AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Autisme en psychanalyse

En psychanalyse, l'autisme est liĂ© au mot autoĂ©rotisme que Sigmund Freud, qui n'a jamais parlĂ© d'autisme, a repris du mĂ©decin et sexologue Havelock Ellis. Mais tandis que Freud maintient et dĂ©veloppe la notion d' « autoĂ©rotisme » pour la psychanalyse, la dimension sexuelle contenue dans le mot est refusĂ©e par le psychiatre Eugen Bleuler qui crĂ©e par raccourcissement et contraction le mot « autisme », repris ensuite par Leo Kanner en 1943 et en 1944, par Hans Asperger. L’autisme et les psychoses infantiles sont redĂ©couverts dans les annĂ©es 1950 aux États-Unis dans l’orthodoxie freudienne avec Margaret Mahler. Ils font alors l'objet d'Ă©tudes psychanalytiques, surtout anglosaxonnes, de psychanalystes postkleiniens comme Frances Tustin, Donald Meltzer et Donald Winnicott. Bruno Bettelheim occupe une place Ă  part. En France, et dans le sillage des thĂ©ories de Jacques Lacan, l'autisme est notamment abordĂ© par la psychanalyste Françoise Dolto.

Le travail psychanalytique en autisme consiste à passer par la parole (ou des moyens de symbolisation dans les cas les plus difficiles) afin d'aider le sujet à vivre avec ses symptÎmes, éventuellement à les réduire.

L’approche psychanalytique a largement Ă©tĂ© dĂ©considĂ©rĂ©e, et est considĂ©rĂ©e comme ayant menĂ© Ă  des maltraitances envers les enfants autistes[1] - [2] - [3] - [4]. MalgrĂ© cela, elle reste prĂ©sente en France. Ainsi, The Guardian affirme que « 50 ans de retard ont Ă©tĂ© pris dans l’accompagnement des personnes autistes », et qu'il s'agit d'un « scandale d'État »[5]. En effet, le traitement de l’autisme en France constitue une violation des droits de personnes autistes[1], de part l'infuence de la psychanalyse dans les mĂ©thodes d'accompagnement des personnes autistes. En dĂ©pit de cela, un certain nombre de psychanalystes continuent de dĂ©fendre leurs pratiques.

Le rĂ©fĂ©rentiel psychanalytique en autisme recule Ă  partir des annĂ©es 1970, particuliĂšrement aux États-Unis ; il reste mobilisĂ© principalement dans deux rĂ©gions du monde, la France et l'AmĂ©rique latine. La mise en application entre pĂ©dopsychiatrie (Kanner) et psychanalyse (Bettelheim) de thĂ©ories sur l'autisme dans les annĂ©es 1950-1960 aux États-Unis a entraĂźnĂ© une accusation des mĂšres, argument et motif central du militantisme de la majoritĂ© des associations françaises de parents d'autistes contre la psychanalyse. Les autobiographies des adultes autistes Josef Schovanec et Hugo Horiot tĂ©moignent de mises en souffrance dans le cadre de leur cure psychanalytique, comme celle de Gunilla Gerland, qui y rapporte des tĂ©moignages de ses pairs. Des expĂ©riences psychanalytiques positives, et celle de Donna Williams qui en reprend des termes ou des interprĂ©tations, sont cependant rapportĂ©es. Sont critiquĂ©es Ă©galement la notion de psychose en psychanalyse ainsi que l'inefficacitĂ© de la pratique psychanalytique en matiĂšre d'autisme.

En décembre 2020, l'Université de Cambridge a publié un article intitulé "Psychoanalysis in the treatment of autism: why is France a cultural outlier?"[6] afin d'analyser et identifier pourquoi la France utilise une approche déconsidérée depuis plusieurs décennies faute de preuve scientifique quant à son efficacité et sa tendance à mettre les enfants autistes en risque de maltraitance. Les auteurs soutiennent que la psychanalyse est protégée de la critique en France par des réseaux politiques et universitaires.

1907-1944: entre sexologie, psychanalyse et psychiatrie

Le médecin et sexologue Havelock Ellis est à l'origine du mot et de la notion d'autoérotisme

Plusieurs conceptions se sont succédé entre psychanalyse et psychiatrie : depuis l'équivalence relative entre l'auto-érotisme selon Freud, qui n'a jamais parlé d'autisme[7], et l'autisme de Bleuler qui refuse la dimension sexuelle de l'auto-érotisme et crée de ce fait le mot « autisme » par raccourcissement et contraction d' « autoérotisme » (« érotisme » disparaßt)[8] - [9].

De l'autoérotisme freudien à l'autisme selon Bleuler, puis Kanner et Asperger

La dĂ©couverte de l'autisme est associĂ©e au Burghölzli, une clinique psychiatrique universitaire situĂ© Ă  Zurich et dirigĂ©e Ă  l'Ă©poque par Eugen Bleuler, le crĂ©ateur du mot autisme[10]. C'est Ă  partir du refus par Bleuler de la dimension sexuelle propre Ă  la psychanalyse contenue dans le concept freudien d'autoĂ©rotisme par rapport Ă  celle qui l'exclut d'« ipsĂ©isme » pour l'autisme en psychiatrie que se diffĂ©rencient par la suite les approches respectivement psychanalytique et pĂ©dopsychiatrique. 1943 est la date Ă  laquelle un trouble infantile est officiellement distinguĂ© en psychiatrie par Leo Kanner, sous l'appellation de trouble autistique du contact affectif[11], tandis que Hans Asperger prĂ©sente l'annĂ©e suivante un rapport sur Les psychopathes autistiques pendant l’enfance.

Freud, Jung, Bleuler

Le mot « autisme » (du grec autos : soi-mĂȘme), forgĂ© par le psychiatre suisse Eugen Bleuler, apparaĂźt dans une lettre de Carl Gustav Jung du 13 mai 1907 adressĂ©e Ă  Sigmund Freud[9]. Bleuler refuse le concept d' auto-Ă©rotisme, repris par Freud d'Havelock Ellis, qu'il juge « beaucoup trop sexuel » et crĂ©e par contraction d'auto et d'Ă©rotisme (remplacĂ©) le mot autisme, aprĂšs avoir songĂ© Ă  ipsisme du latin. Freud va conserver le terme d'auto-Ă©rotisme, tandis que Jung adoptera quant Ă  lui le terme d'introversion[9].

Repris par Freud d'Havelock Ellis, le concept d'autoérotisme est conservé par la psychanalyse.
Le psychiatre suisse Eugen Bleuler a créé le mot « autisme » en refusant le concept d'« auto-érotisme » jugé « trop sexuel ».
Entre auto-Ă©rotisme chez Freud et autisme chez Bleuler

Dans Dementia praecox oder Gruppe der Schizophrenien (1911), Eugen Bleuler dĂ©finit l'« autisme » (allemand Autismus), mot dĂ©rivĂ© du grec αυ ̓ Ï„Îż ́ ς (soi-mĂȘme), comme un dĂ©tachement de la rĂ©alitĂ© accompagnĂ© d'une prĂ©pondĂ©rance de la vie intĂ©rieure : l'autisme est Ă  peu prĂšs la mĂȘme chose que ce que Freud nomme autoĂ©rotisme, dit-il[12].

Selon Jacques Hochmann, Bleuler, qui connaĂźt les thĂ©ories freudiennes et prĂ©cise d'ailleurs que l'autisme est Ă  peu prĂšs la mĂȘme chose que ce que Freud appelle l'auto-Ă©rotisme, explique qu'il souhaite en supprimant le radical /Ă©ros/ se dĂ©marquer de la rĂ©fĂ©rence de Freud Ă  une conception Ă©largie de la sexualitĂ© risquant de « donner lieu Ă  de nombreuses mĂ©prises »[8].

Conflit de Jung avec Freud à propos de la démence précoce
Carl Gustav Jung, proche de la psychanalyse jusqu'à sa rupture avec Freud (ici devant le Burghölzli en 1910).

Au Burghölzli, Carl Gustav Jung travaille auprĂšs de Bleuler sur la dĂ©mence prĂ©coce ou schizophrĂ©nie et publie l'essai intitulĂ© Psychologie de la dĂ©mence prĂ©coce (1906)[13]. C'est Ă  la mĂȘme Ă©poque qu'il est donc chargĂ© d'un rapprochement avec Sigmund Freud par Bleuler. Mais Jung, jusque lĂ  trĂšs proche de Freud, va rompre avec lui autour de 1911-1913, entre autres en raison d'un conflit thĂ©orique profond sur la question de la libido dans le domaine des dĂ©mences prĂ©coces : Jung considĂšre que la thĂ©orie pulsionnelle freudienne de la libido Ă©choue « Ă  rendre compte de la dĂ©mence prĂ©coce », au moment oĂč Freud est justement en train d'Ă©crire Pour introduire le narcissisme qu'il publiera en 1914[14]. Or en psychanalyse, le narcissisme est dĂ©fini comme « un stade de dĂ©veloppement nĂ©cessaire dans le passage de l'autoĂ©rotisme Ă  l'amour d'objet »[15].

Kanner : l'autisme infantile précoce

En 1943, Leo Kanner, pédopsychiatre, décrit l'autisme infantile précoce.

En 1943, le mot « autisme » est repris par Leo Kanner dans sa description de l'« autisme infantile précoce » comme syndrome associant des troubles de la communication, des troubles des comportements sociaux et des troubles des fonctions cognitives[16]. Sur l'autisme infantile, le pédopsychiatre et psychanalyste français Didier Houzel considÚre que les recherches psychanalytiques « ont abouti à des avancées trÚs significatives dans la compréhension des débuts de la vie psychique »[16]. Steve Silberman estime cependant que l'accent initialement mis par Leo Kanner sur le rÎle des parents dans son modÚle théorique de l'autisme chez l'enfant résulte de la domination de la théorie psychanalytique de l'époque, et du dogme voyant dans la psyché parentale la source des explications aux troubles, tout autre modÚle théorique étant « rapidement eclipsé par l'essor de la psychanalyse »[17].

Jacques Hochmann rapporte que dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1960, un courant antipsychanalytique a commencĂ© Ă  se dessiner aux États-Unis[18]. Un dĂ©clin de la psychanalyse s'y amorce dans l'opinion publique ainsi que « dans les hauts lieux de diffusion du savoir psychiatrique », d'autant que, selon Élisabeth Roudinesco et Michel Plon, « le freudisme amĂ©ricain a toujours Ă©tĂ© d'une extrĂȘme fragilitĂ© »[19]. D'aprĂšs le neuropathologue Manuel F. Casanova et son Ă©quipe, le psychologue amĂ©ricain Bernard Rimland, pĂšre d'un enfant autiste et fondateur en 1965 de l'Autism Society of America (ASA), s'associe ainsi Ă  Leo Kanner pour « mettre fin au rĂšgne de terreur engendrĂ© par la psychanalyse », notamment Ă  travers sa publication, en 1964, d'un « manifeste basĂ© sur une large revue de la littĂ©rature dans lequel il dĂ©mystifie les idĂ©ologies psychanalytiques » en matiĂšre d'autisme, en documentant des causes gĂ©nĂ©tiques[20].

Le rapport de Hans Asperger et ses suites

En 1944, Hans Asperger prĂ©sente Ă  Vienne un rapport sur un syndrome autistique, intitulĂ© Les psychopathes autistiques pendant l’enfance (Die Autistischen Psychopathen im Kindesalter), qui restera oubliĂ© pendant quarante ans[21].

Selon Élisabeth Roudinesco et Michel Plon, Hans Asperger (1906-1980), qui aurait Ă©tĂ© concernĂ© lui-mĂȘme dans son enfance — Edith Sheffer rĂ©fute cette idĂ©e[22] —, dĂ©crit un « “autisme de haut niveau”, caractĂ©risĂ© par une absence d'altĂ©ration du langage et une capacitĂ© de mĂ©morisation inhabituelle », dont tĂ©moigne par exemple « l'inoubliable Raymond Babbit » qu'interprĂšte Dustin Hoffman dans le film Rain Man (1988)[9]. Dans ce rapport[23], Asperger traite de « la psychopathie autistique », dĂ©crite plus tard sous les noms d'autisme Ă  haut niveau de fonctionnement (High-functioning autism), puis sous celui de syndrome d'Asperger[24]. Le rapport d’Asperger est retrouvĂ© en effet Ă  la fin des annĂ©es 1970 par Lorna Wing, psychiatre et mĂšre d’un enfant autiste, traduit en anglais par Uta Frith, et publiĂ© en 1981 aprĂšs la mort d’Asperger[21]. C'est la traductrice Uta Frith, « nĂ©e Aurnhammer en Allemagne (pendant la pĂ©riode nazie, prĂ©cise-t-elle) » et formĂ©e Ă  Londres Ă  la psychologie cognitive qui Ă©labore les critĂšres diagnostiques du syndrome d’Asperger « en ajoutant aux symptĂŽmes dĂ©crits l’absence de thĂ©orie de l’esprit (l’impossibilitĂ© de s’identifier Ă  l’autre et de comprendre ce qui n’est pas dit ni donnĂ© Ă  voir) »[21]. Son Ă©lĂšve Tony Attwood perfectionne la description, qui connaĂźt un immense succĂšs Ă  la publication (T. Attwood, Le syndrome d’Asperger, Bruxelles, De Boeck, 2008)[21]. Selon Paul Alerini, il s'est formĂ© une « communautĂ© des Asperger » et la liste des Asperger cĂ©lĂšbres « s'allonge tous les jours », tandis que les Asperger forment une communautĂ© mondiale[21].

À partir des annĂ©es 1950 : psychanalyse "anglo-saxonne" et autisme

L'"approche" "anglo-saxonne" de l'autisme commence quelques années aprÚs la description de l'autisme infantile précoce (1943) par Kanner et la parution en 1944 du rapport de Hans Asperger à Vienne.

« L’autisme et les psychoses infantiles sont redĂ©couverts dans les annĂ©es 1950 aux États-Unis dans l’orthodoxie freudienne » : avec Margaret Mahler, la psychose infantile et son traitement psychanalytique sont rendus acceptables[21]. Selon Élisabeth Roudinesco et Michel Plon, c'est, outre Bruno Bettelheim, le courant annafreudien et le courant kleinien qui ont « le mieux Ă©tudiĂ© et traitĂ© l'autisme, souvent avec succĂšs, Ă  l'aide des instruments que fournit la psychanalyse »[9].

D'aprÚs le journaliste d'investigation Steve Silberman, les analyses de personnes autistes par des psychanalystes débutent de fait dÚs les années 1930, quand Hermine Hug-Hellmuth, Anna Freud et Melanie Klein analysent le comportement de leurs jeunes patients sous l'angle de la théorie freudienne (par exemple, pour Klein, la fascination d'un petit garçon pour les poignées de porte est interprétée comme symbolisant une pénétration sexuelle de sa mÚre)[25].

Margaret Mahler : la « phase autistique normale » du bébé

Ce sont notamment les travaux de Margaret Mahler sur la psychose symbiotique qui reprĂ©sentent le courant annafreudien[9]. D'aprĂšs Didier Houzel, Margaret Mahler situe l'autisme infantile, correspondant d'un point de vue gĂ©nĂ©tique Ă  un stade du dĂ©veloppement psychique, « sur un axe qui conduit l'enfant d'un Ă©tat d'autisme “normal” Ă  la “sĂ©paration-individuation” »[16].

Selon Philippe Mazet, la pédiatre et psychanalyste américaine Margaret Mahler a théorisé le processus de séparation-individuation du bébé, dans les trois premiÚres années de la vie. Elle se réfÚre aux travaux d'Anna Freud, de Heinz Hartmann et de René Spitz, ainsi que dans une moindre mesure de Donald Winnicott, en décrivant la séparation, dÚs l'ùge de trois ou quatre mois, comme fin de ce qu'elle décrit comme la « phase autistique normale »[26]. Durant la « phase autistique normale », le bébé « est trÚs centré sur ses sensations et perceptions intéro- et proprioceptives »[26]. Pour Margaret Mahler, citée par Philippe Mazet, cette phase autistique du bébé représente « un modÚle de systÚme monadique clos, autosuffisant dans sa satisfaction hallucinatoire du désir »[26]. D'aprÚs Philippe Mazet, un grand nombre de travaux de Margaret Mahler montre « les compétences du bébé, non seulement dans le domaine perceptif et cognitif mais aussi dans celui de l'interaction sociale »[26].

Melanie Klein : la "psychose infantile"

D'aprĂšs le psychiatre et psychanalyste Paul Alerini, « Melanie Klein rend possible la psychose infantile », en Ă©laborant une « thĂ©orie dissidente par rapport Ă  l’orthodoxie freudienne comportant : un surmoi prĂ©coce prĂ©-Ɠdipien, une position schizo-paranoĂŻde initiale » (avec un « clivage entre bons et mauvais objets Ă  l’intĂ©rieur du ventre de la mĂšre »)[21]. Jacques Hochmann rappelle que dĂ©jĂ  en , Melanie Klein avait prĂ©sentĂ© « le cas Dick » Ă  un congrĂšs international tenu Ă  Oxford : selon Hochmann, « Dick » est « probablement le premier enfant autiste Ă  avoir suivi une cure psychanalytique », alors que Klein le qualifie encore de « schizophrĂšne »[18]. Hochmann prĂ©cise qu'avec le dĂ©veloppement de la psychanalyse des enfants, quand deux auteurs (Donald Meltzer et Frances Tustin) vont s'intĂ©resser plus particuliĂšrement Ă  l’étude et au traitement des enfants autistes et enrichir ce faisant la sĂ©miologie en psychopathologie, aucun des deux n'affirmera toutefois « une quelconque origine dans les attitudes mentales de la mĂšre »[18]. Pour la psychanalyste Marilia Franco E Silva, c'est la description du mĂ©canisme de l’identification projective qui aura permis chez Melanie Klein « d’importantes avancĂ©es sur le plan thĂ©orique et clinique dans le domaine de la psychose »[27]. Mais confrontĂ©s aux phĂ©nomĂšnes de l’écholalie et de l’échopraxie chez les enfants autistes, les post-kleiniens ont dĂ» mettre en question certains postulats de la thĂ©orie kleinienne, notamment « la notion du Moi prĂ©coce comme donnĂ©e d’emblĂ©e »[27].

Frances Tustin

Psychologue et pionniĂšre en psychothĂ©rapie de l'enfant, et thĂ©oricienne de l'autisme, Frances Tustin a suivi une analyse avec Wilfred Bion qui lui-mĂȘme avait suivi sa deuxiĂšme analyse avec Melanie Klein. Elle a distinguĂ© plusieurs groupes d'autisme, dont un seul correspond Ă  celui dĂ©crit par Kanner[28]:

  • primaire anormal : pas de diffĂ©renciation entre son corps, celui de sa mĂšre et l'extĂ©rieur ;
  • secondaire Ă  carapace (sensiblement identique Ă  l'autisme de Kanner) L'indiffĂ©renciation entre le Moi du bĂ©bĂ© et la mĂšre a disparu, remplacĂ©e par une surĂ©valuation de la diffĂ©rence. Une barriĂšre autistique avec fonction de carapace s'est construite pour protĂ©ger l'enfant, et lui interdire l'accĂšs au monde extĂ©rieur ;
  • secondaire rĂ©gressif ou schizophrĂ©nie infantile. L'Ă©volution commence de façon normale, habituelle, puis apparaissent des manifestations de rĂ©gression. L'enfant opĂšre son retrait dans une vie fantasmatique riche et centrĂ©e sur les sensations corporelles. Élisabeth Roudinesco et Michel Plon prĂ©cisent que l'autisme secondaire rĂ©gressif serait pour Tustin une forme de schizophrĂ©nie sous-tendue par une identification projective[9].

