Problème anglophone au Cameroun
Le problème anglophone au Cameroun (en anglais : Anglophone problem), est une question socio-politique enracinée dans l'héritage colonial du pays.
Cette question oppose classiquement et principalement de nombreux Camerounais des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les deux régions anglophones du pays au gouvernement camerounais. Cette opposition est fondée sur le fait que ces deux régions étaient administrés par le Royaume-Uni d'abord comme « territoire sous mandat » de la Société des Nations, puis comme « territoire sous tutelle » de l'Organisation des Nations unies.
Contexte
De nombreux ressortissants des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest pensent qu'il existe un problème anglophone, alors que d'autres ne le pensent pas. Le terme « anglophone » crée aujourd'hui beaucoup de controverses, en effet, beaucoup d'anciens Camerounais francophones qui sont soit multilingues, soit ne parlent que l'anglais (la plupart d'entre eux sont passés par le sous-système d'éducation anglo-saxon) se considèrent comme des anglophones. L'origine du problème anglophone au Cameroun remonte à la Conférence de Foumban de 1961 qui a réuni les deux Cameroun, aux héritages coloniaux différents, en un seul État. Le problème anglophone domine de plus en plus l'agenda politique du Cameroun[1]. Ce problème a conduit à des arguments et des actions (manifestations, grèves, etc.) qui plaident pour un retour au fédéralisme ou la sécession[1]. L'incapacité à résoudre le problème anglophone menace la capacité du Cameroun à créer une unité nationale entre les deux groupes linguistiques[1].
Origines
La colonisation européenne
Les racines du problème anglophone remontent à la Première Guerre mondiale, lorsque le Cameroun était un protectorat allemand. Les Allemands ont acquis une certaine influence au Cameroun en 1845, lorsqu'Alfred Saker, de la Société missionnaire baptiste, a ouvert une station missionnaire. En 1860, des marchands allemands ont établi une usine : la Woermann Company. Le 5 juillet 1884, des tribus locales ont accordé à la Woermann Company les droits de contrôle de la rivière Kamerun, jetant ainsi les bases de la colonisation allemande ultérieure du Cameroun. En 1916, pendant la Première Guerre mondiale, la France, le Royaume-Uni et la Belgique ont uni leurs forces pour envahir le protectorat. Plus tard, le traité de Versailles a accordé à la France et au Royaume-Uni des mandats sur le Cameroun pour sanctionner les Allemands qui avaient perdu la guerre. La plus grande partie de l'ancien Cameroun allemand est confiée aux Français, soit plus de 430 000 km2 de territoire. Les Britanniques se voient attribuer le reste, la partie occidentale de l'ancien Cameroun allemand, limitrophe du Nigeria, qu'ils divisent ensuite en Cameroun septentrional, soit environ 45 000 km2 de territoire, et en Cameroun méridional, soit 42 900 km2 de territoire. Chaque colonisateur influencera plus tard leurs possessions avec ses langues et cultures, ce qui en fera des anglophones et des francophones. La grande différence de territoire attribué a fait que le Cameroun actuel a une majorité de population francophone et une minorité de population anglophone.
