Guerre blindée
La guerre blindée ou guerre de chars est l'utilisation de véhicules de combat blindés dans le cadre de conflits armés. Il s'agit d'un aspect majeur des méthodes de guerre moderne.
Principe
La guerre blindée se caractérise par l'habilité des troupes à pénétrer les lignes défensives conventionnelles tout en tirant profit de la manœuvrabilité des unités blindées.
L'efficacité de ce type de guerre repose sur la combinaison, la complémentarité et le soutien des armes utilisées conjointement aux chars d'assaut. Il peut s'agir de forces d'infanterie, qui combattent aussi bien les véhicules divers que l'artillerie automotrice, ou encore le génie militaire et d'autres unités de soutien (avions de combat, hélicoptères, logistique, drones, etc.).
Critiques
D'un point de vu économique
La pratique de la guerre blindée mobilise énormément de moyens. En effet, les blindés sont des matériels coûteux, qui demandent un apport réguliers en pièces détachés, en carburant et en munitions[1].
D'un point de vu stratégique
Les blindés (notamment les chars) demandent une logistique importante pour pouvoir transporter les véhicules en dehors des zones de combat[1].
Origines
Le principe de la guerre blindée peut être rapprochée des tentatives de protéger les soldats des projectiles ennemis qui existaient depuis l'Antiquité. Il y avait la tortue romaine, les forts de chariots du XIVe siècle ou le char d'assaut de Léonard de Vinci.
Ces projets étaient limités pour plusieurs raisons :
- il n'existait pas de machines suffisamment puissantes pour déplacer des engins lourdement blindés et armés ;
- la faible puissances des armes ne justifiaient pas l'utilisation de chars puissamment blindés.
La Première Guerre mondiale (1914-1918)
Contexte
Le principe de la guerre blindée moderne a été développé lors de la Première Guerre mondiale dans des buts différents :
- sur le front occidental, le but était de pouvoir briser la nature statique de la guerre de tranchées, qui s'était imposée à la fin de 1914 à cause de la puissance de feu acquise par les différentes armées en conflit à ce moment et qui empêchait toute progression ;
- sur le front moyen-oriental, le but était de pouvoir patrouiller le long du canal de Suez, mais aussi de protéger les installation des tribus locales fidèles au pouvoir ottoman et de récupérer les pilotes tombés derrières les lignes ennemies[2].
Prototypes
Le développement du "tank" (nom de code utilisé par les Britanniques pour cacher sa véritable nature aux puissances centrales - en effet, "tank" désigne un réservoir) était alors motivé par la nécessité de donner aux soldats un système leur permettant de franchir les lignes adverses tout en restant protégé des tirs ennemis.
La mise en œuvre stratégique des chars d'assaut fut lente au cours de la Première Guerre mondiale mais aussi après le conflit. Cela peut s'expliquer à cause de plusieurs paramètres :
- les limitations techniques de l'époque empêchaient la mise de chars fiables et efficaces ;
- le prestige de la cavalerie à cheval empêchaient les officiers à abandonner leur rôles à des unités mécanisées ;
- Le haut-commandement boudait également les chars.
L'apparition des moteurs à combustion rendirent possible le développement d'un véhicule de combat blindé équipé de canons[3].
Les premiers chars étaient basés sur des châssis de tracteurs à roue ou à chenilles. C'est par exemple le cas du char Schneider CA1, basé sur le tracteur Holt de Caterpillar.
Les chars d'assaut furent d'abord développés au Royaume-Uni et en France, comme moyen de franchir les barbelés et les autres obstacles du no man's land tout en restant protégé du feu des mitrailleuses. Les premiers chars britanniques tels que Mark I avaient une forme de losange afin de passer les tranchées. Les chenilles couraient sur des rouleaux de guidage sans suspensions, ce qui rendait leur déplacement très chaotique[3].
La mobilité des chars devait redonner aux armées les capacités de flanquer les lignes ennemies. En pratique, la guerre blindée fut frappée par de nombreuses avaries mécaniques et le faible nombre d'unités produites et déployées.
Front Occidental
La première utilisation des chars en situation de combat remonte à la bataille de la Somme, où des chars britanniques Mark I appartenant à la 47e divison de la 6e brigade du comté de Londres (6th County of London Brigade, Royal Field Artillery) furent déployés le . Malgré ce premier engagement, ils ne réussirent pas à briser les lignes défensives allemandes.
Lors de la bataille de Cambrai (1917), les blindés britanniques furent plus efficaces et réussirent à détruire la "ligne Hindenburg", le dispositif défensif des Allemands dans la région[4].
L'Empire allemand ne produisit pendant la guerre qu'un nombre très limité de chars : 20 chars A7V seront produits par l'Allemagne contre 4 000 blindés pour la France et 2 500 pour le Royaume-Uni. Ce choix peut s'expliquer que le haut commandement allemand n'ait pas cru à cette innovation, mais aussi parce que l'Allemagne étant soumis à un blocus, la production d'acier était réservée à la production de canons et de sous-marins. Pour autant, la Première Guerre mondiale verra la première bataille de chars de l'histoire militaire. Il s'agit de la bataille de Villers-Bretonneux qui eut lieu en , où 13 chars allemands A7V engagèrent 3 chars britanniques Mark IV[5].
Front oriental
Des automitrailleuses de différentes nationalités (Minerva pour la Belgique, Lanchester et Austin pour le Royaume-Uni, Renault pour la France) furent envoyés en Russie pour combattre les Allemands et les Austro-Hongrois[6] - [3]. En effet, le front oriental, à la différence du front occidental, n'était pas figé. L'utilisation d'automitrailleuses était vue comme plus prometteuse que sur le front occidental.
