Molécule d'eau
La molĂ©cule dâeau[alpha 2], de formule H2O, est le constituant essentiel de lâeau pure. Celle-ci contient Ă©galement des ions rĂ©sultant de lâautoprotolyse de lâeau selon lâĂ©quation d'Ă©quilibre : H2O H+ + OHâ (ou 2 H2O H3O+ + OHâ). Lâeau pure nâest pas prĂ©sente dans la nature et doit ĂȘtre obtenue par des processus physiques.
Eau | ||
GĂ©omĂ©trie de la molĂ©cule dâeau et reprĂ©sentation 3D | ||
Identification | ||
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No CAS | ||
No CE | 231-791-2 | |
SMILES | ||
InChI | ||
Apparence | liquide transparent[alpha 1]. Bleu sur la tranche de la glace (ex. : glacier)[1] | |
Propriétés chimiques | ||
Formule | H2O [IsomĂšres] |
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Masse molaire[2] | 18,015 3 ± 0,000 4 g/mol H 11,19 %, O 88,81 %, |
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Moment dipolaire | 1,854 6 ± 0,004 0 D[3] | |
DiamÚtre moléculaire | 0,343 nm[4] | |
Propriétés physiques | ||
T° fusion | 0 °C[5] | |
T° ébullition | 100 °C[5] | |
ParamÚtre de solubilité Ύ | 47,9 MPa1/2 (25 °C)[6] | |
Masse volumique | 1,000 0 g cmâ3 (3,98 °C) 0,997 05 g cmâ3 (25 °C)[5] |
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Pression de vapeur saturante | 6,112 mbar (glace, 0 °C)[8] 12,4 mbar (10 °C) |
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Viscosité dynamique | 0,001 002 Pa s à 20 °C | |
Point critique | 374,15 °C, 22,12 MPa, 0,063 l molâ1[9] | |
Point triple | 0,01 °C[10] ; 611,73 Pa |
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ConductivitĂ© thermique | 565 mW Kâ1 mâ1 | |
Tension superficielle à 20 °C | 0,072 8 N/m | |
ConductivitĂ© Ă©lectrique | 5,5 ĂâŻ10â6 S mâ1 | |
Thermochimie | ||
ÎfH0gaz | â241,83 kJ·mol-1[11] | |
ÎfH0liquide | â285,10 kJ·mol-1[11] | |
ÎfusH° | 335 J·g-1 | |
ÎvapH° | 40,65 kJ molâ1 (1 atm, 99,97 °C) ; 43,98 kJ molâ1 (1 atm, 25 °C)[12] |
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Cp | 35,22 J molâ1 Kâ1 (gaz, 226,85 °C) 75,38 J molâ1 Kâ1 (liquide, 24,85 °C)[13] | |
Cv | 3,724 J gâ1 Kâ1 (gaz) | |
Propriétés électroniques | ||
1re énergie d'ionisation | 12,620 6 ± 0,002 0 eV (gaz)[15] | |
Cristallographie | ||
SystĂšme cristallin | hexagonal | |
ParamĂštres de maille | a = 4,521 2 Ă
c = 7,366 6 Ă |
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Propriétés optiques | ||
Indice de réfraction | 1,332 5[4] | |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | ||
Cette molécule a des propriétés complexes à cause de sa polarisation (voir la section Nature dipolaire).
Lâeau Ă pression ambiante (environ un bar) est gazeuse au-dessus de 100 °C, solide en dessous de 0 °C et liquide entre les deux[alpha 3]. Câest lĂ une particularitĂ© essentielle ; les autres composĂ©s proches ou apparentĂ©s (sulfure dâhydrogĂšne, ammoniac et mĂ©thane) sont tous gazeux mĂȘme Ă des tempĂ©ratures bien plus basses.
Physique
Propriétés générales
LâĂ©tat solide de lâeau est la glace ; lâĂ©tat gazeux est la vapeur d'eau.
LâĂ©tat de lâeau dĂ©pend des conditions de pression P et de tempĂ©rature T. Il existe une situation unique (P,T) dans laquelle lâeau coexiste sous les trois formes solide, liquide, et gazeux ; cette situation est appelĂ©e « point triple de lâeau », elle a lieu Ă une tempĂ©rature de 273,16 K (0,01 °C) et une pression de 611,2 Pa.
Les unitĂ©s de tempĂ©rature (degrĂ©s Celsius, kelvin) sont dĂ©finies en prenant ce point triple de lâeau comme rĂ©fĂ©rence.
La vitesse du son dans lâeau est de 1 500 m sâ1 dans les conditions normales de tempĂ©rature et de pression.
La conductivitĂ© Ă©lectrique de l'eau pure Ă 20 °C est trĂšs faible : 5,5 ĂâŻ10â6 S mâ1. L'eau pure est donc considĂ©rĂ©e comme un isolant Ă©lectrique[16].
La masse dâun litre dâeau Ă la tempĂ©rature de 4 °C Ă©tait la premiĂšre dĂ©finition du kilogramme. Par approximation, on prend pour masse volumique de lâeau dans les conditions normales la valeur de 1 000 kg mâ3, une tonne par mĂštre cube ou encore un kilogramme par litre (1 kg lâ1).
