GĂąvres
GĂąvres [gavÊ] est une commune du dĂ©partement du Morbihan, dans la rĂ©gion Bretagne, en France.
GĂąvres | |
Presqu'Ăźle de GĂąvres. | |
HĂ©raldique |
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Administration | |
---|---|
Pays | France |
RĂ©gion | Bretagne |
DĂ©partement | Morbihan |
Arrondissement | Lorient |
Intercommunalité | Lorient Agglomération |
Maire Mandat |
Dominique Le Vouëdec 2020-2026 |
Code postal | 56680 |
Code commune | 56062 |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Gùvrais, Gùvraise |
Population municipale |
679 hab. (2020 ) |
Densité | 361 hab./km2 |
Population agglomération |
184 853 hab. |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 47° 41âČ 23âł nord, 3° 21âČ 15âł ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 10 m |
Superficie | 1,88 km2 |
Type | Commune urbaine et littorale |
Aire d'attraction | Lorient (commune de la couronne) |
Ălections | |
DĂ©partementales | Canton de Pluvigner |
LĂ©gislatives | DeuxiĂšme circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | site officiel |
GĂ©ographie
Situation
Gùvres est située sur une presqu'ßle face à Port-Louis, à l'entrée de la rade de Lorient et à l'est de l'ßle de Groix. Gùvres est limité cÎté nord par la Baie de Locmalo et la Petite mer de Gùvres.
Description
« Dans le village de Gùvres (...) les maisons sont basses et presque couchées contre terre pour mieux résister au vent »[1].
Ă l'origine, l'extrĂ©mitĂ© rocheuse Ă©tait une Ăźle qui fut jointe au continent par un tombolo (cordon dunaire). Celui-ci est parallĂšle au continent et forme Ă marĂ©e haute la Petite mer de GĂąvres, une lagune s'Ă©tendant sur 350 hectares, zone traditionnelle de pĂȘche Ă pied de palourdes et coques. Ce plan d'eau est idĂ©al pour la pratique de la planche Ă voile ou du kitesurf et de la pĂȘche amateur en barque. Pour accĂ©der Ă la presqu'Ăźle par la route, il est nĂ©cessaire de passer par Plouhinec. Marcel Brunet en fait la description suivante en 1912 :
« La presqu'ßle de Gùvres est séparée du continent par une petite mer intérieure, dite Mer de Gùvres. Le flot, à marée haute, y exerce une action dévastatrice, tandis qu'à marée basse presque toute la Mer de Gùvres est asséchée, montrant sur les cÎtes des dépÎts sableux et en son milieu une vase brune, presque fluide. à marée haute, les vagues agissent comme des béliers sur tout son littoral. Les flots, depuis cinq ans, ont tellement défoncé la cÎte que celle-ci présente au Nord un faciÚs tout à fait caractéristique de falaises qui atteignent en certains endroits plus de 4 m de hauteur. (...) La [mer] de Gùvres est limitée au Sud par les dunes de la presqu'ßle de Gùvres, au Nord et à l'Est par le continent, à l'ouest par les rochers granulitiques de Port-Louis et de Gùvres. C'est entre ces deux saillies rocheuses que s'ouvre son chenal d'entrée. Les rochers, qui affleurent à marée basse sur une grande étendue, sont en partie recouverts par le flux. Ils forment de nombreux promontoires. (...) Au sud-ouest de la presqu'ßle [de Gùvres], dans les criques, vient se déposer un sable fin et blanc, qui s'étale en plages de 100 à 200 mÚtres de longueur[2]. »
GĂ©ologie
L'ex ßlot de Gùvres est constitué de granite à mica blanc qui fait face à l'Océan au sud et au sud-ouest et qui constitue des falaises sur presque tout le pourtour ; ce granite est par endroits recouvert de limon, par exemple dans l'anse au sud de l'église ; à l'est de l'ancien ßlot de Gùvres, l'estran est recouvert localement de limon noir et de tourbe[3].
Relief et conditions naturelles
La presqu'ßle de Gùvres, étirée nord-sud de Ban Gùvres au nord à la Pointe des Saisies au sud à une altitude maximale de 15 mÚtres. Son littoral est sableux dans sa partie nord, cÎté Baie de Locmalo, Anse du Goërem (au nord-ouest) et Anse des Joncs (au nord-est) ; sa partie sud présente par contre un estran rocheux découvrant assez largement à marée basse, de la Pointe de Saint-Gildas à la Pointe de Porh Guerh en passant par la Pointe de Porh Puns et la Pointe des Saisies, les basses falaises littorales étant recouvertes de dunes basses ne dépassant pas 7 mÚtres d'altitude.
- Falaise et estran rocheux cÎté ouest de la Pointe des Saisies ayant conservé des traces de leur ancienne exploitation comme carriÚre.
- La pointe de GĂąvres (Pointe des Saisies).
- Falaises basses et grottes cÎté est de la Pointe des Saisies.
- Porh Guerh et, Ă l'arriĂšre-plan, le cordon littoral portant le massif dunaire de GĂąvres-Quiberon.
- La plage au nord de Porh Guerh.