Front moyen-oriental
En Égypte, le Royal Naval Air Service met sur pied en 1915 des escadrons composés de Rolls-Royce Silver Ghost sur lesquelles des plaques d'acier et une tourelle abritant une mitrailleuse Vickers de 7,7 mm furent posées. Des Ford T seront également utilisés. En 1916, une unité d'automitrailleuse menée par le duc de Wesminster bat une unité ennemie comptant 800 hommes près d'Halfaya[2].
Réponses
Les pièces d'artillerie de campagne (y compris des fusils de gros calibre comme le Tankgewehr M1918) furent employées contre les premiers chars d'assaut pendant la Première Guerre mondiale car ils pouvaient percer le blindage des Mark IV[3] - [7]. Il eu ensuite les premières mines antichars tels que la Flachmine 17 (en)[8].
L'Entre-deux-guerres (1918-1939)
Stratégies
Les stratégies développées à la fin de la Première Guerre mondiale furent différentes.
- Rupture
L'idée est que les chars doivent être utilisées pour percer le front[9]. Les chars doivent être mobiles et légers. Leur but étant, à terme, de remplacer la cavalerie conventionnelle. Des régiments autonomes devaient permettre la pénétration des lignes défensives ennemies, coupant ainsi les lignes de communication et de ravitaillement des armées de premières lignes.
- Accompagnement
L'idée est que les chars doivent former un « bouclier blindé » pour accompagner l'infanterie pendant les attaques[9]. Les chars doivent être lourdement blindés et un armement antipersonnel doit compléter le char d'assaut.
Allemagne
Bien que le Traité de Versailles ait interdit à l'Allemagne de développer des chars, la Reichswehr commence dès les années 1920 à s'en doter. Selon Laurent Tirone, « l'officier mise avant tout sur la vitesse et la mobilité pour que l'Allemagne ne conaisse plus jamais l'horreur des tranchés »[10]. Il ajoute : « Aussi contraignant soit-il, le traité [de Versailles] se révèle par certains côtés, être un avantage pour l'Allemagne car ses ingénieurs partent de feuilles blanches et peuvent développer de nouveaux concepts sans être encombrés de matériels périmés et d'idées préconçues »[10] - [9].
En 1933, le général allemand Heinz Guderian sort un livre intitulé Achtung! Panzer!. Il y développe des théories inspirées par les travaux de De Gaulle et de Lidell Hart. Adolf Hitler — devenu à ce moment chancelier — décide de mettre en pratique ces théories. Il s'agit du début de la stratégie plus tard appelée Blitzkrieg (en français "guerre éclair").
Les unités de blindés se concentrent désormais au niveau du point le plus fragile du dispositif défensif ennemi. Ce point faible, s'il est correctement choisi et exploité, assure de bien plus grandes chances de succès dans un engagement tactique donné, un fait suffisant pour remporter une victoire stratégique décisive. Un terme allemand qualifie cette concentration de force : Schwerpunktbildung, qui peut être traduit par "développement d'un centre d'effort".
Il est possible de visualiser ce dispositif en prenant deux lignes défensives, chacune composée de deux divisions d'infanterie et de deux divisions blindées, distribués uniformément le long de la ligne de front. Un attaquant numériquement semblable peut l'emporter en concentrant ses deux divisions blindées en un point de la ligne où les deux divisions d'infanterie sont en position, augmentant ainsi les chances de briser les défenses ennemies, de les pénétrer, de pivoter et d'exploiter la supériorité numérique de l'attaquant sur le flanc exposé des défenseurs.
La ligne défensive peut contre-attaquer, mais elle n'est pas assez forte en un point donné pour cela. Elle ne peut d'ailleurs pas faire le poids contre une force combinée de blindés et de fantassins. Un aspect majeur de toute guerre est la formule simple des lois de Lanchester : la puissance de combat relative d'une unité combattante en contact avec une autre par rapport à la puissance de combat relative d'un ennemi d'une taille donnée est le carré du nombre de membres de cette unité.
- Un char d'assaut possède la puissance de combat d'un char d'assaut (12 = 1)
- Deux chars possèdent quatre fois la puissance de combat relative d'un char seul (22 = 4)
Ainsi, concentrer deux divisions en un point et attaquer ce point génère une bien plus grande force de frappe que deux divisions étalées le long d'une ligne.
La concentration des forces requiert de la mobilité afin d'empêcher l'ennemi de détecter le point d'attaque à temps, laissant ainsi le temps pour le défenseur de renforcer ses défenses.
En plus de développer des unités blindées, l'Allemagne développe à sa frontière ouest une ligne de fortification appelée Westwall.
France
En France, les généraux étaient favorables à la stratégie de l'accompagnement. Seul quelques officiers comme Charles de Gaulle défendent l'idée de regrouper les blindés dans des divisions blindées pour briser les lignes défensives ennemies. Cette volonté de conserver une structure militaire semblable à celle de l'armée française en 1918 peut s'expliquer à cause de plusieurs facteurs :
- facteur économique
En 1918, la France est économiquement très atteinte : il faut reconstruire le pays, mais aussi s'occuper des blessés, des familles des morts. Le temps n'est donc pas au développement de nouvelles technologies et stratégies. - facteur psychologique
La France est considérée comme le « plus grand de tous les vainqueurs [de la Première Guerre mondiale] » [11]. Les officiers d'état-major ne voient donc pas de raisons de réformer l'armée.
La construction de la ligne Maginot intègre des éléments antichars (canons et obstacles)[12].
Japon
Après la Première Guerre mondiale, l'empire du Japon reçut de ses alliés (France et Royaume-Uni) quelques chars qui furent étudiés et testés. L'infanterie était la reine du champ de bataille dans la doctrine militaire nippone mais, fidèle à l'esprit progressiste de l'ère Meiji, le grand État-major japonais (参謀本部, Sanbō Honbu) envisagea dès l'abord le développement d'une arme blindée nationale et d'une industrie lourde d'armement pour des productions exclusivement indigènes.
