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Guerres indiennes

Les guerres indiennes sont l'ensemble des guerres opposant les colons européens puis les gouvernements des États-Unis et du Canada aux peuples nord-amérindiens, de 1778 à 1890. Bien qu'aucune guerre ne fût officiellement déclarée par le Congrès des États-Unis, l'armée américaine fut constamment en guerre contre ces peuples à partir de 1778. Elles se sont prolongées au XIXe siècle par des violences et de nombreux massacres de la part des deux camps. L'historien américain Howard Zinn rappelle que « les gouvernements américains [ont] signé plus de quatre cents traités avec les Amérindiens et les [ont] tous violés, sans exception »[2]. Les conflits entre Européens et Amérindiens débutant dès l'exploration et la colonisation du « Nouveau Monde », les conflits décrits ci-dessous ne sont qu'une fraction de ceux-ci.

Guerres indiennes
Description de cette image, également commentée ci-après
Une bataille entre Amérindiens et cavalerie américaine.
Informations générales
Date 1540 - 1924 (intermittent (en))
Lieu Amérique du Nord
Issue Victoire des États-Unis et du Canada
Belligérants
Drapeau de l'Empire espagnol Empire espagnol (1540–1821)

Drapeau du Royaume de France Royaume de France (1540–1763)


Drapeau de l'Angleterre Royaume d'Angleterre (1607–1707)
Drapeau du Royaume d'Écosse Royaume d'Écosse (1621–1707)
Drapeau de l'Empire britannique Empire britannique (1707–1867)


Empire néerlandais (1614–1664)


Drapeau de la Suède Empire suédois (1638–1655)


Drapeau de l'Empire russe Empire russe (1741–1867)


Drapeau des États-Unis États-Unis d'Amérique (1776–1924)
République du Vermont (1777–1791)
RĂ©publique de Floride occidentale (1810)
République du Texas (1836–1846)
RĂ©publique de Californie (1846)
Drapeau des États confédérés d'Amérique États confédérés d'Amérique (1861–1865)
Drapeau du Canada Dominion du Canada (1867-1924)


Drapeau du Mexique Mexique (1821–1867)
Indiens d'Amérique du Nord (1540–1924)

Premières Nations (1540–1924)


Inuits (1542–1924)


Aléoutes (1743–1924)


Yupiks (1784–1924)


Métis (1799–1924)

Gouvernement provisoire de Saskatchewan (en) (1885)
Pertes
19 000 morts
(total des victimes des combats et des massacres, hommes, femmes et enfants de 1778 Ă  1890)[1]
30 000 morts
(total des victimes des combats et des massacres, hommes, femmes et enfants de 1778 Ă  1890)[1]

L'ensemble des combats et massacres livrĂ©s entre les États-Unis ou le Canada et les AmĂ©rindiens a fait 19 000 victimes chez les colons et environ 30 000 du cĂ´tĂ© des peuples nord-amĂ©rindiens (hommes, femmes et enfants compris)[1]. EstimĂ©s Ă  entre 3,8 et 11,5 millions Ă  la fin du XVe siècle[3], les Indiens d'AmĂ©rique du Nord ne sont plus que 250 000 en 1890. Cette hĂ©catombe, sans Ă©quivalent dans l'histoire, est due essentiellement aux Ă©pidĂ©mies et aux famines, les premières provoquĂ©es notamment par les virus importĂ©s d’Europe contre lesquels les AmĂ©rindiens n'Ă©taient pas immunisĂ©s, les secondes par les dĂ©portations et la chasse intensive du bison dont la population estimĂ©e Ă  soixante millions au dĂ©but du XVIe siècle tombe Ă  un millier Ă  la fin du XIXe siècle[4].

Les guerres intercoloniales, qui prennent de plus en plus d'ampleur, se mĂŞlent aux guerres coloniales des puissances Ă  mesure que le nombre de colons augmente. Les guerres indiennes comprenaient de nombreuses atrocitĂ©s, notamment les nettoyages ethniques et des migrations forcĂ©es des AmĂ©rindiens. Certains historiens caractĂ©risent les guerres indiennes comme un gĂ©nocide contre les amĂ©rindiens par les puissances coloniales[5] - [6] - [7] - [8] - [9]. De plus, certaines tribus indiennes continuent d'exiger la restitution des terres prises par le gouvernement des États-Unis, comme les Black Hills, qui ont Ă©tĂ© prises aux Lakotas[10] - [11] - [12] - [13] - [14].

Les Amérindiens et les guerres entre Européens

Carte reconstituée des zones géographiques où furent parlées les diverses langues des Amérindiens aux États-Unis.

Du fait que les Amériques sont, peu après leur découverte, traitées par les États européens comme des colonies de peuplement, les alliances avec les autochtones ne pouvaient être que provisoires, puisque vouées à toujours être remises en cause par l'extension territoriale des colons. La mythologie nord-américaine veut que les premiers colons n’aient survécu qu’en adoptant les techniques agricoles des Amérindiens. Les colons firent davantage : ils adoptèrent et adaptèrent également leurs techniques de guerre.

Dans la Nouvelle-Angleterre du XVIIe siècle, les colons découvrent que la collaboration avec les Amérindiens, éclaireurs, alliés au combat, agents de renseignement et instructeurs tactiques, constitue la meilleure prévention contre le désastre militaire. Le conseil du Connecticut suggère à la Bay Colony de « concéder (aux alliés amérindiens) tout le butin, de leur donner des vivres, des munitions et une solde tant qu’ils sont en mission ». Mais en Nouvelle-Angleterre, certains préjugés rendent la vie dure aux peuples autochtones, accusés de vendre leur poudre à canon, de prévenir leurs frères amérindiens de l’approche d’une colonne, de se battre sans rigueur ni discipline, à quoi s’ajoute la conviction, solidement enracinée chez des Européens habitués aux batailles rangées en terrain ouvert, que la guerre d’embuscade est déshonorante. Contrairement à leurs cousins « yankees », les colons anglais du Sud n’hésitent pas à constituer des détachements de plusieurs milliers d’hommes pour combattre l’Empire espagnol ou les Français sur la côte du golfe du Mexique ou les tribus turbulentes. En échange de leur concours, les alliés amérindiens reçoivent toute liberté de rançonner les nombreux prisonniers ou les vendre comme esclaves.

Mais les AmĂ©rindiens ont leurs limites en tant que soldats et alliĂ©s. Le siège, les batailles rangĂ©es et la puissance maritime dĂ©cident de l’issue des guerres impĂ©rialistes, et non les tactiques de guĂ©rilla, de l’embuscade et du raid. Les 1 200 AmĂ©rindiens qui servent sous la coupe des Français et Canadiens Ă  QuĂ©bec en 1759 ne sauvent ni la ville ni la Nouvelle-France. Les chefs coloniaux sont nombreux Ă  estimer que les alliĂ©s amĂ©rindiens causent plus de difficultĂ©s qu’ils ne sont utiles, et encouragent le dĂ©veloppement d’unitĂ©s de chasseurs Ă  cheval français.