GĂąvres se trouve Ă l'extrĂ©mitĂ© nord du massif dunaire de GĂąvres-Quiberon, plus grand cordon dunaire de Bretagne, qui s'Ă©tend de la pointe de GĂąvres au fort de PenthiĂšvre, dans la commune de Saint-Pierre-Quiberon, coupĂ© seulement par la ria d'Ătel[4]. Ce massif dunaire se serait formĂ© il y a 2 500 ans environ et plus de 800 espĂšces vĂ©gĂ©tales y sont inventoriĂ©es ; il comprend des zones humides d'origine naturelle comme l'Ă©tang du Cosquer Ă Erdeven ou Le Bego Ă Plouharnel, GlĂ©ric, Len Vraz, et d'autres d'origine anthropique comme les anciennes carriĂšres de sable de Kerminihy et de Kervegant. Cet espace naturel est menacĂ© par la surfrĂ©quentation touristique, l'existence de dĂ©charges sauvages et la prolifĂ©ration d'espĂšces invasive, mais d'importantes mesures de protection ont Ă©tĂ© prises (crĂ©ation de cheminements piĂ©tonniers et cyclables, pose de ganivelles, etc.)[5].
Le massif dunaire est devenu le le 18e Grand site de France sous le nom de « Dunes sauvages de Gùvres à Quiberon »[6].
Le collectif "Le peuple des dunes" a été créé le à Gùvres afin de s'opposer aux projets d'extraction de granulat marin au large du Massif dunaire de Quiberon-Gùvres. Une manifestation a notamment été organisée le dimanche à Erdeven sur la plage de Kerhillio.
Urbanisme
Typologie
Gùvres est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [7] - [8] - [9].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lorient, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 31 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[10] - [11].
La commune, bordĂ©e par l'ocĂ©an Atlantique, est Ă©galement une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[12]. Des dispositions spĂ©cifiques dâurbanisme sây appliquent dĂšs lors afin de prĂ©server les espaces naturels, les sites, les paysages et lâĂ©quilibre Ă©cologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilitĂ©, en dehors des espaces urbanisĂ©s, sur la bande littorale des 100 mĂštres, ou plus si le plan local dâurbanisme le prĂ©voit[13] - [14].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne dâoccupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des forĂȘts et milieux semi-naturels (54,4 % en 2018), en augmentation par rapport Ă 1990 (39,9 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : milieux Ă vĂ©gĂ©tation arbustive et/ou herbacĂ©e (54,4 %), zones urbanisĂ©es (31,2 %), zones industrielles ou commerciales et rĂ©seaux de communication (12,1 %), zones humides cĂŽtiĂšres (2,2 %)[15].
L'IGN met par ailleurs Ă disposition un outil en ligne permettant de comparer lâĂ©volution dans le temps de lâoccupation des sols de la commune (ou de territoires Ă des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă aujourd'hui)[16].
Toponymie
En breton, le nom de la commune est Gavr.
Il a été attestée sous les formes le Gavffre au Xe siÚcle, Le Gauffre au XVe siÚcle, Kergasvre en 1540, L'isle de Gafvre en 1661, Gavre en 1693, Gavre au XVIIIe siÚcle, et Grave en 1815 [17] - [18].
Le toponyme provient du breton gavr [ËÉĄawr] qui signifie chĂšvre[19]. L'Ăźle serait donc l'Ile aux ChĂšvres ou la Pointe de la ChĂšvre [20].
GĂąvres s'Ă©crivait le plus souvent "GĂąvre" au XIXe siĂšcle, mais l'Ă©criture "GĂąvres" a fini par s'imposer.
Les Gùvrais sont surnommés les Mangeurs d'oreilles : l'origine de ce surnom proviendrait d'un match de football qui, dans la décennie 1960, aurait mal tourné ; un footballeur gùvrais aurait croqué le lobe d'une oreille d'un adversaire en plein match[21] !
Histoire
Préhistoire
Le tumulus de GoĂ«ren a Ă©tĂ© dĂ©couvert lors de travaux d'arasement de la dune en 1963[22]. Il est composĂ© d'un dolmen recouvert d'un cairn. L'ensemble du monument mesure 27 mĂštres de long et de 16 Ă 18 mĂštres de large. FouillĂ© entre 1964 et 1967 sous la direction de Jean L'Helgoualc'h, il a Ă©tĂ© classĂ© monument historique en 1965 ; l'Ătat l'a achetĂ© en 1970[23].
- Tumulus de Goërem : vue d'ensemble depuis le sud-est.
- Tumulus de Goërem : vue de l'entrée depuis le sud-ouest.
- Tumulus de Goërem : vue du couloir d'entrée.
- Meule ovale et concave en granite datant du néolithique trouvée dans le dolmen de Goërem (Musée de Bretagne).
Antiquité
Une voie romaine venant de Nantes et Vannes (Darterium) et se dirigeant sur Quimper (Civitas Aquilonia) en longeant d'assez prÚs le littoral possédait un embranchement qui la quittait prÚs du bourg de Landévant et se dirigeait sur Gùvres, en passant par Nostang et parvenait à Gùvres ou cinq découvertes de vases remplis de monnaies romaines (des monnaies datant de Galien, Salonine, Postume, Tetricus I, Tetricus II et Claude II) ont été faites successivement entre 1851 et 1865 ; trois autres ont lieu en 1902[24].
Moyen-Ăge
Gùvres est un démembrement de la paroisse de l'Armorique primitive de Plouhinec et appartint par la suite à la paroisse de Riantec jusqu'en 1868.
AprÚs les invasions normandes, un prieuré bénédictin, dont le siÚge se trouvait sur le territoire de Gùvres, dénommé alors "Loqueltas" ("lieu de saint Gildas"), possédait alors toutes les terres de Gùvres, Port-Louis, Locmiquélic, Riantec Plouhinec et une partie de Merlevenez que les ducs de Bretagne, notamment François II, leur avaient concédé et sur lesquelles ils disposaient des droits de haute, moyenne et basse justice ; ce prieuré disposait de deux moulins à vent, celui de Ban-Gùvres[Note 3] (situé sur les hauteurs du Lohic) et celui du Sales ; le prieuré était sous la juridiction de l'abbaye de Saint-Gildas de Rhuys[25].
