Ethéry Pagava
Ethéry Pagava, née à Paris le et devenue en 1981 Ethéry Douai par son mariage avec Jacques Douai, est une danseuse étoile française, la plus jeune de l'histoire de la danse, avec Ludmila Tcherina, à avoir reçu ce titre.
Naissance |
Ă Paris |
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Nationalité | géorgienne |
Activité principale |
1 · ballerine 2 · chorégraphe |
Style |
romantique néoclassique |
Activités annexes | professeur de danse |
Années d'activité |
1· 1944-1964 2 · 1969-2018 |
Collaborations |
Jacques Prévert Maurice Béjart Pierre Schaeffer Jacques Douai |
MaĂźtres |
Lioubov Iegorova Boris Kniaseff Olga Preobrajenska |
ĂlĂšves | Ana Pinto |
Ascendants |
Noé Jordania Asmath Jordania Levan Pagava |
Conjoint | Jacques Douai |
Famille |
Redjeb Jordania Christine Pagava Boulez |
ScĂšnes principales
GĂ©orgienne d'orgine formĂ©e par Lioubov Iegorova Ă l'Ă©cole issue de Marius Petipa, elle commence Ă douze ans dans les Ballets des Champs-ĂlysĂ©es une carriĂšre internationale de soliste sous le parrainage de Janine Charrat et Roland Petit. EntrĂ©e en 1947 dans les Ballets de Monte-Carlo du marquis de Cuevas, elle triomphe en Juliette et restera une Somnambule inĂ©galĂ©e. Elle se produit Ă partir de 1952 en vedette indĂ©pendante et aura dansĂ© entre autres avec George Skibine, Milorad Miskovitch, Youly Algaroff, AndrĂ© Eglevsky, Ă l'occasion avec Bronislava Nijinska, Maurice BĂ©jart ou Vakhtang Tchaboukiani. PremiĂšre ballerine de 1961 Ă 1964 du nouveau Ballet national d'Amsterdam, elle se fait en 1973 chorĂ©graphe de sa propre compagnie, les Ballets Ethery Pagava. Au sein de ceux ci, domiciliĂ©s pendant vingt ans au Jardin d'acclimatation, elle dĂ©veloppe avec son futur mari une pĂ©dagogie adaptĂ©e aux trĂšs jeunes enfants tout en Ćuvrant en direction des interprĂštes comme du public, y compris dans un cadre d'Ă©ducation populaire, Ă la transmission de la tradition du ballet nĂ©o-classique hĂ©ritĂ©e des Ballets russes et de Serge Lifar, qui la prĂ©sentait comme le modĂšle de l'expressivitĂ© nĂ©cessaire au technicien de la danse pour devenir un artiste.
Biographie
Seconde génération (1932-1943)
Russe pour un quart, Ethery Pagava est Ă©levĂ©e avec sa sĆur Christine Ă Leuville-sur-Orge dans la double culture gĂ©orgienne et française[2], celle-ci Ă©tant dĂ©jĂ intimement inscrite dans le milieu dont est issue sa famille. Son jeune oncle maternel, Redjeb Jordania, nĂ© en 1921, deviendra lecteur de civilisation française Ă New York[3]. Sa mĂšre Asmath (1905-1984), poĂ©tesse surnommĂ©e Atsia, est la fille aĂźnĂ©e[2] d'une moscovite qui fut Ă©tudiante Ă la Sorbonne, Inna Koroliova[4] (1875-1967), et de NoĂ© Nikolozi Jordania, principal artisan de l'indĂ©pendance de la GĂ©orgie en 1918 puis prĂ©sident socialiste de la PremiĂšre RĂ©publique gĂ©orgienne, qui Ă partir de 1920 dirige le gouvernement en exil depuis « le chĂąteau des GĂ©orgiens ». Son pĂšre, LĂ©van Pagava (1907-1998), a Ă©migrĂ© vers la France en 1924, dans les mĂȘmes circonstances que sa future femme un temps emprisonnĂ©e, aprĂšs avoir, adolescent, participĂ© Ă l'insurrection nationale[2] Ă©crasĂ©e par le NKVD[5]. RĂ©fugiĂ© auprĂšs de la famille Jordania alors installĂ©e rue Soufflot[6], il continuera son activitĂ© militante par la voie du journalisme.