La capacitĂ© thermique massique[alpha 4] de lâeau est de 4 186 J kgâ1 Kâ1 dans les conditions normales de tempĂ©rature et de pression. Lâeau Ă©tait utilisĂ©e comme Ă©talon de chaleur dans dâanciens systĂšmes dâunitĂ©s : la calorie (et la frigorie) quantifiait la chaleur Ă apporter pour augmenter dâun degrĂ© Celsius la tempĂ©rature dâun gramme dâeau : soit 4,185 J.
Lâeau est pratiquement considĂ©rĂ©e comme un fluide incompressible dans la plupart des applications. Son coefficient de compressibilitĂ© est de 4,5 ĂâŻ10â10 Paâ1
Temp. (°C) |
Masse volumique (g/cm3) |
CapacitĂ© thermique massique (J gâ1 Kâ1) |
Viscosité (”Pa s) |
Pression de vapeur saturante (bar) |
Enthalpie de vaporisation (kJ/kg) |
ConductivitĂ© thermique (W mâ1 Kâ1) |
---|---|---|---|---|---|---|
0 | 0,999 84 | 4,217 6 | 1793 | 0,006 11 | 2 500,5 | 0,569 |
10 | 0,999 70 | 4,192 1 | 1307 | 0,012 28 | 2 467,9 | 0,587 |
20 | 0,998 21 | 4,181 8 | 1002 | 0,023 38 | 2 453,4 | 0,604 |
30 | 0,995 65 | 4,178 4 | 797,7 | 0,042 45 | 2 429,6 | 0,618 |
40 | 0,992 22 | 4,178 5 | 653,2 | 0,073 82 | 2 405,9 | 0,632 |
50 | 0,988 03 | 4,180 6 | 547,0 | 0,123 46 | 2 309,9 | 0,643 |
60 | 0,983 20 | 4,184 3 | 466,5 | 0,199 36 | 2 357,7 | 0,654 |
70 | 0,977 78 | 4,189 5 | 404,0 | 0,311 81 | 2 333,1 | 0,662 |
80 | 0,971 82 | 4,196 3 | 354,4 | 0,473 79 | 2 308,2 | 0,670 |
90 | 0,965 35 | 4,205 0 | 314,5 | 0,701 23 | 2 282,7 | 0,676 |
100 | 0,958 40 | 4,215 9 | 281,8 | 1,013 25 | 2 256,6 | 0,681 |
Altitude (m) | Pression (atm)[17] | Temp. (°C) |
---|---|---|
0 | 1,00 | 100 |
4 808 (Mont Blanc) | 0,547 | 83,9 |
8 849 (Everest) | 0,311 | 70,2 |
19 200 | 0,063 | 36,8 |
Ă 20 000 m environ, lâeau entre en Ă©bullition Ă la tempĂ©rature du corps humain. Câest donc une barriĂšre infranchissable pour lâhomme sans dispositif de pressurisation (vĂȘtement Ă pressurisation partielle, scaphandre, ou cabine pressurisĂ©e).
L'eau comme fluide thermodynamique
L'eau est un fluide thermodynamique d'usage courant, efficace et Ă©conomique[18].
- L'eau a une densitĂ© maximale de 1 000 kg/m3 (soit 1 kg/l Ă l'origine la dĂ©finition du kilogramme) ; exactement 999,975 kg mâ3 Ă 3,98 °C.
- L'eau a la capacitĂ© thermique Ă pression constante la plus Ă©levĂ©e de tous les liquides (75,711 J molâ1 Kâ1 soit 4,202 6 kJ kgâ1 Kâ1 Ă 20 °C). Les ocĂ©ans sont de bons accumulateurs de la chaleur.
- L'eau est stable en température jusqu'à une valeur élevée autorisant son usage comme fluide de travail dans les cycles thermodynamiques classiques.
- L'eau est stable sous rayonnement dont le rayonnement neutronique[alpha 5].
- L'eau a la tension superficielle la plus élevée de tous les liquides (72 mN/m à 20 °C) à l'exception du mercure ; dans l'air humide, la formation des gouttelettes est facilitée ; dans un tube capillaire, l'eau monte ainsi que la sÚve dans les arbres.
- L'eau a la chaleur latente d'évaporation la plus élevée de tous les liquides (44,22 kJ/mol soit 2 454,3 kJ/kg à 20 °C) ; donc l'effet réfrigérant de la transpiration est efficace.
- L'eau a une chaleur latente de fusion élevée (6,00 kJ/mol soit 333,0 kJ/kg).
- L'eau a une trĂšs faible conductivitĂ© thermique (0,604 W mâ1 Kâ1 Ă 20 °C).
- L'eau et la glace ont une couleur bleutée sous forte épaisseur.
- L'eau est transparente à la lumiÚre visible, ainsi les organismes aquatiques peuvent vivre car la lumiÚre du soleil peut les atteindre ; elle est cependant opaque au rayonnement infrarouge absorbé par l'hydrogÚne, l'oxygÚne et leur liaison.
