la chaĂźne France 24, ces derniers constituent une minoritĂ© d’individus qui souhaitent l'amputation du pays[447].

    Enfin, le troisiĂšme point repose sur le fait de rassurer les mĂ©dias Ă©trangers ainsi que la population camerounaise francophone, en dĂ©clarant que la situation est sous contrĂŽle[448], et en minimisant les dĂ©gĂąts annoncĂ©s par les Nations unies. En effet, l’ONU dĂ©clare que 470 000 personnes ont Ă©tĂ© dĂ©placĂ©es. Le ministre de l’organisation territoriale, Paul Atanga Nji, dĂ©ment cette information, rĂ©futant les statistiques et les chiffres annoncĂ©s par l’Organisation des Nation unies et de Human Rights Watch, dĂ©nonçant du « conspirationnisme ». En effet, selon le gouvernement camerounais, ils y aurait 152 000 dĂ©placĂ©s dont 90 000 sont rentrĂ©s chez eux, et que la situation chaotique qui rĂ©gnait est en train de s’apaiser[444].

    Issa Tchiroma Bakary et Paul Atanga Nji sont les principaux acteurs de cette communication intĂ©rieure et internationale. Leurs discours se sont toujours basĂ©s sur une relation attaque-dĂ©fense lors des interviews, c’est-Ă -dire qu’ils se dĂ©fendent des accusations et contre-attaque en critiquant les sĂ©paratistes anglophones. Ils rĂ©pondent aux journalistes en dĂ©fendant leur « camp » sans chercher Ă  rĂ©pondre aux rĂ©elles questions des journalistes et parfois en les Ă©vitant. La communication du cĂŽtĂ© des anglophones est trĂšs peu sophistiquĂ©e, dĂ» aux manques de moyens et Ă  l’arrestation systĂ©matique de leurs porte-parole et Ă  celle de leur leader Sisiku Julius Ayuk Tabe, condamnĂ© Ă  la prison Ă  vie, le 20 aoĂ»t 2019[449]. Elle repose essentiellement sur le bouche Ă  oreille, de postes et de dĂ©nonciations sur les rĂ©seaux sociaux et d’une chaĂźne de propagande interdite appelĂ©e SCBC TV[450].

    Crimes de guerre

    Par l'armée camerounaise

    Des preuves photographiques montrent que les forces armées camerounaises adoptent une stratégie cohérente consistant à brûler les villages. L'armée affirme que les soldats qui ont été filmés sont des séparatistes portant des uniformes volés de l'armée camerounaise, ce qui est démenti par les résidents locaux. Les images satellite montrent que les villages ont subi d'importants dégùts. Les journalistes se sont vu refuser l'entrée dans les zones de conflit, et les soldats ont l'interdiction de porter des téléphones portables[451]. En août 2018, le Centre pour les droits de l'homme et la démocratie en Afrique publie une liste de 106 villages qui ont été attaqués par les forces gouvernementales depuis octobre 2017. Citant des récits de témoins oculaires, des vidéos et des photos comme preuves, le Centre affirme que 71 de ces villages ont été complÚtement détruits et dépeuplés, tandis que les 34 autres ont été partiellement désertés[452].

    Les engins explosifs improvisés devenant une menace croissante pour ses soldats, le Bataillon d'intervention rapide aurait forcé des civils à agir comme des démineurs humains[431].

    Par les séparatistes

    Un lycée bilingue détruit à Fontem.

    Fin 2017, les séparatistes déclarent un boycott scolaire, attaquent et brûlent les écoles qui refusent de fermer leurs portes. Entre février 2017 et mai 2018, au moins 42 écoles sont visées[451]. Certains séparatistes considÚrent les écoles comme des cibles légitimes car la langue française y est enseignée comme une matiÚre obligatoire[425].

    En juillet 2019, prĂšs de 6 000 Ă©coles sont fermĂ©es Ă  travers les rĂ©gions anglophones, affectant plus de 600 000 enfants. Les sĂ©paratistes commencent Ă  ouvrir leurs propres Ă©coles en septembre 2019, mais celles-ci sont insuffisantes pour couvrir les besoins Ă©ducatifs dans les zones qu'ils contrĂŽlent.