Les forces expéditionnaires des conflits impliquant Français, Canadiens et Amérindiens, issues de la guerre de Sept Ans en Amérique du Nord, constituent un mélange instable de troupes régulières européennes, de colons volontaires et de guerriers amérindiens ne partageant ni les enjeux politiques, ni les méthodes tactiques, ni les notions élémentaires de discipline. Les Amérindiens ont toutefois souvent une utilité complémentaire, au même titre que les partisans soutenant l’action des armées régulières dans une guerre européenne. S’il avait pris la peine de recruter des éclaireurs amérindiens, peut-être Edward Braddock aurait-il évité le massacre de ses troupes par un détachement de Français et d’Amérindiens deux fois moins important, sur la piste de Fort Duquesne (Pittsburgh), en [15]. Moins nombreux sur la scène nord-américaine, les Français ont, plus que les Britanniques, besoin des Amérindiens. La dépendance ainsi créée est parfois aussi fatale que l’absence totale d’auxiliaires indiens. Le désastre de Braddock se trouve partiellement effacé par l’échec de la contre-offensive française contre Fort Edward en . Le commandant français, le baron Dieskau, constate que ses alliés amérindiens répugnent à envahir un territoire britannique et refusent catégoriquement de donner l’assaut contre des fortifications britanniques. La prédilection des Européens pour la guerre de siège semble inutile aux Amérindiens, et incompatible avec les véritables objectifs de la guerre selon eux, l’exaltation de l’honneur individuel et la richesse que confèrent scalps et prisonniers. Les conventions qui régissent la guerre à l’européenne leur sont inintelligibles, sinon grotesques. Lorsque, en 1757, à l'issue de la bataille de Fort William Henry, le marquis de Montcalm accorde les honneurs de la guerre à la garnison britannique, les deux mille Amérindiens qui ont assisté au siège en spectateurs se jettent sur les prisonniers, en massacrent et en scalpent plus de deux cents.

Il n’échappe pas non plus aux Amérindiens que le contact avec les Européens provoque fièvre et mortalité. Ils se tiennent à l’écart des expéditions françaises pendant les périodes de petite vérole — de 1756 à 1758 —, un facteur qui contribue à maintenir les Français sur la défensive. Entre autres conséquences, les guerres franco-britanniques ont pour effet de diminuer la combativité entre tribus. Il semble bien que, après 1755, les Amérindiens alliés des deux camps aient conclu un accord tacite visant à cesser tout combat tribal. À court terme, les Français pâtissent plus que les Britanniques de ce pacte entre Amérindiens, auquel viennent s’ajouter les maladies. Plus que les colonies britanniques, en effet, la Nouvelle-France est tributaire du concours des Amérindiens.

Division et recrutement des Amérindiens par les colons

Le caractère primitif et « démocratique » des sociétés amérindiennes, s’il en fait souvent des adversaires pugnaces, finit par vouer leurs résistances à l’échec. Peu d’entre elles présentent un front uni contre l’envahisseur. Elles ne perçoivent pas davantage qu’il s’agit pour elles de mener une guerre de survie, cela rend extrêmement aléatoire tout mouvement unifié de résistance, chaque groupe ou clan décidant pour lui-même s’il est de son intérêt de combattre ou de faire la paix. Entravées par les divisions géographiques, les rivalités de tribu, de clan ou de famille, la fragilité du lien culturel commun, les quelques tentatives de riposte concertée, inspirée par une préoccupation commune, résistent rarement au premier échec militaire.

Le véritable intérêt de leur recrutement n’est pas tactique mais politique et psychologique. La résistance amérindienne n’est en réalité qu’une succession de coalitions fragiles et ponctuelles entre tribus, auxquelles la coopération apparaît comme condition de leur survie. En recrutant parmi eux, les Américains, Canadiens et Mexicains sapent cette cohésion des Amérindiens, et démoralisent les plus acharnés.

Ainsi au cours des années 1830, les États-Unis obtiennent la soumission des Séminoles, en partie grâce au recrutement d’alliés dans cette tribu et dans celle des Creeks et en incitant les esclaves noirs, ralliés aux Amérindiens en révolte, à entrer dans l’US Army contre la promesse de leur affranchissement. Le chef de guerre Osceola se trouve ainsi privé d’une partie de sa puissance militaire, les Noirs (les esclaves fugitifs s'étaient mêlés aux tribus de la région) comptant parmi les meilleurs chefs. À partir de 1836, d’anciens esclaves devenus éclaireurs guident le général Thomas Sidney Jesup vers les villages séminoles, dont la destruction ainsi que la capture déloyale d’Osceala et d’autres chefs séminoles rangés sous le drapeau blanc.

Des adversaires déterminés, tels les généraux américains George Crook et Nelson Miles, exploitent méthodiquement ces divisions en incorporant des Amérindiens à leurs troupes. Les effets majeurs de cette démarche sont psychologiques et politiques plus qu’opérationnels. « Rien ne les abat comme de voir de leur propre peuple se retourner contre eux, écrit Crook au sujet de sa poursuite réussie de Geronimo. Il s’agit moins de les capturer plus facilement grâce à des Indiens que d’atteindre un but plus ambitieux, plus durable : leur désagrégation. » Crook et Miles se montrent des partisans convaincus de l’utilisation d’Indiens comme agitateurs chargés de semer la dissension parmi les plus acharnés à poursuivre la lutte, aidés en cela par la réaction plus individuelle que collective des Amérindiens face à l’invasion occidentale.

Pour le guerrier, le champ de bataille est le lieu d’une quête personnelle de gloire et de butin. Aucune ne récompense la discipline ou l’effort collectif. L’historien américain John M. Gates remarque que « les Amérindiens n’étaient capables que de violence ponctuelle, de guérillas qui, si elles témoignaient d’éclairs de génie tactique, étaient dépourvues de toute réflexion stratégique ». Toute manifestation rationnelle de leur part n’aurait révélé, de toute manière, que la réalité d’un destin scellé. Le grand historien des guerres indiennes Robert Utley soutient que la pression continue de l’immigration dans les Amériques, plus sûrement que les forces armées, a privé les Indiens de leurs terres et tous moyens de subsistance, ne leur laissant d’autre choix que la soumission.