Grandeur physique |
Commentaire | Corrélation |
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Masse volumique Ï |
La masse volumique de l'eau diminue avec la température et augmente un peu avec la pression. Une modélisation linéaire donne de bons résultats, dÚs lors qu'on ne se trouve pas au voisinage de la saturation. | Boite déroulante et Infobox |
ViscositĂ© dynamique ÎŒ |
La viscosité dynamique de l'eau varie fortement dans la gamme de température 0 à 100 °C (plus d'un facteur 6). Toute modélisation ou essai doit tenir compte de ce phénomÚne comme les maquettes testées en analogie de Reynolds. | Boite déroulante |
Conductivité thermique λ |
La conductivité thermique de l'eau augmente avec la température jusque vers 130 à 140 °C et diminue ensuite. Elle augmente avec la pression. Elle varie cependant assez peu et une interpolation linéaire sur des plages de température et pression d'une centaine de degrés Celsius et de bars donne des résultats corrects. | Boite déroulante |
Capacité thermique à pression constante Cp |
La capacité thermique massique de l'eau est de 4 185 J/kg/K, à pression normale[19]. Elle est largement constante aux basses températures et proche de 4,18 kJ/kg/K, elle augmente réguliÚrement avec la température et baisse un peu avec la pression. Il est possible de modéliser correctement l'enthalpie de l'eau liquide de façon linéaire dans de larges plages de température et pression dÚs lors qu'on ne s'approche pas à moins de 10 °C des conditions de saturation. Cp augmente au voisinage de la saturation et prend une valeur trÚs grande (théoriquement infinie) au point critique de l'eau. | Boite déroulante et Infobox |
Pression de vapeur saturante psat |
La formule de Duperray fournit une bonne approximation dans la gamme de température entre 95 °C et 230 °C. Il est commode d'améliorer un peu cette formule, la boite déroulante donne une corrélation de ce type. | Boite déroulante et Infobox |
Masse volumique de la vapeur Ï" |
Des conditions normales jusqu'Ă 140 °C - 3,6 bar, la masse volumique de la vapeur saturĂ©e n'est guĂšre plus dense que le gaz parfait (moins de 5 %). Au-delĂ de 10 bar et jusqu'Ă 60 bar, la relation simpliste empirique : Ï" = psat / 2 donne un rĂ©sultat par valeurs infĂ©rieures Ă mieux que 4 % (Ï" en kg/m3 et psat en bar). En dehors du voisinage du point critique, la vapeur surchauffĂ©e se comporte comme un gaz parfait triatomique dĂšs une vingtaine de degrĂ©s Celsius de surchauffe. |
Boite déroulante |
Enthalpie de la vapeur saturée h" |
Dans une large gamme de pressions (de 5 à 85 bar), l'enthalpie de la vapeur saturée est constante au 1er ordre, soit environ 2 775 kJ/kg. | Boite déroulante |
PropriĂ©tĂ©s nuclĂ©aires L'eau lĂ©gĂšre prĂ©sente une section efficace microscopique totale (2 â hydrogĂšnes + 1 â oxygĂšne) de 0,931 mb aux neutrons thermiques. L'eau est plus capturante que l'eau lourde car le tritium formĂ© par capture d'un neutron par le deutĂ©rium est un nuclĂ©ide instable tandis que le deutĂ©rium formĂ© par capture d'un neutron par le protium est stable.
Grandeur physique |
Corrélation | Commentaire |
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Capacité thermique à pression constante Cp |
avec Cp en kJ kgâ1 Kâ1, t en °C et p en bars absolus ; applicable de 1 Ă 250 bar et de 0 Ă 370 °C Test : Ă 100 °C - 10 bar, Cp = 4,205 kJ kgâ1 Kâ1 ; Ă 304,5 °C - 155 bar, Cp = 5,620 kJ kgâ1 Kâ1 (valeurs calculĂ©es) |
Non aisément intégrable |
Masse volumique de l'eau liquide Ï |
avec Ï en kg/m3, t en °C et p en bars absolus ; applicable de 1 Ă 250 bar et de 0 Ă 370 °C Test : Ă 300 °C 155 bar, Ï = 716,85 kg/m3 ; Ă 100 °C - 10 bar Ï = 958,63 kg/m3, valeurs calculĂ©es |
Rassemble les trois corrélations données dans l'infobox. Le 1er terme représente la masse volumique à 221,2 bar. Le 2e est un correctif de pression. |
Conductivité thermique de l'eau liquide : λ |
avec λ en W mâ1 Kâ1, t en °C et p en bars absolus ; applicable de 1 Ă 250 bar et de 0 Ă 370 °C |
Le premier terme donne la conductivité à 221,2 bar. Le deuxiÚme terme (noté l) est un correctif fonction de la pression. |
ViscositĂ© dynamique de l'eau liquide ÎŒ |