DĂšs l'Ăąge de trois ans, Ethery Pagava aime danser sur les chansons que lui chante sa mĂšre. Enfant prodige de la danse, elle est remarquĂ©e deux ans plus tard, lors d'un petit spectacle qu'a organisĂ© le curĂ© de SamoĂ«ns, par les pianistes de Lioubov Iegorova, qui eux aussi se trouvent lĂ en vacances. Sur l'insistance de ceux ci, sa mĂšre l'inscrit Ă l'Ă©cole de cette ex Ă©toile du ThĂ©Ăątre Mariinsky qui fut l'interprĂšte prĂ©fĂ©rĂ©e de Marius Petipa[7] et a fui la RĂ©volution soviĂ©tique. En dĂ©pit de son trop jeune Ăąge[8], l'enfant est acceptĂ©e, gratuitement eu Ă©gard aux faibles ressources de sa famille[6], dans le cours mixte, qui rĂ©unit une quinzaine de jeunes adolescents, dont Claude Bessy, Maina Gielgud et Wilfride Piollet[9]. C'est avec Pierre Lacotte qu'elle fait le chemin de l'Ă©cole, rĂȘvant avec lui aux Ă©toiles[6]. Elle participe, dans un tout petit rĂŽle aux cĂŽtĂ©s de George Skibine et Youly Algaroff[6], au Ballet de la Jeunesse[10], qui est prĂ©sentĂ© salle Pleyel au maĂźtre de ballet de l'OpĂ©ra de Paris, Serge Lifar, pĂ©dagogue attentif aux enfants. AuprĂšs de son intransigeant professeur, elle apprend, Ă travers une mĂ©thode propre et des exercices collectifs directement tirĂ©s des chorĂ©graphies de Petipa, Ivanoff ou Fokine, la recherche d'intĂ©rioritĂ© par la musique, lâexpressivitĂ© jusqu'au bout des doigts mais sans prĂ©ciositĂ©, l'esprit de prouesse, qui est le contraire de l'esprit de compĂ©tition, et l'illusion du naturel.
à onze ans, elle se voit attribuer un rÎle de petit amour dans le second récital de Janine Charrat et Roland Petit, encore élÚve du Ballet de l'Opéra, qui à dix neuf ans, sur un Nocturne de Chopin, présentent le [11] eux aussi salle Pleyel, devant Jean Cocteau[8] et tout le Paris de la danse sous occupation, un ambitieux travail chorégraphié par Serge Lifar, Marie Laurencin ayant dessiné les costumes[11].
L'avant garde en héritage (1944-1951)
C'est Ă lâĂąge de douze ans en un thĂ©Ăątre Sarah Bernhardt sans chauffage[12] que le Ethery Pagava commence sa carriĂšre, dans une sĂ©rie de vendredis imaginĂ©e par IrĂšne Lidova[13] pour fĂȘter, avec pour tout orchestre un piano, la fin du conservatisme vichyssois et promouvoir vingt jeunes talents[14]. Paris est encore agitĂ© par une Ă©puration sauvage et le thĂ©Ăątre se voit en cette l'occasion restituer son nom « juif » d'avant guerre. ParrainĂ©es par un Jean Cocteau garant de la perpĂ©tuation des Ballets russes, les SoirĂ©es de la danse[15] deviennent en les Ballets des Champs-ĂlysĂ©es. Le directeur artistique est Boris Kochno, fils spirituel de feu Diaghilev, qui reconnait son talent de danseuse dĂ©jĂ promise Ă un destin d'Ă©toile[16]. Avec Nina Vyroubova et IrĂšne Skorik, elle est dĂ©jĂ la relĂšve qui ne cessera dĂ©sormais d'incarner la tradition du ThĂ©Ăątre Mariinsky[17]. Le chef de ballet, Roland Petit, l'engage dâemblĂ©e comme soliste[7]. C'est lĂ , lors de la crĂ©ation de la piĂšce de thĂ©Ăątre dansĂ©e Le Rendez vous[18], dont la musique Ă©crite par Joseph Kosma illustrera le film Les Portes de la nuit, qu'elle se lie au scĂ©nariste, qui est Jacques PrĂ©vert[2]. Lors de la derniĂšre reprise Ă Covent Garden de l'inventif Les Forains, le 24 ou , un partenaire ne la rattrape pas. Au baissĂ© de rideau une annonce publique apprend Ă l'assistance royale que la ballerine au bras ballant, insensibilisĂ©e par l'enthousiasme, a terminĂ© le spectacle malgrĂ© une fracture[8].
