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Drive (film, 2011)

Drive, ou Sang-froid au Québec, est un thriller américain réalisé par Nicolas Winding Refn et sorti en 2011. Adapté du roman homonyme publié par James Sallis en 2005, le scénario du film, qui est écrit par Hossein Amini, traite de la double vie d'un homme, interprété par Ryan Gosling, cascadeur le jour et chauffeur pour criminels la nuit.

Drive
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Logo du film.
Titre québécois Sang-froid
Titre original Drive
RĂ©alisation Nicolas Winding Refn
Scénario Hossein Amini
basé sur Drive de James Sallis
Musique Cliff Martinez
Acteurs principaux
Sociétés de production Bold Films
Odd Lot Entertainment
Marc Platt Productions
Seed Productions
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Thriller
Durée 95 minutes
Sortie 2011

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Le réalisateur a expliqué qu'il avait été influencé par Bullitt (1968) et Le Jour du fléau (1975), et que Drive est un hommage à Alejandro Jodorowsky. La thématique du film est, quant à elle, largement inspirée de Driver (1978).

Drive est projetĂ© pour la premiĂšre fois le au 64e festival de Cannes, oĂč il connaĂźt un certain succĂšs critique et oĂč Nicolas Winding Refn reçoit le prix de la mise en scĂšne. Il bĂ©nĂ©ficie Ă©galement de nombreuses nominations Ă  la 16e cĂ©rĂ©monie des Satellite Awards (2011) et Ă  la 17e cĂ©rĂ©monie des Critics' Choice Movie Awards (2012), quatre aux BAFTA Awards 2012, une nomination aux CĂ©sar du cinĂ©ma 2012 et une aux Oscars 2012, la presse considĂ©rant cependant que le film est « boudĂ© » par cette derniĂšre cĂ©rĂ©monie. Drive a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© Ă  diffĂ©rents festivals avant sa sortie en salles. Il a rĂ©alisĂ© une recette mondiale de 77,5 millions de dollars Ă  la mi-fĂ©vrier 2012 et se place 91e du box-office amĂ©ricain en 2011.

Synopsis

Un jeune mécanicien taciturne (Ryan Gosling) travaille dans un petit garage de Los Angeles et effectue à l'occasion des cascades pour des acteurs hollywoodiens. Mais de nuit, il sert aussi de conducteur[N 1] (driver en anglais) à des membres du crime organisé. Le patron du garage, Shannon (Bryan Cranston), voudrait le voir participer à des courses professionnelles de stock-car et, pour concrétiser cela, finit par solliciter le soutien financier du mafieux Bernie Rose (Albert Brooks). Ce dernier accepte à condition de voir les compétences du conducteur et d'associer au projet Nino (Ron Perlman), un mafieux juif patron d'une pizzeria.

Peu de temps aprĂšs avoir emmĂ©nagĂ©, le Conducteur sympathise avec ses nouveaux voisins, Irene (Carey Mulligan) et son fils, Benicio (Kaden Leos). Le Conducteur ne rencontre le mari d'Irene et le pĂšre de Benicio, Standard (Oscar Isaac), que quand ce dernier sort de prison. Standard, heureux de retrouver son Ă©pouse et son fils, annonce qu'il est dĂ©sormais bien dĂ©terminĂ© Ă  rester honnĂȘte ; mais les sbires d'un dĂ©nommĂ© Cook (James Biberi), qui garantissait sa protection en prison, viennent le tabasser et menacent de s'en prendre Ă  Irene et Ă  Benicio s'il ne va pas braquer un prĂȘteur sur gage pour rembourser les milliers de dollars dus Ă  son ancien protecteur.

Voulant protĂ©ger Irene et Benicio, le Conducteur propose son aide Ă  Standard. Ils commettent le braquage avec Blanche (Christina Hendricks), une complice imposĂ©e par Cook, mais l'opĂ©ration tourne mal et Standard est tuĂ© par le prĂȘteur sur gage. Le Conducteur vient nĂ©anmoins de rĂ©cupĂ©rer 1 000 000 $ de dollars, au lieu des 40 000 prĂ©vus, mais il est aussitĂŽt poursuivi par une automobile dont il ne parvient Ă  se dĂ©faire qu'avec difficultĂ©. Il comprend alors qu'il est impliquĂ© dans une affaire extrĂȘmement dangereuse. Il interroge brutalement Blanche dans la chambre du motel oĂč ils se sont rĂ©fugiĂ©s ; celle-ci avoue que le vĂ©hicule qui les a poursuivis appartenait aux hommes de Cook, qui devaient se dĂ©barrasser de Standard et du Conducteur pour rĂ©cupĂ©rer Blanche et l'argent. Deux criminels arrivent peu aprĂšs, prĂ©venus par Blanche qui leur a donnĂ© l'adresse ; Blanche est abattue, mais le Conducteur parvient Ă  tuer ses agresseurs et s'en tire avec une blessure au bras.

Il retrouve ensuite Cook dans un club de strip tease qui, aprĂšs l'avoir frappĂ© avec un marteau, lui avoue que le vĂ©ritable cerveau de l'opĂ©ration est Nino. Alors que le Conducteur s'explique avec Irene dans le couloir de leur immeuble, le tueur Ă  gages envoyĂ© par Nino sort de l'ascenseur et, pour justifier sa prĂ©sence, invoque une simple erreur d'Ă©tage. Tous trois se retrouvent dans l'ascenseur et le Conducteur comprend que l'homme est un assassin. Il embrasse longuement Irene pour diminuer la vigilance du tueur et attaque soudainement le sicaire, et le tue en lui Ă©crasant la tĂȘte Ă  coups de talon. Pendant ce temps, Nino explique Ă  Bernie Rose que l'argent appartient Ă  un mafieux italien de la cĂŽte Est (plus prĂ©cisĂ©ment de Philadelphie), et que s'il lui a volĂ© 1 000 000 $, par l'intermĂ©diaire du braquage qui a tournĂ© Ă  un vĂ©ritable fiasco, c'Ă©tait pour se venger des propos antisĂ©mites qu'il a subi de sa part. Craignant que la mafia italienne ne remonte jusqu'Ă  lui, Nino ordonne Ă  Bernie d'Ă©liminer toutes les personnes au courant, de prĂšs ou de loin, de l'affaire, Ă  commencer par Cook, puis Shannon.

AprĂšs avoir dĂ©couvert le cadavre de Shannon, le Conducteur se lance Ă  la poursuite de la voiture de Nino et rĂ©ussit Ă  prĂ©cipiter le vĂ©hicule du criminel du haut d'une corniche qui longe une plage. Puis, il noie Nino dans l'ocĂ©an. Pour rĂ©gler une bonne fois pour toute cette affaire, le Conducteur appelle Bernie, qui lui donne rendez-vous dans un restaurant asiatique afin qu'il rĂ©cupĂšre le sac contenant l'argent du braquage, qui devait initialement retourner aux mains de Nino. AprĂšs cet appel, il contacte Irene pour lui avouer que les instants passĂ©s avec elle et son fils ont Ă©tĂ© les meilleurs de sa vie, mais qu'il doit partir et ne pourra probablement pas revenir. Le Conducteur va rendre l'argent en Ă©change de la sĂ©curitĂ© d'Irene et Benicio. Au moment oĂč il sort le sac contenant l'argent du coffre de sa voiture, Bernie le poignarde dans le ventre ; le Conducteur riposte en lui transperçant le cou Ă  l'aide d'un couteau. AprĂšs un long moment de rĂ©cupĂ©ration, il abandonne le corps de Bernie et l'argent sur le parking du lieu de rendez-vous et quitte la ville au volant de sa voiture pour une destination inconnue.

Fiche technique

Distribution

Sources et légendes : Version française (VF) sur AlloDoublage[4] et Version québécoise (VQ) sur Doublage.qc.ca[6]

Production

GenĂšse

Drive est l'adaptation cinĂ©matographique du roman homonyme de James Sallis, publiĂ© en 2005 aux États-Unis. Le producteur, Marc E. Platt, pose une option pour l'adaptation du livre aprĂšs en avoir lu une critique dans Publishers Weekly[7].

« Une partie de mon travail consiste Ă  rechercher quotidiennement de nouvelles idĂ©es de films et, dans cette optique, je consulte rĂ©guliĂšrement la revue Publishers Weekly. J’y ai lu la brĂšve critique d’un roman sur un chauffeur sans nom qui aide des malfrats Ă  prendre la fuite. IntriguĂ©, j’ai appelĂ© l’agent de l’auteur et j’ai lu le livre le soir mĂȘme. J’étais emballĂ©. J’avais trouvĂ© un personnage comme on n'en fait plus : un homme qui sait ce qu’il veut, qui est trĂšs bon dans un domaine prĂ©cis et qui s’y consacre sans Ă©tat d’ñme[7]. »

— Adam Siegel, producteur de Drive

Marc E. Platt s'intĂ©resse au cĂŽtĂ© Ă©nigmatique et rĂ©servĂ© du personnage, qui vit selon son propre code de conduite et qui rappelle certains hĂ©ros, interprĂ©tĂ©s par Steve McQueen ou Clint Eastwood, que Platt dĂ©crit comme « des hommes Ă  poigne, peu bavards, qui s’expriment Ă  travers leurs actes[7] ».