Le premier char de construction japonaise opérationnel est le char moyen Chi-Ro Type 89 (2589)[13].
Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, Liddell Hart multiplia les écrits sur la guerre blindée et les théories du colonel Fuller. Le ministère britannique de la Guerre créa, le , la Force expérimentale mécanisée (Experimental Mechanised Force), confiée au colonel R.J. Collins.
Les unités étaient entièrement mobiles et consistaient en une réunion de chars légers et lourds, un bataillon de 48 chars moyens Vickers, un bataillon de mitrailleuses autopropulsées, un régiment d'artillerie mécanisée, avec une batterie antiaérienne, et une compagnie de génie motorisée. Les opérations réalisées à Salisbury Plain, non loin de Stonehenge, furent observées par de nombreux pays tels que les États-Unis, l'Allemagne et l'Union soviétique. Malgré une performance indéniable, l'unité fut dissoute en 1928.
Suède
En 1939, le constructeur suédois Volvo lança la production de l'automitrailleuse Pansarbil M/40 (Lynx). Initialement prévu pour l'armée danoise, seul 4 des 18 exemplaires purent atteindre le Danemark avant l'invasion par l'invasion par les forces allemandes. Les exemplaires restants furent intégrés à l'armée suédoise[3].
URSS
Dès les années 1920, l'Armée rouge tente de coopérer avec les Allemands dans le but de développer l'usage des chars de combat. Cela passe par le traité de Rapallo en 1922, qui officiellement autorise les échanges commerciaux entre les deux pays, et officieusement permet d'installer des camps d'entrainement en URSS, et ainsi contourner le traité de Versailles[14].
Mais les purges de l'armée, entre 1936 et 1939 voient la mort de nombreux partisans de la guerre blindée totale. Cependant, le général Joukov reprendra leurs travaux pour les appliquer contre le Japon, en 1939, lors de la bataille de Khalkhin Gol.
Autres pays
Tous les pays européens (à l'exception de l'Allemagne), les États-Unis créèrent leurs forces mécanisées expérimentales à la fin des années 1920, utilisant majoritairement des blindés français ou britanniques avant de lancer la production de leurs unités nationales, en accord avec leurs propres doctrines.
Améliorations techniques
En 1919, J. Walter Christie présente un modèle de suspension qui permet d'améliorer la vitesse des chars[3].
Armes antichars
Les premiers canons spécialisés dans la lutte antichar apparurent dans les années 1920. Il s'agit chez les Allemands des canons Pak 35 de 37 mm, de 75 et de 88 mm, cehz les Suédois des canons Bofors de 37 mm chez les Français des canons de 47 mm ou chez les Américains du canon de 57 mm[9].
Ils évoluaient parallèlement aux fusils antichars qui étaient portables. Les Allemands développèrent le panzerbüchse 38/39, les Japonais le type 97, les Polonais le wz.35, les anglais le Boys.
Les chars n'étaient alors pas encore considérés comme des armes antichars.
Royaume-Uni
Dans les années 1930, l'Armée britannique commença la conversion de ses unités de cavalerie traditionnelles en blindés. Toutefois, peu de régiments furent entièrement convertis en 1939, la modernisation des forces aériennes et navales ayant la priorité. Les chars déployés étaient des chars légers, donc mobiles, mais aussi faiblement blindés.
Plusieurs régiments antichars (en) seront créés en parallèle.
France
Si dès le milieu des années 1930 l’état-major français avait décidé de créer des divisions cuirassées équipées de chars rapides et puissants pour l'attaque en profondeur, la mise sur pied de ces grandes unités avait progressé lentement, contrariée à la fois par les hésitations politiques, la multiplication de projets n'aboutissant pas ou lentement, les contraintes budgétaires et par le conservatisme d'une partie des généraux ; et plus profondément par la difficulté à introduire des innovations radicales dans une armée de conscription, où les soldats ne sont opérationnels que quelques mois, à la fin de leur service.
Le , fut créée la première division légère mécanique (D.L.M). Les premiers projets prévoyaient un régiment de découverte, une brigade à deux régiments de combat et une brigade à deux régiments de dragons portés[15]. Elle contient une brigade à deux régiments de chars (160), un régiment d'automitrailleuses et un régiment de dragons portés[9]. Malgré ça, les blindés restaient éparpillés dans différentes unités. Ce sont des chars lourdement blindés et donc peu maniables.
Allemagne
En 1935, trois Panzerdivisionen sont mise sur pied. Celles-ci combattront en Espagne, ce qui permettra d'expérimenter les stratégies de Guderian[9].
Japon
En 1937, l’AIJ créé une brigade mobile mixte de deux régiments de chars soutenus par un régiment d’infanterie motorisée. Cette brigade est dissoute en 1938.
Une brigade blindée comporte deux ou trois régiments, normalement un de chars moyens et deux de chars légers, totalisant jusqu’à 170 chars, dont 38 Type-97 moyens, 20 Type-89 moyens, 91 Type-95 légers et 20 chenillettes Type-94. Le régiment de chars moyens inclut trois compagnies de ligne avec chacune 10 Type-97 moyens CHI-HA, une compagnie de ligne avec 13 Type-95 légers HA-GO, un peloton de 4 Type-97 attaché au quartier-général du régiment et jusqu’à 7 chenillettes. Le régiment de chars légers inclut normalement trois compagnies de ligne avec chacune 10 Type-95 légers HA-GO, une compagnie de réserve avec 7 Type-95 légers (37 Type-95 en tout), une compagnie de ligne avec 10 Type-89 moyens CHI-RO et 3 chenillettes. Un régiment indépendant inclut deux compagnies de ligne dotées chacune de 10 chars moyens Type-89, une compagnie de réserve avec 7 Type-89, un peloton de 4 chars moyens Type-97 et 10 chenillettes, soit 41 véhicules.