La chapelle du prieuré, de style roman subsista jusqu'en 1896 ; la fontaine Saint-Gildas, voûtée en pierre et dans laquelle on descend par un escalier de 17 marches, existe encore de nos jours[26]. Le manoir du prieuré était situé nettement plus à l'est, entre les Bourgs de Riantec et de Plouhinec[27].
Gùvres décrit au XVIIe siÚcle
Dubuisson-Aubenay décrit ainsi Gùvres en 1636 : « La péninsule appelée Gùvres est séparée du bourg de Blavet par un bras de mer bien fort et courant de 100 pas de largeur. Là est le hameau, avec la chapelle de saint Gildas, siÚge d'un prieuré de 3 000 livres de rente, dépendant de l'abbaye de Saint-Gildas (...). Le manoir dudit prieuré est à une lieue de là plus loin que Riantec à une lieue et demie, tout au bout de ladite péninsule qui joint à la terre ferme par un isthme de 150 ou 200 pas de largeur (...). Au bout de l'isthme de Gùvres est un étang d'eau douce qui est assez étroit mais long d'une lieue et cÎtoyant la mer à 200 pas prÚs. Ledit manoir est possédé par le sieur de Pontroger[28], gentilhomme normand d'auprÚs de Granville et neveu résignataire séculier du feu prieur religieux de Saint-Guédas de Rhuys »[29].
Le prieurĂ© Ă©tait alors en commende, le prieur prĂ©levant la treiziĂšme gerbe. « Des marais Ă sel (...), au nombre de 38 Ćillets[Note 4], avec leurs vasiĂšres et appartenances, plus une pĂȘcherie assez proche desdits marais » sont Ă©galement citĂ©s[30].
Un grand isolement
« Dans le passĂ©, les habitants de la presquâĂźle de GĂąvres dans le Morbihan vivaient comme des Ăźliens. LâextrĂ©mitĂ© de la presqu'Ăźle, oĂč Ă©taient implantĂ©es les habitations, Ă©tait reliĂ©e au continent par un Ă©troit cordon dunaire. Aucune route nâexistait entre GĂąvres et Plouhinec. La vie Ă©tait organisĂ©e autour de trois villages, « Gavre, Ban-Gavre et Kersahu »[31].
« Les 7 km du cordon dunaire n'étaient quasiment jamais empruntés. Ce n'était pas facile d'avancer dans le sable, encore moins sur une telle distance »[32].
Outre les passages en bateau entre GĂąvres et Port-Louis, deux guĂ©s permettaient la traversĂ©e de la Petite mer de GĂąvres : l'un partait plus loin que Kersahu jusquâĂ l'Ăźle de Kerner pour rejoindre Riantec et lâautre Ă la frontiĂšre de GĂąvres et Plouhinec, au lieu dit Toull laka barzh, jusquâau village de Kerfaute. Pour ce deuxiĂšme guĂ©, il y avait du cĂŽtĂ© GĂąvres un mĂąt avec au sommet une barrique qui permettait de juger la hauteur de l'eau, d'oĂč son nom "GuĂ© de la barrique"[31]
L'histoire de GĂąvres est liĂ©e au mĂ©tier de la pĂȘche cĂŽtiĂšre et de la pĂȘche hauturiĂšre avec une prĂ©dilection pour la sardine, avant de devenir une place stratĂ©gique aux XVIIe et XVIIIe siĂšcles, parallĂšlement au dĂ©veloppement des ports de Lorient et de Port-Louis. Faute de port, les bateaux de pĂȘche s'ancraient Ă l'entrĂ©e de la Petite mer de GĂąvres[27].
La premiĂšre navette maritime reliant GĂąvres Ă Port-Louis fut mise en service le [33].
Importance de la presqu'Ăźle au XVIIIe siĂšcle
Le fort de Porh-Puns est construit en 1695 ; il constitue une défense avancée de la rade de Port-Louis dans laquelle la Compagnie des Indes s'est installée en 1666. Il servit par la suite à protéger le port de guerre de Lorient, croisant ses feux avec le fort de Locqueltas (en Larmor-Plage), situé en face sur l'autre rive de la rade. En forme générale de fer à cheval, son accÚs terrestre était coupé à l'origine par un fossé équipé d'un pont-levis. L'ennemi (anglais le plus souvent à l'époque) venant le plus souvent de la mer, la plate-forme de tir se développe à l'ouest et au nord[34].
- Carte de GĂąvres vers 1700 1.
- Carte de GĂąvres vers 1700 2.
- Carte de GĂąvres vers 1750 1.
- Carte de GĂąvres vers 1750 2.
- Le fort de Porh Puns.
La « Commission de Gùvre »
Une batterie en terre dĂ©fendant l'entrĂ©e de la presqu'Ăźle, la Redoute verte (ou Fort Vert) fut construite en 1745 ; elle fut revĂȘtue de maçonnerie en 1829.
Le Ministre de la Marine Hyde de Neuville choisit en 1829 ce site de dunes de vaste Ă©tendue et quasi inhabitĂ© (Ă l'exception de marais salants qui avaient Ă©tĂ© crĂ©s par les moines du PrieurĂ© de GĂąvres et du hameau de Kersahu) qui avait l'avantage d'ĂȘtre Ă proximitĂ© de Lorient, pour y crĂ©er la « Commission chargĂ©e des expĂ©riences sur la plage de GĂąvre », vite appelĂ©e plus briĂšvement « Commission de GĂąvre » afin d'y mener une sĂ©rie d'essais concernant « lâĂ©tendue des portĂ©es, lâexactitude du tir, la vitesse initiale des projectiles pleins et creux et les effets quâils peuvent produire sur les murailles des bĂątiments de guerre[35]. »
Les expériences menées par l'artillerie de Marine jusqu'en 1864 ont été compilées dans le « Traité de balistique expérimentale » (1884) de Félix Hélie. En 1873 un journaliste du Petit Journal, qui visite le champ de tir de Gùvres, écrit qu'il « est admirablement disposé, la surface est presque plane et il longe la mer »[36].