Avant l'Indépendance

  • AnnĂ©es 1600 et 1610 : de nombreux accrochages ont lieu entre les colons et les populations indiennes, pour des raisons diverses.
  • 1610-1614 : première des guerres anglo-powhatans, une suite de guerres qui ont opposĂ© les colons de la colonie anglaise de la Virginie Ă  la confĂ©dĂ©ration amĂ©rindienne des Powhatans de 1610 Ă  1646. Ă€ son issue, les Anglais contrĂ´lent une majeure partie de la rivière James, les tribus Kicoughtan et Paspehegh sont dĂ©finitivement dĂ©truites et les Arrohattocs et les Quiockohannock sont dispersĂ©s.
  • 1622-1632 : deuxième guerre anglo-powhatan. DĂ©bute par le massacre de 347 colons Ă  Jamestown.
  • 1636-1638 : guerre des Pequots. Cette guerre est liĂ©e aux premières traces de recours Ă  l'esclavage en Nouvelle-Angleterre, contemporaines d'autres en Virginie et au dĂ©cret de 1636 sur l'esclavage Ă  vie Ă  la Barbade. En 1638 Ă  Boston[16], William Pierce le capitaine du Desire, construit en 1636 Ă  Marblehead, près de Salem[17], importe la première cargaison d'esclaves de la Barbade, qu'il Ă©change contre des esclaves amĂ©rindiens[17], les traces Ă©crites[18] Ă©tablissant la première prĂ©sence d'esclaves noirs au Massachusetts vers 1638[17].
  • Les Pequots s'opposaient Ă  la colonisation de la rĂ©gion de la rivière Connecticut. Ă€ partir de 1633, les relations deviennent plus conflictuelles entre Pequots et colons anglais.
    • En mai 1637 : les Anglais de la colonie du Massachusetts attaquent le village pequot de Missituck avec des mercenaires Mochegans et Narragansetts : il y a 400 Ă  700 morts.
    • Les Pequots Ă©migrent vers Long Island et la rĂ©gion de New York.
    • L'emploi du nom Pequot devient hors-la-loi dans les colonies anglaises.
    • Les survivants sont traquĂ©s et vendus comme esclaves.
  • 1643-1645 : guerres avec les Narragansetts et les Wampanoags.
  • 1644-1645 : troisième guerre anglo-powhatan. William Berkeley capture Opechancanough et le tue. Ă€ son issue, de nombreuses tribus ont Ă©tĂ© dĂ©cimĂ©es, les hommes de plus de 11 ans sont dĂ©portĂ©s Ă  l'Ă®le de Tangier, la combativitĂ© des Powhatans est brisĂ©e. Les Anglais continuèrent de massacrer les tribus indigènes, et la confĂ©dĂ©ration des Powhatans se dĂ©sintĂ©gra. Les colons contrĂ´laient maintenant toute la rĂ©gion.
  • 1655-1664 : guerres entre les Algonquins et les colonies des Provinces-Unies (actuels Pays-Bas), New York et New Jersey.

Guerre du roi Philip (1675-1676)

Les peuples amérindiens du sud de la Nouvelle-Angleterre.
  • Un demi-siècle de paix a prĂ©cĂ©dĂ© la guerre. En 1621, lorsque les Pères pèlerins et les colons du Mayflower, s'installèrent, Massasoit, père du chef indien appelĂ© « le roi Philip », grand sachem de la tribu Wampanoag, forma une alliance avec eux lors d'un repas auquel les Pères pèlerins l’avaient conviĂ©, lui et 90 de ses hommes, afin de cĂ©lĂ©brer les premières rĂ©coltes de la colonie de Plymouth en 1621. Durant ce festin, des dindes furent offertes (Ă©pisode commĂ©morĂ© aujourd'hui par la fĂŞte de Thanksgiving). Le chef Massasoit renouvela ce mĂŞme rite d'alliance avec les membres de la colonie de la baie du Massachusetts en 1638.
  • Mais une première guerre a lieu en 1675 après la restauration anglaise, le roi Philip fils (Metacomet ou Metacam), couronnĂ© en 1662, Ă©tant obligĂ© de dĂ©poser les armes, alors que les tensions territoriales entre colons et indiens s'amplifiaient. L'assassinat d'un indien converti au protestantisme conduit Ă  l'exĂ©cution de trois Wampanoags, alliĂ©s aux blancs.
  • En juin 1675, les Wampanoags brĂ»lent Swansea en reprĂ©sailles. Les Nipmucks et les Narragansets les rejoignent. De leur cĂ´tĂ©, les Mohawks refusent de rejoindre le roi Philip. Ces derniers, ex-mercenaires des colonies des Pays-Bas, sont en effet passĂ©s aux Britanniques qui ont rachetĂ© New-York aux Hollandais.
  • En 1676 : les Narangasetts sont vaincus, et leur chef Canonchet tuĂ© en avril. En aoĂ»t, le roi Philipp est trahi et tuĂ©. Cette guerre aura fait 600 morts du cĂ´tĂ© des colons anglais et 4 000 du cĂ´tĂ© des AmĂ©rindiens.
  • Plus au sud, au mĂŞme moment, la traite des AmĂ©rindiens de Caroline vers les Antilles s'amplifie, tandis que dĂ©bute la mĂŞme annĂ©e en 1676 en Virginie la rĂ©volte de Nathaniel Bacon.

Révolte de Nathaniel Bacon et guerres liées à l'esclavage

Guerre de Pontiac (1763)

Le chef Pontiac, allié des Français.
  • Pontiac, chef des Outaouais (tribu des Grands Lacs), prend la tĂŞte des tribus de l'Ohio et des Grands Lacs pour chasser les Britanniques. MalgrĂ© l'occupation militaire de la Nouvelle-France, Pontiac continue le combat pour protĂ©ger son territoire contre les Britanniques.
  • La rĂ©bellion de Pontiac va se propager chez les autres peuples amĂ©rindiens. Les guerriers de nombreuses tribus rejoignent le soulèvement indien dont le but est de repousser les forces et les colonies britanniques hors de leur territoire. Ce conflit dĂ©butera la dernière annĂ©e de la guerre de Sept Ans franco-anglaise (1754 - 1763).
  • 1768 : traitĂ© de Fort Stanwix, premier traitĂ© concernant les transferts de territoire. Des territoires iroquois de la vallĂ©e de l'Ohio sont donnĂ©s aux colons, contre des terres de la colonie de New York. Les Lenapes, Mingos et Shawnees s'y opposent.

Guerre de Lord Dunmore (1774)

Le traité de Fort Stanwik provoque une pression supplémentaire des colons. Au printemps 1774, des Shawnees tentent de se débarrasser des colons britanniques.

  • 3 mai : en reprĂ©sailles, les colons tuent onze Mingos.
  • Logan tue treize colons en Pennsylvanie.
  • Lord John Murray Dunmore, gouverneur de Virginie, aide les colons de Pennsylvanie Ă  la rĂ©pression : sept villages Mingos sont dĂ©truits, un fort est construit Ă  Little Kanawha River.
  • 10 octobre : bataille de Point Pleasant, les Britanniques battent les Shawnees. Le gĂ©nĂ©ral Amherst donne l'ordre de distribuer des couvertures infectĂ©es de variole. Plusieurs milliers d'AmĂ©rindiens Lenapes sont contaminĂ©s et rĂ©pandent la « petite vĂ©role » Ă  d'autres nations indiennes. Dans ces circonstances la paix leur est imposĂ©e. Des miliciens de Virginie dĂ©truisent pendant les nĂ©gociations plusieurs villages Shwanees.

Après l'Indépendance

Les treize colonies comptent 4 millions d'habitants en 1776, année de la Déclaration d'indépendance.