avec t en °C, p en bar et ÎŒ en 10â6 kg mâ1 sâ1 ; applicable de 0 Ă 370 °C et de 0 Ă 180 bar Test : Ă 25 °C - 10 bar, ÎŒ = 888,1 ĂâŻ10â6 kg mâ1 sâ1 ; Ă 300 °C - 150 bar, ÎŒ = 91,66 ĂâŻ10â6 kg mâ1 sâ1 (valeurs calculĂ©es) |
1 / ÎŒ Ă©volue au 1er ordre linĂ©airement avec la tempĂ©rature. α est un correctif fonction de la pression. m amĂ©liore le rĂ©sultat entre 0 °C et 20 °C oĂč la viscositĂ© varie fortement. |
Pression de vapeur saturante psat |
avec tsat en °C et psat en bar ; applicable de 130 à 370 °C |
Corrélation dérivée de la formule de Duperray donne un résultat à moins de 1 % |
Pression de vapeur saturante psat |
avec tsat en °C et psat en Pa ; applicable de 0 à 374 °C |
Corrélation dérivée de la formule de Dupré. Non aisément inversable. |
Température de vapeur saturante tsat |
avec tsat en °C et psat en bar ; applicable de 0,125 à 221,2 bar |
Corrélation pratique, non aisément inversable. |
Masse volumique de la vapeur saturante Ï" |
avec Ï" en kg/m3 et p en bar ; applicable de 5 Ă 200 bar Test : Ă 30 bar Ï" = 15,03 kg/m3 ; Ă 60 bar Ï" = 30,66 kg/m3 (valeurs calculĂ©es)
avec Ï" en kg/m3 et t en °C ; applicable de 100 Ă 360 °C Test : Ă 233,84 °C Ï" = 15,43 kg/m3 ; Ă 275,61 °C Ï" = 31,45 kg/m3 (valeurs calculĂ©es) |
Rappelle la relation empirique simple Ï" = p/2 applicable entre 10 et 60 bar |
Enthalpie de la vapeur saturée h" |
avec h" en kJ/kg et tsat en °C ; applicable de 100 à 330 °C |
Cond. Temp. et Press. |
Masse volumiq. (kg/m3) |
Viscos. dynam. (10-3 kg mâ1 s1) |
Conduc. therm. (W mâ1 Kâ1) |
Capac. therm. Ă press. const. (kJ/kg) |
Press. de vap. satur. (bar) |
Enthalp. du liq. (kJ/kg) |
Enthalp. de la vap. (kJ/kg) |
Chaleur latente d'Ă©vap. (kJ/kg) |
Nb de Prandtl |
Commentaire |
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0 °C 1 bar |
999,80 | 1,750 | 0,569 | 4,217 | 0,006 108 | - 0,04 | 2 501,6 | 2 501,6 | 12,97 | |
0,01 °C 1 bar |
999,80 | 1,750 | 0,569 | 4,217 | 0,006 112 | 0,00 | 2 501,6 | 2 501,6 | 12,97 | Point triple de l'eau |
4 °C 500 bar |
1 024,06 | 1,544 | 0,6132 | 4,001 | s. o. | 65,4 | s. o. | s. o. | 10,074 | Le fond des océans |
3,98 °C 1 bar |
999,975 | 1,570 9 | 0,576 16 | 4,2141 | 0,008 117 9 | 16,716 | 2 508,86 | 2 492,15 | 11,49 | La densité maximale aux conditions ordinaires |
20 °C 1 bar |
998,30 | 1,000 | 0,604 | 4,203 | 0,023 37 | 84,0 | 2 538,2 | 2 454,3 | 6,959 | Eau à température et pression ordinaire |
50 °C 1 bar |
988,04 | 0,544 | 0,643 | 4,181 | 0,123 35 | 209,3 | 2 592,2 | 2 382,9 | 3,537 | |
100 °C 1 bar |
958,13 | 0,279 | 0,681 | 4,210 | 1,013 3 | 419,06 | 2 676,0 | 2 256,9 | 1,725 | L'eau bout à 100 °C sous une atmosphÚre |
200 °C 75 bar |
869,19 | 0,1355 | 0,670 | 4,463 | 15,549 | 854,85 | 2 790,9 | 1 938,6 | 0,903 | |
229,5 °C 72 bar |
832,18 | 0,1177 | 0,644 | 4,648 | 27,72 | 988,89 | 2 801,9 | 1 830,3 | 0,849 | Eau alimentaire des GV d'un REP |
270 °C 155 bar |
781,49 | 0,102 | 0,607 | 4,956 5 | 70,218 | 1 182,7 | 2 789,9 | 1 604,6 | 0,833 | |
286 °C 155 bar |
753,65 | 0,096 34 | 0,644 | 5,191 | 70,218 | 1 263,7 | 2 773,2 | 1 504,6 | 0,777 | Eau Ă l'entrĂ©e du cĆur d'un REP |
300 °C 155 bar |
726,69 | 0,0804 | 0,559 | 5,483 | 85,927 | 1 337,8 | 2 751,0 | 1 406,0 | 0,789 | |
304,5 °C 155 bar |
716,66 | 0,090 29 | 0,5513 | 5,626 | 91,509 | 1 363,0 | 2 742,15 | 1 371,6 | 0,921 | Eau dans le cĆur d'un REP |
323 °C 155 bar |
671,11 | 0,083 419 | 0,510 16 | 6,431 7 | 117,44 | 1 472,78 | 2 694,5 | 1 238,34 | 1,052 | Eau Ă la sortie du cĆur d'un REP |
330 °C 155 bar |
651,17 | 0,080 57 | 0,491 | 7,147 | 128,63 | 1 517,9 | 2 670,2 | 1 143,6 | 1,173 | |
344,76 °C 155 bar |
594,036 | 0,073 258 | 0,449 05 | s. o. | 128,63 | 1 630,75 | 2 600,3 | 969,55 | s. o. | Eau dans le pressuriseur d'un REP |
374,15 °C 221,20 bar |
315,5 | 0,045 | 0,238 | â | 221,20 | 2 107,4 | 2 107,4 | 0,0 | â | Point critique de l'eau |
Propriétés liées à la vie terrestre
Certaines des caractĂ©ristiques de lâeau font dâelle une molĂ©cule remarquable, aux particularitĂ©s qui ont permis Ă la vie sur Terre de se dĂ©velopper. Ces caractĂ©ristiques, surtout liĂ©es Ă sa nature dipolaire, sont explicitĂ©es dans les chapitres qui suivent.