Scénario

Carey Mulligan interprĂšte le personnage d'Irene.
Carey Mulligan (ici l'annĂ©e de tournage du film) interprĂšte le personnage d'Irene. Elle explique : « Lorsque j’ai reçu le scĂ©nario, je suis tombĂ©e amoureuse de cette histoire et j’ai fait des pieds et des mains pour dĂ©crocher le rĂŽle[7]. »

Le scĂ©nariste Hossein Amini est engagĂ© pour adapter le roman en scĂ©nario. « C’est rare de se voir confier un livre de ce genre par un studio. Il Ă©tait trĂšs court et trĂšs sombre, presque comme un poĂšme », explique Amini. L'adaptation en film grand public est difficile car le roman, construit sur une histoire non linĂ©aire, prĂ©sente de nombreux flashbacks[7] - [8]. Amini doit trouver un fil directeur afin de rendre le dĂ©roulement de l'action plus linĂ©aire, tout en restant cohĂ©rent vis-Ă -vis de la vision de Sallis (oĂč le point de vue est celui du conducteur au volant de sa voiture). Le scĂ©nariste est conscient qu'un braquage qui tourne mal est une action vue maintes fois au cinĂ©ma, mais l’intĂ©rĂȘt apportĂ© par le livre « c’est de montrer comment tous les personnages en sont affectĂ©s. Le braquage a des consĂ©quences non seulement sur le chauffeur mais sur tous les autres[7]. »

Une premiÚre adaptation de Drive est annoncée début 2008, avec Neil Marshall à la réalisation et Hugh Jackman dans le rÎle-titre[8]. Universal Studios avait essayé d'en faire une adaptation quelques années auparavant dans l'optique de créer une franchise[9] - [10]. En février 2010, Marshall et Jackman ne font plus partie du projet.

Quand Ryan Gosling signe, les producteurs lui laissent le choix du rĂ©alisateur et il propose le danois Nicolas Winding Refn, dont il est fan[11]. Jusqu'Ă  ce que les producteurs le contactent, Refn restait sur un projet qui venait d'Ă©chouer[12], ce qui le dĂ©primait ; il rencontre Gosling au cours d'un repas pour parler de Drive, mais Refn est fortement grippĂ© et son absence de conversation provoque un rĂ©el malaise. Gosling raccompagne Refn chez lui en voiture ; pendant le trajet, Gosling allume la radio pour pallier le silence ambiant ; celle-ci passe Can't Fight This Feeling de REO Speedwagon, Refn se met Ă  pleurer et dit Ă  Gosling : « on va faire un film sur un type qui conduit dans Los Angeles en Ă©coutant de la musique pop parce que c’est sa soupape Ă©motionnelle ! »[13] - [14]. Lors de la premiĂšre lecture du scĂ©nario, Refn est davantage intriguĂ© par le concept de cet homme Ă  la double personnalitĂ©, cascadeur le jour et chauffeur pour criminels le soir, que par l'histoire en elle-mĂȘme[7]. Sur le tournage, Refn affirme avoir « eu une relation tĂ©lĂ©pathique » avec Gosling[12].

Refn structure le film à la maniÚre d'un conte des frÚres Grimm, avec un début trÚs pur qui bascule vers quelque chose de noir au ton psychotique, voire moralisateur. Refn explique ce basculement en disant que ces deux parties dépendent étroitement l'une de l'autre, chacune ayant besoin de l'autre pour pouvoir se justifier. La scÚne de l'ascenseur représente un condensé de ce découpage, magnifiquement pure au début et trÚs violente à la fin[15].

Casting

Hugh Jackman, pressenti pour le rĂŽle principal, doit y renoncer en raison d'un conflit d'emploi du temps[8]. Le producteur Marc E. Platt contacte Gosling pour jouer dans le film et lui explique qu'il se trouve parmi les premiers noms d'une liste de personnes de talent, auteurs, rĂ©alisateurs et acteurs, qui l'inspirent et avec qui il souhaite travailler. AprĂšs avoir reçu le premier scĂ©nario de Drive, Gosling dĂ©sire rencontrer Platt. L'acteur a toujours Ă©tĂ© intĂ©ressĂ© pour tourner dans un film d'action, mais regrette que ce genre ait tendance Ă  toujours faire la part belle Ă  l’action au dĂ©triment des personnages. Le personnage du conducteur lui plaĂźt immĂ©diatement, car il repose sur un caractĂšre trĂšs fort et sur une histoire d'amour complexe. Pour la productrice Gigi Pritzker, Ryan Gosling a, sous un calme apparent, un tempĂ©rament de feu. Elle trouve intĂ©ressant de le voir endosser le rĂŽle du conducteur, qu'elle dĂ©crit ĂȘtre aux antipodes de ce que l'acteur a dĂ©jĂ  pu interprĂ©ter auparavant : avec ce personnage, il « nous emporte dans une course folle, Ă  la fois exaltante et riche en Ă©motions »[7]. Les premiers producteurs donnent Ă  Gosling le choix du rĂ©alisateur, une premiĂšre pour l'acteur, qui pense Ă  Nicolas Winding Refn[16]. Refn accepte de rĂ©aliser le film[17].

Lorsque Refn commence Ă  sĂ©lectionner le reste de la distribution, il ne souhaite pas se baser sur les vidĂ©os de castings ou des auditions, mais prĂ©fĂšre rencontrer les acteurs Ă  son domicile[17]. Refn cherche d'abord une actrice pour le rĂŽle d'Irene, une mĂšre latino-amĂ©ricaine dans la vingtaine Ă©levant son fils de sept ans[7]. Mais il ne parvient pas Ă  trouver la personne qu'il faut parmi les actrices qu'il rencontre, qu'elles soient connues ou pas[18] - [8] - [19] - [20]. AprĂšs avoir vu Bronson (2008) et Le Guerrier silencieux (Valhalla Rising, 2010) de Refn, Carey Mulligan explique avoir envoyĂ© un courriel Ă  son agent car elle dĂ©sire travailler avec un rĂ©alisateur comme Refn, sans savoir que le projet est en prĂ©production. Elle reçoit le scĂ©nario trois semaines plus tard, en aoĂ»t 2010, et dit ĂȘtre tombĂ©e amoureuse de l'histoire. Lorsque Refn reçoit Mulligan, il n'a vu aucun de ses films, mais la choisit dĂšs qu'elle apparaĂźt. Refn constate que Mulligan donne Ă  l'histoire d’amour une dimension beaucoup plus intĂ©ressante, Ă  la RomĂ©o et Juliette, mais sans la politique prĂ©sente dans la piĂšce de thĂ©Ăątre[7]. Refn ajuste alors le scĂ©nario afin que le rĂŽle convienne Ă  Mulligan[19].

AprĂšs avoir vu une photo de Christina Hendricks, la femme de Refn la recommande pour le rĂŽle de Blanche.
AprĂšs avoir vu une photo de Christina Hendricks, la femme de Refn la recommande pour le rĂŽle de Blanche[17].

Refn, fan de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Breaking Bad, contacte Bryan Cranston qu'il considĂšre comme un acteur d'exception. Mais il apprend que Cranston a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© contactĂ© pour d'autres projets et, afin de l'intĂ©resser, il dĂ©veloppe le rĂŽle de Shannon. Sans donner de nouvelles Ă  Refn, Cranston fait une liste de points positifs et nĂ©gatifs pour dĂ©terminer s'il interprĂ©tera le rĂŽle ou non. FlattĂ© par l'intĂ©rĂȘt que le rĂ©alisateur lui porte, il finit par accepter[17]. Pour l'acteur, le point dĂ©terminant est le scĂ©nario : il apprĂ©cie le personnage qui lui est confiĂ©, et la prĂ©sence de Gosling et Refn sur le projet finit de le convaincre[7].

Christina Hendricks obtient le rĂŽle secondaire de Blanche[7]. Pour essayer de trouver un personnage rĂ©el, Refn cherche une actrice de films pornographiques, mais il n'arrive pas Ă  trouver une actrice possĂ©dant un jeu correct. AprĂšs avoir rencontrĂ© Hendricks sur un conseil de sa femme, il dĂ©cide de l'auditionner[17]. Connue pour son rĂŽle dans Mad Men, Refn apprĂ©cie le cĂŽtĂ© attachant qu'elle dĂ©gage[17] - [7], et Hendricks trouve le scĂ©nario du film fantastique. À l'origine, ce devait ĂȘtre Jacinda Barrett qui devait interprĂ©ter ce personnage.

Ron Perlman interprĂšte Nino.
Ron Perlman, ici l'année de sortie du film, interprÚte Nino.