La Seconde Guerre mondiale (1939-1945)
Les forces armées de tous les belligérants de la Seconde Guerre mondiale furent majoritairement composées d'infanterie et d'autres armes de soutien (artillerie, troupes de reconnaissance, génie, logistique et troupes de services). À l'exception notable du Royaume-Uni et des États-Unis (qui furent tous deux entièrement mécanisés à la fin de la guerre), les unités d'infanterie étaient hautement dépendantes des véhicules hippomobiles (tractés par des chevaux), à l'image de l'artillerie et ses canons lourds. Les mouvements stratégiques étaient pour leurs parts assurés par les réseaux ferroviaires.
Forces en présences
Quand l'Allemagne attaque la Pologne, elle possède 2 626 blindés. Cependant tous ne sont pas de même gabarit. 55 % de ces blindés (1 445 blindés sont des Panzer I, simplement armés de deux mitrailleuses de 7,92 mm. Les blindés moyens, Panzer III et IV ne sont présents respectivement qu'au nombre de 98 et 211[16].
Aux blindés allemands doivent être ajoutés les chars tchécoslovaques récupérés après son annexion : 196 LT vz.35 (nommés Panzer 35(t)), 78 LT vz.38 (nommés Panzer 38(t))[17].
L'Armia Warszawa possède 615 blindés[17]. Il s'agit aussi bien de productions nationales comme les 7TP ou des chars fournis par d'autres pays tels que la France (Renault R35 et Hotchkiss H35) ou le Royaume-Uni (Matilda Mark I, Vickers E 6-Ton). Malheureusement, la majorité des chars sont des modèles soit trop anciens (Renault FT), soit trop légers pour faire face aux blindés allemands (chenillette TKS).
Stratégies
Les chars allemands sont regroupés dans six Panzerdivisionen et quatre Leichte Divisionen. Le fait que les chars soient concentrés permettent à la Wehrmacht de percer les lignes rapidement. Il faut également ajouter que les unités blindés disposent de 215 Befhlspanzer ("char de commandement") et que les unités agissent en coordination avec la Luftwaffe[17].
L'Armia Warszawa ne possède qu'une seule brigade blindée. Elle ne peut résister à la force de frappe de la Wehrmacht[17].
Bilan
La campagne de Pologne confirme les stratégies de Manchteim et les tactiques mise en place en Espagne. Elle permet aussi de prendre conscience de la faiblesse des Leichte Divisionen, mais aussi du manque de puissance de feu des blindés légers. La Wehrmacht décide de commander des chasseurs de chars pour faire face aux blindés anglais et français. Il s'agit de chars légers sur lesquels la tourelle est remplacée par une casemate ou alors un simple bouclier métallique. Si le canon ne peut plus tourner, cette technique permet placer un canon de fort calibre sur un châssis de char léger[18].
Forces en présences
À partir de 1919, les Finlandais possèdent 32 chars Renault FT français et quelques chars plus légers. Ceux-ci n’étaient pas adaptés à la guerre et ils ont ensuite été utilisés comme casemates fixes. Les Finlandais achetèrent 32 chars Vickers britanniques de 6 tonnes en 1936-39, mais sans armes. Les armes étaient destinées à être fabriquées et installées en Finlande. Seuls 10 chars étaient aptes au combat au début du conflit[19]. Les Finlandais disposaient aussi de fusils antichars comme le Lahti L-39[20].
Au début de la guerre, les Soviétiques disposaient de 2 514 chars et de 718 véhicules blindés. Le champ de bataille principal était l’isthme de Carélie où les Soviétiques ont déployé 1 450 chars. À la fin de la guerre, les Soviétiques disposaient de 6 541 chars et de 1 691 véhicules blindés. Le type de char le plus courant était le T-26, mais le type BT était également courant[21].
Stratégies
Ne disposant pas de chars pour faire face à ceux de l'Armée rouge, les Finlandais développèrent un ensemble de tactiques antichars. Ils créèrent notamment les cocktails Mototov. 80 chars furent ainsi détruits lors de combats le long de la ligne Mannerheim[22].
Les Soviétiques furent également gênés par le mauvais temps qui empêchait tout soutien aérien[23] et qui empêchait les chars d'avancer (présence de boue)[24].
Forces en présences
Les Alliées déploient la 342e compagnie autonome de chars de combat, et la 14e compagnie antichars. Les chars utilisés sont des Hotchkiss H35 d’accompagnement d’infanterie[25]. L'armée norvégienne ne dispose pas de chars et manque d'armes antichars[26] - [27].
Des chars Neubaufahrzeug sont utilisés par les forces allemandes en soutien à l'infanterie[28].
Stratégies
Si l'emploi de chars permet aux reprendre aux Alliés le port de Bjernik, ils doivent se replier vers la France après l'invasion du territoire français le [25].
Théâtre asiatique
En Chine, les chars sont utilisés en unités de l’ordre de la compagnie (le régiment n’ayant qu’une existence administrative), comme soutien de l’infanterie. Avec le déploiement des Type-95 et Type-97, les blindés commencent à être de plus en plus utilisés de façon indépendante et les mots charge de chars à être usités de plus en plus fréquemment dans les rapports de combat comme dans les instructions. Cependant, de telles charges de chars sont effectuées par les chars seuls, sans soutien d’infanterie et contre un ennemi dépourvu de canons antichars et mal entraîné.
