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Économie du Nord-Pas-de-Calais

L'économie du Nord-Pas-de-Calais est caractérisée par une implantation ancienne de secteurs d'activité important tels l'agriculture et ses dérivés (activité brasicole dès le VIIIe siècle), le textile, et le commerce en raison de sa situation géographique. La révolution industrielle donna un essor considérable à ces activités traditionnelles, et la présence de charbon permit le développement d'une industrie lourde. Après la Seconde Guerre mondiale, les centres de recherche ne furent pas reconstruits pour éviter la destruction ou l'appropriation de découvertes en cas de conflit et d'une quatrième occupation par l'Allemagne de la région. La fin des Trente Glorieuses coïncide avec le déclin des houillères, qui alimentait en énergie l'industrie lourde de la région. Ces graves difficultés structurelles s'ajoutent à la crise économique : Des trois grands secteurs qui étaient les piliers de son économie, charbon, acier, textile, seuls les deux derniers subsistent encore tant bien que mal. La dernière mine de la région a fermé en décembre 1990 et la sidérurgie a été déplacée de la Sambre et du Valenciennois sur la côte à Dunkerque pour utiliser le minerai apporté des antipodes. La pétrochimie y est aussi installée. Le textile s'est spécialisé et automatisé, pour faire face à l'importation des grandes séries. Le secteur secondaire n'occupe plus que 33,8 % de la population active (28,9 % pour la France). Son raccordement à l'Europe du Nord-Ouest lui permet toutefois de bénéficier des retombées économiques de la mise en service du tunnel sous la Manche et des LGV (TGV).

Nord-Pas-de-Calais
Pays France
Subdivision région
Organisations Ă©conomiques 13 Chambres de commerce et d'industrie
Statistiques
Classement 4e région contributrice française (2003)
PIB (milliards) € 151,682 [1] (2015)
PIB par habitant € 25380[1] (2015)
ChĂ´mage 12,5[1] % (2014)
Pop. active par secteur Agriculture : 3 %
Industrie : 31 %
Services : 66 %
Pop. sous le seuil de pauvreté 18,4 [1] % (2011)
Partenaires commerciaux
Exportations (milliards) € 22[2] (2005)
Principaux partenaires Belgique, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne
Importations (milliards) € 18[2] (2009)
Principaux partenaires Belgique, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne

Malgré un ancien retard, la région a connu une rapide tertiarisation (62,8 % des emplois). Cette croissance a permis de combler les retards en matière de formation scolaire et universitaire. Le développement régional peut s'appuyer sur des compétences fortes comme la vente par correspondance (la Redoute, 3 Suisses, Damart), la grande distribution (Auchan), les transports et la logistique. Avec sept universités, le potentiel formation-recherche est devenu considérable. Le développement et la diversification du secteur tertiaire s'appuient sur le réseau des villes moyennes et surtout sur la conurbation Lille-Roubaix-Tourcoing, qui concentre près de la moitié des services supérieurs de la région.

Données générales

Infrastructures

Transports
Routes
Autoroutes 597 km[3]
Rail
1 444 km[4]
Voies d’eau
680 km
Ports et aéroports
Ports de marchandises Calais, Dunkerque, Boulogne,
Lille (fluvial)
AĂ©roports 13
avec trafic international AĂ©roport de Lille - Lesquin
Source : INSEE, tableaux Ă©conomiques NPdC

FavorisĂ©e par sa situation de jonction entre le Royaume-Uni, l'Irlande et le continent, le Nord de la France est une rĂ©gion d'Ă©changes, un carrefour de communication entre l'Europe du Nord-Ouest, le reste du pays, l'Espagne et le Portugal. Historiquement les voies d'eau Ă©taient privilĂ©giĂ©es pour le commerce. La prĂ©sence de trois grands ports de commerce en est l'une des consĂ©quences : le port de Boulogne, le port de Calais (premier port pour le nombre de voyageurs transmanche), et le port autonome de Dunkerque (troisième port pour le trafic pondĂ©reux minĂ©ralier). Les fleuves ont Ă©tĂ© canalisĂ©s pour servir au transport, 680 kilomètres de voies navigables (soit 10 % du rĂ©seau français) sont actuellement disponibles, dont 575 kilomètres utiles Ă  la commercialisation. Les voies navigables de France envisage de remettre aux normes certains canaux comme le canal de Roubaix, pour le tourisme fluvial. La RĂ©gion attend surtout les travaux de construction du canal Seine-Nord, qui reliera le rĂ©seau nordiste Ă  celui de la Seine.