- Dans les phases condensĂ©es (solide, liquide) de lâeau, ses molĂ©cules ont une forte cohĂ©sion entre elles de par les liaisons hydrogĂšne, ce qui fait que ses phases condensĂ©es sont « difficiles » Ă Ă©vaporer ; l'eau a une tempĂ©rature dâĂ©bullition particuliĂšrement Ă©levĂ©e pour une molĂ©cule de cette masse molaire. Cela permet Ă une importante phase liquide dâexister aux tempĂ©ratures connues sur Terre, phase liquide indispensable Ă la vie telle que nous la connaissons.
- De mĂȘme, ses propriĂ©tĂ©s de solvant « doux » permettent Ă un trĂšs grand nombre de rĂ©actions biochimiques de se produire.
- Le fait que la densitĂ© de lâeau soit plus grande Ă lâĂ©tat liquide que solide, propriĂ©tĂ© rare partagĂ©e qu'avec quelques autres substances (voir chapitre suivant), a une consĂ©quence remarquable : la glace flotte sur lâeau liquide. De surcroĂźt, le fait que la densitĂ© de lâeau douce soit maximale Ă 4 °C fait que la tempĂ©rature au fond dâun lac ne descend pas en dessous de 4 °C (sauf cas extrĂȘmes). Cela permet Ă la vie aquatique de survivre aux pĂ©riodes glacĂ©es, car lâeau reste liquide sous son manteau de glace isolant (pour la plupart des espĂšces chimiques, la densitĂ© Ă lâĂ©tat liquide est plus faible quâĂ lâĂ©tat solide).
- Par ailleurs, sa tension superficielle particuliĂšrement Ă©levĂ©e permet le phĂ©nomĂšne de capillaritĂ© (qui permet, entre autres, Ă la sĂšve des vĂ©gĂ©taux de monter) et Ă de nombreux ĂȘtres vivants de se dĂ©placer sur la surface de lâeau.
Formes
Lâeau peut prendre diffĂ©rentes formes :
- la phase liquide est simplement appelĂ©e eau, ou eau liquide sâil y a un risque dâambiguĂŻtĂ© ;
- la phase gazeuse est appelée vapeur d'eau, ou simplement vapeur ;
- au-dessus dâune certaine tempĂ©rature Tc ou d'une certaine pression Pc, dites critiques (Tc = 647,3 K et Pc = 22,120 MPa), il n'y a plus de transition de phase entre les Ă©tats liquide et gazeux, et l'on passe continĂ»ment de l'un Ă l'autre en faisant varier la tempĂ©rature T ou la pression P. Quand T et P dĂ©passent Tc et Pc on dit que lâeau est dans un Ă©tat supercritique, on parle dâeau supercritique ;
- Ă lâĂ©tat solide, lâeau est appelĂ©e glace, mais il en existe plusieurs polymorphes qui diffĂšrent par leur structure cristalline : glace Ih (la glace ordinaire), glace VI, glace VII, glace IX, glace XII, etc. (formes de haute pression). Il existe Ă©galement plusieurs types de glace amorphe.
- plusieurs Ă©tudes ont suggĂ©rĂ© lâexistence, Ă lâinterface eau-glace, dâune zone dâexclusion oĂč lâeau serait dans un Ă©tat intermĂ©diaire, analogue aux cristaux liquides et repĂ©rable par une bande d'absorption particuliĂšre dans le proche ultraviolet[20]. Il semble toutefois probable quâil ne sâagisse que dâun phĂ©nomĂšne optique liĂ© Ă la dynamique de flux d'ions associĂ©s Ă la transition de phase[21].
L'explication physique du fait que lâeau solide soit moins dense que lâeau liquide vient de la structure cristalline de la glace, connue sous le nom de glace Ih (« h » pour hexagonale). Lâeau, comme quelques (rares) matĂ©riaux, comme le silicium, le gallium, le germanium, lâantimoine, le bismuth, et le plutonium, se dilatent en passant de la forme liquide au solide ; la plupart des autres matĂ©riaux se contractent Ă la solidification.