Accession à l'indépendance
Après la Seconde Guerre mondiale, une vague d'indépendance a déferlé rapidement sur toute l'Afrique. Les Nations unies obligent le Royaume-Uni et la France à céder leurs possessions et à les guider vers l'indépendance[2]. Deux options politiques s'offrent au Cameroun britannique[2] : il peut devenir indépendant en se joignant au Nigeria ou au Cameroun. Aucune option d'autodétermination n'était proposée[2]. L'option la plus souhaitée était l'indépendance, la plus impopulaire étant le rattachement avec le Cameroun[2]. Cependant, lors du référendum de 1961, les Britanniques ont fait valoir que le Cameroun méridional n'était pas assez viable économiquement pour se maintenir en tant que nation indépendante et qu'il ne pouvait survivre qu'en s'unissant soit au Nigeria soit au Cameroun. Bien que les documents des Nations unies sur les « territoires non-autonomes » stipulent que « l'intégration doit être le résultat des souhaits librement exprimés par les peuples du territoire », les Nations unies rejetteront plus tard l'appel du Cameroun méridional pour que l'indépendance en tant que nation indépendante soit mise sur le bulletin de vote[2] :
Les documents des Nations unies ont défini la base de l'intégration comme suit : « L'intégration à un État indépendant doit se faire sur la base d'une égalité complète entre les peuples de l'ancien territoire non autonome et ceux du pays indépendant avec lequel il est intégré. Les peuples des deux territoires doivent avoir un statut et des droits de citoyenneté égaux... à tous les niveaux des organes exécutifs, législatifs et judiciaires du gouvernement. » Avec cette promesse à l'esprit, en février 1961, le Cameroun septentrional a voté pour rejoindre le Nigeria, tandis que le Cameroun méridional a voté pour rejoindre le Cameroun.
Conférence de Foumban du 17 au 21 juillet 1961
L'objectif de la conférence constitutionnelle de Foumban était de créer une constitution pour le nouvel État fédéral groupant l'ancien Cameroun méridional et la République du Cameroun (ancien Cameroun français). La conférence réunit des représentants de la République du Cameroun, dont Ahmadou Ahidjo, le président, et des représentants du Cameroun méridional. Deux semaines avant la conférence de Foumban, des rapports indiquent que plus de cent personnes ont été tuées par des terroristes à Loum, Bafang, Ndom et Douala. Ces rapports inquiètent les partisans de la réunification qui souhaitent que le Cameroun méridional se réunifie avec la République du Cameroun. Pour la conférence, le lieu de Foumban avait été soigneusement choisi pour donner l'impression à Ahidjo qu'il avait tout sous contrôle. M. Mbile, un représentant du Cameroun méridional à la conférence, a noté : « Libérées de tous les troubles qui avaient effrayé les Camerounais anglophones, les autorités francophones avaient délibérément choisi l'endroit pour l'occasion. Toute la ville avait été nettoyée de manière exquise et les maisons avaient été badigeonnées à la chaux. La nourriture était bonne et les réceptions somptueuses. Le climat de Foumban, réel ou artificiel, a contribué à nous convaincre qu'en dépit des histoires de "meurtre et d'incendie", il pouvait exister au moins un îlot de paix à l'est du Mungo. »
Avant la conférence de Foumban, tous les partis du Cameroun méridional, les conseils des autorités autochtones et les chefs traditionnels ont participé à la conférence de Bamenda, qui a décidé d'une proposition commune à présenter lors des négociations avec la République du Cameroun. Entre autres choses, la Conférence de Bamenda s'est mise d'accord sur une fédération non centralisée afin de s'assurer qu'il y ait une distinction entre les pouvoirs des états et les pouvoirs de la fédération. La plupart des propositions de la Conférence de Bamenda ont été ignorées par Ahidjo. Certaines de ces propositions comprenaient une législature bicamérale et la décentralisation du pouvoir, mais au lieu de cela un système monocaméral a été établi avec un système de pouvoir centralisé.
Lors de la conférence de Foumban, Ahidjo a présenté aux délégués un projet de constitution. À la fin de la conférence, au lieu de créer une constitution entièrement nouvelle, les contributions des délégués du Cameroun méridional ont été reflétées dans les suggestions faites au projet qui leur avait été initialement présenté. John Ngu Foncha et Ahidjo avaient l'intention que la conférence constitutionnelle de Foumban soit brève ; cependant, les délégués ont quitté la conférence de trois jours avec l'impression qu'il y aurait des conférences séquentielles pour continuer la rédaction de la constitution. Mbile notera plus tard : « Nous aurions peut-être fait plus si nous avions passé cinq mois au lieu de cinq jours à rédiger notre constitution à Foumban ». La Constitution de la nouvelle République fédérale est convenue à Yaoundé en août 1961, entre Ahidjo et Foncha, en attendant l'approbation de la Chambre d'assemblée des deux États. En fin de compte, la Chambre d'assemblée du Cameroun occidental n'a jamais ratifié la Constitution, mais le 1er octobre 1961, la République fédérale du Cameroun a néanmoins vu le jour.