Le nombre d’autoroutes, suivant à la fois l’axe nord-sud (A1, A2) et l’axe du littoral vers l’intérieur (A25, A26, A27), canalise un trafic régional, interrégional et international considérable. D’importants aménagements sont en cours sur le littoral et sur le site du terminal du tunnel. Un plan routier et autoroutier (A16, rocade littorale) qui est par ailleurs source de vives polémiques, les accompagne. Bien que la région comprenne 6,6 % des autoroutes françaises (majoritairement gratuites), depuis 1970, un projet d'autoroute supplémentaire est envisagé avec l'A24 pour désengorger l'A1.

Le tunnel sous la Manche, ouvert en mai 1994, dont l'axe ferroviaire (navettes pour voitures et camions ; TGV et trains classiques) relie le Kent à Sangatte, près de Calais, même s'il concurrence en partie les ports français et belges, incite à l'intensification du trafic transmanche. La mise en service du TGV entre Paris, Lille et Arras jusqu'à Londres, Bruxelles, Amsterdam et la Rhénanie a considérablement raccourci les temps de parcours entre les grandes métropoles de l'Europe du Nord-Ouest, et doivent faire de Lille et du Nord une plaque tournante européenne.

Acteurs institutionnels

Énergie

L'industrialisation de la rĂ©gion a Ă©tĂ© rendue possible par l'abondance de charbon, au sein d'un bassin minier qui s'Ă©tend de Lens Ă  l'ouest jusqu'Ă  Valenciennes Ă  l'est, avec Douai comme siège des Houillères. Les mines ont permis Ă  l'industrie de bĂ©nĂ©ficier d'Ă©nergie Ă  bas coĂ»t. Cependant depuis 1980 la montĂ©e en puissance de la centrale nuclĂ©aire de Gravelines a compensĂ© la fermeture des mines (1990 dernière mine) et a permis de disposer d'Ă©nergie en abondance. Le nuclĂ©aire fournit 87 % de la production d'Ă©lectricitĂ©, dont 5 400 MW pour celle de Gravelines. En 2006, la consommation de la rĂ©gion s'Ă©levait Ă  36,3 milliards de kWh pour une production de 45 milliards de kWh[5]. De façon marginale Ă  l'origine, l'Ă©olien connaĂ®t actuellement un essor au sein de la rĂ©gion qui se hisse Ă  la septième place avec 62 MW produit, et dont le potentiel offshore commence Ă  ĂŞtre envisagĂ© avec un objectif de 1 400 MW Ă  terme.

Emploi

Secteur Établissement Salariés Poids/Salariés France
Transports 5 489 49 078 6,2 %
Activités financières 4 726 29 165 5,0 %
Activités immobilières 4 344 12 390 3,8 %
Services aux entreprises 20 263 169 224 5,8 %
Services aux particuliers 26 181 57 205 4,6 %
Éducation, santé, action sociale 29 998 102 515 7,0 %
Administration 12 686 29 982 6,0 %
Total Services 103 687 449 559 5,7 %

Secteur primaire : PĂŞche, Agriculture

La région a une image de région industrielle fortement peuplée, cependant une part importante du territoire est consacrée à l'agriculture (71 % de la surface de la région), le Pas-de-Calais étant plus rural que le Nord. La façade côtière a permis également l'émergence d'une activité halieutique fort ancienne (le Carnaval de Dunkerque rendait ainsi, à l'origine, hommage au départ des pêcheurs pour cinq mois en mer par un lancer de harengs du haut du beffroi). L'abondance de matières premières explique le développement d'une industrie agroalimentaire, dont certaines entreprises sont leaders dans leurs domaines.