Il faut toutefois noter que toutes les formes de glace ne sont pas moins denses que lâeau liquide. Par exemple la glace HDA et la glace VHDA sont toutes les deux plus denses que lâeau liquide pure. Dans ce cas, la raison pour laquelle la forme commune de la glace est moins dense est un peu moins intuitive, elle dĂ©pend fortement des propriĂ©tĂ©s intrinsĂšques peu communes des liaisons hydrogĂšne.
Indice de réfraction
Longueur dâonde λ (nm) |
T = 10 °C | T = 20 °C | T = 30 °C |
---|---|---|---|
706,5 | 1,330 7 | 1,330 0 | 1,329 0 |
589,3 | 1,333 7 | 1,333 0 | 1,331 9 |
501,6 | 1,337 1 | 1,336 4 | 1,335 3 |
404,7 | 1,343 5 | 1,342 7 | 1,341 7 |
Tous les milieux transparents sont dispersifs, ce qui signifie que la vitesse de la lumiĂšre change avec sa longueur dâonde λ. Plus prĂ©cisĂ©ment, dans la partie visible du spectre Ă©lectromagnĂ©tique (approximativement 400 Ă 700 nm) lâindice de rĂ©fraction est gĂ©nĂ©ralement une fonction dĂ©croissante de la longueur dâonde : la lumiĂšre bleue est plus dĂ©viĂ©e que le rouge. En outre, le taux de changement de lâindice de rĂ©fraction augmente lorsque la longueur dâonde diminue. Lâindice de rĂ©fraction augmente habituellement avec la densitĂ© du milieu.
Lâeau prĂ©sente toutes ces caractĂ©ristiques.
Le tableau prĂ©cĂ©dent montre les rĂ©sultats de quelques mesures[22] de lâindice de rĂ©fraction de lâeau par rapport Ă de lâair sec de mĂȘme tempĂ©rature T que lâeau et Ă la pression de une atmosphĂšre (760 mmHg ou 1 013 hPa).
Pour convertir les valeurs sous forme de tableaux relatifs Ă lâindice du vide, il faut ajouter 4 Ă la quatriĂšme position dĂ©cimale. Notons que lâindice de rĂ©fraction augmente lorsque la tempĂ©rature de lâeau diminue. Ces rĂ©sultats sont conformes aux attentes, puisque la densitĂ© de lâeau liquide augmente lorsquâelle se refroidit. Cependant, si les mesures sont faites Ă de plus basses tempĂ©ratures lâindice ne montre pas dâextremum Ă 4 °C, bien que la densitĂ© de lâeau y soit maximale.
Lâindice de rĂ©fraction est Ă©galement une fonction de la pression de lâeau, mais la dĂ©pendance est faible en raison de lâincompressibilitĂ© relative de lâeau (comme tous les liquides). En fait, sur les gammes normales des tempĂ©ratures (0 Ă 30 °C), lâaugmentation approximative de lâindice de rĂ©fraction est de 0,000 016 quand la pression de lâeau augmente dâune atmosphĂšre.
Les facteurs les plus significatifs affectant lâindice de rĂ©fraction sont la longueur dâonde de la lumiĂšre et la salinitĂ© de lâeau. NĂ©anmoins, lâindice de rĂ©fraction excĂšde de moins de 1 % la gamme indiquĂ©e des valeurs de ces variables[23].
Propriétés quantiques
Un nouvel « Ă©tat quantique » de lâeau a Ă©tĂ© observĂ© alors que des chercheurs ont introduit des molĂ©cules dâeau dans un nanotube de carbone de 1,6 nanomĂštre de diamĂštre et l'ont exposĂ©e Ă une diffusion de neutrons. Les protons des atomes dâhydrogĂšne et dâoxygĂšne possĂšdent alors une Ă©nergie supĂ©rieure Ă celle de lâeau libre, en raison dâun Ă©tat quantique singulier. Ceci pourrait expliquer le caractĂšre exceptionnellement conducteur de lâeau au travers des « canaux » qui traversent les membranes cellulaires biologiques[24].
Chimie
Nature dipolaire
Une propriĂ©tĂ© trĂšs importante de lâeau est sa nature polaire. La molĂ©cule dâeau forme un angle de 104,45° au niveau de lâatome dâoxygĂšne entre les deux liaisons avec les atomes dâhydrogĂšne. Puisque lâoxygĂšne a une Ă©lectronĂ©gativitĂ© plus forte que lâhydrogĂšne, lâatome dâoxygĂšne a une charge partielle nĂ©gative ÎŽâ, alors que les atomes dâhydrogĂšne ont une charge partielle positive ÎŽ+. Une molĂ©cule avec une telle diffĂ©rence de charge est appelĂ©e un dipĂŽle (molĂ©cule polaire). Ainsi, lâeau a un moment dipolaire de 1,83 debye. Cette polaritĂ© fait que les molĂ©cules dâeau sâattirent les unes les autres, le cĂŽtĂ© positif de lâune attirant le cĂŽtĂ© nĂ©gatif dâune autre. Un tel lien Ă©lectrique entre deux molĂ©cules sâappelle une liaison hydrogĂšne.
Cette polarisation permet aussi Ă la molĂ©cule dâeau de dissoudre les corps ioniques, en particulier les sels, en entourant chaque ion dâune coque de molĂ©cules dâeau par un phĂ©nomĂšne de solvatation.