Selon Didier Houzel, Tustin « met en Ă©vidence » un fantasme de discontinuitĂ© ressenti par l'enfant autiste d'une maniĂšre trĂšs corporelle comme « un arrachement d'une partie de sa propre substance » : alors que le bĂ©bĂ© a besoin de l'illusion d'une continuitĂ© entre son corps et son objet de satisfaction quand il ne dispose pas encore de possibilitĂ©s suffisantes de symbolisation, la continuitĂ© « bouche-langue-mamelon-sein » est rompue ; cette rupture catastrophique mĂšne au fantasme d'un « sein au mamelon cassĂ© et d'un arrachement Ă  l'emporte-piĂšce du mamelon »[16]. Un tel arrachement laisse dans la bouche « un trou noir habitĂ© d'objets persĂ©cuteurs » : pour s'en protĂ©ger et se protĂ©ger du monde extĂ©rieur, l'autiste construit un dĂ©lire de fusion avec l'environnement annulant toute sĂ©paration, tout Ă©cart, toute diffĂ©rence et altĂ©ritĂ©, en ayant recours Ă  ses propres sĂ©crĂ©tions (larmes, salive, urines, fĂšces) et Ă  des objets autistiques qu'il utilise seulement pour « des sensations de surface »[16]. Frances Tustin parle d' « “autosensualitĂ© perverse” »[16].

En 1999, Gunilla Gerland, en tant qu' « autiste de haut niveau » (« with high functioning autism or Asperger syndrom I »), ainsi qu'elle se prĂ©sente[29], publie dans la revue scientifique Autism une lettre ouverte (reprise dans Sage Journals, 2016) aux rĂ©dacteurs scientifiques de cette revue , en exprimant son dĂ©saccord sur la publication d'une « recension trĂšs positive » (« very positive review »)[29] de l'ouvrage Encounters with Autistic States: A Memorial Tribute to Frances Tustin de Theodore Mitrani, Judith L. Mitrani Jason Aronson (Ă©d.)[30], un « hommage Ă  Frances Tustin » dont l'Ɠuvre est « consacrĂ©e Ă  la comprĂ©hension du monde dĂ©routant propre Ă  l'enfant autiste »[30] - [note 1]. Comme d'autres psychanalystes, Tustin proposait une thĂ©orie de genĂšse psychodynamique de l'autisme causĂ©e par une mauvaise relation mĂšre-enfant, qui s'est rĂ©vĂ©lĂ©e plus tard ĂȘtre fausse[31].

Donald Meltzer

Ayant enseignĂ© pendant plus de 20 ans Ă  la Tavistock Clinic, Donald Meltzer, collĂšgue de Melanie Klein et Wilfred Bion, est un autre des pionniers des publications sur l'autisme (aprĂšs Bettelheim et Tustin). Son apport, toujours appuyĂ© sur l'idĂ©e de relation d'objet initiĂ© par Klein, retourne les rĂ©fĂ©rences dans son travail sur l'autisme et parle d'identification intrusive. AppuyĂ© aussi sur le travail d'Esther Bick sur le moi-peau, il propose un angle de vue oĂč le vĂ©cu trĂšs dense de son corps par l'autiste serait potentiellement agressĂ© par celui des autres qui s'y projettent dans leur mĂ©canisme normal d'accĂšs au monde extĂ©rieur.

Bruno Bettelheim, "approche" « personnelle » de l'autisme

Bruno Bettelheim, pĂ©dagogue autodidacte, philosophe de formation, se considĂ©rant comme un Ă©ducateur et psychothĂ©rapeute, relĂšve d'un statut de psychanalyste qui reste controversĂ©[32]. S'inspirant de son internement dans le camp de concentration de Dachau, l'homme, profondĂ©ment marquĂ© par cette expĂ©rience traumatisante, propose de compenser la situation extrĂȘme Ă  laquelle il assimile l'autisme par une mĂ©thode tout aussi extrĂȘme : « Si un milieu nĂ©faste peut conduire Ă  la destruction de la personnalitĂ©, il doit ĂȘtre possible de reconstruire la personnalitĂ© grĂące Ă  un milieu particuliĂšrement favorable »[33].

L'École orthogĂ©nique Sonia Shankman de Chicago (Illinois), oĂč Bruno Bettelheim mit au point une mĂ©thode de traitement des enfants autistes.

Premier auteur Ă  avoir publiĂ© sur l'autisme en militant pour l'autonomisation et contre le dĂ©laissement Ă  l'asile, la position de Bettelheim est complexe, voire marginale. À l'« École orthogĂ©nique », il s'attache davantage Ă  l'Ă©ducation et Ă  la psychothĂ©rapie institutionnelle qu'Ă  la psychanalyse qu'il utilise selon une rĂ©interprĂ©tation trĂšs libre[N 1] : « Dans beaucoup de ses Ă©crits, Bettelheim parle des modifications qu’il a apportĂ©es Ă  la psychanalyse pour l’adapter au traitement des enfants gravement perturbĂ©s »[35].

Bruno Bettelheim a été inspiré, dans ses travaux, par le psychologue et pédagogue américain John Dewey et la pédagogue italienne Maria Montessori, voire le psychologue et épistémologue suisse Jean Piaget[35]. Il revendique une approche plus éducative que thérapeutique[36].

Influence de Bettelheim en France jusque dans les années 1980

Bettelheim est fortement mĂ©diatisĂ© en France en 1974[37]. D'aprĂšs l'historien Jonathyne Briggs « alors que ses thĂ©ories Ă©taient de plus en plus Ă©cartĂ©es aux États-Unis au profit de nouvelles approches ancrĂ©es dans les neurosciences et la psychologie comportementale qui ont Ă©clipsĂ© la psychanalyse, ses idĂ©es sont devenues plus influentes en France, oĂč la psychanalyse est devenue le traitement principal de la psychose infantile »[38]. L'implantation de la psychanalyse en France assure un grand succĂšs et une forte diffusion aux thĂ©ories de Bettelheim durant une trentaine d'annĂ©es, jusqu'Ă  sa remise en cause par les associations françaises de parents d'enfants autistes et par les mĂ©dias durant les annĂ©es 1990[38]. Aux États-Unis, l'approche de l'autisme est rĂ©orientĂ©e vers les mĂ©thodes Ă©ducatives uniquement[39]. Selon Dominique Bourdin, la dĂ©fense de la thĂ©orie de Bettelheim par certains psychanalystes est vraisemblablement Ă  l'origine de la contestation des associations françaises de parents d'enfants autistes, qui se sont opposĂ©es (parfois de façon agressive) Ă  l'approche psychanalytique de l'autisme dans ce pays[40]. Cette thĂ©orie est progressivement abandonnĂ©e en France[41], cependant, d'aprĂšs Jean-NoĂ«l TrouvĂ©, en 2015, elle continue Ă  faire des « ravages dans quelques « noyaux durs » de la psychopathologie »[42].

Remise en cause de Bettelheim depuis les années 1980

La thĂ©orie personnelle de Bettelheim veut que les enfants soient devenus autistes par manque d’amour des parents, et notamment de leur mĂšre[43] - [44]. Bettelheim propose des mĂ©thodes violentes impliquant la sĂ©paration de l'enfant de son milieu familial, et accuse les mĂšres d'ĂȘtre prĂ©morbides et mortifĂšres, ce qui lui vaut de nombreuses critiques[36] - [45] - [46]. En particulier, l'article de Richard Pollak (repris dans Le Livre noir de la psychanalyse[47]) et celui d'AgnĂšs Fombonne mettent en lumiĂšre la violence de ses pratiques Ă  l'Ă©gard des enfants et de leur famille, et leur impact sur la culpabilisation des mĂšres d'enfants autistes par les professionnels de santĂ©[48].

Bettelheim et ses collĂšgues de l'Ă©cole orthogĂ©nique dĂ©clarent publiquement ĂȘtre capables de « guĂ©rir l'autisme »[49] - [50], attribuant la bonne Ă©volution de la moitiĂ© des enfants au traitement qu'il applique[51] ; dans deux biographies Ă  son sujet, Bettelheim est aussi accusĂ© de maltraitances sur ces enfants autistes[50].

D'aprĂšs Richard Pollack, la thĂ©orie de la mĂšre rĂ©frigĂ©rateur dĂ©fendue par Bettelheim est dĂ©sormais abandonnĂ©e dans de trĂšs nombreux pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon, mais reste dĂ©fendue et enseignĂ©e en France en 2005 : « Bettelheim reste encore une sorte de hĂ©ros, et bon nombre de psychiatres et de psychanalystes français semblent continuer de penser que les parents ont une part de responsabilitĂ© dans la pathologie de leurs enfants, qu’ils demeurent toujours coupables pour une raison ou une autre, mĂȘme si ce n’est plus aussi crĂ»ment dit[52]. ».

L'avis 102 du comité consultatif national d'éthique, rendu en novembre 2007 en France par Jean Claude Ameisen, incrimine la diffusion des idées défendues par Bettelheim comme étant responsable d'une souffrance inutile des mÚres d'enfants autistes en France. La théorie de Bettelheim est également citée comme responsable de l'absence de prise en charge éducative adaptée aux enfants autistes en France[53] - [54].

Michelle Dawson, elle-mĂȘme autiste, analyse le dĂ©placement du stigmate des parents vers les personnes autistes dans son texte intitulĂ© Bettelheim's worst crime (en français : « le pire crime de Bettelheim »), disant « Nous sommes passĂ©s de la « mĂšre frigidaire » Ă  « l'autiste-poltergeist ». AccusĂ©s jadis par Bettelheim d’ĂȘtre la cause de l’autisme, les parents sont aujourd’hui perçus comme ses victimes hĂ©roĂŻques et tragiques. Profitant de la marge de manƓuvre que la sociĂ©tĂ© accorde aux hĂ©ros et aux martyres d’une cause, les parents se sont dĂ©barrassĂ©s de tout devoir de rendre des comptes aux autistes et ont pris le contrĂŽle de la recherche et des agendas publics. Une vision catastrophiste de l’autisme signifie que toute enquĂȘte sur les revendications parentales est non seulement improbable, mais supposĂ©e rĂ©prĂ©hensible »[55].

Tournant des annĂ©es 1970 aux États-Unis : revers des thĂ©ories psychanalytiques et autisme savant

Dans les annĂ©es 1970 commence ce que Laurent Mottron appelle « la pĂ©riode scientifique de l’autisme » (Mottron, 2004)[56]. Alors que les thĂ©ories psychanalytiques ont considĂ©rablement influencĂ© la psychiatrie de l’enfant au dĂ©but du XXe siĂšcle, elles connaissent dĂ©sormais « un revers tout Ă  fait spectaculaire »[56] : l'hypothĂšse psychodynamique est abandonnĂ©e, le DSM est rĂ©visĂ© dans le but de remĂ©dicaliser la psychiatrie et l’essor des sciences cognitives participe Ă  ce changement[56].

Les psychanalystes Myriam Perrin et GwĂ©nola Druel-Salmane observent que parallĂšlement, un nouveau signifiant « s’accole Ă  celui d’autisme : l’intelligence »[56]. Tandis que Leo Kanner affirme en 1971 que trois des enfants observĂ©s en 1943 avaient acquis une autonomie « “grĂące Ă  leur obsessionnalitĂ© qui fut valorisĂ©e et orientĂ©e pour une utilisation pratique” » (Kanner, 1971) », la dĂ©couverte de l'autisme savant, « tourne dĂ©finitivement en dĂ©suĂ©tude l’image gravement dĂ©ficitaire de la pathologie suggĂ©rĂ©e par les psychanalystes anglo-saxons », pour qui les « signes d’un potentiel intellectuel Ă©levĂ© » Ă©taient des « cas d'idiots savants constituĂ©s d’enfants autistiques “guĂ©ris” (Tustin, 1972) »[56].

"Approche" française de l'autisme

D'aprĂšs le psychanalyste Alex Raffy, les psychanalystes français qui ont Ă©tudiĂ© l'autisme se rĂ©partissent principalement entre deux Ă©coles : une traditionnelle, « d'obĂ©dience anglo-saxonne, associĂ©s Ă  l'International Psychoanalytic Association », et les lacaniens[57]. Toujours selon Raffy, « Chaque auteur a inventĂ© un mythe ou une fantaisie sur l’origine de l’autisme, pour Ă©laborer sa perspective clinique. Ces analystes ont eu le courage de s’y confronter, lorsque les autres professionnels les considĂ©raient comme perdus pour leur famille et la sociĂ©tĂ©. Leur autre mĂ©rite est de ne pas les avoir pris pour des idiots incurables et de les avoir respectĂ©s, Ă  l’écoute de toutes leurs expressions. À la suite des Anglo-Saxons opposant dĂ©jĂ  autisme et schizophrĂ©nie infantile, les lacaniens aprĂšs 1980 vont distinguer autisme et psychose infantile. »[57].

D'aprÚs le psychiatre Jean Cottraux, « la psychanalyse a décliné en France à partir de la mort de Jacques Lacan en 1981 [...] Cependant la conscience du déclin n'est véritablement apparue, chez les psychanalystes français, qu'aprÚs le rapport INSERM : trois thérapies évaluées en 2004 »[58].

Dans le sillage de la théorie lacanienne

Selon Jean-Pierre Rouillon, l'abord de l'autisme d'aprĂšs Jacques Lacan consiste Ă  prendre en compte les modalitĂ©s particuliĂšres du rapport de l’enfant autiste au langage : « Le signifiant, dans l’autisme, ne se prĂ©sente pas sur son versant d’articulation, sur son versant de sens. Il se prĂ©sente comme unique, comme tout seul, aussi bien sur le versant du commandement que sur le versant d’une satisfaction liĂ©e Ă  ce qui rĂ©sonne de sa substance sonore. Quant au dire, il ne doit pas se situer dans les rivages du sens, mais ouvrir par la voie du redoublement Ă  l’émergence d’une Ă©criture singuliĂšre oĂč ce qui s’entend peut trouver Ă  se satisfaire dans une adresse Ă  l’autre. C’est dans cette adresse Ă  l’autre que vient se dessiner le lieu d’une perte dĂ©livrant le sujet du sacrifice de son ĂȘtre. C’est cette voie qui permet au sujet autiste de construire un espace oĂč s’appareiller dans son rapport au rĂ©el. Ce n’est pas le langage qui structure le monde de l’autiste, mais sa langue particuliĂšre, dĂšs lors qu’elle lui donne matiĂšre Ă  trouver une satisfaction dans un dialogue avec l’autre, satisfaction qui vient faire limite Ă  l’exigence infinie de la jouissance. Le psychanalyste ne doit pas reculer devant l’autisme. C’est en effet, Ă  partir de ce qu’il a pu extraire de sa propre analyse, qu’il peut offrir au sujet autiste qui y consent, la chance d’un dialogue au cours duquel peut se tisser dans une adresse inĂ©dite, une voie enfin singuliĂšre au-delĂ  de la pulvĂ©rulence des entendus »[59].

Bishop et Swendsen notent que, bien que Lacan n'ait pas travaillé avec des enfants autistes, il continue d'exercer un attrait important sur les intellectuels français du domaine de l'autisme, alors que les intellectuels d'autres pays « moins crédules » considÚrent son « verbiage cachant une pensée confuse » avec scepticisme[60].

Françoise Dolto : Prise en charge et pratique

Françoise Dolto a dĂ©butĂ© sa carriĂšre au sein d'un mouvement de psychiatrie radicale, durant les annĂ©es 1960 et 1970[61]. Sa rĂ©fĂ©rence psychanalytique est surtout lacanienne, avec un intĂ©rĂȘt particulier pour les idĂ©es de Jean Oury, FĂ©lix Guattari, et surtout Maud Mannoni[61].

HypothÚses de Françoise Dolto

Avec Mannoni, Dolto analyse les « psychoses infantiles » Ă  travers un rĂ©fĂ©rentiel antipsychiatrique, et y voit le rĂ©sultat d'un environnement familial pathogĂšne[61], causant une « rupture traumatique et trĂšs prĂ©coce du lien symbolique mĂšre-enfant »[62]. Son Ă©tude de cas la plus connue, Le cas Dominique, attribue Ă  cet environnement familial la cause de la « psychose infantile »[63] - [61]. Dans son cĂ©lĂšbre ouvrage La cause des enfants, elle dĂ©clare que « L’autisme, en fait, cela n’existe pas Ă  la naissance. Il est fabriquĂ©. C’est un processus rĂ©actionnel d’adaptation Ă  une Ă©preuve touchant l’identitĂ© de l’enfant »[64] - [65], ce que le psychiatre Dominique Campion analyse comme une « variation grand public sur le thĂšme de la mĂšre fabriquant l'autisme »[65]. Dans ses Ă©crits, Dolto se limite Ă  une stricte formulation d'obĂ©dience psychanalytique, classant l'autisme comme « une extension maximale de la psychose »[66]. Dans une cĂ©lĂšbre interview parue dans Le Nouvel Observateur en 1968, la psychiatre relie ce qu'elle considĂšre comme une affection psychiatrique Ă  une « dĂ©faillance de la dynamique libidinale des parents », situant « l'origine de la dite psychose infantile autour de l'ƒdipe des parents qui ne serait pas rĂ©solu »[67]. D'aprĂšs la psychanalyste Laurence Darcourt, Françoise Dolto « emploie l'expression « tomber dans l'autisme », car « il s'agit d'une chute dans une image du corps du passĂ© » »[62].

Conséquences des hypothÚses de Françoise Dolto

Les idées de Dolto influencent fortement les institutions pédopsychiatriques françaises, dont la plupart des services d'hÎpitaux de jours publics et privés accueillant des enfants diagnostiqués comme psychotiques, puis autistes, durant les trois derniÚres décennies du XXe siÚcle[68]. Le chercheur postdoctoral en histoire Richard Bates estime que le rÎle de Françoise Dolto dans la compréhension et le traitement psychanalytique de l'autisme en France est « important », et qu'il a été « sous-estimé »[61].

Didier Pleux[69], Bishop et Swendsen[70], de mĂȘme que Richard Bates[63] - [71] - [61], estiment que Dolto est responsable de la perpĂ©tuation de mĂ©connaissances relatives Ă  l'autisme[70] - [61]. Les opinions de Françoise Dolto ont en effet contribuĂ© Ă  faire culpabiliser Ă  tort de nombreuses mĂšres françaises d'enfants autistes[63] - [61] - [70]. Bates souligne que la pensĂ©e psychanalytique de Dolto s'est diffusĂ©e auprĂšs d’un large public, tout particuliĂšrement des mĂšres, via une quarantaine d’ouvrages[61]. Dans les annĂ©es 2010, ces livres restent prĂ©sents dans de nombreuses bibliothĂšques parentales et de psychologues[63] - [61]. Pleux note que de nombreux centres d'accueil pour enfants autistes continuent, en 2008, Ă  accorder du crĂ©dit aux idĂ©es de Dolto Ă  propos de l'autisme[69].