Gùvres au XIXe siÚcle avant la création de la commune
Une enquĂȘte publique concernant un Ă©ventuel rattachement de GĂąvres Ă Port-Louis fut organisĂ©e en 1838 ; en effet pour se rendre Ă Riantec, dont GĂąvres dĂ©pendait, par exemple pour les baptĂȘmes, mariages et enterrements, les Gavrais devaient traverser le bras de mer les sĂ©parant de Port-Louis, puis parcourir les 3 km sĂ©parant cette localitĂ© de Riantec[33] ; mais ce projet n'aboutit pas, les GĂąvrais restant trĂšs majoritairement favorables Ă leur maintien dans la paroisse de Riantec[37].
En juin 1850 des pĂȘcheurs de GĂąvres ramenĂšrent Ă la cĂŽte un baleineau pris dans leurs grapins, d'une longueur de plus de 15 mĂštres[38]. Vers la mi-dĂ©cembre 1850 le sloop la Sophie, parti de Nantes Ă destination de Saint-Louis-du-SĂ©nĂ©gal, qui avait voulu se mette Ă l'abri de la tempĂȘte entre Groix et le continent, se brisa en mille morceaux Ă la pointe de GĂąvres ; l'Ă©quipage fut noyĂ© Ă l'exception du subrĂ©cargue trouvĂ© inanimĂ©, mais que l'on parvint Ă sauver[39].
Les travaux de construction des deux cales ouest et est Ă Ban GĂąvres commencent en 1859 et s'achĂšvent en 1870.
Les pĂȘcheurs de GĂąvres participaient tous les ans, le jour de la Saint-Jean (24 juin), comme ceux des ports voisins, Ă la FĂȘte des Courreaux de Groix[40].
Une épidémie de choléra survint à Gùvres en mars 1866[41].
Le drame du
Le dimanche le bateau assurant le passage entre Port-Louis et GĂąvres, parti de la cale de Pennarun-Locmalo avec de nombreux passagers, surchargĂ©, chavira Ă la suite d'une fausse manĆuvre du patron qui aurait virĂ© de bord trop brutalement car il avait vu que son bateau risquait d'ĂȘtre drossĂ© sur les roches de Belhor. « C'Ă©tait un spectacle horrible qui s'offrait Ă ce moment ; la mer se couvrait de tĂȘtes humaines, trĂšs rapprochĂ©es les unes des autres en formant un vĂ©ritable chapelet. Ils Ă©taient comme compulsivement cramponnĂ©s les uns aux autres (...). Il y a eu dix personnes qui ont pu Ă©chapper Ă la mort. Quant aux victimes, on n'en connaĂźt pas le nombre (...) parce que les passagers Ă©taient pour la plupart des engagĂ©s Ă la pĂȘche Ă la sardine, et qu'ils n'avaient pas leur famille Ă GĂąvres, et que, par consĂ©quent, ils n'ont pu encore ĂȘtre rĂ©clamĂ©s ; d'ailleurs, Ă©trangers Ă la localitĂ©, leurs noms et leur nombre prĂ©cis ne peuvent ĂȘtre fixĂ©s par ceux qui se sont sauvĂ©s. On estime cependant qu'il y a 20 Ă 25 morts »[42].
Gùvres au XIXe siÚcle aprÚs la création de la commune
Un décret du du ministre de l'intérieur érige en commune distincte « la presqu'ßle de Gavres et l'ßle de Ksalm », distraits de la commune de Riantec ; le chef-lieu de la nouvelle commune est fixé à Gùvres[43]. Gùvres est aussi érigé en paroisse le .
à peine Gùvres avait-il été érigé en commune indépendante qu'une polémique oppose des habitants de Riantec au maire de Gùvres à propos de la coupe du goémon de rive, le maire de la nouvelle commune ayant décidé par décret d'en réserver le droit aux seuls habitants de Gùvres sur son territoire communal. L'affaire alla jusqu'en Cour de cassation[44].
Une Ă©cole publique mixte ouvre en 1871, tenue par la congrĂ©gation des Filles de JĂ©sus ; une Ă©cole des garçons, distincte, Ćuvre en 1873[37].
En 1884, la direction des Travaux Maritimes décide la construction de la « Route du Polygone », achevée en 1886, ce qui crée enfin un accÚs routier à Gùvres.
Le , un éboulement fit cinq victimes dans une carriÚre exploitée par le curé de Gùvres dans le but de construire la nouvelle église de la commune[45]. En mai 1888, des incidents opposÚrent le curé qui avait invectivé en chaire une vieille femme qui avait oublié le sou nécessaire pour payer le droit d'occuper sa chaise dans l'église pendant la messe à des paroissiens lassés de ses méthodes autoritaires[46].
Benjamin Girard écrit en 1889 que « cette petite commune n'a d'autre importance que celle que lui donne sa proximité du beau et vaste champ de tir qui porte son nom et appartient à la marine. On y trouve quelques usines pour la préparation de la sardine. L'église de Gùvres est accolée à une ancienne chapelle romane, prÚs de laquelle est une fontaine voûtée en pierre, qui a un escalier de dix-sept marches. La création d'un port à Gùvres a été approuvée en 1886 ; les travaux, on l'espÚre, commenceront dans un avenir prochain »[47].
