Boletus edulis
CĂšpe de Bordeaux
- Boletus bulbosus Schaeff.[1]
- Boletus edulisf. arcticus Vassilkov[1]
- Boletus edulis f. edulis Vassilk[1]
- Boletus edulis f. laevipes (Massee) Vassilkov[1]
- Boletus edulis subsp. trisporus Watling[1]
- Boletus edulis var. arcticus (Vassilkov) HlavĂĄÄek[1]
- Boletus edulis var. laevipes Massee[1]
- Boletus edulis var. trisporus (Watling) anon. ined.[1]
- Boletus esculentus Pers.[1]
- Boletus filiae Gillet.[1]
Boletus edulis ou CÚpe de Bordeaux est une espÚce de champignons basidiomycÚtes de la famille des Boletaceae que l'on rencontre dans l'hémisphÚre nord. Elle fait partie, avec Boletus aereus, Boletus reticulatus et Boletus pinophilus des quatre cÚpes « royaux » les plus estimés. C'est l'une des espÚces parmi les bolets qui est aussi appelée cÚpe, entre autres noms vernaculaires ou commerciaux. La classification de cette espÚce est en constante révision, notamment depuis que la phylogénie distingue une branche américaine et une branche européenne au sein du genre Boletus. Cet excellent champignon comestible trÚs recherché est commercialisé et cuisiné mondialement sous diverses formes.
Généralités
Origine
Le CĂšpe de Bordeaux, de son nom scientifique Boletus edulis, est un champignon des forĂȘts, excellent comestible. Il est rĂ©coltĂ© par les amateurs avec peu de risque de confusion avec un bolet non comestible ou faiblement toxique qui ne sont de toute façon jamais mortels. Il pousse dans les clairiĂšres ombragĂ©es, et se dĂ©veloppe de l'Ă©tĂ© Ă l'automne. Sa biologie, une des plus complexes, ne permet pas Ă l'homme de maĂźtriser son dĂ©veloppement et encore moins sa culture. Il occupe une place de choix dans la gastronomie française oĂč les recettes se dĂ©clinent par centaines. Il tiendrait son nom de sa prĂ©sence massive sur les marchĂ©s de la ville bordelaise. Il fait partie d'un trĂšs vaste genre de plusieurs centaines de champignons Ă tube, les boletus. Au XXIe siĂšcle, la phylogĂ©nie dĂ©montre que ses nombreuses variĂ©tĂ©s sont des espĂšces formant le vaste clade des edulis sensu lato, dont l'un est celui des edulis sensu stricto, maintenant divisĂ© en une branche amĂ©ricaine et une branche europĂ©enne oĂč se trouve le CĂšpe de Bordeaux.
Les Boletus comestibles sont commercialisés en France sous le nom de CÚpe, dont le CÚpe de Bordeaux, maßtre élément de la gastronomie française.
Histoire
Les Romains consommaient dĂ©jĂ des bolets, mais le terme latin bĆlÄtus englobait l'Amanite des CĂ©sars. OubliĂ©, il ne revient sur les tables des nobles gourmets que vers 1760, par Stanislas Leszczynski, roi de Pologne installĂ© en Lorraine[2]. Il rĂšgne depuis sans partage dans le Sud-Ouest depuis le dĂ©but du XVIIIe siĂšcle. Sa conserverie au naturel dĂ©bute vers 1930, dans une gamme comprenant le foie gras, les escargots ou les haricots verts extra-fins au sein de sociĂ©tĂ©s comme Bordes, Bizac ou encore RougiĂ©. Le CĂšpe de Bordeaux frais ne sort de sa province que vers les annĂ©es cinquante. Aujourd'hui sa consommation a pris une ampleur mondiale, mais le marchĂ© français n'utilise que la production rĂ©gionale[3].
Edulis signifie en latin bon Ă manger[4].
Description générale
Le champignon est formé d'un chapeau, d'un pied et du mycelium qui lui permet pendant des années d'échanger avec certains arbres des substances nutritives. La surface du chapeau présente une couleur de brun clair à brun foncé, avec une marge ornée d'un fin liseré blanc. Adulte, le chapeau va s'étaler, prendre la forme d'un coussinet, ses bords vont se relever et son pied va s'enfler. La chair est blanche et ne change pas de couleur quand on tranche le champignon[5].
Récolte et préparation
En France, l'article 547 du code civil prĂ©cise que les champignons appartiennent toujours au propriĂ©taire du terrain sur lequel ils poussent, (forĂȘt, prĂ©s ou champs), ce qui s'applique aussi aux forĂȘts domaniales, bien que, dans la pratique, il existe une certaine tolĂ©rance limitĂ©e selon les circonstances aux besoins de la consommation familiale [6].
Le CĂšpe de Bordeaux se rĂ©colte jeune - on l'appelle alors bouchon de champagne - ou adulte, mais il devient alors vite la proie des vers. Une petite brosse permet de nettoyer les restes de terre. Il se coupe Ă la base du pied, et il est dĂ©posĂ© calĂ© dans un panier pour le garder aĂ©rĂ©. Les facteurs climatiques sont dĂ©terminants. Les cĂšpes de Bordeaux poussent aprĂšs une pĂ©riode chaude interrompue par une forte averse ou une chute de grĂȘle. Ils apparaissent alors aprĂšs une dizaine de jours. Un petit champignon, le meunier, pousse parfois au mĂȘme endroit. Il pousse sur des versants bien exposĂ©s au soleil couchant et bien abritĂ©s du vent, surtout si la pĂ©riode a manquĂ© de soleil, dans les Ardennes par exemple. Il ne pousse pas souvent sous l'arbre mais dans le coupe-feu, probablement parce qu'il fait plus sec sous l'arbre et que le mycĂ©lium recherche ses radicelles en vue de l'association symbiotique : la mycorhize. La rĂ©colte dĂ©bute une quinzaine de jours aprĂšs celle des champignons des prĂ©s. Enfin, ils poussent rarement seuls. Le CĂšpe de Bordeaux ne se lave pas et ne s'Ă©pluche pas. S'il roule, il se blesse et moisit. Dans un sachet de plastique, il macĂšre et fermente. LavĂ©, il gonfle et ne peut pas ĂȘtre conservĂ©[7].
