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Kah Walla

Edith Kahbang Walla, dite Kah Walla, née le à Ibadan au Nigéria, est une cheffe d'entreprise et femme politique camerounaise, candidate à l'élection présidentielle 2011.

Kah Walla
Illustration.
Edith Kah Walla, en 2010.
Fonctions
1re présidente du CPP
En fonction depuis le
Biographie
Nom de naissance Edith Kahbang Walla
Date de naissance
Lieu de naissance Ibadan (Nigéria)
Nationalité Camerounaise
Parti politique CPP (depuis 2011)
Diplômée de Howard University (États-Unis)
Profession Consultante

Elle est à la tête d'un cabinet conseil en leadership et management dénommé STRATEGIES! qu'elle a créé en 1995[1]. Elle s'engage en politique au sein du Social Democratic Front (SDF), parti politique leader de l’opposition, et est élue en 2007 au conseil municipal de la mairie de Douala1er[2].

Elle démissionne du SDF en 2010 et devient la candidate du Cameroon People's Party (CPP) à l'élection présidentielle de 2011[3], à la suite de son élection à la tête de ce parti le [4], succédant ainsi au Pr Samuel Fon Tita qui avait créé ce parti en 1991.

Kah Walla a été reconnue en 2007 comme l'une des sept femmes entrepreneures influentes d'Afrique par la Banque mondiale. En 2011, elle est comptée parmi les 150 femmes qui font bouger le monde d'après l'hebdomadaire américain Newsweek[5].

Vie personnelle

Edith Kah Walla dans ses bureaux Ă  Douala

Famille

Edith Kahbang Walla est née le à Ibadan au Nigéria. Son père John Salomon Walla fut, avant sa mort, directeur de cabinet de John Ngu Foncha et de Salomon Tandeng Muna, puis inspecteur général, directeur de la marine marchande à Douala et enfin représentant du Cameroun à la conférence ministérielle de l'Afrique de l'ouest et de l'Afrique centrale sur les affaires maritimes à Abidjan.

Sa mère, Grace Ebako Walla[6], aujourd'hui à la retraite, est titulaire de deux doctorats : un en santé publique et un autre en éducation pour la santé. Elle a dirigé l'ONG Camnafaw (Cameroon National Association for Family Welfare)[7].

Kah Walla est originaire de la région du Nord-Ouest du Cameroun, plus précisément de Bali Nyonga par son père et de Pinyin par sa mère[8] - [2] elle est célibataire sans enfant[9].

Études et formation

Kah Walla a commencé ses études primaires à l’école américaine de Yaoundé.

Elle poursuit ensuite son cursus secondaire au lycée de Bouaké en Côte d’Ivoire. Après son baccalauréat, elle est admise à l'Université Howard à Washington, aux États-Unis, où elle obtient une licence en zoologie en 1986, avant de se lancer à la quête d’un Master Of Business Administration en 1990 toujours à la Howard University [4].

Carrière professionnelle

Après l'obtention de son MBA, Kah Walla retourne immédiatement au Cameroun où elle travaille pendant quatre ans pour un cabinet dénommé Bikanda Conseil, avant de créer son propre cabinet, STRATEGIES!, en [10]. Elle est toujours à la tête de ce cabinet spécialisé en leadership et management.

Carrière politique

Premiers pas

Sa famille a toujours été une source de motivation et d'inspiration pour elle dans le domaine politique [2]. C’est au sein du SDF, au début des années 1990, qu’Edith Kahbang Walla commence sa carrière politique au Cameroun en tant qu’observatrice. Elle acquiert de l’expérience au fil des années ; avec l’appui d’un de ses collègues, ils rédigent le dernier discours du chairman du SDF, Ni John Fru Ndi, prononcé lors de sa campagne en 1992[2]. En 2008, Cameroun Ô Bosso, son mouvement, voit le jour[4].

Entrée au Social Democratic Front

En 2007, elle décide de rejoindre officiellement le SDF et est élue conseillère municipale dans la ville de Douala, dans l'arrondissement de Douala 1er[11].

Le , elle démissionne du SDF après une accusation de malversation financière ; elle est élue présidente du Cameroon People's Party quelques mois plus tard[4].

Candidature à l'élection présidentielle de 2011

C'est en 2010, que Kah Walla informe la presse de son intention de se présenter à l'élection présidentielle de 2011. Elle se désolidarise tout d'abord du SDF en donnant sa démission. Et, quelque temps plus tard, elle intègre le CPP et en devient la présidente en avril 2011. Elle expliquera par la suite que le parti pour lequel elle a milité depuis sa création ne partageait plus les mêmes idéaux qu'elle, notamment en ce qui concernait la vision pour l'élection présidentielle[12].

Entre 2010 et 2011, Kah Walla multiplie les interventions dans la presse afin de faire connaître son parti, le CPP, inconnu quoique créé depuis 1991. À travers le slogan « The people first », le parti trouve un écho auprès des jeunes, qui sont sa cible principale.

Pour attirer le maximum de jeunes possible, Kah Walla encourage les inscriptions sur les listes Ă©lectorales dans l'ensemble du pays. La campagne de sensibilisation lui aura permis de s'adresser Ă  plus de 500 000 Camerounais en très peu de temps[2].

Kah Walla, en lice pour la présidentielle au même titre que 22 autres candidats, parmi lesquels Paul Biya, se lance activement dans la campagne et fait des propositions impliquant les jeunes et la grande majorité de la population. Entre révision du mandat présidentiel et limitation des mandatures, sous le slogan “Kah Walla 2011 – The Time is Now !”, ses propositions ont pour but d'affirmer sa candidature[5].