Bishop et Swendsen soulignent enfin un effet nĂ©faste de la thĂ©orie de la sexualitĂ© infantile soutenue par Françoise Dolto, qui dĂ©clare, Ă  diverses reprises dans ses Ɠuvres et dans certaines interventions radiophoniques, que l'enfant cherche des relations sexuelles avec des adultes : ils estiment que la mobilisation de ces idĂ©es a pu servir Ă  justifier et garder impunies des agressions sexuelles (dont l'inceste) et des maltraitances d'enfants autistes[72].

Plusieurs psychanalystes se sont exprimĂ©s dans la presse française pour soutenir Françoise Dolto. Jean-Pierre Winter dĂ©clare qu'« On a cru que Dolto les [parents] culpabilisait, alors qu'elle leur disait "ce n'est pas de votre faute, c'est de votre fait" » ; Willy Baral soutient quant Ă  lui Françoise Dolto « a humanisĂ© les liens avec les enfants autistes »[73]. Pour Bernard Golse, qui s'exprime dans Ça m'intĂ©resse, « du fait que plus personne ne dit que l'autisme est une maladie psychique pure, la pluralitĂ© des facteurs en cause rend le message de la pĂ©dopsychiatre un peu moins percutant. Mais alors que les jeunes parents sont de plus en plus prĂ©occupĂ©s par l’éducation, [...], la parole de Françoise Dolto demeure une rĂ©fĂ©rence »[74].

Autres auteurs

Dans les annĂ©es 1990, Rosine et Robert Lefort esquissent une approche de l’autisme comme une structure subjective diffĂ©rente de la psychose[75]. Cette intuition est exploitĂ©e dans le courant lacanien Ă  partir de la thĂšse d’Eric Laurent, selon laquelle dans l’autisme la jouissance fait retour sur le bord, c’est-Ă -dire en premier lieu sur les objets autistiques[76]. Jean-Claude Maleval cherche Ă  prĂ©ciser la spĂ©cificitĂ© de la structure autistique en la caractĂ©risant par une rĂ©tention des objets de la pulsion, pas une aliĂ©nation retenue dans le langage, et par un appareillage de la jouissance par le bord[77]. Cette approche ne prĂŽne pas une interprĂ©tation du prĂ©sent par le passĂ©, mais une construction du sujet en prenant appui sur les fonctions protectrices, rĂ©gulatrices et mĂ©diatrices du bord[78].

Conceptualisation actuelle

Selon Mottron et Feinstein, Ă  partir des annĂ©es 1960-1970, les thĂ©ories psychanalytiques de l'autisme sont progressivement abandonnĂ©es, Ă  l'exception de deux rĂ©gions du monde : la France (et la Suisse romande[79]), et l'AmĂ©rique latine[80] (en Argentine tout particuliĂšrement, oĂč l'enseignement des idĂ©es de Jacques Lacan et de Melanie Klein reste vivace[81]). Pour les chercheurs Dorothy Bishop (professeure de neuropsychologie du dĂ©veloppement Ă  l'UniversitĂ© d'Oxford), et Joel Swendsen (professeur de psychologie clinique au CNRS), la France est le cas le plus connu de pays continuant Ă  prendre au sĂ©rieux la psychanalyse dans le domaine de l'autisme, au contraire des orientations prises dans la grande majoritĂ© des autres pays du monde[82]. La psychanalyse n'est pas mĂȘme listĂ©e parmi les interventions en autisme par le NICE (National Institute for Health and Care Excellence), car unanimement considĂ©rĂ©e comme inutile dans l'approche d'une condition dont l'origine est gĂ©nĂ©tique[82].

Pour le psycholinguiste (ENS) Franck Ramus, l'abandon de l'approche psychanalytique s'explique « parce qu’elle n’apporte rien Ă  la connaissance de l’autisme, tout simplement » ; il ajoute que les psychanalystes « se rĂ©fĂšrent Ă  un modĂšle thĂ©orique des maladies mentales qui n’a aucune validitĂ© scientifique »[83]. Cette observation est partagĂ©e par le Pr Jonathan Green (universitĂ© de Cambridge), pour qui « la thĂ©orie sous-jacente Ă  l’utilisation de la psychanalyse, c’est-Ă -dire comprendre l’autisme – c’est la base de l’intervention –, est fausse du point de vue scientifique »[84]. Bishop et Swedsen soulignent, en 2020, le fait que « les problĂšmes plus profondĂ©ment enracinĂ©s [de la psychanalyse dans l'autisme] sont le manque de bases factuelles pour la psychanalyse et l'accent mis sur les relations sexuelles entre enfants et adultes, ce qui diabolise les mĂšres et peut exposer les enfants Ă  des abus »[82]. Ils notent que « de plus, la psychanalyse en France est protĂ©gĂ©e de la critique par de puissants rĂ©seaux Ă©ducatifs et politiques »[82].

Marie-Christine Laznik et Atelier-classe PREAUT

Une hypothĂšse plus rĂ©cente, de Marie-Christine Laznik, Ă©voque un dĂ©faut du « troisiĂšme temps pulsionnel oral ». D'aprĂšs Freud, qui a dĂ©crit les trois temps du dĂ©veloppement pulsionnel du bĂ©bĂ©, dont le dernier est celui oĂč le bĂ©bĂ© se fait l'objet de satisfaction de l’Autre, aprĂšs s'ĂȘtre Ă©lancĂ© vers l'objet de satisfaction et s'ĂȘtre retournĂ© sur lui-mĂȘme dans le stade auto-Ă©rotique, le second stade[85], le troisiĂšme temps en question de l'organisation pulsionnelle de l'enfant consisterait selon Lacan en « une apparente passivitĂ© dans laquelle quelqu’un se laisse regarder, se laisse manger
 dans le jeu du faire semblant »[86]. À partir de 1995, Laznik explore cette hypothĂšse Ă  partir des textes et sĂ©minaires de Jacques Lacan. En 2017, elle estime que le travail collectif dans le cadre de l'association PREAUT[87] confirme la justesse de son point de vue[88].

La sociologue française Lise Demailly souligne que l'association PREAUT (à travers la citation d'un article de M. Allione) fait partie des rares acteurs du champ de l'autisme à soutenir qu'il soit « guérissable »[89]. Selon l'ingénieur et psycholinguiste Franck Ramus, la « conception théorique fumeuse » énoncée par Mme Laznik n'a jamais été validée scientifiquement[90].

Effets de l'approche française sur les élÚves autistes

En 2012, la professeure et responsable de formation Ă  l'Institut national supĂ©rieur de formation et de recherche pour l'Ă©ducation des jeunes handicapĂ©s et les enseignements adaptĂ©s (INSHEA) Christine Philip souligne les effets de l'approche psychanalytique de l'autisme en France sur la scolarisation des Ă©lĂšves[91]. L'autisme ayant longtemps Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme une psychose par les psychanalystes français, pour les enfants diagnostiquĂ©s comme autistes « l’éducation n’est pas exclue, mais elle est remise Ă  plus tard, lorsque l’enfant ira mieux »[91]. À partir des annĂ©es 1980, « sous la pression des associations de parents », une scolarisation en milieu ordinaire est mise en place dans des classes intĂ©grĂ©es, puis dans les CLIS et les ULIS Ă  partir des annĂ©es 1990, enfin dans les classes ordinaires des Ă©coles et collĂšges Ă  partir des annĂ©es 2000[91]. Philip note qu'« en une trentaine d’annĂ©es, nous avons assistĂ© Ă  un changement complet de perspectives, de regards et de pratiques dans ce domaine, grĂące en grande partie Ă  l’action des personnes concernĂ©es elles-mĂȘmes, les parents d’abord et les personnes avec autisme ultĂ©rieurement. Ainsi ces personnes, qui Ă©taient au dĂ©part apprĂ©hendĂ©es comme des malades psychiatriques qu’il fallait soigner dans des lieux sĂ©parĂ©s, sont aujourd’hui considĂ©rĂ©es comme Ă  Ă©duquer et scolariser, en prioritĂ© en milieu ordinaire »[91].

Dans le contexte d'une analyse du taux de scolarisation des Ă©lĂšves autistes, la journaliste indĂ©pendante Isabelle Gravillon note que l'« impossibilitĂ© chez certains professionnels Ă  travailler main dans la main, pour le bien-ĂȘtre des enfants autistes et des familles » rĂ©sulte d’« une spĂ©cificitĂ© historique » de la France, qui, « pendant de nombreuses annĂ©es, a mis en avant la psychanalyse comme seul moyen de soigner l’autisme »[92].

L’autisme en psychanalyse aujourd'hui : situation et controverses

Critiques du « soin » d'inspiration psychanalytique

D'aprÚs Casanova et al., l'application de la théorisation psychanalytique, préconisant une séparation familiale, entraßne l'exposition des enfants autistes à des interventions parfois douloureuses[20]. Steve Silberman cite en exemple l'une des patientes autistes d'Ole Ivar LÞvaas, qui subit à la fois les conséquences de l'interprétation de ses comportements d'automutilation sous l'angle de la théorie psychanalytique (séparation parentale et interprétation du comportement comme résultant d'un sentiment intériorisé de culpabilité), et l'application de l'analyse appliquée du comportement (ABA) de l'époque (correction des comportements d'auto-mutilation par punition, jusqu'à leur cessation)[93].

La pratique psychanalytique a toujours considĂ©rĂ© l'autisme comme un trouble affectif devant uniquement ĂȘtre pris en charge au niveau psychiatrique, mettant de cĂŽtĂ© d'autres possibilitĂ© de recherche quant aux possibilitĂ©s d'autres causes, telles que la recherche gĂ©nĂ©tique. L'exclusivitĂ© de ce type de soins durant des dĂ©cennies entraĂźne une critique assez sĂ©vĂšre de la prise en charge de l'autisme par la haute autoritĂ© de la santĂ© le 06 mars 2012[94].

Le Dr en histoire Richard Bates, en 2018, analyse que le retard de la France en matiÚre de respect des droits humains fondamentaux des personnes autistes (scolarisation, vie autonome, accÚs au diagnostic...) est dû à l'influence de la psychanalyse, et en particulier celle des théories de Jacques Lacan et de Françoise Dolto[1]. Le pédopsychiatre et psychanalyste Didier Houzel mentionne (en 2018) que « l'application de la psychanalyse au traitement des autistes persiste malgré toutes les attaques dont elle fait l'objet »[95].

Critiques dans l'application des théories

La notion d'autisme a connu des ruptures de l'acceptation clinique en psychiatrie, des flottements et des ruptures dans les conceptions en psychanalyse, et de vĂ©ritables conflits entre praticiens et parents qui se sont mĂȘme soldĂ© en France par une intervention politique d'une haute autoritĂ© de la santĂ©.

Trois sujets s'entremĂȘlent dans le passage de la thĂ©orie Ă  une mise en contexte et en application de celles-ci, chacun ayant Ă©tĂ© sujet Ă  de vives controverses :
  • la causalitĂ© : les origines Ă©tiologiques et en particulier le sujet de l'accusation des mĂšres ;
  • la classification : en particulier l'inclusion ou pas aux psychoses ;
  • le conflit social : une guerre de clan sur fond de pertinence et la nĂ©cessitĂ© de tel ou tel soin.
[réf. souhaitée]

D'aprĂšs Silberman, l'essor du mouvement de la neurodiversitĂ© aux États-Unis dĂ©coule indirectement des dĂ©finitions successives de l'autisme donnĂ©es dans le DSM[96]. La troisiĂšme Ă©dition, fortement imprĂ©gnĂ©e des thĂ©ories psychanalytiques et des travaux de Leo Kanner, connaĂźt un succĂšs planĂ©taire, entraĂźnant la pose du diagnostic d'autisme sur un grand nombre de personnes Ă  travers le monde, en raison de ses critĂšres plus inclusifs que dans les Ă©ditions prĂ©cĂ©dentes[96]. La quatriĂšme Ă©dition du DSM, qui Ă©limine les rĂ©fĂ©rences Ă  la psychanalyse pour dĂ©finir l'autisme, propose des critĂšres plus inclusifs encore[96].

En France, la rĂ©fĂ©rence des praticiens pour poser les diagnostics est plutĂŽt la CFTMEA, trĂšs imprĂ©gnĂ©e de psychanalyse. D'aprĂšs le sociologue amĂ©ricain Gil Eyal, Ă  la suite d'une comparaison des diagnostics d'autisme entre 17 pays dĂ©veloppĂ©s sur la pĂ©riode allant de 1966 Ă  2001 — effectuĂ©e par Éric Fombonne —, la prĂ©valence de l'autisme en France est la plus basse parmi tous ces pays[97]. Il l'explique par « le prestige que la psychanalyse continue de revĂȘtir en France », par la spĂ©cificitĂ© des critĂšres diagnostiques de la CFTMEA, et par le trĂšs haut taux d'institutionnalisation des personnes autistes en France, de loin le plus Ă©levĂ© d'Europe[97].

Au niveau international, l'autisme est sorti de la catĂ©gorie des psychoses, et considĂ©rĂ© comme un trouble neuro-dĂ©veloppemental[98]. En revanche, des psychanalystes français continuent de soutenir qu'« il ne semble y avoir ni Ă©vidence clinique, ni Ă©vidence thĂ©orique, Ă  considĂ©rer l’autisme comme en dehors du champ des psychoses prĂ©coces »[99].

Bishop et Swendsen soulignent que les enfants autistes sont « sans dĂ©fense face Ă  l'interprĂ©tation de leurs pensĂ©es et motivations » par l'analyste, interprĂ©tations par ailleurs non-confirmĂ©es scientifiquement[100]. Pour eux, « dans ses formes les plus extrĂȘmes, [la psychanalyse] peut causer des dommages aux parents, en particulier aux mĂšres, qui sont diabolisĂ©es Ă  la fois parce qu'elles sont trop impliquĂ©es et trop Ă©loignĂ©es de leurs enfants, et aux enfants eux-mĂȘmes »[101].

Sur les « parentectomies »

L'application des thĂ©ories reposant sur la maternitĂ© mortifĂšre a conduit Ă  des « parentectomies », via la sĂ©paration des enfants autistes de leur famille, suivie de leur placement[102] - [103] - [45] - [46]. Ces parentectomies sont elles-mĂȘmes Ă  l'origine de grandes souffrances pour les enfants autistes et leur famille[102]. Plusieurs expĂ©riences de re-placements d'enfants autistes chez de nouvelles familles (nommĂ©es rebirthing therapies aux États-Unis) se sont rĂ©vĂ©lĂ©es non concluantes, ou pire, ont entraĂźnĂ© une souffrance accrue chez ces enfants[104]. En France, selon Christine Phillip, l'affaire Rachel est « emblĂ©matique » de ces placements d'enfants autistes jugĂ©s abusifs par leurs familles, placements justifiĂ©s par le rĂ©fĂ©rentiel psychanalytique, car « les professionnels qui tiennent les postes clĂ©s [
] sont majoritairement encore formĂ©s Ă  l’approche psychanalytique. Ce qui engendre, dans cette affaire Rachel comme dans bien d’autres, beaucoup de difficultĂ©s comme les familles le dĂ©plorent »[105].

De la théorie à l'étiologie (critiques)

D'aprÚs le Dr Thomas Richardson, psychologue clinicien britannique, citant Peter Hobson (en) (2005), « la plupart des premiers psychanalystes croyaient que l'autisme était psychogÚne, [idée] que l'on retrouve encore aujourd'hui dans ces approches »[106]. Meltzer (1975) a développé un modÚle étiologique basé sur le démantÚlement de l'ego, selon lequel les enfants autistes divisent leur moi entre différents sens, de sorte qu'ils ne peuvent jamais percevoir correctement le monde qui les entoure, et que toutes leurs sensations sont combinées[106]. Le modÚle étiologique de Tustin (1977) se basait sur la peur qu'a l'enfant d'une discontinuité entre son corps et l'extérieur, le nourrisson autiste se protégeant de cette peur en construisant une illusion selon laquelle il ne ferait qu'un avec le monde extérieur[107].

Si l'autisme n'a pas de dĂ©finition autre que celle d'un Ă©tat clinique dĂ©fini et observĂ©, il n'en est pas moins soumis Ă  la question rĂ©currente du caractĂšre acquis ou innĂ© de l'ensemble des cas alors mĂȘme que certains parlent des autismes au pluriel[108].

Historiquement on trouve dĂšs l'essai de Jung en 1906 l'idĂ©e d'« une causalitĂ© qui ne peut ĂȘtre dĂ©terminĂ©e », ce sur quoi il postule « la mise en cause d'un facteur mĂ©tabolique ou d'une prĂ©disposition organique cĂ©rĂ©brale »[109].

En 1943 Kanner explique clairement dÚs qu'il définit le trouble qu'il a de purs exemples de caractÚre inné de trouble autistique du contact affectif (appellation d'origine de ce qui est ensuite communément appelé autisme)[110]. Il est néanmoins à l'origine de ce qui sera repris dans l'accusation des mÚres.

D'aprĂšs Demailly (2019), les partisans de l'approche psychodynamique de l'autisme membres de l'association PRÉAUT, tels que Marie Allione, soutiennent que l'autisme serait guĂ©rissable[89] - [111].

Sur la théorie des « mÚres réfrigérateurs » de Kanner et ses suites

Pour Leo Kanner, l’autisme est « une maladie, au mĂȘme titre que la phĂ©nylcĂ©tonurie » : elle se caractĂ©rise par un « trouble innĂ© de la communication »[18]. Toutefois — au dĂ©but du moins —, Kanner remarque « chez les parents un profil singulier : une mĂšre qu’il dĂ©crit comme faussement affectueuse, superficielle, en fait froide voire « rĂ©frigĂ©rateur » [...], un pĂšre intellectuel, perdu dans ses pensĂ©es ou ses soucis de carriĂšre. »[18]. Selon Jacques Hochmann, « rĂ©frigĂ©rateur » est le mot de Kanner et non celui de Bettelheim Ă  qui il a Ă©tĂ© « fautivement attribuĂ© » et qui « ne l’a jamais prononcĂ© »[18].

Dans sa description princeps, Leo Kanner observe et écrit en effet que les parents des enfants « autistes » sont froids ou distants, comme « laissés dans un réfrigérateur qui ne dégivre pas »[N 2]. En 1958, l'Université Yale, qui dispose d'une unité de soins en autisme, est totalement dominée par l'enseignement psychanalytique[112]. La neurologue américaine Mary Coleman estime que Kanner est influencé par les aspects antiféministes de la théorie psychanalytique de son époque, ce qui entraßne une application subséquente fortement orientée contre les mÚres[113].