La guerre de la Jeune Amérique (1790-1794)

Guerre de 1812 (américano-britannique)

Première guerre séminole (1817-1818)

  • Les SĂ©minoles sont des Indiens Creeks Ă©tablis en Floride dans les annĂ©es 1700, encouragĂ©s Ă  s'Ă©tablir comme fermiers par les Espagnols, qui espĂ©raient arrĂŞter la progression des Britanniques vers le Sud.
  • 1821 : Sequoyah crĂ©e l'alphabet Cherokee. Cette invention tĂ©moigne de l'avancement de la culture Cherokee, peuple d'agriculteurs et d'artisans, qui Ă©tablit rapidement des Ă©coles au dĂ©but du XIXe siècle, ouvertes aux garçons et aux filles (chose qui choquait leurs voisins des États-Unis). De plus, ils accueillaient les esclaves Ă©chappĂ©s des plantations, bien qu'ils pratiquent eux-mĂŞmes une forme d'esclavage.
  • : crĂ©ation du Bureau des affaires indiennes, qui succède au ComitĂ© des affaires indiennes, crĂ©Ă© Ă  l'indĂ©pendance. Il dĂ©pend du ministère de la guerre, et est chargĂ© de libĂ©rer les terres indiennes pour leur exploitation par les colons.
  • 1827 : les Cherokees constituent un gouvernement, adoptent une constitution et se dĂ©clarent indĂ©pendants. La Cour suprĂŞme des États-Unis reconnaĂ®t ce gouvernement mais dĂ©clare les Cherokees sous tutelle.
  • 1828 :
    • dĂ©but de la publication du Cherokee Phoenix, journal indien bilingue anglais-cherokee, qui paraĂ®t jusqu'en 1834 ;
    • confiscation des territoires Cherokee par l'État de GĂ©orgie (14 000 hectares) ; ces territoires sont rĂ©partis en lots de 64 hectares distribuĂ©s dans une loterie ; les Indiens ne peuvent tĂ©moigner en justice contre des AmĂ©ricains et ne peuvent s'exprimer publiquement contre l'immigration.
  • 1829 : John Ross, le Chef Oiseau Blanc, premier chef Cherokee Ă©lu, proteste officiellement Ă  Washington contre ces mesures. Andrew Jackson lui rĂ©pond que les Cherokees doivent Ă©migrer Ă  l'ouest du Mississippi.
  • : Indian Removal Act : le prĂ©sident Andrew Jackson fait voter une loi dĂ©portant les Indiens vivant Ă  l'est du Mississippi Ă  l'ouest de ce fleuve, principalement en Oklahoma, afin d'exploiter l'or situĂ© sur leurs territoires, dans l'Ohio et installer les migrants venus d'Europe. Cette loi est dĂ©clarĂ©e anticonstitutionnelle par la Cour suprĂŞme, et entraĂ®ne des guerres avec les Cherokees jusqu'en 1838. Jusqu'en 1850, 100 000 Indiens sont dĂ©portĂ©s.
  • 1831 : la Cour suprĂŞme (ArrĂŞt nation Cherokee contre l'État de GĂ©orgie) dĂ©cide que la nation Cherokee n'est ni une nation souveraine ni une nation Ă©trangère rĂ©sidant au sein des États-Unis.
  • 1832 :
    • dĂ©signation d'un Commissaire aux affaires indiennes, au ministère de la guerre ;
    • la Cour SuprĂŞme dĂ©cide que les lois de GĂ©orgie ne peuvent s'appliquer aux Cherokees, et que le gouvernement fĂ©dĂ©ral a obligation de faire respecter les traitĂ©s conclus avec la nation Cherokee. Cette dĂ©cision n'a jamais Ă©tĂ© appliquĂ©e par le prĂ©sident Jackson.

Guerre de Northwest Black Hawk (1832)

  • 1832 : le guerrier Sauk Black Hawk (« Faucon noir ») tente de chasser les colons des terres de son peuple. AlliĂ© aux Mesquakies, il quitte le territoire de l'Iowa oĂą son peuple vivait depuis le traitĂ© de Saint-Louis (1805) pour reconquĂ©rir ses terres ancestrales.
    • 6 avril : 800 Indiens Sauk franchissent le Mississippi, provoquant la panique chez les colons. Le gĂ©nĂ©ral Edmund Gaines tente de nĂ©gocier, sans succès.
    • 14 mai : bataille de Stillman's Run, Black Hawk met en fuite les Tuniques bleues (qui subissent la perte de douze hommes, contre cinq chez les AmĂ©rindiens).
    • 28 juillet : menacĂ©s de famine, les Sauk descendent le Wisconsin pour repasser le Mississippi. 750 miliciens des gĂ©nĂ©raux James Henry les rejoignent : c'est la bataille de Wisconsin Height, 68 AmĂ©rindiens y trouvent la mort.
    • 1er aoĂ»t : les AmĂ©rindiens arrivent au Mississippi et commencent la traversĂ©e du fleuve. Pris sous le feu d'un navire Ă  vapeur de guerre, Black Hawk hisse le drapeau de la reddition, mais le feu continue, faisant 23 morts chez les Indiens.
    • 2 aoĂ»t : massacre de Bad Axe River : Black Hawk est attaquĂ© par les troupes amĂ©ricaines qui massacrent 300 hommes, femmes et enfants Sauk. Certains survivants qui ont rĂ©ussi Ă  traverser le Mississippi sont tuĂ©s ou capturĂ©s par les Sioux.
    • 27 aoĂ»t : reddition de Black Hawk.

La « piste des Larmes » (1838)

  • : traitĂ© de New Echota : 300 Ă  500 des 17 000 Cherokees vivant Ă  l'est du Mississippi (la dĂ©lĂ©gation Ridge, menĂ©e par les Cherokees John Ridge et Elias Boudinot) signent pour l'ensemble de la nation un traitĂ© qui cède aux États-Unis leurs terres pour cinq millions de dollars, en violation des lois Cherokees, et sans un seul Ă©lu parmi eux. Le Congrès ratifia ce traitĂ© l'annĂ©e suivante d'une voix, malgrĂ© les protestations de John Ross. Les 465 Cherokees signataires partirent pour l'ouest en 1837.
  • 1836 : selon la dĂ©cision du prĂ©sident de la Cour suprĂŞme John Marshall, les nations souveraines indiennes deviennent des nations dĂ©pendantes de l'État fĂ©dĂ©ral.
  • mars 1838 : le philosophe Ralph Waldo Emerson proteste par une lettre envoyĂ©e au prĂ©sident Martin Van Buren contre ce traitĂ©.
  • : l'Ă©chĂ©ance du traitĂ© de New Echota Ă©tant arrivĂ©e, le gĂ©nĂ©ral Winfried Scott commence Ă  faire rassembler les Cherokees dans 31 forts, avec uniquement les vĂŞtements qu'ils portaient.
  • fin juillet 1838 : ils sont ensuite rassemblĂ©s dans onze camps prĂ©vus Ă  cet effet (10 au Tennessee, un en Alabama).
  • Environ 3 000 Cherokees firent route par voie fluviale Ă  partir de juin, et arrivèrent jusqu'en septembre dans le Territoire indien.
  • : dĂ©part des Cherokees restant par les chemins. Ils parcourent 1 750 km, atteignent le Mississippi en novembre, mais les 5 000 derniers restent bloquĂ©s sur la rive, et, ceci, pendant tout l'hiver. Les premiers groupes arrivent en janvier Ă  Fort Gibson.
  • mars 1839 : arrivĂ©e des derniers Cherokees. Environ 4 000 d'entre eux au moins, 8 000 au plus, sont morts en chemin, le long de la Piste des Larmes.
  • juin 1839 : John Ridge et Elias Boudinot sont assassinĂ©s.