En 1893, une nouvelle épidémie de choléra frappe 36 personnes à Gùvres, provoquant six décÚs, dont celui de l'ancien maire Jean-Louis Rinfrais.
Le , environ 1 500 pĂȘcheurs, y compris 300 patrons de barques, de Port-Louis, GĂąvres, Riantec, Plouhinec et PlĆmeur, dĂ©cidĂšrent de ne plus prendre la mer, protestant contre le prix auquel leurs sardines Ă©taient achetĂ©s par les usiniers et les conditions gĂ©nĂ©rales de vente[48]. En 1897, une grĂšve Ă©clata parmi les pĂȘcheurs de sardines : « ils refusent d'aller Ă la pĂȘche si les usiniers ne consentent pas Ă payer au moins cinq francs le mille » Ă©crit le journal La Croix du [49].
Une mairie-Ă©cole est construite en 1898.
Dans la nuit du , un bateau de pĂȘche, le Jeune-Alphonse, montĂ© par 15 hommes de GĂąvres, se perdit dans l'archipel des GlĂ©nan ; deux marins trouvĂšrent la mort dans ce naufrage[50].
La Belle Ăpoque
En 1906, la revue catholique Le Correspondant dĂ©plore qu'Ă GĂąvres, de mĂȘme que dans les ports voisins, on ne voit que trĂšs peu d'hommes Ă la messe, mais que les femmes par contre y assistent nombreuses[51].
La construction du port
Le port, en projet depuis 1884, est enfin construit en 1908 et 1909.
La crise sardiniĂšre
La crise sardiniĂšre frappa durement les pĂȘcheurs de GĂąvres en 1908. Le journal L'Ouest-Ăclair Ă©crit dans un article intitulĂ© "La dĂ©tresse des pĂȘcheurs sardiniers" : « Ă GĂąvres, on peut voir tous les jours, Ă l'heure de la marĂ©e, des centaines de femmes et d'enfants descendre le long des rochers et des grĂšves qui entourent la presqu'Ăźle. La cueillette des coquillages, bigorneaux, palourdes, etc. commence : elle dure tout le temps de la marĂ©e. On fait deux parts de la pĂȘche : l'une rĂ©servĂ©e Ă la nourriture de la famille, l'autre au mareyeur. Le gain que donne cette pĂȘche Ă la famille n'est pas trĂšs abondant (...) »[52].
Dans le mĂȘme article est dĂ©crit le rythme de vie habituel des pĂȘcheurs de GĂąvres : « Dans le cours de l'annĂ©e, ces pĂȘcheurs se livrent successivement Ă trois pĂȘches diffĂ©rentes : en hiver "ils font" le mulet, au printemps le maquereau, et, en Ă©tĂ© la sardine. De ces trois pĂȘches, celle de la sardine est la plus importante et la plus lucrative. Elle dure environ cinq longs mois, depuis juin jusqu'Ă fin octobre. Quand elle est abondante, pour quelques mois au moins, elle donne un peu d'aisance et de bien-ĂȘtre Ă nos populations du littoral. (...) Cependant, tout bien considĂ©rĂ©, le rendement moyen des pĂȘches Ă la sardine qui passent pour abondantes aux yeux des pĂȘcheurs eux-mĂȘmes, est relativement peu Ă©levĂ© : 250 ou 300 francs pour cinq mois de dur labeur ! (...) Mais hĂ©las ! voilĂ de longues annĂ©es que de pareils gains n'ont pas Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s par les pĂȘcheurs de GĂąvres pendant la pĂȘche d'Ă©tĂ©. La sardine abandonne nos rivages, crie-t-on de tous cĂŽtĂ©s. (...) Les campagnes de pĂȘche de 1904-1905-1906 ont Ă©tĂ© peu lucratives pour nos pĂȘcheurs (...). Quant Ă la campagne de 1907, elle a Ă©tĂ© nulle comme rendement. (...). Tous les GĂąvrais font en Ă©tĂ© la pĂȘche de la sardine. La population tout entiĂšre de la presqu'Ăźle vit de cette industrie. (...) Autant dire que le marin-pĂȘcheur [n'a plus] d'autre ressource que celle d'empĂȘcher, par tous les moyens, sa nombreuse famille de toucher le dernier fonds de la misĂšre et peut-ĂȘtre mĂȘme de mourir de faim »[52].
Le recteur de GĂąvres, Le Bars, incita les pĂȘcheurs de sa paroisse Ă faire des jardins ouvriers, Ă la fois pour occuper leur temps Ă terre, lutter contre l'alcoolisme et procurer Ă leurs familles durement touchĂ©es par la crise sardiniĂšre quelque nourriture d'appoint. Il rĂ©digea notamment un calendrier horticole en langue bretonne qui fut distribuĂ© aux pĂȘcheurs de la rĂ©gion[53].
Lors de la tempĂȘte du , le bateau de pĂȘche Colette sombra prĂšs de la Pointe de GĂąvres ; le naufrage fit deux victimes. La mĂȘme tempĂȘte jeta deux chaloupes de pĂȘche, le Pelletan et l' Ătoile-des-Mers, sur les rochers de Ban GĂąvres[54]. Le le naufrage du bateau de pĂȘche Marie-Louise, de GĂąvres, provoqua la noyade du mousse ; le reste de l'Ă©quipage fut sauvĂ©[55].