D'aprĂšs Patrick Zimmermann, citĂ© par Richard Pollak dans Le Livre noir de la psychanalyse, Bruno Bettelheim, qui n'inclut pas dans sa reprise de la notion d'autisme les causes innĂ©es, a repris cette idĂ©e pour dĂ©noncer une cause d'origine maternelle. PsychothĂ©rapeute et dit « psychanalyste autodidacte[N 3] », il a vulgarisĂ© une approche de l'autisme associĂ© aux situations extrĂȘmes dont la dĂ©portation qu'il avait lui-mĂȘme vĂ©cue[114], et identifiait dans le « repli autistique » la preuve d'un traumatisme. Il prĂ©cise « Ce n'est pas l'attitude maternelle qui produit l'autisme, mais la rĂ©action spontanĂ©e de l'enfant Ă  cette attitude[115] », mais aussi que « Tout au long de ce livre, je soutiens que le facteur qui prĂ©cipite l'enfant dans l'autisme infantile est le dĂ©sir de ses parents qu'il n'existe pas[116]. »

Cette conception continue d'ĂȘtre associĂ©e Ă  l'approche psychanalytique, notamment au travers de l’expression « mĂšre rĂ©frigĂ©rateur »[117], et exerce une importante influence sur l'approche psychanalytique de l'autisme en France[72]. Cette thĂ©orie est mobilisĂ©e malgrĂ© l'absence de toute Ă©tude avec groupe de contrĂŽle qui permettrait de la confirmer, et en particulier l'Ă©tude de Allen et al. (1971), qui n'a dĂ©terminĂ© aucune diffĂ©rence de profil psychologique entre les parents d'enfants autistes ou avec un retard mental, et les parents des enfants du groupe de contrĂŽle[31]. Cette thĂ©orie causale d'une mauvaise relation maternelle est largement mobilisĂ©e par les psychiatres-psychanalystes français pour expliquer l'autisme chez l'enfant, menant Ă  une rĂ©volte des associations de parents, qui portent ce dĂ©bat dans les mĂ©dias durant les annĂ©es 1980 et 1990[50]. En 2002 sort le documentaire Refrigerator Mothers qui, d'aprĂšs AndrĂ© Feinstein, « ne laisse aucun doute quant aux cicatrices Ă©motionnelles infligĂ©es aux mĂšres aprĂšs le diagnostic de leur enfant », expliquant le militantisme ultĂ©rieur de ces mĂšres contre l'approche psychanalytique[118].

Les psychanalystes Perrin et Salmane estiment que les thĂšses de Bettelheim, mises en exergue par les opposants Ă  la psychanalyse, sont restĂ©es minoritaires, y compris dans son propre camp[51], ce alors que Bishop et Swendsen estiment au contraire que leur influence fut et reste trĂšs importante en France[100]. Le psychiatre-psychanalystre Abram Coen dĂ©clare en 2004 que les praticiens d'inspiration psychanalytique ont abandonnĂ© ces thĂ©ories, et mettent l'accent sur une position Ă©thique de respect de la souffrance des patients et de leur famille[119]. Cependant, pour Bishop et Swendsen, commentant un article de Didier Houzel en dĂ©cembre 2020, « soutenir que la psychanalyse ne blĂąme pas les parents semble malhonnĂȘte », et « en France, le rĂŽle des parents, surtout les mĂšres, en tant que cause des troubles, a Ă©tĂ© une caractĂ©ristique essentielle du travail psychanalytique avec les enfants » (notamment dans les Ă©crits de Françoise Dolto)[100].

Cette culpabilisation des parents d'enfants autistes par des analystes, qui leur imputent la responsabilitĂ© du handicap de leur enfant, se perpĂ©tue en France, comme le dĂ©montrent l'enquĂȘte de la sociologue française CĂ©cile MĂ©adel publiĂ©e en 2005 (Ă  partir d'une liste de discussion de l'association Autisme France) ; les films documentaires de Sophie Robert publiĂ©s de 2012 Ă  2018[100] ; ainsi que les tĂ©moignages de nombreux parents Ă  ce sujet, dont Francis Perrin[120]. D'aprĂšs MĂ©adel, « cette interprĂ©tation psychanalytique de l’autisme est encore largement mobilisĂ©e, non seulement dans un espace public large qui va des mĂ©dias Ă  leurs collĂšgues de travail ou leur famille, mais aussi chez les professionnels des soins. Les trajectoires des parents montrent la prĂ©gnance de ces approches de l’autisme chez les professionnels de la santĂ© et de l’éducation. RĂ©guliĂšrement, reviennent sur la liste, suscitant toujours la mĂȘme solidaritĂ© et la mĂȘme rĂ©volte, des rĂ©cits d’épisodes douloureux qui ont vu la responsabilitĂ© du handicap imputĂ©e aux parents »[121].

Débats autour de l'efficacité de la psychanalyse

La psychothĂ©rapeute Paula Jacobsen publie une Ă©tude comparative entre plusieurs psychothĂ©rapies en 2004, concluant Ă  l'inefficacitĂ© des approches psychanalytiques dans le cas du syndrome d'Asperger[122]. Comparant l'approche psychanalytique et l'approche cognitive de l'autisme dans le cadre d'une analyse comparĂ©e de la littĂ©rature scientifique, en 2008, le Dr Richardson prĂ©cise qu'aucune des deux ne peut prĂ©tendre guĂ©rir l'autisme, « mĂȘme si, Ă  l'heure actuelle, il y a plus de preuves qui suggĂšrent que les approches cognitives ont le plus grand potentiel pour amĂ©liorer le pronostic des enfants autistes »[123]. Tony Attwood dĂ©conseille, en 2012, le recours Ă  une thĂ©rapie psychanalytique mĂšre-enfant dans les cas des personnes avec syndrome d'Asperger, pour Ă©viter une culpabilisation inutile des mĂšres, prĂ©cisant que « de façon gĂ©nĂ©rale, la technique des thĂ©rapies psychanalytiques est mise Ă  mal avec les patients prĂ©sentant un syndrome d'Asperger »[124].

D'aprĂšs le rapport de la Haute AutoritĂ© de santĂ© rendu en mars 2012, l'utilitĂ© de la psychanalyse pour les personnes autistes reste « non dĂ©montrĂ©e »[125]. Ce rapport range les « approches psychanalytiques » et la « psychothĂ©rapie institutionnelle » parmi les « interventions globales non consensuelles » puisqu’il ne s’avĂ©rait pas possible de conclure Ă  la pertinence de ces interventions en raison « d’absences de donnĂ©es sur leur efficacitĂ© et de la divergence des avis exprimĂ©s ». Depuis lors, trois Ă©tudes ont Ă©tĂ© produites venant Ă  l’appui d’une efficacitĂ© de diverses approches inspirĂ©es par la psychanalyse pour la prise en charge des enfants autistes. Elles sont mentionnĂ©es ci-dessous (Thurin, Cornet, Touati).

« Approches psychothĂ©rapeutiques de l’autisme. RĂ©sultats prĂ©liminaires Ă  partir de 50 Ă©tudes intensives de cas » est publiĂ© en 2014 dans « Neuropsychiatrie de l’enfant et l’adolescent » par J-M Thurin et ses collaborateurs. Cette Ă©tude porte sur 50 psychothĂ©rapies d’enfants autistes suivis pendant un an par des thĂ©rapeutes dont les rĂ©fĂ©rences thĂ©oriques sont diffĂ©rentes, mais parmi lesquels les psychanalystes sont largement majoritaires (82 %). SĂ©bastien Ponnou, psychanalyste, dĂ©clare que la mĂ©thodologie en est rigoureuse[126], car elle s’efforce de rĂ©pondre aux critĂšres de preuve de l’American Psychological Association concernant les Ă©tudes intensives de cas individuels. Les rĂ©sultats appuient l’idĂ©e que la psychothĂ©rapie, menĂ©e dans des conditions naturelles, par des praticiens expĂ©rimentĂ©s formĂ©s Ă  la spĂ©cificitĂ© de l’autisme, est associĂ©e Ă  des changements significatifs. « Ces changements concernent les comportements autistiques (qui se rĂ©duisent), le dĂ©veloppement (qui s’exprime statistiquement et cliniquement, notamment par des gains d’aptitudes), et le fonctionnement intrapsychique (qui se traduit par une rĂ©duction des rĂ©ponses Ă©motionnelles et une facilitation de la relation au monde et aux autres). Ainsi, les enfants n’ont pas seulement rĂ©duit leurs symptĂŽmes et acquis de nouvelles fonctionnalitĂ©s, ils ont aussi accru leur sentiment de sĂ©curitĂ© intĂ©rieure et amĂ©liorĂ© leur reprĂ©sentation du monde et des autres, ce qui augure d’une capacitĂ© croissante de faire face Ă  des stress courants »[127].

Selon Franck Ramus, cette Ă©tude « utilisĂ©e pour dĂ©fendre l'intĂ©rĂȘt de la psychanalyse pour l'autisme auprĂšs des pouvoirs publics » prĂ©sente de graves problĂšmes mĂ©thodologiques (absence de groupe de contrĂŽle) et de conflit d'intĂ©rĂȘts de ses auteurs ; il en conclut que « les limites mĂ©thodologiques de l'Ă©tude sont telles qu'il est Ă©vident que cet article, mĂȘme traduit, n'aurait eu aucune chance d'ĂȘtre acceptĂ© dans une revue internationale de psychiatrie faisant preuve d'un minimum d'exigence scientifique »[128]

Une autre Ă©tude a Ă©tĂ© publiĂ©e en 2017 dans l’Évolution psychiatrique rĂ©alisĂ©e par des cliniciens se rĂ©fĂ©rant Ă  une approche institutionnelle lacanienne mise en Ɠuvre Ă  La Coursive Ă  LiĂšge en Belgique[129]. Vingt-quatre enfants autistes ĂągĂ©s en moyenne de 7 ans et 5 mois y ont participĂ©. Les changements ont Ă©tĂ© Ă©valuĂ©s deux ans aprĂšs leur admission. Les rĂ©sultats attestent une progression statistiquement significative dans tous les domaines abordĂ©s par l’échelle du Vineland (communication, autonomie, motricitĂ© et socialisation). L’étude Ă©tablit qu’en respectant certains prĂ©alables, il est possible de se faire le partenaire de l’enfant autiste et de lui servir d’appui propre Ă  animer une dynamique subjective.

Une troisiĂšme Ă©tude, dĂ©pourvue de groupe de contrĂŽle, est publiĂ©e en 2016. Elle porte sur une pratique institutionnelle orientĂ©e par la psychanalyse, celle de l’intersecteur du XIIIe arrondissement de Paris. Il s’agit d’une pratique de pĂ©dopsychiatrie Ă©clectique, utilisant des moyens diversifiĂ©s de traitement : il est fait appel Ă  des actions pĂ©dagogiques, psychosociales et Ă©ducatives, comprenant des psychothĂ©rapies, de l’orthophonie, de la psychomotricitĂ©, des groupes de langage, des psychodrames, des entretiens parentaux et des rĂ©unions de parents, etc. Pour les psychothĂ©rapies l’abstinence analytique est considĂ©rĂ©e comme inappropriĂ©e et mĂȘme dĂ©lĂ©tĂšre. Les rĂ©sultats de cette recherche-action concernent les 138 patients de la file active de l’annĂ©e 2010 correspondant aux critĂšres du diagnostic TED (Troubles envahissants du dĂ©veloppement) de la CIM 10. Parmi ceux-ci Ă  une approche plus fine 85, soit 62 %, furent considĂ©rĂ©s comme « Ă  fonctionnement psychotique prĂ©valent », et seulement 53, soit 38 % « Ă  fonctionnement autistique prĂ©valent ». L’ñge moyen d’entrĂ©e pour les autistes Ă©tait de 3 ans et deux mois, et la durĂ©e moyenne de traitement de 4, 3 ans. Au terme, concernant les sujets autistes, une Ă©volution trĂšs positive est constatĂ©e pour 20,8 % des enfants, une Ă©volution positive pour 39,6 %, une Ă©volution moyenne ou faible pour 30,2 %, et une absence d’évolution significative pour 9,4 %, ce que les auteurs analysent comme « excellent » comparĂ© Ă  ce qui est obtenu par d’autres mĂ©thodes. Bien cette Ă©valuation porte sur la pratique d’un intersecteur de pĂ©dopsychiatrie, qui n’est pas spĂ©cialisĂ© dans le traitement de l’autisme, il apparaĂźt, notent les auteurs, que les rĂ©sultats « ne correspondent en rien aux annonces nombreuses d’inefficacitĂ© des traitements non exclusivement comportementalistes »[130]

Les scientifiques internationaux réunis en avril 2017 dans le cadre de la préparation du QuatriÚme plan autisme en France s'accordent sur l'absence de preuve d'efficacité de cette approche, et sur les risques qu'elle fait courir aux personnes autistes[84].

Le Pr Tony Charman (King's College de Londres) dĂ©clare qu« il n’existe aucune preuve pour une approche psychanalytique dans le traitement des jeunes enfants avec autisme »[131]. La Pr Amaia HervĂĄs ZĂșñiga (UniversitĂ© de Barcelone, Espagne) dit « nous savons que la psychanalyse ne peut rien faire, et nous sommes totalement opposĂ©s Ă  cette approche »[132]. Le Dr Jonathan Green dĂ©clare « qu’il n’existe pas de preuve, nulle part dans le monde, qui soutienne le recours Ă  la psychanalyse »[133], la Pr Nadia Chabane (CHUV de Lausanne) que « nous n’avons aucun Ă©lĂ©ment aujourd’hui en faveur d’un accompagnement des TSA par la psychanalyse »[133]. Le Dr Kerim Munir (Boston Children's Hospital), pour qui « il faut que la position concernant la psychanalyse soit sans Ă©quivoque », souligne l'existence « des lobbies et des groupes de pression qui militent en faveur de ce genre de traitement »[132], et la rĂ©ticence Ă  tester scientifiquement l'efficacitĂ© d'une telle approche[134]. Green conclut qu'une approche psychanalytique peut avoir des incidences nĂ©gatives sur les familles, et que les scientifiques internationaux interrogĂ©s par Claire Compagnon sont « unanimes quant aux risques potentiellement liĂ©s Ă  ce genre de traitement »[84].

Clarisse Vautrin, femme autiste et membre du cercle zĂ©tĂ©tique du Languedoc Roussillon, conclut dans sa prĂ©sentation des dĂ©rives dans l'autisme, en 2019, qu'il n'y a « pas d’élĂ©ments tangibles ni d’expĂ©riences reproductibles en faveur des thĂ©ories et pratiques psychanalytiques », ajoutant qu'« en France : la psychanalyse recule dans les universitĂ©s mais reste largement pratiquĂ©e »[135].

Confrontation théorique et sociale

Une bataille de l'autisme existe Ă  l'Ă©chelle internationale[136]. Elle est organisĂ©e socialement en plusieurs mouvements aux frontiĂšres dogmatiques bien Ă©tablies, mais peut-ĂȘtre plus poreuses qu'il n'y paraĂźt[137]. D'aprĂšs la sociologue française Lise Demailly, l'implication d'une controverse autour de la psychanalyse est une spĂ©cifitĂ© culturelle française[138]. Ce dĂ©bat social est notablement absent au QuĂ©bec, oĂč l'approche psychanalytique de l'autisme est depuis longtemps abandonnĂ©e dans les milieux scientifiques et mĂ©dicaux[139]. Ce dĂ©bat est erronĂ©ment rĂ©duit, en France, Ă  une opposition binaire entre partisans des TCC et partisans de la psychanalyse, mais il implique de plus nombreux acteurs, dont les militants eux-mĂȘmes autistes, inscrits hors de ce schĂ©ma binaire[138]. L'opposition entre TCC et psychanalyse ne permet gĂ©nĂ©ralement pas aux personnes autistes de se reconnaĂźtre dans les philosophies d'intervention, ni dans les pratiques[140].

Les psychiatres-psychanalystes français sont Ă  la fois trĂšs fortement attaquĂ©s, et dĂ©savouĂ©s par les pouvoirs publics[138] - [89]. Le , la secrĂ©taire d'État Sophie Cluzel, interrogĂ©e sur le financement des hĂŽpitaux qui pratiquent des approches psychanalytiques sur Europe 1, rĂ©pond que ce financement n'est « pas Ă  propos »[141]. L'annĂ©e suivante, Claire Compagnon, responsable de l'application du 4e plan autisme, dĂ©clare sur Public SĂ©nat que « la psychanalyse n'est pas une thĂ©rapeutique de l'autisme »[142]. D'aprĂšs Demailly, les psychanalystes « continuent nĂ©anmoins Ă  dĂ©ployer une production intellectuelle importante en terme Ă©ditorial, mais pas dans les revues « scientifiques ». »[138]. Ces psychiatres-psychanalystes français ont crĂ©Ă© des associations et des regroupements pour dĂ©fendre leurs pratiques (CIPPA...), et se sont rapprochĂ©s de certaines associations de parents, telles que « La main Ă  l'oreille »[138] - [89]. Ils dĂ©fendent dĂ©sormais une pratique dite « intĂ©grative », ce que leurs adversaires estiment ĂȘtre « une tromperie, un masque des positions psychanalytiques »[89].

Les critÚres diagnostiques de la CFTMEA, qui font historiquement appel aux théories psychanalytiques, classent l'autisme dans la catégorie des « psychoses précoces », à cÎté de la schizophrénie[143]. La Fédération Française de Psychiatrie impose depuis 2005 de préciser une correspondance selon les références internationales (CIM-10) et la CFTMEA[144].

L'autisme est dĂ©sormais un sujet trĂšs largement traitĂ© dans la littĂ©rature francophone, tant dans le domaine du tĂ©moignage de parents, que dans ceux de l'autobiographie, de la fiction et de la bande dessinĂ©e[145]. Parmi les Ɠuvres traitant de la psychanalyse et de l'autisme, figurent ainsi le tĂ©moignage Gabin sans limites de Laurent Savard (paru en 2018), et la bande dessinĂ©e Le psychanalyste parfait est un connard, parue en 2016[145]. D'aprĂšs Alexandra Struk Kachani, l'Ă©mergence de l'autisme dans les mĂ©dias a fortement Ă©voluĂ© depuis les annĂ©es 1960, passant d'une reprĂ©sentation quasi-exclusivement sous l'angle de la psychanalyse Ă  une reprĂ©sentation fortement influencĂ©e par les positions des familles[146]. Elle note aussi un intĂ©rĂȘt mĂ©diatique marquĂ© depuis 2012 par une opposition entre ce qu'elle nomme la « coalition Ă©ducative » (conception de l'autisme comme handicap et accent sur l'accĂšs Ă  l'Ă©ducation) et la « coalition psychanalytique » (conception de l’autisme comme une maladie psychique nĂ©cessitant une prise en charge sanitaire et mĂ©dicale d’orientation psychanalytique)[146].

Le rédacteur en chef de Psychologies Magazine, Arnaud de Saint Simon, prend position pour la psychanalyse dans un éditorial en 2016[147].

Associations de parents

L'historien des sciences Jonathyne Briggs souligne que les parents d'enfants autistes français, particuliĂšrement les mĂšres, ont initialement collaborĂ© avec les professionnels du soin (dont ceux formĂ©s Ă  l'approche psychanalytique), puis sont peu Ă  peu entrĂ©s en rĂ©sistance contre ces mĂȘmes professionnels, dĂšs lors qu'ils les ont accusĂ©s d'ĂȘtre Ă  l'origine des troubles de leurs enfants[148].

D'aprĂšs Demailly, les associations de parents d'enfants autistes françaises (Ă  l'exception de quelques-unes) dĂ©noncent des maltraitances contre leurs enfants et eux-mĂȘmes, commises « par les psychiatres, les psychanalystes et l’État »[138] - [89]. Elle cite en exemple l'association Vaincre l'autisme, qui a « Ă©tĂ© au centre du mouvement de non-recommandation du packing », Ă©rigĂ© en « symbole de la psychanalyse »[89]. L'action de ces associations est caractĂ©risĂ©e par une influence sur les pouvoirs publics, une pĂ©nĂ©tration mĂ©diatique, et par la silenciation des personnes autistes elles-mĂȘmes[89]. Perrin et Salmane prĂ©cisent que c'est surtout l'association Autisme France qui travaille Ă  rattacher l'autisme au champ du handicap (ce qui sera effectif en 1996), en refusant de collaborer avec les psychiatres et psychanalystes, accusĂ©s de culpabiliser les parents[51].