    En septembre 2020, les séparatistes de premier plan Mark Bareta et Eric Tataw appellent à la fin du boycott des écoles[453], mais Sisiku Julius Ayuk Tabe, Samuel Ikome Sako et Lucas Ayaba Cho rejettent cet appel, insistant tous sur le fait qu'un cessez-le-feu doit précéder la reprise des cours[454]. Les attaques contre les écoles provoquent une perte de soutien des habitants qui avaient une certaine sympathie envers les séparatistes[455].

    En septembre 2021, les Forces de défense de l'Ambazonie (FDA) donnent des instructions pour la réouverture des écoles[456].

    Dans leurs efforts pour rendre les rĂ©gions anglophones ingouvernables, les sĂ©paratistes mutilent des employĂ©s de sociĂ©tĂ©s d'État[457]. En outre, des enlĂšvements contre rançon ont lieu frĂ©quemment[458], de mĂȘme que des chantages exercĂ©s sur des civils pour qu'ils transfĂšrent de l'argent afin de financer la lutte armĂ©e. NĂ©anmoins, il ne fait aucun doute que des sĂ©paratistes commettent certains de ces actes[459], suscitant parfois la condamnation du gouvernement intĂ©rimaire de l'Ambazonie[457].

    Tout au long de l'année 2017, il n'y a pas eu de rapports indiquant que les FDA utilisent la violence contre des civils.

    En octobre 2018, cinq attaques sont signalĂ©es bien qu'elles ne soient pour la plupart pas mortelles. La mort d'un civil est attribuĂ©e Ă  une attaque des FDA. D'autres groupes sĂ©paratistes attaquent des civils 25 fois dans le mĂȘme laps de temps et sont responsables de 13 dĂ©cĂšs de civils[15]. Les sĂ©paratistes sont accusĂ©s Ă©galement d'utiliser des Ă©coles et des Ă©glises comme casernes militaires[460].

    En juillet 2019, le Cameroun accuse les séparatistes d'occuper plus de 50 écoles[461]. Les forces séparatistes se livrent également à une extorsion généralisée de la population civile, dans les régions anglophones[24].

    En 2021, certains combattants séparatistes commencent à s'habiller avec des uniformes militaires camerounais, capturés comme ruse de guerre[462], violant la convention de La Haye de 1907 IV, article 23[463].

    Bilan humain

    Entre septembre 2017 et février 2018, le Cameroun affirme avoir perdu 22 soldats et policiers dans le conflit. En mai, au moins 44 soldats et policiers sont tués.

    En juin 2018, le chiffre officiel passe à 84 morts[464]. En l'espace de deux semaines, dans la seconde moitié du mois de juin, le chiffre officiel monte à plus de 120 morts[114].

    En octobre 2018, l'armée et la police dénombrent au moins 175 tués. Les pertes séparatistes sont estimées à plusieurs centaines[465].

    Le conflit s'intensifie au dĂ©but de l'annĂ©e 2019. En juin, les pertes militaires et policiĂšres camerounaises sont estimĂ©es Ă  environ 500 morts. Les sĂ©paratistes, quant Ă  eux, dĂ©nombrent environ 1 000 combattants tuĂ©s. Les groupes fĂ©dĂ©ralistes et sĂ©paratistes contestent ces chiffres. Alors que les mouvements fĂ©dĂ©ralistes affirment que le conflit a fait entre 3 000 et 5 000 morts Ă  l'Ă©tĂ© 2019, les sĂ©paratistes affirment qu'entre 5 000 et 10 000 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es[9].

    Bien que les pertes civiles soient difficiles Ă  dĂ©terminer, en mai 2019, elles sont estimĂ©es par des sources indĂ©pendantes Ă  environ 650 tuĂ©s, sur un bilan total de 1 850 morts[7]. En janvier de la mĂȘme annĂ©e, le diocĂšse de Kumbo documente 385 dĂ©cĂšs civils dans la seule ville de Kumbo, au cours des sept derniers mois. En septembre 2019, des sources indĂ©pendantes dĂ©clarent que le conflit a coĂ»tĂ© la vie Ă  environ 3 000 personnes, en comptant Ă  la fois les combattants sĂ©paratistes et les civils[466].

    En fĂ©vrier 2020, entre 800 et 1 000 soldats camerounais sont tuĂ©s[8]. En outre, au moins 250 membres de l'ethnie Mbororos sont tuĂ©s en juillet 2020, en comptant Ă  la fois les civils et les combattants loyalistes[467].

    En 2021, les pertes des forces camerounaises augmentent car les séparatistes sont de mieux en mieux armés[432] - [10].