Cette force dâattraction, relativement faible par rapport aux liaisons covalentes de la molĂ©cule elle-mĂȘme, explique certaines propriĂ©tĂ©s comme le point d'Ă©bullition Ă©levĂ© (quantitĂ© dâĂ©nergie calorifique nĂ©cessaire pour briser les liaisons hydrogĂšne), ainsi quâune capacitĂ© thermique Ă©levĂ©e.
Ă cause des liaisons hydrogĂšne Ă©galement, la densitĂ© de lâeau liquide est supĂ©rieure Ă la densitĂ© de la glace.
Autoprotolyse
Lâeau se dissocie naturellement en ion oxonium H3O+ (aussi appelĂ© hydronium) et ion hydroxyde OHâ : 2 H2O = H3O+ + OHâ.
La rĂ©action est dite dâautodissociation ou dâautoprotolyse.
Dans cette rĂ©action, lâeau joue Ă la fois le rĂŽle dâacide et de base : comme acide, elle perd un proton H+ et devient lâion hydroxyde OHâ ; comme base elle gagne un proton H+ et devient lâion oxonium H3O+. On dit donc que câest une espĂšce amphotĂšre ou un ampholyte.
La constante d'Ă©quilibre de cette rĂ©action est trĂšs faible (10-14 Ă 25 °C) ; le nombre dâions oxonium et hydroxyde formĂ©s est donc trĂšs minoritaire devant le nombre de molĂ©cules dâeau.
Du fait de lâĂ©quilibre, Ă une tempĂ©rature donnĂ©e, le produit des concentrations de ces ions est constant, Ă©gal Ă la constante de dissociation. Ă 25 °C, il vaut : [H3O+].[OHâ] = 10â14.
Dans lâeau pure, les ions H3O+ et OHâ sont issus uniquement de lâautoprotolyse de lâeau, ils sont donc prĂ©sents en concentrations Ă©gales, donc : [H3O+] = [OHâ] = 1 ĂâŻ10â7 mol lâ1 (Ă 25 °C).
Le pH Ă©tant dĂ©fini Ă partir de la concentration en ions oxonium (pH = âlog10 [H3O+]), Ă 25 °C, le pH de lâeau pure vaut donc 7, il est dit neutre.
Cet Ă©quilibre acide/base est dâune importance capitale en chimie inorganique comme en chimie organique.
Comme solvant
GrĂące Ă sa polaritĂ©, lâeau est un excellent solvant. Quand un composĂ© ionique ou polaire pĂ©nĂštre dans lâeau, il est entourĂ© de molĂ©cules dâeau. La relative petite taille de ces molĂ©cules dâeau fait que plusieurs dâentre elles entourent la molĂ©cule de solutĂ©. Les dipĂŽles nĂ©gatifs de lâeau attirent les rĂ©gions positivement chargĂ©es du solutĂ©, et vice versa pour les dipĂŽles positifs. Lâeau fait un excellent Ă©cran aux interactions Ă©lectriques (la permittivitĂ© Ă©lectrique Δe de lâeau vaut 78,5 Ă 25 °C), il dissocie donc facilement les ions.
En gĂ©nĂ©ral, les substances ioniques et polaires comme les acides, alcools, et sels se dissolvent facilement dans lâeau, et les substances non polaires comme les huiles et les graisses se dissolvent difficilement. Ces substances non polaires restent ensemble dans lâeau car il est Ă©nergĂ©tiquement plus facile pour les molĂ©cules dâeau de former des liaisons hydrogĂšne entre elles que de sâengager dans des interactions de van der Waals avec les molĂ©cules non polaires.
Un exemple de solutĂ© ionique est le sel de cuisine alias chlorure de sodium, NaCl, qui se sĂ©pare en cations Na+ et anions Clâ, chacun entourĂ© de molĂ©cules dâeau. Les ions sont alors facilement transportĂ©s loin de leur matrice cristalline. Un exemple de solutĂ© non ionique est le sucre de table. Les dipĂŽles des molĂ©cules dâeau forment des liaisons hydrogĂšne avec les rĂ©gions dipolaires de la molĂ©cule de sucre.
Cette facultĂ© de solvant de lâeau est vitale en biologie, parce que certaines rĂ©actions biochimiques nâont lieu quâen solution (par exemple, rĂ©actions dans le cytoplasme ou le sang).
Câest pourquoi, pour le moment, lâeau liquide est considĂ©rĂ©e comme indispensable Ă la vie et est activement recherchĂ©e sur les divers astres du systĂšme solaire, notamment sur Mars et Europe, une lune de Jupiter.
Tension superficielle
Les liaisons hydrogĂšne confĂšrent Ă lâeau une grande tension superficielle et une grande cohĂ©sion. Cela se voit quand de petites quantitĂ©s dâeau sont posĂ©es sur une surface non poreuse et que lâeau reste ensemble sous forme de gouttes. Cette propriĂ©tĂ© qui se manifeste par la capillaritĂ© est utile dans le transport vertical de lâeau chez les vĂ©gĂ©taux (sĂšve) et nuisible avec la remontĂ©e capillaire dâhumiditĂ© dans les murs de maisons Ă partir du sol.