Adulte, il faut retirer la mousse du bolet qui, si elle est comestible, devient spongieuse Ă la cuisson. Les tubes verts s'enlĂšvent facilement. Jeunes, les cĂšpes de Bordeaux sont blancs et restent fermes. Frais, jeunes et sans coups, ils garderont toute leur saveur au frigo pendant une semaine, sans se dĂ©grader. Les cĂšpes peuvent ĂȘtre sĂ©chĂ©s mais deviennent fibreux. En conserve, ils gardent moins leur texture ferme et, surgelĂ©s, ils prennent du goĂ»t mais peuvent devenir spongieux. Les cĂšpes de Bordeaux sont poĂȘlĂ©s quelques minutes dans un corps gras, agrĂ©mentĂ©s ou non par des herbes, et ensuite intĂ©grĂ©s dans de trĂšs nombreuses recettes. Ils peuvent ĂȘtre consommĂ©s crus en carpaccio.
Confusion possible avec les autres cĂšpes
L'avis d'un spécialiste est nécessaire (pharmacien formé, association mycologique) avant d'en consommer cuits. Consommer les autres bolets crus, (sauf le seul véritable CÚpe de Bordeaux, ses quatre espÚces proches et les espÚces apparentées des autres continents), comme pour beaucoup de champignons est formellement déconseillé.
Quelques champignons ressemblent au CÚpe de Bordeaux, surtout lorsqu'ils sont jeunes. Si la confusion avec le Bolet Satan, dont la consommation ne provoque que des troubles digestifs, est peu probable car il a un pied bien rouge, le Bolet de fiel et le Bolet à beau-pied sont davantage sources de confusion car la distinction visuelle est difficile et la meilleure technique reste de goûter un morceau cru du champignon, l'amertume de ces deux derniers est évidente. Adultes les différences se marquent : le Bolet de fiel est moins trapu, et son pied est brun, le Bolet beau-pied garde sa mousse blanche et ferme et le pied rougit à sa base.
Taxonomie
Nom binomial accepté
- Boletus edulis (Bulliard 1781)
Synonymes
- Boletus edulis var. arcticus ((Vassilkov) HlavĂĄcek 1994[8]) (synonyme)
- Boletus edulis f. arcticus (Vassilkov 1966[9]) (synonyme)
- Boletus edulis f. laevipes ((Massee) Vassilkov 1966[10]) (synonyme)
- Boletus edulis var. laevipes (Massee 1892[11]) (synonyme)
- Boletus edulis trisporus (Watling 1974[12]) (synonyme)
- Boletus solidus (Sowerby 1809[13]) (synonyme)
- Dictyopus edulis ((Bull.) Forq. 1890) (synonyme)
- Leccinum edule ((Bull.) Gray 1821[14]) (synonyme)
- Boletus esculentus Persoon (1825).
- Tubiporus edulis Karsten[15]
Historique
Boletus edulis a Ă©tĂ© dĂ©crit en 1782 par le botaniste français Pierre Bulliard. L'espĂšce porte encore son nom d'origine[16]. La date de dĂ©but de la taxonomie fongique ayant Ă©tĂ© fixĂ©e au , pour coĂŻncider avec la date de parution des travaux du « pĂšre de la mycologie », le naturaliste suĂ©dois Elias Magnus Fries, le nom avait besoin de l'aval de Fries (indiquĂ© dans le nom par « : ») pour ĂȘtre considĂ©rĂ© comme valide, car le travail de Bulliard Ă©tait antĂ©rieur Ă cette date. On Ă©crivait donc Boletus edulis Bull: Fr. Cependant, une rĂ©vision de 1987 du Code international de nomenclature botanique fixe la date de dĂ©part de la classification au , date de la publication par LinnĂ© de son travail de pionnier, le Species Plantarum[17]. Le nom n'a plus besoin de la ratification de Fries pour ĂȘtre valide. Au dĂ©but, d'autres noms ont Ă©tĂ© proposĂ©s comme Boletus solidus par le naturaliste anglais James Sowerby en 1809[18] et Leccinum edule par Samuel Gray[19]. Le transfert par Gray de l'espĂšce dans le genre Leccinum s'est rĂ©vĂ©lĂ© incompatible avec les rĂšgles de la nomenclature botanique et il est Ă©vident que Gray n'Ă©tait pas familier avec les Ćuvres antĂ©rieures de Fries quand il a publiĂ© son classement des espĂšces de Bolet[20].
Nom normalisé
- CĂšpe de Bordeaux[21]
Autres noms vernaculaires français
Noms vernaculaires dans d'autres langues
- Anglais : Penny bun, Cep ;
- Allemand : Gemeine Steinpilz, Fichtensteinpilz (pins), Herrenpilz, Edelpilz (précieux) ;
- Italien : Porcino ;
- en Ligurie, Funzo de castagna, Funzo neigro, Servajlo ;
- en Lombardie, RegĂčlat, Biancon, Brisott, Cappellet, FerrĂ© levrin, Fonz ferrĂ©, LĂ©gorzĂ©la, Legorsela, Nonna, NĂżna, Vairol, Nivariö ;
- dans le Piémont, Anvrioel, Bolé caréi, Bolé porcin, Funs capelet ;
- en Toscane, Ceppatello, Ghezza, Moccione, Moccolone ;
- en Vénétie, Boleo, Brisa, Brisot, Carpanote, Pressanella, Sbrisa ;
- dans le canton du Tessin, CopĂn, CupĂt ;
- dans le Val d'Aoste, Fiorone ;
- Espagnol : Seta calabaza, Seta de calabaza, Calabaza.