Bernie Rose, un violent mafieux, est interprĂ©tĂ© par Albert Brooks auquel ont immĂ©diatement pensĂ© Refn et Gosling, bien que ce dernier dĂ©clare que selon lui l'acteur ne serait pas d'accord pour jouer un personnage violent et sombre, ainsi que pour participer Ă  un film qu'il ne rĂ©alise pas lui-mĂȘme. Refn Ă©voque son audition : « Le jour oĂč Albert est venu chez moi, il Ă©tait agressif, Ă  fleur de peau ; on sentait qu’il pouvait perdre le contrĂŽle Ă  tout moment. J’étais surpris qu’il n’ait jamais incarnĂ© un personnage de ce genre. »[N 2] - [7]. Brooks apprĂ©cie chez Bernie Rose son style et sa personnalitĂ© triste : « il ne se lĂšve pas le matin en se disant qu'il va tuer des gens. Il est triste de le faire. Ça le bouleverse. C'est un peu « regarde ce que tu m'as obligĂ© Ă  faire »[N 3] - [21] ! »

Nino, l'antagoniste principal, est interprĂ©tĂ© par Ron Perlman, l'un des derniers acteurs Ă  rejoindre la distribution. À l’origine, ce personnage n'est pas trĂšs dĂ©veloppĂ©. Refn se demande pourquoi Perlman veut se joindre Ă  la distribution et celui-ci explique simplement que le personnage lui ressemble : « j’ai toujours rĂȘvĂ© de jouer un Juif qui veut devenir un gangster », car « c’est ce que je suis au fond : un petit gars juif de New York »[7].

Oscar Isaac interprÚte le rÎle d'un latino-américain, Standard, marié à Irene. Il sort de prison une semaine aprÚs la rencontre du conducteur et d'Irene. Dans le roman, le mari d'Irene est un Mexicain qui fait partie d'un gang. Isaac a modifié, avec le réalisateur, l'histoire du personnage pour lui donner plus de profondeur, et rendre l'histoire plus convaincante. L'objectif du personnage est d'ouvrir un restaurant, mais ses erreurs passées le placent dans une position délicate[7].

Financement

La phase de financement dure quatre mois. Les grands studios de cinéma refusent tous le projet. Refn et Gosling rencontrent alors des studios indépendants. Refn se rend en 2010 au marché du film de Cannes en parallÚle du Festival de Cannes. Manuel Chiche de Wild Side Films accorde une avance sur les droits de diffusion en France, viennent ensuite l'Allemagne et les pays scandinaves. Ils arrivent ainsi à lever 16 millions de dollars US[2].

Lieux de tournage

Entrée du « Park Plaza Hotel ».
Entrée du Park Plaza Hotel.

Le film, doté d'un budget de 15 millions de dollars, est tourné dans différents lieux de Los Angeles, en Californie[22] - [23] - [24]. Les lieux de tournage sont repérés par Refn lorsque Gosling le conduit dans la ville le soir[24]. Beth Mickle, la directrice artistique, est embauchée sur les recommandations de Gosling aprÚs avoir travaillé avec lui en 2006 sur le film Half Nelson de Ryan Fleck. Avant le tournage, Mickle supervise une équipe de 40 personnes, travaillant jusqu'à 18 heures par jour. Il s'agit du film au budget le plus important auquel elle participe : « il y a un zéro de plus au budget » par rapport à Half Nelson[25].

Il est vite acquis que le Park Plaza Hotel de Los Angeles sera l'un des lieux de tournage principaux (il servira aux scĂšnes du couloir, de l’ascenseur et du strip club[26]). Mickle et son Ă©quipe imaginent pour le personnage de Gosling un immeuble qui comprend un couloir et un ascenseur qui le lie Ă  l’appartement d'Irene. La scĂšne d'ouverture Ă©vite certaines zones du quartier d'affaires Downtown Los Angeles[27] - [28]. Le Los Angeles Times note que lorsque les bĂątiments Ă©tincelants sont montrĂ©s, ils sont vus de loin[28]. Mickle crĂ©e l'appartement de Bernie Rose dans un bĂątiment abandonnĂ© et transforme un petit atelier de carrosserie de Los Angeles en concession (celle de Shannon) ; elle fait peindre les murs du garage d'un bleu Ă©lectrique et installe plusieurs voitures anciennes dans la salle d'exposition[25]. Quelques scĂšnes extĂ©rieures se dĂ©roulent Ă  Echo Park (ou Ă  proximitĂ©) indiquĂ© par la tĂ©lĂ©vision comme Ă©tant le lieu de rĂ©sidence de Standard Gabriel et sa famille au moment du hold-up mortel.

RĂ©alisation

Le réalisateur Nicolas Winding Refn (en 2011).
Le réalisateur, Nicolas Winding Refn, lors de la présentation du film au festival du cinéma américain de Deauville, en 2011.
Refn réalise « Drive » avec la caméra numérique Arriflex Alexa.
Refn réalise Drive avec la caméra numérique Arriflex Alexa.

Refn emménage dans une maison à Los Angeles avec toute la distribution et le scénariste Amini, afin de travailler quotidiennement sur le scénario et le film, et visionner les scÚnes réalisées et le montage[13] - [10]. Avec un scénario initial de 81 pages, Refn et Gosling réduisent le nombre des dialogues durant le tournage[17].

Préférant garder un film bien construit et authentique, Refn évite l'usage d'images de synthÚse, conditionné par le manque de moyens pour financer la création de telles images[29]. De nombreux cascadeurs sont crédités, dont Gosling qui a réalisé l'une des cascades[30] - [31]. Lors de la production, Gosling répare la Chevrolet Malibu de 1973 utilisée dans le film[32].

En cohérence avec le style visuel de Refn, l'objectif grand angle est privilégié. Le directeur de la photographie Newton Thomas Sigel, connaissant le travail de Refn, cherche à incorporer tous les éléments qui font sa marque de fabrique tout en essayant de la faire évoluer. Pour cela, la sensation du grand-angle est conservée, avec une importante profondeur de champ, tout en l'adaptant à beaucoup de décors et de situations. La vitesse joue un rÎle important[7]. La photographie est réalisée de façon que l'action semble intemporelle[26]. Refn, du fait qu'il est daltonien, demande à Sigel que l'image soit trÚs contrastée[2].

Le tournage se dĂ©roule sur six semaines[2]. Le film est tournĂ© avec la camĂ©ra numĂ©rique Arriflex Alexa[33]. Les scĂšnes de bagarres sont tournĂ©es avec deux camĂ©ras, avec Sigel Ă  la camĂ©ra A, et Greg Lundsgaard Ă  la camĂ©ra B sur Steadicam. Selon Lancaster, le producteur exĂ©cutif, Drive contient des « images riches, obsĂ©dantes et profondes d’un Los Angeles qu’on ne voit pas souvent. Des ruelles mĂ©connues du centre-ville jusqu’aux confins arides et dĂ©solĂ©s du paysage dĂ©sertique qui l’entoure, en passant par les cĂŽtes rocheuses en bord de mer. Sigel a rĂ©inventĂ© Los Angeles[7]. » Refn a tournĂ© les scĂšnes de nuit Ă  partir d'un hĂ©licoptĂšre dans Bunker Hill Ă  Los Angeles[28]. Le tournage se termine en novembre 2010[23].

Bien que l'histoire se passe en 2010, à l'époque de la réalisation, une atmosphÚre des années 1980 s'en dégage grùce aux voitures, à la musique, aux décors, et à la construction[28].

ScĂšne d'ouverture

Chevrolet Impala de neuviÚme génération, conduite dans la scÚne de course-poursuite.
Chevrolet Impala de neuviÚme génération, conduite dans la scÚne de course-poursuite.

La scĂšne d'ouverture de course-poursuite est filmĂ©e depuis l'habitacle de la Chevrolet Impala. Dans une interview, Refn compare cette scĂšne Ă  une plongĂ©e oĂč la voiture n'est jamais perdue de vue afin que le public adopte le point de vue du conducteur[27]. À cause d'un budget de rĂ©alisation limitĂ© et d'un dĂ©lai de tournage serrĂ©, la rĂ©alisation de la scĂšne se fait en deux jours. Pour Refn, le quartier d'affaires Downtown Los Angeles a beaucoup changĂ©, en mieux ; pour garder une atmosphĂšre lugubre, Refn Ă©vite certaines zones et tourne la scĂšne en faible angle, avec un minimum de lumiĂšre[27].

ScĂšne de l'ascenseur

L'une des scĂšnes sans dialogue est la sĂ©quence de l’ascenseur. Refn la dĂ©finit comme le cƓur qui irrigue le reste du film[2]. Pour Matt Barone du magazine Complex, il s'agit d'« une scĂšne trĂšs violente hyper rĂ©aliste, c'est un excellent exemple de la façon dont le film vĂ©hicule de nombreuses idĂ©es et des Ă©motions Ă  travers des images plutĂŽt que des mots[15] ». Pour cette scĂšne, Refn fait appel au rĂ©alisateur Gaspar NoĂ©, lui demandant comment il avait procĂ©dĂ© pour simuler l'Ă©crasement d'une tĂȘte dans IrrĂ©versible (2002)[10] - [15].