La PremiĂšre Guerre mondiale
Si, jusqu'en 1915, le centre d'essais de l'artillerie de Marine de l'Ăźle Saint-Michel produit essentiellement des poudres et des obus (les premiers projectiles Ă fausse ogive tirĂ©es sur le front en 1915 Ă©taient des obus dessinĂ©s et Ă©tudiĂ©s Ă GĂąvres), les savants mobilisĂ©s y perfectionnent aussi les mĂ©thodes de calcul pour les trajectoires des tirs contre les objectifs aĂ©riens. L'Ă©quipement se modernise : en 1916, des nouveaux appareils pour la mesure du vent Ă toute altitude, des enregistreurs de tempĂ©rature, de densitĂ© et d'humiditĂ© de l'air en 1918. Le PrĂ©sident de la RĂ©publique vient sur place le 3 septembre 1917 se rendre compte de lâĂ©volution des tirs dâartillerie[56].
Le monument aux morts de GĂąvres porte les noms de 40 soldats et marins morts pour la France pendant la PremiĂšre Guerre mondiale ; parmi eux cinq au moins sont morts sur le front belge, dont quatre (Ămile Guillaume, Yves Le Guen, Lucien Padellec et Charles Quer) dĂšs 1914 ; trois au moins sont morts dans les Balkans consĂ©cutivement Ă l'ExpĂ©dition de Salonique (Louis Gallic, marsouin au 54e rĂ©giment d'infanterie coloniale, tuĂ© Ă l'ennemi le dans l'actuelle MacĂ©doine du Nord ; Ămile Corvec, marin mort des suites de ses blessures sur son bateau, le cuirassĂ© Justice, Ă AthĂšnes le et BenoĂźt Mollo Ă Salonique le ) ; deux au moins sont des marins morts en mer (Nicolas Galiote, mort lors du naufrage du contre-torpilleur Dague victime d'une mine dĂ©rivante en Mer Adriatique le et FĂ©lix Thomas le Ă bord du trois-mĂąts Pierre-Antonine);la plupart des autres sont morts sur le sol français : Caporal Prado Louis du 6Ăšme rĂ©giment du GĂ©nie tuĂ© au combat le 02 septembre 1916 Ă Longueval (Aisne), Ă l'exception d'Ădouard LescoĂ«t, marin Ă bord du croiseur cuirassĂ© Jeanne-d'Arc, mort de maladie le Ă Sfax (Tunisie) ; deux (Joseph Duic et Georges Le Bihan) sont morts en 1919, donc aprĂšs l'armistice[57].
Des prisonniers de guerre allemands furent internés à Gùvres pendant la PremiÚre Guerre mondiale[58].
L'Entre-deux-guerres
Le pardon de Gùvres, en l'honneur de saint Gildas, était organisé chaque année au mois de septembre[59].
GĂąvres Ă©tait un port de pĂȘche petit mais actif : par exemple, le journal L'Ouest-Ăclair du Ă©crit que le 21 mai de cette annĂ©e-lĂ 8 bateaux sont sortis pĂȘcher la sardine (12 bateaux le lendemain), ramenant de 400 Ă 500 sardines par bateau et 25 sortis pĂȘcher le maquereau, en ramenant en moyenne de 300 Ă 400 par bateau[60].
En novembre 1919, la chaloupe de pĂȘche Jeune-CĂ©cile, de GĂąvres, sombra, victime de la tempĂȘte, au large de DoĂ«lan : son Ă©quipage parvint Ă regagner la cĂŽte[61]. Le l'Ă©pave d'une chaloupe de pĂȘche de DoĂ«lan, immatriculĂ©e 4 105 Ă Concarneau, chavirĂ©e sur tribord et le mĂąt brisĂ©, fut retrouvĂ©e sur la cĂŽte de GĂąvres[62]. Le , le Surcouf fut jetĂ© Ă la cĂŽte sur les rochers de GĂąvres, mais put ĂȘtre renflouĂ©[63]. Le , le remorqueur Larmor, de Lorient, s'Ă©choua Ă la pointe des Saisies, mais il put ĂȘtre renflouĂ©[64]. Le , la goĂ©lette Ă moteur Virgo-Fidelis, en plein brouillard, se jeta sur les rochers Ă proximitĂ© du sĂ©maphore de GĂąvres, subissant de graves avaries ; elle put toutefois ĂȘtre renflouĂ©e[65]. Le , le dundee Ă moteur Avenir du Marin, de Lorient, victime d'une forte houle (presque un raz-de-marĂ©e) se perdit sur les rochers de GĂąvres avec ses sept hommes d'Ă©quipage[66]. Le , le guetteur du sĂ©maphore de GĂąvres dĂ©couvrit en regardant vers l'est un navire immergĂ© dont seul le mĂąt, auquel un homme Ă©tait agrippĂ©, Ă©mergait : c'Ă©tait le patron de l' Anse du Sach, un thonier d'Ătel ; les cinq hommes de l'Ă©quipage furent victimes du naufrage[67].
En 1933 une "Commission de la Marine" du SĂ©nat reconnaĂźt qu'« une entrave absolue Ă©tait apportĂ©e au dĂ©veloppement normal des communes d'Ătel, d'Erdeven, de Plouharnel et de Plouhinec, par les sujĂ©tions et les dangers rĂ©sultant pour elles de la proximitĂ© du champ de tir de GĂąvres ; que le dommage ainsi causĂ© pouvait ĂȘtre assimilĂ© Ă une Ă©viction et qu'il devait donc faire l'objet d'une juste et prĂ©alable indemnitĂ© »[68].