Cette expérience d'une année est interrompue par les obligations scolaires mais l'adolescente fait ses barres avec Tessa Beaumont[19] chez Nora Kiss, qui est impitoyable avec sa meilleure élÚve[20]. Au « Studio Wacker », elle reçoit aussi les leçons de Boris Kniaseff, qui lui enseigne à faire partir le mouvement des hanches[21], de Victor Gsovsky et de Madame Rousanne (Rousanne Sarkissian), la tante de Nora Kiss. C'est dans des circonstances exceptionnelles, alors qu'elle n'appartient pas au corps du Ballet national, qu'à l'ùge de quinze ans[6], en 1947, elle se voit attribuer le titre d'étoile par Serge Lifar, qui, redevenu cette année-là maßtre de ballet de l'Opéra national, en dispose à discrétion.
Le maĂźtre la voit Ă Pleyel danser avec Maurice BĂ©jart un pas de deux[6] alors qu'il recherche un jeune talent pour soulager Yvette ChauvirĂ© dans les Nouveaux Ballets de Monte-Carlo qu'il vient de quitter Ă la suite de leur rachat par l'extravagant marquis de Cuevas. EnthousiasmĂ© par une premiĂšre reprĂ©sentation, celui ci lui propose aussitĂŽt un contrat d'embauche[8]. Ethery Pagava, comme beaucoup de jeunes filles de sa gĂ©nĂ©ration arrivĂ©es au terme de la classe de troisiĂšme, achĂšve alors sa scolaritĂ©[8] mais la place qu'elle occupait aux Ballets des Champs-ĂlysĂ©es est prise par Leslie Caron. AprĂšs une saison Ă l'Alhambra, Ă Paris, c'est accompagnĂ© de sa mĂšre, que, mineure, elle rejoint au dĂ©but de l'annĂ©e 1948 Ă Monaco les solistes Rosella Hightower, Marjorie Tallchief, Olga Adabachela et AndrĂ© Eglevsky[22] au sein de la compagnie princiĂšre, qui bĂ©nĂ©ficie d'un orchestre symphonique de quarante musiciens et prend trois ans plus tard le nom de Grand Ballet du Marquis de Cuevas[7].
Alternant avec Andrea Foster, elle y danse les grands rĂŽles du rĂ©pertoire classique, Le Lac des cygnes, Les Sylphides[23], Giselle, ballet dans lequel elle remplace au pied levĂ© Rosella Hightower blessĂ©e[8], Don Quichotte. Elle ne quitte pas pour autant l'aventure de l'avant garde que poursuivent de leurs cĂŽtĂ©s Roland Petit au ThĂ©Ăątre Marigny, avec les Ballets de Paris, et Janine Charrat, qu'elle retrouve pour une saison en [24], et crĂ©e les chorĂ©graphies de Serge Lifar, George Balanchine, LĂ©onide Massine, Bronislava Nijinska[7]... Elle dĂ©couvre en tournĂ©e la Russie. New York, Le Caire, Rio, Londres, Ădimbourg, Barcelone, Madrid, Venise, Lisbonne, Moscou, Paris, la troupe est suivie de ville en ville par un richissime anonyme, admirateur de l'adolescente[20].
La nouvelle danse internationale (1952-1968)
AprÚs cinq années alternant répétitions usantes à Monaco et tournées inconfortables à travers le monde, Ethery Pagava retourne en 1952, à l'occasion de la reprise d'un Orfeo de Janine Charrat, auprÚs de celle ci[25], qui, en parallÚle, prend pour une saison la direction de la troupe du nouveau Ballet du festival de Londres. L'année précédente, celle-ci fondait les Ballets Janine Charrat. Encore une fois sous l'impulsion d'IrÚne Lidova[26], la compagnie reprend en 1955 le nom de Ballet de France. Janine Charrat, Ethery Pagava et Milorad Miskovitch en sont les trois vedettes[27]. Il ne se passe pas plus d'un an que ce dernier, suivi dans l'aventure par Ethery Pagava, fait sécession et fonde le Ballet de Paris, IrÚne Lidova en prenant la direction artistique[28].
