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John Fru Ndi

John Fru Ndi, né le à Baba II (Cameroun britannique)[1] et mort le à Yaoundé (Cameroun)[2], est un homme politique camerounais.

John Fru Ndi
John Fru Ndi en 2011.
Biographie
Naissance
Décès
Pseudonyme
Chairman
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Parti politique

Fondateur et dirigeant du parti d'opposition Front social démocrate (SDF), il est candidat face à Paul Biya aux élections présidentielles de 1992, 2004 et 2011.

Biographie

Naissance

John Fru Ndi naît le 7 juillet 1941 dans le village de Baba II, près de Bamenda, dans le département de la Mezam dans la région du Nord-Ouest du Cameroun, alors sous mandat britannique[3] - [4]. Le titre de Ni (marque de respect), lui est donné à sa naissance[3].

Études et activités profesionnelles

John Fru Ndi étudie de 1952 à 1957 à la Baforchu Basel puis à la Native Authority School Santa à Santa de 1954 à 1957, où il obtient le FSLC, avant de poursuivre ses études au Nigeria à la Lagos City College, où il obtient le O level[5]. En 1966, il rentre au Cameroun et vend des légumes[4]. Il tient une librairie à Bamenda nommée le Ebibi Book Centre[3] - [4], dirige un club de football de 1979 à 1988 puis dirige la branche du Lions Clubs de Bamenda de 1987 à 1988.

Parcours politique

John Fru Ndi (en blanc) en 2010.

John Fru Ndi est candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, dans la circonscription du Mezam lors des élections parlementaires de 1988, où il est battu par une autre liste du RDPC[6].

En 1990, John Fru Ndi fonde le Front social démocrate (SDF), un parti d'opposition[3]. Il est élu président national du parti lors de sa première convention nationale ordinaire, tenue à Bamenda en mai 1992[3].

En 1992, lors de la toute première élection présidentielle pluraliste du Cameroun, John Fru Ndi en deuxième position avec 36 %, derrière Paul Biya (40 %), au pouvoir depuis 1982. Invoquant de nombreuses fraudes en sa défaveur, il se déclare élu, mais Paul Biya, avec l'aval de la Cour suprême et le soutien de la France, se déclare vainqueur et le fait mettre en résidence surveillée à domicile pendant plusieurs mois, au Ntarikon Palace, à Bamenda. Après cet épisode, il prétend avoir été reçu à la Maison-Blanche lors de l'investiture du nouveau président américain Bill Clinton (il fournit une photo, qui plus tard s’avère avoir été truquée).

John Fru Ndi est mis en examen pour « complicité d’assassinat, blessures simples et blessures légères » avec une vingtaine d'autres dirigeants du parti en , à la suite du décès de Grégoire Diboulé, lors des affrontements suivant un conflit à la direction du SDF entre John Fru Ndi et Bernard Muna.

Candidat aux élections sénatoriales de 2013 dans le Nord-Ouest, John Fru Ndi est battu[7].

Accusations de corruption

Le rapport du Comité catholique contre la faim et pour le développement sur les biens mal acquis de 2009 fait état d'une accusation de corruption, aux détours d'un passage du rapport consacré aux « largesses de Paul Biya » qui, selon cette source, « serviraient aussi à amadouer l’opposition ». Le rapport rapporte l'accusation relayée par le journal camerounais The Post du , qui elle-même se réfère à la lettre d’information londonienne Africa Confidential et indique que « le leader de l’opposition John Fru Ndi aurait accumulé une fortune de plus de 125 millions de dollars, dont « plus de 70 % de l’argent provient de ses deals politiques avec le chef de l’État camerounais en fonction » », entre et 2005 ». John Fru Ndi nie et Africa Confidential dément avoir mené une telle enquête[8].

Il est en outre accusé d’avoir perçu 500 millions de francs CFA lors de l'élection présidentielle de 2004 pour casser la dynamique de l’opposition[9].

Enlèvements

Le , au cours de la crise anglophone au Cameroun, son frère est enlevé par des hommes armés, qui exigent une rançon[10]. Huit jours plus tard, il est lui-même enlevé, alors qu'il se rendait à Kumbo, dans la région du Nord-Ouest, pour assister aux funérailles de Joseph Banadzem, chef du groupe parlementaire du SDF. Il est libéré peu après, le SDF décrivant toute l'affaire comme un « malentendu » rapidement résolu[11]. Il est révélé le lendemain que les séparatistes avaient enlevé John Fru Ndi afin d'avoir une chance de lui parler. Dans une vidéo diffusée en ligne, les hommes armés demandent au leader du SDF de retirer tous les législateurs SDF de l'Assemblée nationale et du Sénat. Fru Ndi a répondu qu'il ne le ferait pas, affirmant que cela serait contre-productif[12].

Mort

Le , John Fru Ndi meurt à Yaoundé des suites d'une longue maladie[2]. L'annonce est rendue officielle sur le site internet du parti SDF, et signé de Joshua Osih.

Vie privée

La première femme de John Fru Ndi, Susan, décède après avoir accouché en 1973. Sa deuxième femme, Rose, avec laquelle il a été marié pendant plus de 25 ans, décède en 2004. Ils ont eu plusieurs enfants. Après sa mort, il crée une fondation caritative à son nom[13].

Notes et références

  1. (en) Mark Dike DeLancey, Rebecca Mbuh, Mark W. Delancey, « Fru Ndi, John (1941-) », in Historical Dictionary of the Republic of Cameroon, Scarecrow Press, 2010 (4e éd.), p. 184-185 (ISBN 9780810873995)
  2. « Au Cameroun, décès de l’opposant John Fru Ndi – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  3. (de) « Party mit Bitcoins und co », sur sdfparty.org (consulté le ).
  4. (en) Nantang Jua, « Ndi, Ni John Fru », dans Thomas M. Leonard, Encyclopedia of the Developing World, Routledge, , p.1116.
  5. Juin 2012 | Livre | 21, « FRU NDI , John », sur Camerlex, (consulté le )
  6. Encyclopedia of the Developing World, Routledge, (ISBN 978-1-135-20508-9, lire en ligne)
  7. Clarisse Juompan-Yakam, « John Fru Ndi, la gifle ! », in Jeune Afrique, 29 avril 2013
  8. Rapport du CCFD (Ccfd-Terre solidaire), page numéroté 104, [PDF] .
  9. Quotidien Mutations, enquête du 22 février 2007.
  10. « Cameroon: John Fru Ndi's brother kidnapped », sur Journal du Cameroun, (consulté le )
  11. « Cameroon: SDF Chairman Ni John Fru Ndi released after brief kidnap », sur Journal du Cameroun, (consulté le )
  12. (en-GB) Maxcel Fokwen, « I Will Not Recall Senators, MPs From Biya’s Parliament, Fru Ndi Tells Ambazonia Fighters », sur National Times (consulté le )
  13. (en-GB) « John Fru Ndi obituary: Cameroon's brave champion of democracy », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • « Les 50 personnalitĂ©s qui font le Cameroun : John Fru Ndi », Jeune Afrique, n° 2520-2521, du au , p. 35
  • (en) Mark Dike DeLancey, Rebecca Mbuh, Mark W. Delancey, « Fru Ndi, John (1941-) », in Historical Dictionary of the Republic of Cameroon, Scarecrow Press, 2010 (4e Ă©d.), p. 184-185 (ISBN 9780810873995)

Liens externes

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