    Impact du conflit

    Conséquences humanitaires

    Déplacés internes du conflit à Douala en mars 2020.

    En janvier 2018, 15 000 personnes avaient fui les rĂ©gions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun pour se rĂ©fugier au Nigeria[468]. Ce nombre est passĂ© Ă  au moins 40 000 personnes en fĂ©vrier[469]. En aoĂ»t 2018, plus de 180 000 personnes avaient Ă©tĂ© dĂ©placĂ©es en raison du conflit[470]. En mai 2019, 530 000 personnes avaient Ă©tĂ© dĂ©placĂ©es Ă  l'intĂ©rieur du pays et 35 000 avaient fui au Nigeria[7]. En juin 2019, l'UNICEF a dĂ©clarĂ© que 1,3 million de personnes dans les rĂ©gions anglophones avaient besoin d'une aide humanitaire[471].

    Selon un rapport de l'International Crisis Group (ICG), en fĂ©vrier 2022, au moins 6 000 personnes avaient Ă©tĂ© tuĂ©es dans le conflit, tandis que 765 000 personnes se sont rĂ©fugiĂ©es, en particulier au Nigeria[472].

    Conséquences économiques

    Le conflit a gravement nui Ă  l'Ă©conomie locale. En juin 2018, la Cameroon Development Corporation, une entreprise publique comptant 22 000 employĂ©s, a dĂ©clarĂ© que le conflit pourrait entraĂźner la perte de 5 000 emplois Ă  court terme. En juillet 2018, l'ONG camerounaise Human Is Right a indiquĂ© que le conflit avait provoquĂ© une augmentation de 70 % du chĂŽmage dans le secteur agricole. Les secteurs de l'huile de palme et du cacao dans la rĂ©gion du Sud-Ouest avaient pris un coup sĂ©vĂšre, l'entreprise publique Pamol Plantations Plc abandonnant les plantations dans certaines zones. L'entreprise privĂ©e Telcar Cocoa a indiquĂ© que la production de cacao avait chutĂ© de 80 %. L'ONG a suggĂ©rĂ© que les entreprises passent des accords avec les sĂ©paratistes afin de sauvegarder leurs installations[473]. En 2019, les recettes fiscales annuelles dans les rĂ©gions anglophones avaient chutĂ© de 800 000 Ă  1 000 dollars, et en 2020, presque tous les agents du fisc avaient fui leurs postes de passage Ă  la frontiĂšre nigĂ©riane[474]. Les sĂ©paratistes visent Ă  empĂȘcher l'État camerounais de percevoir des revenus des rĂ©gions anglophones, afin que le coĂ»t du contrĂŽle des rĂ©gions dĂ©passe les avantages[112].

    Le conflit a provoqué l'exode de la communauté d'affaires nigériane des régions anglophones, ainsi que des commerçants nigérians qui géraient les marchés clés[475].

    Conséquence environnementale

    Des milliers de personnes déplacées ont fui vers des zones naturelles protégées, mettant en danger la faune et la flore qui s'y trouvent[476].

    RĂ©actions

    RĂ©actions nationales

    La crise anglophone au Cameroun est devenue une question qui divise la politique du pays. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, considÚre les séparatistes comme des terroristes et soutient une solution militaire au conflit[477]. Le RDPC a soutenu à la fois la tenue et la conclusion du Grand dialogue national, qui a été organisé par le gouvernement camerounais[478]. En septembre 2020, le gouvernement camerounais était divisé sur la question des pourparlers avec les séparatistes, avec un camp, y compris le premier ministre, qui préconise une fin négociée du conflit, et l'autre camp qui s'oppose aux négociations[479].

    Pendant ce temps, l'opposition n'a pas mĂ©nagĂ© ses critiques Ă  l'Ă©gard de la gestion du conflit par le gouvernement. En janvier 2019, le Front social dĂ©mocrate a annoncĂ© qu'il s'opposerait Ă  toute Ă©lection future dans le pays tant que le conflit est en cours. Le parti soutient une solution nĂ©gociĂ©e au conflit, et a demandĂ© un cessez-le-feu, l'ouverture d'un dialogue, l'amnistie pour toutes les personnes emprisonnĂ©es dans le cadre du conflit, la crĂ©ation d'une commission de vĂ©ritĂ© et de rĂ©conciliation, et la dĂ©centralisation du pays[480]. En mars 2019, le Front social dĂ©mocrate a accusĂ© des membres du gouvernement camerounais de soutenir certains Ă©lĂ©ments armĂ©s dans les rĂ©gions anglophones. En mai 2019, le Front social dĂ©mocrate a annoncĂ© qu'il boycotterait les cĂ©lĂ©brations de la FĂȘte nationale en signe de sympathie pour les populations des rĂ©gions anglophones vivant dans un Ă©tat de guerre civile[481].