Ătymologie
PremiĂšre espĂšce du genre Boletus, nom gĂ©nĂ©rique dĂ©rivĂ© du latin bĆlÄtus, « champignon » qui dĂ©rive Ă son tour du grec ancien ÎČÏλίÏηÏ, « champignon terrestre »[26]. Ce dernier mot dĂ©rive de ÎČῶλοÏ, bolos, signifiant « motte de terre » et, mĂ©taphoriquement, champignon[27]. Toutefois, le ÎČÏλίÏÎ·Ï de Galien, comme les cĂšpes des Ă©crivains latins comme Martial, SĂ©nĂšque et PĂ©trone[28] sont souvent identifiĂ©s comme correspondant au plus prisĂ© Amanita caesarea[29]. Le mot latin pourrait dĂ©river du nom de la ville espagnole Boletum dont le nom actuel est Boltaña dans le Sud des PyrĂ©nĂ©es qui est toujours connue pour ses fameux champignons[30].
L'épithÚte spécifique latine edulis signifie comestible[31].
Systématique
S'il apparaßt que les mycologues étaient proches quant à leur classification classique, ils ne sont jamais parvenus à préciser les nuances entre variétés et espÚces. Les analyses phylogénétiques ont permis une plus grande précision. Certaines espÚces qui étaient considérées comme telles sont maintenant vues comme des variétés de Boletus edulis, par exemple selon Beugelsdijk et al Bolletus edulis var. pusteriensis, Boletus persoonii et Boletus venturii ne sont pas d'un point de vue moléculaire distinguables de Boletus edulis[32].
Classification classique ou morphologique
Boletus edulis est l'espÚce type du genre Boletus, classée dans la famille des Boletaceae et dans l'ordre des Boletales. Dans la classification de champignons développée par Rolf Singer en 1986[33], il devient également l'espÚce type du genre Boletus, un regroupement d'environ une trentaine de bolets unis par un certain nombre de caractéristiques :
- un goût doux ;
- une chair blanche qui ne change pas de couleur lorsqu'elle est exposée à l'air ;
- un dessin en mailles légÚrement réticulées sur au moins la partie supérieure du pied ;
- une sporée jaune-brun ou brun olive ;
- des tubes blancs à l'état jeune, devenant jaunùtres à maturité, puis verdùtres au vieillissement ;
- des cystides peu colorées[34] - [35].
Classification phylogénétique
Une analyse molĂ©culaire[36] montre que les bolets dĂ©rivent tous d'un ancĂȘtre commun et que les Boletales sont un clade distinct des Agaricales.
Cette classification phylogénétique, grùce à l'analyse moléculaire, confirme Boletus edulis dans le clade des Boletales, mais le révÚle plus proche de Porphyrellus porphyrosporus ou de Strobylomyces flocoppus que de Boletus satanas. Il est également fort proche de Paxilus involutus. Chez Boletus edulis en Europe, quelques clades se précisent[32].
La position de l'espÚce Boletus edulis au sein des bolétales est détaillée dans l'article Boletales.
Boletus edulis appartient Ă la section Boletus du genre Boletus. En Europe on rencontre quatre espĂšces dans cette section. Ce sont ces quatre espĂšces que l'on appelle des cĂšpes.
CĂšpe |
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Origine tropicale et ancĂȘtre commun
Boletus edulis est un champignon rĂ©cent [37], la diversification des CĂšpes est situĂ©e entre 34 Mo d'annĂ©es[38] et 44 Mo d'annĂ©es pendant la pĂ©riode gĂ©ologique de l'ĂocĂšne[39], la diversification entre agaricales et boletales Ă©tant datĂ©e entre 139 Mo et 178 Mo d'annĂ©es.
En 2010[40], apparaissent les nouveaux clades des edulis sensu lato et le clade des edulis sensu stricto qui précisent la situation de toute une série de variétés qui deviennent des espÚces spécifiques et de quatre nouvelles espÚces dans le sud de la Chine, en Corée, aux Philippines et en Amérique centrale.
L'Ă©tude prĂ©cise qu'un spĂ©cimen de Boletus variipes rĂ©coltĂ© aux Philippines est dĂ©fini comme le plus rĂ©cent ancĂȘtre commun du groupe edulis et conclut Ă l'origine palĂ©otropicale probable de la symbiose ectomycorhizienne.
Description morphologique
Chapeau
Le champignon forme un grand chapeau brun convexe, sa forme ronde rappelle celle d'un bouchon de champagne ; sa marge est enroulée. En vieillissant, il s'étale tout en restant épais, charnu et convexe (8 à 20 cm de diamÚtre), parfois pulviné. Rarement, dans des circonstances hygrométriques favorables, il peut atteindre 35 cm de diamÚtre et peser jusqu'à 3 kg.
Chair
La chair du cÚpe, l'hyménophore et le stipe, sont de couleur blanche et brun-vineux sous la cuticule. La chair est épaisse et ferme, souvent attaquée par des larves de diptÚre, comme Cordyla crassipalpis et des morsures de limaces.
Cuticule
La cuticule du chapeau a une couleur qui varie du brun noisette au brun ochracé. Lisse jeune, elle peut devenir viscidule avec l'humidité. Sur les sujets ùgés on peut la peler.
Marge
Le chapeau est souvent recouvert d'une pruine blanchùtre qui disparaßt avec l'ùge en laissant un bord ourlé de blanc et devient appendiculée.