PĂŞche

La proximité de la mer du Nord a suscité l'essor d'une pêche industrielle concentrée à Boulogne-sur-Mer. La pêche régionale est depuis de nombreuses années en crise en raison de la baisse des quotas de pêche et petit à petit les ports régionaux se sont spécialisés dans un type d'activité. Ainsi Boulogne-sur-Mer est devenu le premier port français pour le volume des débarquements et le premier centre de transformation du poisson. Il existe cependant encore des petits ports de pêche comme Étaples à vocation régionale.

  • Port de Boulogne-sur-Mer
    • 1er port de pĂŞche français en volume et en chiffre d'affaires jusqu'en 2004
    • 1er port de pĂŞche français en volume et 2e en chiffre d'affaires (derrière Lorient) depuis 2005
    • Principal centre europĂ©en du traitement des produits de la mer

Agriculture

Agriculture
Emploi 38 444 salariĂ©s
Chiffre d'affaires 2,53 milliards €
Exploitations 18 035
Rang national e
Source : Chambre RĂ©gionale d'Agriculture (2005)

Les industries, l'urbanisation et les autres contraintes n'ont pas étouffé l'agriculture. Le nombre d'exploitants est en constante diminution, ce qui permet d'assurer une forte productivité (avec un certain risque de fragilité cependant). Elle représente 3,9 % de la production nationale, et 15 % des effectifs salariés de l'industrie régionale.

Élevage

Bovins : Les principales races bovines représentées sont la blanc bleu belge et la bleue du Nord. Les exploitations d'élevage laitier et d'élevage à viande se concentrent dans l'Avesnois, le Boulonnais et la Thiérache et permettent d'alimenter 9 abattoirs régionaux.
Volaille [6]: Avec près de 31 millions de vollailles en 2004, la région ne représente que 2 % de la production nationale. Les éleveurs se situent soit autour de la région de Licques, où 270 élevages de plein air bénéficient d'un label, soit en Flandre où 150 élevages de plein air sont regroupés sous le label Lionor, ou encore dans la vallée de la Lys, mais cette production labellisée ne constitue que 5 % de la production avicole (contre 16 % pour la moyenne nationale). La production de poulet industriel constitue près de 90 % de l'activité.

Culture

Les exploitations agricoles sont à la fois destinées à alimenter le secteur alimentaire traditionnel par le biais du Marché d'Intérêt National de Lomme (2e de France après celui de Rungis), mais aussi destinées à fournir l'importante industrie agro-alimentaire régionale. La Flandre intérieure se caractérise par des zones de polyculture intensive (avec élevage industriel), l'Artois et le Cambrésis par des zones de grande culture céréalière et betteravière. Les cultures légumières (chicons, petits pois, pommes de terre) se retrouvent sur l'ensemble du territoire. Néanmoins, l'agriculture souffre de la concurrence des producteurs belges et néerlandais voisins.

Céréale

Pomme de terre : la culture de la variété 'Bintje' dans la vallée de la Lys bénéficie d'une indication géographique protégée sous l'appellation « pomme de terre de Merville ».

Betterave : La production est liée à l'industrie sucrière régionale dont les concentrations successives ont amené en 2006 à la fusion des deux dernières entreprises. Aujourd'hui, cette production souffre de la libéralisation du marché mondial du sucre et de la baisse du prix garanti par la Politique agricole commune.

Chicon : La culture de l'endive remonte au milieu du XIXe siècle, mais c'est à partir de 1919 que sa production se développe autour de Camphin-en-Pévèle et s'intègre à la gastronomie régionale (endive à la flamande...). Après une baisse de consommation, les producteurs créent en 1980, le label « Perle du Nord » afin de promouvoir le légume, qui est devenu depuis le troisième légume le plus consommé en France. Sa production se concentre en Pévèle, Cambrésis et Vallée de la Lys.

  • Production annuelle (2005) : 200 000 tonnes (dont 60 000 t de Perle du Nord) soit 80 % de la production française et 55 % de la production mondiale.