Le 6 mai 1972, Ahidjo annonce sa décision de transformer la République fédérale en un État unitaire, à condition que l'idée soit soutenue par référendum. Cette suggestion viole les articles du document de Foumban qui stipulent : « toute proposition de révision de la présente constitution, qui porte atteinte à l'unité et à l'intégrité de la Fédération, est irrecevable et les propositions de révision sont adoptées à la majorité simple des membres de l'Assemblée fédérale, à condition que cette majorité comprenne une majorité des représentants [...] de chacun des États fédérés ». Ces violations ont facilement permis l'adoption du référendum qui a transformé la République fédérale en République unie du Cameroun. En 1984, le successeur d'Ahidjo, Paul Biya, a remplacé le nom « République unie du Cameroun » par « République du Cameroun », le même nom que l'ancien Cameroun français avait adopté après son indépendance vis-à -vis de la France en 1960. Avec les changements apportés à la constitution de 1996, la référence à l'existence d'un territoire appelé le Cameroun méridional qui avait un « gouvernement autonome fonctionnel et des frontières internationales reconnues » a été essentiellement effacée.
Le problème anglophone
Malgré la non-reconnaissance ou le déni du problème anglophone par les autorités camerounaises, il existe un mécontentement de la part des anglophones, jeunes et vieux, quant à la façon dont les anglophones sont traités[2]. Ce mécontentement se manifeste par des appels au fédéralisme ou à la sécession avec des mouvements qui gagnent en force. Au cœur des griefs des anglophones se trouve la disparition de l'ancien Cameroun occidental en tant que « communauté distincte définie par des différences de langue officielle et des traditions coloniales héritées en matière d'éducation, de droit et d'administration publique[3] ». Le 22 décembre 2016, dans une lettre adressée à Paul Biya, les archevêques anglophones définissent le problème anglophone comme suit[2]:
- L'incapacité des gouvernements successifs du Cameroun, depuis 1961, à respecter et à mettre en œuvre les articles de la Constitution qui maintiennent et sauvegardent ce que l'ancien Cameroun méridional a apporté à l'union en 1961[2].
- Le mépris flagrant de la Constitution, démontré par la dissolution des partis politiques du Cameroun occidental et la formation d'un parti unique en 1966 sous le nom de L'Union nationale camerounaise, le limogeage d'Augustine Ngom Jua et la nomination de Salomon Tandeng Muna en 1968 comme Premier ministre du Cameroun occidental, et d'autres actes jugés par les Camerounais anglophones comme étant inconstitutionnels et antidémocratiques[2].
- La gestion cavalière du référendum de 1972 qui a supprimé l'élément fondamental (le fédéralisme) de la Constitution de 1961[2].
- La loi de 1984 modifiant la Constitution, qui a donné au pays le nom original du Cameroun oriental (la République du Cameroun) et a ainsi effacé l'identité et la représentativité des Camerounais anglophones de l'union originelle. Le Cameroun occidental, qui était entré dans l'union en tant que partenaire égal, a effectivement cessé d'exister[2].
- La suppression délibérée et systématique de l'identité culturelle du Cameroun occidental que la Constitution de 1961 cherchait à préserver et à protéger en prévoyant une fédération biculturelle[2].
Indépendantisme
Il existe des mouvements qui prônent l'indépendance des régions anglophones vis-à -vis du Cameroun, menés notamment par le Cameroon Action Group, la Southern Cameroons Youth League, le Conseil national du sud du Cameroun, la Southern Cameroon Peoples Organization et le Ambazonia Movement[2].