Contre la psychanalyse dans les médias : le documentaire Le Mur (2011)

Selon le conseiller et psychothĂ©rapeute Maurice Vaughan, en 2011, la sortie du film documentaire Le Mur, de Sophie Robert, et surtout la bataille judiciaire que cette sortie entraĂźne, crĂ©Ă©e une polĂ©mique en France et une vaste attention mĂ©diatique internationale, avec des articles dans The New York Times et sur BBC News[149]. Selon l'ancienne directrice d'AFG autisme, ValĂ©rie Lödchen, ce film fait appel Ă  un raisonnement par l'absurde pour montrer le dĂ©calage entre le discours des psychanalystes et les connaissances scientifiques sur l'autisme[150]. D'aprĂšs Maurice Vaughan, les principes psychanalytiques appliquĂ©s aux enfants autistes et prĂ©sentĂ©s dans Le Mur relĂšvent principalement de l'approche lacanienne[149]. Selon la philosophe et psychosociologue Brigitte Axelrad, ce documentaire accuse les orientations psychanalytiques des psychiatres français d'ĂȘtre responsables de graves carences dans l'accompagnement des personnes autistes, et d'une souffrance des mĂšres d'enfants autistes[151]. Selon Maurice Vaughan, la controverse internationale Ă©clate lorsque ce film est interdit de diffusion par dĂ©cision de justice en janvier 2012[149].

À propos des rĂ©seaux de personnes autistes et de la communautĂ© autiste

Le mouvement pour les droits des personnes autistes critique Ă  la fois la psychanalyse, et la thĂ©rapie cognitivo-comportementale[138]. Le chercheur français en sciences sociales Alain Giami dresse un parallĂšle entre la situation de ces militants et celle des personnes transgenre, en termes de dĂ©mĂ©dicalisation et de dĂ©pathologisation, et de rejet des approches psychanalytiques[152]. D'aprĂšs le psychanalyste Alex Raffy, « les autobiographies d’autistes fournissent des tĂ©moignages accablants sur leurs expĂ©riences psychanalytiques (catĂ©chisme freudien dĂ©suet) »[57].

La SuĂ©doise Gunilla Gerland milite activement contre la psychanalyse, notamment Ă  travers son manifeste de 1998, dans lequel elle Ă©crit (d'aprĂšs la traduction de Brigitte Chamak) que « nombre d'entre nous qui sont autistes de haut niveau ont Ă©tĂ© analysĂ©s en vertu du modĂšle psychodynamique/psychanalytique, souvent par des thĂ©rapeutes bien intentionnĂ©s, mais la plupart d'entre nous n'en a retirĂ© aucune aide, beaucoup se sont sentis dĂ©gradĂ©s, et certains en ont Ă©tĂ© blessĂ©s »[153] - [154]. Son manifeste prĂ©cise notamment que les thĂ©ories de la relation d'objet ne sont pas pertinentes pour prĂ©tendre comprendre l'autisme[154]. Elle tĂ©moigne avoir Ă©tĂ© mise en souffrance par des interprĂ©tations erronĂ©es de son vĂ©cu intĂ©rieur durant ses quatre ans de cure psychanalytique, et mentionne des pairs qui ont eux aussi tĂ©moignĂ© avoir souffert d'ĂȘtre analysĂ©s par le biais d'un rĂ©fĂ©rentiel psychanalytique inadaptĂ©[29] - [N 4]. Dans une traduction anglaise d'ouvrage parue en 2012, elle explique avoir rencontrĂ© de nombreux praticiens formĂ©s Ă  la psychanalyse qui choisissent d'ignorer les connaissances neurologiques sur l'autisme, et se rĂ©fĂšrent aux mauvaises relations avec la mĂšre[155].

Temple Grandin n'a pas été confrontée à la pratique psychanalytique, et fait appel à un modÚle uniquement biologique dans sa description de l'autisme[153]. Elle rejette toute théorisation psychodynamique de l'autisme[156].

Dans son autobiographie Je suis Ă  l'Est ! (2012), Josef Schovanec raconte « la froideur psychanalytique, la camisole chimique et l'erreur diagnostique »[157], dans le cadre d'un suivi de cinq ans par l'un des psychanalystes les plus rĂ©putĂ©s de Paris[158]. D'aprĂšs le rĂ©sumĂ© qu'en fait le psychanalyste HervĂ© Bentata, ce praticien pose un faux diagnostic de schizophrĂ©nie et provoque, avec l'un de ses collĂšgues, une neuroleptisation qui conduit Josef Schovanec Ă  « un Ă©tat d’apathie vĂ©gĂ©tative »[159]. Selon le psychanalyste Jean-NoĂ«l TrouvĂ©, Josef Schovanec livre un tĂ©moignage « fĂ©roce » de son expĂ©rience de la psychanalyse, et y tĂ©moigne de son « regret de ne pas avoir interrompu plus tĂŽt ces sĂ©ances »[160]. Il dĂ©nonce des « techniques psychanalytiques inappropriĂ©es » avec « pertinence », selon le psychanalyste français Jean-Claude Maleval[161]. Selon TrouvĂ©, Josef Schovanec « renvoie dos Ă  dos les psychanalystes et les comportementalistes », et rĂ©fute que la psychanalyse ait la moindre utilitĂ© pour une personne autiste, en comparant les psychanalystes Ă  des « chamans, imaginant faire faire un pas de gĂ©ant aux autistes par la seule magie de leur influence »[160].

La Dr en littĂ©rature française Vivienne Orchard analyse la rĂ©sistance de la famille de l'Ă©crivain Hugo Horiot Ă  l'influence de la psychanalyse en France, notamment Ă  travers l'autocensure d'une phrase prononcĂ©e par Hugo Horiot dans le roman Le Petit Prince cannibale de Françoise LefĂšvre, visant Ă  Ă©viter que des psychanalystes puissent l'accuser d'inceste[162]. Son fils, Hugo Horiot, s'oppose Ă  la psychanalyse tout au long de son Ɠuvre L'empereur, c'est moi (Prix Paroles de patients 2013), notamment dans le chapitre « Cannibale toi-mĂȘme » qui « culmine en une attaque elliptique contre la psychanalyse »[162]. Dans Carnets d'un imposteur, Hugo Horiot explique que l'approche psychanalytique l'a laissĂ© « sans dĂ©fense » durant son parcours scolaire, et que seule la pratique du thĂ©Ăątre a reprĂ©sentĂ© pour lui une « thĂ©rapie »[162].

Dans L'autisme expliquĂ© par un autiste (2021), Thibaud Moulas dĂ©clare que « la psychanalyse a eu un impact catastrophique sur la vie des autistes », citant notamment des placements abusifs d'enfants autistes, fallacieusement dĂ©crits comme psychotiques ou comme victimes de maltraitances parentales (tels que l'affaire Rachel) ; il ajoute que le psychanalyste français Michel Botbol a soutenu publiquement en 2015 que le syndrome de MĂŒnchhausen par procuration d'une mĂšre pourrait causer l'autisme chez son enfant, et que « cette croyance psychanalytique que la maltraitance cause l'autisme reste encore trĂšs prĂ©sente en France »[163].

Selon Brigitte Chamak, l'interprétation des témoignages peut présenter des difficultés et nécessite de connaßtre le contexte dans lequel évolue la personne qui témoigne, et l'influence voire la reproduction de discours des autres : elle cite en exemple un autiste pris dans le militantisme d'une association de parents trÚs hostile à la psychanalyse qui porte un discours trÚs critique vis-à-vis de ce type de psychothérapies mais parle en termes positifs de sa propre psychothérapie psychanalytique[153]. Elle mentionne par ailleurs les témoignages d'autistes positifs sur leur psychothérapie sur le divan, en centre médico-psycho-pédagogique (CMPP) ou en hÎpital de jour, incluant des séances de psychanalyse[153].

Donna Williams, qui a suivi une cure psychanalytique de son propre gré, utilise un vocabulaire relevant de la psychanalyse dans son autobiographie Si on me touche, je n'existe plus[153]. D'aprÚs Brigitte Chamak, Williams « a adhéré à certaines interprétations psychanalytiques »[153].

Le psychanalyste français Jacques Hochmann se dĂ©clare hostile Ă  ce mouvement. Il dĂ©nonce « un communautarisme propre aux autistes », et l'appel Ă  leur « expertise profane », regrettant leur influence sur les diffĂ©rents plans autisme en France. Pour lui, « les plus extrĂȘmes nient ĂȘtre atteints de troubles quelconques et s’opposent non seulement aux approches dites psychanalytiques mais Ă  toute forme d’éducation spĂ©cialisĂ©e »[164]. Pour Josef Schovanec (Dr EHESS), la prĂ©occupation pour le communautarisme des adultes autistes relĂšve d'un fantasme français[165]. Il objecte que « la plupart des sociĂ©tĂ©s anglo-saxonnes ou inspirĂ©es par celles-ci, en matiĂšre d'autisme des adultes, ne sombrent pas dans le communautarisme tant redoutĂ© »[165].

Au sujet des professionnels

La distinction entre psychiatre, psychologue et psychanalyste n'est pas toujours claire, et l'unitĂ© de cet ensemble trĂšs loin d'ĂȘtre Ă©vidente et encore moins en ce qui concerne les avis sur la psychanalyse. Sur le sujet de l'autisme on retrouve dĂšs le refus par Bleuler de la symbolique sexuelle de Freud dans la crĂ©ation du mot autisme et au cours du temps des oppositions fortes et des positions variĂ©es ont toujours Ă©tĂ© constatĂ©es.

Critique des psychanalystes

Selon Henri Rey-Flaud : « du fait de cet élan irrésistible, personne ne s'aperçut que, dans l'attente messianique de la révélation des causes organiques de cette affection, la signification psychique du retrait de ces petits patients, c'est-à-dire la question du sens de leur monde, avait été complÚtement ignorée, ce qui revenait à redoubler et à sceller l'exclusion de ces infortunés. »[166].

Dans l'Ă©ditorial intitulĂ© « Dolto, reviens !» d'un dossier de La revue lacanienne consacrĂ© en 2013 Ă  « L'autisme », le psychanalyste Charles Melman commence par cette constatation : « L'approche lacano-doltoĂŻenne de l'autisme infantile n’a pas la cote »[167]. En suivant des sĂ©ances avec des bĂ©bĂ©s « Ă  potentialitĂ© autistique » atteints de bronchiolites Ă  rĂ©pĂ©tition, et sensible au fait que l'intervention du soignant, « faite en prĂ©sence de la mĂšre sinon des parents, et Ă©ventuellement filmĂ©e avec leur accord pour analyser et suivre les progrĂšs, nĂ©cessite le tact nĂ©cessaire pour essayer de les concilier avec leur enfant »[167], Melman Ă©voque comment « l’exhumation de difficultĂ©s refoulĂ©es ou cachĂ©es ont pu provoquer la rĂ©volte de familles organisĂ©es ensuite par Internet en lobbies »[167]. Il ajoute : « Le seul reproche qu’on puisse faire Ă  ces lobbies est une passion persĂ©cutrice de mauvais aloi et revancharde Ă  l’égard d’une mĂ©thode qui leur fut malheureusement insupportable mais dont ils pourront, quand ils y seront prĂȘts, vĂ©rifier sur film le potentiel »[167].

Les cognitivistes et la psychanalyse considérée comme « pseudo-science »

Les chercheurs cognitivistes voient dans la psychanalyse une approche pseudo-scientifique, inutile en matiĂšre d'interventions en autisme.

Le Pr Laurent Mottron (universitĂ© de MontrĂ©al) reconnaĂźt Ă  l'approche psychanalytique des annĂ©es 1950 le mĂ©rite d'avoir dĂ©crit l'intelligence des personnes autistes[168], et accuse la nosographie française d'inspiration psychanalytique (la CFTMEA) d'ĂȘtre directement responsable d'une mĂ©connaissance de l'autisme en France[169], car la psychanalyse dĂ©crit « des processus en pliant la rĂ©alitĂ© Ă  une terminologie et un cadre thĂ©orique qui ne sont qu’exceptionnellement subvertis par ce qui est effectivement observĂ©, au lieu, comme en sciences, de laisser Ă©merger une description ou une classification Ă  partir de ce qui se prĂ©sente, et en l’actualisant pĂ©riodiquement par consensus entre les membres de la communautĂ© scientifique »[80]. Il estime l'application de l'ABA aussi dogmatique et nuisible que la psychanalyse[170].

Jean-Paul Krivine, rĂ©dacteur en chef de la revue Science et pseudo-sciences, rĂ©pond au psychanalyste Bernard Golse, qui avait dĂ©clarĂ© que « dans l’autisme, rien n’est validĂ© », en disant que « les partisans des approches psychanalytiques thĂ©orisent souvent l’impossibilitĂ© de toute Ă©valuation de leurs pratiques thĂ©rapeutiques ». Il se demande « si vraiment leurs approches sont non Ă©valuables, comment peuvent-ils affirmer leurs succĂšs thĂ©rapeutiques ? »[171].

Le mathĂ©maticien et psychologue Nicolas Gauvrit regrette le manque de rigueur et de logique des psychanalystes : « Les promoteurs d’une approche psychanalytique ont recours, ces derniers temps, Ă  l’esquive. Cette feinte consiste Ă  dĂ©tourner l’interlocuteur de la question primordiale – celle de l’efficacitĂ© des mĂ©thodes et du bien de l’enfant – en dĂ©plaçant le discours dans le champ affectif, celui de la culpabilitĂ© ou de « l’éthique ». Pour cela, ils s’appuient sur une reprĂ©sentation sociale caricaturale de la psychologie, qui oppose des psychanalystes profondĂ©ment humains, et des cognitivistes prĂŽnant une approche chimique. La rĂ©alitĂ© est bien diffĂ©rente, et de nombreux « cognitivistes » voient dans les approches thĂ©rapeutiques fondĂ©es sur la science une alternative non seulement Ă  la psychanalyse, mais aussi et surtout aux traitements par psychotropes »[172].

Jacques Van Rillaer parle de « mensonges lacaniens » dans la conception de l'autisme comme d'une « psychose », et dĂ©nonce les psychanalystes qui prĂ©tendent « combattre les thĂ©rapies cognitivo-comportementales » en l'absence d’études empiriquement validĂ©es[173].

Autisme et antipsychanalyse (points de vue de psychiatres et de psychanalystes)

Selon le neuropsychiatre et psychanalyste Paul Alerini, s'exprimant en 2011, l'autisme comme signifiant « traverse l’histoire de la psychiatrie d’enfants » : le mot mĂȘme, formĂ© (par Bleuler) Ă  partir du raccourcissement d' « autoĂ©rotisme » et ayant l'avantage de « sonner bien », est dĂ©jĂ  symptomatique en soi parce qu'il comporte la nĂ©gation de la composante sexuelle contenue dans le concept d' auto-Ă©rotisme, de sorte qu'Ă  l'origine, l'autisme, « crĂ©Ă© au sein de la psychanalyse » et qui va s'opposer aux psychoses infantiles auxquelles il a Ă©tĂ© longtemps associĂ©, « se retourne actuellement contre elle », la psychanalyse, « avec des moyens puissants, dans l'universitĂ©, la mĂ©decine, les sciences, la politique ». « L'autisme est le symptĂŽme de ce retournement »[21].

AnnĂ©es 1960 : apparition d'un courant "antipsychanalytique" aux États-Unis

D'aprĂšs le psychiatre et psychanalyste Jacques Hochmann, universitaire lyonnais ayant consacrĂ© beaucoup de ses travaux Ă  l'autisme, un courant « antipsychanalytique » a commencĂ© Ă  se dessiner aux États-Unis dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1960[18]. Il s'agit selon lui d'une rĂ©action Ă  la « dĂ©ception d’espoirs exagĂ©rĂ©s de changer l’ĂȘtre humain par une Ă©ducation moins rĂ©pressive et aussi Ă  une mise Ă  l’index outranciĂšre des attitudes parentales pathogĂšnes par certains psychanalystes »[18]. MalgrĂ© la parution en d'un livre posthume du psychanalyste Edmund Bergler (en), la « tendance Ă  rechercher dans l’inconscient maternel ou familial l’origine des troubles psychiques en gĂ©nĂ©ral et de l’autisme en particulier » est selon Hochmann restĂ©e dominante[18], notamment chez un regroupement de parents « au sein d’une puissante association, l’ Autism Society of America, fondĂ©e en 1965 par un pĂšre d’autiste, Bernard Rimland, psychologue de son Ă©tat ». Celui-ci dĂ©clare alors, selon Hochmann, que les familles d’autistes sont « victimes d’un vĂ©ritable racisme de la part de psychanalystes »[18]. Les publications se multiplient, en particulier dans le Journal of autism and childhood schizophrenia fondĂ© par Leo Kanner, lequel journal devient en , le Journal of autism and development disorder aprĂšs l'exclusion de tous les psychanalystes du comitĂ© de rĂ©daction[18].

Selon Paul Alerini, l’autisme serait devenu « l'Ă©tendard d’un mouvement » regroupant cognitivistes, comportementalistes et neuroscientifiques, ainsi que parents d’enfants autistes, lesquels parents peuvent eux-mĂȘmes ĂȘtre chercheurs, psychologues ou psychiatres : « Ce mouvement se dĂ©clare clairement opposĂ© Ă  la psychanalyse » et prend le mot « autisme » comme « monument ou comme fĂ©tiche pour faire d’une pathologie psychotique un handicap (dont l’origine n’est pas encore prouvĂ©e) »[21]. Si l'anti-psychanalyse a toujours existĂ©, elle aurait pris maintenant une « tournure menaçante et persĂ©cutoire » due en grande partie aux conflits nĂ©s avec l’autisme de l’enfant[21]. Selon la psychanalyste Maud Mannoni, dĂšs 1967, l'autisme fascine et fait cause commune avec l'anti-psychanalyse[174] : Mannoni considĂšre que le mot « autisme » est devenu, d'un point de vue marxiste, une marchandise, porteur d'une « plus-value phallique »[21], ce qui selon Alerini constitue un « “dispositif” » au sens de Michel Foucault et Giorgio Agamben[175] », qui « tire profit de la souffrance des enfants psychotiques et de leurs parents »[21]. La culpabilisation devant l'autisme « est attribuĂ©e Ă  l’impuissance thĂ©rapeutique des psychanalystes qui la projettent sur les parents (Eric Schopler) », et l'impuissance thĂ©rapeutique des psychanalystes se trouve projetĂ©e sur l'impuissance de la psychanalyse. Pour confirmer la portĂ©e d'un tel mouvement antipsychanalytique, Alerini Ă©voque l'avis du ComitĂ© consultatif national d'Ă©thique, observant une « situation difficile en France oĂč une succession de rapports et de lois reste sans effet depuis dix ans, en raison de la poursuite de l’application des thĂ©ories psychanalytiques, thĂ©ories que les autres pays dĂ©veloppĂ©s ont abandonnĂ©es dans les annĂ©es 1980  »[176] - [21].