C'est alors que, catherinette, Ethery Pagava vit une pĂ©riode d'incertitude morale et, lassĂ©e de trop d'exigences, renonce Ă se produire sur scĂšne[8]. Elle se tourne vers le thĂ©Ăątre[8], sans cesser ses exercices au Studio Wacker[29], 67 rue de Douai, oĂč Olga Preobrajenska, tout en continuant de superviser les cours de Nina Ilitch, la fait travailler personnellement[30]. EntrainĂ©e par Milko Ć paremblek (en), un collĂšgue des Ballets Janine Charrat, elle accepte toutefois en 1957 d'ĂȘtre la partenaire pour une tournĂ©e en Espagne de Vassili Sulich[31], qui deviendra danseur dans un petit Ă©tablissement de Las Vegas, le Tropicana, avant de fonder le Ballet thĂ©Ăątre Nevada (en). Elle donne naissance en 1958 Ă son unique enfant, Tariel, qui fera carriĂšre auprĂšs de sa mĂšre et deviendra scĂ©nographe. L'annĂ©e suivante, elle rĂ©Ă©dite sa tournĂ©e avec Vassili Sulich et Milko Ć paremblek (en) dans l'Espagne franquiste.
En , elle participe au cÎté du Ballet du festival et de quelques autres vedettes au festival de danse classique de Rio[32]. Elle y retrouve Léonide Massine et le suit dans son désir de faire revivre les Ballets russes à travers une nouvelle compagnie, le Ballet Europeo[33]. Elle est invitée pour l'inauguration de celui ci en juillet au septiÚme festival international de danse (it) de Nervi[34], Yvonne Meyer y créant Le Bal des voleurs[35] et Milorad Miskovitch, Comedia umana[36], puis elle rejoint la premiÚre tournée internationale du Ballet du XXe siÚcle de Maurice Béjart, avec lequel elle retrouve la Scala[7].
En 1961, elle intĂšgre en tant que premiĂšre ballerine[37] le Nationale Ballet d'Amsterdam[7], qui vient d'ĂȘtre fondĂ© par la rĂ©union des deux principaux corps nĂ©erlandais. Soliste au cĂŽtĂ© de Richard Beaty, un danseur venu du Ballet Joffrey, elle y reste jusqu'en 1964[38]. DĂšs lors quasi retraitĂ©e, elle retrouve rĂ©guliĂšrement la quarantaine de ballerines qui font le Paris de la danse dans les cours du Studio Constant et les cafĂ©s voisins de la place Pigalle, Maryelle Krempff, Odette Sianina, Tessa Beaumont, Claude Bessy, Claire Motte, Ghislaine Thesmar[39]...
En 1967, elle est invitĂ©e en GĂ©orgie, oĂč elle fait connaissance avec sa grand-mĂšre et danse Ă l'opĂ©ra de Tbilissi Don Quichotte puis Giselle avec Vakhtang Tchaboukiani[7], prĂ©curseur de Rodolphe NoureĂŻeff et Michel Barychnikoff dĂ©jĂ en fin de carriĂšre. Pour avoir spontanĂ©ment dĂ©clarĂ© devant les journalistes de la tĂ©lĂ©vision gĂ©orgienne souhaiter l'indĂ©pendance, elle manque de crĂ©er un incident diplomatique et se voit interdire le territoire de l'URSS jusqu'en 1991[6].
Ăveiller et transmettre (1969-2018)
En 1973, aprĂšs quatre expĂ©riences rĂ©ussies de chorĂ©graphe, Ethery Pagava se voit proposer par le centre culturel de Malakoff de fonder une compagnie Ă vocation pĂ©dagogique, L'Animation-Danse[33], qui deviendra les Ballets Ethery-Pagava[40]. Avec ceux-ci, elle prĂ©sente des chorĂ©graphies de son invention sur diverses scĂšnes parisiennes, la Maison de Radio France, lâEspace Cardin, le ThĂ©Ăątre national de Chaillot, le CarrĂ© Silvia-Monfort, le Centre Beaubourg Georges Pompidou[7].