Hyménium
L'hyménium se présente, comme chez tous les bolets, sous forme de tubes, appelés parfois foin en français. Les pores et les tubes des jeunes cÚpes sont blancs, fermes et comestibles, puis deviennent jaunes et ensuite vert olive avec l'ùge. Ces tubes ont une insertion adnée sur le pied. Vieux, les tubes, s'ils restent comestibles, ne sont plus mangeables, car déliquescents à la cuisson. On peut utiliser cette particularité et les surgeler en cubes pour parfumer naturellement un plat.
Le stipe peut avoir une forme allongée ou bulbeuse |
Stipe
Le stipe (pied) de couleur blanche ou jaunùtre, peut atteindre jusqu'à 25 cm de hauteur et 10 cm d'épaisseur. Il est trapu à son jeune ùge et devient ensuite cylindrique. Il peut devenir assez long et fin si la végétation ne fait pas obstacle à sa pousse. Il reste cependant toujours renflé à la base (6 à 20 x 2 à 5 cm). D'une couleur beige pùle, il est partiellement recouvert d'un réseau de réticulations (maillage beige).
Sporée
Les tubes libĂšrent des spores brun-olivĂątre.
Variétés
La variĂ©tĂ© grandedulis correspond peut-ĂȘtre Ă une autre espĂšce de californienne, Boletus grandedulis, qui pousse en mycorhize avec Pinus muricata[41]
Habitat - Ăcologie
Habitat
Le cĂšpe de Bordeaux est un champignon mycorhizien, c'est-Ă -dire qu'il vit en symbiose avec certains arbres hĂŽtes comme le chĂȘne, le chĂątaignier, le hĂȘtre, l'Ă©picĂ©a et le sapin pectinĂ© (mais pas avec le sapin de douglas, dont les plantations en masse constituent une menace pour le cĂšpe). Il pousse le plus souvent sur sols acides, dans les endroits dĂ©gagĂ©s ou aĂ©rĂ©s, les clairiĂšres, les talus bordĂ©s d'arbres et les bords des chemins. Cependant, il affectionne Ă©galement les sous-bois denses et peu exposĂ©s Ă la lumiĂšre, comme ceux formĂ©s par les jeunes plantations d'Ă©picĂ©as.
DĂ©veloppement
Au printemps, le mycélium commence à pousser dans le sol à partir des mycorhizes.
En été, les filaments se développent de façon plus ou moins importante selon le niveau des précipitations.
Ă la fin de l'Ă©tĂ© et jusqu'Ă la fin de l'automne, les chocs thermo-hydriques (chute rapide de la tempĂ©rature sous 15 °C et grosse pluie) permettent de concentrer les filaments en paquets qui donnent naissance dix jours plus tard aux sporophores, qui est la partie cueillie pour ĂȘtre consommĂ©e. Pour que les champignons se dĂ©veloppent bien, la tempĂ©rature ne doit pas ĂȘtre trop chaude lors de la semaine suivant le choc thermo-hydrique.
C'est pour cette raison que l'on trouve souvent les cĂšpes sous leurs arbres hĂŽtes dix jours aprĂšs une pluie importante.
Le sporophore pousse jusqu'à épuisement du mycélium. Suivant les conditions climatiques, dans le Nord de la France par exemple, ils peuvent apparaßtre en fin d'été et développer de nouveaux sporophores fin d'automne.
EspÚces associées
La poussée du cÚpe de Bordeaux comme celle des chanterelles est fréquemment précédée, de quelques jours, de celle de l'Amanite tue-mouches ou l'Amanite rougissante qui appartiennent à la guilde écologique des champignons ectomycorhiziens[42].
Boletus edulis est aussi souvent associé à Clitopilus prunulus, de son nom vernaculaire le Meunier ou mÚre des cÚpes qui peut soit le précéder, soit lui succéder, et qui pousse dans les bois clairs de feuillus ou de conifÚres (notamment les jeunes plantations d'épiceas)[43].
LĂ©gendes urbaines
Un cÚpe ne pousse pas du jour au lendemain. Du petit bouchon de champagne visible jusqu'à maturité (tubes verts, marge relevée), on compte généralement 5 à 6 jours[44].
Contrairement aux croyances populaires, les phases lunaires n'influencent pas l'apparition des cĂšpes et ils ne poussent pas plus vite pendant la nuit.
Risques de confusion
- On peut décrire deux formes de Boletus edulis : la forme des montagnes et des résineux, au stipe bulbeux et au chapeau brun sombre pouvant faire penser à Boletus aereus et la forme des feuillus de la plaine, au stipe allongé et au chapeau pùle pouvant faire penser à Boletus aestivalis.
- Bolet amer Tylopilus felleus, comestible mais immangeable par son goût amer.
Anciennes espÚces et variétés
Les études actuelles tendent à diviser le clade Boletus edulis en de nombreuses espÚces, ce que la morphologie avait détecté. Voici quelques exemples européens et américains, mais il est possible que l'on découvre de nouvelles différences en Asie. Le Phylogramme du clade edulis sensu stricto présente certaines de ces variétés, maintenant considérées comme des espÚces
Europe
D'anciennes classifications parlaient de variétés, par exemple Boletus edulis var. pinicola. Ces variétés sont devenues des espÚces à part entiÚre comme Boletus pinicola, etc. Plusieurs champignons européens et américains qui étaient autrefois considérés comme des variétés de Boletus edulis se sont révélés par l'analyse phylogénétique moléculaire des espÚces distinctes.
- Bolet albinos - Bolet de Persoon
Boletus persoonii, qui Ă©tait Ă©rigĂ© autrefois en espĂšce, est maintenant rattachĂ© Ă Boletus edulis.[45] Une espĂšce similaire existe aux Ătats-Unis, nommĂ©e Boletus barrowsii.