Pour Myriam Perrin et GwĂ©nola Druel-Salmane, les approches Ă©ducatives de l'autisme telles que TEACCH sont mobilisĂ©es par les opposants Ă  la psychanalyse, « tous coalisĂ©s pour dĂ©livrer les autistes de la psychanalyse », et celle-ci « est sommĂ©e de se taire »[51]. En outre, « du point de vue scientiste, la psychanalyse n’aurait pas Ă  s’occuper de l’autiste car elle serait une pratique archaĂŻque, fondĂ©e Ă  une Ă©poque oĂč l’avancĂ©e de la science ne pouvait encore rien en dire »[51]. Perrin et Druel-Salmane soulignent qu'« en 1978, dans un important ouvrage (Rutter, Schopler, 1978) oĂč l’autisme est dĂ©sormais dĂ©fini selon “diffĂ©rents degrĂ©s de gravitĂ©â€ (Wing, 1978), est affirmĂ© que l’étiologie de l’autisme n’est plus Ă  rechercher du cĂŽtĂ© de l’environnement mais du cĂŽtĂ© organique, ce grĂące aux avancĂ©es de la science. Seulement, celles-ci ne font Ă©tat d’aucune certitude »[56]. Selon ces deux auteurs, « de telles conceptions organicistes de l’autisme refusent la parole au sujet ; dans de telles perspectives, l’autiste n’a pas mot Ă  dire »[51].

Quant au « « grand renversement » » (selon l'expression du sociologue Alain Ehrenberg) dans l'histoire de l'autisme, Jacques Hochmann — citĂ© par Vincent Flavigny — le situe au « “moment oĂč l’approche psychanalytique et plus gĂ©nĂ©ralement la psychopathologie de l’autisme qui avait pendant trente ans rassemblĂ© la grande majoritĂ© des spĂ©cialistes du monde occidental s’efface, dans le contexte d’un changement global de la reprĂ©sentation sociale des maladies mentales et des rapports entre le normal et le pathologique »[177]. Ce « grand renversement » reprĂ©sente aux yeux de Hochmann un « “retour Ă  l’optique organiciste et aux thĂšses de la dĂ©gĂ©nĂ©rescence” » ainsi qu'un « “glissement de la notion de maladie mentale vers celle de handicap” »[177].

« Haine de la psychanalyse » en France : à propos du film Le Mur (2011)

Selon la psychanalyste et psychiatre Anna Konrad, « la haine de la psychanalyse, trÚs actuelle en France, est revendiquée réguliÚrement dans des publications, appels, blogs ou collectifs, souvent trÚs généreusement relayés par les médias grands publics, presse, télévision et internet »[178].

Pour Anna Konrad, l'Ă©pisode de film Le Mur de Sophie Robert, oĂč des psychanalystes sont interviewĂ©s sur l'autisme, « mĂ©morable pour certains par son souvenir traumatisant, est un exercice d’attaque audiovisuel : la dĂ©lĂ©gitimation par le moyen de la satire, de la dĂ©rision, de la dĂ©formation dĂ©libĂ©rĂ©e de la parole »[178]. L’interdiction d’abord, puis l’autorisation de la diffusion par la Cour d'appel, « ont dĂ©chaĂźnĂ© les parties prenantes dans leur combat Ă  mener contre la psychanalyse »[178]. Bernard Golse qui apparaĂźt dans Le Mur, qualifie ce documentaire de « parfaitement ignoble et malhonnĂȘte »[179]. Selon la psychiatre Loriane Brunessaux, il s'agit d'un « film de propagande dont le manque de rigueur et la malhonnĂȘtetĂ© ne peuvent Ă©chapper Ă  aucune personne s’intĂ©ressant un tant soit peu Ă  l’état actuel des connaissances et des pratiques dans le champ de l’autisme »[180].

RĂ©sistances culturelles Ă  la psychanalyse

Pour Jacques Hochmann, « la violence antipsychanalytique de certains parents, dĂ©chaĂźnĂ©e sur Internet et dans les mĂ©dias, peut s’expliquer Ă  la fois historiquement et psychologiquement »[181].

Toujours du point de vue de Jacques Hochmann, si aprĂšs « l'invention de l'autisme par Kanner et Asperger, des psychanalystes « ont Ă©tĂ© les premiers [...] Ă  tenter d’arracher les enfants autistes Ă  la sĂ©grĂ©gation et Ă  l’eugĂ©nisme », il se trouve que « malheureusement, un certain triomphalisme, des erreurs techniques et un psychogĂ©nĂ©tisme exclusif et sans preuves ont entraĂźnĂ© un malentendu avec des associations de parents »[181], Ă©crit Hochmann dans le rĂ©sumĂ© de son article intitulĂ© « La guerre de l'autisme et les rĂ©sistances culturelles Ă  la psychanalyse » (2013). Un tel malentendu, « aggravĂ© par des rĂ©sistances inĂ©vitables Ă  la psychanalyse et au fantasme de vol d'enfant ont Ă©tĂ© Ă  l’origine de positions offensives contre la pĂ©dopsychiatrie française »[181]. OrganisĂ©es en effet « en un communautarisme sectaire en faveur de mĂ©thodes purement comportementalistes, soutenues par un lobbying efficace auprĂšs de la Haute AutoritĂ© de santĂ©, ces positions ont abouti Ă  un dĂ©saveu des pratiques psychothĂ©rapiques dĂ©veloppĂ©es en France depuis un demi-siĂšcle »[181]. Jacques Hochmann affirme plaider dans son article « pour un travail de partenariat respectueux de la souffrance et de la vulnĂ©rabilitĂ© de familles inĂ©vitablement soumises Ă  la contagion de l’autisme »[181].

À propos des « rĂ©sistances Ă  la psychanalyse », Hochmann revient au cours de son article « sur ce qualificatif curieux de “non consensuel” ». La psychanalyse Ă©tant par dĂ©finition « “non consensuelle”, y compris Ă  l’intĂ©rieur de chacun de nous, soumis fantasmatiquement Ă  l’“Ɠil inquisiteur” » qui veut dĂ©voiler en nous une part inconnue »[181], affirme-t-il, « elle est inĂ©vitablement source de rĂ©sistances. Freud, il y a bien longtemps, s’était targuĂ© d’avoir, aprĂšs Copernic et Darwin, infligĂ© un troisiĂšme choc narcissique Ă  l’humanitĂ©. Seul un profond masochisme collectif pourrait entraĂźner un consensus ! »[181].

Hochmann ajoute que « parmi les parents qui dĂ©versent leur hargne “antipsy” dans les forums Internet », peu « semblent avoir eu un contact avec un psychanalyste authentique recevant leur enfant plusieurs fois par semaine Ă  heure et avec une durĂ©e fixes, et consacrant un temps suffisant Ă  travailler avec eux »[181]. Pour la plupart, les rencontres avec un psychiatre ou un psychologue psychanalyste, auront Ă©tĂ© Ă©pisodiques ou uniques »[181]. Les parents dont il est question « font donc surtout Ă©tat d’un danger fantasmatique, rĂ©pĂštent des on-dit, se fient Ă  une lĂ©gende : celle du psychanalyste mĂ©prisant, inquisiteur et culpabilisateur qui “regroupe tous les phĂ©nomĂšnes de l’existence autour de sa grande thĂ©orie”, une thĂ©orie qu’ils tiennent pour un tissu d’ñneries incomprĂ©hensibles, dont ils ne savent Ă  peu prĂšs rien et qu’ils n’ont jamais pris la peine d’approfondir par des lectures »[181].

Notes et références

Notes

  1. L'ouvrage Encounters with Autistic States : A Memorial Tribute to Frances Tustin se présente en ces termes « This text presents the work of 21 eminent psychoanalysts and child therapists from three continents - including Professors Didier Houzel of France and Renata Gaddini of Italy; Drs. David Rosenfeld of Argentina, James Grotstein, Victoria Hamilton, Judith Mitrani and Thomas Ogden of the USA; and Susanna Isaacs-Elmhirst and Isca Wittenberg of England - who explore and expand upon the work of the late Frances Tustin, which was devoted to the psychoanalytic understanding of the bewildering elemental world of the autistic child ».
  1. Roudinesco note que « D'inspiration psychanalytique, l’entreprise est cependant paradoxale qui va Ă  l'encontre de ces mĂȘmes principes psychanalytiques[34] ».
  2. Mots exacts en anglais : « the beginning to parental coldness, obsessiveness, and a mechanical type of attention to material needs only.... They were left neatly in refrigerators which did not defrost. Their withdrawal seems to be an act of turning away from such a situation to seek comfort in solitude. » Leo Kanner (1943) Nerv Child 2: 217–50. Reprinted in L. Kanner, « Autistic disturbances of affective contact », Acta Paedopsychiatrica, vol. 35, no 4,‎ , p. 100–136 (ISSN 0001-6586, PMID 4880460, lire en ligne, consultĂ© le ).
  3. « The clinicat thoughts of Bruno Bettelheim : a critical historical review, in Milieu therapy : significant issues and innovative applications. » de Patrick Zimmerman, Ă©ditions Goldsmith and Sanders, New York, Haworth press, 1993, p. 28 (citĂ© en français par Richard Pollak. "Bettelheim l'imposteur" dans « Le livre noir de la psychanalyse ». Ă©ditions les arĂšnes, Paris, 2005, pages : 533–548) .
  4. Citation page 310 : I myself have been through 4 years of psychodynamic therapy, where I was constantly misunderstood and misinterpreted on the basis of psychodynamic theories and ideas [...] I have meet several other autistic people with similar experiences. There seems to be a very naive belief held by many psychodynamic / psychoanalytic therapists: if therapy is not helpful then at least it won't do any harm. This is not true.