La scĂšne de l'ascenseur est le point de transition du film[15], de la romance Ă  la violence. La scĂšne commence par un baiser entre le conducteur et Irene ; il s'agit d'un baiser d'adieu[34], avant qu'il ne se transforme en « loup-garou »[35] et ne dĂ©voile son cĂŽtĂ© sombre en piĂ©tinant violemment la tĂȘte d'un tueur Ă  gages. Bien Ă©videmment, cela modifie le regard d'Irene sur le conducteur[2] - [36]. Refn mĂ©lange la tension sexuelle et la violence dans un espace confinĂ© afin d'augmenter l'intensitĂ© de la scĂšne[12] ; pour lui, il ne s'agit pas de sexualitĂ©, mais plutĂŽt de poĂ©sie et de puretĂ©, comme un moment sacrĂ©[2]. La violence du conducteur est Ă©galement une forme de poĂ©sie. Refn Ă©tant plus intĂ©ressĂ© dans l'action qui prĂ©cĂšde la violence — il la compare aux prĂ©liminaires — qu'Ă  la violence elle-mĂȘme, qu'il compare Ă  l'orgasme[2].

ScĂšnes de conduite

Le conducteur possĂšde une Chevrolet Chevelle Malibu coupĂ© 1973 assez similaire, en cours de restauration, sans calandre et avec la carrosserie recouverte d'apprĂȘt.
Le conducteur possĂšde une Chevrolet Chevelle Malibu coupĂ© 1973 assez similaire, en cours de restauration, sans calandre et avec la carrosserie recouverte d'apprĂȘt.

Les scĂšnes de conduite sont filmĂ©es avec une plateforme auto-camĂ©ra, la biscuit-rig (la plateforme biscuit), dĂ©veloppĂ©e pour le film Pur Sang, la lĂ©gende de Seabiscuit (Seabiscuit, 2003), qui permet Ă  un pilote de conduire la voiture, ce qui laisse Ă  Gosling la possibilitĂ© de se concentrer sur le jeu. « On installe la voiture dessus, ce qui permet Ă  Ryan de s’installer Ă  bord et de se concentrer sur son jeu sous l’Ɠil de la camĂ©ra. Pendant ce temps, un cascadeur pilote la voiture, mais on a l’impression que Ryan est vraiment en train de conduire », rapporte Sigel[7].

ScĂšne du strip club

La scÚne du strip club se déroule dans une piÚce remplie de miroirs. Pour ne pas filmer le reflet de la caméra, le chef machiniste Alex Klabukov a fixé une plateforme circulaire au plafond, qui permettra de filmer la salle à 360°. La scÚne violente est baignée dans une ambiance violette à l'aide d'appliques de 40 à 60 watts[26].

Dans cette scĂšne, le personnage principal arrive dans les loges du strip-club, oĂč l'on voit de nombreuses stripteaseuses, et casse la main de Cook avec un marteau, le propriĂ©taire de club interprĂ©tĂ© par James Biberi. Le conducteur menace ensuite le propriĂ©taire avec un marteau, puis lui fait avaler une balle de mm[26].

Bande originale

Drive
Bande originale de Cliff Martinez
Sortie
Enregistré 2010-2011
Langue anglais
Genre Synthwave
Format CD, téléchargement, LP
Compositeur Cliff Martinez
Label Record Makers
Lakeshore Records

La bande originale a une place prĂ©pondĂ©rante dans Drive. Elle sort en France sur le label français Record Makers et aux États-Unis sur le Lakeshore Records[37]. La plupart des morceaux dans un style synthwave sont composĂ©s par Cliff Martinez, qui a travaillĂ© sur la bande originale de Sexe, Mensonges et VidĂ©o (Sex, Lies, and Videotape, 1989), bande originale dont Refn est particuliĂšrement fan[36]. La musique contient des titres avec une ambiance des annĂ©es 1980 des claviers et des compositions descriptives[38]. Refn dĂ©sire une musique Ă©lectronique et de temps en temps abstraite pour que les spectateurs puissent voir les choses du point de vue du chauffeur[39]. Il donne un Ă©chantillon de chansons qu'il aime Ă  Martinez et lui demande de composer dans cette veine-lĂ  ; il en rĂ©sulte une bande originale « un peu rĂ©tro, annĂ©es 1980, europop au synthĂ©tiseur ». Matt Newman, monteur attitrĂ© de Winding Refn, suggĂšre Ă  ce dernier que la chanson d'ouverture du film soit Nightcall, du compositeur de musique Ă©lectronique français Kavinsky[10] - [32].

Winding Refn cherche dans le catalogue du musicien et mixeur amĂ©ricain Johnny Jewel (en), et choisit Under Your Spell du groupe amĂ©ricano-canadien Desire, dans lequel Jewel joue, et A Real Hero du groupe français College parce qu'il imagine Drive comme un conte de fĂ©e. Au climax du film, la mĂ©lodie au synthĂ©tiseur de la chanson A Real Hero (littĂ©ralement, « un vrai hĂ©ros » en français) fait rĂ©fĂ©rence Ă  « un ĂȘtre humain rĂ©el, et un vrai hĂ©ros ». Ce titre illustre la transition, la scĂšne de l'ascenseur avec le changement de statut du conducteur[40]. Dans un premier temps, Jewel s'inquiĂšte d'un titre peut-ĂȘtre trop littĂ©ral. Mais il est convaincu en visionnant le film, trouvant Ă©galement que Under Your Spell est utilisĂ© « exactement de la mĂȘme façon qu'[il le ressentait] quand [il l'a] Ă©crit. [Refn] a dĂ©finitivement captĂ© la tonalitĂ© de la chanson, et compris ce qu'elle Ă©tait supposĂ©e signifier, et il a voulu transmettre cette Ă©motion-lĂ  au spectateur[N 4] »[39].

Johnny Jewel explique Ă  Nicolas Winding Refn que la musique doit ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un Ă©lĂ©ment de base du film et que pour certaines scĂšnes, la basse doit ĂȘtre Ă©vitĂ©e afin d'ĂȘtre utilisĂ©e spĂ©cialement pour les parties Ă©motionnelles ou de mauvais augure, ce qui renforcera son effet. Jewel pense que la musique devrait ĂȘtre dans un registre onirique. Pour s'aider dans le processus d'Ă©criture, il Ă©voque des mĂ©lodies ; le mixeur effectue une procĂ©dure oĂč il a soulignĂ© de nombreuses phrases du roman, puis imprimĂ©s ces mots en gros caractĂšres et les a accrochĂ©s sur les murs oĂč sont dessinĂ©es des images lors du visionnement du film[39].

Pistes

No TitreCompositeur(s)[37] Durée
1. Nightcall (feat. Lovefoxxx)Kavinsky 4:19
2. Under Your SpellDesire 3:52
3. A Real Hero (feat. Electric Youth)College 4:27
4. Oh My Love (feat. Katyna Ranieri)Riz Ortolani 2:50
5. Tick of the ClockChromatics 4:48
6. Rubber HeadCliff Martinez 3:08
7. I DriveCliff Martinez 2:03
8. He Had a Good TimeCliff Martinez 1:37
9. They Broke His PelvisCliff Martinez 1:58
10. Kick Your TeethCliff Martinez 2:40
11. Where’s the Deluxe Version?Cliff Martinez 5:32
12. See You in FourCliff Martinez 2:37
13. After the ChaseCliff Martinez 5:25
14. HammerCliff Martinez 4:44
15. Wrong FloorCliff Martinez 1:31
16. Skull CrushingCliff Martinez 5:57
17. My Name on a CarCliff Martinez 2:19
18. On the BeachCliff Martinez 6:37
19. Bride of DeluxeCliff Martinez 3:57

Classements

La bande son connaĂźt un grand succĂšs en France puisqu'elle se classe Ă  la 13Ăšme place du classement des ventes d'albums et reste dans celui-ci pendant plus de 70 semaines[41].

Accueil

Promotion

PrĂ©vu comme une production du type blockbuster, Drive est ensuite catĂ©gorisĂ© comme film indĂ©pendant. Avant le tournage, Refn se dĂ©place au festival de Cannes 2010 pour vendre les droits de diffusion et sort Ă  cette occasion des posters promotionnels de son long mĂ©trage[16] - [49] - [50]. En novembre 2010, FilmDistrict (en) acquiert les droits de distribution pour l'AmĂ©rique du Nord[23]. Les distributeurs ont Ă©tĂ© si dĂ©sireux d'acquĂ©rir les droits du film qu'ils ont commencĂ© Ă  nĂ©gocier pour l'acheter avant mĂȘme d'en avoir vu une seule sĂ©quence[51] ; ils pensent pouvoir faire appel au rĂ©seau de distribution du cinĂ©ma de genre et d'Art et Essai[51]. La sortie est alors programmĂ©e pour le aux États-Unis[23] - [52].