DĂšs 1974[41], Ethery Pagava est lâune des premiĂšres Ă mener auprĂšs du jeune public une action de sensibilisation Ă la danse en installant Ă demeure son ballet au Jardin d'acclimatation et en y crĂ©ant avec le chanteur compositeur Jacques Douai le ThĂ©Ăątre du Jardin pour lâEnfance et la Jeunesse[7]. Dans le souci de s'adresser Ă des Ă©lĂšves issus de tous les milieux sociaux, elle et celui qui avait durant les douze annĂ©es prĂ©cĂ©dentes dirigĂ© au ThĂ©Ăątre des Champs-ĂlysĂ©es le Ballet national de danses françaises avec son Ă©pouse ThĂ©rĂšse Palau[42], une chorĂ©graphe nĂ©e Vitali[43] et dĂ©cĂ©dĂ©e[44], y invitent des compagnies de grande renommĂ©e, l'OpĂ©ra de PĂ©kin, l'Imedi de Tbilissi, Kalinka de Moscou[7]. Les deux animateurs travaillent dans l'esprit de Marcel Landowski[45]... En 1981, ils se marient. Au bout de vingt annĂ©es, malgrĂ© un conflit avec le concessionnaire principal, LVMH, dĂ©sireux sous l'impulsion de son nouveau patron Bernard Arnaud[44] de construire le terrain, le refus dĂ©cidĂ© par Jean Tiberi de renouveler la subvention versĂ©e depuis 1982 annuellement par la mairie de Paris et un redressement judiciaire[46], le retrait opĂ©rĂ© par Catherine Trautmann du soutien du MinistĂšre de la culture[47], l'expĂ©rience aura bĂ©nĂ©ficiĂ© Ă quelque trois cent mil enfants, souvent avec un prolongement pĂ©dagogique en classe[7], mais se terminera, malgrĂ© l'engagement manifestĂ© par Ădouard Balladur quand il Ă©tait premier ministre et une pĂ©tition rĂ©unissant sept mil signatures, en par un changement des serrures la veille d'une reprĂ©sentation[44].
Ethery Pagava est mandatĂ©e par l'Ăducation nationale pour animer le programme de danse destinĂ© Ă la formation artistique des enseignants, Iannis Xenakis ayant en charge la musique, Georges Mathieu, la peinture, François Reichenbach, le cinĂ©matographe[7] et Raymond Devos, les arts de la scĂšne. Elle s'oppose au standard de blondeur anorexique imposĂ© depuis 1995 Ă l'OpĂ©ra par Brigitte LefĂšvre, standard auquel ni elle ni mĂȘme Nijinski n'ont correspondu, et prĂ©conise de favoriser le talent plutĂŽt que l'apparence[8].
Toujours prĂȘte Ă innover, elle se voit confier en 1990 un projet parrainĂ© par Jean-Louis Barrault et gĂ©rĂ© par l'ADAC, association mandatĂ©e par la Mairie de Paris pour rĂ©aliser des Ă©vĂšnements artistiques, qui l'engage dans des voies expĂ©rimentales, ThĂ©Ăątre, Musique, Danse dans la Ville[7]. Il s'agit, lors de manifestations culturelles telles que les FĂȘtes du pont Neuf, d'aller au devant d'un public Ă©largi, qui dĂ©couvre peut-ĂȘtre pour la premiĂšre fois la danse en direct, en produisant les Ballets Ethery Pagavasa sur des scĂšnes Ă©rigĂ©es dans des lieux publics de la capitale, gares, jardins, quais[7].
La compagnie continue de présenter aux enfants de Paris et sa banlieue des chorégraphies originales tirées de la littérature classique dans le format qui était celui du Théùtre du Jardin, une heure un quart comprenant une introduction, un ballet de quarante minutes[48], une séance de questions puis une invitation des jeunes spectateurs à un essai sur scÚne[49]. En 2003, les Ballets Ethery Pagava deviennent, en hommage à Maurice Béjart, le Ballet théùtre de Paris[50], qui était le nom du Ballet du XXe siÚcle avant qu'il ne migre, en 1960, à Bruxelles, mais dans l'usage ils conservent le nom sous lequel ils sont connus.
Ethery Pagava est invitée réguliÚrement à participer à des festivals internationaux, à des jurys, à des spectacles de prestige[7]. à l'automne 2010, elle prend la présidence de la nouvelle association Pour un musée de la danse[51]. Le , elle clÎt les cérémonies commémorant la dévolution de la résidence du gouvernement en exil à la Géorgie par un discours en géorgien évoquant son enfance passée à Leuville-sur-Orge auprÚs de son grand pÚre[2].