    Références

    1. Bates 2018.
    2. Bates 2020.
    3. (en-GB) « France's autism treatment 'shame' », BBC News,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
    4. Bishop et Swendsen 2021.
    5. (en-GB) Angelique Chrisafis, « 'France is 50 years behind': the 'state scandal' of French autism treatment », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consultĂ© le ).
    6. (en) D. V. M. Bishop et Joel Swendsen, « Psychoanalysis in the treatment of autism: why is France a cultural outlier? », BJPsych Bulletin, vol. 45, no 2,‎ , p. 89–93 (ISSN 2056-4694 et 2056-4708, DOI 10.1192/bjb.2020.138, lire en ligne, consultĂ© le )
    7. Elisabeth Roudinesco : « Freud - lequel n'a jamais parlé d'autisme - » ; Psychanalyse et autisme : la polémique
    8. Jacques Hochmann, Histoire de l'autisme : de l'enfant sauvage aux troubles envahissants du développement, Paris, Odile Jacob, , 528 p. (ISBN 978-2-7381-2153-0, présentation en ligne), p. 204
    9. Elisabeth Roudinesco et Michel Plon, Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, coll. « La PochothÚque », (1re éd. 1997) (ISBN 978-2-253-08854-7), « autisme », p. 114-117.
    10. Dementia praecox oder Gruppe der Schizophrenien, Leipzig : Deuticke, 1911, (no OCLC : 458570341) ; réédition 1988 (ISBN 9783892955252) (no OCLC : 23771605)
    11. (en) Leo Kanner, « Autistic Disturbances of Affective Contact », The Nervous Child, vol. 2,‎ , p. 217-250 (lire en ligne [PDF], consultĂ© le )
    12. A. Antheaume, H. Claude, L'EncĂ©phale, Journal de neurol. et de psych., Ă©d. Delarue, p. 395 (source utilisĂ©e) : « Diese Loslösung von der Wirklichkeit zusammen mit dem relativen und absoluten Überwiegen des Binnenlebens nennen wir Autismus [...] : Autismus ist ungefĂ€hr das gleiche, was Freud Autoerotismus nennt ».
    13. Résumé
    14. Alain de Mijolla, « Pour introduire le narcissisme », dans Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse 2.M-Z, Paris, Hachette, 2005 (ISBN 201279145X) p. 1317-1318
    15. Notice Ă  Freud, Pour introduire le narcissisme, dans OCF.P, XII, PUF, 2005, p. 214-215.
    16. Didier Houzel, « autisme », dans Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse, Paris, Hachette Littératures, (ISBN 201279145X), p. 168-169.
    17. Silberman 2016, p. 197.
    18. Jacques Hochmann, « De l’autisme de Kanner au spectre autistique », in Perspectives Psy, 2017/1 (Vol. 56), p. 11-18, DOI : 10.1051/ppsy/2017561011, [lire en ligne]
    19. Elisabeth Roudinesco et Michel Plon, Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, coll. « La PochothĂšque », (1re Ă©d. 1997) (ISBN 978-2-253-08854-7), « États-Unis », p. 407.
    20. (en) Manuel F. Casanova, Emily L. Casanova et Estate M. Sokhadze, « Editorial : Leo Kanner, the anti-psychiatry movement and neurodiversity », СИБИРСКИЙ ВЕСбНИК СПЕЩИАЛЬНОГО ОБРАЗОВАНИЯ, nos 1–2 (16–17),‎ (lire en ligne) :
      « He aligned himself with Kanner and together tried to put an end to the reign of terror brought about by psychoanalysis. In 1964 Rimland published a manifesto based on a large review of the literature where he debunked psychoanalytical ideologies [
]. Rimland clearly pointed out evidence from twin studies indicating the hereditability of the condition, i.e., patients were born with the condition regardless of postnatal rearing »
      .
    21. Paul Alerini, « L'autisme : symptÎme de l'antipsychanalyse ? », Essaim, 2011/2 (no 27), p. 7-31. DOI : 10.3917/ess.027.0007. [lire en ligne]
    22. [Sheffer 2021] Edith Sheffer (trad. de l'anglais par Tilman Chazal, préf. Josef Schovanec), Les enfants d'Asperger : le dossier noir des origines de l'autisme, Paris/impr. en Espagne, Flammarion, coll. « Champ Histoire », , 389 p. (ISBN 978-2-08-151111-8 et 2-08-151111-8, OCLC 1249623801, lire en ligne), p. 29.
    23. (de) Hans Asperger, « Die „Autistischen Psychopathen“ im Kindesalter », European Archives of Psychiatry and Clinical Neuroscience, vol. 117, no 1,‎ , p. 76-136 (DOI 10.1007/BF01837709, lire en ligne [fac-similĂ©], consultĂ© le ).
    24. Nicolas Georgieff, Qu'est-ce que l'autisme ?, Dunod, coll. « Les Topos », , 128 p. (ISBN 2100711784 et 9782100711789), p. 28.
    25. Silberman 2016, p. 88-89.
    26. Philippe Mazet, « Margaret Mahler-Schoenberger », dans Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse 2. M-Z., Paris, 2005 (2e éd) (ISBN 2-0127-9145-X), p. 1002-1003.
    27. Marilia Franco E Silva Velano, « L’identification chez l’enfant autiste : parcours et extension du concept dans la thĂ©orie post- kleinienne », Topique, 2016/2 (n° 135), p. 119-133. DOI : 10.3917/top.135.0119. [lire en ligne]
    28. France Tustin présenté par le site psychiatrie infirmiÚre
    29. (en) Gunilla Gerland, « Letter to the Editors: Autism and Psychodynamic Theories », Autism,‎ (DOI 10.1177/1362361399003003008, lire en ligne, consultĂ© le ).
    30. Theodore Mitrani, Judith L. Mitrani Jason Aronson, 1997 « about Encounters with Autistic States: A Memorial Tribute to Frances Tustin », Google Livres
    31. (en) James D. Herbert, Ian R. Sharp et Brandon A. Gaudiano, « Separating fact from fiction in the etiology and treatment of autism. A scientific review of the evidence », The Scientific Review of Mental Health Practice, vol. 1, no 1,‎ , p. 4 (lire en ligne) :
      « Other psychoanalytic therapists such as Mahler (1968) and Tustin (1981) promoted similar theories positing problems in the mother-child relationship as causing autism (see Rosner, 1996, for a review of psychoanalytic theories of autism) »
      .
    32. « Biographie », l'Encyclopédie de l'Agora.
    33. Brigitte Axelrad, « L’autisme, Ă©nigme pour la science et cible idĂ©ale pour la pseudoscience », Observatoire zĂ©tĂ©tique, (consultĂ© le ).
    34. Elisabeth Roudinesco et Michel Plon, Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, coll. « La PochothÚque », (1re éd. 1997), 1789 p. (ISBN 978-2-253-08854-7), p. 166
    35. Bruno Bettelheim par Karen Zelan Perspectives : revue trimestrielle d’éducation comparĂ©e (Paris, UNESCO : Bureau international d’éducation), vol. XXIII, no 1-2, 1993, p. 83-100.
    36. Paul Alerini, « L'autisme : symptĂŽme de l'antipsychanalyse ?, Abstract », Essaim, no 27,‎ (ISSN 1287-258X) [lire en ligne]
    37. Briggs 2019, p. 1-2.
    38. Briggs 2019, p. 2.
    39. Jacques Sarfaty, Autisme et secteur de psychiatrie infanto-juvĂ©nile : Évolution des pratiques, Presses Universitaires de France, , 336 p. (ISBN 978-2-13-074216-6, prĂ©sentation en ligne).
    40. Dominique Bourdin, La psychanalyse de Freud à aujourd'hui : histoire, concepts, pratiques, Editions Bréal, , 317 p. (ISBN 978-2-7495-0746-0 et 9782749507460, présentation en ligne), p. 163.
    41. Marie-Rose Debot-Sevrin, Des enfants du spectre autistique et l'Ă©motion, Éditions L'Harmattan, , 490 p. (ISBN 978-2-336-38654-6 et 9782336386546, prĂ©sentation en ligne), p. 7.
    42. Jean-NoĂ«l TrouvĂ©, « À propos de l’empathie » dans Graciela C. Crespin (dir.), « Quelle empathie pour les autistes ? », Cahiers de PrĂ©Aut, no 112,‎ , p. 9-54 (ISSN 1767-3151, lire en ligne).
    43. Briggs 2019, p. 1163–1191.
    44. Gennie Luccioni, « Review of La forteresse vide », Esprit (1940-), no 390 (3),‎ , p. 628–631 (ISSN 0014-0759, lire en ligne, consultĂ© le ).
    45. RamĂłn MenĂ©ndez, « La famille selon Bettelheim, The Family according to Bettelheim », Psychanalyse, no 33,‎ (ISSN 1770-0078) [lire en ligne]
    46. Jacques Bénesteau, Mensonges freudiens : histoire d'une désinformation séculaire, Editions Mardaga, , 400 p. (ISBN 978-2-87009-814-1, présentation en ligne), p. 334.
    47. Richard Pollack, « Bettelheim l’imposteur », dans Le Livre Noir de la psychanalyse, Les ArĂšnes, , p. 665-685.
    48. Voir Richard Pollak, The Creation of Dr B., New York, Simon and Schuster, 1998 ; et AgnĂšs Fonbonne, Bruno Bettelheim, Fabrication d’un mythe, Paris, Les EmpĂȘcheurs de penser en rond, 2003. CitĂ©s par Alerini 2011.
    49. (en) Patrick Kirkham, « ‘The line between intervention and abuse’ – autism and applied behaviour analysis », History of the Human Sciences, vol. 30, no 2,‎ , p. 107–126 (ISSN 0952-6951 et 1461-720X, DOI 10.1177/0952695117702571, lire en ligne, consultĂ© le ), citant l'historien Edward Dolnick dans Madness on the Couch: Blaming the Victim in the Heyday of Psychoanalysis, 1998
    50. Briggs 2019, p. 3.
    51. Myriam Perrin et GwĂ©nola Druel-Salmane, « L'autisme, au pays des sciences », Cliniques mĂ©diterranĂ©ennes, no 79,‎ , p. 237-251 (DOI 10.3917/cm.079.0237, lire en ligne).
    52. Pollack 2005, p. 685.
    53. Claude Wacjman, Clinique institutionnelle des troubles psychiques, Eres, coll. « Santé mentale », , 304 p. (ISBN 978-2-7492-3795-4 et 9782749237954, présentation en ligne).
    54. ComitĂ© Consultatif National d’Ethique pour les Sciences de la Vie et de la SantĂ©, « Avis n°102 : « Sur la situation en France des personnes, enfants et adultes, atteintes d’autisme » », .
    55. (en) Michelle Dawson, Bettelheim’s Worst Crime : Autism and the Epidemic of Irresponsibility,
      texte citĂ© par Skuza Krzysztof, Jammet Thomas et Linder Audrey, « L’importation de la bataille de l’autisme en Suisse romande : une lecture sociologique », PSN, vol. 15),‎ , p. 7-34 (DOI 10.3917/psn.154.0007).
    56. Myriam Perrin, Gwénola Druel-Salmane, « L'autisme, au pays des sciences », Cliniques méditerranéennes, 2009/1 (no 79), p. 237-251. DOI : 10.3917/cm.079.0237, [lire en ligne].
    57. Alex Raffy, « Points de vue des auteurs « Asperger » et des psychanalystes sur l’autisme », Le Coq-hĂ©ron, vol. 229, no 2,‎ , p. 31 (ISSN 0335-7899 et 1951-6290, DOI 10.3917/cohe.229.0031, lire en ligne, consultĂ© le ).
    58. Jean Cottraux, Pourquoi la Psychanalyse a pris pouvoir en France p. 11, in Luauté et Christin 2022.
    59. Jean-Pierre Rouillon, « Petite note sur l’autisme chez Lacan » (consultĂ© le )
    60. Bishop et Swendsen 2020, p. 1-2.
    61. Bates 2022, p. 147-183.
    62. Laurence Darcourt, 100% Dolto, Eyrolles, (ISBN 978-2-212-54989-8, lire en ligne), p. 84.
    63. Richard Bates, « La France a un problĂšme avec l’autisme, et c'est en partie Ă  cause de Françoise Dolto », sur Slate.fr, (consultĂ© le ) ; voir aussi la thĂšse de Richard Bates : Psychoanalysis and child-rearing in twentieth-century France: the career of Françoise Dolto, dĂ©cembre 2017
    64. François Dolto, La Cause des enfants, Édition Robert Laffont, (lire en ligne).
    65. Dominique Campion, L' Inconscient freudien : y a-t-il quelque chose Ă  sauver ?, Odile Jacob, (ISBN 978-2-415-00412-5, lire en ligne), p. 110.
    66. Françoise Dolto, itinĂ©raire d'une psychanalyste, Édition Champs, coll. « Biographie », « Dolto Vivace ».
    67. « [?] », Le Nouvel Observateur,‎ .
    68. Nicole Garret-Gloanec, F. Roos-Weil et Yves Boudart, « Psychiatrie et autisme », L'information psychiatrique, vol. 84,‎ , p. 101-106 (DOI 10.3917/inpsy.8402.0101, lire en ligne).
    69. Didier Pleux, Génération Dolto, Odile Jacob, (ISBN 978-2-7381-2155-4, lire en ligne), p. 118.
    70. (en) D. V. M. Bishop et Joel Swendsen, « Psychoanalysis in the treatment of autism: why is France a cultural outlier? », BJPsych Bulletin,‎ , p. 1–5 (ISSN 2056-4694 et 2056-4708, DOI 10.1192/bjb.2020.138, lire en ligne, consultĂ© le ) :
      « The problem, though, is that if someone were inclined towards paedophilia, then Dolto's version of psychoanalysis would appear very attractive, promoting as it does the idea that sexual relationships between adults and children, while prohibited by society, are a natural and therefore blameless aspect of the human condition. Psychoanalysis can provide professional respectability, a good income and access to vulnerable children. »
      .
    71. (en) Richard Bates, « France's Autism Controversy and the Historical Role of Psychoanalysis in the Diagnosis and Treatment of Autistic Children », Nottingham French Studies, vol. 59, no 2,‎ , p. 221–235 (ISSN 0029-4586, DOI 10.3366/nfs.2020.0286, lire en ligne, consultĂ© le ).
    72. Bishop et Swendsen 2020, p. 3.
    73. Caroline Veunac, « La vraie Françoise Dolto, par ceux qui l’ont connue », sur Psychologies.com, (consultĂ© le ).
    74. Sophie Cousin, « La psychanalyste Françoise Dolto a fait de l’enfant une personne », sur Ça m'intĂ©resse, (consultĂ© le ).
    75. Lefort R. et R. L’autisme, spĂ©cificitĂ©, in Le symptĂŽme-charlatan. (textes rĂ©unis par la fondation du champ freudien). Seuil. 1998, pp. 311-320.
    76. Laurent E. Discussion, in L’autisme et la psychanalyse. Presses Universitaires du Mirail.1992, p. 156.
    77. Maleval J-C. De la structure autistique », in Revista aSEPHallus de Orientaçao Lacaniana. Revista EletrÎnica. Disponivel em www.isopol.com/asephallus. 2019, XIII, 26, pp. 39-73.
    78. Maleval J-C. L’autiste et sa voix. Seuil. Paris. 2009.
    79. Feinstein 2011, p. 113.
    80. Mottron 2004, p. 33.
    81. Feinstein 2011, p. 258.
    82. Bishop et Swendsen 2020, p. 1.
    83. « Autisme et psychanalyse : de bons et de moins bons arguments / Afis Science - Association française pour l’information scientifique », sur Afis Science - Association française pour l’information scientifique (consultĂ© le ).
    84. SynthĂšse 2017, p. 25.
    85. Freud, Pulsions et destins de pulsions, O.C. Vol XIII, PUF, 1988
    86. Lacan, Les quatre concepts fondamentaux, Paris, Seuil, 1973
    87. Catherine Saint-Georges, Marie-NoĂ«lle ClĂ©ment, « Atelier-classe PRÉAUT. Une aventure Ă  la frontiĂšre de la pĂ©dagogie et de la subjectivitĂ© mise Ă  l’épreuve d’une Ă©tude contrĂŽlĂ©e randomisĂ©e », Cahiers de PrĂ©Aut, 2021/1 (N° 18), p. 9-27. DOI : 10.3917/capre1.018.0009. [lire en ligne]
    88. Bébés à risque d'autisme, l'approche psychanalytique en France et au Brésil par A LUCERO, M-C. LAZNIK, S. EKIZIAN, E. PARLATO DE OLIVEIRA***, Psychologues et Psychologies n°248, 2017.
    89. Lise Demailly, « Le champ de l’autisme en France au dĂ©but du XXIe siĂšcle », dans Le repĂ©rage et l'accompagnement des personnes autistes adultes, Toulouse, ERES, coll. « Travail social et handicap - Essai », , 23-70 p. (DOI 10.3917/eres.demai.2019.01.0023, lire en ligne).
    90. Franck Ramus, « Le troisiÚme temps du circuit pulsionnel », sur Ramus méninges, (consulté le ).
    91. Christine Philip, « Scolarisation des Ă©lĂšves avec autisme en France : trente ans d'histoire
 », La nouvelle revue de l'adaptation et de la scolarisation, vol. 60, no 4,‎ , p. 45 (ISSN 1957-0341 et 2426-6248, DOI 10.3917/nras.060.0045, lire en ligne, consultĂ© le ).
    92. Isabelle Gravillon, « La France peut mieux faire », L'Ă©cole des parents, vol. N° 619, no 2,‎ , p. 27 (ISSN 0424-2238 et 2491-2875, DOI 10.3917/epar.619.0027, lire en ligne, consultĂ© le ).
    93. Silberman 2016, p. 305-307.
    94. Site de l'Express, "Autisme: la psychanalyse désavouée par la Haute autorité de santé"
    95. Houzel 2018, p. 725–745.
    96. Silberman 201, p. 384-391.
    97. [Eyal 2010] (en) Gil Eyal, The Autism Matrix, Polity, , 312 p. (ISBN 074564399X et 9780745643991, lire en ligne), p. 51 ; 60-61.
    98. Laurence Robel, « Évolutions du concept d’autisme », MĂ©decine thĂ©rapeutique / PĂ©diatrie, vol. 15, no 3,‎ , p. 179-182 (DOI doi:10.1684/mtp.2012.0434).
    99. Nicolas BrĂ©maud, « Autisme vs psychose : une question toujours d’actualitĂ© ? », L'Évolution Psychiatrique, vol. 82, no 3,‎ , p. 664–686 (ISSN 0014-3855, DOI 10.1016/j.evopsy.2016.06.004, lire en ligne, consultĂ© le ).
    100. Bishop et Swendsen 2020, p. 2.
    101. Bishop et Swendsen 2020, p. 4.
    102. (en) Sam Goldstein et Sally Ozonoff, Assessment of Autism Spectrum Disorder, Second Edition, Guilford Publications, (ISBN 978-1-4625-3310-7, lire en ligne), p. 423.
    103. (en) Dr Bruce A. Thyer et Monica Pignotti, Science and Pseudoscience in Social Work Practice, Springer Publishing Company, (ISBN 978-0-8261-7768-1, lire en ligne), p. 202.
    104. (en) Bernard Metz, James A. Mulick et Eric M. Butter, « Autism: A late-20th-century Fad Magnet », dans Controversial Therapies for Developmental Disabilities: Fad, Fashion, and Science in Professional Practice, CRC Press, , 528 p. (ISBN 1135636117 et 9781135636111), p. 253.
    105. Christine Philip, « Analyse d’une situation emblĂ©matique de l’autisme dans le cadre des rĂ©seaux sociaux (Facebook) : l’affaire Rachel », La nouvelle revue de l’adaptation et de la scolarisation, no 75,‎ (prĂ©sentation en ligne).
    106. Richardson 2008, p. 5.
    107. Richardson 2008, p. 5-6.
    108. Les autismes. AbĂ©cĂ©daire des thĂ©ories et concepts; Viviane Chauveau-Chaveroche; Collection : Seli Arslan; Éditeur : Seli Arslan
    109. D'aprÚs ce Résumé proposé sur answers.com (traduction logicielle)
    110. (en) Leo Kanner, « Autistic Disturbances of Affective Contact », The Nervous Child, vol. 2,‎ , p. 250 (les 3 derniers paragraphes) (lire en ligne [PDF], consultĂ© le )
    111. Voir l'Ă©tude de cas citĂ©e par Demailly : Marie Allione, « Une petite lumiĂšre sur le soin prĂ©coce », Cahiers de PrĂ©Aut, vol. 10, no 1,‎ , p. 147 (ISSN 1767-3151 et 2273-2225, DOI 10.3917/capre1.010.0147, lire en ligne, consultĂ© le ).
    112. Feinstein 2011, p. 49.
    113. Feinstein 2011, p. 62.
    114. Elisabeth Roudinesco : « dĂ©portĂ© Ă  Dachau puis Ă  Buchenwald [
] comparant cet Ă©tat Ă  une situation extrĂȘme, semblable Ă  l'enfermement concentrationnaire » ; Psychanalyse et autisme : la polĂ©mique
    115. La Forteresse vide, p. 102
    116. La Forteresse vide, p. 171
    117. (en) Mary Langan, « Parental voices and controversies in autism », Disability & Society, vol. 26, no 2,‎ , p. 193–205 (ISSN 0968-7599, DOI 10.1080/09687599.2011.544059, lire en ligne, consultĂ© le ).
    118. Feinstein 2011, p. 64.
    119. Abram Coen, « Perspectives actuelles dans la question de l'autisme : quelle place pour la psychanalyse ? », Cahiers de PrĂ©Aut, no 1,‎ , p. 125-140 (lire en ligne).
    120. Francis Perrin et Gersende Perrin, Louis, pas à pas, JC LattÚs, coll. « Essais et documents », , 230 p. (ISBN 978-2-7096-3775-6 et 9782709637756, présentation en ligne).
    121. CĂ©cile MĂ©adel, « Le spectre « psy » rĂ©ordonnĂ© par des parents d'enfant autiste. L'Ă©tude d'un cercle de discussion Ă©lectronique », Politix, no 73,‎ , p. 57-82 (DOI 10.3917/pox.073.0057, lire en ligne).
    122. (en) Paula Jacobsen, « A Brief Overview of the Principles of Psychotherapy with Asperger’s Syndrome », Clin. Child Psychol. Psychiatry, vol. 9, no 4,‎ , p. 567-578 (DOI 10.1177/1359104504046160, lire en ligne).
    123. Richardson 2008, p. 6.
    124. Tony Attwood, « Syndrome d'Asperger », dans Traité Européen de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, Lavoisier, (ISBN 225770519X et 9782257705198, OCLC 826730397, lire en ligne), p. 304.
    125. « Autisme et autres troubles envahissants du dĂ©veloppement : interventions Ă©ducatives et thĂ©rapeutiques coordonnĂ©es chez l’enfant et l’adolescent », Haute AutoritĂ© de santĂ©, .
    126. Ponnou (2017), p. 109.
    127. J.-M. Thurin, M. Thurin, D. Cohen et B. Falissard, « Approches psychothĂ©rapiques de l’autisme. RĂ©sultats prĂ©liminaires Ă  partir de 50 Ă©tudes intensives de cas », Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence, vol. 62, no 2,‎ , p. 102–118 (ISSN 0222-9617, DOI 10.1016/j.neurenf.2013.11.011, lire en ligne, consultĂ© le )
    128. « Approches psychothérapiques de l'autisme : A propos d'une étude française de 50 cas », sur Ramus méninges, (consulté le ).
    129. Cornet J-P, Vanheule S. Évaluation de la prise en charge institutionnelle d’enfants atteints d’un trouble envahissant du dĂ©veloppement. L' Évolution psychiatrique. 2017, 82, 3, . 687-702.
    130. Bernard Touati, Annie Mercier et Lou Tuil, « Autisme : Ă©valuation des diagnostics et des traitements dans un intersecteur de pĂ©dopsychiatrie », La psychiatrie de l'enfant, vol. 59, no 1,‎ , p. 225 (ISSN 0079-726X et 2102-5320, DOI 10.3917/psye.591.0225, lire en ligne, consultĂ© le ).
    131. SynthĂšse 2017, p. 18.
    132. SynthĂšse 2017, p. 19.
    133. SynthĂšse 2017, p. 23.
    134. SynthĂšse 2017, p. 24.
    135. « Causes infondĂ©es et « traitements » de l’autisme : Quelques exemples de dĂ©rives et de charlatanisme », Cercle ZĂ©tĂ©tique du Languedoc-Roussillon UniversitĂ© d’automne, .
    136. Voir l'ensemble de l'ouvrage : Éric Laurent, La bataille de l'autisme : de la clinique à la politique, Navarin, , 217 p. (ISBN 2916124225 et 9782916124223).
    137. Données d'ensemble correspondant à ce qui est présenté dans « Autisme: la guerre est déclarée », Le cercle psy, .
    138. Lise Demailly, « Le champ houleux de l’autisme en France au dĂ©but du XXIe siĂšcle », SociologieS,‎ (ISSN 1992-2655, lire en ligne, consultĂ© le ).
    139. Catherine des RiviĂšres-Pigeon, Isabelle Courcy et Nathalie Poirier, « Contenu et utilitĂ© d’un forum de discussion sur Internet destinĂ© aux parents d’enfants autistes », Enfances Familles GĂ©nĂ©rations. Revue interdisciplinaire sur la famille contemporaine, no 17,‎ (ISSN 1708-6310, lire en ligne, consultĂ© le ).
    140. Mottron 2004, p. 147-148.
    141. « Sophie Cluzel : "La recherche n'est pas à la hauteur de ce que l'on peut attendre en France" », sur Europe 1 (consulté le ).
    142. Vidéo de la déclaration [vidéo] La place de la psychanalyse dans le diagnostic de l'autisme sur YouTube, 3 avril 2019.
    143. Wacjman 2018, p. 61-62.
    144. [PDF] Recommandation 2005 p. 13.
    145. Julie Leleu, « LittĂ©rature taĂŻwanaise et autisme », L'Entre-deux, vol. 3, no 6,‎ (lire en ligne).
    146. Alexandra Struk Kachani, « Chapitre 2. L’émergence de la cause de l’autisme dans les mĂ©dias de 1994 Ă  2016 », dans Cyrielle Derguy Ă©d., Familles et trouble du spectre de l'autisme, Paris, Dunod, coll. « Univers Psy », , 46-52 p. (DOI 10.3917/dunod.dergu.2019.01.0046, lire en ligne).
    147. Arnaud de Saint Simon, « Autisme : faut-il brĂ»ler la psychanalyse ? », Psychologies Magazine,‎ (lire en ligne).
    148. (en) Jonathyne Briggs, « From Collaboration to Resistance: The Family Dynamic in Autism Literature in Contemporary France », Contemporary European History,‎ , p. 1–16 (ISSN 0960-7773 et 1469-2171, DOI 10.1017/S0960777322000418, lire en ligne, consultĂ© le ).
    149. (en) Maurice Vaughan, « Critiques: Controversy over French film on autism - 'Le Mur' », Psychotherapy in Australia, vol. 19, no 2,‎ , p. 56 (lire en ligne, consultĂ© le ).
    150. Valérie Löchen, « Prise en compte de l'autisme », dans Comprendre les politiques sociales, Dunod, coll. « Guides Santé Social », , 5e éd., 464 p. (ISBN 2100746464 et 9782100746460), p. 230.
    151. Brigitte Axelrad, « Autisme : les « dĂ©lires scientifiques » des psychanalystes. À propos du film « Le Mur ou la psychanalyse Ă  l’épreuve de l’autisme » », Sciences et pseudo-sciences, no 299,‎ (lire en ligne).
    152. SynthÚse du séminaire autisme et SHS, (lire en ligne), p. 22.
    153. Brigitte Chamak, « Les rĂ©cits de personnes autistes : une analyse socio-anthropologique », Handicap - Revue de sciences humaines et sociales, CTNERHI,‎ , p. 33-50 (lire en ligne).
    154. Source originale du manifeste : Gunilla Gerland, Now is the time! Autism and psychoanalysis, Code of Good Practice on Prevention of Violence against Persons with Autism, , voir la traduction en français.
    155. (en) Gunilla Gerland, Secrets to Success for Professionals in the Autism Field : An Insider's Guide to Understanding the Autism Spectrum, the Environment and Your Role, Jessica Kingsley Publishers, , 384 p. (ISBN 978-1-84905-370-9 et 9781849053709, présentation en ligne), p. 263.
    156. (en) Marion Schmidt, « Sharing Autism Through Metaphors. (Dis)ability, Difference and Diversity in Temple Grandin’s Portrayals of Autism. », Current Objectives of Postgraduate American Studies, vol. 18, no 2,‎ (ISSN 1861-6127, DOI 10.5283/copas.286, lire en ligne, consultĂ© le ).
    157. Sophie Coignard, « Schovanec, un autiste contre les psys », Le Point,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
    158. Josef Schovanec (préf. Jean Claude Ameisen), Je suis à l'Est ! : Savant et autiste, un témoignage unique, Plon, , , , , et , 256 p. (ISBN 2-259-21886-5, lire en ligne), p. 75-76.
    159. HervĂ© Bentata, « Des droits et des aspirations... À propos du livre de Josef Schovanec, Je suis Ă  l'Est ! », Cahiers de PrĂ©Aut, vol. 10, no 1,‎ , p. 271 (ISSN 1767-3151 et 2273-2225, DOI 10.3917/capre1.010.0271, lire en ligne, consultĂ© le ).
    160. Jean-NoĂ«l TrouvĂ©, « Notes aprĂšs une rencontre avec Josef Schovanec », La revue lacanienne, vol. 14, no 1,‎ , p. 119 (ISSN 1967-2055 et 2109-9553, DOI 10.3917/lrl.131.0119, lire en ligne, consultĂ© le ).
    161. Jean-Claude Maleval, « Lettre ouverte Ă  Madame Touraine, ministre de la SantĂ©, pour le retrait du 3e Plan autisme », Lacan Quotidien, no 330,‎ , p. 2 (lire en ligne).
    162. (en) Vivienne Orchard, « Autisme, j’accuse! Life-writing, autism and politics in the work of Hugo Horiot », French Cultural Studies,‎ (DOI 10.1177/0957155819861033, lire en ligne, consultĂ© le ) :
      « Horiot’s own account culminates in an elliptical attack on psychoanalysis in the section ‘Cannibale toi-mĂȘme’ [...] Psychoanalysis is also disavowed throughout the book metaphorically. »
      .
    163. Thibaud Moulas, L'autisme expliqué par un autiste, Mardaga, (ISBN 978-2-8047-0850-4, lire en ligne), p. 174 et suiv..
    164. Jacques Hochmann, « Le communautarisme dans la bataille de l’autisme », PSN, vol. me 14,‎ , p. 7–16 (ISSN 1639-8319, lire en ligne, consultĂ© le ).
    165. Josef Schovanec, « Rapport présenté à la Secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion sur le devenir professionnel des personnes autistes », MinistÚre des affaires sociales et de la santé, , p. 76.
    166. Henri Rey-Flaud, « Avant-Propos. La vérité n'appartient à personne » in Les enfants de l'indicible peur : Nouveau regard sur l'autisme, Aubier, 2010
    167. Charles Melman, « Dolto, reviens ! », La revue lacanienne, vol. 14, no 1,‎ , p. 7 (ISSN 1967-2055 et 2109-9553, DOI 10.3917/lrl.131.0007, lire en ligne, consultĂ© le )
    168. Mottron 2004, p. 30.
    169. Mottron 2004, p. 32-33.
    170. Mottron 2004, p. 200.
    171. Jean-Paul Krivine, « Autisme : tout ne marche pas ! », Science et pseudo-sciences - Association française pour l'information scientifique (consulté le ).
    172. Nicolas Gauvrit, « Autisme et psychanalyse : une rhĂ©torique d’esquive et de contradiction », Science et pseudo-sciences - Association française pour l'information scientifique (consultĂ© le ).
    173. Jacques Van Rillaer, « Mensonges lacaniens », Science et pseudo-sciences, no 300,‎ (lire en ligne).
    174. Maud Mannoni, L’enfant, sa maladie et les autres, Paris, Le Seuil, 1967, p. 106.
    175. Giogio Agamben, Qu’est-ce qu’un dispositif ?, Paris, Rivages Payot, 2008.
    176. CCNE, ComitĂ© consultatif national d’éthique, avis 102.
    177. Vincent Flavigny, « Histoire de l'autisme de Jacques Hochmann », dans Revue française de psychanalyse, vol. 76, Presses universitaires de France, , 320 p. (DOI 10.3917/rfp.761.0211, lire en ligne), p. 211-222.
    178. Anna Konrad, « La haine de la psychanalyse », Analyse Freudienne Presse, 2020/1 (N° 27), p. 143-154. DOI : 10.3917/afp.027.0143. [lire en ligne].
    179. Bernard Golse, « Le Mur et les mains sales », Le Carnet PSY, vol. 159, no 1,‎ , p. 1 (ISSN 2270-9215 et 2107-0954, DOI 10.3917/lcp.159.0001, lire en ligne, consultĂ© le ).
    180. Loriane Brunessaux, « À propos du documentaire « Le mur » », L'information psychiatrique, vol. 88, no 3,‎ , p. 177-179 (ISSN 0020-0204 et 1952-4056, DOI 10.3917/inpsy.8803.0177, lire en ligne, consultĂ© le )
    181. Jacques Hochmann, « La guerre de l'autisme et les résistances culturelles à la psychanalyse », Revue française de psychanalyse, 2013/1 (Vol. 77), p. 119-125. DOI : 10.3917/rfp.771.0119. [lire en ligne]