Forces en présences
En 1940, l'armée alleamande aligne 2 582 blindés. Si la majorité des blindés sont des Panzer I et II, les Panzerdivisionen sont renforcés par la présence de 349 Panzer III et 278 Panzer IV. Il faut ajouter 118 Panzer 35(t), 207 Panzer 38(t) et 30 Sturmgeschütze III[29]. Pour permettre à l'infanterie de pouvoir accompagner les assauts, des programmes de mécanisation sont lancés. Ils mènent notamment à l'introduction des transports de troupes blindés Sd.Kfz. 251[30].
L'Armée française disposait, dès septembre 1939, de 2 946 blindés, dont 2 300 chars et 650 automitrailleuses, sans compter les 1 590 chars obsolètes (Renault FT et Char 2C) et 3 700 chenillettes de transport et ravitaillement, inutilisables au combat. Au , la France possédait un minimum de 3 700 chars plus ou moins modernes, sans compter plusieurs milliers d'autres véhicules blindés légers, automitrailleuses, chars obsolètes ou chenillettes d'infanterie. Certains modèles tels que les B1 et Somua S35) surclassaient les chars allemands en termes de blindage et d'armement[29].
Les Anglais disposent aussi de chars d'infanterie puissants tels que les Mark II A12 qui peuvent encaisser la plupart des projectiles allemands[3].
Stratégies
Les chars alliés étaient handicapés par le fait qu'ils devaient suivre les unités d'infanterie, ce qui ne lui permet pas d'être efficaces face aux blindés allemands qui se déplacent sans devoir se préoccuper des unités d'infanterie[29].
De plus les forces allemandes attaquent dans un secteur du front où l'état-major français ne pensait pas qu'une attaque soit possible. L'absence des divisions mécanisées ou cuirassées, mobilisés en Belgique, fut le facteur principal expliquant la défaite de l'armée française au printemps 1940.
Seules quelques contre-offensives furent victorieuses, retardant les forces allemandes dans leur progression vers la Manche : les batailles de Montcornet et d'Abbeville. Ces deux victoires tactiques furent le fait du colonel Charles de Gaulle, principal défenseur de l'arme blindée en France. À la tête de la 4e division cuirassée, il parvient à défaire la 57e division d'infanterie allemande. Même vainqueurs, les chars français manquaient gravement de protection anti-aérienne — de DCA comme de liaison avec les escadrilles de chasse. Cela empêchera de Gaulle d'exploiter sa victoire.
Une autre tactique mise en place pour tenter de faire face aux Panzer fut l'utilisation de la tactique défensive dite de la "défense en hérisson", particulièrement efficace contre les chars d'assaut. Mais appliquée trop tardivement et sans force de frappe capable de retourner la situation, cette tactique est abandonnée avec la capitulation des Français et la signature de l'armistice, le .
Les Anglais eurent quelques succès, mais ne suffirent pas à renverser la situation[31].
Campagne des Balkans
L'Italie — alors alliée de l'Allemagne — tente d'envahir la Grèce. N'y arrivant pas, Mussolini fait appel à Hitler pour envahir les Balkans.
Stratégies
Les Allemands continuent à améliorer leur organisation en créant un organigramme standardisé pour l'ensemble des Panzerdivisionen[32].
Forces en présence
La Wehrmacht compte 3 471 chars[32]. Parmi ces différents blindés, se trouvent 965 Panzer III et 439 Panzer IV[32]. Les chars sont répartis dans les Panzerdivisionen. L'armée peut aussi compter sur l'arrivée de canons antichars tels que le Pak 38 de 50 mm[33], ainsi que des canons d'assaut Sturmgeschütz III[32]. Le reste des effectifs de blondés sont répartis entre les Panzer I, II, 35(t) et 38(t)[32].
L'Armée rouge possède 11 000 chars[34]. Il s'agit aussi bien de chars légers tels que des T-26, des BT-7, des chars moyens T-28 ou des chars lourds T-35. Il faut noter que l'Armée rouge au début de l'invasion est en cours de modernisation : on note l'apparition de chars lourd KV-1 et des chars moyens T-34/76[35]. Leur développement avait été décidé après la défaite soviétique de Khalkhin Gol contre les Japonais[3]. À noter que l'Armée rouge souffre encore des purges staliniennes.
Stratégies
Si l'armée allemande conquière une grande partie du territoire russe, les officiers allemands sont surpris par la résistance des nouveaux modèles de chars soviétiques KV-1 et T-34/76. L'avancée allemande est stoppée par les difficultés de ravitaillement dû à la logistique de plus en plus longue à mettre en place. Les Allemands perdent ainsi près de 2 800 blindés.
Pour faire face aux nouveaux chars soviétiques, les Allemands mirent au point des chars très puissant tels que le Tigre. Son blindage épais pouvait affronter les obus de 75 mm de la plupart des canons alliées à 50 mètres et son canon de 88 mm pouvait détruire la plupart des chars alliés. Cependant, il souffrait d’horribles problèmes logistiques car il nécessitait beaucoup d’entretien et consommait beaucoup de carburant[4].
Une autre stratégie consiste à placer sur des chars déjà existant des canons de calibre plus important. C'est le cas du Panzer III qui reçoit une canon de 50 mm à la place du canon initial de 37 mm[36].
Pour soutenir la Wehrmacht, la Luftwaffe décide de se munir en avions spécialisés dans la lutte antichars. Il s'agit du Ju 87 g, équipé de deux canons BK 37 antichars[37].
L'armée allemande décide aussi de recycler les châssis d'anciens chars pour y mettre à la place des canons plus puissants. C'est le cas du Marder II, construit à partir du châssis d'un Panzer II ou du Panzerjäger 38(t), qui utilise le châssis d'un Panzer 38(t)[36]. Cette réutilisation de matériel obsolète — et en partie étranger — montre les difficultés de l'industrie allemande à fournir l'armée en matériel.