Amérique du Nord
Une sous-espÚce de l'Ouest nord-américain de son nom vernaculaire Bolet roi de Californie, Boletus edulis var. grandedulis, est une grande variété de couleur foncée a été publiée en 2008[46]. D'autres espÚces sont également proposées en Amérique du Nord. Le CÚpe d'Amérique, Boletus chippewaensis[47] est fort proche par son aspect du Boletus edulis européen. Enfin, Boletus subcaerulescens qui présente une cuticule plissée et alvéolée caractéristique unique.
IntĂ©rĂȘt culinaire
Conservation
Disponible frais Ă l'automne, Boletus edulis est un excellent champignon comestible Ă la douce saveur de noisette que l'on peut consommer aussi bien cru, comme un carpaccio, que cuit, conservĂ© surgelĂ©, en boite ou bocal, en saumure ou dans l'huile et mĂȘme sĂ©chĂ©.
Sa consistance est trĂšs bonne en conserve. Les Italiens le conservent dans de l'huile. Boletus edulis est aussi l'un des rares champignons qui peuvent ĂȘtre confits au vinaigre.
Il est aussi séché et garde sa saveur aprÚs séchage, il est alors reconstitué et utilisé en cuisine, mais devient un peu fibreux.
Richesse nutritive et risques pour la santé
Boletus edulis est pauvre en glucides digestibles et lipides mais riche en protéines, vitamines, sels minéraux et fibres alimentaires. Séché, on peut aussi l'utiliser au moulin.
Ce champignon produit une variĂ©tĂ© de composĂ©s organiques Ă large spectre d'activitĂ© biologique, comme l'ergostĂ©rol, une lectine, protĂ©ine de liaison spĂ©cifique Ă un sucre, des composĂ©s antiviraux, des anti-oxydants et des phytochĂ©latines, qui lui confĂšrent une grande rĂ©sistance aux ĂlĂ©ment-trace mĂ©tallique Ă des doses mortelles pour de nombreux autres organismes[48]. Comme les autres macrochampignons, il concentre plus fortement ces Ă©lĂ©ment toxiques dans son carpophore. Ce pourquoi, comme tous les champignons, il ne devrait jamais ĂȘtre rĂ©coltĂ© dans les zones polluĂ©es ou Ă teneurs naturellement haute en mĂ©taux lourds et mĂ©talloĂŻdes toxiques.
Tous les macrochampignons sont en effet connus pour facilement bioaccumuler des métaux et des métalloïdes toxiques, dont le Mercure[49], notamment dans les zones polluées (par l'activité miniÚre par exemple)[50], plus ou moins selon le substrat surlequel ils se nourrissent[51]. Une étude a comparé les teneurs des carpophores de Boletus edulis mercure total (HgT) et en méthylmercure (MeHg, beaucoup plus toxique) selon de leur stade de développement (stade bouton, jeune-blanc, grand-blanc et grand-jaune). Pour chaque stade, on a comparé les teneur de mercure (méthylé ety non méthylé) dans le champignon cru et une fois cuit (braisés dans ce cas).
Le mercure pur est un mĂ©tal trĂšs volatil quand on le chauffe (mais sa vapeur est hautement toxique). Cette Ă©tude a cherchĂ© Ă Ă©valuer l'effet de la cuisson (braisage) sur ces teneurs, et d'estimer l'apport en mercure et mĂ©thylmercure pour une personne consommant un seul repas de bolets (sur la base du poids total (humide) (ww) et poids sec (dw). Elle a montrĂ© que dans les carpophores braisĂ©s, les taux de HgT variaient de 0,2668 ± 0,0090 Ă 0,5434 ± 0,0071 mg kgâ1 ww selon le stade de dĂ©veloppement du champignon ... et de 0,1880 ± 0,0247 Ă 0,2929 ± 0,0030 mg kgâ1 en poids humide cru (ww).
Les jeunes carpophores bruts (au stade bouton) prĂ©sentaient les teneurs les plus haute en mercure total (par rapport aux stades ultĂ©rieurs de dĂ©veloppement), mais la part du MeHg y Ă©taient plus faible. Et, aprĂšs braisage, le jeune carpophore prĂ©sentait plus de MeHg qu'aux stades de maturitĂ© plus avancĂ©s. Le MeHg comptait pour 1,9 ± 0,7 % du mercure total (HgT) dans les champignons crus et pour 1,4 ± 0,3 % dans le champignon cuit (braisĂ©s). La cuisson augmente les teneurs moyennes en HgT et MeHg dans les farines de champignons frais de 52 ± 31 % et 53 ± 122 % respectivement, mais une rĂ©duction de 40 ± 14 % et 40 ± 49 % respectivement est observĂ©e sur une base sĂšche. Concernant le seul mercure, selon les auteurs, dans ce contexte, « Les apports potentiels de THg et de MeHg provenant des repas braisĂ©s de B. edulis Ă©tudiĂ©s Ă©taient donc faibles peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme sĂ»rs ».
Mais une étude de risque complÚte doit aussi tenir compte des autres métaux lourds et des métalloïdes que ce champignon peut bioconcentrer.
Culture et récolte
Tentative de culture
Comme d'autres champignons Ă mycorhize stricte, Boletus edulis a Ă©chappĂ© aux tentatives de culture[52] - [53]. Les rĂ©sultats de certaines Ă©tudes suggĂšrent que des composantes inconnues de la microflore du sol pourraient ĂȘtre nĂ©cessaires Ă Boletus edulis pour rĂ©ussir Ă dĂ©velopper sa relation mycorhizienne avec la plante hĂŽte[54] - [55] - [56].