Houblon : La production est liée à l'industrie brassicole régionale (voir ci-dessous), et est concentrée en Flandre intérieure (visible le long de l'A25). La filière houblonnière dépend aujourd'hui d'une coopérative appelée Coophounord regroupant les neuf derniers producteurs pour une surface totale de production de 32 hectares. Ce déclin est dû à la concurrence de la production belge de la région du Westhoek (Poperinge)

Ail : Arleux

Secteur secondaire : Industrie

Secteurs en crise

La dĂ©sindustrialisation recouvre des rĂ©alitĂ©s très diverses. Auparavant produite Ă  partir du charbon, l'Ă©lectricitĂ© provient aujourd'hui pour 80 % de la centrale nuclĂ©aire de Gravelines. La multiplication des friches industrielles (10 000 ha) et la difficultĂ© de supprimer les terrils traduisent le problème Ă©conomique de la rĂ©gion.

Textile

Textile
Emploi 21 800 salariĂ©s
Chiffre d'affaires milliards €
Entreprises 1 200
Rang national 2e
Source : année 2005

Ancien pilier de l'Ă©conomie rĂ©gionale, le secteur connait de profondes difficultĂ©s : de 1993 Ă  2003, le textile et l'habillement ont perdu respectivement 37 % et 68 % de leurs emplois, avec une accĂ©lĂ©ration du phĂ©nomène (30 500 salariĂ©s en 2002, 21 800 en 2005). Cependant en 2006, la rĂ©gion obtenait un pĂ´le de compĂ©titivitĂ© baptisĂ© Up-Tex, qui a pour but de renforcer le secteur dans le domaine de niches d'activitĂ©, principalement les produits techniques. Le Centre des textiles innovants prĂ©vu Ă  Roubaix en 2007 est le fer de lance du projet.

Métallurgie, sidérurgie

MĂ©tallurgie
Emploi 39 000 salariĂ©s
Chiffre d'affaires milliards €
Entreprises 1 300
Rang national 1re
Source : Chambre RĂ©gionale de Commerce et d'industrie

La disparition en 2003 de Metaleurop Nord, producteur de plomb et de zinc puis celle de la Comilog productrice de ferromanganèse à Boulogne-sur-mer (principal client du port de commerce avec plus de 50 % de l'activité du site avant la fermeture) l'année suivante montre la difficulté actuelle du secteur. Cependant le bassin dunkerquois résiste et continue d'investir, Alcan développe son usine d'aluminium de Loon-Plage, Arcelor la production d'acier à Mardyck, qui fournit en tôle la production automobile régionale. Le sort de l'industrie sidérurgique dépend de la négociation du prix de l'énergie négocié auprès d'EDF.

Chimie

Chimie
Emploi 15 000 salariĂ©s
Chiffre d'affaires milliards €
Entreprises 250
Rang national 2e
Source : Chambre RĂ©gionale de Commerce et d'industrie

Historiquement, la chimie nordiste s'est développée pour répondre aux besoins des houillères (carbochimie dès 1860, exploitation des gaz de houille), puis de l'industrie sidérurgique et textile. Les volumes de cette chimie de base (eau de Javel, sulfate de potassium, chlorure ferrique ou acide chlorhydrique) ont atteint des records en 2005, mais cela compense à peine la baisse de prix. La chimie fine à plus forte valeur ajoutée(pour la pharmacie ou la cosmétique) connait également des problèmes vis-à-vis de la concurrence mondiale, parfois moins confronté aux normes de la directive Seveso (27 sites dans le nord pour la chimie). Depuis 1990, aucune nouvelle implantation n'a eu lieu dans la région, mais certains des 149 sites de productions prospèrent (Roquette à Lestrem, Air liquide, Laboratoires Anios à Hellemmes ou AstraZeneca à Dunkerque). Toutefois malgré les difficultés, l'industrie chimique reste au deuxième rang en France pour l'importation et l'exportation de produits chimiques et parachimiques.

Automobile

Automobile
Emploi 55 000 salariĂ©s
Chiffre d'affaires 9,3 milliards €
Entreprises
Rang national 2e
Source : Chambre RĂ©gionale de Commerce et d'industrie