La Seconde Guerre mondiale
Le la pinasse Ă moteur Roger, ancienne barque sardiniĂšre transformĂ©e pour pĂȘcher au chalut, de GĂąvres, sombra corps et biens aux abords des Cardinaux[Note 5] ; le naufrage, probablement dĂ» Ă des faits de guerre, fit 6 victimes (dont EugĂšne et Marc Mollo ainsi qu'Ămile Junier et Marc Breurec), toutes de GĂąvres[69].
En raison des bombardements de la région lorientaise, la mairie de Gùvres fut repliée à Mériadec, prÚs de Sainte-Anne d'Auray pendant une bonne partie de la guerre.
Le monument aux morts de GĂąvres porte les noms de 15 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles Charles Guillaume, second maĂźtre timonier, est mort lors du naufrage de son bateau des Forces navales françaises libres, le Chasseur 5 Carentan, pris dans une violente tempĂȘte, Ă une trentaine de kilomĂštres de l'Ăle de Portland, le ; Alexandre Le Corvel, rĂ©sistant, est mort en dĂ©portation le alors qu'il Ă©tait dĂ©tenu au camp de concentration de Neuengamme[57].
Le carré militaire du cimetiÚre de Gùvres abrite les tombes de cinq aviateurs dont quatre britanniques : deux (Herbert Smith et Norman Whittaker), péris en mer, leur avion Bristol Beaufort ayant été abattu le alors qu'il revenait d'une opération sur Saint-Nazaire, et trois (Evan Davies et William Hogg ), péris en mer, leur avion Avro Lancaster ayant été abattu lors d'une attaque sur la base sous-marine de Lorient ; et d'un aviateur polonais (Edward Korecki) qui était à bord d'un avion Vickers Wellington abattu le par la flak allemande lors d'une opération de largage de mines sur Lorient[70].
L'aprĂšs Seconde Guerre mondiale
Monument aux morts : Jean Mentec, lieutenant au 3e régiment étranger de parachutistes, est mort pour la France le au Tonkin pendant la Guerre d'Indochine « des suites d'une maladie contractée en service »[57].
Le GERBAM
Le GERBAM (Groupe d'Ă©tudes et de recherche en balistique armes et munitions), un des Centres d'essais de la Direction des constructions navales de la DGA (Direction gĂ©nĂ©rale de l'Armement) implantĂ© Ă Lorient, a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1972, succĂ©dant Ă la « Commission d'expĂ©rience de GĂąvres » (Centre des Ă©tudes de balistique intĂ©rieure et extĂ©rieure de l'artillerie navale) qui Ă©tait implantĂ©e localement depuis plus d'un siĂšcle. Le GERBAM dispose d'un centre d'essais, dans le domaine de l'artillerie de marine et des blindages, constituĂ© d'un polygone terrestre de 400 hectares en terrain militaire et 1 200 hectares en zone de servitude militaire, sur les dunes du littoral, entre GĂąvres et l'entrĂ©e de la presqu'Ăźle de Quiberon, d'un polygone marin entre la presqu'Ăźle de Quiberon, Belle-Ăle-en-Mer et Groix permettant des tirs en mer jusqu'Ă 50 km de portĂ©e et d'un centre informatique. En 1992, l'effectif Ă©tait de 180 personnes dont 34 cadres[71]. Le GERBAM a Ă©tĂ© intĂ©grĂ© Ă l'ETBS (Ătablissement d'ExpĂ©riences Techniques de Bourges) en 2003, devenu DGA Techniques terrestres en 2009.
L'aprĂšs Seconde Guerre mondiale
Jean Mentec, lieutenant au 3e régiment étranger de parachutistes, est mort pour la France le au Tonkin pendant la Guerre d'Indochine « des suites d'une maladie contractée en service »[57].
Blasonnement
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Les armoiries de GĂąvres se blasonnent ainsi : |
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Politique et administration
DĂ©mographie
L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1872. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[75]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2004[76].
En 2020, la commune comptait 679 habitants[Note 21], en diminution de 3,14 % par rapport Ă 2014 (Morbihan : +3,12 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Monuments
- Tumulus de Gùvres[79]. Ce tumulus, qui a servi d'aire de jeux à de nombreuses générations d'enfants gùvrais, est un dolmen à couloir sous tumulus classé monument historique en 1965. Il est aujourd'hui condamné, victime de dégradations.
- Ăglise Saint-Gildas
- Chapelle
- Fort de Porh-Puns (inscrit monument historique en 2017)
- Nombreux blockhaus datant de la Seconde Guerre mondiale, avec les portes blindées, les emplacements de canons, de mortiers et de mitrailleuses. Ces blockhaus gardaient l'entrée de la rade de Lorient, qui était durant la Seconde Guerre mondiale une base importante pour les sous-marins de la Kriegsmarine.
- Brise-lame protégeant le port des marées et du vent.
- L'Ă©pave du SMS ThĂŒringen, cuirassĂ© allemand du dĂ©but du XXe siĂšcle qui a servi de cible pour le centre d'essai de l'artillerie de marine, reste visible au large de la plage.
Personnalités liées à la commune
- Jean Levasseur (1909-1947), officier de marine et compagnon de la Libération. Mort accidentellement au polygone de tir de Gùvres.
Environnement
La presqu'ßle de Gùvres est un espace littoral cÎtier fragile qui bénéficie du climat océanique et de la biodiversité marine, mais qui est particuliÚrement vulnérable aux aléas climatiques.
Un combat contre un projet d'extraction de sable marin au large de la commune a été initié par l'Association de sauvegarde du littoral de la presqu'ßle de Gùvres qui assure le pilotage du Collectif le peuple des dunes. Selon la presse, l'abandon début de ce projet rassure les élus et la population[80].