Fédéralisme
Les partisans du fédéralisme veulent un retour à la constitution convenue lors de la Conférence de Foumban de 1961, qui reconnaît l'histoire et la culture des deux États tout en leur accordant un pouvoir égal. Cette fédération avait été démantelée le 20 mai 1972 par le plus grand Cameroun francophone et étendait le pouvoir exécutif de ce dernier à tout le Cameroun occidental. Les défenseurs du fédéralisme comprennent le Consortium instrumental des dirigeants de trois syndicats basés au Cameroun : Avocats, Enseignants, et Transporteurs. Elle comprend également certains Camerounais de la diaspora, dirigés par un groupe bien organisé, l'Anglophone Action Group, Inc. (AAG). L'AAG a été l'un des premiers groupes de la diaspora à soutenir le Consortium de la société civile anglophone du Cameroun basé au Cameroun comme une alternative pacifique au retour au système fédéral d'avant 1972. Les opposants à la fédération comprennent le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, parti au pouvoir.
Unionisme
Les unionistes ne veulent pas de fédération ni d'indépendance, mais plutôt un État unitaire décentralisé ; alors qu'à l'heure actuelle, le gouvernement a un pouvoir fortement centralisé[2], ce qui viole les principes de la constitution de 1996 puisque la décentralisation n'a pas encore été mise en œuvre[2].
Lutte pour la représentation politique
En mars 1990, le Front social démocrate (SDF), dirigé par John Fru Ndi, a été fondé sur la perception d'une marginalisation généralisée des anglophones. Le SDF a été le premier grand parti d'opposition au Rassemblement démocratique du peuple camerounais, dirigé par Paul Biya[3].
Symptômes du mécontentement anglophone
Voici différentes raisons pour lesquelles les anglophones se sentent marginalisés, de manière systémique, par le gouvernement.
- Les examens nationaux d'entrée dans les écoles qui développent les ressources humaines du Cameroun sont organisés par le sous-système français d'éducation. Il est donc difficile pour les anglophones et les francophones de concourir sur un pied d'égalité. Les membres du jury d'examen sont tous francophones, ce qui crée un certain parti pris contre les candidats anglophones[2].
- Il y a cinq Ministères qui concernent l'éducation et aucun d'entre eux n'est anglophone[2].
- Sur les 36 ministres qui ont défendu les budgets des ministères le mois dernier, un seul était anglophone[2].
- Dans la Constitution de 1961, le Vice-président était la deuxième personne la plus importante dans le protocole de l'État. Aujourd'hui, le Premier Ministre (nommé anglophone) est la quatrième personne la plus importante dans le protocole d'État, après le Président du Sénat et le Président de l'Assemblée Nationale[2].
Priorisation du français par rapport à l'anglais
- Les institutions de l'État mettent les documents et les avis publics en français, sans traduction en anglais[2].
- Les examens nationaux d'entrée dans certaines écoles professionnelles sont organisés uniquement en français, parfois même dans les régions anglophones[2].
- La plupart des chefs des bureaux gouvernementaux ne parlent que le français, même dans les régions anglophones. Les visiteurs et les clients des bureaux gouvernementaux sont alors censés s'exprimer en français[2].
- La plupart des administrateurs principaux et des membres des forces de l'ordre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont francophones et il y a un manque d'effort de leur part pour démontrer une compréhension de la culture anglophone[2].
- Les membres des équipes d'inspection, des missions et des animateurs de séminaires envoyés par les ministères à Yaoundé dans les régions anglophones sont pour la plupart francophones, et les publics anglophones sont censés les comprendre[2].
- La plupart des tribunaux militaires des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest conduisent leurs audiences en français[2].
- Les documents financiers tels que le Code COBAC, le Code CIMA et le Code OHADA sont tous en français[2].
