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Sisiku Julius Ayuk Tabe

Sisiku Julius Ayuk Tabe, né le à Kembong dans la Manyu[1] au Cameroun, est un dirigeant séparatiste camerounais et ancien premier président de l'Ambazonie non reconnue[2].

Sisiku Julius Ayuk Tabe
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Sisiku Julius Ayuk Tabe
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Biographie

Enfance et débuts

Ayuk Tabe est nĂ© le 2 mai 1965 Ă  Kembong, dans la Manyu de la rĂ©gion du Sud-Ouest. Pendant un certain temps, il a travaillĂ© pour une sociĂ©tĂ© d'Ă©lectricitĂ© nommĂ©e SONEL dans la rĂ©gion de l'Adamaoua du Cameroun, et comme directeur d'acadĂ©mie pour Cisco Systems. Enfin, il a commencĂ© Ă  travailler pour l'American University of Nigeria, oĂč il est devenu vice-prĂ©sident adjoint dans le domaine des services numĂ©riques, du marketing et du recrutement. Ayuk Tabe a Ă©galement travaillĂ© en tant que confĂ©rencier motivateur lors de plusieurs confĂ©rences dans le monde entier. Son engagement caritatif comprend la crĂ©ation de la fondation Ayuk Tabe dans la ville d'Eyumodjock, oĂč il vivait avec sa femme Lilian, et sa participation Ă  l'initiative Adamawa Peacemakers. Ayuk Tabe et sa femme possĂ©daient une ferme Ă  Eyumodjock qui employait 28 personnes, mais ils ont Ă©tĂ© contraints de fermer en septembre 2017 aprĂšs que des soldats camerounais ont chassĂ© les travailleurs[3].

Président de la république autoproclamée d'Ambazonie

Sa prĂ©sidence dĂ©bute avec la dĂ©claration unilatĂ©rale d'indĂ©pendance de l'Ambazonie le , avec le Front uni du Consortium Ambazonia du Sud-Cameroun (SCACUF) formant le gouvernement intĂ©rimaire de l'Ambazonie [2] et Tabe prĂ©sident du SCACUF en tant que prĂ©sident. Au moment de cette dĂ©claration, un conflit armĂ© opposant les milices sĂ©paratistes aux forces armĂ©es camerounaises faisait rage depuis trois semaines. Au dĂ©but, Tabe et le gouvernement provisoire rejĂštent l’idĂ©e d’une lutte armĂ©e, prĂ©fĂ©rant se concentrer sur la dĂ©sobĂ©issance civile et sur une campagne diplomatique visant Ă  obtenir une reconnaissance internationale[4].

La prĂ©sidence de Tabe prend fin lorsqu'il est arrĂȘtĂ© avec d'autres dirigeants sĂ©paratistes au Nigeria, et extradĂ©s vers le Cameroun en . Samuel Ikome Sako est alors annoncĂ© prĂ©sident par intĂ©rim un mois plus tard[5].

DĂ©tention et jugement

AprĂšs l’arrestation, Ayuk Tabe et les autres dirigeants sĂ©paratistes ont passĂ© 10 mois dans un quartier gĂ©nĂ©ral de gendarmerie avant d’ĂȘtre transfĂ©rĂ©s dans une prison de sĂ©curitĂ© maximale de YaoundĂ©[6]. Leur affaire a dĂ©butĂ© le devant le tribunal militaire de YaoundĂ©. Lorsque son nom et sa nationalitĂ© ont Ă©tĂ© lus, il a rejetĂ© sa nationalitĂ© camerounaise et d'autres dirigeants sĂ©paratistes lui ont emboĂźtĂ© le pas[7]. Le rejet de la nationalitĂ© camerounaise a conduit Ă  reporter l'affaire[8].

En , l'avocat de Tabe a dĂ©clarĂ© que son client Ă©tait prĂȘt Ă  nĂ©gocier directement avec le prĂ©sident camerounais Paul Biya, Ă  condition que les nĂ©gociations se dĂ©roulent hors du Cameroun. Trois conditions prĂ©alables ont Ă©tĂ© posĂ©es : un cessez-le-feu, la libĂ©ration de toutes les personnes arrĂȘtĂ©es et une amnistie gĂ©nĂ©rale[9].