Parcours de ballerine
Enfant prodige (1943-1946)
- Grùce à la dérogation accordée par le directeur de l'Opéra de Paris Jacques Rouché
- Avec Roland et Janine Charrat, Cupidon dans Symphonie printaniĂšre, Course au Soleil, Petits, Paul et Virginie, de Serge Lifar sur une musique originale d'Henri Sauguet, costumes de Marie Laurencin, salle Pleyel, [11].
- Aux Soirées de la Danse d'IrÚne Lidova
- Avec Nina Vyroubova, le rossignol dans Le Rossignol et la rose de Roland Petit d'aprÚs Oscar Wilde sur une musique de Robert Schumann, Théùtre Sarah Bernhardt, [52].
- Chorégraphie présentée par Roland Petit l'année précédente au concours d'entrée au Conservatoire national[52].
- la Rose au ThĂ©Ăątre des Champs-ĂlysĂ©es, 1945.
- Le petit frĂšre dans le pas de deux Guernica de Janine Charrat et Roland Petit au ThĂ©Ăątre des Champs-ĂlysĂ©es, .
- Ballet conçu durant la guerre avec Pablo Picasso à la suite de la performance réalisée par les trois danseurs le [53].
- Avec les Ballets des Champs-ĂlysĂ©es de Roland Petit
- Petite fille à la chaise[54] dans les Forains d'Olga Preobrajenska sur une musique originale d'Henri Sauguet, décor et costumes de Christian Bérard, ,
- remplacée lors de la reprise à Londres à la suite d'un accident sur scÚne.
- Avec Jean Babilée, Le Déjeuner sur l'herbe d'IrÚne Lidova sur une musique de Joseph Lanner, décors de Marie Laurencin, [55].
- Les Enfants qui s'aiment, de Jacques Prévert sur une musique originale de Joseph Kosma chanté par Fabien Loris, 1946.
- GanymÚde dans Les amours de Jupiter de Roland Petit d'aprÚs Ovide sur une musique originale de Jacques Ibert, costumes et décor de Jean Hugo, [56].
- RĂ©citals Janine Charrat
- Avec Janine Charrat, La Licorne de Janine Charrat à l'Opéra de Paris.
- Avec Janine Charrat et Jean Guélis, pas de trois de Serge Lifar sur la symphonie de César Franck, salle Pleyel, [57].
Ătoile (1947-1954)
- En tournées avec le Grand ballet de Monte Carlo
- Suite en blanc[58] de Serge Lifar sur une musique d'Ădouard Lalo, Paris, printemps 1947[8].
- Juliette avec alternativement Raymond Franchetti, Pierre Auburtin, Jean Fananas et Roland Cazenave dans RomĂ©o et Juliette de Serge Lifar, ThĂ©Ăątre de lâAlhambra, automne 1947.
- Nombreuses reprises avec George Skibine, Youly Algaroff[59], Milorad Miskovitch...
- Avec George Skibine, Tragédie à Vérone de George Skibine, 1948.
- Avec Léonide Massine et Rosella Hightower, Les Chaussons rouges de Léonide Massine tiré d'Hans Christian Andersen, 1948[60].
- Avec David Lichine, CĆur de glace de David Lichine.
- La Fille mal gardée de Jean Dauberval chorégraphiée par Alexandra Balachova selon Alexandre Gorski.
- Avec LĂ©onide Massine, Le Beau Danube bleu, reprise du ballet de 1933[61].
- Avec Milorad Miskovitch, Les FĂącheux de Bronislava Nijinska sur une musique de Georges Auric.
- Avec AndrĂ© Eglevsky, Tristan fou de LĂ©onide Massine sur une musique de Wagner, argument et dĂ©cors de Salvador DalĂ, ThĂ©Ăątre de Monte Carlo, [62].
- Avec Rosella Hightower, Concerto Barocco de George Balanchine sur une musique de Bach, .
- Avec Rosella Hightower, Anna Chesolka et Yvonne Monson, Grand pas à quatre (en) sur une musique de Cesare Pugni, Paris, , Théùtre de Sa Majesté, Londres, .
- En vedette invitée
- La Poésie dans Mélos de Mélos d'IrÚne Lidova chorégraphiés par Aurél Milloss sur une musique de Leo Preger, argument de Marie-Laure de Noailles, Biarritz, [63].