Les quatre autres Nations civilisées furent déportées de la même manière, et connurent aussi leur piste des Larmes. Ce nom vient des larmes de compassion versées par les Américains qui les voyaient passer devant eux. Quelques Cherokees réussirent à se cacher dans les montagnes, et des Séminoles dans les marais des Everglades.

Deuxième guerre séminole (1835-1854)

Attaque des SĂ©minoles contre un fortin.

Selon le mĂŞme processus que pour les Cherokees, le gouvernement fit signer Ă  une minoritĂ© de SĂ©minoles le traitĂ© de Payne's Landing (1832), qui leur imposait de quitter leurs terres dans les trois ans. En 1835, l'armĂ©e amĂ©ricaine fut envoyĂ©e pour faire appliquer ce traitĂ©. Au plus fort de la guerre, 10 000 soldats rĂ©guliers et 30 000 miliciens affrontèrent 5 000 guerriers qui pratiquaient une guerre d'embuscades et de coups de main, les pertes amĂ©ricaines se montèrent Ă  1 500 hommes.

  • 1835 : le major Francis Dade allait de Fort Brooke Ă  Fort King ; 180 SĂ©minoles attaquèrent sa colonne et l'exterminèrent, ne laissant que trois survivants[25].
  • : Ă  la bataille du lac Okeechobee (Ă  Nubbins Slough), les colonels Zachary Taylor (800 soldats) et Richard Gentry (un rĂ©giment de volontaires du Missouri), face Ă  380 Indiens, perdent 26 soldats et ont 112 blessĂ©s, contre 11 aux AmĂ©rindiens.
  • Ă€ Saint-Augustine, les chefs Coacoochee et Osceola sont capturĂ©s pendant des nĂ©gociations de paix par le gĂ©nĂ©ral Jessup. Osceola meurt en prison en 1838.
  • 1842 : des nĂ©gociations permettent une trĂŞve, reconnaissant des territoires de chasse et de culture aux SĂ©minoles, sans signature de traitĂ©. De nombreux SĂ©minoles furent toutefois envoyĂ©s vers le Territoire indien d'Oklahoma dans les annĂ©es qui suivirent.
  • 1848 :
    • le Bureau des affaires indiennes passe au ministère de l'IntĂ©rieur. Il est chargĂ© des relations entre l'État fĂ©dĂ©ral et les Indiens ;
    • dĂ©couverte d'or en Californie, ce qui provoque une ruĂ©e vers l'or. Les colons passent par la piste de l'Oregon, qui traverse les territoires indiens.
  • 1851 : premier traitĂ© de Fort Laramie : les colons peuvent traverser les territoires indiens, moyennant un droit de passage en nature et en argent.
  • : Ă©pisode de la vache du mormon. Une vache appartenant Ă  un mormon, s'Ă©chappe et dĂ©vaste un camp des Sicangus (BrulĂ©) : elle est abattue par un Sicangu. Les soldats de Fort Laramie exigent que le responsable soit livrĂ©, et devant le refus du chef Ours ConquĂ©rant, canonnent le village, avant d'ĂŞtre vaincus par une charge des guerriers sicangus.
  • En reprĂ©sailles, en novembre, les AmĂ©ricains attaquent le village du chef Petit Orage, tuent ou mutilent 136 AmĂ©rindiens, et font 70 prisonniers. MalgrĂ© la reddition de Petit Orage, ils sont retenus deux ans.

Troisième guerre séminole (1855-1858)

  • Des accrochages ont lieu en 1855 entre AmĂ©ricains et environ 200 SĂ©minoles demeurĂ©s en Floride.
  • En 1858, le chef Jambes ArquĂ©es se rend avec ses quarante guerriers.
  • 1857 : bataille de la Platte avec les Indiens Cheyennes.

Guerre navajo (1860-1864)

Guerre des PaĂŻutes (1860)

  • Après un hiver rigoureux, les 6 000 PaĂŻutes du Nevada dĂ©cident d'attaquer les colons amĂ©ricains, jugĂ©s responsables de leur malheur pour avoir coupĂ© trop d'arbres.
    • 7 mai : raid contre le Pony Express, cinq morts.
    • mai : nombreux autres raids, faisant 16 morts.
    • juin : intervention de l'armĂ©e.
  • 1862 :
    • le Homestead Act accorde 62 ha de terres Ă  l'ouest du Mississippi Ă  toute famille « non-indienne » qui peut prouver la culture des terres depuis plus de cinq ans ;
    • : le Pacific Railway Act est signĂ© par Abraham Lincoln : il autorise la construction de la première ligne de chemin de fer transcontinentale. Des chasseurs (Buffalo Bill est le plus cĂ©lèbre) tuent des millions de tĂŞtes de bisons pour nourrir les ouvriers.

Guerre des Apaches chiricahua (1861-1872)

  • Ce conflit est consĂ©cutif Ă  l'affaire Bascom dans laquelle Cochise a Ă©tĂ© injustement accusĂ©. Thomas Jeffords est un des protagonistes du traitĂ© de paix dont les termes sont la rĂ©serve des Apaches sur leurs terres ancestrales d'Arizona contre l’arrĂŞt de la guerre.

Guerre des Apaches chiricahua (1876-1886)

  • Le traitĂ© signĂ© en 1872 n'est plus respectĂ© depuis que le Congrès a dĂ©cidĂ© d'exiler les Apaches dans une rĂ©serve de l'Oklahoma. Une grande partie d'entre eux s'y rend tandis que l'autre reprend le chemin de la guerre. S'ensuit une dĂ©cennie de guĂ©rillas entre le sud de l'Arizona, du Nouveau Mexique et la province de Sorano au nord du Mexique, qui se termine par la capitulation de Geronimo.

Traité de la Traverse des Sioux de 1851

Territoire embrasé par la révolte des Sioux.

Le , le traité de la Traverse des Sioux (Traverse de Sioux Treaty) fut signé entre le gouvernement des États-Unis, et les Sioux du territoire du Minnesota et mis en application par la Commission des Affaires indiennes. Ce traité avait pour objectif d'obtenir les riches terres agricoles qui se trouvaient dans le Minnesota. De vastes étendues de terres furent ainsi cédées à partir de l'Iowa jusqu'à la frontière canadienne. Des tribus Sioux telles que les Sisseton et Wahpeton hésitèrent à se déshériter, mais les pressions étaient tellement fortes, qu'ils cédèrent avec réticence sous la menace potentielle du gouvernement fédéral.