Conductivité
Lâeau pure est un mauvais conducteur dâĂ©lectricitĂ©[16]. Mais puisque lâeau est un bon solvant, elle contient souvent une grande quantitĂ© de solutĂ©s dissous, le plus souvent des ions. Si lâeau contient de telles impuretĂ©s, elle peut conduire lâĂ©lectricitĂ© plus facilement. Le stator des trĂšs gros alternateurs est refroidi par circulation dâeau dĂ©sionisĂ©e dans les conducteurs creux de lâenroulement. MalgrĂ© les diffĂ©rences de potentiel de plusieurs dizaines de milliers de volts entre le circuit de refroidissement et les conducteurs Ă©lectriques, il nây a pas de problĂšmes de fuite de courant. Voir conductivitĂ© Ă©lectrique (mesure).
La puretĂ© de lâeau peut ĂȘtre mesurĂ©e par sa rĂ©sistance Ă un courant Ă©lectrique.
DĂ©composition (thermolyse et Ă©lectrolyse)
La premiĂšre dĂ©composition de lâeau fut faite par Lavoisier, en faisant passer de la vapeur d'eau sur du fer chauffĂ© au rouge (thermolyse). Ce faisant, il Ă©tablit que lâeau nâĂ©tait pas un Ă©lĂ©ment mais un corps chimique composĂ© de plusieurs Ă©lĂ©ments.
La thermolyse (dĂ©composition thermique) de l'eau pure produit du dioxygĂšne et du dihydrogĂšne : 2 H2O â 2 H2 + O2.
Elle requiert une température trÚs élevée, de l'ordre de 2 000 °C, et n'est totale que vers 5 000 °C[25].
Il est plus aisĂ© de dĂ©composer lâeau par Ă©lectrolyse. Sous lâeffet dâune tension appliquĂ©e entre deux Ă©lectrodes plongĂ©es dans de lâeau, lâeau peut ĂȘtre dĂ©composĂ©e en dihydrogĂšne et dioxygĂšne. Les molĂ©cules dâeau se dissocient naturellement en ions H3O+ et OHâ, qui sont attirĂ©s par la cathode et lâanode respectivement, mais comme cette dissociation est faible, dans la pratique on a recours Ă des catalyseurs comme lâacide sulfurique ou lâhydroxyde de sodium. Ă lâanode, quatre ions OHâ se combinent pour former des molĂ©cules de dioxygĂšne O2, deux molĂ©cules dâeau, et libĂ©rer quatre Ă©lectrons. Les molĂ©cules de dioxygĂšne ainsi produites sâĂ©chappent sous forme de bulles de gaz vers la surface, oĂč elles peuvent ĂȘtre collectĂ©es. Dans le mĂȘme temps, Ă la cathode, il y a une libĂ©ration de deux molĂ©cules de dihydrogĂšne H2 avec utilisation de quatre Ă©lectrons.
4OHâ â O2 + 2H2O + 4eâ
4H3O+ + 4eâ â 2H2 + 4H2O
Production d'eau pure
Lâeau pure est un excellent solvant et absorbe facilement les gaz qui entrent Ă son contact. Par consĂ©quent, lâeau pure est pratiquement introuvable. Les laboratoires dâanalyses ont nĂ©anmoins besoin de cette eau pure pour rĂ©aliser des analyses fiables. Ils vont donc faire appel, au cours du temps, Ă des techniques de purification de plus en plus sophistiquĂ©es.
AprĂšs lâeau distillĂ©e, bidistillĂ©e, dĂ©minĂ©ralisĂ©e, dĂ©ionisĂ©e, la technique progresse vers une eau de plus en plus pure, donc coĂ»teuse Ă produire et de plus en plus instable.
Notes et références
Notes
- L'eau est en réalité bleue, mais tellement transparente que cette couleur n'est généralement visible qu'à partir d'une certaine épaisseur ou profondeur. Pour plus de détails, voir l'article « Couleur de l'eau ».
- On peut Ă©galement la nommer monoxyde de dihydrogĂšne, hydroxyde dâhydrogĂšne, acide hydroxyque, hydroxyde dâhydronium, ou acide hydrique, ou bien gĂ©nĂ©riquement oxyde dâhydrogĂšne, mais de tels noms ne sont gĂ©nĂ©ralement utilisĂ©s que de façon ironique : voir canular du monoxyde de dihydrogĂšne.
- En raison des retards à la nucléation on peut rencontrer de l'eau liquide en dessous de 0 °C (en surfusion) ou au-dessus de 100 °C, comme de la vapeur d'eau en dessous de 100 °C, mais seulement de façon transitoire (en équilibre métastable).
- Anciennement chaleur massique ou chaleur spécifique.
- En rĂ©acteur Ă eau pressurisĂ©e, on observe une radiolyse au passage de l'eau dans le cĆur du rĂ©acteur ; on limite l'effet corrosif de l'oxygĂšne naissant en fonctionnant avec un excĂšs d'hydrogĂšne dissous dans l'eau.
Références
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Voir aussi
Bibliographie
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Articles connexes
Liens externes
- (en) Water phase diagrams