- Avec Milorad Miskovitch, Orfeo de Janine Charrat, argument de Roberto Lupi (it) dâaprĂšs Les GĂ©orgiques, dĂ©cors et costumes de Leonor Fini, Grand thĂ©Ăątre La Fenice, 19 & .
- L'Atlantide de Serge Lifar, variation pour une unique danseuse d'une précédente Antinéa de George Skibine intégrée à un opéra adapté du roman de Pierre Benoit par Francis Didelot sur une musique d'Henri Tomasi, baryton Jacques Doucet, 1951[1],
- soixante représentations, celle du à l'Opéra de Vichy[64] étant diffusée par la RTF avant que Ludmila Tcherina[65] puis, en 1959[66], Claire Motte ne reprennent le rÎle.
- Swanilda dans Coppélia à la Scala, [67].
- Avec George Skibine, La Somnambule de Balanchine au ThĂ©Ăątre des Champs-ĂlysĂ©es, .
- Vingt rappels Ă Covent Garden[68]
- Constantia de Wiliam Dollar (en) sur le premier concerto de Chopin.
- Avec le Ballet Janine Charrat
- Orfeo de Janine Charrat au Théùtre de l'Empire, .
- Don Quichotte de LĂ©on Minkus, 1952.
- Avec le Ballet de l'Ătoile de Maurice BĂ©jart
- Chaussons rouges sur une musique de Berlioz, .
Ćuvre chorĂ©graphique
Nouvelle danse française
- La LĂ©gende des sirĂšnes sur une musique de Franz Liszt, 1954.
- Facettes sur une musique de Pierre Schaeffer, 1969.
- la Nuit, Ballet de lâOpĂ©ra de Paris au ThĂ©Ăątre des Champs-ĂlysĂ©es sur une musique de Vivaldi, 1970.
- Ătude aux objets sur une musique de Pierre Schaeffer, 1971[69].
- Parole, Het Nationale Ballet sur une musique de Christophe Penderetsky, 1972.
- Jocaste de René Ehni sur une musique de Charles Ravier au Théùtre national de Chaillot, .
- Zarathoustra d'André Cazalas, ballet du Théùtre national de Chaillot sur une musique de Claire Schapira, Chateauvallon, [70].
Ballets commémoratifs
- Miro, Ballets Ethery-Pagava au Musée d'Art moderne de la ville de Paris, 1977,
- pour le quatre vingt quatriĂšme anniversaire de Joan MirĂł.
- Hommage à Jacques Douai sur des musiques J. Douai, au Théùtre 13, ,
- pour le dixiĂšme anniversaire de la mort de son mari.
- LâĂ©lan vers la libertĂ©, Ballets Ethery-Pagava au Centre de Russie pour la science et la culture Ă Paris, [71],
- pour le bicentenaire de la naissance dâIvan TourguĂ©nieff.
Ă partir de cinq ans par les Ballets Ethery Pagava
- Le voyage imaginaire, Carré Silvia Monfort, .
- Les aventures de Pull, Carré Silvia Monfort, .
- Danie Marty, Hourra! Maman j'ai peur ...! d'aprÚs les Contes de Grimm sur une musique de Jean-Pierre Remy, Théùtre du Jardin, [72].
- .
- La LĂ©gende de MĂ©lusine, 1992.
- Voyage au-delà du temps, Théùtre du Jardin, du au .
- La Poursuite, Théùtre du Jardin, du au .
- Le portrait de Sissi.
- Danser Prévert.
- RĂȘve de D'Artagnan, ThĂ©Ăątre du Jardin, 16 & .
- Passes d'arme réglées par Robert Heddle-Roboth.
- Les Chevaliers de la Table ronde sur des musiques de Jean Sibelius, Gustave Mahler et Jacques Douai, Espace Paris Plaine[73], du 10 au [74].
- La Reine des neiges sur des musiques de Gustave Mahler et de Jean Sibelius, .
- La LĂ©gende du Roi Arthur, Espace Paris Plaine, du au .
- La Belle et la BĂȘte sur une musique de Ravel, Espace Paris Plaine, du au .
- Les Contes des mille et une nuits, sur une musique de NikolaĂŻ Rimski-Korsakov, .