    Voir aussi

    Textes de référence

    (Dans l'ordre chronologique des premiĂšres parutions)

    • Sigmund Freud-Eugen Bleuler, Lettres 1904-1937, Paris, Gallimard, coll. « Connaissance de l'inconscient », Michael Schröter (Ă©d.), Dorian Astor (trad.), 2016 (ISBN 2070101312).
    • Eugen Bleuler, La dĂ©couverte de l'autisme, 1912.
    • (en) Leo Kanner, Autistic disturbances of affective contact, Nervous Child, 2, 3, p. 217-250, [lire en ligne]
      • Traduction française intĂ©grale, Les troubles autistiques du contact affectif, Neuropsychiatrie de l'enfance, 1990, 38(1-2), 64-84. [[texte sur internet lire en ligne]]
    • (de) Hans Asperger, Les psychopathes autistiques pendant l’enfance (Die Autistischen Psychopathen im Kindesalter), 1944.
    • Margaret Mahler (trad. de l'anglais), Psychose infantile : symbiose humaine et individuation, Paris, Payot & Rivages, coll. « Petite BibliothĂšque Payot », (1re Ă©d. 1973), 362 p. (ISBN 2-228-89457-5)
    • Frances Tustin,
      • (en)A significant element in the development of autism: A psychoanalytic approach, 1966.
      • Les États autistiques chez l'enfant, Paris, Seuil, 1986 (ISBN 2020091267).
      • Autisme et protection, Paris, Seuil, 1992 (ISBN 2020136619).
      • Autisme et psychose de l'enfant(Autism and Childhood Psychosis, 1972), Paris, Seuil/Poche, 1982 (ISBN 2020061287).
      • Le Trou noir de la psychĂ© ou les dĂ©fenses autistiques chez le nĂ©vrosĂ©, Paris, Seuil, 1989 (1re Ă©dition 1987).
      • « Les Objets autistiques », The International Journal of Psychoanalysis, vol. 7, p. 27-38.
    • [Bettelheim 1998] Bruno Bettelheim (trad. de l'anglais par Roland Humery), La forteresse vide : l'autisme infantile et la naissance du soi, Paris, Gallimard, (1re Ă©d. 1969), 862 p. (ISBN 2-07-040434-X et 9782070404346)
    • Donald Meltzer, Explorations dans le monde de l'autisme (Explorations in Autism: a psychoanalytic study, 1975), Paris, Payot, 2004 (ISBN 2228896462)
    • Françoise Dolto, La Cause des enfants, Ă©d. Robert Laffont, Paris, 1985 (chapitre 3 de la quatriĂšme partie « GuĂ©rir les Autistes », (ISBN 2-221-04285-9)

    Études psychanalytiques sur l'autisme

    (Dans l'ordre alphabétique des noms d'auteurs)

    • Paul Alerini, « L'autisme : symptĂŽme de l'antipsychanalyse ? », Essaim, 2011/2 (n° 27), p. 7-31. DOI : 10.3917/ess.027.0007. [lire en ligne]
    • Laurence Darcourt, 100% Dolto, Eyrolles, (ISBN 978-2-212-54989-8, lire en ligne), p. 84.
    • Marilia Franco E Silva Velano, « L’identification chez l’enfant autiste : parcours et extension du concept dans la thĂ©orie post- kleinienne », Topique, 2016/2 (n° 135), p. 119-133. DOI : 10.3917/top.135.0119. [lire en ligne]
    • Bernard Golse, Pierre Delion : Autisme, Ă©tat des lieux et horizons, 2005 Ed ERES, (ISBN 2749205077).
    • Bernard Golse, « trou noir », dans Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse, Paris, Hachette LittĂ©ratures, (ISBN 201279145X), p. 1871-1872.
    • GeneviĂšve Haag, « noyau autistique », dans A. de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse, Paris, Hachette LittĂ©ratures, (ISBN 201279145X), p. 1187.
    • Jacques Hochmann,
      • Histoire de l'autisme : de l'enfant sauvage aux troubles envahissants du dĂ©veloppement, Paris, Odile Jacob, , 528 p. (ISBN 978-2-7381-2153-0, prĂ©sentation en ligne)
      • « La guerre de l'autisme et les rĂ©sistances culturelles Ă  la psychanalyse », Revue française de psychanalyse, 2013/1 (Vol. 77), p. 119-125. DOI : 10.3917/rfp.771.0119. [lire en ligne]
      • « De l’autisme de Kanner au spectre autistique », in Perspectives Psy, 2017/1 (Vol. 56), p. 11-18, DOI : 10.1051/ppsy/2017561011, [lire en ligne]
    • Didier Houzel,
      • « autisme », dans A. de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse, Paris, Hachette LittĂ©ratures, (ISBN 201279145X), p. 168-169.
      • « Un personnage peu recommandable : le psychothĂ©rapeute d'enfant autiste. Ou le travail psychanalytique dans les troubles envahissants du dĂ©veloppement », La revue lacanienne, 2013/1 (N° 14), p. 161-172. DOI : 10.3917/lrl.131.0161. [lire en ligne]
      • « Autism and psychoanalysis in the French context », The International Journal of Psychoanalysis, vol. 99, no 3,‎ , p. 725–745 (ISSN 0020-7578, DOI 10.1080/00207578.2018.1468220, lire en ligne, consultĂ© le )
    • Anna Konrad, « La haine de la psychanalyse », Analyse Freudienne Presse, 2020/1 (N° 27), p. 143-154. DOI : 10.3917/afp.027.0143. [lire en ligne].
    • Marie-Christine Laznik, Lerner RogĂ©rio, « PrĂ©sentation d'un bĂ©bĂ© positif aux signes de risque de la recherche PREAUT Ă  l'Ăąge de 4 mois. Suivie de la prĂ©sentation de la recherche multicentrique sur les « Indicateurs cliniques de risque pour le dĂ©veloppement de l'enfant », SĂŁo Paulo, BrĂ©sil », Cahiers de PrĂ©Aut, 2010/1 (N° 7), p. 33-44. DOI : 10.3917/capre.007.0033. [lire en ligne]
    • Marie-Christine Laznik-Penot et Fabio Landa, « autisme », dans Roland Chemama (dir.), Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Larousse, (ISBN 2037202229), p. 22-26.
    • Robert et Rosine Lefort : La distinction de l'autisme, Le Seuil, Paris, 2003.
    • Chantal Lheureux Davidse : L'autisme infantile ou le bruit de la rencontre, L'Harmattan, 2003.
    • Jean-Claude Maleval,
      • L'autiste et sa voix, Le Seuil, 2009
      • L'autiste, son double et ses objets, PUR, 2009.
    • Philippe Mazet, « Margaret Mahler-Schoenberger », dans Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse 2. M-Z., Paris, Calmann-LĂ©vy, (ISBN 2-7021-2530-1), p. 954-955.
    • (en) Theodore Mitrani et Judith L. Mitrani, Encounters with Autistic States: A Memorial Tribute to Frances Tustin, Jason Aranson, (ISBN 9780765700667)
    • Myriam Perrin, GwĂ©nola Druel-Salmane, « L'autisme, au pays des sciences », Cliniques mĂ©diterranĂ©ennes, 2009/1 (no 79), p. 237-251. DOI : 10.3917/cm.079.0237, [lire en ligne].
    • Henri Rey-Flaud,
      • L'enfant qui s'est arrĂȘtĂ© au seuil du langage, Paris, Aubier, 2008.
      • Les Enfants de l’indicible peur, Paris, Aubier, 2010.
    • Denys Ribas, Roger Perron et coll : Autismes de l'enfance Ed.: PUF, 1997, Monographies de la Revue française de psychanalyse, (ISBN 2130456030).
    • Denys Ribas,
      • Controverses sur l'autisme et tĂ©moignages, Ed. : Presses Universitaires de France, 2004, (ISBN 2130543944).
        • Christine Anzieu-Premmereur, « Controverses sur l'autisme et tĂ©moignages de Denys Ribas », Revue française de psychanalyse, 2006/2 (Vol. 70), p. 583-585. DOI : 10.3917/rfp.702.0583. [lire en ligne]
      • « Autisme et psychanalyse », Revue française de psychanalyse, 2013/1 (Vol. 77), p. 138-144. DOI : 10.3917/rfp.771.0138. [lire en ligne]
    • Elisabeth Roudinesco et Michel Plon, Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, coll. « La PochothĂšque », (1re Ă©d. 1997) (ISBN 978-2-253-08854-7), « autisme », p. 114-117.
    • Marie-Jean Sauret, « L'autisme en dĂ©bat », dans Daniel Causse, Henri Rey-Flaud (dir.), Les paradoxes de l’autisme, Toulouse, ÉrĂšs, coll. « Psychanalyse », (lire en ligne), p. 39-60.
    • Catherine Saint-Georges, Marie-NoĂ«lle ClĂ©ment, « Atelier-classe PRÉAUT. Une aventure Ă  la frontiĂšre de la pĂ©dagogie et de la subjectivitĂ© mise Ă  l’épreuve d’une Ă©tude contrĂŽlĂ©e randomisĂ©e », Cahiers de PrĂ©Aut, 2021/1 (N° 18), p. 9-27. DOI : 10.3917/capre1.018.0009. [lire en ligne]
    • Elsa Schmid-Kitsikis, « dĂ©fenses autistiques », dans A. de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse, Paris, Hachette LittĂ©ratures, (ISBN 201279145X), p. 428.

    Études gĂ©nĂ©rales et critiques

    (Dans l'ordre alphabétique des noms d'auteurs)

    • [Bates 2018] Richard Bates (trad. de l'anglais par Typhaine Lecoq-Thual), « Autisme et psychanalyse, histoire d’un Ă©chec français », The Conversation,‎ (lire en ligne)
    • [Bates 2022] (en) Richard Bates, « Chapter 5: Autism, antipsychiatry and the pathogenic family », dans Psychoanalysis and the family in twentieth-century France : Françoise Dolto and her legacy, (ISBN 1-5261-5962-7 et 978-1-5261-5962-5, OCLC 1255214076, lire en ligne)
    • [Bates 2020] (en) Richard Bates, « France's Autism Controversy and the Historical Role of Psychoanalysis in the Diagnosis and Treatment of Autistic Children », Nottingham French Studies,‎ (DOI 10.3366/nfs.2020.0286, lire en ligne, consultĂ© le )
    • Sara Bergmans, Anne-Christine Frankard, Christine Gadisseux et al., « Pour une approche multirĂ©fĂ©rencĂ©e de l’autisme », Cahiers de PrĂ©Aut, 2016/1 (N° 13), p. 33-54. DOI : 10.3917/capre1.013.0033. [lire en ligne]
    • [Bishop et Swendsen 2020] (en) D. V. M. Bishop et Joel Swendsen, « Psychoanalysis in the treatment of autism: why is France a cultural outlier? », BJPsych Bulletin,‎ , p. 1–5 (ISSN 2056-4694 et 2056-4708, DOI 10.1192/bjb.2020.138, lire en ligne, consultĂ© le )
    • [Briggs 2019] (en) Jonathyne Briggs, « The Enduring Fortress: The influence of Bruno Bettelheim in the politics of autism in France », Modern Intellectual History,‎ , p. 1–29 (ISSN 1479-2443 et 1479-2451, DOI 10.1017/S1479244319000015, lire en ligne, consultĂ© le )
    • [Feinstein 2011] (en) Adam Feinstein, A History of Autism: Conversations with the Pioneers, John Wiley & Sons, , 400 p. (ISBN 1444351672 et 9781444351675, lire en ligne)
    • Commission scientifique internationale sur l’autisme : SynthĂšse des actes, MinistĂšre des solidaritĂ©s et de la SantĂ©, (lire en ligne)
    • [LuautĂ© et Christin 2022] Jean-Pierre LuautĂ© (dir.) et Serge Christin (dir.), Une bourde en France au 20Ăšme siĂšcle. Le traitement psychanalytique de l'autisme infantile, Fiacre, (ISBN 978-2917231920)
    • [Mottron 2004] Laurent Mottron, L'autisme, une autre intelligence: diagnostic, cognition et support des personnes autistes sans dĂ©ficience intellectuelle, Éditions Mardaga, coll. « Pratiques psychologiques », , 235 p. (ISBN 2870098693 et 9782870098691)
    • Ema Ponce de LeĂłn Leiras, « Mythes et rĂ©alitĂ©s Ă  propos de la psychanalyse et de l’autisme. Perspectives actuelles de la psychanalyse et des neurosciences », La psychiatrie de l'enfant, vol. 63, no 2,‎ , p. 11 (ISSN 0079-726X et 2102-5320, DOI 10.3917/psye.632.0011, lire en ligne, consultĂ© le )
    • Bernard Odier, « Entre utopies et dystopies, les transformations contemporaines de la psychiatrie [1] », L'information psychiatrique, 2017/3 (Volume 93), p. 177-184. DOI : 10.1684/ipe.2017.1607. [lire en ligne]
    • SĂ©bastien Ponnou, « Autisme et politique : ouvrir le dĂ©bat, Ă©clairer les pratiques », Empan, vol. 108, no 4,‎ , p. 106-112 (DOI 10.3917/empa.108.0106, lire en ligne, consultĂ© le )
    • [Richardson 2008] (en) T. Richardson, « Cognitive and Psychoanalytic conceptualisations of autism-a comparative literature review », The Undergraduate Research Journal for the Human Sciences, vol. 7,‎ (lire en ligne)
    • Patrick Sadoun, Autisme : dire l'indicible, Paris, L'Harmattan, (ISBN 978-2-343-08833-4 et 2-343-08833-0, OCLC 951603522, lire en ligne)
      [compte-rendu] HervĂ© Bentata, « À propos de Autisme : dire l’indicible de Patrick Sadoun », Cahiers de PrĂ©Aut, vol. 13, no 1,‎ , p. 271-278 (ISSN 1767-3151 et 2273-2225, DOI 10.3917/capre1.013.0271, lire en ligne, consultĂ© le ).
    • Patrick Patrick Sadoun (dir.) et Françoise Rollux, Le spectre autistique trouble-il-la raison de ceux qui l'approchent ? : recherches, rĂ©flexions et tĂ©moignages de parents et de professionnels, Eres, (ISBN 978-2-7492-5217-9 et 2-7492-5217-2, OCLC 958930651, lire en ligne)
    • [Silberman 2016] (en) Steve Silberman (prĂ©f. Oliver Sacks), NeuroTribes: The Legacy of Autism and the Future of Neurodiversity, Avery, , 2e Ă©d., 560 p. (ISBN 0399185615 et 978-0399185618). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
    • LarbĂĄn Vera Juan, « Le gĂ©nĂ©tique-constitutionnel et l’environnemental dans le cas de l’autisme : mythe et rĂ©alitĂ© », dans Vivre avec l’autisme, une expĂ©rience relationnelle, Toulouse, ERES, (ISBN 9782749250434, lire en ligne), p. 163-176
    • Claude Wacjman, Le grand imbroglio de l'autisme, Champ social, (ISBN 979-10-346-0396-1, DOI 10.3917/chaso.wacjm.2018.01, lire en ligne)
      biblio

    Articles connexes

    Liens externes


    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.