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Extorsion

L'extorsion est l'action d'obtenir quelque chose de force d’une personne. On utilise couramment le terme de racket qui renvoie Ă  la mĂȘme infraction. La pratique consiste surtout Ă  obtenir un avantage par la coercition.

Dans la plupart des juridictions, l'extorsion est susceptible de constituer une infraction pénale. Le vol qualifié est la forme d'extorsion la plus simple et la plus courante, bien que le fait de proférer des menaces infondées dans le but d'obtenir un avantage commercial déloyal soit également une forme d'extorsion.

En France

Extorsion
Territoire d’application Drapeau de la France France
Incrimination article 312-1
Classification DĂ©lit
Circonstance(s) aggravante(s) 312-2 Ă  312-7
Prescription 6 ans
Compétence Tribunal correctionnel

En droit pénal français, l'extorsion est un délit, dont l'incrimination se trouve à l'article 312-1 du Code pénal français[1]. Il s'agit du « fait d'obtenir par violence, menace de violences ou contrainte une signature, un engagement, une renonciation, la révélation d'un secret ou la remise de fonds, de valeurs ou d'un bien quelconque ».

L'extorsion est un délit : pour qu'une personne soit condamnée pour extorsion, il est nécessaire de démontrer la présence d'un élément matériel ainsi que d'un élément moral.

L'Ă©lĂ©ment matĂ©riel, qui est l'ensemble des faits devant ĂȘtre rĂ©unis pour que soit caractĂ©risĂ©e l'infraction, se dĂ©compose en la remise ou l'engagement et les moyens employĂ©s.

La remise consiste en l'un des Ă©lĂ©ments mentionnĂ©s Ă  l'article 312-1 : un engagement, une signature (le dĂ©lit est constituĂ© y compris si la signature ainsi obtenue se trouve entachĂ©e de nullitĂ©[2]), la rĂ©vĂ©lation d'un secret, ou la remise de tout bien, fonds ou valeurs (y compris Ă  titre de prĂȘt[3]).

Les moyens utilisĂ©s pour obtenir cet Ă©lĂ©ment doivent ĂȘtre la violence, la menace de violence ou la contrainte. La jurisprudence a pu prĂ©ciser que la contrainte, qui peut n'ĂȘtre que morale, « doit ĂȘtre apprĂ©ciĂ©e compte tenu notamment de l'Ăąge et de la condition physique ou intellectuelle de la personne sur laquelle elle s'exerce »[4] - la Cour d'Appel de Lyon a par exemple pu, le 28 juillet 1997, juger coupable d'extorsion les membres de l’Église de Scientologie qui abordaient Ă  son domicile une jeune femme Ă©levant seule un enfant et souffrant d'une maladie nerveuse pour laquelle elle avait cessĂ© son traitement[5].

L'Ă©lĂ©ment moral de l'extorsion est constituĂ©e par « la conscience d'obtenir par la force, la violence ou la contrainte ce qui n'aurait pu ĂȘtre obtenu par un accord librement consenti »[6], cet Ă©tat d'esprit pour l'auteur de l'infraction Ă©tant dĂ©duit soit de son aveu, soit des circonstances de fait.

L'extorsion est punie en France de sept ans d'emprisonnement et de 100 000 € d'amende.

Dans certaines circonstances, l'extorsion peut devenir un crime et ĂȘtre punie au maximum de la rĂ©clusion criminelle Ă  perpĂ©tuitĂ© et de 150 000 â‚Ź d'amende « lorsqu'elle est prĂ©cĂ©dĂ©e, accompagnĂ©e ou suivie soit de violences ayant entraĂźnĂ© la mort, soit de tortures ou d'actes de barbarie » (article 312-7 du Code pĂ©nal français[7]).

Karim Benzema a fait l'objet d'une enquĂȘte pour ce dĂ©lit en [8] - [9]. Il avait menacĂ© Mathieu Valbuena de rendre publique une vidĂ©o le montrant lors de ses Ă©bats amoureux s'il ne payait pas la rançon[10] - [11].

Au Canada

En droit criminel canadien, l'extorsion est incriminée dans l'article 346 du Code criminel du Canada.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Notes et références

  1. 312-1.
  2. ArrĂȘt de la Chambre Criminelle de la Cour de Cassation, 9 mai 1867
  3. ArrĂȘt de la Chambre Criminelle de la Cour de Cassation, 23 mars 2016, n°15-80.513 (https://www.legifrance.gouv.fr/juri/id/JURITEXT000032311485)
  4. ArrĂȘt de la Chambre Criminelle de la Cour de Cassation, 6 fĂ©vrier 1997, n°96-83.145 (https://www.legifrance.gouv.fr/juri/id/JURITEXT000007066545)
  5. « 28 juillet 1997 - France. AllĂ©gement en appel de la condamnation de l'Église de scientologie de Lyon », EncyclopĂŠdia Universalis [en ligne], consultĂ© le 10 mai 2022. http://www.universalis.fr/evenement/28-juillet-1997-allegement-en-appel-de-la-condamnation-de-l-eglise-de-scientologie-de-lyon/
  6. ArrĂȘt de la Chambre Criminelle de la Cour de Cassation, 9 janvier 1991, n°90-80.478 (https://www.legifrance.gouv.fr/juri/id/JURITEXT000007065830)
  7. 312-7.
  8. « Karim Benzema et son encombrant entourage », sur Le Monde.fr (consulté le )
  9. « Affaire de la « sextape » de Valbuena : une victoire judiciaire pour Karim Benzema », sur Le Monde.fr (consulté le )
  10. « Chantage Ă  la sextape : comment Valbuena s'est fait piĂ©ger », ladepeche.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  11. Purshoothe Thayalan, « Affaire de la sextape: le tĂ©moignage Ă©difiant du maĂźtre-chanteur », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
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