- Les magistrats des régions anglophones du Cameroun sont disproportionnellement francophones. En outre, d'autres fonctionnaires nommés par le gouvernement, tels que les Officiers divisionnaires supérieurs, les Officiers divisionnaires, les Commissaires et les Commandants sont disproportionnellement francophones. Il y a des directeurs d'école francophones dans les écoles anglophones, et les hôpitaux, les banques et les compagnies de téléphonie mobile sont majoritairement francophones[2].
Spirale de violence
En 2019, le problème anglophone est toujours d'actualité. Il a dégénéré en violence, des policiers et des gendarmes ayant abattu plusieurs civils. Des sources officielles ont estimé le nombre de morts à 17, mais des individus et des groupes locaux ont parlé de 50 ou plus[4]. Les membres extrémistes de certains groupes séparatistes ont tué plusieurs policiers et gendarmes[5]. 15 000 réfugiés ont fui les régions anglophones du Cameroun vers le Nigeria voisin, le HCR s'attendant à ce que ce nombre passe à 40 000 si la situation perdure[6].
RĂ©sultats
Sans reconnaître clairement l'existence du problème anglophone, le Président du Cameroun a tenté d'apaiser les tensions en faisant un certain nombre d'annonces :
- Le président Paul Biya a ordonné la création d'un département de la common law à la Cour suprême et à l'École nationale d'administration et de magistrature[7].
- Dans son traditionnel discours de fin d'année 2017, il a annoncé qu'il y aura un schéma de décentralisation efficace mis en œuvre par le gouvernement[8]. La question de la décentralisation est l'un des principes majeurs de la constitution camerounaise de 1996 qui a été le fer de lance des groupes d'opposition anglophones au parlement.
Plusieurs groupes séparatistes ont émergé ou sont devenus plus importants en raison de la réponse sévère du gouvernement au problème anglophone. Ces groupes cherchent à obtenir l'indépendance des régions anglophones du Cameroun en tant que République fédérale d'Ambazonie. Certains groupes, comme le Front uni du consortium Ambazonie-Cameroun méridional (SCACUF), ont utilisé des moyens diplomatiques pour tenter d'obtenir l'indépendance des régions anglophones[9], tandis que d'autres groupes ont commencé à avoir recours à la lutte armée avec des armes artisanales contre les forces armées camerounaises déployées dans ces régions.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Anglophone problem » (voir la liste des auteurs).
- (en) Piet Konings et Francis B. Nyamnjoh, « The Anglophone Problem in Cameroon », The Journal of Modern African Studies, vol. 35, no 2,‎ , p. 207–229 (ISSN 1469-7777 et 0022-278X, DOI 10.1017/S0022278X97002401, lire en ligne, consulté le )
- « Cameroon-Info.Net:: Cameroon: Bamenda Provincial Episcopal Conference Memorandum to President Paul Biya on the current situation in the NorthWest and SouthWest Regions », sur www.cameroon-info.net (consulté le )
- Dickson Eyoh, « Conflicting narratives of Anglophone protest and the politics of identity in Cameroon », Journal of Contemporary African Studies, vol. 16, no 2,‎ , p. 249–276 (ISSN 0258-9001, DOI 10.1080/02589009808729630, lire en ligne, consulté le ).
- (en) AfricaNews, « Cameroon's Anglophone crisis resulted in 17 deaths - Amnesty », sur Africanews, 2017-10-02cest19:30:00+02:00 (consulté le )
- (en) AfricaNews, « Four soldiers killed in Cameroon's Anglophone region », sur Africanews, 2017-11-29cet12:05:00+01:00 (consulté le )
- (en) Abdi Latif Dahir, « Cameroon’s Anglophone crisis is threatening to spin out of control », sur Quartz (consulté le )
- (en-US) « Biya Orders Creation Of Common Law Depts At Supreme Court, ENAM – Cameroon Postline » (consulté le )
- « President Paul BIYA to the Nation », sur www.prc.cm (consulté le )
- (en-US) « Federal Rep of Ambazonia » (consulté le )