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Artillerie de marine

L’artillerie de marine est une spécialité, au même titre que l'infanterie de marine, des troupes de marine françaises.

Historique

Création et différentes organisations

L'artillerie de marine apparaît en 1645. Néanmoins, sa création officielle date du , quand deux compagnies voient le jour à Brest et Toulon. Une troisième est créée à Rochefort en 1694. En 1761, il existe neuf brigades d'artillerie de la marine à terre. En 1769, sous l'impulsion du chevalier de Fautras, major du port de Brest, est constitué le Corps royal d'artillerie de la marine, qui comprend alors neuf brigades. En 1784, il devient le Corps royal de l'artillerie des colonies. En 1786, on voit apparaître un « corps royal des canonniers matelots ».

Sous la Révolution française

En 1792, la marine est dotée de deux régiments d'artillerie : le 1er, stationné à Brest, et le 2e, basé à Toulon. L'artillerie de marine joue un rôle prépondérant dans toutes les campagnes sur mer, mais aussi sur terre. En 1795, le corps est réparti en sept demi-brigades à trois bataillons, il est constitué des bataillons d'outre-mer. En 1803, les demi-brigades sont remplacées par quatre régiments, le 1er (Brest), le 2e (Gênes, Brest et Toulon), le 3e (Rochefort) et le 4e (Lorient). Ils constituent la base de toute l'organisation jusqu'en 1900.

Premier Empire

Soldat napoléonien à pied, tenant son fusil sur l'épaule gauche, portant un bicorne avec un petit plumet tricolore, des épaulettes rouges, une longue veste bleu foncé, un pantalon bleu foncé, avec un paquetage et un sabre sur le côté gauche.
Artilleur de marine en tenue de campagne, 1813. Illustration de Gaston Roullet.

Le , l'artillerie de marine est rĂ©organisĂ© et prend le titre de « corps impĂ©rial ». De 1804 Ă  1808, toutes les troupes de marine prĂ©sentes dans les colonies françaises sont rapatriĂ©es en France et stationnĂ©es dans les ports. Elles y sont instruites au service de l'infanterie et de l'artillerie[1]. Le , NapolĂ©on Ier dĂ©crète que l'effectif des rĂ©giments d'artillerie de marine passera de 150 Ă  250 hommes[2]. En 1812, treize de leurs officiers prennent part Ă  la campagne de Russie, et au dĂ©but de l'annĂ©e 1813, les artilleurs de marine sont mis Ă  la disposition du ministère de la Guerre[2].

Vingt bataillons sont regroupĂ©s Ă  Mayence[2] avant de constituer la majeure partie du 6e corps d'armĂ©e du marĂ©chal Auguste Marmont, qui compte 16 000 soldats[1]. EngagĂ©s en 1813 dans la campagne d'Allemagne, les troupes d'artillerie de marine participent Ă  la bataille de LĂĽtzen, le , au sein de la division du gĂ©nĂ©ral Jean Dominique Compans. PositionnĂ©es près du village de Starsiedel, elles subissent le tir de 150 pièces d'artillerie[3]. La cavalerie coalisĂ©e charge le 1er rĂ©giment, qui forme le carrĂ© et repousse tous les assauts[4]. Le marĂ©chal Marmont Ă©crit Ă  propos de la conduite du 1er qu'« il montra ce qu'une bonne infanterie peut contre la cavalerie. »[3]. Le 1er rĂ©giment perd au cours de la bataille 742 tuĂ©s et 350 blessĂ©s, soit le tiers de son effectif[5]. Les artilleurs de marine sont Ă©galement prĂ©sents Ă  Bautzen, puis Ă  Dresde. Du 16 au , les quatre rĂ©giments des troupes de marine combattent pendant la bataille de Leipzig, particulièrement Ă  Möckern. Le village, tenu par le 2e de marine, est attaquĂ© par le 1er corps d'armĂ©e prussien en surnombre, contraignant les dĂ©fenseurs Ă  reculer après un affrontement honorable. Le gĂ©nĂ©ral Joseph Lagrange lance alors Ă  la baĂŻonnette la 2e brigade de sa division, dont fait partie le 4e de marine, qui refoule les Prussiens et rĂ©occupe le terrain[6]. Ă€ la fin des combats, les soldats de marine accusent de très lourdes pertes, le 2e rĂ©giment ayant par exemple 1 178 hommes tuĂ©s ou blessĂ©s[5]. Ils prennent encore part Ă  la bataille de Hanau, le . Le 3e de marine inscrit cet affrontement Ă  son Ă©tendard[5].

Le courage et le comportement des marins pendant la campagne d'Allemagne les font considĂ©rer comme les meilleures unitĂ©s de l'armĂ©e, avec la Garde impĂ©riale[7]. Au , des 17 338 artilleurs de marine prĂ©sents au dĂ©but de l'annĂ©e, seuls 3 661 sont encore dans les rangs. 2 412 sont morts, 729 sont blessĂ©s et 2 319 ont Ă©tĂ© faits prisonniers[8].

XXe siècle

Le , l'artillerie de marine est rattachée à l'Armée de terre et prend alors le nom d'Artillerie Coloniale. À chaque siècle, les régiments d'artillerie de marine sont présents dans tous les conflits du globe.

XXIe siècle

En 2016, il reste le 3e et le 11e régiment d'artillerie de marine.

Étendards

  • Étendard du 1er rĂ©giment d'artillerie de marine.
    Étendard du 1er régiment d'artillerie de marine.
  • Étendard du 11e rĂ©giment d'artillerie de marine.
    Étendard du 11e régiment d'artillerie de marine.

Galerie


Notes et références

Bibliographie

  • Jean-Claude Laloire, Historique de l'artillerie de marine et de la colonisation française, L'Harmattan, , 94 p. (ISBN 978-2-296-49519-7, prĂ©sentation en ligne).
  • Jean TraniĂ© et Juan-Carlos Carmigniani, NapolĂ©on : 1813 - La campagne d'Allemagne, Pygmalion/GĂ©rard Watelet, , 311 p.. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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