Ce traité aggrava les conditions de vie des Amérindiens. Plusieurs facteurs aboutirent à la révolte des Indiens des plaines :

  • une ruĂ©e des colons blancs dĂ©ferla sur ces nouveaux territoires ;
  • une volontĂ© de possĂ©der davantage de terres par les autoritĂ©s du gouvernement fĂ©dĂ©ral ;
  • une incapacitĂ© Ă  payer les rentes promises aux AmĂ©rindiens ;
  • de nouvelles rĂ©ductions des terres ancestrales qui aboutissent Ă  la perte de territoires de chasse et de pĂŞche.

Le mécontentement de l'ensemble des tribus Sioux du Dakota aboutira à la guerre des Indiens des plaines qui durera une trentaine d'années et fut marqué par le massacre de Sand Creek, trois ans après le traité de Fort Wise.

Guerres sioux

Exécution de trente-huit Sioux en 1862.

Le mécontentement des Sioux tourna à la révolte. Le soulèvement des amérindiens se généralisa bientôt dans tout le Minnesota et le Dakota voisin. Si quelques pionniers blancs furent tués, rapidement l'armée américaine enverra d'importants renforts pour mater dans le sang cette révolte amérindienne.

Tout commence lorsque le gouvernement des États-Unis ne livre pas comme promis les marchandises dues pour l'achat de terres aux Sioux Santees (ou Dakotas) et aux tribus Sioux Sisseton-Wahpeton. Éclatant pendant la guerre de Sécession, ces massacres par les Sioux sont facilités par le manque de troupes adverses disponibles.

  • 4 aoĂ»t : pillage d'entrepĂ´ts.
  • 14 aoĂ»t : cinq AmĂ©ricains sont tuĂ©s.
  • 18 aoĂ»t : craignant les reprĂ©sailles, les Sioux dĂ©signent Petit Corbeau (Little Crow) comme chef de guerre. Les Indiens attaquent l’agence de Lower Sioux ; 25 miliciens sont tuĂ©s dans une embuscade Ă  Redwood Ferry. Dans les semaines qui suivent, plusieurs centaines de colons sont massacrĂ©s.
  • 19 aoĂ»t : les Sioux se divisent, entre ceux qui dĂ©sirent poursuivre le combat, et ceux qui ne veulent pas s'attaquer Ă  des femmes et des enfants. Les premiers, au nombre de 400, pillent New Ulm et attaquent Fort Ridgely, sans succès.
  • 23 aoĂ»t : Ils attaquent de nouveau New Ulm, brĂ»lent de nombreux bâtiments et tuent 36 colons amĂ©ricains. Petit Corbeau, voulant la paix, perd tout contrĂ´le sur ses guerriers.
  • 3 septembre : escarmouches en divers lieux, et bataille de Birch Coulee : les colons amĂ©ricains ont 22 tuĂ©s, les Sioux deux.
  • 18 septembre : Ă  Wood Lake, les Sioux dĂ©crochent quand leur chef Mankato meurt avec une quinzaine de guerriers.
  • La mĂŞme annĂ©e se dĂ©roule la bataille d'Apache Pass.

Cette guerre fera plus d'un millier de morts dont plus de 800 Sioux et plus de 350 colons américains.

Près de deux mille AmĂ©rindiens furent capturĂ©s. Ils ont finalement Ă©tĂ© jugĂ©s dans des procès de masse par des tribunaux militaires. 303 furent jugĂ©s coupable de crimes de guerre et condamnĂ©s Ă  mort. Sur ces condamnĂ©s, 38 hommes furent pendus Ă  Mankato, le lendemain de NoĂ«l, dans la plus grande exĂ©cution de masse de l'histoire des États-Unis. Abraham Lincoln commua les autres condamnations Ă  mort en peines de prison. Environ 1 500 Sioux sont dĂ©tenus Ă  Fort Snelling jusqu’au printemps 1863 ; 130 meurent pendant leur dĂ©tention. Les chefs Shakopee et Medecine Bottle, rĂ©fugiĂ©s au Canada sont kidnappĂ©s et pendus en 1863. Little Crow est Ă©galement tuĂ© par un colon la mĂŞme annĂ©e.

Combats des Sioux et Cheyennes contre l'armée américaine en 1866 dans le Dakota.
  • : Mangas Coloradas, chef des Apaches Gilas est capturĂ© et tuĂ©.
  • : massacre de Bear River. Le colonel Connor attaque un camp de Shoshones, et tue environ 250 habitants, hommes, femmes et enfants. Les conflits avec les Shoshones durent ensuite jusqu'en 1869 et la fermeture de la piste de l'Oregon.
  • 29 : massacre de Sand Creek (Territoire du Colorado). Après des violences indiennes durant deux ans (200 civils blancs assassinĂ©s), une expĂ©dition punitive est conduite par le colonel John Chivington et les 700 hommes du 3e rĂ©giment du Colorado sur un village. Les miliciens attaquent le village pacifique de Black Kettle, qui avait pourtant nĂ©gociĂ© et traitĂ© avec les Blancs. Le massacre fait 150 morts, hommes, femmes et enfants, les soldats s'empressent de prĂ©lever de grandes quantitĂ©s de scalps et mutilent les cadavres.
  • En 1866, Gabriel Renville fut nommĂ© chef des tribus Sisseton-Wahpeton par le dĂ©partement de la Guerre des États-Unis.

Malgré cet encadrement militaire forcé, la répression, les combats sporadiques et la spoliation de leurs terres continuent jusqu'aux années 1890.