Autrefois marginale, l'industrie automobile est devenue un acteur majeur de l'Ă©conomie rĂ©gionale : La politique de «rĂ©industrialisation», amplifiĂ©e par les fonds structurels europĂ©ens a permis depuis 1970 Ă  l'industrie automobile de se doter d'une dizaine d'usines modernes pour des constructeurs comme Renault Ă  Douai, PSA Peugeot CitroĂ«n et Fiat ou plus rĂ©cemment Toyota Ă  Onnaing, et leurs sous-traitants. Les embauches rĂ©gulières constituent une exception dans le paysage industriel du Nord-Pas-de-Calais, oĂą les effectifs fondent dans quasiment tous les secteurs.En 2002, 667 millions d'euros ont Ă©tĂ© investis par les diffĂ©rentes entreprises dans la rĂ©gion, pour une production de 820 000 vĂ©hicules. Ces investissements ont permis d'augmenter la production Ă  1 million de vĂ©hicules en 2005 (27 % de la production nationale). Les Ă©quipementiers qui reprĂ©sentent 32 000 emplois (soit plus que les constructeurs rĂ©unis) suivent les investissements des constructeurs, ainsi Toyota BoshĂ´ku, Toyotomi Kiko et Marui Sakana se sont implantĂ©s en 2005 après l'ouverture de l'usine Toyota, mais l'ouverture du marchĂ© aux pays d'Europe centrale rend difficile le maintien de la compĂ©titivitĂ© dans un secteur oĂą la baisse des coĂ»ts et l'innovation sont permanentes.

Ferroviaire

Ferroviaire
Emploi 11 000 salariĂ©s
dont 4 500 dans la construction, maintenance et entretien
Chiffre d'affaires milliards €
Entreprises 150
Rang national 1re
Source : Chambre RĂ©gionale de Commerce et d'industrie

L'industrie ferroviaire (près de cent-cinquante entreprises comme Alstom Ă  Petite-ForĂŞt, Bombardier Ă  Crespin, Arbel Fauvet Rail Ă  Douai reprĂ©sentant environ 10 000 emplois directs ou indirects (soit 25 % des effectifs nationaux), notamment dans le Valenciennois avec 3 300 postes), est Ă©galement en crise : cette activitĂ© qui reprĂ©sentait en 1990 près de 50 % de la production nationale est tombĂ©e, en 2000, Ă  30 % Ă  cause des fermetures des sites Remafer en 1994, et Marly Industrie en 1995. L'implantation Ă  Petite-ForĂŞt du Centre d'essais ferroviaire, Ă©quipĂ© d'un circuit de km de voies, destinĂ© Ă  tester l'endurance et les performances des matĂ©riels urbains et suburbains, et celle du Centre technologique en transports terrestres (C3T) ne suffisent pas Ă  compenser cette perte d'activitĂ©. Cependant l'implantation de l'agence ferroviaire europĂ©enne Ă  Lille le puis l'obtention du pĂ´le de compĂ©titivitĂ© I-Trans en 2006 (basĂ© sur les industries du valenciennois et les Ă©coles d'ingĂ©nieurs de Lille) devraient permettre de rallonger la boucle d'essai de Petite-ForĂŞt de 25 km afin de la rendre compatible avec des essais Ă  plus de 200 km/h. Parallèlement l'activitĂ© de rĂ©novation des TGV basĂ©e Ă  Hellemmes-Lille profite de l'agrandissement continu de la flotte de rames Ă  grande vitesse.

Agroalimentaire

Agroalimentaire
Emploi 39 000 salariĂ©s
Chiffre d'affaires 11 milliards €
Entreprises 3 700
Rang national 3e
Source : Chambre RĂ©gionale de Commerce et d'industrie

À l'exception de la vigne, toutes les filières de l'agroalimentaire sont représentées dans la région, mais leurs situations sont contrastées.