En France
LâĂ©tat de la situation amĂšne Ă une certaine prudence en matiĂšre de prĂ©vision sur la domestication des cĂšpes. Lâacquisition de donnĂ©es Ă©cologiques et physiologiques plus prĂ©cises va certainement aider Ă prendre en compte la composante mycologique dans la gestion de territoires Ă forte vocation forestiĂšre, comme le Limousin, lâAuvergne, le Morvan et les Vosges⊠La plantation dâarbres mycorhizĂ©s demeure du domaine expĂ©rimental. Les rendements de mycorhization obtenus par les diffĂ©rents auteurs restent assez faibles, mĂȘme si chaque laboratoire progresse dans une certaine discrĂ©tion vers des rĂ©sultats plus applicables sur le plan Ă©conomique. De toute façon, le choix des souches, la qualitĂ© de lâinoculum, les conditions de rĂ©alisation de lâassociation restent des Ă©lĂ©ments Ă amĂ©liorer. Les Ă©ventuelles relations avec les micro-organismes de la rhizosphĂšre[57] nâont pas Ă©tĂ© prĂ©cisĂ©es pour les cĂšpes. Enfin, pratiquement rien nâest connu sur les relations entre le champignon introduit prĂ©cocement et le dĂ©veloppement fongique qui sâĂ©tablit aprĂšs la plantation. Or, la domestication du cĂšpe nâa dâintĂ©rĂȘt quâavec le dĂ©veloppement des sporophores, attendue 10, 15, voire 20 ans aprĂšs la plantation[58].
Culture aléatoire et récolte
Les cĂšpes sont donc toujours des champignons sauvages impossibles Ă cultiver de façon industrielle. L'amateur peut simplement se contenter de composer un environnement favorable Ă leur dĂ©veloppement. Les rĂ©coltes se font dans les bois composĂ©s de chĂȘnes et chĂątaigniers vieux d'au moins 15 ans.
Si le terrain ne donne pas naturellement des cÚpes, il est possible de tenter de l'ensemencer en disséminant de vieux cÚpes sur le sol ou en mettant des épluchures dans une taupiniÚre en s'abstenant de faire la chasse aux taupes car elles propagent le mycélium[59].
Lors de la rĂ©colte, on conseille souvent de couper le cĂšpe plutĂŽt que de l'arracher afin d'en retrouver au mĂȘme endroit la saison suivante. Toutefois, la meilleure solution semble ĂȘtre de saisir le cĂšpe par son pied, et de le faire tourner d'un quart de tour et de tirer, ce qui Ă©vite une Ă©ventuelle infection du mycĂ©lium[60].
Mettre le champignon nettoyé dans un panier (et non dans un sac plastique). En effet, cela permet au cours de la récolte de disséminer les spores de champignon passant à travers les mailles d'un panier en osier. Par ailleurs cela permet une meilleure préservation de la récolte[61].
ParamÚtres climatiques observés
Analyse des paramĂštres climatiques dans le Sud de la France
Il est Ă©vident, pour tout observateur quâil y a de bonnes et de mauvaises annĂ©es pour le dĂ©veloppement des sporophores. Parmi les explications parfois originales avancĂ©es par les ramasseurs de champignons[62], la relation avec le climat local ressort comme une constante. Pour aller plus loin dans lâanalyse du phĂ©nomĂšne, un dispositif de collecte de donnĂ©es agro-mĂ©tĂ©orologiques a Ă©tĂ© mis en place en Aquitaine, Midi-PyrĂ©nĂ©es, Limousin, Poitou-Charentes. Une cinquantaine de parcelles ont Ă©tĂ© choisies dâabord pour ĂȘtre des sites connus de pousse de Boletus edulis, Boletus aereus ou de Boletus reticulatus. Elles sont Ă©quipĂ©es de matĂ©riel dâagro-mĂ©tĂ©orologie, pluviomĂštres, thermomĂštres (sol et air) et de tensiomĂštres. Ă cĂŽtĂ© des relevĂ©s climatiques et des analyses de sols, les pousses de champignons sont notĂ©es (dates et quantitĂ©s, identification, localisation). Le contexte (prĂ©cĂ©dent cultural, flore du sous-bois, autres espĂšces de champignons, Ă©tat du peuplement forestierâŠ) fait lâobjet de relevĂ©s rĂ©guliers.
Développement en période pluvieuse chez Boletus aereus et Boletus reticulatus
Les Ă©vĂ©nements qui ont conduit au dĂ©veloppement de ces deux espĂšces apparaissent assez nettement dans une chĂȘnaie des Landes. En juillet, une pĂ©riode pluvieuse (80 mm) dâune semaine est suivie dâune baisse de tempĂ©rature du sol (Ă â10 cm); les premiers sporophores apparaissent 7 jours aprĂšs, la pousse se prolongeant pendant 12 jours (avec une pluviomĂ©trie importante). Un scĂ©nario voisin se reproduit Ă la fin aoĂ»t. Dans les deux cas, une remontĂ©e des tempĂ©ratures coĂŻncide avec lâarrĂȘt du dĂ©veloppement des sporophores. Les donnĂ©es collectĂ©es dans dâautres rĂ©gions françaises (Dordogne, Lot, Gironde, Tarn et Garonne) confirment ces observations pour Boletus edulis. Toutefois, pour cette espĂšce un peu plus tardive, une baisse de la tempĂ©rature pendant la phase de dĂ©veloppement des sporophores peut arrĂȘter dĂ©finitivement la production.