L'avant-premiÚre a lieu le , en compétition au festival de Cannes 2011[53]. AprÚs la projection à la presse, le film reçoit d'abondantes félicitations[54] et est qualifié de « l'un des meilleurs accueils du festival »[55], mais l'un des critiques dira que le film « ne peut pas gagner, [et] ne gagnera pas la palme »[56]. Il a été accueilli sous les applaudissements des critiques cinématographiques[13] - [57] et par 15 minutes de standing ovation lors de la projection publique[58]. Xan Brooks du Guardian considÚre le film comme un péché mignon[59]. Le jury remet à Refn le prix de la mise en scÚne[60].

Drive est Ă©galement diffusĂ© au festival du film de Los Angeles le , lors du gala de projection de son programme. Il fait partie d'une sĂ©lection de plus de 200 longs mĂ©trages, courts mĂ©trages et clips vidĂ©os, venus de plus de 30 pays, prĂ©sentĂ©s durant ce festival[61]. Puisque la date de sortie de Red Dog est repoussĂ©e de plusieurs jours, Drive le remplace comme film de clĂŽture du festival international du film de Melbourne[62]. Le film est Ă©galement diffusĂ© au cours de la prĂ©sentation du studio FilmDistrict au Comic-Con[63]. Une diffusion secrĂšte est organisĂ©e Ă  l’Empire Big Screen de Londres Ă  la mi-aoĂ»t 2011[32]. En septembre, une prĂ©sentation spĂ©ciale a lieu lors du festival international du film de Toronto, oĂč Gosling prĂ©sente Ă©galement Les Marches du pouvoir (The Ides of March)[64].

Le marketing du film évoque un film d'action. Ceci a décidé une spectatrice américaine, Sarah Deming, à porter plainte contre le film pour publicité mensongÚre et pour « racisme gratuit, diffamatoire et déshumanisant à l'encontre des Juifs »[65] - [66] : pour elle, la bande-annonce suggérait une production semblable à Fast and Furious, alors qu'il y a « trÚs peu de conduite » dans le film, et certaines scÚnes de violence concernent des membres de la communauté juive, comme le mafieux Nino. Les poursuites sont abandonnées en au motif que les arguments soutenus par Sarah Deming ne sont pas valables, et que le film ne comporte aucun message subliminal antisémite. La spectatrice prévoit toutefois de faire appel[67].

Accueil critique

Drive
Score cumulé
SiteNote
Metacritic79/100[68]
Allociné4.4 étoiles sur 5[69]

Drive a Ă©tĂ© extrĂȘmement bien reçu par les critiques, que ce soit les anglophones, avec 93 % d'avis favorables, basĂ© sur 208 commentaires sur l'agrĂ©gateur de critiques Rotten Tomatoes[70] et une moyenne de 79⁄100 sur le site Metacritic[68], ou les francophones, avec une note moyenne de 4.4⁄5 sur recensement de 26 titres de presse par AlloCinĂ©[69]. MĂȘme si pour les avis critiques lors du Festival de Cannes, l'avis est mitigĂ©, avec une note de 2.4⁄4 selon l'agrĂ©gateur de critique Screen International[71] et des avis biaisĂ©s selon l'agrĂ©gateur de Le Film français[72]. Les prestations de Gosling et de Brooks, ainsi que l'esthĂ©tique du film, ont gĂ©nĂ©ralement Ă©tĂ© trĂšs apprĂ©ciĂ©es par les critiques.

Pour Peter Travers de Rolling Stone, il n'est pas Ă©tonnant que le film remporte au Festival de Cannes le prix de mise en scĂšne, car « Refn est un virtuose, mĂȘlant le dur et le tendre avec une habiletĂ© troublante ». Le critique dĂ©clare que « Gosling hypnotise dans son rĂŽle alors qu'un autre acteur pourrait tomber dans l'absurde » et en conclut qu'il est face Ă  « du pur cinĂ©ma, une grenade d'image et de son prĂȘte Ă  exploser »[N 5] - [73]. Peter Debruge de Variety salue Drive pour ĂȘtre parvenu Ă  sortir d'un effet visuel et narratif plat, ce que d'autres films au thĂšme similaire n'Ă©taient pas arrivĂ©s Ă  faire. Cependant, Debruge attendait plus de scĂšnes de conduite et trouve Mulligan mal choisie pour incarner Irene[30]. Le critique du Chicago Sun-Times, Roger Ebert Ă©crit : « la totalitĂ© du film semble en fait beaucoup plus rĂ©elle que les habituels mĂ©langes action-criminalitĂ©-poursuite desquels nous sommes lassĂ©s. Voici un film qui respecte l'Ă©criture, l'action et la technique. Il a beaucoup de respect pour les cinĂ©philes avertis[N 6] - [74] ». Chris Lackner du Vancouver Sun trouve le film rafraĂźchissant, avec des changements de rythmes diffĂ©rents qui Ă©vitent la routine des films hollywoodiens[75]. Le journaliste du Orlando Sentinel, Roger Moore, considĂšre Drive comme « le plus silencieux des films de voiture » et, sur la base de ce qu'il a vu dans ce film, exprime sa hĂąte de voir les futures collaborations entre Gosling et Refn[76].

Le chroniqueur A. O. Scott du New York Times estime que les rĂŽles secondaires sauvent le film de l'ennui : « Drive est sombre, sophistiquĂ© et sĂ©rieux, et il est aussi prisonnier de son propre vide, substituant une atmosphĂšre Ă  des Ă©motions et un style empruntĂ© Ă  une audace rĂ©elle. Cela ne veut pas dire que le film soit mauvais – son savoir-faire et son raffinement sont difficiles Ă  critiquer – mais plutĂŽt qu'il est, pour toute sa fanfaronnade, timide et conventionnel[N 7] - [77] ». Une autre critique nĂ©gative vient du magazine New York par David Edelstein : il compare Drive Ă  Conan (2011) en faisant rĂ©fĂ©rence Ă  un film « hautement trash » et rĂ©putĂ© pour ĂȘtre niais. Edelstein a ensuite reprochĂ© Ă  Gosling son choix d'apparaĂźtre dans le film (« pourquoi Gosling, un acteur cĂ©rĂ©bral fascinant, joue un rĂŽle situĂ© au cƓur de sa zone de confort ? ») et pense que la plupart des tĂ©lĂ©spectateurs viendront voir le film uniquement pour la popularitĂ© des acteurs du film[N 8] - [78]. Michael Phillips du Chicago Tribune trouve que la sĂ©quence d'ouverture est l'une des plus saisissantes de l'annĂ©e 2011, mais ajoute que Drive se termine en un « enchevĂȘtrement d’ultra-violence, d'hypocrisie et de lissage stylistique »[N 9] - [79]. Neil Rosen de NY1 fait Ă©cho Ă  ces critiques, les scĂšnes de violence du film ne sont ni convaincantes ni intĂ©ressantes[80].

En France, Caroline ViĂ©, de 20 minutes, Ă©crit : « Nicolas Winding Refn n'a pas volĂ© son prix de la mise en scĂšne Ă  Cannes », pour ce polar qui « met le spectateur en apesanteur dans un conte urbain dont une citĂ© tentaculaire est l'Ă©crin »[81]. Pour Christophe Chafefeaud de Studio CinĂ© Live, Ryan Gosling « parvient Ă  faire exister par des regards et des amorces de sourires » en crĂ©ant « un personnage fait de mystĂšre ». Ces sourires « sont destinĂ©s Ă  Carey Mulligan, dĂ©licieuse dans le rĂŽle d'Irene, la voisine coup de cƓur qu'il va devoir protĂ©ger ». Le rĂ©alisateur se situe « quelque part entre David Cronenberg et Michael Mann » et « orchestre des scĂšnes de poursuites virtuoses dans un Los Angeles que l'on redĂ©couvre ». Il souligne que « lorsque Ryan Gosling en vient aux mains avec ceux qui le collent d'un peu trop prĂšs, l'Ă©ruption de violence frappe en un Ă©clair. Mais la claque, la vraie, c'est Nicolas Winding Refn qui vient de nous l'assĂ©ner ». Il conclut que « coup de poing ou coup de maĂźtre, Drive est un bolide inarrĂȘtable, en route vers le succĂšs »[82]. Pour Jean-François Rauger du Monde, « Drive Ă©vite la graisse psychologique et la sentimentalitĂ© poisseuse, accrochant ainsi plus vite l'attention d'un spectateur Ă  qui [Refn] donne Ă©galement l'illusion de retrouver une approche purement comportementaliste de l'action, celle d'un certain cinĂ©ma amĂ©ricain moderniste reprĂ©sentĂ© par quelques films de John Carpenter ou de Walter Hill ». Rauger note d'ailleurs la « maniĂšre de faire cohabiter une forme d'abstraction avec un lyrisme lĂ©ger, et la façon dont [Refn] installe l'ambiguĂŻtĂ© dans la fausse Ă©vidence de son rĂ©cit. L'apparente stylisation d'un film qui paraĂźt purement se concentrer sur les gestes d'un individu n'Ă©lude pas la psychologie mais la restitue plutĂŽt, ici, sous forme de symptĂŽmes Ă  dĂ©crypter ». La bande originale qui en « privilĂ©giant l'Ă©lectro-rock [...], donne un rythme bizarre au film, entĂȘtant, mĂ©canique et fatal. Et c'est une chanson romantique qui scellera, avec un diabolique effet paradoxal, ce que l'on prendra comme une mutation du personnage, devenue machine Ă  tuer. Car ce que semble raconter Drive, c'est la bonne vieille transformation d'un homme qui perd tout visage humain. La sĂ©quence au cours de laquelle il enfile un masque en latex avant de tuer un mafieux apparaĂźt ainsi presque trop Ă©videmment mĂ©taphorique d'une telle Ă©volution morale du personnage ». En concluant que « dire ce que l'on fait et faire ce que l'on dit deviennent ici la marque de la folie. Ce langage pris au « pied de la lettre », signale la psychopathie d'un hĂ©ros au visage d'ange »[83].

