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Pontiac (Outaouais)

Pontiac ou Pondiac (vers 1714 â€“ ), ou de son nom original Obwandiyag[1], est un chef de la tribu des AmĂ©rindiens outaouais de DĂ©troit. Il rĂ©ussit, dans la « rĂ©bellion de Pontiac », Ă  mobiliser toutes les tribus de la rĂ©gion des Grands Lacs contre les Britanniques après la victoire de ces derniers sur les Français scellĂ©e par le traitĂ© de Paris de 1763.

Pontiac
Vue d'artiste peinte par John Mix Stanley près de cent ans après la mort du chef amérindien.
Fonction
Chef de guerre (d)
Biographie
Naissance

RĂ©gion des Grands Lacs (en)
Décès
Activités
Homme politique, chef de tribu, partisan
Autres informations
Membre de
Conflits
Plaque commémorative

Il était un disciple du prophète Neolin.

Biographie

RĂ©bellion de Pontiac

Les Outaouais avaient toujours été les alliés et les partenaires commerciaux des Français et ils regrettaient cruellement le départ de ces derniers[2]. Les Britanniques, dorénavant seuls acheteurs de fourrures, imposaient à leurs anciens ennemis des règles commerciales désavantageuses.

Pontiac créa une coalition de tribus autochtones (les Outaouais, les Miamis, les Hurons-Wendat, les Ojibwés, les Potéouatamis, les Chaouanons, les Mesquakies, les Winnebagos et d'autres tribus algonquines) pour arrêter l'expansion vers l'ouest des Américains. À cette situation difficile s'ajoutaient des inquiétudes sur l'avenir de leur terres. Ils craignaient que bientôt des nuées de colons britanniques n'envahissent leurs territoires ancestraux[2].

Les Outaouais se soulevèrent finalement pour ramener les Français et rétablir un certain équilibre des forces dans cet immense territoire. Au début, la révolte fut fulgurante ; les forces de Pontiac s'emparèrent de tous les postes de la région des Grands Lacs (sauf Niagara, Fort Pitt et Fort Détroit[2]) et les détruisirent.

Les Britanniques mobilisèrent des forces et utilisèrent pour éteindre cette révolte tous les moyens possibles, dont la dissémination planifiée de la variole[2]. Finalement, voyant que par le traité de Paris de 1763 la France renonçait à revenir, les guerriers de Pontiac firent une dernière action militaire, le siège du fort Détroit, pour en chasser les Britanniques. Mais après plusieurs mois de blocus, ils rentrèrent chez eux et la révolte s'éteignit lentement.

Cette rĂ©volte força le roi George III Ă  faire la proclamation royale de 1763[2], qui affirmait les droits illimitĂ©s des AmĂ©rindiens sur les terres qu'ils occupaient et interdisait toute nouvelle colonisation au-delĂ  des Appalaches, entraĂ®nant le mĂ©contentement des marchands et des spĂ©culateurs amĂ©ricains.

Mort

Pontiac fut assassiné en 1769 par un Amérindien illinois[2] à la solde de marchands américains. Un jeune guerrier peoria appelé Pihi ou Chien Noir, qui l'accompagnait, n'était pas d'accord avec le message de paix de Pontiac. Alors qu'ils quittaient le poste de traite, Pihi assomma Pontiac. Le grand chef tomba et Pihi le poignarda.

Pontiac fut enterré avec les honneurs militaires dus à son rang sur les rives du Mississippi par la garnison française des forts de Vincennes et de Chartres, commandés par le capitaine Louis Saint-Ange de Bellerive.

Postérité

L'assassinat de Pontiac marque le début d'un mythe. Malgré l'échec de sa rébellion, il a inspiré beaucoup d'Amérindiens dans leur résistance à la domination britannique.

Dès 1765, Pontiac avait inspiré à Robert Rogers, un soldat britannique, une pièce intitulée Ponteach: or the Savages of America[3].

Éponymie

Pontiac appelant à la rébellion devant le Grand Conseil du 27 avril 1763
Gravure d'Alfred Bobbet, XIXe siècle.

Aux États-Unis

  • Ville de Pontiac dans le Michigan ;
  • Plusieurs navires amĂ©ricains ont portĂ© le nom de USS Pontiac ;
  • Pontiac, ancienne marque de voiture haut de gamme du groupe amĂ©ricain General Motors.

Au Canada

En Europe

  • Le nom de Pontiac fut symboliquement choisi en 1931 pour une nouvelle marque de montres belges car, selon la lĂ©gende, ce grand chef amĂ©rindien Ă©tait rĂ©putĂ© pour avoir la facultĂ© de lire l’heure dans les Ă©toiles.

Notes et références

  1. Prononciation : bwon-diac, d'oĂą Pontiac.
  2. Jean-Michel Sallmann, L'Amérique du Nord : de Bluefish à Sitting Bull, Belin, coll. « Mondes anciens », (ISBN 2410015867), chap. 9 (« Les autochtones dans l'Amérique anglaise »), p. 193-196.
  3. On ne croit toutefois plus Rogers quand il affirme avoir rencontré Pontiac en 1760.

Annexes

Bibliographie

  • (en) John Bigelow, Les États-Unis d'AmĂ©rique en 1863, leur histoire politique, leurs ressources […], L. Hachette et Cie, , 1863 p. (lire en ligne).
  • Francis Parkman, The conspiracy of Pontiac and the Indian War after the conquest of Canada. 2 vol. Boston, 1851 ; Ă©dition revue en 1870. Nombreuses rĂ©impressions : (ISBN 0-8032-8733-X) (vol. 1) et (ISBN 0-8032-8737-2) (vol. 2).
    Sur la révolte de Pontiac, voir particulièrement, en ligne, le vol. 2 à partir du chap. XXIX sur Google Livres.
    L’œuvre de Parkman, dépassée par la recherche récente, conserve de l'influence.
  • GĂ©rard Saint-Martin, QuĂ©bec 1759-1760 ! Les plaines d'Abraham : l'adieu Ă  la Nouvelle-France, Économica, , 277 p. (ISBN 978-2-7178-5350-6).
  • Marie-HĂ©lène Morot-Sir, Au cĹ“ur de la Nouvelle France Tome I et II et 1608-2008 Quatre cents hivers autant d'Ă©tĂ©s.
  • (en) Howard H. Peckham, Pontiac and the Indian Uprising, DĂ©troit, Wayne State University Press, , 346 p. (ISBN 978-0-8143-2469-1, OCLC 28927230, lire en ligne).

Vidéographie

Articles connexes

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