NĂ©cessitĂ© d'un choc thermique par cumul dâheures âfroidesâ chez Boletus edulis
Les rĂ©sultats actuellement connus peuvent ĂȘtre rĂ©sumĂ©s[63] comme suit :
- une pluviométrie forte, supérieure à 50 mm sur une décade, assure une humidité persistante dans le sol (tensiomÚtre saturé plus de 5 jours) ;
- une chute des tempĂ©ratures, air et sol, entraĂźne un refroidissement du sol dans les 10 premiers centimĂštres; le plus souvent, lâinduction du dĂ©veloppement des sporophores est liĂ©e Ă un Ă©cart de 5 °C environ par rapport Ă la tempĂ©rature moyenne initiale ; le nombre dâheures pendant lequel cet Ă©cart se manifeste doit ĂȘtre, en cumulĂ©, de 20 heures pouvant se rĂ©partir sur 3 Ă 5 nuits ; lâanalyse des situations conduit Ă la notion de cumul dâheures âfroidesâ ;
- aucun sporophore nâapparaĂźt si les tempĂ©ratures du sol sont supĂ©rieures Ă 20 °C ou infĂ©rieures Ă 10 °C pour Boletus edulis, Ă 12 °C pour les autres espĂšces ;
- en gĂ©nĂ©ral, le choc thermique a lieu pendant ou aprĂšs la pĂ©riode de pluie; il a cependant Ă©tĂ© observĂ© quelques cas oĂč la pluie a eu lieu 3 Ă 5 jours aprĂšs la baisse de tempĂ©rature ;
- les premiers sporophores sont observés 6 à 10 jours aprÚs le choc thermique si la température est supérieure à 15 °C, 8 à 15 jours si elle est inférieure;
- un nouvel abaissement de la tempĂ©rature du sol dâau moins 3 °C pendant la pĂ©riode de dĂ©veloppement arrĂȘte le processus.
Pendant la pĂ©riode de dĂ©veloppement de fin dâĂ©tĂ© ou dâautomne, il nâest pas encore possible de distinguer nettement les Ă©vĂ©nements inducteurs selon les espĂšces de cĂšpes et leur Ă©ventuelle thermophilie[64].
Cependant, Boletus aereus et Boletus aestivalis commencent Ă se dĂ©velopper plus tĂŽt, de juin Ă mi-aoĂ»t, le rĂŽle du choc thermique semble moindre, avec effet majeur de lâeau que ce soit des pluies ou des arrosages.
Propriétés
Composition nutritive
Source nutritionnelle
Boletus edulis constitue une source nutritionnelle qui, bien que n'Ă©tant pas riche en glucides ou en lipides facilement absorbables, contient des vitamines, des minĂ©raux et des fibres alimentaires. Les champignons frais contiennent plus de 80 % d'eau[65]. Bien que les valeurs dĂ©clarĂ©es aient tendance Ă diffĂ©rer quelque peu, la teneur en eau peut ĂȘtre affectĂ©e par la tempĂ©rature ambiante et l'humiditĂ© relative pendant la croissance et le stockage, ainsi que la quantitĂ© relative d'eau qui peut ĂȘtre produite Ă la suite des processus mĂ©taboliques normaux pendant le stockage[66].
Composition biochimique
Boletus edulis frais présente les valeurs nutritives suivantes basées sur des analyses biochimiques[note 2]
- Valeur nutritive par 100 g :
- Ănergie : 342,4 kJ (81,8 kcal)
- Lipides : 1,70 g
- Protéines : 7,39 g
- Thiamine (vitamine B1) : 0,105 mg (9 %)
- Riboflavine (vitamine B2) : 0,092 mg (8 %)
- Niacine (vit. B3) : 6,07 mg (40 %)
- Acide pantothénique (B5) : 2,64 mg (53 %)
- Vitamine B6 : 0,051 mg (4 %)
- Folate (Vitamine B9) : 290 mg (73 %)
- Vitamine C : 4,21 mg (5 %)
- Calcium : 1,195 mg (0 %)
- Fer : 0,739 mg (6 %)
- Phosphore : 22,26 mg (3 %)
- Potassium : 203,3 mg (4 %)
- Zinc : 4,172 mg (44 %)
Les pourcentages sont relatifs à des recommandations américaines spécifiques aux adultes[67].
Glucides
Les glucides constituent la majeure partie des organes du sporophore, comprenant 9,23 % du poids frais comme la liste le présente, et 65,4 % du poids sec[68]. Le volet contient les glucides glucoses monosaccharides, le mannitol et de l'α-tréhalose, le polysaccharide de glycogÚne, et insoluble dans l'eau des polysaccharides structuraux comme la chitine, qui représente jusqu'à 80-90 % de matiÚres sÚches des parois cellulaires du champignon. La chitine, l'hémicellulose et la pectine - comme les glucides non digestibles - par les humains, contribuent à la proportion nutritionnellement souhaitable, renforcée de fibres insolubles chez Boletus edulis[69].
Lipides
Le total des lipides[70] - [note 3], ou matiÚres grasses brutes, représente 2,6 % des matiÚres sÚches du champignon. La proportion d'acides gras (exprimée en % du total des acides gras) sont :
- l'acide linoléique, 42,2 %
- l'acide oléique, 36,1 %
- l'acide palmitique, 9,8 %
- l'acide stéarique, 2,7 %
- l'acide linolénique, 0,2 %
Acides aminés
Une étude comparative de la composition des acides aminés de onze espÚces portugaises de champignons montre que Boletus edulis possÚde la plus haute teneur totale en acides aminés[note 4], d'environ 2,3 g par 100 g de champignons séchés. Ce total comprend un échantillonnage complet d'une vingtaine d'acides aminés essentiels et non essentiels[71]. L'analyse des acides aminés libres (c'est-à -dire ceux non liés en protéines) ont révélé que la glutamine et l'alanine en sont les principaux acides aminés (chacun pour environ 25 % des composés du total) ; une analyse séparée a conclu que la lysine est un autre composé prédominant[72]
Métaux et minéraux
Les valeurs rapportĂ©es sur la composition et les concentrations de traces de mĂ©taux et des minĂ©raux chez Boletus edulis ont tendance Ă diffĂ©rer considĂ©rablement, tout comme dans le sporophore s'accumule diffĂ©rents Ă©lĂ©ments Ă diffĂ©rents degrĂ©s. Comme c'est gĂ©nĂ©ralement le cas pour les autres champignons, cette concentration des Ă©lĂ©ments dans le sporophore reflĂšte souvent la concentration du sol en ces Ă©lĂ©ments bio disponibles, lĂ oĂč le champignon a Ă©tĂ© rĂ©coltĂ©[73].