Pour Florence Colombani du magazine Le Point, « Drive vaut moins pour le style, Ă©lĂ©gant mais maniĂ©rĂ©, de Nicolas Winding Refn que pour le charisme de Ryan Gosling, un jeune acteur canadien surdouĂ© qui a tout - charisme, subtilitĂ©, mystĂšre - pour ĂȘtre le De Niro de sa gĂ©nĂ©ration »[84]. Jacques Morice de TĂ©lĂ©rama explique qu'« entre pastiche et hommage, Refn cherche moins Ă  crĂ©er quelque chose de nouveau qu'Ă  dĂ©rouler du dĂ©jĂ -vu en rĂ©Ă©crivant dessus » et que « ce n'est pas tant ce conducteur un peu irrĂ©el qui prime, mais l'action de rouler » dĂ©crite par le titre Drive. Il ajoute que « Nicolas Winfing Refn a rĂ©ussi Ă  fondre voiture et cinĂ©ma, en honorant leur fonction premiĂšre : nous transporter »[85]. Olivier SĂ©guret de LibĂ©ration, explique que « Drive est un excellent exemple de cet exercice toujours pĂ©rilleux qui consiste Ă  rendre le spectateur complice positif d’un hĂ©ros dĂ©chaĂźnĂ© Ă  bon droit. Sur la tranche acĂ©rĂ©e de cet Ă©quilibre amoral, le film du Danois Nicolas Winding Refn et son hĂ©ros pilote carburent en flĂšche, avec un style, une vitesse et une effronterie dont le cinĂ©ma n’avait pas retrouvĂ© la jouissive formule depuis longtemps »[86]. Yannick Vely de Paris Match explique que « ce qui intĂ©resse en premier lieu le cinĂ©aste et le rend si fascinant tient dans sa volontĂ© d’atteindre une sorte de transe cinĂ©matographique, de coller au plus prĂšs Ă  la bande son et Ă  l’univers mental de son hĂ©ros. La premiĂšre demi-heure de Drive est Ă  ce titre exemplaire, de son ouverture somptueuse que ne renieraient les crĂ©ateurs du jeu vidĂ©o Grand Theft Auto Ă  sa rencontre amoureuse expĂ©diĂ©e en quelques regards, mais dont on ressent les pulsations des cƓurs qui battent la chamade. Dommage que le film n’atteigne plus par la suite ou rarement avec autant d’efficacitĂ© cette acmĂ© et que la narration finisse en conduite automatique, et Ă  toute vitesse, comme si le moteur avait fini par s’emballer[12]. » Michel Ciment de Positif trouve le film sec et violent, mais en mĂȘme temps mĂ©lancolique et rempli de lyrisme ce qui permet de rĂ©vĂ©ler un « objet cinĂ©matographique parfait »[87]. Philippe Rouyer de la mĂȘme revue trouve que la simplicitĂ© apparente du film est un leurre, avec un rĂ©cit lisse et sans zone d'ombre mais que l'image prĂ©sente une dualitĂ© des personnages. Rouyer se demande pourquoi Refn ne filme jamais l'extĂ©rieur des voitures conduites par le conducteur — la volontĂ© de rester prĂšs du personnage, la sensation d'ĂȘtre dans une prison ou dans un refuge[88]. Vincent Malausa de la revue Cahiers du cinĂ©ma, suggĂšre que le dĂ©but du film est Ă  un niveau Ă©levĂ© et que l'on ne peut ĂȘtre que déçu par la suite. Malausa apprĂ©cie particuliĂšrement la dialectique de l'extase et du manque que le film arrive Ă  vĂ©hiculer. Cependant, il n'apprĂ©cie pas la scĂšne de l’ascenseur trouvant qu'Ă  ce moment-lĂ , le film « se replie dans les conventions d'un genre avec lequel [Refn] n'entretient plus aucune distance critique. À jouer sur tous les tableaux — hommage, ironie, ou pure fascination — Drive multiplie les effets de saute qui menacent sa belle ligne d'intensitĂ©. Lorsque cette instabilitĂ© affecte la forme mĂȘme d'un film — autrement dit son Graal : la question du style — dans la derniĂšre partie, un certain pompiĂ©risme menace mĂȘme le travail maniĂ©riste de l'auteur[89]. » MĂȘme si les Cahiers, moins d'un an aprĂšs la critique, revirent leur jugement Ă  la baisse[90].

En Allemagne, Carsten Baumgardt, de Filmstarts, note que le film est « poĂ©tique, philosophique, incroyablement Ă©lĂ©gant et surtout cool », avant de souligner que le scĂ©nariste s’inscrit ostensiblement dans la norme des films de sĂ©rie B. Baumgardt commente qu'avec Drive, le « film d'essai rencontre le Grindhouse »[N 10] - [91]. Le critique de Der Spiegel trouve que le rĂ©alisateur « propose une action sans vergogne avec un grand sens du style et affiche un penchant pour les effets chocs, avec un mĂ©chant vaguement sorti d'un film de Quentin Tarantino[N 11] - [92]. »

En Espagne, Carlos Boyero de El País, écrit que Drive est « stylisé, dur, étrange, amer, vraiment lyrique, et l'une des surprises les plus inquiétantes de l'année »[93]. Selon lui, « Nicolas Winding Refn récupÚre le style narratif et visuel des meilleurs films américains des années 1980 à savoir une histoire violente et triste, tendue et émotionnelle, évocatrice et complexe, qui doit sans doute à un thÚme exploité maintes et maintes fois, mais doté d'une personnalité. Malgré un moment lumineux et tonique, il s'agit d'un film que j'associe capricieusement à la nuit, une géographie émotionnelle sombre, et à un ton désespéré accompagnant les personnages qui ne peuvent pas esquiver leurs destins dramatiques[N 12] - [93]. » Nando Salvå de Cinemanía explique que Refn, dans ses précédents films et dans Drive, fait une fixation sur des « hommes brutaux dans des situations désespérées »[N 13] - [94].

Box-office

Le film a rĂ©alisĂ© de meilleures recettes cumulĂ©es Ă  l'Ă©tranger qu'aux États-Unis. Le box-office mondial atteint, en fin de distribution, 41 114 477 $ et 35 060 689 $ aux États-Unis, soit au total 76 175 166 $.

Le film, dotĂ© d'un budget assez modeste au regard des critĂšres hollywoodiens (15 millions de dollars), rĂ©ussit un bon dĂ©marrage au box-office amĂ©ricain, atteignant la troisiĂšme place et rĂ©alisant 15,6 millions de dollars de recettes[95]. AprĂšs 21 semaines de diffusion, le film totalise 35 millions de dollars de recettes[96]. Pour l'annĂ©e 2011, le film se place 92e du box-office amĂ©ricain, alors que le film n'est classĂ© que 16 semaines sur 52[97] - [98]. La France est le deuxiĂšme pays en termes de recettes avec plus de 13 millions de dollars[99]. Le film a dĂ©marrĂ© Ă  la deuxiĂšme place avec 467 609 entrĂ©es, avant d'atteindre le million d'entrĂ©es (1,04 million d'entrĂ©es) lors de la troisiĂšme semaine, pour finir avec prĂšs de 1 494 266 spectateurs[100]. Suivent ensuite le Royaume-Uni avec 4 693 696 $[99] et la Belgique (1 095 013 $).

Pays ou rĂ©gion Box-office Date d'arrĂȘt du box-office Nombre de semaines
Monde Monde 76 175 166 $[99] - [96] 1er avril 2012 29
Drapeau des États-Unis États-Unis 35 060 689 $ 9 fĂ©vrier 2012 21
Drapeau de la France France 13 264 311 $ 20 novembre 2011 7
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 4 639 696 $ 22 janvier 2012 18
Drapeau de l'Espagne Espagne 3 096 335 $ 20 mai 2012 21
Drapeau de l'Italie Italie 2 396 019 $ 20 novembre 2011 6
Drapeau de l'Australie Australie 2 286 388 $ 18 dĂ©cembre 2011 8
Drapeau de la Belgique Belgique 1 095 013 $ 29 janvier 2012 13

Distinctions

Albert Brooks
Albert Brooks à une premiÚre de Drive. Sa prestation a attiré l'attention de nombreuses cérémonies de récompenses.