La guerre des Plaines

  • Le massacre de Sand Creek scandalise les tribus d'Indiens. De nombreuses tribus entament alors les hostilitĂ©s, conduisant des raids Ă©pars, obligeant les soldats de l'Union Ă  stationner le long de la piste de l'Oregon pour la protĂ©ger, notamment Ă  Platte Bridge.
    • : Ă  la bataille de Platte Bridge, les Cheyennes de Dull Knife et les Sioux Oglalas de Red Cloud (Nuage Rouge), attaquent un dĂ©tachement de soldats près de Platte Bridge, et les tuent presque tous.
    • Septembre 1865, ExpĂ©dition indienne de la rivière Powder : trois colonnes de Tuniques bleues tentent de rejoindre Rosebud Creek, deux d'entre elles Ă©chouent totalement, et l'ensemble revient Ă  Salt Lake City.
  • 1866 : les chefs sioux Red Cloud et Tashunca-Uitco ou Crazy Horse attaque le fort Kearny.
  • Juin 1866 : le gouvernement des États-Unis organise une confĂ©rence de paix Ă  Fort Laramie. Le gĂ©nĂ©ral William Sherman demande aux chefs l'autorisation de traverser leurs terres, et de construire trois forts sur la Piste Bozeman (entre la Platte et le Montana). Nuage Rouge refuse.
  • : le massacre Fetterman, ou la Battle of a Hundred Slain. AttirĂ©s dans une embuscade par une ruse des Sioux, les 81 hommes du capitaine Fetterman sont anĂ©antis.
  • : l'expĂ©dition Hancock, Ă  laquelle participe Custer, veut nĂ©gocier avec des Indiens sioux et cheyennes. Mais, approchant trop du village, il inquiète les chefs qui s'enfuient avec leurs familles. Les Indiens ayant massacrĂ© 20 civils plus au nord, Hancok fait brĂ»ler 251 des 291 tipis, avec tout ce qu'ils contenaient. La guerre recommence et de nombreuses attaques se succèdent dans les mois qui suivent.
  • 1er et : les attaques simultanĂ©es des Sioux et des Cheyennes sur la piste Bozeman sont repoussĂ©es avec succès par l’armĂ©e amĂ©ricaine.
  • : le second traitĂ© de Fort Laramie reconnaĂ®t le territoire ancestral des Sioux (entre Missouri Ă  l'est, Platte au sud et monts Big Horn Ă  l'ouest) ; des vivres et des matĂ©riels seront donnĂ©s annuellement aux Sioux ; une rĂ©serve est crĂ©Ă©e entre le Wyoming et le Dakota, Ă  destination des Sioux. Les États-Unis renoncent Ă  la piste Bozeman, au droit de traverser les Black Hills, et Ă  se les approprier.
  • : rĂ©vision du traitĂ© de Fort-Bridger (1863), qui garantissait une rĂ©serve de 178 688 km2 aux Shoshones. Elle est rĂ©duite Ă  11 097 km2 (16 fois moins). Ils conservent cependant le droit de chasse sur leur territoire. Les États-Unis s'engagent Ă  construire divers bâtiments (moulin, Ă©cole, Ă©glise) ; l'United States Rail Road est autorisĂ©e Ă  construire une ligne de chemin de fer sur le territoire shoshone.
  • : bataille de Washita River. En reprĂ©sailles Ă  des raids meurtriers d'indiens Cheyennes, le lieutenant-colonel George A. Custer attaque le village de Black Kettle, tue plus de 120 guerriers, fait 53 prisonniers civils et annonce la libĂ©ration de deux enfants blancs captifs et la mort d'une femme captive.
  • : achèvement du transcontinental.
  • : la bataille de Summit Springs, qui se produit après divers accrochages, entre l'armĂ©e amĂ©ricaine et les Cheyennes Dog Soldiers. Le 5e de cavalerie du colonel Eugene Carr attaque le campement, et tue 25 Indiens (il n'a qu'un blessĂ© Ă  dĂ©plorer)[26].
  • 1870 : massacre des Indiens Pied-Noirs près de la rivière Marias.
  • : Indian Appropriation Act : le Congrès met fin aux traitĂ©s signĂ©s avec les tribus indiennes indĂ©pendantes, et ne reconnaĂ®t plus que les individus. Cependant, les 371 traitĂ©s signĂ©s depuis 1776 (plus 175 entre 1607 et 1775) sont toujours reconnus. Les règlements adoptĂ©s dans les annĂ©es suivantes les vident de toute substance.

Guerre des Modocs (1872-1873)

  • Les Modocs vivent dans le nord de la Californie et le sud de l'Oregon. Ils conduisent quelques raids sur les premiers wagons de chemin de fer. La colonisation commençant dans la vallĂ©e de la Lost River, les colons demandent que les Indiens soient dĂ©placĂ©s dans la rĂ©serve des Klamaths et des Snakes, ennemis des Modocs. Cependant, les 372 Modocs finissent par s'installer dans la rĂ©serve, qu'ils quittent en avril 1869.
  • : sur la demande insistante des colons, l'armĂ©e envoie une colonne pour ramener les Modocs dans la rĂ©serve, et incendie leur village. Les Modocs de Hooker Jim tuent en reprĂ©sailles 14 colons Ă  Tule Lake, puis rejoignent ceux de Kintpuash (capitaine Jack pour les Anglo-Saxons).
  • : dans le champ de lave très accidentĂ© et brumeux du Stronghold (Forteresse), 300 soldats et volontaires recherchent 50 Modocs sans les trouver ; ceux-ci les attaquent et leur infligent de lourdes pertes, les obligeant Ă  fuir en abandonnant armes et bagages.
  • 11 avril : au cours de nĂ©gociations de paix, Kintpuash, influencĂ© par Hooker Jim et un chaman, tue le gĂ©nĂ©ral Canby.
  • 3 juin : Kintpuash est capturĂ©. Il est jugĂ© pour le meurtre de Canby et pendu le avec trois autres Modocs. Les Modocs sont dĂ©portĂ©s dans la rĂ©serve Quapaw.

Guerre de la rivière Rouge (1874-1875)

  • Elle est provoquĂ©e par plusieurs facteurs : la pression territoriale des colons, protĂ©gĂ©s par la construction de forts par l'armĂ©e, les coutumes indiennes de guĂ©rilla permanente ; l'anĂ©antissement des troupeaux de bisons par les chasseurs blancs. Elle se dĂ©roule dans le sud des Grandes Plaines.
    • : bataille d'Adobe Walls, qui oppose sept-cents guerriers comanches, kiowas, cheyennes et arapahos commandĂ©s par Quanah Parker et Isa-Tai Ă  des chasseurs de bison amĂ©ricains. Les Indiens sont repoussĂ©s avec soixante-dix morts, contre trois dans les rangs des chasseurs. Cette bataille entraĂ®na une grande campagne de l'armĂ©e, commandĂ©e par William T. Sherman et Philip Sheridan, afin de s'assurer le contrĂ´le des plaines du sud. Les Indiens pacifiques furent maintenus dans leur rĂ©serve avant le dĂ©but de la campagne. Diverses colonnes encerclèrent les guerriers Indiens hostiles, et divers accrochages eurent lieu pendant l'Ă©tĂ©. La plus importante action est la prise le 26 septembre, avec deux tuĂ©s parmi les Indiens, de plusieurs villages, dans le canyon de Palo Duro, par le colonel Mackenzie.
    • Les campagnes d'hiver de l'armĂ©e amĂ©ricaine, renforcĂ©e par plusieurs dĂ©tachements, aboutissent Ă  la reddition des principaux chefs au printemps 1875. Leurs guerriers Ă©taient affamĂ©s par le manque de bisons.
  • 9 juin 1874 : mort de Cochise, chef de la tribu apache des Chiricahua. Son fils ainĂ© Taza lui succède.
  • 1875 : mort du chef kiowa Kicking Bird.