Brasserie

La tradition brassicole de la rĂ©gion remonterait Ă  la domination romaine, puis Charlemagne lors de son passage Ă  Valenciennes en 770 aurait mis en place la première rĂ©glementation brassicole en instaurant le monopole de la production aux monastères Ă  l'origine des bières d'Abbaye, mais la trace effective la plus ancienne remonte en 967 avec la brasserie d'Esquermes. Ă€ partir du XIIIe siècle, les brasseries laĂ®ques apparaissent, la culture du Houblon s'intensifie durant les siècles suivants. Avec la rĂ©volution industrielle combinĂ©e aux travaux de Louis Pasteur Ă  Lille (1876 : Ă©tude sur la bière), la rĂ©gion connaĂ®tra un essor des brasseries : 1 386 brasseries en 1890 puis l'apogĂ©e avec 1929 brasseries en 1910 (soit plus de 66 % des brasseries françaises de l'Ă©poque). Une École de Brasserie voit le jour en 1890 et existe toujours aujourd'hui au sein de l'Institut SupĂ©rieur de l'agriculture de Lille qui continue Ă  former maĂ®tre brasseurs et goĂ»teurs. Cependant, Ă  la suite des destructions des deux guerres mondiales, puis de la lutte contre l'alcoolisme, le nombre de brasseries descend Ă  179 en 1957 pour atteindre aujourd'hui après faillites (la Brasserie Terken par exemple) ou rachats, Brasseries Motte-Cordonnier par Inbev), brasserie Heineken (site de 24 ha Ă  Mons-en-BarĹ“ul, avec une production annuelle d'environ 3 millions hectolitres), le nombre de 25 (principalement des micro-brasseries):

Industrie sucrière

La production rĂ©gionale vise la transformation de la betterave en sucre et en alcool. Depuis de nombreuses annĂ©es, les entreprises de la rĂ©gion se sont rassemblĂ©es, mais le mouvement s'est accĂ©lĂ©rĂ© Ă  partir de 1994. D'abord Les sucreries de Lillers fusionnent avec celles d'Attin et deviennent les Sucreries et Distilleries des Hauts de France (siège social Ă  Lillers) regroupant 14 500 associĂ©s producteurs dans la rĂ©gion et en Picardie, puis en 2003 l'Union Sucre et Distillerie de l'Aisne (siège social Ă  Origny-Sainte-Benoite) rachète BĂ©ghin-Say sucre (siège social Ă  Lille) et devient Tereos (siège commercial Ă  Lille et siège logistique Ă  Origny Sainte BenoĂ®te) le deuxième groupe mondial de la filière sucrière, enfin en 2006 Tereos et les Sucreries et Distilleries des Hauts de France fusionnent. La production d'Éthanol n'est pas envisagĂ©e dans la rĂ©gion : le groupe possède dĂ©jĂ  une usine d'Éthanol dans l'Aisne et envisage la construction d'une seconde pour 2007 dans la Seine-Maritime.

Conserverie et produits frais

Bonduelle, florette (entreprise normande leader sur laitue emballée) en Cambrésis

Produits semi-fini

Levure, Amidon…

Secteur tertiaire : Commerces et Services

Logistique

Logistique
Emploi 58 000 salariĂ©s
Chiffre d'affaires milliards €
Entreprises 5 600
Rang national 3e
Source :

Le secteur d'activitĂ© profite de la situation stratĂ©gique de la rĂ©gion, et de l'importante infrastructure de transport de la rĂ©gion. Le dĂ©veloppement de ce secteur est liĂ© Ă  l'origine Ă  celui de la distribution textile, puis industrielle et grande distribution (HypermarchĂ©s et vente Ă  distance). Aujourd'hui plus de vingt plates-formes multimodale sont implantĂ©es, elles combinent toutes un accès Ă  au moins deux rĂ©seaux ; par exemple Ă  Dunkerque port et autoroute, Ă  Lesquin aĂ©rien et autoroute, Lomme rail et autoroute, Dourges rail autoroute et voies fluviales... Le fret routier, malgrĂ© un contexte difficile pour les entreprises rĂ©gionales, continue de se dĂ©velopper, et reste en 2005 le mode de transport dominant avec 95 millions de tonnes transportĂ©es, contre 42,5 millions de tonnes pour le rail (1re rĂ©gion française de fret ferroviaire), et 55 787 tonnes pour l'aĂ©rien. Le fret maritime profite de la mise en place de l'autoroute de la mer qui relie Santander (espagne) Ă  Drammen (Norvège), avec la façade marimime rĂ©gionale comme escale malgrĂ© l'attrait de ports plus importants que sont Zeebruges, Anvers et Rotterdam. Les ports fluviaux (20 ports) connaissent un nouveau dĂ©part depuis 2000 avec une croissance de 22 % en volume jusqu'en 2005 (soit 2 % du total transportĂ© dans la rĂ©gion). Le port de Lille et celui de BĂ©thune ont inaugurĂ© de nouveaux terminaux de conteneurs en 2004, mais c'est la plateforme trimodale de Dourges inaugurĂ©e en 2003 qui connaĂ®t la plus forte croissance, en attendant 2012 et l'inauguration de la liaison Seine-Nord.