Sauf mention contraire, les informations ci-dessous sont issues de la page « Distinctions » du film sur l'Internet Movie Database[101].

En sélection officielle du Festival de Cannes 2011, le film se voit décerner le prix de la mise en scÚne pour son réalisateur Nicolas Winding Refn[102]. Drive est nommé à huit reprises aux Satellite Awards 2011 et aux Critics' Choice Movie Awards 2012, quatre fois aux BAFTA Awards 2012, une fois aux César du cinéma 2012 et une aux Oscars 2012. La presse considÚre que le film est boudé par la cérémonie des Oscars[103] - [104]. La prestation d'Albert Brooks a attiré l'attention de nombreuses cérémonies de récompenses[101].

RĂ©compenses

Nominations

Analyse

En y repensant, il n'y a pas vraiment de conduite dans Drive - quelques scĂšnes ici et lĂ , mises en scĂšne efficacement et de maniĂšre palpitante. Il est plus question des choix discutables qui motivent les gens et, finalement, de ceux qui les Ă©loignent[N 14].

Christy Lemire du Boston Globe[107]

Les journalistes et critiques de cinĂ©ma ont reconnu dans Drive une « histoire classique de casse Ă  Los Angeles qui va finir mal » qui rend « hommage Ă  ce genre de films de voiture » dans la lignĂ©e d'Ɠuvres comme Bullitt (1968). Une Ă©tude sur les personnages fait ressortir les thĂšmes principaux du film : « loyautĂ©, solitude et pulsions sombres qui surgissent, mĂȘme quand nous essayons de les contrĂŽler »[36] - [108]. Il combine la bande dessinĂ©e gore, le film noir, une esthĂ©tique de sĂ©rie B et le spectacle hollywoodien, ce qui offre « une concoction bizarre, dont les aspects angoissant rappellent Mulholland Drive (2001) de David Lynch ou Pulp Fiction (1994) de Quentin Tarantino, et les scĂšnes d'amour chargĂ©es de peur ne seraient pas importunes dans un drame scandinave[N 15] - [56] »[57] - [59] - [109]. D'autres comparaisons ont Ă©tĂ© faites au travail de Walter Hill, John Carpenter, Michael Mann, Nathanael West, J. G. Ballard et Mike Davis[28], ou Ă  la violence de l'Ɠuvre de David Cronenberg : « Drive est un polar que l’on pourrait qualifier de « cronenbergien » dans son maniement de la violence »[86]. Le film est dĂ©diĂ© au rĂ©alisateur franco-chilien Alejandro Jodorowsky et inclut quelques questions sur l'existentialisme[10].

« Si la voiture est par dĂ©finition une extension phallique. [Refn] rĂ©ussit particuliĂšrement bien son prĂ©liminaire. [Les cinq premiĂšres minutes du film], c'est vraiment ça. C'est une poursuite faite d'accĂ©lĂ©rations, de dĂ©cĂ©lĂ©rations, de frustrations, d'excitations des spectateurs. Et on arrĂȘte et on reprend. »


Drive est un essai nĂ©o-noir[10], extrĂȘmement violent et trĂšs stylisĂ©, avec un visuel europĂ©en et des influences grindhouse[110] - [56]. Pour Refn, Drive devient un film de super-hĂ©ros au cours de la scĂšne de l'ascenseur, lorsque le chauffeur tue le mĂ©chant[32]. Drive fait Ă©galement rĂ©fĂ©rence Ă  la culture populaire des annĂ©es 1970 et 1980 au travers de films comme Le Jour du flĂ©au (The Day of the Locust, 1975)[28] et Police fĂ©dĂ©rale Los Angeles (To Live and Die in L.A., 1985). D'autres influences peuvent ĂȘtre vues dans le gĂ©nĂ©rique d'ouverture avec le nĂ©on lumineux et les chansons rĂ©tros : « un mĂ©lange de tonalitĂ©s tendues de synthĂ©tiseur et de refrains discos accrocheurs qui, collectivement, donnent au film sa tonalitĂ© cohĂ©rente[N 16] - [30] ». Le titre du film, habillĂ© de rose flashy[10], est inspirĂ© par la police d'Ă©criture de Risky Business (1983)[17].

La principale inspiration pour Winding Refn vient des Contes de l'enfance et du foyer des frĂšres Grimm. Son but est de structurer le film comme un conte de fĂ©e : condensĂ© dans son storytelling et avec des personnages archĂ©typĂ©s. Le conducteur est comme « un chevalier errant, dĂ©fenseur de la veuve et de l'orphelin »[10] - [85]. Refn explique que « Carey Mulligan incarne l’innocente jeune fille perdue dans la forĂȘt et Ryan Gosling est le preux chevalier qui va la protĂ©ger du roi mafieux interprĂ©tĂ© par Albert Brooks. La premiĂšre partie est trĂšs pure alors que la seconde partie devient plus violente[12]. » Pour jouer avec le thĂšme populaire du conte de fĂ©e, le conducteur protĂšge ce qui est bon, alors que dans un mĂȘme temps il tue les gens dĂ©pravĂ©s avec violence[36]. Refn est Ă©galement inspirĂ© par des films comme Le Point de non-retour (Point Blank, 1967), Macadam Ă  deux voies (Two-Lane Blacktop, 1971), Driver (The Driver, 1978), Le solitaire (Thief, 1981) et Full Metal Jacket (1987)[87] - [89]. Les crimes dans les rĂ©alisations de Jean-Pierre Melville influencent la cinĂ©matographie du rĂ©alisateur[32]. Le script d'Amini a une tendance naturelle Ă  imposer une sorte de code moral du criminel, oĂč mĂȘme ceux qui s'y conforment ne sont presque jamais rĂ©compensĂ©s de leurs efforts, comme on le voit lorsque le conducteur aide Standard, Irene et son fils, ce qui reste l'intĂ©rĂȘt principal dans l'esprit du personnage[36]. Dans leurs voitures, les personnages non seulement s'Ă©chappent et commettent des meurtres, mais ils essayent d'ĂȘtre en paix et recherchent une liaison amoureuse[36].

« Vers la fin, un plan inouĂŻ montre le driver, affublĂ© d'un masque de tueur Ă  la Michael Myers, fixer sa victime sur une plage balayĂ©e par le vent : c'est peut-ĂȘtre dans ce registre de l'extinction et de la perte de toute trace d'humanitĂ©, emblĂ©matisĂ©e par le genre hypermĂ©canisĂ© du slasher (la sĂ©rie des Vendredi 13 et des Halloween), que le film dialogue le plus subtilement avec un certain dĂ©senchantement des annĂ©es 1980. »

Vincent Malausa des Cahiers du cinéma[89]

Le personnage principal, le conducteur (The Driver), est comparĂ© Ă  l’Homme sans nom (The Man With No Name), un personnage interprĂ©tĂ© par Clint Eastwood dans les westerns de Sergio Leone, car la plupart du temps, il ne parle pas[57]. Vincent Malausa de la revue Cahiers du cinĂ©ma relĂšve que le personnage du conducteur rappelle le film Bruiser de George Andrew Romero[89]. La faible prĂ©sence de dialogue du conducteur est conçue pour attendrir le personnage. Refn Winding a choisi de donner au personnage trĂšs peu de dialogues et de lui faire Ă©couter de la musique pop au volant, ce qui lui permet de reprendre le contrĂŽle quand il le faut[56]. Un critique a notĂ© que si le conducteur manque de psychologie, il le rend Ă  travers ses actions et ses costumes Ă©lĂ©gants[30]. La garde-robe du conducteur a Ă©tĂ© inspirĂ©e par le groupe Kiss et le film expĂ©rimental de Kenneth Anger, Scorpio Rising[26]. Il porte une veste en satin avec un scorpion d'or brodĂ© dans le dos[32] ; Refn voit le blouson comme l'armure du personnage, et le logo comme une amulette[15]. Pour le critique Peter Canavese, la veste est une rĂ©fĂ©rence Ă  la fable Le Scorpion et la Grenouille, mentionnĂ©e dans le film, qui Ă  son tour Ă©voque l'utilisation de la fable dans le film d'Orson Welles Dossier secret[111]. Pour Michel Ciment, la veste blanche reprĂ©sente le cĂŽtĂ© angĂ©lique et le scorpion dorĂ© le cĂŽtĂ© malĂ©fique du personnage[87], alors que pour Philippe Rouyer le scorpion dorĂ© ramĂšne en permanence Ă  une symbolique trouble de sexualitĂ© et de mort[88].