L'URSS fit déplacer ses usines vers les territoires à l'est de l'Oural afin de les préserver des bombardements allemands[3].
Forces en présence
Lorsque la bataille de Stalingrad commence, la Wehrmacht a perdu plus de 2 800 blindés. Pour faire face aux forces soviétiques qui se retranchent dans les immeubles, les ingénieurs allemands mettent en place des canons d'assaut pour détruite les immeubles. Il s'agit des Sturminfanteriegeschütze 33 auf Panzer III, basé sur le châssis d'un Panzer III[38].
Depuis l'entrée en guerre de l'URSS aux côtés des Alliés, l'Armée rouge reçue des blindés anglais et américains[3].
Stratégies
L'Armée rouge encerclent les forces allemandes concentrées à l'intérieure de la ville. Ne pouvant briser le siège, l'armée allemande doit se rendre.
Théâtre nord-africain
Dans les déserts d'Afrique du Nord, les Britanniques développèrent une approche alternative de l'utilisation des chars en les combinant avec l'infanterie et l'artillerie, formant une force balancée, d'équipes d'armes combinées.
La 10e armée italienne du maréchal Rodolfo Graziani, sous-armée et mal commandée, fut mise en déroute par les nouvelles tactiques de la 8e armée britannique, qui gagna l'opération Crusader et la première bataille d'El-Alamein. Sous le commandement du général britannique Montgomery, les Alliés parvinrent enfin à remporter des victoires décisives, appliquant des tactiques bien plus efficaces et profitant d'armes plus adaptées.
Pour éviter la débâcle, l'Allemagne (allié de l'Italie), mise sur pied une unité appelée l'Afrikakorps, commandé par le général Erwin Rommel. Cette unité est composée de chars allemands Panther et Tigre. L'arrivée de cette unité met en difficulté les forces britanniques : le faible nombre d'unités d'infanterie et d'artillerie présents dans chaque division blindée était suffisant lorsqu'il s'agissait de l'attaque des unités italiennes immobiles et désordonnées, mais s'avérait inefficace contre des unités très mobiles et parfaitement coordonnées. Les chars M4 Sherman de fabrication américaine étaient largement dépassés.
Pour autant, la supériorité numérique des Sherman déployés entre 1942 et 1945 permet aux Alliés d'assurer la victoire face aux blindés allemands[39]. Parallèlement, les Anglais utilisent des unités composés d'automitrailleuses appelées Long Range Desert Group (LRDG), Special Air Service (SAS) et no 1 Demolition Squadron. Les véhicules utilisés sont des camions Chevrolet Model 1533X2 30-cwt modifiés (radiateurs et châssis renforcés, ajout de compas solaires et de jerricans d'eau et d'essence, pneus spéciaux à basse pression pour rouler sur le sable, moyens de désensablement)[2].
Bataille de Koursk
La bataille de Koursk oppose du 5 juillet au 23 août 1943 les forces allemandes aux forces soviétiques dans le Sud-Ouest de la Russie, sur un immense saillant de 23 000 km2 à la limite de l'Ukraine, entre Orel au nord et Belgorod au sud.
Forces en présences
La Wehrmacht aligne 3 300 chars. L'offensive est repoussée à plusieurs reprises par Adolf Hitler qui veut permettre aux unités blindés de pouvoir aligner le maximum de nouveaux chars tels que les Tigre et les Panther. Au début de l'offensive, 200 Panther et 178 Tigres sont présents dans des unités spécifiques. À cela s'ajoute 90 Jagdpanzer Elefant[40], des avions d'attaque au sol Henschel Hs 129, des Panzer IV Ausf. G à canon anti-char[41], des Panzerflammwagen III, des Wespes, des Hummels et des Sturmpanzer IV.
L'Armée rouge aligne 2 900 chars dont une grande partie de T-34.
Stratégies
Ne pouvant faire face à la Panzerwaffe, la Stavka décida de créer un front défensif composer de plusieurs lignes de défenses composés de champs de mines, de fossés antichars et de casemates[40].
Malgré les moyens mis en œuvre, les Allemands ne réussirent pas franchir le dispositif soviétique. Cette bataille et la défaite qui s'ensuit marquent le début de la fin pour les armées du Troisième Reich. Après cette bataille, les Allemands ne parviennent plus à reprendre l'offensive face aux Soviétiques[42].
Chasseurs de chars
Pour faire face aux unités blindés des forces soviétiques, les Allemands décident d'assembler des chasseurs de chars. Il ne s'agit de matériel destiné à relancer des offensives, mais à contenir l'avancée de l'Armée rouge[43]. Ils sont distribuer dans les unités d'infanterie pour leur permettre de réagir face à des unités blindées[44].
Armes antichars
Les ingénieurs allemands développent des armes antichars individuelles tels que le Panzerschreck ou le Panzerfaust[30].
La Luftwaffe équipe ses chasseurs bombardiers Focke-Wulf Fw 190 de missiles air-sol Ruhrstahl X-7 (dérivé du Kramer X4) spécialement antichars[30].
Développement des blindés d'accompagnement
Pour faire face à la pression de l'aviation alliée, les ingénieurs allemands mettent au point des Flakpanzer[45].
Forces en présences
Les Allemands disposent au moment du débarquement en Normandie de la 21e Panzerdivision positionnée près de Caen et de la 12.SS-Panzerdivision autour de Dreux. Elles seront renforcées par les 7e armée et 5e armée blindée.
Les Alliés disposent de la 2e Brigade blindée canadienne qui débarque sur Sword Beach, de la 2e DB française qui débarque à Utah Beach, la 1re division blindée polonaise.