    De plus petits partis d'opposition, comme le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), reprochent Ă©galement au gouvernement de ne pas avoir rĂ©solu le conflit[482]. Le 26 janvier 2019, la Brigade anti-sardinards (BAS), collectif de la diaspora camerounaise perçu comme proche du MRC ont envahi l'ambassade du Cameroun en France, invoquant entre autres raisons la crise anglophone au Cameroun[483]. En mai 2019, le MRC a rejoint le Front social dĂ©mocrate pour boycotter les cĂ©lĂ©brations de la FĂȘte nationale. En aoĂ»t 2020, le leader du MRC, Maurice Kamto, a menacĂ© de lancer une « gigantesque campagne nationale » pour renverser le prĂ©sident Paul Biya si ce dernier convoquait le corps Ă©lectoral sans avoir d'abord rĂ©solu le conflit[484]. Le Cameroon People's Party (CPP) a adoptĂ© une approche nuancĂ©e, condamnant Ă  la fois le gouvernement et les sĂ©paratistes. Le leader du parti, Kah Walla, a dĂ©clarĂ© que le conflit pouvait ĂȘtre rĂ©solue en fĂ©dĂ©ralisant le Cameroun[485].

    RĂ©actions internationales

    La crise anglophone au Cameroun est devenue un dĂ©fi diplomatique pour le pays et fragilise les relations du pays avec certains de ses alliĂ©s. Alors que les États membres de l'Union africaine[486] et la France[487] adoptent une position neutre ou se rangent du cĂŽtĂ© du gouvernement camerounais, plusieurs pays europĂ©ens et les États-Unis critiquent le Cameroun[488]. Les États-Unis sont particuliĂšrement virulents dans leurs critiques. En juillet 2019, Ă  la suite d'une mission d'enquĂȘte de certains de ses membres dans le pays, la Chambre des reprĂ©sentants appelle Ă  la rĂ©introduction d'un systĂšme fĂ©dĂ©ral au Cameroun[489] - [490].

    En juin 2019, la Suisse annonce que le gouvernement camerounais et les séparatistes lui avaient demandé d'agir en tant que médiateur, et que des négociations auraient lieu[188]. C'était le premier cas connu de pourparlers entre les deux parties belligérantes, et il a été accueilli avec un soutien international[491]. Cependant, les pourparlers échouent finalement[492]. Ces pourparlers sont appelés le « processus suisse », mais ils ne sont soutenus que par une faction du mouvement indépendantiste. Sisiku Julius Ayuk Tabe et Lucas Ayaba Cho s'y opposent tous deux et le gouvernement camerounais n'adhÚre pas non plus aux pourparlers, ce qui les rend inefficaces. La faction du mouvement alignée sur Samuel Ikome Sako continue d'insister sur le fait que les pourparlers mis en place par la Suisse sont le seul moyen de résoudre le conflit[24].

    Notes et références

    1. « BREAKING NEWS: Explosions in Bamenda and Killings in Besongabang Military Base, ADF Claims Responsibility », sur web.archive, (consulté le )
    2. (en) « Cameroon:Anglophone crisis has spilled over Francophone zones-SDF », (consulté le ).
    3. « Cameroun: l'armée "sans état d'ùme" avec les séparatistes », sur Le Figaro, (consulté le )
    4. (en) « Cameroon sees more vigilante groups against insecurity in Anglophone regions », sur Xinhuanet, (consulté le )
    5. (en) « Cameroon Chiefs Create Militias for Protection from Separatists », sur Voice of America, (consulté le )
    6. International Institute for Strategic Studies. (2014). Chapter Ten: Country comparisons – commitments, force levels and economics. The Military Balance, 114(1), 471–492. doi:10.1080/04597222.2014.871887
    7. (en) « Cameroon’s Anglophone Crisis: How to Get to Talks? », sur Crisis Group, (consultĂ© le ).
    8. (en) « Briefing: Cameroon's intensifying conflict and what it means for civilians », sur The New Humanitarian, (consulté le )
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    Voir aussi

    Bibliographie

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    Articles connexes

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