Le critique Éric Neuhoff trouve au film un humour fĂ©roce, Ă  la maniĂšre de Quentin Tarantino, avec entre autres les rĂ©pliques du mafieux Bernie Rose lorsqu'il explique avoir Ă©tĂ© un producteur de films europĂ©ens[N 17] - [87]. Vincent Malausa de la revue Cahiers du cinĂ©ma pense que Refn s'est dĂ©barrassĂ© de son influence kubrickienne, particuliĂšrement prĂ©sente dans Bronson (2008) ou Le Guerrier silencieux (Valhalla Rising, 2010)[89].

Le rĂ©alisateur de Drive cite volontiers Bullit comme inspiration, dans le cadre de la promotion du film, car Bullit est un film policier trĂšs connu. NĂ©anmoins, l'influence d’American Gigolo (1980) est manifeste, dĂšs le gĂ©nĂ©rique de dĂ©but et particuliĂšrement dans la bande-son. Il est notable qu’American Gigolo Ă©tait lui-mĂȘme inspirĂ© de Pickpocket (1959)[112].

Éditions vidĂ©o et exploitation tĂ©lĂ©visuelle

Logo du film.
Logo du film.

Drive est sorti en DVD et Blu-ray le 30 janvier 2012 aux États-Unis, et le 17 janvier 2012 sur iTunes, PlayStation Store et Xbox Live.

En France, le film, distribué par Wild Side Films et Le Pacte, et édité par Wild Side Video, est sorti le [113].

En octobre et novembre 2012, Canal+ diffuse le film en France sous la mĂȘme classification qu'au cinĂ©ma. En fĂ©vrier 2013, le CSA dĂ©cide passer la signalĂ©tique de la catĂ©gorie III Ă  la catĂ©gorie IV, c'est-Ă -dire dĂ©conseillĂ© au moins de 16 ans, et demande l'application de cette nouvelle signalĂ©tique lors des Ă©ventuelles rediffusions[3].

Projet de suite

James Sallis, l'auteur du roman Drive, a Ă©crit une suite intitulĂ©e Driven, qui est parue en [114]. Le rĂ©alisateur Nicolas Winding Refn exprime alors son intĂ©rĂȘt pour en rĂ©aliser l'adaptation cinĂ©matographique, expliquant : « le personnage est nĂ©, il est lĂ -bas, il se transforme complĂštement en ce qu'il est censĂ© ĂȘtre, il a toujours eu vocation Ă  ĂȘtre prĂ©sent
 Il va vers de nouvelles aventures »[115]. Refn dit en outre qu'il a l'intention de rĂ©aliser la suite avec deux conducteurs, le second Ă©tant une contrepartie au personnage de Ryan Gosling, en comparant le nouveau pilote Ă  Lex Luthor et au Professeur Moriarty, antagonistes respectifs de Superman et de Sherlock Holmes[115]. Gosling manifeste Ă©galement son intĂ©rĂȘt pour reprendre le rĂŽle dans une suite, mais pas pour refaire le mĂȘme film[16].

Cependant, fin mai 2013, Refn annonce : « ça n'arrivera jamais. Le film ne se fera pas, car ils [les producteurs] n'ont pas les Ă©lĂ©ments clĂ©s », c'est-Ă -dire la participation de Ryan Gosling et de lui-mĂȘme[116] - [117]. Lorsqu'on lui demande quels conseils il donnerait au rĂ©alisateur qui reprendrait son flambeau, il dĂ©clare : « Ne le faites pas ! Ne le faites pas ! Que pourrait-il faire ? »[116] - [117]

Influence culturelle

En 2012, les développeurs du studio Dennaton Games avouent que le film a beaucoup influencé leur jeu Hotline Miami.

En 2014, le rappeur français Booba reprend des éléments du film, dans le clip vidéo de sa chanson OKLM[118].

En 2014, le Palmashow (duo d'humoristes français composé de Grégoire Ludig et David Marsais) parodie plusieurs éléments du film dans son sketch Le drive ; un conducteur, qui est interprété par Grégoire Ludig, possÚde un cure-dent[N 18] et une tenue vestimentaire trÚs semblable au personnage principal du film. De plus, la musique emblématique de Drive, Nightcall, est également reprise.

En 2021, Les Kassos, via le septiÚme épisode de leur cinquiÚme saison, Fougasse 2.0 & Conduire, tournent également en dérision le personnage principal de Drive.

Notes et références

Notes

  1. Nous ne connaissons pas l'identité du personnage principal de Drive. En revanche, dans le roman original, il est tout simplement appelé « le Chauffeur ».
  2. Citation originale : « When Albert came to my house, he was aggressive in that volcano-ish way where you have this sense that he’s about to snap at any moment. It was also very intriguing to me that he never had done a part like this. »
  3. Citation originale : « I liked that this mobster had real style. Also, he doesn’t get up in the morning thinking about killing people. He’s sad about it. Upset about it. It’s a case of, ‘Look what you made me do ».
  4. Citation originale : « and it's used in the movie in the exact same way that I was feeling it when I wrote it. He definitely got the nuance of the song, and understood what it was supposed to mean, and he wanted to give that emotion to the viewer, that same feeling ».
  5. Citation originale : « Refn is a virtuoso, blending tough and tender with such uncanny skill that he deservedly won the Best Director prize at Cannes. [...] Gosling mesmerizes in a role a lesser actor could tip into absurdity. [...] It's also pure cinema, a grenade of image and sound ready to blow. »
  6. Citation originale : « The entire film, in fact, seems much more real than the usual action-crime-chase concoctions we've grown tired of. Here is a movie with respect for writing, acting and craft. It has respect for knowledgable moviegoers. ».
  7. Citation originale : « Drive is somber, slick and earnest, and also a prisoner of its own emptiness, substituting moods for emotions and borrowed style for real audacity. This is not to say that the movie is bad — as I have suggested, the skill and polish are hard to dispute — but rather that it is, for all its bravado, timid and conventional ».
  8. Citation originale : « September brings the higher trash like Nicolas Winding Refn’s Drive, which is every bit as dumb as August’s Conan the Barbarian but awash in neon-lit nightscapes and existential dread, with killings so graphic that you can’t entirely believe what you’re gagging at. [...] Why would Gosling, a fascinatingly cerebral actor, take a role so far inside his comfort zone? [...] People will line up for Drive for a look at some of the hottest actors of the moment—and see little indication of what made them hot ».
  9. Citation originale : « Drive begins extremely well and ends in a muddle of ultraviolence, hypocrisy and stylistic preening, which won't be any sort of deterrent for those who like its looks. ».
  10. Citation originale : « Drive ist poetisch, philosophisch, stylish und vor allem unglaublich cool. [...] Arthouse meets Grindhouse - Nicolas Winding Refn hat mit seinem mitreißenden Action-Drama Drive ein mordsstarkes Bewerbungsschreiben fĂŒr eine bedeutende Karriere in Hollywood abgegeben ».
  11. Citation originale : « Drive ist ein Film des dĂ€nischstĂ€mmigen Regisseurs Nicolas Winding Refn, er bietet schamlose Action mit viel Sinn fĂŒr Stil und zeigt ein Faible fĂŒr gemeine Schockeffekte, die vage an Quentin Tarantino erinnern ».
  12. Citation originale : « Nicolas Winding Refn recupera la narrativa y el estilo visual del mejor cine norteamericano de los ochenta para contar una historia violenta y triste, tensa y sentimental, sugerente y compleja, deudora argumentalmente de una temĂĄtica explotada una y otra vez pero con personalidad propia. A pesar de que tiene algĂșn momento luminoso y exaltante, es una pelĂ­cula que al recordarla la asocio caprichosamente a la noche, a una sombrĂ­a geografĂ­a emocional, a un tono desesperanzado acompañando a gente que no puede esquivar su dramĂĄtico destino. ».
  13. Citation originale : « los hombres brutales en situaciones desesperadas ».
  14. Citation originale : « Thinking back, there isn’t really all that much driving in Drive — a couple of chase scenes here and there, staged efficiently, thrillingly. It’s more about the questionable choices that drive people — and, ultimately, the ones that drive them away. ».
  15. Citation originale : « The result is a bizarre concoction, with eerie aspects reminiscent of David Lynch's "Mulholland Drive," moments that recall Quentin Tarantino's "Pulp Fiction" and angst-laden love scenes that would not be out of place in a Scandinavian drama ».
  16. Citation originale : « Such questionable influences can be felt from the neon-bright opening credits to Refn's retro music choices -- a mix of tension-ratcheting synthesizer tones and catchy club anthems -- that collectively give the film its consistent tone. ».
  17. Réplique de Nino : « Les critiques trouvaient que c'était de l'art. Moi, je pensais que c'était de la merde. »
  18. En rĂ©fĂ©rence au fait que le personnage principal du film Drive, le Conducteur, peut ĂȘtre vu Ă  plusieurs reprises avec un cure-dent.

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Annexes

Articles connexes

Liens externes

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