Stratégies
Pour faire face à la suprématie aérienne alliée, les forces allemandes se déplacent uniquement la nuit et utilisent le terrains accidenté et boisé de la Normandie pour tendre des pièges aux soldats alliées. C'est notamment le cas des Fallschirmjäger qui savent tirer profit de ces petits prés clôturés par des talus et des hautes haies. Elles s'y camouflent facilement, rendant la suprématie aérienne alliée moins déterminante et l'artillerie américaine peu efficace. Les Allemands mettent en place un dispositif dans lequel chaque point défensif d'un pré peut soutenir celui du pré voisin.
Guerre froide
Pendant la Guerre froide, les pays des blocs de l'Est et de l'Ouest font mettre en place d'importantes forces en vu d'un potentiel conflit armé. Au début des années 1980, l'OTAN aligne 13 000 chars, 30 000 véhicules blindés et 8 100 armes antichars guidés, tandis que le Pacte de Varsovie en aligne respectivement 42 500, 78 800 et 24 300[46].
Les effectifs des armées de l'OTAN et du pacte de Varsovie ont évolué pendant la guerre froide au gré des phases de détente ou de plus grande tension et en fonction des priorités budgétaires. Du côté de l'OTAN, ils augmentent très fortement dans les années 1950 avec la mise en place de l'organisation militaire intégrée consécutive à la guerre de Corée et l'installation en Europe de forces armées américaines importantes. La constitution d'une armée ouest-allemande de 500 000 hommes à partir de 1955 renforce de manière significative les moyens de l'OTAN. La détente ou les tensions en Asie entraîne ensuite une stabilisation voire une baisse des effectifs militaires en Europe tant à l'Ouest qu'à l'Est. La sortie de la France de l'organisation militaire de l'OTAN entraîne en 1967 une redistribution très importante des forces américaines en Europe vers les autres pays de l'OTAN. La montée des tensions au début des années 1980 a pour conséquence de renforcer en quantité mais surtout qualitativement les moyens conventionnels massés de chaque côté du rideau de fer.
Pacte de Varsovie
Le pacte de Varsovie imposait l'utilisation des chars soutenus par l'infanterie pour percer les lignes ennemies. Les chars devaient donc être légers, rapides, simples à fabriquer et à utiliser[3].
Il s'agit de chars tels que les T-64, T-72 et T-80 ou des véhicules blindés tels que les PT-76, BMP-2 et MT-LB.
OTAN
L'OTAN aligne des chars tels que les Leopard 1, Leopard 2, AMX-30, Chieftain, Challenger 1, M60 Patton et M1 Abrams ou des véhicules blindés tels que les M113, Marder, AMX-10 P et M2/M3 Bradley.
L'OTAN n'imposait pas de doctrine pour l'utilisation des blindés, chaque pays développant sa stratégie et les blindés pour la soutenir : la Bundeswehr développait des chars mobiles (Leopard 1) tandis que la British Army développait des chars plus lourdement armés, et donc moins mobiles (Chieftain)[3].
Véhicules avec protection MRAP
Les véhicules blindés conçus spécifiquement pour résister aux mines terrestres ont été introduits pour la première fois dans les années 1970 par l’armée rhodésienne et développés à partir de 1974 avec le véhicule blindé de transport de troupes Hippo (en)[47].
Les véhicules MRAP ont généralement des coques en forme de « V » pour dévier les forces explosives des mines terrestres ou des EEI sous le véhicule, protégeant ainsi le véhicule et les passagers[48].
Stratégie
Les chars sont majoritairement utilisés en soutien de l'infanterie. Il y a peu de batailles entre chars[3].
Insurrection de Budapest
Environ 1 130 chars furent utilisés par l'Armée rouge pour mettre fin à l'insurrection de Budapest. Les combats commencent le à 2 heures du matin quand les chars soviétiques, sous les ordres du ministre de la Défense entraient dans la ville[49].
Forces en présences
L'inde utilise déploie des chars M5 Stuart et Sherman pour faire face aux troupes pakistanaises. Les principales batailles où furent employés des chars furent l'opération militaire de Ladakh (en) et l'opération Easy (en)[50].
Stratégies
Les chars sont utilisés en soutien des troupes d'infanterie[50].
Conflit nord irlandais
Pour détruite les barricades mises en places par les forces du parti catholique, la British Army fit appel à des Centurion AVRE[51] - [52].
Forces en présence
Les Américains alignèrent des chars tels que des M41A1 Walker Bulldog ou des M48 Patton. Certains furent modifiés en chars lance-flammes[3].
Guerre des Toyota
En 1982 commence le conflit tchado-libyen qui voit la Libye envahir le Tchad après la prise du pouvoir par Hissène Habré au détriment du Gouvernement d'Union nationale de transition, soutenu par la Libye. En réponse, Mouammar Kadhafi décise d'envoyer l'armée libyenne envahir le Tchad. Pour face à cette armée équipée de chars lourds d'origine soviétique T-55 et T-62, les forces tchadiennes décident de faire appel à des pick-up Toyota Hilux en tant que technical : les pick-up sont équipé de mitrailleuses lourdes, de fusils d'assault AK-47, de lance-roquettes RPG-7, de missiles antichars français MILAN et de missiles antiaériens Stinger[2].
Cette stratégie sera payante : se déplaçant très rapidement à travers le désert, ils attaquent par surprise et ils se replient avant les les équipages libyens n'aient le temps de riposter. La grande autonomie des pick-up (augmentée par l'emport de jerricans) permet d'attaquer les forces jusque dans leur garnisons, où ils pensent être en sécurité. Les missiles antiaériens empêchent l'état-major libyen de pouvoir observer les mouvements des pick-up ou de les détruire pendant une retraite[2].