Marché transmanche (2005)
Passagers Poids lourds
Ferries 15 millions 1,73 million
Eurotunnel[7] 7,8 millions 1,29 million
Eurostar[7] 7,8 millions
L'activité portuaire régionale
Trafic de marchandises Classement
Dunkerque 53,4 millions de tonnes (2005) 1er port sidérurgique français,
1er port en marchandises sèches français,
3e port de commerce français
Calais 38,3 millions de tonnes (2005) 1er port de voyageurs de l'Europe continentale avec plus de 13,7 millions de voyageurs
4e port de commerce français
Boulogne-sur-mer 0,85 million de tonnes (2005) 21e port de commerce français
Lille 6,7 millions de tonnes en (2002) 3e port intérieur de commerce français

Commerce

Distribution
Emploi 115 000 salariĂ©s
Chiffre d'affaires 38,8 milliards €
Entreprises 12 744
Rang national 2e
Source : CCI données 2004
  • Commerces de dĂ©tail
  • Grande distribution :
    En 2004, avec 977 magasins gĂ©nĂ©ralistes dont 66 hypermarchĂ©s et 358 hard discounters, la rĂ©gion Ă©tait l'une des rĂ©gions les plus Ă©quipĂ©es de France, depuis les ouvertures ont continuĂ©. La raison principale est la prĂ©sence de longue date d'enseignes qui ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es dans la rĂ©gion et dont les sièges sociaux y sont restĂ©s ; la plus ancienne est « Docks du Nord » (aujourd'hui connue sous le nom de Match) nĂ©e Ă  La Madeleine en 1934 par un membre de la famille Delhaize, grande famille du monde de la distribution belge, mais depuis les annĂ©es 1960, c'est surtout les crĂ©ations de la famille Mulliez qui a modifiĂ© le paysage avec des enseignes gĂ©nĂ©ralistes comme le groupe Auchan, mais aussi spĂ©cialisĂ©s comme DĂ©cathlon par exemple. Si les diffĂ©rentes sociĂ©tĂ©s de la famille Mulliez devenaient un groupe, celui-ci serait le premier employeur de la rĂ©gion avec plus de 14 000 employĂ©s.
  • Vente par correspondance/Vente Ă  distance :
    Berceau de la vente à distance, les entreprises de la région représentent 80 % du chiffre d'affaires du secteur, et 55 % des emplois en 2004. L'essor de ces entreprises est dû à l'origine à la proximité des usines des fournisseurs textiles (ou simplement à la reconversion d'industrie textile) combinée à l'importance du réseau logistique créé pour l'industrie. La ville de Roubaix et ses environs constitue le cœur de cette activité avec la présence des sièges sociaux de La Redoute, des 3 Suisses, de la Blancheporte ou encore de Quelle France.

Santé

CHRU est le premier employeur de la région.

Notes et références

  1. Données de l'INSEE dans son ouvrage : La France et ses territoires
  2. Source : Direction générale des Douanes et Droits indirects - répertoire BEAXNET
  3. Source : Ministère du transport, de l’Équipement, du Tourisme et de la Mer - Service d’études techniques des routes et autoroutes, données au 31/12/2004
  4. Source : SNCF - Direction du Contrôle de gestion, données au 31 décembre 2004
  5. Interview de Georges Orain, chef du service développement et optimisation du patrimoine à Réseau de Transport d'électricité (RTE) à Nord Éclair, le 27 avril 2007
  6. Rapport Agreste Nord sur l'état de la filière avicole en 2005
  7. Source : Eurotunnel, données au 31 décembre 2006

Voir aussi

Bibliographie

Allart M.-C., 2007, Les industries agroalimentaires du Nord-Pas-de-Calais aux XIXe et XXe siècles : une histoire occultée, Paris, L'Harmattan, 187 p. Mailly Stephane, 1996 : "L'implantation de la Succursale de la Banque de France sur la place de Bethune et ses conséquences economiques sur l'industrie locale 1912-1940, 206p"

Liens internes

Liens externes

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