À l'issue de l'élection, elle est classée 6e sur les 23 candidats[5] avec 0,72 % des suffrages exprimés[13]. Le scrutin est remporté par le président sortant, Paul Biya[14].

Crise anglophone au Cameroun

En mars 2019, elle a suscité la controverse et les critiques de nombreux Camerounais anglophones pour des remarques qu'elle a faites lors d'une table ronde à l'Elliott School of International Affairs de l'Université George-Washington. Elle s'exprimait lors d'un événement intitulé "Crisis in Cameroon"[15], assise aux côtés de la directrice de l'Institut d'études africaines, Jennifer Cooke, et de R. Maxwell Bone, ainsi que d'un étudiant de l'université qui avait passé du temps dans les régions anglophones du Cameroun. Elle a fait des commentaires accusant les séparatistes anglophones opérant depuis la diaspora de mensonges et d'hypocrisie. Les remarques qu'elle a faites ont suscité l'approbation de Jennifer Cooke et de R. Maxwell Bone et sont ensuite devenues virales sur les médias sociaux. Les autres panélistes ont alors été critiqués pour leur partialité et leur opposition à la sécession anglophone, et accusés de vouloir devenir ministre dans le gouvernement actuel de Paul Biya. Elle, ainsi que les deux autres panélistes, ont déclaré que les commentaires ont été sortis de leur contexte, et qu'elle, ainsi que Bone et Cooke, ont critiqué le gouvernement camerounais pendant d'autres parties du panel[16].

Après le panel, elle et R. Maxwell Bone ont été victimes de menaces de mort et d'intimidation de la part d'individus affiliés à la cause séparatiste. Ceci était particulièrement inquiétant pour R. Maxwell Bone qui travaille beaucoup avec les ONG du Cameroun anglophone. Kah réside à Douala, les menaces n'ont donc pas été considérées comme un danger immédiat pour elle. Depuis l'été 2019, ils continuent de faire l'objet de menaces, de désinformation et d'intimidation. Des affirmations ont été faites selon lesquelles cela montre la véritable nature des séparatistes anglophones, une affirmation que ces derniers nient.

Prix et distinctions

Kah Walla a reçu plusieurs prix et distinctions en tant qu'entrepreneur et en tant que militante :

  • En 2007, elle est reconnue par la Banque mondiale, dans son rapport Doing Business: Women in Africa, comme l'une des sept femmes entrepreneurs qui travaillent Ă  amĂ©liorer l'environnement des affaires au Cameroun.
  • En 2010, elle est citĂ©e par les magazines amĂ©ricains Newsweek et Daily Beast comme l'une des 150 femmes qui font bouger le monde[4].
  • En 2011, elle reçoit le Vital Voices Global Leadership Award in public Life[17].
  • En 2014, elle est titulaire du DVF Award (remis par Diane Von Furstenberg)[18].
  • En 2015, elle est rĂ©cipiendaire du Vital Voices Vanguard Award 2015[19].

Notes et références

  1. « Leadership : IMFURA donne 20 secrets de Kah Walla, CEO de STRATEGIES! », sur www.imfura.com (consulté le )
  2. Equipe Agence AIC, « Kah Walla, candidate à la présidentielle, face à Henri FOTSO - AIC - Agence Africaine d'Information et de Communication », sur agenceaic.net (consulté le ).
  3. « Cameroun, le Top 5 des femmes politiques célibataires : Tutu Muna, Kah Walla, Aminatou Ahidjo, Denise Fampou et Kalla Lobe - Camer.be », sur camer.be (consulté le ).
  4. « Cameroun : Kah Walla, une candidate ambitieuse à la présidentielle de 2011 - JeuneAfrique.com », sur JeuneAfrique.com (consulté le ).
  5. « Les 23 candidats à l'élection présidentielle 2011 », sur www.cameroon-tribune.cm (consulté le ).
  6. « Vie publique - Edith Kahbang Walla candidate du CPP », sur www.guide.mboa.info (consulté le ).
  7. Ici Les Gens du Cameroun, décembre 2010, édition Groupe Millenium, p. 10.
  8. « Présidentielle camerounaise : les principaux outsiders de Paul Biya - JeuneAfrique.com », (consulté le )
  9. « Cameroon-Info.Net :: Presidentielle 2011: Portraits des 21 Candidats retenus par ELECAM », sur www.cameroon-info.net (consulté le ).
  10. « Grioo.com : Kah Walla, candidate à l'élection présidentielle 2011 au Cameroun » (consulté le )
  11. « Journal Du Cameroun.com: Kah Walla, le visage féminin de la politique au Cameroun », sur www.journalducameroun.com (consulté le ).
  12. « Kah Walla, adhérente au RFD, candidate à la présidence du Cameroun | Women's Democracy Network », sur www.wdn.org (consulté le ).
  13. « Journal Du Cameroun.com: Cameroun: Voici les résultats de l'élection présidentielle du 09 octobre 2011 », sur www.journalducameroun.com (consulté le ).
  14. « Paul Biya remporte sans surprise l'élection présidentielle au Cameroun », sur RFI Afrique (consulté le ).
  15. Elliott School of International Affairs, DSC04559, (lire en ligne)
  16. (en) « https://twitter.com/apocsnet/status/1119175000202842112 », sur Twitter (consulté le )
  17. « Global Leadership Awards 2011: Kah Walla | Vital Voices », sur www.vitalvoices.org (consulté le )
  18. (en-US) Lauren McCarthy, « DVF Awards Honor Extraordinary Women », (consulté le )
  19. Vital Voices Global Partnership, « President Bill Clinton, Vital Voices Global Partnership Celebrate Groundbreaking Women from around the World », sur www.prnewswire.com (consulté le )

Articles connexes

Voir aussi

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