Il faut noter que les pick-up sont trop légers pour déclencher les mines antichars et trop rapides pour être touchés par l'explosions de mines antipersonnel[2].
Après la destruction de 800 blindés, le colonel Kadhafi doit accepter de signer un cessez-le-feu en [2].
Post guerre froide
Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe
Le , 34 représentants des États de l'OTAN et du pacte de Varsovie signent un accord visant à « remplacer l'affrontement militaire par un nouveau modèle de relations de sécurité entre tous les États Parties, fondé sur la coopération pacifique, et ainsi de contribuer à surmonter la division de l'Europe. »[53]
Le traité vise cinq catégories des forces armées conventionnelles :
- chars de bataille ;
- véhicules blindé de combat ;
- artillerie ;
- avions de combat ;
- hélicoptères de combat[53].
L'accord garantie la destruction de 100 000 armes lourdes, dont 33 000 chars, la plupart par l’Union soviétique[54].
Opération Bøllebank
En 1991, la Yougoslavie est en guerre civile. Plusieurs affrontements auront lieu entre les forces de l'Armée de la république serbe de Bosnie et les forces de la FORPRONU (Force de protection des Nations unies).
L’opération Bøllebank est le nom donné à l’affrontement militaire entre les forces militaires serbes de Bosnie et les unités de combat danoises, norvégiennes et suédoises composant le bataillon nordique de la FORPRONU (NORDBAT 2), à l’extérieur de la ville de Tuzla le .
Alors qu’elles tentaient de relever les forces suédoises au poste d’observation de Tango 2 au-delà du village de Kalesija, les forces danoises du régiment de dragons de Jydske ont été prises en embuscade par la brigade serbe de Bosnie Šekovići. Les forces de l’ONU ripostent avec des tirs nourris de chars Léopard. Bien qu’aucun soldat danois ou suédois n’ait été tué dans l’opération, les estimations placent le nombre de morts serbes à 150.
C’est la première fois que les forces armées danoises mènent des opérations de combat depuis la Seconde Guerre mondiale, et c'est la source de débats et de controverses quant aux droits des forces de maintien de la paix de l’ONU d’exercer la force et de participer à des combats[55].
Forces en présence
Les forces de Saddam Hussein disposent de chars d'origine soviétique, notamment des T-72.
Les forces menées par les États-Unis disposent de chars Abrams, des VCI Bradley.
Guerre d'Afghanistan
Les Talibans reprennent le principe de la Guerre des Toyota contre les forces du général Massoud[2].
Guerre au Mali
Les groupes terroristes comme Al-Qaida et Boko Haram utilisent des pick-ups pour lutter contre les forces françaises au Mali[2].
Soutien aérien
Pour faire face à ces forces terroristes, l'armée française utilise des hélicoptères Puma, Gazelle HOT et des Tigre HAP équipés de canon de 30 mm et de 4 paniers de 12 roquettes de 68 mm. Malgré la menace des missiles antiaériens à courte portée 9K32 Strela-2, les hélicoptères sont efficaces contre les forces terroristes au Sahel[2].
Forces en présence
L'Ukraine reçoit des blindés venant des pays européens. Il y a :
- la France avec des VAB[56], des AMX-10 RC[57] et des Bastions[58] ;
- les États-Unis avec des Stryker et des Bradley[59].
En , 230 chars et 1 550 autres blindés avaient été livrés à l'Ukraine[60].
La Russie possède des chars de conception soviétique. Mais aussi des blindés plus récents tels que le BMPT Terminator[61].
Stratégies
L'armée ukrainienne pratique la guérilla : des commandos ukrainiens formés dès 2015 par les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada attaquent les convois de ravitaillement, sabotent les arrières russes et même des combats de harcèlement[62]. Les chars ukrainiens piègent les unités russes lorsqu'elles sont en convoi le long des routes[63].
Notes et références
- De Pradel de Lamaze et Sutterlin octobre 1984, p. 1771.
- Laurent Tirone, « Guerre asymétrique au Moyen-Orient », Trucks & Tanks Magazine, , p. 4-15.
- « Les chars d'assaut », La grande histoire des armées, août-septembre-octobre 2020.
- (en) Logan Nye, « 10 Tanks That Changed the History of Armored Warfare », sur Military.com, (consulté le ).
- Alain Moyat, « 1360/24 avril 1918: premier combat mondial entre chars à Villers-Bretonneux ( Somme) », sur 1914-1918: Reims dans la Grande Guerre, (consulté le ).
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- (en) « Anti-tank rifles », sur Modern Firearms (consulté le ).
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- « Guerre en Ukraine: l'art de la guérilla », sur RFI, (consulté le ).
- Slate.fr, « Un char ukrainien filmé en train d'affronter seul un convoi de blindés russes », sur Slate.fr, (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Jean de Pradel de Lamaze et Raymond Sutterlin, blindé, t. III, Paris, Larousse, (ISBN 2-03-151733-3).
- Laurent Tirone, Les armes secrètes du IIIe Reich, Ixelles éditions, (ISBN 978-2-87515-236-7).
- Jean-Yves Le Naour, La Grande Guerre, Geo (magazine), (ISBN 978-2-8104-3776-4).
- (en) Steven Mercatante, Why Germany Nearly Won: A New History of the Second War in Europe, Praeger (ISBN 978-0-7553-3639-5).
- (fi) Markku Palokangas, Suomalaisjoukkojen aseistus ja varustus, Talvisodan pikkujättiläinen, .
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- Yves Durand, Histoire de la Seconde Guerre mondiale, Éditions Complexe, , 988 p. (ISBN 2-87027-740-7, lire en ligne).
Articles connexes
- Blitzkrieg (« guerre éclair »)
- Formations de chars de la guerre froide
- Listes des véhicules blindés