Documents pédagogiques
- André Guichot, « La souplesse », in I. Lidova & al., in Rester jeune, n° 67 "Le secret de la ligne par la danse, 6 leçons par 6 étoiles.", Paris, 1949,
- poses d'Ethery Pagava photographiées par Serge Lido.
- H. Alekan, mus. O. Cole, La petite danseuse de 14 ans [sic] d'Edgar Degas, Musée d'Orsay, Paris, 1986, 6 mm. PAL.
- Hommage à Milorad Miskovitch, Mairie, Saint Mandé, 25-, exposition.
Cours magistraux
- J. Charrat, « Inspiration et technique », TroisiÚme compétition internationale de chorégraphie, Copenhague, 1947.
- Sous la présidence de Rolf de Maré, l'exposé est illustré par Ethery Pagava et Youly Algaroff[75].
- « Journées passion », Festival Les étés de la danse de Paris, HÎtel de Rohan, du 5 au .
- Cours magistral aux professeurs des conservatoires de Paris, Conservatoire Charles Munch, Paris XIe, 3 et .
- Cours magistral aux danseuses classique de niveau élevé, La Roulotte à vapeur, Paris XXe, 10 au .
- Variation du répertoire classique : "Giselle", "BayadÚre", "Suite en blanc"., Micadanses, Paris, .
- Avec Y. Cartier, « Le style, terrain de jeu de l'imaginaire. », Micadanses, Paris, .
- Avec P. Lacotte, Micadanses, [76],
Portraits
- Brassaï[78], photographies à la ville[79] et au studio, en végétal ensorcellant[80], MegÚve, été 1945.
- Brassaï est avec Picasso l'un des deux décorateurs du spectacle Le Rendez vous, qui est créé le . Ethery Pagova n'en est pas mais elle pose à la demande du photographe.
- ThérÚse Le Prat, Ethery Pagava, [s.l.], [s.d.], argentique noir et blanc sur papier baryté, 40x30 cm[81].
- Kostia Terechkovitch, Les Forains[54], février ou .
- Marie Laurencin, EntĂȘte du programme du Ballet de Monte Carlo, 1949.
- Tony Stubbings, Ethery Pagava au Festival dâĂdimbourg, 1950, dessin en couleur.
- LĂ©onor Fini, Eurydice, 1951[82].
- Lado Gudiasvili, Jeune femme aux fleurs, 1966, aquarelle, 30 x 21 cm.
Ethery Pagava apparait en outre briÚvement, à propos de méthode éducative, dans un film diffusé sur TV5 en 2003 et portraiturant Mireille Jospin en sage femme à la retraite militant pour la contraception, le planning familial, l'abolition des mutilations sexuelles et le droit de mourir dans la dignité[83].
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Articles connexes
Notes et références
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- Photoreportage.
- « Tous les événements », Association pour un musée de la danse, Paris, novembre 2012.
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- Portrait of the dancer Ethery Pagava
- Ethery Pagava.
- AP9224T0452, MĂ©diathĂšque de l'architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont, 8 juin 2009.
- L. Fini, Dessin préparatoire, Archives Milorad Miskovitch.
- B. Baissat, Mireille Jospin-Dandieu, une femme en marche, 34 min 56 s, La Lanterne & Téléssonne, 2000, 70 min.
Liens externes
- Ressource relative au spectacle :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Serge Lido, « Ethery Pagava : photographies », Studio Liseg, Paris, ca. 1955, 18 n. & b.
- Site de la Compagnie des Ballets Ethery Pagava
- ScÚne des automates dans La Reine des neiges, exemple de chorégraphie d'Ethery Pagava présentée aux enfants
- Extraits des Ballets Ethery Pagava en ligne
- Ethery Pagava danse Ă quatre vingt trois ans, Stage international de danse classique de Paris, Micadanse,
- Fiche IDanceDb
- Ethéry Pagava (souvenirs d'une ballerine)
- 1. Roland Petit 1re partie, Dansomanie.net, .
- 1. Roland Petit 2Ăšme partie, Dansomanie.net, .
- 1. Roland Petit 3Ăšme partie, Dansomanie.net, .
- 2. Le Marquis de Cuévas, Dansomanie.net, .
- 3. Lioubov Egorova, Dansomanie.net, .
- 4. Vakhtang Chaboukiani et la danse en GĂ©orgie, Dansomanie.net, 2011.