En général, Boletus edulis contient des quantités appréciables de sélénium (13-17 ppm), un oligo-élément essentiel pour une bonne santé[74]. Cependant, la biodisponibilité du sélénium présent dans le champignon est faible[75].
Vitamines D
Les sporophores entiers et frais contiennent également environ 200 mg de vitamine D2 pour 100 g de poids sec[76]. La teneur relativement élevée en ergostérol contenu (voir prochaine section) par les sporophores peut en faire un champignon nutritionnellement intéressant pour les végétariens et les végétaliens, qui ne pourrait pas autrement recevoir un apport limité de vitamine D[77].
Ergostérol
Les sporophores de Boletus edulis contiennent environ 500 mg d'ergostérol par 100 g de champignons séchés[76]. L'ergostérol est un stérol composé commun dans les champignons. De plus, les sporophores ont environ 30 mg de peroxyde d'ergostérol par 100 g de champignons séchés. Le peroxyde d'ergostérol est un stéroïde dérivé avec un large spectre d'activité biologique, y compris d'activités antimicrobiennes et anti-inflammatoires, et une cytotoxicité de lignées de cellules de diverses tumeurs cultivées en culture en laboratoire[78].
Résistance aux métaux lourds
La phytochélatine confÚre au Boletus edulis une résistance aux métaux lourds toxiques comme le cadmium[79].
Lectine
Le champignon contient Ă©galement un sucre Ă protĂ©ines contraignantes, appelĂ©e lectine, qui a une affinitĂ© pour les sucres xylose et mĂ©libiose. La lectine est mitogĂšne - c'est-Ă -dire qu'elle peut stimuler les cellules pour dĂ©marrer un processus de division cellulaire, d'oĂč rĂ©sultera la mitose. En outre, la lectine a des propriĂ©tĂ©s antivirales. Elle inhibe l'immunodĂ©ficience humaine du virus enzyme transcriptase inverse[80].
Activité antivirale
D'autres Ă©tudes suggĂšrent que Boletus edulis a Ă©galement une activitĂ© antivirale contre les virus[81] et le virus de la mosaĂŻque du tabac cultivĂ© dans la culture[82]. Ces composĂ©s antiviraux de champignons sont un sujet d'intĂ©rĂȘt de la recherche biomĂ©dicale pour leur potentiel Ă faire progresser la connaissance de la rĂ©plication virale, et de la mise au point de nouveaux mĂ©dicaments dans le traitement de maladies virales[83].
Capacités antioxydantes
Les sporophores ont une haute capacité antioxydante, dont la raison probable est la combinaison de différents acides organiques (comme les acides oxalique, citrique, malique, succinique et fumarique), composés phénoliques et des alcaloïdes. L'activité antioxydante la plus élevée se trouve dans l'hyménophore des champignons[84]. Par ailleurs, les sporophores contiennent 528 mg d'ergothionéine par kilogramme de champignons frais de ce composé antioxydant. Cette valeur est la plus élevée parmi les nombreux produits alimentaires testés dans une étude[85].
Propriétés anti-cancéreuses
On pensait avoir trouvĂ© des propriĂ©tĂ©s anti-cancĂ©reuses en fonction des rĂ©sultats de recherches hongroises menĂ©es dans les annĂ©es 1950[86], mais d'autres Ă©tudes, menĂ©es plus tard aux Ătats-Unis n'ont malheureusement pas confirmĂ© ces rĂ©sultats[87].
Allergies
De trÚs rares cas d'allergies[88] par inhalation et ingestion de Boletus edulis ont été signalées, créant des réactions anaphylactiques manifestes et confirmées par des tests cutanés avec Boletus édulis cru, démontrant in vivo la capacité des mastocytes cutanés à réagir au contact de cet allergÚne spécifique à travers la liaison à l'immunoglobuline E (IgE), les symptÎmes étaient reproductibles aprÚs un test par inhalation[89]. Il n'a pas encore été déterminé quelle était la molécule responsable.
Galerie d'images
- Pied ventru
- Pores blancs,
stipe réticulé - Pores olivacés,
marge relevée. - deux cÚpes
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
- (en) Référence Index Fungorum : Boletus edulis (+ MycoBank)
- Référence CÚpe de Bordeaux
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Notes et références
Notes
- Les données sont basées sur les descriptions de la littérature, en prenant compte des plantes hÎtes et des limites des zones climatiques. Ont été utilisées les sources suivantes : Hall et al, p. 45, Wang et al., p. 227, Ciesla : p. 86, Fischer et al. p. 96, Masuka: p. 69, Adhikary et al. p. 119, Giri et al. p. 68
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- Une analyse indienne comparable prĂ©sente des valeurs quelque peu diffĂ©rentes: total des lipides: 3,3 % de matiĂšre sĂšche; acide palmitique: 21,6 % ; acide stĂ©arique: 9,1 % ; acide olĂ©ĂŻque: 31,1 % ; acide linolĂ©ique : 33,8 %, et acide linolĂ©nique : 1,7 %. Source: Kavishree S, Hemavathy J, Lokesh BR, Shashirekha MN, Rajarathnam S., Fat and fatty acids in Indian edible mushrooms. Food Chemistry 106: 597â602. 2008
- Les autres espÚces étudiées sont Suillus bellinii, Suillus luteus, Suillus granulatus, Tricholomopsis rutilans, Hygrophorus agathosmus, Amanita rubescens, Russula cyanoxantha, Tricholoma equestre, Fistulina hepatica, et Cantharellus cibarius.
Références
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