Guerre des Black Hills (1876)

  • 1874 : annonce par le lieutenant-colonel Custer de la dĂ©couverte d'or dans les montagnes sacrĂ©es sioux des Black Hills. La ruĂ©e vers l'or provoquĂ©e entraĂ®ne des accrochages entre Sioux, Cheyennes et armĂ©e des États-Unis.
    • : le gĂ©nĂ©ral George Crook, avec 1 050 soldats et 260 Ă©claireurs crows et shoshones, est attaquĂ© dans la vallĂ©e de la Rosebud, par environ 750 guerriers de Crazy Horse (« Cheval Fou ») ; les pertes sont faibles de chaque cĂ´tĂ© (10 tuĂ©s et 20 blessĂ©s pour les États-Unis, 50 pour les AmĂ©rindiens), et Crook doit rebrousser chemin. Cette bataille est appelĂ©e par les AmĂ©ricains bataille de la Rosebud, et par les Indiens Bataille oĂą la fille sauva son frère (une jeune Cheyenne vint au secours de son frère pris sous son cheval mort).
    • : bataille de Little Bighorn : le lieutenant-colonel Custer, du 7e de cavalerie, et 260 de ses hommes sont tuĂ©s par les Cheyennes de Two Moon et les Sioux des chefs Sitting Bull et Crazy Horse. Cette bataille a un grand retentissement dans l'opinion publique, et Custer devient une figure mythique.
    • 9 et : le gĂ©nĂ©ral George Crook, poursuivant les Indiens victorieux Ă  la bataille de Little Bighorn, surprend le campement d'American Horse (« Cheval AmĂ©ricain »). Ses deux mille soldats brĂ»lent le campement ; la contre-attaque des 800 guerriers Sioux Oglalas de Tashunca-Uitco, dit « Crazy Horse », qui campaient Ă  proximitĂ© est repoussĂ©e sans mal par le gĂ©nĂ©ral Crook qui dispose de 2 000 cavaliers. American Horse est tuĂ© dans la bataille.
    • : mort violente de Crazy Horse Ă  Fort Robinson (Little Big Man y aurait participĂ©), alors que les Sioux Oglalas avait fait leur reddition et s'Ă©taient rendus dans une rĂ©serve.
  • 1876 : mort de Taza, chef de la tribu apache des Chiricahua. Son frère cadet Naiche lui succède. Il partage le pouvoir avec Geronimo.

Guerre des Nez-Percés (1877)

Guerrier amérindien des Nez-Percés.

La pression des colons conduit à un premier traité délimitant le territoire Nez-Percés en 1855. Traité dont le gouvernement des États-Unis demande la révision en 1863, en diminuant la surface de la réserve de 90 %. Certains chefs, dont Lawyer (Juriste) signent ce traité, et vont dans une réserve de l'Idaho. Cinq tribus refusent d'être enfermées dans une réserve, dont celle de Vieux Chef Joseph. Son fils Jeune Chef Joseph continue de refuser ce traité, et d'entretenir de bonnes relations avec les autorités de Wallowa. Celles-ci décident en 1873 que les terrains occupés par les colons ont été acquis illégalement, et leur demandent de les évacuer.

En 1876, la bataille de Little Bighorn accroît la pression de l'armée pour que les Indiens soient confinés dans leurs réserves. Mais les Nez-Percés ne trouvant pas de terrain convenable dans la réserve en Idaho, refusent, jusqu'à l'ultimatum du général Oliver Howard, le . Les Nez-Percés restants libres se divisent en trois groupes : certains rejoignent la réserve, d'autres se dirigent vers les plaines à bisons, le dernier groupe tente de s'échapper au Canada.

Guerre des Cheyennes (1878-79)

Bataille de Little Bighorn.

Après le traitĂ© de Fort Wise, contestĂ© par les Cheyennes pour cause de corruption, en pleine ruĂ©e vers l'or de Pikes Peak, dans le Colorado, les Cheyennes furent victimes en 1864 du massacre de Sand Creek pendant lequel la milice du Colorado tua 150 Cheyennes, dont au moins 50 civils. TĂ´t le matin du commença la bataille de Washita River lorsque le lieutenant-colonel de l'ArmĂ©e des États-Unis George Armstrong Custer mena la 7e de cavalerie dans l'attaque d'une bande de Cheyennes coupables de raids dirigĂ©s par le chef Black Kettle. 148 Cheyennes furent tuĂ©s, dont environ 20 femmes et enfants. Les Cheyennes du Nord, et quelques Cheyennes du Sud participèrent Ă  la bataille de Little Bighorn (). Avec les Lakotas et une petite bande d'Arapahos, ils annihilèrent George Armstrong Custer et son contingent près de la rivière Little Bighorn. On estime la population du campement des Cheyennes, Lakotas et Arapahos près du lieu de la bataille Ă  environ 6 000 (dont 1 500 guerriers) ; ce qui en ferait le plus grand rassemblement amĂ©rindien en AmĂ©rique du Nord avant la gĂ©nĂ©ralisation des rĂ©serves.

Après la bataille de Little Bighorn, les tentatives de l'armĂ©e des États-Unis de capturer les Cheyennes s'intensifièrent. Un groupe de 972 Cheyennes fut dĂ©portĂ© dans les Territoires indiens de l'Oklahoma en 1877. LĂ , les conditions de vie Ă©taient terribles, les Cheyennes du Nord n'Ă©tant pas habituĂ©s au climat, et bientĂ´t beaucoup furent atteints de malaria. En 1878, les deux principaux chefs, Little Wolf et Morning Star (Dull Knife), rĂ©clamèrent la libĂ©ration des Cheyennes afin qu'il puissent retourner vers le nord. La mĂŞme annĂ©e, un groupe d'environ 350 Cheyennes quitta les Territoires indiens en direction du nord, menĂ© par ces deux chefs. Les soldats de l'armĂ©e et des volontaires civils, dont on estime le nombre total Ă  13 000, furent rapidement Ă  leur poursuite. La bande se sĂ©para rapidement en deux groupes. Le groupe menĂ© par Little Wolf retourna dans le Montana. La bande de Morning Star fut capturĂ©e et escortĂ©e Ă  Fort Robinson, au Nebraska, oĂą elle fut sĂ©questrĂ©e. On leur ordonna de retourner en Oklahoma, ce qu'ils refusèrent promptement et fermement. Les conditions devinrent de plus en plus difficiles Ă  la fin de l'annĂ©e 1878, et bientĂ´t les Cheyennes furent confinĂ©s dans leurs quartiers, sans nourriture, ni eau, ni chauffage.

En , Morning Star et ses compagnons s'évadèrent de Fort Robinson. La plupart furent abattus en s'enfuyant du fort. On estime à 50 le nombre de rescapés, qui rejoignirent les autres Cheyennes du Nord dans le Montana. Grâce à leur détermination et à leur sacrifice, les Cheyennes du Nord ont gagné le droit de demeurer dans le Nord près des Black Hills. En 1884, par ordre de l'exécutif, une réserve destinée aux Cheyennes du Nord fut établie dans le sud-est du Montana. Cette réserve fut étendue en 1890, pour s'étendre de la réserve crow à l'ouest à la rivière Tongue à l'est.

Guerre des Bannocks (1878)

Apaches dans la montagne (Henry Farny).

Prolongements au XXe siècle

Notes et références

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Voir aussi

Articles connexes

Droit international

Bulles pontificales

Études théoriques

Liens externes

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