En , un tribunal nigĂ©rian a dĂ©clarĂ© son arrestation et son expulsion illĂ©gale et a ordonnĂ© que lui et 68 autres soient renvoyĂ©s au Nigeria et indemnisĂ©s[10]. À la suite de cette dĂ©cision, Tabe et les autres dirigeants sĂ©paratistes ont publiĂ© une dĂ©claration commune intitulĂ©e « Protocole relatif Ă  la libertĂ© d'Ambazonia », dans laquelle ils ont pris neuf engagements, notamment en matiĂšre d'Ă©galitĂ© entre tribus, d'Ă©galitĂ© pour les femmes, de partage Ă©quitable des richesses du pays, ĂȘtre solidaire des autres peuples qui se trouvent dans une situation similaire et se battre pour l’indĂ©pendance[11]. Le , Tabe et les neuf autres chefs sĂ©paratistes accusĂ©s ont annoncĂ© qu'ils commenceraient Ă  boycotter les audiences[12], insistant pour attendre que la Cour d'appel de la rĂ©gion du Centre ait dĂ©cidĂ© s'ils devaient ou non ĂȘtre renvoyĂ©s au Nigeria[13]. En , Sisiku Julius Ayuk Tabe[14] refuse de comparaĂźtre Ă  un procĂšs[15].

Le , un document controversé signé par Ayuk Tabe déclare que le cabinet intérimaire dirigé par Samuel Ikome Sako avait été dissous et que son propre cabinet préalable à l'arrestation avait été restauré. Le document exprimait son appréciation du travail accompli par le cabinet dirigé par Sako depuis , mais soulignait que les conflits internes l'avaient rendu inapte à continuer[16].

Le au matin, le tribunal militaire de Yaoundé condamne Sisiku Julius Ayuk Tabe et neuf autres de ses partisans à la réclusion criminelle à perpétuité[17].

Notes et références

  1. (en-GB) « Human Rights in Ambazonia - ChannelDraw », (consulté le )
  2. Cameroon Anglophone crisis: Major incidents over a deadly year (1), AfricaNews, Oct 1, 2018. Accessed Jan 13, 2019.
  3. (en-US) « Profile: Meet The Man, Sisiku Julius Ayuktabe, The Ambazonian Revolutionary Leader », sur Cameroon News Agency (consulté le )
  4. Cameroon: Anglophone Crisis - Dialogue Remains the Only Viable Solution, AllAfrica, Dec 7, 2017. Accessed Mar 9, 2019.
  5. Just In-Dr Samuel Ikome Sako Is New Acting Interim President of The ‘Federal Republic of Ambazonia’, Cameroon News Agency, Feb 4, 2018. Accessed Apr 19, 2018.
  6. Cameroon: Ambazonia leaders appear before judge at military tribunal, Journal du Cameroun, Nov 28, 2018. Accessed Jan 13, 2019.
  7. Detained Ambazonia leaders reject Cameroonian nationality in court, Journal du Cameroun, Dec 6, 2018. Accessed Jan 13, 2019.
  8. Controversy Over Nationality Of Ambazonia Leaders Forces Case To Be Adjourned, The National Times, Jan 12, 1019. Accessed Jan 13, 2019.
  9. Sisiku’s Lawyer Says Ambazonia Leader Is Ready To Negotiate With Biya, The National Times, Jan 13, 1019. Accessed Jan 13, 2019.
  10. Cameroon: Nigerian Court orders return of Ambazonia leaders, Journal du Cameroun, Mar 1, 2019. Accessed Mar 1, 2019.
  11. Separatists’ Leaders ‘Release’ ‘Ambazonia’ Freedom Protocol’ From Kondengui Prison, The National Times, Mar 5, 2019. Accessed Mar 5, 2019.
  12. Cameroon: Detained Ambazonia leaders to boycott court sessions till further notice, Journal du Cameroun, Apr 27, 2019. Accessed Apr 27, 2019.
  13. Cameroon: Ambazonia leaders ‘pressured’ to appear before Appeal court, Journal du Cameroun, May 16, 2019. Accessed May 17, 2019.
  14. « Cameroun : Julius Sisiku Ayuk Tabe leader séparatiste déjà déchu ? », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  15. « Crise anglophone au Cameroun : pourquoi les leaders séparatistes boycottent leur procÚs », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  16. Detained Sisiku Auk Tabe Dissolves Interim Government As Infighting Bedevils ‘Ambazonia’, The National Times, May 2, 2019. Accessed May 2, 2019.
  17. « Cameroun: le dirigeant des séparatistes anglophones Julius Ayuk Tabe condamné à la prison à vie (avocats) », sur RFI, (consulté le )
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