En 2012, les plages de Gùvres ont bénéficié d'un large programme de réensablement. Le sable a été prélevé dans la rade de Lorient puis redistribué sur les différentes plages à l'aide d'un navire spécialisé.
Risques naturels
Un cinquiĂšme du littoral breton est exposĂ© au risque de submersion marine[81] et/ou de recul du trait de cĂŽte qui augmente avec l'Ă©lĂ©vation du niveau de la mer. Certains quartiers de GĂąvres sont effectivement dĂ©jĂ situĂ©s sous le niveau des hautes-mer et la commune a subi des dĂ©gĂąts importants lors de la tempĂȘte de 2001 et plus encore lors de celles de 2008, mais ne subira aucun dĂ©gĂąts lors des tempĂȘtes de 2014, grĂące aux multiples travaux entreprit aprĂšs la tempĂȘte de 2008. Ceci a justifiĂ© que GĂąvres soit une commune test pour le SchĂ©ma dĂ©partemental de prĂ©vention des risques littoraux mis en place par le conseil gĂ©nĂ©ral du Morbihan[81] et ses partenaires.
L'Ă©laboration d'un schĂ©ma de dĂ©fense est en cours pour protĂ©ger la digue contre les assauts de la mer pendant les grandes tempĂȘtes avec des forts coefficients de marĂ©e ou contre les surcotes liĂ©es Ă la combinaison de la marĂ©e haute, du vent venant de la mer et d'une forte dĂ©pression mĂ©tĂ©orologique continentale. Des dĂ©bats sont en cours sur l'opportunitĂ© et mĂȘme les possibilitĂ©s de lutter contre la mer, ou sur des solutions de recul et repli moins coĂ»teuses et peut-ĂȘtre parfois plus durables (par exemple une dizaine de familles dont les habitations ont Ă©tĂ© dĂ©truites Ă Criel-sur-Mer ont Ă©tĂ© relogĂ©es). Un Atlas des risques littoraux (en cours) devrait aider les gens Ă mieux choisir les lieux d'habitation et urbanisation[81].
Lors de la tempĂȘte Johanna[82] (survenue dans la nuit du 10 au ), une partie de GĂąvres a Ă©tĂ© inondĂ©e. Ă la suite de la tempĂȘte Xynthia, le niveau d'ensablement a profondĂ©ment diminuĂ©, or c'est le sable qui protĂšge de l'Ă©rosion marine en jouant un rĂŽle d'amortisseur naturel, d'oĂč la nĂ©cessitĂ© d'opĂ©rer des apports de sable (la dune le long de la Grande Plage a Ă©tĂ© surĂ©levĂ©e d'1,60 mĂštre) [83]. L'accĂšs terrestre Ă GĂąvres est menacĂ© par l'Ă©rosion du tombolo long de 6 kilomĂštres qui le permet. Sa protection va entraĂźner des dĂ©penses importantes : une enveloppe de deux millions d'euros est dĂ©jĂ assurĂ©e en 2020, mais risque fort de ne pas suffire, selon le maire Dominique Le VouĂ«dec[84].
Si les prĂ©visions sont exactes, le cordon ombilical que constitue la route du Polygone sera submergĂ© Ă l'horizon 2100, peut-ĂȘtre avant, et GĂąvres redeviendra une Ăźle[85].
Tourisme
- Gùvres possÚde de trÚs belles plages, à la fois de sable et de roches. Les principales plages sont : la Grande Plage, la plage du Petit-Goërem et celle du Grand-Goërem.
- Deux campings sont disponibles.
- Plusieurs appartements Ă louer sont disponibles sur la presqu'Ăźle.
Voies de communication et transports
Voies routiĂšres
Le village étant une presqu'ßle, il n'y a qu'une seule route d'accÚs, passant par Plouhinec. Cette route d'accÚs traverse un terrain militaire, le Polygone de tir de Gùvres, un ancien centre d'essai militaire de la Délégation générale pour l'Armement (DGA) qui a désormais fermé ses portes.
Transports en commun
La commune de Gùvres est desservie par le réseau CTRL[86] :
Ligne | B4 | GĂąvres - EmbarcadĂšre â Port-Louis - Locmalo (Bateau) |
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Ban signifie embouchure.
- Un Ćillet est un bassin de marais salant.
- Les Cardinaux sont Ă l'est de l'Ăźle d'HĆdic.
- Pierre Cadoret, né en 1815 à Riantec, décédé le à Gùvres.
- Jean-Baptiste DevÚze, né le à Nantes. Son frÚre Jean-Marie DevÚze (1838-1892) était fabricant de conserves alimentaires à Groix.
- Jean-Louis Rinfrais, né le à Plouhinec, décédé le à Gùvres.
- François Mollo, né le à Gùvres, alors commune de Riantec ; décédé le à Gùvres.
- Marc Le Guen, né le à Gùvres, alors commune de Riantec ; décédé le à Gùvres.
- Jean-François PaubÚze, né en 1884, décédé le à Gùvres.
- Joseph Daniel, né le à Gùvres, décédé le à Gùvres.
- Alexis Dréan, né le à Gùvres, décédé le à Gùvres.
- Henri Padellec, né le à Gùvres, décédé le à Lorient.
- René Quer, né le à Gùvres, décédé le à Lorient.
- Georges Carton, né le à Gùvres.
- Né à Gùvres, décédé en 1997 en cours de mandat.
- Né à Paris, décédé en juillet 2015.
- Henri Quer, né le à Gùvres
- Dominique Le Vouëdec, né le à Hennebont.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
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- le site de la CTRL
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site de la mairie de GĂąvres
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